(journal de mes sensations)

vendredi 30 septembre 2011

Il me faut plus de volonté

J'ai envie d'écrire, mais rien n'y fait... 
L'envie ne suffit pas, et l'idée ne vient pas toujours. Il faut bien sûr apprendre à plier l'esprit, à chasser l'apathie... Mais il faut aussi accepter ces temps difficiles de silence, d'introspection, qui enrichissent, rechargent l'imagination et préparent à l'action. 
Pour les rendre moins insupportables, ce sont des moments que je consacre le plus possible à la lecture, mais la médecine peut devenir poison, plus je lis, moins j'écris...
Évidemment avec une muse, tout est différent. Et si ces passages de silence subsistent et s'avèrent même nécessaires, ce n'est que pour essayer d'organiser ce flot continu d'idées qu'elle stimule chez moi. Enfin c'est ce que j'ai constaté.
J'ai beau savoir qu'une fois passé, le mur semble nettement moins haut qu'il ne le paraissait. Devant, je le vois toujours comme infranchissable.

jeudi 29 septembre 2011

Correspondances

Reçois la feuille de route de cette soirée qui sera l'occasion de retrouver cet ami perdu de vue.
La fête est une surprise, bien ficelée, qui se fera en deux temps.
Premier temps, l'ami en question et organisateur des festivités, accompagne sont épouse à un repas entre amis pour fêter son anniversaire.
Surprise ! Dans la pénombre sont là les amis fréquentés ces dernières années. Pendant que nous, les amis d'y il a longtemps restons cachés dans une autre pièce.
Deuxième temps, une fois les effets de la première surprise estompés.
Re-surprise et on entre en scène...
A la réception de son carton d'invitation, feuille de route à suivre... Je ne peux m'empêcher de lui retourner un mail intitulé :
Bien reçu… Mais…
Alors là, je m'oppose (index levé, bouche en cul-de-poule) !
Comment donc !? Invité, que surprise ? Et pour passer la soirée dans une pièce (occupé déjà aux trois quarts par un lit qu'on a pas le droit de se mettre dessus pour cause qu'y a tous les manteaux des autres) avec des individus que je ne me rappelle plus, dans le noir et en silence, moi à qui les émotions fortes provoquent des troubles intestinaux embarrassants qui font rire ou qui font gueuler selon ce que j'ai mangé...
Alors que pendant ce temps de retenue, les autres (ceux dont les manteaux occupent le lit, qui prend toute la place dans la pièce où l'on est caché, « ouvrez la fenêtre, on étouffe ») que je ne connais pas plus, s'émoustillent, s'émotionnent avec larmes et postillons, traces de rouge à lèvre et mauvaise haleine (« désolé, c’est quand j’ai faim... »)  et forcément les émotions ça creuse…
Le buffet est là tout prêt, rutilant de charcuterie, de fromages, de petits fours en tout genre, de Vins de Cocagne ou de Bordeaux et de Champagne... Là, d'adorables gougères au fromage, ici des minis pizzas aux anchois, sur le côté, l'espace Tapas et juste derrière, le salon, pardon, le saumon fumé... et regardez ces sublimes tartelettes aux fruits, ces pâtisseries orientales, ces sorbets de chez... le gâaateau ! Le gâteau d’anniversaire avec dessus écrit : « bonne annéeversaire » à cause du pâtissier qui s’est gouré à force de penser aux commandes de fin d'année... Il a réussi à ajouter « versaire » mais retirer des lettres c’était pas possible, « vous n’aurez qu’à vite le couper et ce sera ni vue ni connu… et je vous compte pas les bougies ! Combien de bougies ? Ah ! Quand même… »  
Bref, ou en étais-je ? Ah oui… Ceux de la première pièce éclairée et qu'on connaît...
Comment résister, une semaine entière qu'on y pense... on mange, on boit, on rit et on pleure, on se lâche… au point qu'on en oublie la deuxième vague, vu qui sont jamais là habituellement. 
Et quand enfin, embarrassé mais amusé quand même, on libère les premiers, ils se précipitent, certains pour embrasser Isa (en fait les deux premiers sortis), d’autres (tous ceux derrière les deux premiers) aux toilettes et, se retrouvent tous devant le buffet à reluquer, qui, la dernière tranche de saumon et si y reste du pain ou une fourchette pour la bouffer ; qui, comment se faire une coupe entière avec les fonds de verre qui restent sans mélanger et avec dignité...
Quand c'est enfin mon tour, avec un nom qui commence par V... reste plus que le bocal d'olives que j'ai amené vu que dans les soirées y en a jamais... à ce taper !
Et justement, à ce propos, les invitées, toutes mariées ou gamines avec leurs parents... Alors que je m'imaginais arriver à la soirée de monsieur l’Ambassadeur, grilles en Fer et Or à l’entrée du rocher, euh du Palais, emplit de gourgandines émoustillées à l'idée de me rencontrer, des « mademoiselle… » par ici et par là et partout autour de moi... qui s’exclament : « Oh, mon Dieu ! » (« Oh, my God ! » en Anglais pour le style) à peine je les approche, et à qui en retour, je glisse en douce un (... non, quand même) : « allons ma chère, appelez moi Marc ! »
Pour moi ce sera : « un doigt de martini avec une larme de vodka, remué à la cuillère et, une olive... merci. »
Allez, soyons fous, on sait ce que demain nous réserve : une couche et Alzheimer pour les vernis, Parkinson pour les autres qui même s'ils n'ont pas besoin de couches, s'en feront toujours proposer, au regard de leur froc !
... 
Au fait, bottes en caoutchouc ou normale : frac, nœud-pape, chemise immaculée (en début de soirée), souliers vernis (aussi) ?
...    

