(journal de mes sensations)

dimanche 28 novembre 2010

Une infinie présence

Avant l'aube, une sensation plus légère, presqu'un soulagement... 
Après toute une semaine sous dépression, infiniment seul.
Une vague impression... 


Une infinie présence.
 

vendredi 26 novembre 2010

Un message, une ombre, un choc...

Vendredi 26 novembre 10h54, Gmail m'indique l'arrivée d'un message, ainsi que le nom de son expéditeur...
Quelque part dans le monde une ombre file, nerveuse, courbée, à la main une Kalachnikov AK-47, le «tacatacata» si particulier à cette arme annonce le sang. Les projectiles vrombissent en filant à sept cents mètres seconde. L'air tremble de l'onde de choc qui les précède. La première balle de 7,62 mm, chauffée à blanc par le frottement de l'air, déchire la chair, brise la dernière côte à droite et... éclate le foie ! Il est 10h54.
C'est encore trop rapide, imaginez la scène au ralenti, image par image, jusqu'à distinguer la première balle qui s'approche, les autres qui arrivent...
J'ouvre le mail, vingt-six mots en rafale, écrits à la hâte... laconiques.
Le haut du corps semble s'être vidé de tout son sang, le visage prend la couleur de l'âme. Les muscles des jambes brûlent, se tétanisent... Vingt-quatre autres balles sifflent comme des guêpes, un impact sourd, plus haut, plus à gauche, la vingt-sixième porte un nom gravé dans le plomb, le corps s'effondre, hagard... Il est 10h55.
Est-ce l'ombre d'une femme qui passe ?


jeudi 25 novembre 2010

À l'aube de moi

Que m'importe mon sort ! Je ne renonce pas plus que je ne dénonce, je me débats, pour obtenir mon compte de plaisirs avant qu'on me camisole, qu'on m'isole... Mes déraisons valent bien la raison de certain. Personne n'est plus grand que moi, seulement différent ! C'est ce que je me dis comprenant qu'affublé d'une intelligence trop singulière pour être utile, j'ai besoin des autres et plus précisément d'un autre. Un condensateur d'idées, un draineur de mots, un agitateur d'émotions... Un sujet, une idole, un bourreau, une muse, et tant qu'à faire, plaisante à regarder et à caresser... souffrir d'accord, mais pas sans quelques éclats de plaisirs.


