(journal de mes sensations)

lundi 31 janvier 2011

Mots pèle-mèle du manque d'elle

Quand elle entre dans ma voiture
Pose sa main sur ma cuisse
Son regard caressant ne soutenant pas toujours le mien
Son corps allongé détendu nu abandonné à mes mains
Quand elle me demande de lui faire une omelette
Son plaisir pour nos repas partagés nos mets préférés 
Sa voix qui a le pouvoir de calmer toutes mes lucidités
Ses lèvres de murmures qui devant la glace font un o
Cette position particulière que nous prenons dans le fauteuil
Quand elle me demande doucement de lui faire l'amour
Ma main qui la tient toute la nuit et quand la nuit elle m'enlace
Son sourire au réveil nos bonjours nos baisers tendres du matin
Quand elle se lève reviens nue chaude comme la braise
Le matin son thé qu'elle réclame et plus tard quand elle me dit interdit
La salle de bains toujours ensemble pour se contempler discuter
Lorsqu'elle s'agrippe me ceinture de ses jambes mes mains sous ses fesses
Quand elle me surprend
sa présence comme un soleil
Son corps sacré
ma religion


Ce manque d'elle
mon isolement

dimanche 30 janvier 2011

Naïveté puéril et poètique

Aux prémices de l'adolescence, j'avais déjà une idée précise de ce qui me différenciait des filles, en partie grâce à ces revues anglo saxonne, seules sources licencieuses à l'époque, dont déjà la quête difficile et incertaine, s'avérait faire partie du processus d'émancipation des jeunes ados. Nous obligeant, après bien des hésitations, à toutes les tromperies et supercheries nécessaires à les obtenir chez des marchands de journaux, préalablement ciblés et, je le compris plus tard, finalement plus intéressés par leur recette que par notre éducation sentimentale et morale. Bref, je comprenais, théoriquement, à quoi pouvait servir nos belles et surprenantes différences et, qu'il y avait du plaisir à en tirer. J'allais cependant, inconscient, au-devant de bien des surprises, agréables ou non, mais toujours remarquables... Mes premières odeurs de sexe furent donc celle des revues au papier glacé, propre et frais... La peau des femmes y était sans défauts, d'une brillance éclatante... Tout cela semblait rassurant... Ces informations imprimées, les histoires de copains ayant des grands frères vantards, les encyclopédies et le catalogue des 3 Suisses, contribuaient à me confirmer dans une vision très originale et aseptisée de l'acte sexuel. 
Déjà affublé d'une sensibilité poétique et d'un romantisme bien plus proéminent que l'expression naissante et très localisée de mes désirs, je me refusais à voir dans l'accouplement, un acte bestial, sauvage (en référence à cette émission familiale, "la vie des bêtes"). 
Je pensais que faire l'amour ne nécessitait, chez l'homo erectus, qu'une tendre, sensuelle et attentive pénétration, la chaleur humide et singulière du sexe féminin et, c'était certain, d'autres dons subtils et étonnants, qui devaient se cacher secrètement au cœur de ce fourreau de soie et de vie, prodiguant alors au sexe masculin, mille et une sensations... Ainsi l'un dans l'autre, ils ne nous restaient qu'à échanger avec tendresses des baisers et des caresses, tout cela, suffisant à nous envoyer à l'autre bout de nous-même en un commun jaillissement... le sourire de l'autre aux lèvres.
Comment accepter l'idée, mais surtout l'image, qu'il faille s'agiter, aller et venir, suant et grognant comme un diable, qu'il y avait des poils, que les corps avaient leurs sons et leurs odeurs, surprenantes pour un nez encore non-initié. Et qu'en plus, comme pour ajouter à l'embarras, la probabilité d'aboutir seul, abandonnant sa partenaire quelque part en route, était plus fréquente qu'on ne voulait bien l'avouer ?
C'est en Angleterre, lors d'un échange scolaire, que je faillis jeter ma gourme. Les circonstances ne s'y prêtèrent malheureusement pas, en raison d'un correspondant, certes, sympathique, mais particulièrement collant, tenant absolument dans cette histoire à tenir la bougie... et peut-être aussi de mon hésitation... Ma belle Paula, je peux citer son prénom, j'avais 14 ans et demi, elle en avait 16, n'eut pas l'honneur de me dépuceler, mais me fit déjà comprendre à quel point j'étais loin du compte avec mes idées de poète et que finalement il n'y avait rien à regretter, la réalité s'annonçant bien plus imprévisible... et aussi, que les mains des jeunes filles peuvent être douces et savantes... 
Bien évidemment, pas autant que celles de la femme que j'aime ! Oh ! non pas autant...