mercredi 28 septembre 2011

Fulgurance

En fin d'après-midi, à la terrasse d'un café, sur cette place que j'affectionne. Je déguste un allongé avec une goutte de lait en écoutant de la musique pour m'isoler. La plupart des conversations des gens autour sont aussi empoisonnantes que la fumée de leur cigarette.
Un mouvement dans mon dos et tout à coup je bascule en arrière, le souffle coupé...
Un parfum vient de m'atteindre en plein dans l'âme ! 
L'Heure Bleue, sans aucun doute sur une même nature de peau... Impossible de me retourner par peur d'être déçu et paralysé à l'idée de ne pas l'être. 

mardi 27 septembre 2011

Faiblesses ?

Je suis enclin aux rêves éveillés. Bien que conscient de l'aspect préjudiciable que comporte cette attitude, je ne peux m'empêcher d'imaginer un idéal tout à fait personnel que j'aimerais vivre ou posséder... C'est là, très certainement, une faiblesse, mais je suis particulièrement disposée à bon nombre d'entre-elles, et celle de sans cesse construire des châteaux en Espagne, est loin d'être la plus significative. 
Est-ce parce que je déborde d'imagination que je suis comme cela ou, est-ce cette nature rêveuse qui exacerbe ma créativité ?  
D'aucuns pensent avec force et conviction qu'il suffit de faire preuve de volonté pour ne pas y être sujet, et vilipendent volontiers ceux qui, selon eux, s'abandonnent à leurs faiblesses... Pour la plupart d'entre eux, ils ne font pas preuve d'une volonté exceptionnelle, mais plutôt d'une indisposition naturelle à l'imaginaire... Leurs jugements souvent vindicatifs sont plus des tentatives de conforter ce qui, selon eux, se doit d'être la normalité, le cadre rassurant pour tous... puisqu'il faut bien le reconnaître, ils représentent la majorité.
Alors que, les disposés à atteindre d'autres états de conscience, doivent quant à eux, faire preuve d'une sacrée force de caractère, pour réussir à vivre dans une société qui ne leur convient qu'en partie, et les bride bien plus qu'elle ne les stimule.

lundi 26 septembre 2011

Instantané

À parcourir sans en attendre plus qu'une petite musique, un léger vague à l'âme, à lire comme on écoute une sonate au piano de Bach.
Sans prétentions mais plaisant à suivre des lèvres. 
De ceux qui se disent avec les yeux par peur qu'à les prononcer ils perdent leur sens, se prennent pour des aveux. 
Des mots silences d'émotions aussi vastes que des univers, aussi subtiles que les rêves, aussi limpides que le cristal qui se brise. 
Illuminant de milliers d'éclats scintillant, l'instant fragile, des retrouvailles !