lundi 22 novembre 2010

Comme ça vient

Je n'avais que cela en tête durant tout le trajet de retour, et puis j'ouvre l'ordinateur et tout disparaît ! Le ventilateur de mon ordinateur portable est désaxé, il est si bruyant qu'il m’empêche de penser... J'avais une perle, une belle perle aux reflets verts et dorés, elle était fine et poudrée au touché, je l'ai égaré... Je suis aussi désolé qu'un mausolée effondré... En revenant, de là où je me trouvais, dans la voiture j'étais absent, c'est ma peine qui conduisait, moi j'imaginais mon autre vie. J'aime bien imaginer cette autre vie que je n'ai pas vécue sinon par le biais de mon imagination, mais que je pourrai vivre. Cela me réconforte, il faudrait que je note tous ce à quoi je pense, mais c'est chaque fois la même rengaine, une fois chez moi, je m'assieds, j'ouvre mon ordinateur, me relève pour me faire un Thé, me rassieds et … je ne sais plus ! Tout petit déjà, ça me faisait ça ! Bon sang quel boucan, je l'ai posé sur une grille de four pour qu'il respire et chauffe moins, mais ce n'est pas pratique pour écrire, ça bouge tout le temps... Où en étais-je, ah oui cette autre vie, je pourrai en faire un sujet d'écriture, mais elle est inintéressante tout s'y passe trop bien... Et celle que je vis, l'est-elle ? Je suis inquiet de ma jolie perle aux reflets verts et dorés, peur qu'elle ait froid qu'elle perde son éclat. Avec cette pluie incessante. Avez-vous déjà tenu une perle dans vos mains ? C'est doux et tiède de votre propre chaleur, vous la posez et c'est alors tout frais comme les fesses d'une femme aimée. Selon la lumière, ses reflets varient et vous ne vous lassez jamais de la regarder, elle vous apaise... Je reviens du marché, enfin plus exactement du Baron Rouge, on y boit du vin, rouge ou blanc selon qu'on y déguste du fromage ou des huîtres, debout sans manières, on salut les visages reconnus, alors forcément on s'y sent bien. Il y avait une jolie petite brune, avec des yeux de braise et des lèvres généreuses comme des grenades, à ses mains, on devinait un corps sec et ferme, mon pote n'arrêtait pas de me faire du coude, j'avais bien remarqué mais moi ce qui me manque plus que tout, c'est de dire : je t'aime ! Un vrai, un de ceux qui vous exposent aux tempêtes, qui vous montrent tel que vous êtes... Le vin désinhibe et me rend trop sensible, tout devient plus... difficile, une sieste s'impose... J'ai toujours en tête, la première, la seule, encore aujourd'hui comme si c'était hier, sur un balcon un après-midi à Capri... Rêver d'elle me bouleverse encore, c'est bon signe ?...
Quelle trêve, j'ai dormi comme une pierre sans rêves, fatigué par tous ces matins tôt levé et par toutes ces soirées tard couché. Lui, n'a pas cessé de ronronner, tenté quelques décollages, pour aller où ?... Ses cheveux poussent-ils, danse-t-elle, rit-elle ? Se penche-t-elle à sa fenêtre pour un autre qui se fait attendre ne sachant pas qu'il ne faut pas faire attendre les fleurs pour éviter qu'elles se fanent. Chaque fleur est un sexe, pensez-y en y enfouissant votre nez. L'odeur est l'intelligence des fleurs disait Montherlant, j'ajouterai que la subtilité est l'élégance de la féminité... Au marché j'ai acheté de la Mâche, pas en sachet, de celle qui a du caractère, avec l'idée de faire une purée sur laquelle je hacherai la Mâche, cela donne un goût subtile, végétale et délicat comme cette femme qui m'habite... L'intimité, seul, c'est un besoin culturel ; à deux c'est une envie, offerte et partagée, un miracle permanent ! Je suis une nature plutôt intime, qui préfère à tout autre plaisir la solitude à deux, c'est tout moi, monsieur Allais !... Au marché, j'ai aussi acheté des fleurs pour ma cadette dont c'est la fête, mon pote, m'a ramené sur son deux roues, enfin trois, heureusement. Derrière assis en hauteur je tenais le bouquet et mon sac-caba, jaune chantier, duquel dépassait deux bouteilles à étoiles d'un litre de vin tiré du tonneau, une botte de cèleri-branches et une baguette de pain... Je pensais à sa tenue à vélo, habillée de son manteau, distinguée, un peu détachée, tout en fluidité... Tant de détails me hantent et m'accompagnent. J'ai tout à coup l'envie d'une brassée de fleurs odorantes, d'un bouquet de vertiges...
  Je ne sais pas pourquoi, mais aujourd'hui, dimanche, j'ai la sensation que c'est une sale journée qui a commencé ! Il est sept heures et demie et une indéfinissable sensation d'être tout à coup un peu plus seul, m'oppresse. Mon bouquet de vertiges, hier rêvé, prend l'aspect d'un bouquet de vestiges, aujourd'hui piétiné ! Quelle étrange sensation, non sans me rappeler septembre dernier... Je regarde ces photos prises hier soir, ces deux chats qui s'enlacent et se lèchent. Il m'a été demandé pourquoi je photographiais toujours ces chats ? Je ne savais plus quoi répondre, certains actes perdent si vite leur sens !
Une lettre à ma fille pour lui dire que tout n'a pas forcément de sens, mais que les convictions du cœur donnent un cap... Voyons voir cette Mâche...
  Ce matin, le temps ne s'arrange pas, froid et humide, cruel ! Une lueur blafarde m'indique que le jour se lève. De la fenêtre de mon bureau, je vois le ciel, il est si bas et uniformément gris que l'on ne sait plus où il commence où il finit ! Il faut vraiment me dépoussiérer et recommencer à voyager... Pour le reste, je préfère ne pas y penser... c'est comme le temps, bas et gris, sans reliefs, sans avenir...

jeudi 18 novembre 2010

Pensées obsessionnelles...