C'était en moi

Sans réellement savoir ni pourquoi, ni comment d'ailleurs, j'ai toujours fait en sorte de ne pas être trop absorbé, par une activité hors de moi. Mon gagne pain est strictement délimité sans aucun débordement toléré ; les taches de la vie courante sont organisées, si je me sens disposé à m'y atteler, je sais sans réfléchir ce que j'ai à faire et comment. J'essaie de planifier les nécessités pour disposer d'un maximum de temps... libre. Vous avez noté ? "si je me sens disposé...", vous pouvez constater que, bien que cette présentation puisse indiquer que je suis victime d'une probable psychorigidité, il n'en est rien !  
Depuis que je suis petit, j'ai une évidente difficulté à ressentir une quelconque estime pour toutes ces actions qui font pourtant tourner le monde. Compte tenu de leur nécessité vitale, j'essaie d'en comprendre rapidement le sens, le but... ce qu'il faut et comment faire, mais, je ne m'y implique que le minimum nécessaire. Sans comprendre pourquoi, je sentais que je devais absolument rester disponible, maintenir ma trajectoire intime, ce voyage intérieur entrepris depuis ma naissance et, être le plus ouvert possible à tout imprévu, toute surprise... Attendre l'étonnement ! Pourquoi ? Je ne le savais pas encore...
Il faut un choc, de fortes secousses pour vous sortir du moule. Tout autour de vous il y a ceux qui vous aiment mais qui ont peur pour vous, peur pour eux, ou qui ont leur propre incapacité à exister ; il y a ceux qui font preuve d'une complaisance feinte, vous assurant que vous avez raison de ne pas céder à cet appel, jaloux qu'ils sont de votre singularité ; il y a aussi ceux qui vous jugent...
C'est un accident de vie qui me mit devant ma réalité, ma voie et c'est surtout une rencontre, la plus belle des rencontres, qui fut décisive quant à oser l'entreprendre, quant à en reconnaître l'évidence. 
Par sa reconnaissance sans complaisance, elle m'encourage, me pousse à être... Elle m'explique que c'est par le travail que j'avancerai, de ne pas m'inquiéter du reste... Je n'ai jamais eu peur du travail, je l'ai toujours souhaité. J'ai chaussé mes sabots de cheval de trait, j'ai un guide à chérir et à protéger !
Elle est mon imprévu, elle est ma surprise, mon perpétuel étonnement ! 
Je sais où je vais, où je veux aller, tout est à faire... Mais c'est enthousiasmant.

samedi 29 janvier 2011

Second souffle...

Il y a ce second blog, dont je ne savais plus vraiment quoi faire, ouvert sans doute trop précipitamment... Pensant un moment l'abandonner pour ne me consacrer qu'à celui-ci... Parce qu'il est si difficile d'être toujours sincère dans tout ce que l'on fait, parce qu'il ne faut peut-être pas trop en faire... 
Mais je pense avoir compris ce que je pouvais en faire, il sera désormais ma petite brocante personnelle, j'y déposerai, sans règles ni ordres, ce qui, à un moment précis, m'a touché ou, ces gestes magnifiques dont j'eusse aimé être l'auteur, tant ils paraissent me correspondre, tant ils contribuent à me définir, moi ou mon chemin. Évidemment le jeu des circonstances, des situations émotives, faisant, il subsistera toujours des ambiguïtés, d'indéfinissables troubles, des clairs obscurs, ne donnant finalement que des bribes d'informations, n'indiquant que les grandes vagues de ma personnalité, un peu comme le fait un bulletin d'astrologie...
J'imagine que je pourrai l'utiliser au gré de mes humeurs, comme le pendant de celui-ci, apportant des éléments complémentaires ou exprimant le contraire... Bien qu'attaché au sens de l'honneur, surtout en amour, j'ai pour valeur principale celle de ne pas avoir de conviction - j'entends par là, une détermination à toujours me remettre en question - sauf lorsque j'exprime mon sentiment profond en amour, sans doute parce que je ne le fais qu'exceptionnellement. Dans toute sincérité, on peut, je crois, exprimer avec le cœur une chose et, son contraire avec la raison. Sous le coup d'une vive et intense douleur, on peut aussi avoir envie d'hurler sa peine avec les pires des mots. Je ne suis qu'un homme, certes, habité d'une forte conscience de l'autre, mais parfois je plie aussi sous les coups reçus, ou sous les espérances déçues...
Il sera, en quelque sorte, un second souffle. Ma muse absente, la panne sèche me guète ! Il me faut puiser en moi de plus en plus profondément, mais le froid qui m'envahit me ralentit. Engourdi, je rêve de ses mots, de ses signes...
Bien sûr on n'écrit que pour soi, parce que c'est la seule façon d'écrire... 
Mais, tellement grâce à elle ! Tout en elle me souffle... ma poésie.

vendredi 28 janvier 2011

Réflexion sur un manque

Ce matin comme hier, le temps m'a permis d'aller courir. J'ai déjà dit ce à quoi je pensais en courant. Les circonstances propres à cette semaine sont difficiles à vivre, elles me tourmentent pour plusieurs raisons et pas uniquement me concernant... alors je pensais qu'une petite souffrance physique me soulagerait l'âme pour au moins un instant, le temps de reprendre souffle. Il n'en fut rien, et pourtant avec ce froid et ce vent, c'était dur ! Plus le manque m'envahit et plus je m'isole. Restant prostré, incapable de faire autre chose que d'écrire, courir... tenir mes promesses, coûte que coûte... Plus je souffre du manque, plus je m'inflige d'autres tortures. Je m'offre au temps qui me fait payer les quelques fois où il s'est effacé pour nous, faisant de chaque jour, une semaine ; de chaque semaine, un mois... Le temps n'est pas un honnête partenaire, c'est dans ces moments là, où l'on aimerait qu'il passe trop vite... Mais la question est, pourquoi ai-je ce comportement ? Est-ce pour essayer de conjurer mes peurs, pensant qu'en m'offrant à la souffrance, mon tribut ainsi payé, je gagnerai le droit à un peu de bonheur ? D'où me vient cette naïveté ? Un reste de culture judéo-chrétienne ? Porterai-je une culpabilité qui ne m'appartient pas ?
Dans cette réflexion, une seule chose est certaine, et me rassure, mes jouissances ou mes souffrances ne me viennent pas des satisfactions ou des blessures de ma vanité ! Parce que si, au sein de cet amour que j'éprouve pour elle, j'avais ne serait-ce qu'un soupçon de vanité, il y a longtemps que je me serais effondré... Tant d'événements douloureux auraient pu nous perdre, déjà...  Alors, "hold on" même si, "I miss her, like hell !"
     