dimanche 25 septembre 2011

Changement d'Automne

J'ai repris la course depuis quelques jours, j'en souffre terriblement, physiquement et psychologiquement, mais ça me fait un bien fou ! 
Tout n'est que contraste, oppositions d’extrêmes, excès et ascèses... atteindre l'équilibre, une sérénité appliquée, ce serait ça la sagesse ? Un véritable ennui, non !?
Après tout, j'ai toute la mort pour être sage...
Bref, dans ma tête, grand nettoyage de printemps. Raté au printemps pour raison d'effondrement... manqué aussi cet été, pour une fâcherie, non sans conséquences, avec un ami... Quel bordel ! Toutes ces déchirures, toutes ces plaies.
En ce début d'Automne, quelques points positifs : l'entente est au mieux avec la maison des femmes de ma vie et, un ami, qui avait beaucoup compté... refait surface par surprise et organise des retrouvailles qui s'annoncent réjouissantes, avec toute cette bande de créatifs fréquentée il y a... des lustres.
Lui, comme moi, n'avons semble-t-il, pas changé (dans la tête, s'entend, nous ne nous sommes pas vus), nous étions fous et drôles... Il a gardé le cap au moment où je m'en détournais pour suivre ce que je savais être les chimères d'une "raison"qui n'était pas la mienne... Étonnant cette faculté que l'on a tous de toujours penser que la seule voie responsable est le sérieux, la sécurité, l'assurance...  alors que ce n'est qu'un leurre pour nous éloigner de celle du cœur. Pour faire de nous ce rouage pas nécessairement essentiel, que la société réclame, pour pouvoir continuer à se rêver... J'ai voulu, pour ces autres qui se disaient miens, être sérieux plutôt que contre eux... alors qu'il était trop tôt pour abandonner mes propres rêves. Dorénavant, je n'en fais plus qu'à mon cœur, dussé-je en souffrir, matériellement comme c'est le cas depuis quelques années. Je sais ce que je veux accomplir ! Quels rêves personnels je souhaite poursuivre.
Ce mois d'octobre à venir sera sans doute riche d'émotions... J'espère qu'il le sera aussi, de manifestations... Je me comprends ! 
Enfin pour l'essentiel, rien ne bouge, visiblement. C'est ce prisme que j'ai dans la tête que je m'applique à orienter différemment... Me remettant ainsi en question, je vois ce qui ne change pas, ce qui subsiste, c'est sans doute là ce qui vient du cœur. Et je ne suis pas surpris. Et je vois le reste avec une autre compréhension, une autre perception...
Essayez !

samedi 24 septembre 2011

Recette

Mon omelette ! 
Parce qu'on la dit excellente :
Ingrédients et ustensiles :
Œufs (frais, c'est préférable)
Une pincée de Sel. (Option : lait ; crème-fraîche ; piment d'Espelette...)
Un cul-de-poule
Une fourchette
Une spatule
Une poêle (antiadhésive pour éviter une matière grasse)
Méthode :
dans le cul-de-poule, casser les œuf (selon le régime désiré, retirer un jaune sur deux...), ajouter le sel, les battre à l'aide de la fourchette avec souplesse pendant que la poêle préchauffe.
Verser les œuf battus dans la poêle bien chaude, à l'aide d'une spatule, décoller à plusieurs reprise ce qui saisit trop vite. Puis remuer la poêle pour décoller l'omelette, la faire danser doucement. Tenant la poêle légèrement penchée en avant, avec le poing taper le manche pour qu'elle se replie sur elle-même. 
Servir selon la cuisson désirée, baveuse ou bien cuite.
Accompagner d'une salade verte, Mâche, Mesclun ou Roquette.
Déguster, à deux.
!
Vous allez me dire que je me moque de vous ? Tout le monde sait ça !
Alors, pourquoi la mienne est meilleure ?
Qualité des œufs ? Type de cuisinière, de poêle, de spatule, de fourchette ?
Que nenni ! 
C'est avant tout une question de poignet, de geste, mais... 
Messieurs ! Merci d'éviter toutes allusions déplacées quant à ma situation d'amoureux seul et désespéré... Cela dit, j'imagine que vous ne regarderez plus jamais "La Mère Poulard" de la même façon... Et, que chaque fois qu'une omelette vous régalera, vous resterez vaguement pensif...
Reprenons,
... mais... c'est surtout (attention secret de réalisation, truc essentiel pour réussir l'omelette qu'on veut lui faire) :
Avoir envie de la lui faire, tout autant que vous avez envie de vous approcher d'elle, de la sentir, de la toucher... Lui faire cette omelette comme vous lui feriez l'amour, tous sens exacerbés, exalté par vos émotions, votre sentiment.

