(journal de mes sensations)

lundi 25 mars 2019

Le culte de la Librairie.

Ca bouge ! Il y a trois semaines, je me suis remis à lire. Inimaginable ! Cinq ans sans le faire, hormis quelques essais sur le Yoga, la méditation, l'ayurvéda et aussi la permaculture... Mes thérapies, du moins pour les deux premiers, tout au long de ces dix dernières années...
Yannick Haenel, Paul Auster, Delphine de Vigan, et... Le triptyque "Vernon Subutex" de Virginie Despentes, et là... La même jubilation extatique que lorsque j'ai lu pour la première fois le "Voyage...", puis "Mort à crédit", "Casse-pipe" et "Guignol's Band". Putain, ça fait un bien fou !
C'est après avoir visionné ce documentaire sur Paul Auster et Siri Hustvedt que l'envie m'a pris. J'ai senti qu'il était temps !
"Atout livre", avenue Daumesnil, par un matin qui sent le printemps... Quel idiot... J'ai oublié mes lunettes ! Qu'est-ce que ca peut être chiant cette dépendance toujours pas assumée. À peine entré mes réflexes reviennent, je flâne entre les rangées de livres, j'en touche quelques uns, en ouvre d'autres... Je m'abandonne à mon instinct, ce n'est pas voulu, ca se fait sans moi... C'est toujours de cette manière que je tombe sur le bouquin qu'il me faut... Chacun en pense ce qu'il veut, moi ca me va bien.
Est-ce l'odeur, les milliers de livres qui attendent, le calme qui y règne ? Entrer dans une librairie, c'est un peu comme entrer dans une église. Il y a de la spiritualité là-dedans. C'est en partie pour cela que je ne prête pas mes bouquins, pas plus que je ne les corne pour en marquer la page ou que je ne les écartèle par confort de lecture. Je les respecte, je suis maniaque avec eux. Acheter un livre légèrement abîmé ou salit, qu'il soit le dernier disponible, je ne le prends pas.
Tout ca pour dire, que je vais mieux ! Si je regarde en arrière, il m'a fallu... Huit, neuf ans ! J'ai pris cher tout de même. Même que j'aurai pu tourner à l'aigre... Mais pour une fois je me suis arraché de la moyenne, enfin arraché, c'est un peu fort, ca s'est quand même fait sans trop d'efforts. Et finalement, ce qui était important (certains sentiments) demeure, et ce qu'il y a de nouveau, c'est comme un cadeau, la sérénité...
Je pourrais me dire que j'ai perdu dix ans et beaucoup d'autres choses... Et bien non ! Sans ce voyage en solitaire, je n'en serai pas là. Et tous ceux pour qui je comptais sont toujours là (enfin, je crois) et semblent même apprécier plus qu'avant ma nouvelle présence.
Le secret ? Lâcher ! Ok, pas seulement... pour lâcher, il faut avoir eu son compte ! Le plus vaniteux, le plus égotique des boxeurs, mis sèchement au tapis, se relève, s'il se relève, toujours avec humilité...