jeudi 27 janvier 2011

Petites confessions sur l'Amour et sur le sexe

Il y a ce que l'on dit un peu partout, la culture des films de cul, puis celle des sites pornographiques sur le Net... Il y a les vantardises des mecs accoudés au comptoir d'un café, ou ailleurs, mais toujours entre eux... Les médias aguicheurs. Et puis, il y a ce que les femmes vous disent, du moins celles que vous avez croisées...
Pour ma part, le sexe est important, essentiel même, mais pas prioritaire. De mes rencontres féminines, chaque relation s'est avérée unique. Toutes m'ont confié, d'une manière ou d'une autre, ce qu'elles en pensaient, du sexe, et cela ne correspond pas à ce que l'on voudrait nous faire croire aujourd'hui. Mais peut-être ai-je été abusé, à chaque fois !? 
Il y eut celles avec qui ce fut un échec et les autres. Qu'importent les premières, la mésentente sexuelle ne veut pas dire manque, ou incapacité à... de l'un de nous, mais peut-être tout simplement, que nous n'étions pas faits l'un pour l'autre, physiologiquement... Lorsque ça fonctionne, ou du moins que cela semble prometteur, une fois tous les petits réglages nécessaires repérés, il faut encore distinguer deux catégories. Il y a celles avec qui il ne s'agit que d'une relation physique, de compatibilité de peaux, de plaisir, presque d'hygiène, et les autres.
Avec les premières, on accède assez rapidement à une satisfaction mutuelle honorable, mais, à force de l'atteindre invariablement, on prend conscience de ce que disait Serge Gainsbourg : "l'amour physique est sans issue" ! Et souvent, malgré l'attrait physique évident, la relation part en déliquescence sans que l'on ne puisse rien faire, fatigué de toujours aboutir ! Post coïtum animal triste...
Dans le second cas, les choses commencent à se compliquer. L'amour s'en mêle, et on ne sait plus très bien lequel de l'acte sexuel ou de l'amour, découle de l'autre ? Bref, la relation semble bien partie, et à une tendresse détachée s'ensuivent des plaisirs satisfaits et vis et versa... Une certaine entente naît, mais gare si l'on ne partage que trop peu... De confortables habitudes s'installent, une dépendance peut-être même apparaît, la jalousie, aussi ! On monte les enchères de nos envies pour éviter l'ennui. Si l'amour n'est pas assez fort pour compenser, alors comme par l'effet des vases communicants, la demande sexuelle se fait, ou est ressentie, de plus en plus pressante, plus exigeante et, immanquablement aboutie à l'insatisfaction... L'équilibre fragile entre le sexe et l'amour est rompu.
Et, il y a l'ultime et rare relation, celle pourvoyeuse de tendresses et d'ivresses tout à la fois alternées et mélangées. Issue de cette femme avec qui faire l'amour est toujours comme la première fois ; celle dont on a encore et toujours envie, même épuisé, comblé ; celle dont la voix déjà, produit sur vous un effet sysmique incontrôlable ; celle avec qui tout se partage, tout s'explique ; celle avec qui tout prend un sens... Comme, alors, la technique peut paraître ridicule comparée à la spontanéité émotive, où chaque geste est à la fois inattendu et désiré, chaque tabou adoré et respecté, chaque refus sacré et honoré, chaque soupir un éclair de plaisir... Cette relation où l'orgasme de l'autre est un cadeau, le vôtre, une offrande à sa féminité, à sa réalité de chair... Et quelle importance si la jouissance n'est pas atteinte cette fois, ce n'est pas le but essentiel de cet échange de fluides, de cette sensualité commune. L'acte est en soi une satisfaction, à ce moment précis vous n'êtes plus simplement vous-même, vous êtes à la fois elle et vous, tout et rien ! Le temps lui-même s'efface, par peur de gêner, d'être indiscret, grossier. 
Si parfois il y a des frustrations, elles sont balayées d'un baiser, d'une caresse et de quelques mots. L'intimité prend toujours le pas... 
Je ne me qualifierai pas comme esclave de mon sexe. Je pense être doté d'une libido, d'un potentiel sexuel, standard... Le sexe exclusivement ne me satisfait pas, s'il le faut, une de mes deux mains suffit amplement à résoudre ce genre de pulsion et m'évite bien des embarras... 
Même si la nature m'avait équipé pour... je n'aurais jamais pu être un acteur porno... Moi, je veux la totale, je veux aimer et désirer, parce qu'à ce moment tout est profondément différent, même mes pulsions prennent alors la mesure de l'univers, la notion d'une autre dimension et l'évidence de la fidélité s'impose naturellement tant cela ne peut être qu'unique ! Alors, comment dans ce cas me satisfaire moi-même ? D'autant plus que même de mes mains, une jouissance, hors de sa présence, paraîtrait à mon coeur une trahison ! Bon, il est des cas extrêmes, ou avec l'encouragement de cet être devenu unique, l'affaire peut être entendue de me soulager d'un peu de pression, sans autres besoins et artifices que toutes ces images que j'ai d'elle en mémoire, s'entend...
Avant, comme beaucoup, je ne rechignais pas à regarder ces sites pornographiques pour affoler ma libido d'homme seul, avec une histoire et un passé amoureux pas forcément léger... J'avais une préférence pour ceux qui sont référencés "amateurs", n'ayant jamais vraiment aimé ces bimbos, tentant, en un corps unique de concentrer tous les phantasmes masculins : gros cul rebondi, taille étroite, gros seins siliconés, bouche pulpeuse botoxée, sexe glabre, couverte de fond de teint de l'anus aux narines... Quant à ces hommes, que dis-je, ces avatars, gavés d'anabolisants et de testostérone artificielle et venimeuse, montés comme des ânes, dotés d'une paire de couilles, lourde comme un sac de patates, à la décharge aqueuse et si volumineuse, qu'on prend pitié pour les femmes de ménage chargées de tout remettre en ordre après leur show grand Guignolesque... Ces avatars, disais-je donc, dont le pénis, plus proche du gourdin, mais adoré tel un totem par les bimbos susnommées, carchérise, avec la puissance d'un geyser Islandais, le peu de respectabilité et d'humanité qui subsiste encore chez ces femelles écervelées et acharnées physiquement à se faire humilier. Ce pénis exubérant m'irrite pour ces raisons ainsi que, il faut bien l'avouer, pour me rappeler combien la nature est injuste et l'homme envieux. Il m'humilie aussi un peu, sans doute la réminiscence de ma part de bestialité originelle, de mâle primaire, enfouie très profondément derrière mon potentiel émotionnel et intellectuel (il faut bien compenser). 
Que tout ceci me semble laid et vulgaire, à côté de son corps élancé ; de ses seins aériens, souples et chauds ; de ses fesses de sculpture Grec ; de sa vulve que je nomme "sa naissance du monde" tant elle me fascine ; de son sang écarlate de femme ; de sa bouche enchanteresse ; de ses mots... De sa douceur, de sa douceur, de sa douceur... De son coeur, de son âme !
J'aime l'idée que, bien que doté d'une certaine virilité, mon approche du sexe sait aussi être en partie féminine, ou du moins, en avoir une sensibilité approchante et compréhensive. Cela même si le mien darde avec vigueur et fierté honorant sa nature et son penchant obsessionnel et permanent pour sa féminité, à tel point que parfois s'en est même un peu gênant...
En dehors de l'amour, le sexe n'est que pornographie, mais sans la chair et le sexe, l'amour n'a ni odeur, ni saveur.   