P.S. : c'est valable pour tout !


Bon, allons calmer nos ardeurs et prendre l'air au Bois, ce matin...

vendredi 23 septembre 2011

Anecdote signifiante

Je pense continuellement à cette anecdote depuis maintenant trois jours sans savoir pourquoi. Elle me trotte dans la tête telle une ritournelle sans que je puisse m'en débarrasser. Plus exactement, il s'agit de ce genre d'expression, percutante d'être tant approprié, qui vous vient spontanément en réaction à un évènement ou à la vue d'un individu... un sentiment immédiat, donné à celle qui me la répétée par une de ses plus proches amies. À propos d'un individu que je ne connais pas personnellement (et que je ne désire pas connaître), personnage à qui j'ai déjà vaguement fait allusion au cours de ces pages, en le citant par sa profession... 
De mémoire, ça donne à peu près ça : "... c'est le genre de type qui, quand bien même il s'acharnerait à se laver les mains, elles sembleront toujours sales !
Parfois une phrase entendue vous revient, sans raisons apparentes, de la même façon qu'une de vos oreilles se mette à siffler tout à coup. (petit on me disait que quelqu'un pense à moi... et, j'y crois, c'est maintenant l'alarme qu'une connection sous surveillance, parce que précieuse, à ces ondes qui unissent les âmes, a lieu... C'est particulièrement fiable, je l'ai vérifié à de très nombreuses reprises et pas plus tard que mardi dernier). 
Bref, je me remémore la scène telle qu'elle me fut racontée, les personnes en cause, et surtout les circonstances dramatiques, précises. Je fouille dans le tumulte de ces étonnantes intuitions ; mon problème, c'est que ces flashs intuitifs, éveillent aussi mes peurs, actionnent le prisme de mon esprit... 
Je ne dois pas interpréter, juste recevoir sans émotions, sans sentiments... je ne suis pas assez fort !...  Mais j'en comprends le sens, j'en saisis l'essence... Je tente de museler mon ego... Qu'exige donc mon orgueil ? Sinon de voir moins loin que je ne peux le faire. L'émancipation, atteindre la pleine puissance de mes sens, impliquent nécessairement l'annihilation cet ego aliénant.
Éliminant toutes les idées qui m'écoeurent... reste... je l'espère, pas un drame ! 
Voilà, j'imagine que cela peut paraître abscons à qui n'est pas elle ou moi. Mais que voulez-vous, je n'écris pas ici pour être compris... (sinon je finirai mes phrases, oubliant ces points de suspensions fétiches) mais plutôt pour témoigner de ces sensations que j'ai, qui ne furent jamais aussi fortes qu'avec elle, et qui sont à l'origine de l’existence de ces pages... 

jeudi 22 septembre 2011

Cet inconnu que je suis

Petit déjà j'étais inquiet de la façon dont les autres me voyaient. Aujourd'hui encore j'essaye de me figurer l'image qu'ils se font de moi. Sans succès, je dois bien le reconnaître. 
Si je pense à quelqu'un que j'aime, par exemple elle, je la vois, je connais chacun de ses traits de caractère, ses ombres et ses lumières, presque même ce qu'elle pense... Je peux dire que je sais qui elle est, je sais même comment les autres la perçoivent... Mais malgré toutes mes tentatives pour pénétrer son âme, parfois avec succès, je ne sais pas comment elle se voit elle-même. 
J'ai toujours eu le sentiment d'être insignifiant aux yeux des autres, j'ai compris depuis que c'était là une perception très personnelle (quel bazar dans cet esprit)... et qu'à ma grande surprise, je comptais pour certain. Cependant, lorsque je suis avec tous ces autres, je sais qui est chacun et comment on le voit ; le seul inconnu pour moi, c'est moi. 
Alors comment ne pas l'aimer plus que cet inconnu dont je ne sais rien ?
Bon, je m'aime bien quand même, et pour être honnête, je m'aime plus que certain...

