(journal de mes sensations)

dimanche 28 août 2011

Les bienfaits de la sieste.

Il suffit que l'envie d'une sieste me prenne, ce qui se produit chaque jour, et le canapé de mon lieu de villégiature, devient un refuge de cœurs en peine, de corps avides de chaleur, une île contre la haine... mais voilà, j'ai à ces moments là besoin de tranquillité, qu'on ne me touche pas, pour pouvoir profiter des souvenir de ma peau...
Mes compagnons du moment, ce besoin qu'ils ont de venir se coller à moi à tout instant, et ce regard suppliant dès que j'ouvre la porte d'entrée, des toilettes ou du frigo... Je pensais n'éprouver pareil agacement qu'à l'égard de mes congénères bipèdes, je finis par me demander si ce ne serait pas plutôt vis-à-vis de tout ce qui possède un cœur qui cogne, ici-bas. 
Irrité par ma faiblesse, je deviens stupidement agressif. Belligérance, avant tout dirigée contre moi-même, qui bien que contenue par élégance est trahie par cette apparente froideur qui me caractérise aux yeux de ceux qui ne me connaissent pas. Je peux d'ailleurs m’enorgueillir, grâce à elle, d'avoir assis une réputation d'infréquentable, d’inapprochable, au bureau. Il faut reconnaître que la tâche fut facile, comment accepter, au titre de la courtoisie, d'embrasser toutes ces... comment dire, gonzesses ? oui c'est bien le mot qui convient, qui ont elles-mêmes embrasser tout un tas d'individus juste avant... serrer la main à tous ces types alors qu'on ne sait même pas ce qu'elles ont tenu juste avant... et qu'il suffit de voir l'état des toilettes pour être effrayé des vices et négligences que chacun cache. L'hypocrisie, et tout ce qui se charge de la véhiculer, me rend fou furieux. 
S'embrasser, se caresser, se frotter... au même titre que se foutre sur la gueule, ça doit rester une envie ! Pour les amabilités d'usage, un sourire et un signe de tête suffisent amplement. Et si plus d'affinité, un mot, une attention, me semblent une étape raisonnable avant de se renifler, de s'explorer des doigts, des lèvres...
Quant à mes compagnons quadrupèdes, le fait que parfois ils m'exaspèrent dans leur insatiable attente d'amour, c'est sans doute qu'ils me rappellent la mienne... mes illusions intactes, malgré tous mes efforts pour m'en débarrasser et pouvoir enfin parvenir au désespoir. 
Heureusement il y a la sieste, et chaque sieste m'apporte son lot de demi-rêves, d'espoirs, d'envies... mettant à jour le désir d'encore y croire, et me rassurant quant à mon incapacité physiologique à définitivement désespérer. C'est dire l'importance de la sieste pour moi...
Ces images et pages ci-dessous, évoquent l'amour et l'Italie, l'abandon et la sieste.. Une sieste peut marquer l'âme, la toute première à m'avoir définitivement marquée : un corps ceint d'un peignoir blanc endormi sur le mien, sur un balcon lors d'un automne à Capri. 
Une sieste comme un geste...



jeudi 25 août 2011

Abyssal

Hasard ? Instinct ? Trouvé au détour de pages feuilletées des mots comme les miens, en mieux habillés... J'y retourne de temps en temps pour voir si d'autres mots frais y sont accrochés. 
Je n'avais pas encore pris le temps, ou plus exactement je manquais d'envie... non ! ces mots sont trop réalistes, c'est plus émotionnel que ça... 
Je me suis laissé emporter, survolant au gré de mon instinct les pages, les images. Je dirai en vrac que j'y ai vu des chaises, des mains enlacées, des Japonaises, du verre et un cœur brisés. Une femme dans sa chair, ses désirs, ses envies et ses drames. La peau, couverte de mains, de lèvres ou de mots. Des plumes, des fleurs et du sang. Des arbres, des larmes et du vent. Des ciels, effacés par des nuages, renversés par des orages, qui pourtant chaque matin se lèvent.
Insondable... je survole, tous sens en éveil, plus que je ne prends connaissance, je saisis en passant l'idée la sensation que je m'en fais, qui tout à coup naît... Je ne m'applique qu'à dénuder l'âme... 
Je m'abandonne, m'ouvre à ce qui m'entoure et comme pour souligner mon impression, de cette bande-son que j'écoute en boucle sur mon ordinateur, joue "Weird Fishes/Arpeggi"... abyssal...
Que m'importe de comprendre tant que je ressens. 
N'être que spontané, pas sujet au vertige.