mercredi 26 janvier 2011

L'intensité de nos émotions

J'écris, comme un cri, tous mes troubles, comme pour expulser ce qui pourrait m'empoisonner. Pour que jamais ne germe en moi une quelconque rancoeur. Honneur, don de soi et vérité, ce sont les qualités que j'essaie d'atteindre pour être à sa hauteur, pour pouvoir la regarder comme je le fais dès qu'elle est devant moi... 
Je lui avoue ce qu'il y a de pire en moi, mes petitesses, mes étroitesses et mes faiblesses... Parce que je ne veux rien lui cacher, et qu'ainsi nu devant elle, je ne peux qu'être moi-même, libéré de toute honte pour enfin grandir prenant appui sur notre vraie et féconde intimité. 
Avec elle, tout est intense, sa présence mais aussi, son absence ! Elle possède un potentiel émotionnel qui est comme un écho au mien. De culture différente il nous faut faire preuve d'une généreuse ouverture pour concrétiser l'expression de nos sensibilités communes. 
Je pourrais vous détailler nos repas partagés, nos instants d'intimité, minute par minute, mais à quoi bon, ces moments qui sont pour moi d'exception, deviendraient vite lassant pour vous. Chaque regard, chaque main saisie, chaque baiser ou caresse donnée, m'ont marqué ! Ma mémoire semble infaillible et sans limite, et dire qu'il y a tant de chose que je suis incapable de retenir... Mais aussi, tant d'autre que je suis capable d'oublier...
Avec elle, l'émotion est d'une rare et exceptionnelle intensité. Tout comme son absence dès qu'elle s'éloigne. 
Mais à peine m'apparaît-elle, ses absences, même les plus longues, disparaissent. Chaque fois que je la vois, c'est une merveilleuse découverte, chaque fois que nous faisons l'amour, c'est la première fois !   
   

