(journal de mes sensations)

vendredi 13 juillet 2012

Y croire assez

Pas les yeux en face des trous ! À peine quatre heures de sommeil, ce matin j'ai tout fait au radar. Une fois assis dans ma voiture, je me suis aperçu que j'avais oublié de me brosser les dents ! Ç'aurait pu être pire... mais je déteste ça ! Comme à l'accoutumée l'autoroute était en partie inondée, je commence à connaître les endroits, pour m'être fait surprendre plus d'une fois... À plus de cent kilomètres à l'heure, ça fait une drôle de sensation... Mais le pire, ce sont ceux, qui réagissent n'importe comment dans ce cas de figure, paniquent et freinent violemment. Ils perdent alors le contrôle de leur véhicule et mettent tous les autres en danger. Ayant déjà du mal à tenir les yeux ouverts, je me suis gardé de rouler sur la voie de gauche, et j'ai bien fait... Quatre voitures se sont accrochées, par la faute d'un abruti parti en vrille... Mais bon, c'est anecdotique !
Hier soir, agréable soirée... j'aurai sans doute l'occasion d'en reparler... 
Quant au quartier... Il faut dire qu'il a fait un vrai temps de novembre... Pieds froids et mouillés... Comme-ci les éléments naturels s'étaient ligués pour donner des excuses concrètes à ces espoirs, peut-être pas partagés, de la rencontrer, de l'apercevoir... Je peux, à sa place, imaginer qu'il faut pour sortir par un temps pareil, une véritable envie de l'autre avant soi-même. Qu'après une journée de travail ou de déprime enfermée ou de partage... que sais-je encore... Se décider à sortir alors qu'il pleut, qu'il fait froid et triste, que la probabilité de rencontrer quelqu'un que l'on connaît (et que l'on a envie de croiser), appliquée au mètre carré du quartier, aux quantités d'angles de rue, aux nombres de touristes, de cafés et d'abris bus... Et, a tous ces parapluies... 
Évidemment que le hasard se provoque, c'est ce qui lui donne sa noblesse. Moi, je ne cesse de le provoquer, certes, avec moins que plus de succès... Mais je persévère... Je triche avec les règles, j'embobine le temps et l'espace, je biaise le mouvement ; j'indice à tout va, comme un naufragé balance à la mer des messages en bouteille ; j'invoque avec la frénésie d'un illuminé, me fait sorcier, apprenti plutôt... mais j'y arriverai bien... Alors je pourchasse et j'attrape ce hasard, m'éreinte à le tordre, à lui faire prendre le juste angle, pour qu'une fois plongé dans la réalité, soumis au phénomène de la réfraction, il paraisse droit, identique à celui qui existe en moi... Je suis ce type, qui affublé d'une paire d'ailes qu'il s'est confectionné, se jette du haut de la tour Eiffel, sachant que la seule réalité, c'est d'y croire assez ! 
Suis rentré tard, en métro, et bien qu'ayant cherché sur les murs des stations, je n'ai trouvé aucun poème affiché, de cette amie, qui a concouru pour la ratp... Je suis rentré avec la conviction que ma douce folie est un élan, qui vaut largement toutes les raisons évoquées par les autres, et que la dépression est la conséquence de trop se retenir, de garder en soi ce que l'on se sent être...
Bon sang, vivement la sieste ! 
Et, il ne faut pas que j'oublie de dire à L., de s'arracher d'elle ! Et à elle, que l'occasion est ratée.

2 commentaires:

  1. Oui, tenez bon votre cap. Et, je vous en prie, ne me(nous) remerciez pas, il y a dans vos mots quelque chose d'apaisant, vous lire me calme.

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