mercredi 24 août 2011

Villégiature

J'emménage quelques jours à la campagne, presque en villégiature... Enfin, à deux pas de Paris. 
Les femmes de ma vie précédente sont toutes parties et je suis chargé de veiller sur leur ménagerie : une tortue, trois lapins, quatre chats, un chien et quelques poissons dans le bassin... Ah oui, il y a aussi la pie qui niche au sommet de l'Eucalyptus. 
Dans ce Panthéon féminin, nous ne sommes que deux mâles, moi lorsque j'y viens et un des chats qui, lui aussi, ne fait que venir et partir, allez savoir pourquoi. Je ne dis pas qu'il n'y en a pas d'autres, mais jusqu'à présent, ils ne sont que des visiteurs n'ayant pas encore acquis de status.
Ce matin, j'ai donc déposé cette volée d'étourdies à l'aéroport, c'est à ce moment que j'ai ressenti cette autre présence, puissante bien qu'évanescente... connue...
Plus de cinq ans ont passé et je ne me sens plus chez moi ici. Je reconnais chaque endroit, presque chaque objet, mais plus rien ne me ressemble, toutes traces de ma présence passée ayant disparu. C'est dans cette absence de marques que m'apparaissent avec plus de précisions que jamais ces signes qui caractérisaient ma présence. C'est dans l'absence que l'on définit le mieux la présence ! Cette constatation m'amène à porter une attention toute particulière aux traces de présence des autres, découvrant des facettes que je ne savais pas voir avant... des détails qui racontent leur évolution durant mon absence, ces pans de vie que je ne connaîtrai jamais, tout ce qui constituait l'intimité... La nature de cette faille qui se crée.
Je ne suis plus chez moi pas plus ici qu'ailleurs. Tantôt j'en souffre, tantôt cela me procure une grande sérénité. Suivre une voie, ce doit être de rester en équilibre entre ces deux sensations. Je finirais bien par me sentir chez moi partout où je me trouve, par ne plus rien posséder d'autre que ce qui m'est utile, par me détacher de tout, par être debout.
Quoi que, de temps en temps, comme ce matin à l'aéroport, un voile de soie noir passe, léger et délicat, en volutes de fumée, qui me transpercent. Subsiste alors une odeur, un sentiment fort et étrange, comme une présence, un charme... l'idée d'un intime compagnon de voyage... reconnu... perdu...
En attendant profitons de cette villégiature inattendue et de ces compagnons qui offrent bien plus qu'ils ne réclament. 


mardi 23 août 2011

Autre chose

J'aime aller lire au parc de Bercy, pour le parc lui-même et parce que je peux m'y rendre à pied. J'apprécie particulièrement la plus petite partie celle qui se trouve près du village. Pour ses bassins, ses roseaux et ses oiseaux. Pour ses plantes aquatiques et ses énormes poissons rouge et blanc décoloré. Je ne sais pas précisément pourquoi, mais je me crois alors dans un film de "Wong Kar Wai". Ne manque que l’héroïne !... 
Par forte chaleur, les bancs de pierre à l'ombre des saules restent frais et l'eau alentour rafraîchit agréablement l'air. Il y règne une certaine quiétude, pour une fois l'ère de jeux a été excentrée (à quand un parc interdit aux moins de trente ans ?). 
Je peux y lire deux ou trois heures sans voir le temps passer, mais pas seulement. Beaucoup de femmes, qui travaillent dans les bureaux voisins, viennent y déjeuner et parfois même dérober au temps une petite sieste, un abandon fugace. Leurs robes légères, allongées sur l'herbe, confèrent à l'endroit un aspect romantique hésitant entre les bords de Marne un dimanche du siècle passé et les jardins zen de Hong Kong ou Singapour, et c'est doux comme un rêve éveillé.
Avec un peu de courage, on peut passer la passerelle qui enjambe la Seine et se retrouver à la Grande Bibliothèque de France, et c'est un autre voyage... un monde de bibliothécaires en tailleur strictes escarpins vertigineux rouge à lèvres sanguin carré filant et lunettes années cinquante... enfin, c'est la vision que j'en ai et c'est pour la garder que je ne traverse jamais.