mercredi 21 septembre 2011

Réalité de l'illusoire, ou l'inverse

Tout n'est peut-être qu'illusion. Selon la nature de l'humeur, la même journée ou le même évènement, peut-être perçu très différemment, parfois même de façon tout à fait opposée. 
Mon esprit est un prisme qui donne à ma perception, les couleurs de mes sensations. Ainsi je crée tout ce qui m'entoure, je suis tout ce que je ressens.
Selon cette idée, si je veux changer les choses, il me suffit d'orienter différemment ce prisme qu'est mon esprit. Ma perception en sera modifiée, ce qui me paraissait insupportable sera sans importance, ce que je prenais pour insignifiant me révélera des trésors inespérés...
Plus facile à dire qu'à faire, mais en avoir conscience c'est déjà ça. C'est un début pour apprendre à rester ouvert, en toute circonstance...
Et si rien n'existe, si toute réalité n'est qu'illusoire, alors rien ne nous empêche de faire de chaque rêve une réalité.
Ce qui chez moi est terriblement réel, c'est le manque, l'absence du poids de cette main qui se posait sur mon épaule ou sur ma cuisse, l'absence de cette main qui se logeait dans la mienne... Alors qu'au moment où j'en sentais le poids, lorsque j'en serrais les doigts délicats, que cela était bien réel, c'était comme un rêve ! 
Un vide, un rien peut donc être réel tandis qu'une réalité peut sembler n'être qu'un rêve. Comme-ci tout n'était en fait qu'illusion. 
À moins de vouloir suivre la voie du Bouddha, de se faire moine, j'imagine qu'il est impossible d'abandonner toutes nos certitudes, nos convictions. 
Pour ma part, je sais que j'en garderai au moins une, comme une île agitée au milieu d'une mer calme, comme une réalité rêvée... Suffisamment puissante pour qu'à la croisée d'un regard, elle m'emporte à nouveau.
Finalement tout peut arriver, puisqu'il suffit de l'imaginer et d'y croire.
"On est fort que de ce qu'on croit et non pas de ce que l'on sait."(Maine de Biran)

mardi 20 septembre 2011

Astronomique

Conscient qu'aucune grandeur particulière ne me caractérise, je n'ai cependant toujours pas réussi à délimiter l'étendue de cette âme que j'habite. Elle me semble aussi vaste et changeante que l'univers, l'explorer m'occupe à temps complet. 
Seule ma libido dans ses moments de fièvre, semble en restreindre les contours. Ou plus exactement, à la contracter sur elle-même, lui donnant une si forte densité qu'elle génère alors par réaction inverse et proportionnelle, son expansion... Contraction, dilatation... respiration.
La vie est toujours surprenante, une jeune panthère Africaine, perdue il y a des années, retrouve mes traces et ses désirs... À la fois objet et sujet aux plaisirs, elle m'offre en partage, ses envies de sauvageries parfois l'après-midi... parce qu'elle s’ennuie et parce que moi aussi... Et il faut bien l'avouer, ses feulements saccadés rassurent mon ego mis à mal ! Petite médecine qui calme au moins pour un temps ma chimie, mais ravive d'autant mon besoin de magie. Une fois le désir, qui n'est désormais plus que charnel, assouvit, je reviens à l'émotion à la vitesse de la lumière du flash de l'explosion. 
Le désir, loi corporelle irrépressible ; l'émotion, choix de l'esprit. Dans l'un et l'autre, naît le trouble, secousse essentielle pour garder l'âme en éveil, pour éviter les certitudes, pour exister.
Je passe ainsi du corps à l'âme, désormais désunis, afin de poursuivre mon chemin.
Condamné aux supernovæ à implosion ou "effondrement de cœur" ; privé de celles trop rares à "explosion thermonucléaire"... faute de cette étonnante petite étoile blanche et brillante, qui m'avait fait goûter à la magie de la fusion du corps et de l'âme.