mardi 25 janvier 2011

Absence lancinante

Je dois gonfler avec plus d'effort que d'habitude ma poitrine qu'oppresse une ombre qui passe. Une ombre sombre ayant le poids d'un homme ajouté à celui de ces autres, déjà combattus. Afin de pouvoir conserver le beau rythme de ce nouveau souffle de légèreté et de confiance, il me faut, chaque jour et chaque nuit, combattre ces fantômes aux réalités inconnues. Même renforcé de cette résistance éprouvée par les douleurs du temps passé, de cette conviction chaque fois plus sereine, plus puissante, je sais combien ma plus grande faiblesse est dans cet autre que j'aime, si fragile et délicate que parfois la pression rend instable... 
L'absence est si cruelle, qu'elle s'habille de toutes vos peurs pour mieux vous torturer, vous faire plier...
La vérité est, elle aussi, sujette au temps, et bien que jusqu'à présent le temps fut sensiblement plus favorable à mes volontés, effaçant ainsi mes tourments, certains jours, trop loin d'elle, ont le poids de tous les efforts, le tranchant de toutes les frustrations, l'angoisse d'une chute fatale.
Suivre, accompagner, cet autre que vous, l'aimer plus que vous, voilà une épreuve de chaque instant. Quel autre combat vaut la peine ? De quelle autre victoire se sentir vivant et fier ? 
  
None of us is wise... I was just writing some thoughts. I feel so vulnerable when I post anything too personal. Maybe I'm just paranoid. Hope you're well.  

lundi 24 janvier 2011

Rêve de baisers

Souvent nos baisers sont des effleurements, de doux baisers dépourvus de cette profondeur qui attise et enflamme le désir. Pendant le temps que dure ces baisers de tendresse, je n'ai d'autre corps que mes lèvres. 
De temps en temps, le désir poussant, nos baisers se concentrent, soudain plus profonds, ce sont des appels de possession. Mon corps alors n'a plus assez de son contour, tant, tout pousse au-dedans. Le rêve perpétuel de plaisirs mutuels, m'emporte, m'enivre et après sa bouche, j'aime me prosterner pour longuement baiser ses autres lèvres qui ne savent qu'accueillir. Dans cette chaleur où mon rêve et son corps de femme se mêlent, le rêve se fait corps ! Elle n'est plus alors que féminité douce et ferme qui épouse tous mes excès. Elle s'offre ou prend, selon les humeurs de son désir, mais toujours me surprend... 
J'aime à l'infini nos plaisirs de corps où se mêlent nos âmes, ainsi que nos plaisirs de bouche qui les annoncent... Mon désir et ma virilité, même parfois insatisfaits, sont un hommage à sa féminité, ma tendresse, une éternelle promesse à son coeur de femme.

dimanche 23 janvier 2011

Nulla dies sine linea.

Voilà ce à quoi il faut m'astreindre. Ne serai-ce que pour créer l'habitude, écrire comme respirer, sans même y penser... Je reconnais qu'à ce moment précis cela m'est particulièrement difficile... J'ai le sentiment d'être... saisi, mes émotions sont comme... gelées !
J'ai besoin d'un temps de silence cérébral. D'énergie pour combattre cette habitude mortifiante d'analyser chaque geste, chaque parole, chaque attitude, dès lors que je suis en manque... Invariablement, chez moi, le manque crée le doute, réveille cette peur viscérale que j'ai du mensonge, m'incite à cette quête, que je sais sans fin ni sens, de la vérité. Anomalie psychique, due à un effroyable manque de reconnaissance et peut-être aussi d'amour, tout au long de ma vie ! Je suis cependant conscient que je ne peux prétendre, d'un côté qu'il existe une attitude identifiable - universelle à tous les individus - pour répondre à une situation donnée, donc attendue ! Et, de l'autre, m'affirmer ardent défenseur et admirateur de la singularité...
Pas un jour sans une ligne, une sorte d'hygiène de vie. Purger tout ce qui pourrait m'éloigner d'elle, de moi ! Pas un mot sans penser à elle, pas un mot qui n'exprime le désir que j'ai d'elle...      

samedi 22 janvier 2011

Spleen abrupt

Cette semaine est une falaise, au pied de laquelle je me trouve. Il me faut l'escalader. Elle semble interminable. Sera-t-elle d'un calcaire friable menaçant d'une chute à tout instant ou d'un granit solide mais offrant peu de prises ? Y aura-t-il de ces immenses surplombs paraissant infranchissables, vous obligeant à aller bien au-delà de vous-même, au risque de vous perdre ? Bien que je sois en bas, les deux pieds sur le sol, les deux mains sur la paroi, le fait de regarder en l'air me donne déjà le vertige... Aucune assurance, une chute serait fatale !
Mais peut-être, en haut, le ciel bleu...
Les mots semblent inaccessibles ! Je suis aussi vide que cette paroi est froide ! Je dois rassembler tout mon courage.

vendredi 21 janvier 2011

Pois de senteur


Une terre sèche et chaude que soulève le vent
Un ruisseau bordé de peupliers bruyant
De beaux galets sous une eau claire
Des jeux d'ombres et de lumières
Quelques vieilles pierres chauffées par le soleil
Un voile de lin blanc, un chapeau de chanvre
Des cloches qui sonnent à la volée 
Un dimanche d'été à la campagne
Un jardin précieux, sa cabane et son puits
Le chant des oiseaux et des insectes
Le bourdonnement des abeilles dans les fleurs
De gros nuages cotonneux dans un ciel bleu
Des Pois de senteur de toutes les couleurs
Les plus belles fleurs de mon enfance...