Acte de bravoure

Avec le temps les sentiments évoluent, n'étant plus la proie des sensations, ils sont déchirés par la raison. La passion s'amenuisant, la lucidité prend la place qui se fait. 
Ce que me soufflait mon instinct, ce que découvrait ma raison, ce que je me refusais à admettre, prend désormais un autre sens. 
Je pense toujours à ce choix si douloureux, cet ultime sacrifice, de rejeter l'idée d'être ami, pour deux terribles causes : la première, entendue à ce moment, était la nature même de mes sentiments, la violence de mon désir ; la seconde, alors présagée aujourd'hui évidente, était le mensonge entretenu dont je doute encore connaître toutes les raisons... 
Revenant sur la nature de ma passion, je sais ne pas m'être trompé, tout ce qui fut écrit ici et ailleurs, était sincère et vrai, et pour être honnête, l'est encore ! 
Au-delà de cet essentiel qui fait qu'on aime, je sentais que nous avions l'avantage étonnant d'avoir la même singulière vision, d'une vie comme une danse à deux, d'une vie chaque jour improvisée au fil de notre créativité. Accord qui se renouvellerait, se réinventerait, sans jamais se répéter, tout en notes harmoniques qui ne se confondraient pas mais s'enchaîneraient dans un fondu parfait, se relayant sans se délayer. Deux îles distinctes mais si proches qu'elles sont atteintes par la même vague. Deux visages qui préfèrent s'admirer plutôt que de n'en former plus qu'un. 
Encore eut-il fallu que les sentiments fussent partagés... Cette dernière phrase que je n'efface pas, exprime évidemment tout autre chose, la subsistance d'un ressentiment, lui-même trahissant la vivacité d'un sentiment...
Avec ce recul imposé, l'éclatement de cette bulle que je m'étais dessinée, la réflexion... j'en arrive à douter de l'origine même des intentions, soi-disant métaphysiques et artistiques, qui animaient sa quête spirituelle... N'étais-ce pas plutôt une fuite ? Faut-il être fragile, en perpétuel déséquilibre, pour s'égarer ainsi dans l'opportunisme !... À croire que ces intentions d'origines n'ont, à ce jour, plus d'autres prétentions d'avenir que celles qu'offrent ses fréquentations actuelles, au moins jusqu'à ce qu'elles soient dénoncées... double jeu, tromperie, ne pouvant toujours durer. Je ne doute cependant pas de ses capacités à renouveler les possibilités, les échappatoires, mais le temps n'est l'allié de personne et, que d'énergie gaspillée...
Je dois dire qu'ayant pour ma part si peu à offrir, je réalise que sans ces inespérés hasards pour moi, malheureux évènements pour elle, notre relation n'eut peut-être pas duré si longtemps. Voilà bien la triste réalité, non pas d'avoir été abusé, ce que je lui aurais de toute façon pardonné, mais d'être passé pour un benêt, ce que je n'arrive pas à me pardonner ! Mais ne suffit-il pas d'aimer une femme pour n'être plus à ses yeux qu'un idiot ?
Lorsque je lui disais bien la connaître, elle n'imaginait pas à quel point... Malgré cela, je persévérais, même contre mon propre intérêt s'il le fallait, c'est dire combien je l'aimais ! M. Léautaud a dit : Aimer, c'est préférer un autre à soi-même. Je peux dire que j'ai aimé, et même, que ça ne finit jamais.
Cette soudaine lucidité vaut aussi pour moi, mes mots me démontrent, qu'au-delà de cet amour impudique (pléonasme ! Peut-il en être autrement ?), je n'en suis pas moins orgueilleux et que je tirais vanité de ces vertus dont je prenais plaisir à m'habiller.
Je me mentais même tant, que dans les points de suspension de son dernier message reçu : (texto du 11 mai 2011 à 12H22) "J'arrive...", j'y lisais tout l'espoir qu'un homme qui aime puisse avoir, espoir si indicible qu'il ne pouvait être exprimé que par le plus éloquent silence qui soit ! Ce fut d'ailleurs le cas mais pas dans le sens que j'avais souhaité... Bien que pensant être à nouveau prêt à tout, je n'étais pas prêt à cela...
Tout peut être dit, c'est une question de forme, d'intentions ! Il faut s'être en partie abandonné pour pouvoir tout entendre sur soi et sans doute plus encore pour pouvoir tout dire...
Pourquoi ces mots maintenant ? Je ne sais pas, peut-être à cause de ce sentiment diffus d'une errance connue ces derniers temps, d'une trop vaste étendue déjà vécue... D'un ciel qui se renverse ou s'inverse avec la mer. De la possibilité d'une noyade... 
Une personne que je reconnais digne d'être écouté, m'a dit que j'avais un don. Qu'il serait ce que j'en ferai, mais que fort certainement il s'agissait de celui de "guérisseur". Je crois que je suis en fait un "indicateur", à jamais perdu je ne connais que le chemin de ceux que je croise et qui me touchent. Tout se méritant cependant, il faut, pour qu'ils se retrouvent, qu'ils fassent abstraction de mon air égaré... et c'est loin d'être gagné ! Et pourtant, j'ai toujours raison...
Pour écrire ces mots, j'ai du faire appel à un vrai courage, un courage hors de moi. Un courage que je ne pensais pouvoir trouver que chez elle...