dimanche 18 septembre 2011

De quoi se constitue la peine

Comment définir ce qui compte quand l'essentiel manque ?
Tout juste en veille, je nivelle l'intensité de ma vie en fonction des émotions ressenties. Depuis - combien de temps maintenant ? - bien malgré moi, je vis au ralenti, perdant toutes attitudes... épuisant doucement toutes réserves.
À peine maintenu par ces "je t'aime" que, désormais, seule m'adresse une fillette à qui j'ai fait tant de mal pour lui avoir si peu donné. Alors qu'ailleurs, pour avoir offert tout ce que j'avais et ce que j'aurai, à qui avait déjà, pour avoir cru qu'il suffisait d'aimer... je fus en retour, défiguré, balafré par les formes les plus aiguës que peut prendre le mépris... 
J'ai voulu croire que mes espoirs me porteraient cette fois encore un peu plus loin, mais je me rends bien compte que ce n'est là que folie, qu'il n'y a plus d'énergie, d'envie. 
Ne subsiste que l'étrange et diffus sentiment qu'il manque désormais un temps à ma vie, une mesure essentielle.
Voilà sans doute de quoi se constitue la peine, un espace vide, vide de sens, qui vous égare, vous laisse hagard. Un de ces vides intérieur qui donne à ce qui vous entoure une apparence âpre et cruelle.

dimanche 11 septembre 2011

Commémorons

Depuis plusieurs jours, tout le monde en parle, en faire un sujet aujourd'hui n'est pas très original. Pour ma part je ne fus qu'un de ces innombrables témoins, effarés, pétrifiés. Un peu plus touché que certain pour savoir au milieu de ce drame, mon frère et un être encore inconnu mais déjà cher à mon âme...
En panne, pour n'être plus supporté par mes émotions, je suis à terre, chacun de mes pas est un effondrement, et je n'ai que l'énergie de reconstruire pour le pas suivant... comment écrire quand on rampe ? S'il n'y avait ces milliers de souffrances, évoquées en vue des commémorations, qui pour moi se trouvent n'en faire qu'une, celle d'une petite flamme dansante, délicate et fragile qui parfois vacille d'être approchée de trop près... pour me donner encore l'envie d'écrire quelques mots, même futiles.
Que m'importe de distinguer le vrai du faux, dans ce qui m'a été raconté... seule l'image d'un effroyable effondrement, dont on sort vivant mais à jamais différent, importe. Qu'il ait eu lieu il y a dix ans ou vingt-quatre ans. 
Ce dont je suis certain, c'est qu'il y avait là, l'expression d'une déchirure, d'une faille abyssale. Une de ces plaies, qui ne cicatrisent jamais, avec laquelle il lui faut apprendre à survivre.
Tout ce que je sais, c'est qu'à cet instant plus qu'à d'autres, c'est de silence tout autant que d'une présence dont elle a besoin...
J'imagine que d'autres mots la bercent et la réconfortent... mais, du fond de mon ennui, j'ai ressenti ce besoin de lui écrire ici, de lui indiquer par une trace comme on laisse une entaille sur un arbre, que même le Temps ne peut tout effacer.
Commémorer n'a pour moi pas de sens, tout ce qui compte profondément à mon cœur m'accompagne à chaque instant, est toujours présent. Qu'en serait-il de mon passé, si tant est qu'il appartient à moi seul, sans ces vrais sentiments éprouvés, de ces sentiments qui ont l'étonnante faculté de faire du passé de cet autre rencontré, le vôtre !
Qui plus que moi la connaît ? Au-delà de ce qu'elle daignait me montrer, de ce que je devinais... de ce que je découvrais aussi... Connaissant ses peurs d'enfant, ses égarements, ses vies compartimentées, ses fourvoiements... au point de devenir parfois un autre elle-même, de devancer ses états d'âme...
Alors, commémorons, moi je m'y emploie à chaque instant, n'oubliant rien, pas un geste, pas un regard, pas même une pensée cachée... 
Comme un don ou une malédiction. 

jeudi 1 septembre 2011

Ce qui m'ouvre les vannes

Cet espoir fou d'un jour me hisser haut, 
drapé de la fierté de ceux que j'aime.
De ne plus être simplement vu, d'être regardé ! 
Peut-être aussi de me voir moi-même, 
non plus comme je crois que les autres le font, 
mais comme celui que je n'ose pas être.
Cet espoir fou d'un jour me hisser haut,
drapé de ma propre fierté d'exister.
Ne me manque que l'indispensable,
ce qui m'enflamme,
ce qui m'ouvre les vannes...