C'est ce que je vois en elle, cette nature champêtre et pure
Cette féminité délicate qui attise mon perpétuel désir d'elle...

Par souci d'elle

Dans le même registre qu'hier, couché tôt par nécessité de me lever tôt le lendemain, mon intuition m'a interpellée vers 23h15, je lisais en attendant de trouver le sommeil, quand mes oreilles ce sont mises à siffler avec une insistance reconnaissable, provocant d'étranges palpitations m'étant néanmoins, agréables... Plus tôt dans l'après-midi, comme la veille, comme souvent d'ailleurs, j'avais eu la même sensation, aux alentours de 16h30. À mon retour quelques minutes plus tard, je constatais avoir reçu un mail à la même heure... En me levant ce matin il y avait bien un mail, mais envoyé à 01h17, raté ! Je dormais à cette heure-là. En revanche, je me suis réveillé sans raisons apparentes vers 03h00, mais c'est difficile d'en donner la cause exacte ou possible, compte tenu du fait même qu'il était trois heures du matin, et qu'à part lui faire un baiser, je ne me trouvais pas dans les meilleures conditions pour réfléchir... Quoi qu'il en soit, peut-être y a-t-il eut, vers 23h15, une autre pensée d'elle pour moi, en plus de celle de 01h17, elle seule le sait ! Cela peut porter à sourire, une fois encore, elle seule le sait.
...
Hier, avant de me coucher, j'ai suivi une émission littéraire concernant l'écrivain Américain John Irving ! Dans le cadre de ma découverte des auteurs Américains contemporains, j'avais été fasciné par, "Le monde selon Garp" et "Hotel New Hampshire"... L'auteur, donc, recevait François Busnel (journaliste littéraire que j'apprécie pour sa sensibilité), dans sa maison du Vermont. Rien que je ne connaisse déjà sur les thèmes récurant chez lui : les femmes, son approche particulière de la sexualité, la peur de la perte d'un enfant, les ours... son sport, la lutte. La plus grande partie de l'interview se passe d'ailleurs dans la salle de lutte qu'il s'est fait aménager au milieu de sa bibliothèque... Comment dire ? Question goût, ce n'est pas ma tasse de thé... Plus intéressante fut la partie ou John Irving nous révèle quelques secrets d'écritures (il commence par la fin et remonte créant ainsi l'intrigue...), son amour de la langue et du style, avec en passant un coup de pied à Hemingway, pour son style, télégraphique ! Globalement, Irving a un goût de chiottes à propos de ses tenues vestimentaires, du choix de son mobilier et plus généralement de son style de vie. Mais, il est un écrivain, il a le goût des mots, peut-être plus de l'intrigue que des mots. Il apprécie les phrases qui savent être longues et prendre le temps d'exprimer les sensations, les sentiments... Il cite Shakespeare, Dickens, Hardy et Flaubert... Et, bien que je trouve ses romans en accord avec son style de vie... manquant d'une certaine légèreté, délicatesse, de poésie, il n'en est pas moins un écrivain expérimenté, qui possède un style propre et suffisamment fort pour qu'à la lecture d'une page, on sache qu'elle est de lui.
...
Mais pourquoi j'écris ça ? Ce n'est absolument pas mon genre... 
Peut-être pour ne pas parler de ce qui me préoccupe... Pour ne pas évoquer le manque, et l'angoisse... Je préfère éviter d'exprimer mes sensations et mes sentiments sur la semaine à venir... du moins avant qu'elle ne soit passée... Par souci de légèreté, mais aussi par nécessité de rendre cette confiance, née de nos échanges avant son départ, plus forte que mes peurs... Pour l'honorer, elle et sa sincérité... 
Je m'exerce à écrire pour exprimer du mieux possible mes ressenties, mes joies, mes peurs et mes humeurs... Extrêmement intuitif, mais aussi sensible, il m'arrive de me tromper, de m'égarer sous le coup de la douleur... Hors de question de prendre ce risque aujourd'hui ! Même si, l'important est d'être vrai, j'en connais trop le prix : risquer de la blesser, de la fragiliser ! Alors, compte tenu des circonstances actuelles, de ses propres angoisses, ce prix est inacceptable ! Le plus important, c'est finalement qu'elle parte sur cette île, avec la sérénité nécessaire pour ne pas risquer de s'égarer... Alors, tout ira bien ! 
Sinon que, de savoir que nous ne pourrons pas communiquer, de savoir qu'elle ne pourra pas me lire pendant sept jours au moins, j'avoue que cela m'effraie un peu...