mardi 16 août 2011

Double peine

Glané au cours de mes lectures, quelques lignes de Cioran, pour justifier (pourquoi ?) l’existence de ces mots que j’aligne ici, parfois sans pudeur, trop souvent avec prétention.
"Combien de déceptions conduisent à l'amertume ? Une ou dix mille, suivant le sujet.
Toute déception qu'on étouffe, escamote ou combat, alimente secrètement l'insatiable amertume. Il n'est que la déception reconnue, proclamée, qui ne devienne pas source d'aigreur. Mais dès qu'on veut être "noble", "décent", on sauve les apparences mais on s'abîme en profondeur."
Si mes envolées se font rares, c'est par manque de Ciel ! Ou, peut-être, pour ne plus y croire ?
C'est donc une double peine. Ma créativité en rade et l'amertume qui gagne ! 
En revanche, j’accède à ma réalité, à ma médiocrité. Peut-être vais-je enfin m'accorder l’indécence d'être tel que je suis, d'étaler mes impatiences, mes obsessions... de m'exhiber laid et me fiche de ce que pensent les prompts à juger, les guindés de certitudes. Plus rien ne m'oblige !

lundi 15 août 2011

Amer constat

Je ne sais plus bouger, et puis j'ai mal au dos et à l'ego, sans doute d'avoir pris ces trois kilos, dont un juste au-dessus de la ceinture, un autre un peu partout et le dernier à l'intérieur autour du cœur. Même si j'arrive encore à voir toute mon anatomie, je me fais peur. Hirsute, je reste broussailleux, épineux, et c'est mon nez qui me tire sous la douche, faut croire qu'y a des sensibilités que l'on ne perd jamais. Pour le reste, je m'abandonne, je ne m'espère même plus. 
Sortir est une épreuve... c'est partir en mer hostile, la peur de me perdre, de perdre ma rive, ces étoiles toutes semblables que je dessine encore sur le sable... Même que je sache que c'est la seule possibilité d'une île... je n'arrive pas à me raisonner. 
Et puis tout seul, je ne sais pas quoi faire de moi, je me sens si stupide d'être ainsi seul parmi les autres. Faut dire que je les trouve aussi futiles que hargneux, débiles que belliqueux, quand ce ne sont pas des fats, les autres autour, alors évidemment ça ne facilite pas. 
Partout je ne me sens plus à ma place, nulle part où être, pas plus d'ailleurs à rêver ! 
De toute façon, je ne m'habille plus que de barbelés, je ne m'approche plus que pour déchirer. Trop généreux, je me suis livré tout entier, j'ai été tout haché ! Alors, à force de ces coups à l'âme, on devient moins benêt. Enfin, je crois ? 
Je ne me plains pas, je constate. Je ne suis pas amer, je reconnais m'être fait... posséder. Est-ce de ma faute ou n'étais-je pas muni de tout ce qu'il fallait ?

mercredi 10 août 2011

Hereafter

Il m'arrive parfois, non souvent, d'être à peine là, d'être dans une attente sans limites. Ni là ni ailleurs, atteignant presque, l'oubli de soi !
Bien que tirant de cela un grand calme intérieur, ce comportement que je ne contrôle pas vraiment, me fait peur. Suis-je fainéant ou atteint d'une puissante neurasthénie ? Je me figure être un végétal, une plante, un arbre. Témoin du temps qui passe, qui lasse.
Plus encore ces derniers jours, tout m’ennuie, jusqu'à ma libido qui me fiche une paix tombale, même ces quelques jours au bord de là méditerranée avec ces shows d'artifesses, ces expositions vivantes de seins et toute cette lubricité étalée sur la peau... rien ! Le calme et l'encéphalo plat !  Toutes velléités d'as-à-seins, de sérial-fesseur, de pourfendeur, d'admi-mateur, oubliées comme n'ayant jamais existé.
Sans doute la contre partie de l'accumulation des mauvais coups, des déceptions, de l'amère constatation d'une trop généreuse bêtise...
J'erre de drame en catastrophe. À peine rentré, il m'a fallu fuir mon immeuble, pas d'eau pas d'électricité... Les pompiers ont débarqué, tout coupé, tout cassé...
Déjà que je me sentais peu disposé à sortir, mais là, pas lavé tout collant... je me faisais l'effet d'un vieux qui se néglige et s'isole par ou de - selon l'humeur ou la lucidité - la puanteur animale.
Quels crimes ai-je donc pu commettre dans une éventuelle vie antérieure, pour qu'une telle Némésis s'acharne ainsi.
Je me sens condamné à l'indigence matérielle et sociale, mis au rebut de la société civile et morale, des hommes et surtout, des femmes... Même le sort m'épargne ce grand incendie libérateur, détruisant tous mes riens et, m'inflige un châtiment mesquin d’exil comme pour bien me faire sentir où se trouve ma place... À l'ombre !
Comment supporterai-je sans cette sensation étrange d'être au-delà de tout, de n'être qu'abstraction ?