"Deux doctrines opposées ne sont que des déviations de la même vérité. Passant de l’une à l’autre, on ne change pas plus d’idéal qu’on ne change d’objet quand on contemple un même objet sous ses faces différentes."
Henri de Montherlant.
                              ***
À mes yeux, elle est belle, mais aux siens je n'étais pas beau. Il ne s'agit pas là d'apparence, mais d'immanence. Bien que...
                              ***
Bien que conscients, dans l'espace et le temps, que tous ces mensonges et abus sont, sans doute, muent par une prétention soucieuse tout autant que désespérée, de vouloir contrôler sa vie, le monde autour de soi plutôt que de s'y abandonner, et qu'aucun présage ne semble indiquer que cela changera... Malgré tout cela, je me surprends à être toujours partant, toujours croyant. C'est dire ce que je ressens... 
A peine un mot dit d'elle et c'est un appel ! Maudit soit-il... Ainsi soit-il...
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Cet amour que je lui porte relègue la magnanimité et la compassion à des artifices de charmeur sur le retour, de dragueur de la dernière chance ! Même mon étonnante empathie ne peut en venir à bout. C'est une bête féroce et puissante, Bukowski l'appelait : "le chien de l'enfer" !
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Il est des silences lourds d'incompréhension, aux relents nauséabonds de lâchetés... Et je pense à ces mots de Racine, "Je l'ai trop aimé pour ne point le haïr." D'Andromaque à Cassandre, la tragédie Grecque est bien en dessous de la réalité psychologique de ces êtres que nous sommes, massacrés autant par nous-mêmes que par ceux qui nous ont engendré. Tentant de se redresser.
                              ***
La transmission se joue du temps, la communication de l'espace. Le second est infiniment plus fragile, sans doute parce que dans un certain sens il dépend du premier. Il est pourtant infiniment plus utile dans les affaires de cul, les affaires de cœur, les relations humaines.
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J'avais pour elle tant de mots que je n'avais pas le temps de les écrire, certains étaient beaux, d'autres naïfs, puérils, mes mains ne pouvaient tous les contenir, occupées qu'elles étaient à rêver de sa peau.
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Jamais sans courage je passais de l'espoir au hurlement, repoussant toutes incertitudes, méprisant l'évidence, ne faisant corps qu'avec mes tourments. Avançant tel un don Quichotte, habité !
                              ***
"Love is just another dirty lie. I know about love. Love always hangs up behind the bathroom door. It smells like Lysol. To hell with love." Ernest Hemingway.
C'est là un coup de sang !
Lorsque l'on sait ce qui l'a poussé à en finir, on comprend qu'il ne soit pas donné à tous de savoir aimer, ou d'en prendre le risque...
                              ***

Je lui aurai donné mon sang, connaissant la valeur de sa vie. Et tant qu'elle me soufflait que rien n'était défini, tout était permis... J'avais confiance en elle, même en sachant qu'elle ne me disait pas... tout !
                              ***
Gérard de Nerval, Ernest Hemingway, Jack London, Romain Gary, Anne Sexton, Henri de Montherlant... poètes, écrivains, que j'admire... Quel effroi de découvrir que le seul acte qui les unis et qui soit à ma portée, ait quelque chose de définitif qui me donne le vertige ! Essayons d'en atteindre d'autres en attendant de bonnes raisons.
                              *** 
Intimement, je sais que j'étais dans le vrai. Trop intimement peut-être ?
                              *** 
Tant de mots inutiles et extraordinaires.
                              ***
Sensation... de froid intérieur...

                                                                            

dimanche 14 novembre 2010

Le son du silence

S'il m'arrive d'être volubile, ce n'est que pour deux raisons :
 - un sentiment si puissant que je ne peux contenir ce que je ressens, qu'il me faut l'exprimer à l'intéressée, par tous les moyens dont je dispose...
 - apaiser l'autre, par mes paroles, le réconforter, l'empêcher de se noyer dans ses pensées, changer ses idées, le remettre sur pied.
Certains, très peu... à ma connaissance un, ou plus exactement une (!), me donne ces deux motifs d'être si prolixe, trop même ! Faiblesse ou revers de ce don d'apaiser que viennent chercher ceux qui m'approchent ?
Parce que ma nature profonde me porte plutôt au silence. Le Son du Silence ! Il me ressource, me soulage de toutes ces tempêtes que je récolte des autres...
La nature, le ressac de la mer, le vent, le chant des oiseaux... et certaines œuvres musicales s'en approchent. Mais seul le silence aiguise vos perceptions sans les influencer, vous révéle à vous-même. Vous modifie profondément, psychiquement et même physiquement. Répare vos sensations, huile leurs transmetteurs, recharge votre créativité, fait le grand nettoyage, éclaircit.
Cependant, une fois, bien que l'ayant pratiqué assidûment durant huit mois d'affilé... Et bien, pour la une déjà nommée, il n'a rien changé, rien réparé, rien effacé... Bien au contraire, il n'a fait que me la révèler, plus que moi-même ! 
Pourquoi une telle épreuve, un tel prix à payer ? Me faut-il bâtir un Taj Mahal ?

"A poet is a fellow who spends his time thinking about what it is that's wrong, and althought he knows he can never quite find out what this wrong is, he goes right on thinking it out and writing it down. 
A poet is a blind optimist.
The world is against him for many reasons. But the poet persists. He believes that he is on the right track, no matter what any of his fellow men say. In his eternal search for truth, the poet is alone.
He tries to be timeless in a society built on time."
Jack Kerouac

Avant un peu de silence, deux ressentis :
 
 


vendredi 12 novembre 2010

Tout le poids de la déception


La déception est proportionnelle à l'imagination, à l'innocence.
Celle d'un enfant est bouleversante, elle réveille vos peines les plus profondes.
Dans certains domaines, mon imagination n'est pas ordinaire...

Le poids de nos paupières


Il suffit de si peu pour que tout disparaisse... 
L'indifférence et le mépris n'auraient donc que le poids de nos paupières ?