jeudi 20 janvier 2011

Etrange capacité

Dans mon lit, je dors toujours à gauche, côté coeur, sauf quand elle dort avec moi. Je peux définir l'empreinte laissée par son corps à l'intérieur de la mienne. J'analyse les molécules qui constituent le matelas, pénètre leur mémoire et par un jeu de comparaison de nos deux corps, retrouve son empreinte et la virtualise à mes sens. 
Un vêtement porte son odeur, elle est là. Je me suis, petit à petit, constitué une bibliothèque de ses odeurs, je suis capable de ressentir toutes les variations de sa féminité, de ses sensations, de ses envies... 
À ses côtés, par le simple fait de la toucher, je sais comment elle va, si elle a peur, si elle est fatiguée, si elle se porte mal... 
Entendre sa voix, m'informe plus encore sur ce qu'elle est, où elle va. Je reconnais chacune de ses intonations, je l'ai entendu dans tant de circonstances différentes, heureuses ou dramatiques...
Lorsque je la vois, je sais tout d'elle, ce qu'elle a fait, ce qui lui est arrivé... Mieux qu'une machine ultra précise, je saisis chaque infime variation qui l'anime. J'ai une vive conscience d'elle ! J'ai en mémoire chaque image, plus je la vois, plus j'enrichis la capacité que j'ai à la lire, à la comprendre, à deviner...
Je sais ce qui s'est passé et peux savoir avec précision ce qui se passera, selon que telle ou telle voie sera choisie, mais cet étrange pouvoir s'arrête là ! Je ne peux l'utiliser sur moi-même, tout simplement parce que c'est moi qui fais les choix ! Je peux donc voir et prévoir, mais ne peux agir, juger, intervenir...
Sans doute une capacité développée par un manque de quelque chose, une peur enfantine, par protection... L'intérêt sincère et passionné que je porte à certain (ceux que j'aime exclusivement et plus particulièrement à celle que j'aime), présente une agréable contre partie à ce "pouvoir" si difficile, si douloureux à vivre... il semble que je les apaise, les régénère, les encourage...

Rêve de chair

Voir, toucher, sentir sont les miracles que nous offre la chair. Moi, je crois à la chair, elle est pour moi un sanctuaire dès lors que mon coeur m'indique sa propriétaire !
J'aime plus que tout le parfum et le goût qu'a son sexe, l'odeur de ses aisselles, le souffle de son haleine, la chaleur tiède de sa langue, sentir sa main me saisir... Sa peau m'émeut, je n'ai pas assez de la mienne pour la caresser. Mes mains ont la forme de ses seins, de ses fesses de tant les désirer. J'aime m'approcher d'elle, au bord de moi, arc bandé, la sentir, la humer... je sens alors en moi comme gronder le centre de la terre... Et que dire de ce plaisir que j'ai à la masser, en sentir chaque os, chaque muscle, chaque articulation, chaque ligament, ses souplesses, ses tensions... Ses soupirs... Sentir son coeur cogner, le sang battre à ses tempes ! Puis baiser ses mains, baiser ses pieds. 
Sa chair me bouleverse, elle éveille la mienne, que dis-je, elle l'érige ! À peine est-elle rosée, je suis sueur, est-elle désireuse, je suis en fièvre, je suis en rut. Cette chaleur qui envahit mon âme dès qu'elle devient le prolongement de mon corps, que son désir m'inonde, me fait perdre le sens du temps, je suis à l'origine, je suis la Nature. C'est en elle que ma pulsion de vie prend sa source... Me retenant de mordre sa nuque à pleine dent, je m'agrippe à ses hanches, m'abandonne dans un gémissement, presque un feulement, qu'une vague et lointaine sensibilité poétique, transforme en un "je t'aime" aussi clair que sincère, plongeant mes yeux dans les siens ! 
Je vois alors du haut de mon âme, nos deux corps épuisés et haletants, extatiques ! Couvert de nos fluides mélangés, ne sachant plus quel sexe est le nôtre. Reprenant souffle les yeux dans les yeux avec l'envie furieuse de recommencer... 
S'abandonner à toutes les envies, honorer la vie, ses plaisirs, être enfin revenu à l'origine ! La nature nous a fait de chair, parfois cette chair devient, au travers d'ébats sacrés, l'expression de l'âme. 
Il y a dans cette animalité exprimée toute la tendresse que porte mon être. J'aime sa chair, son sang, de toute mon âme !

mercredi 19 janvier 2011

Promesses d'être

Par plaisir de tenir mes promesses, ce matin, je suis allé courir. Au-delà des douleurs inhérentes à ce genre d'activités, et aussi parce que j'ai toujours un peu de mal à être raisonnable, je ne peux que constater une fois de plus que la satisfaction efface toutes les souffrances ! 
Il en va de même pour les choix faits dans la vie. Un chemin trop facile ne procure que peu de contentement, peut-être même vous apportera-t-il des scrupules. De deux voies qui vous tentent, vous attirent, choisissez toujours celle qui vous semble la plus ardue, celle qui demande le plus d'effort, offre le plus d'incertitudes, c'est la bonne soyez en sûr ! Persévérez, ayez confiance, honorez votre singularité, donnez-vous les moyens d'avoir de l'estime pour vous ! L'estime de soi est la condition nécessaire pour se réaliser, pour exister ! 
Ne vous trompez pas vous-même, ne trompez pas les autres, soyez honnête... Alors vous aurez de l'estime pour celui ou celle que vous êtes, pour ce que vous faites ! Ceux qui se trouveront à vos côtés seront à leur place et pour de bonnes raisons. Vous vous sentirez inspiré, en état de grâce...