dimanche 7 août 2011

Cas de manque

Plus que beaucoup, je connais le goût d'aigreur qu'ont les départs dans la rancœur, le souffle assourdissant d'une porte claquée violemment. Ce pas décidé qui éloigne du drame en lui arrachant une sourde et profonde douleur.
Ce doute qui toujours suit, cette haie de ronces qu'il faut franchir pour n'avoir peut-être pas tout tenté, pour n'avoir peut-être pas tout accepté... 
Mais comment ne pas parfois s'abandonner à la nécessité d’exister ? 
Seul, tout est si difficile, peut-on se croire ? 
Que la raison semble inutile une fois sur la ligne, que le cœur s'avère essentiel... 
À chaque attaque, à chaque faiblesse, je sonde ce vide, cette place restée libre, en quête d'un signe.
Remontent alors des manques d'une si violente présence que je saisis ce que c'est que d'être presque anéanti, de n'être plus qu'à moitié en vie. 
Une moitié de vie qui manque d'éclats de rousseur, affamée de la douceur poudrée d'une peau le matin. De ces étoiles sombres et subtiles qui n'apparaissent qu'au levé du soleil. De cette moiteur fleurie de naissance du monde, arôme tout en rousseur, qui détient le pouvoir d'effacer de la peau, de l'âme et du regard, ces marques du temps qui vous estompent. 
Drame rendant cruel le manque de cette présence nonchalante qui s'abandonnait sans jamais s'oublier. Imprenable tour d'ego qui toujours exaltait le mien et parfois même le sublimait. Et de ces rares murmures qui comme une seconde vie subitement insufflée vous transformaient de piéton en coureur de nuages.
Il manque des éclats de rousseur tout en douceur, des mots qui chassent la peur, à ma vie d'ennui, à mes drames de cœur.

lundi 1 août 2011

Entre deux profondes apnées


Je ne suis qu'une cloche !
Que seul un battant peu ordinaire, 
peut faire résonner !
Me marquer, de traces douloureuses,
qui cependant élèvent ;
d'empreintes dont le bleu apparent,
m'est immanent.
M'éveiller et révéler mon essence,
dans la souffrance... adulée !

                                       ***

N'échangerai pas trois ans de peine 
pour une vie de joie !

                                       ***

Et je pense à ces nuits
où il fait beau comme dans un lit,
où les corps se dispersent sans inquiétudes.
Ces nuits passées à renverser les heures,
à réinventer le temps.
Où les cœurs font corps,
parfois jusqu'au cri !

                                       ***

Se refuser à faire ce que l'on doit, se priver, pour retrouver cette sensation du manque, de l'absence, quand tout semblait possible... Entretenir la plaie pour retrouver la douleur qu'a le cœur transpercé de vérités découvertes, le pur et fol espoir qui brise ces réalités et crée le seul sentiment qui importe...

                                       ***

S'éprouver, se retenir jusqu'au bout du souffle.
Jusque l'absolue nécessité de cette goulée d'air
entre deux profondes apnées, resurgir du gouffre.
Pour voir ce qui subsiste de cette noyade volontaire.

                                       ***

Subsiste cette petite musique, 
ni prose, ni vers, juste un air,
qui sans cesse se renouvelle
et dont ce qui n'est pas saisi, se perd.
Survivent les émotions qui, bien qu'engourdies par de faux airs, bercent encore d'une douce folie, l'esprit.
Donnent aux battements de cœur, un sens !
L'idée des mots tel un phénix !

                                       ***

Eviter d'abuser de ce Rosé couleur de cirrhose.
Les brûlures du soleil de Méditerranée.
Les sandales de cuir, trop glissantes !
Les criques isolées à l'eau couleur de noyade.

                                       ***

Regarder la mer ! La plus extraordinaire chose sur terre.
Le plus vaste des spectacles !
C'est méditer, on ne pense qu'elle, elle vous absorbe. 
La mer, c'est la femme qu'on aime, 
à la porté de tous !

                                       ***

Éveiller chez l'autre quelque chose plutôt qu'être compris. 
Sans lyrisme, à quoi bon écrire ?