Equilibre précaire

Parfois le passé vous rattrape comme une claque !
Perdre un père, un amour... perdre ses repères, se perdre un peu, beaucoup !
Puis se reprendre, se relever non indemne, parce qu'il faut continuer. 
Se remettre en péril, vivant sur le fil plutôt que par procuration...
Certaines choses vivent en nous plus que d'autres. De ce dont on se rappelle, quelle est la part de vrai, quelle est celle que l'on s'est dessinée ?
Finalement ce qui fait la profondeur de chacun de nous, ce sont nos fantômes, et notre capacité à garder l'équilibre.
Ainsi qu'à choisir ceux qui nous entourent.

mercredi 10 novembre 2010

Aphorismes

La mer mêlée au soleil, on ne peut l'admirer avec les yeux, tant elle est vaste et partout semblable. C'est l'éternité, disait Rimbaud . Il faut laisser le regard s'y perdre. Se faisant, la tension se calme, l'esprit doucement s'apaise et contemple alors la mer tout entière, éblouissante !
                                         ***
C'est à cause de leur figure de méchanceté, de leur face d'enseigne... De ces visages en biais, ces regards excédés, qui annoncent la bêtisent plus qu'ils ne la dénoncent, qu'on fini par détester les autres et prendre à notre tour une figure mauvaise. Il faudrait instaurer un permis d'expression et imposer des règles à toutes les gueules d'empeigne afin qu'ils ne déversent pas, à tout va, leur amer dedans.
Manifester la souffrance ne devrait être que l'apanage des gens d'émotions. De ceux dont la douleur ne prend pas au dehors une gueule d'aigreur. De ceux qui, lorsque l'on plonge dans leurs yeux, envahi par leur douceur on saisi combien la peine requière bien plus de cœur que d'estomac !
                                         ***
Il y a tant à saisir dans un regard, si fugace soit-il,
l'attentive douceur qui veille sur celle qui est regardée,
l'indiscrétion espérée découvrant les ombres et les peurs, 
le murmure de fragiles et rares tendresses,
une caresse, de celle qui fait briller,
le sentiment d'exister, pour un autre que soi...
                                         ***
J'ai, comme tous, eu cette peur qu'elle ne me désire plus... 
D'apprendre qu'elle ne m'a jamais désiré, c'est comprendre subitement le sens de la locution : double peine !
                                         ***
Deux choses me font peur, la maladie et la rue ! Mais des deux, la pire est la rue, parce qu'il n'y règne que le mépris !
                                         ***
Empêtré dans ce syndrome de Cassandre, je finis par constater, non sans amertume, que les réalités immédiates, bien qu'éphémères car inéluctablement irréalisables, condamnent les possibles essentiels ou idéals.
                                         ***
À force de prendre mes illusions pour des projets, ma réalité est devenue un cauchemar !
                                         *** 
L'ingratitude, un sentiment qui pousse secrètement à souhaiter l’amnésie, la maladie d'Alzheimer ! 
                                         *** 
Se perdre, s'abîmer entre n'importe quels membres pour ne plus y penser, se vautrer dans le stupre, faire pleurer plutôt que pitié, baiser plutôt qu'être abusé... 
En serai-je capable ?
                                         *** 
Sans que j'y prenne garde, parfois la colère me gagne. La tête comme un nid de guêpes, je rêve de haine. Je ne ressens plus que mes plaies... Heureusement, chez moi, la tristesse l'emporte toujours et mes larmes discrètes, noient cette soudaine velléité de nuire.
                                         ***
Vous est-il arrivé de l'admirer sans vous lasser, pendant qu'elle dormait ?
De la veiller comme un enfant, sans bouger, pendant qu'elle rêvait ? 
D'être éveillé plein d'une rassurante tendresse lorsqu'un cauchemar l'arrachait à son sommeil ?
Alors, vous ne serez jamais plus le même ! 
                                         ***
Si nous pouvions voir nos âmes, la mienne aurait l'aspect d'un cadavre, autopsié par des bouchers !
                                         *** 
J'essaie de combattre l'intérêt que je prends pour elle, je me figure ses yeux, ses joues, son nez, ses lèvres, en pleine putréfaction. Rien n'y fait : l'indéfinissable qu'elle dégage persiste. C'est dans des moments pareils que l'on comprend pourquoi la vie a réussi à se maintenir, en dépit de la connaissance.
                                          *** 
On n'écrit pas parce qu'on a quelque chose à dire mais parce qu'on a envie de dire quelque chose. E.M.Cioran.

mardi 9 novembre 2010

Apostasie


Préférer à mes croyances passées cette folie déjà pressentie.
Lucidité, cynisme...
Et débauches, pour tenter d'oublier par courts instants...