Aimer, c'est déjà créer

Mettre du noir sur du blanc, c'est déjà faire. Ne pas juger ce que l'on fait, simplement le faire puisqu'on s'y sent poussé. 
Écrire, peindre, danser, cuisiner... créer, on est fait pour ça ou pas. Dès lors qu'on s'interroge à ce sujet, c'est qu'on l'est. Le reste, c'est du travail, le talent, c'est l'accumulation de ce que vous réalisez. Une tentative reste une tentative, mille tentatives, c'est une oeuvre d'art. 
Créer, c'est aimer, c'est un peu comme plonger les yeux fermés. Aimer, c'est sans doute l'art le plus étonnant, le plus incertain, le plus compliqué, et pourtant accessible à tous. Répéter chaque jour à l'être aimé, ces mots, "je t'aime", sans qu'ils paraissent jamais les mêmes...
Créer, c'est jaillir hors de soi. Aimer, c'est en plus de créer, aider l'autre à jaillir hors de lui. 

mardi 18 janvier 2011

Manuscrit

Pendant que tu dors

Rêves-tu de mes caresses incessantes, de mes mains sur ton corps pendant que tu dors ? De mes gestes tout en douceur, tout en rondeur pour tendrement t'approcher sans t'éveiller. La nuit je te regarde, et je vois à tes expressions où s'égard ton âme. À chacun de tes cauchemars, je suis contre toi, une main caressant tes tempes, l'autre te tenant fort... Rêves-tu de mes baisers nocturnes et inconscients semés sur ton front, ta nuque, tes épaules ou tes lèvres tendrement ensommeillées ? Mes caresses ne sont pas seulement des envies, elles sont, communion d'esprit, elles t'indiquent que je veille sur ton corps pendant que tu te cherches dans les limbes de ton enfance, ou que tu tentes de définir où enraciner ton existence, de comprendre ce qui te pousse à vivre différemment... Je ressens ce que tu vis, mon âme a semé en toi des détecteurs d'émotions... Je suis en liaison, au moins pour les émotions les plus puissantes, les plus importantes...

Ses mots sont fait pour être entendus...

Par reconnaissance à cet instant pris entre deux moments, cet instant trop bref, parce que sans doute caché, cet instant qui n'a pas eu le temps de donner aux mots l'émotion qu'ils sont censés porter... De la part d'un homme de coeur, trop intuitif, émotif, adorant les mots et leurs donner avec, je le reconnais plus ou moins de succès, toute l'intimité de son âme. De celui qui veut tout te donner, parce que sans toi, ses mots écrits ici, n'ont rien de beau.
Je sais que les tiens, bien que vite écrits, ont une autre valeur, celle du temps volé à une autre existence... Ils me rappellent étrangement, par leurs circonstances et leurs sens, ceux de cette fin de novembre... Oh, j'en connais les raisons... Mais seuls les mots qui ont suivi retiennent mon attention... Ton intention aussi, pour les avoir écrits à ce moment précis.
Ce n'est pas parce que je charge les miens de fièvre et de vérité, que j'attends toujours les mêmes en retour. C'est juste que je veux des mots tendres et vibrants de désir, je veux des mots de danse et de transe, des mots comme des gestes d'envie. Je veux des mots qui me donnent vie, deux ou trois suffisent... C'est à peine si j'ose te dire que je veux des mots d'amour...
Sans doute dans ta langue, tes mots écrits prennent de plus beaux détours pour offrir la nudité de ton âme. Sans doute tes mots sont faits pour être entendus, ta voix douce leur donne toute l'émotion qui me touche, en attendant un peu plus tard ton regard qui en sublime les sens.
Lorsque tu me parles et me regardes, tu me bouleverses !
Je sais que ces mots en catimini ont avant tout été écrits pour me rassurer... que tu n'es pas une femme qui écrit des mots pour faire sensation, que toute ta puissance émotive est dans ta présence, dans cette aura brillante et dense qui te caractérise. Lorsque nous sommes ensemble, nos auras ne cessent de se fondre et de se confondre l'une en l'autre...
À peine je te vois, et tout me semble limpide, comme une évidence...

lundi 17 janvier 2011

Chamanisme

À croire qu'elle est partie emmenant avec elle les nuages, la pluie, la neige. Ce dimanche, le ciel était bleu clair, le soleil irradiait la rue et les immeubles, tentant de réchauffer Paris. Une journée belle, comme elle
Un peu plus tard en fin d'après-midi, à l'heure si particulière ou le soleil, disparaissant, teinte le bleu-azur du ciel en outre-mer, révélant du coup toute la profondeur de l'univers. Entre chiens et loups dit-on, c'est donc tout particulièrement à cet instant que je pense à elle, parce qu'avec le décalage horaire, sa journée commence, l'ivresse des retrouvailles étant peut-être passée, le programme organisé des journées suivantes annoncé, la réalité reprend son cours, incertain... 
Ces prémices tout à fait prématurées, de fin d'hivers ne m'ont pas soulagé de ce froid qui me gagne et m'engourdit, et bien qu'elle ait avec elle, emmené tous ce qui me masquait la pureté du ciel, m'isolaient de la chaleur du soleil, je saisis profondément à quel point c'est elle mon essentiel, ma seule réalité, mes jours ensoleillés... Qu'il pleuve, qu'il neige, à ses côtés, ma nature explose de vie et d'envie, privé d'elle j'hiberne...
Ma nuit fut terrible ! Pourquoi ce malaise ? J'ai transpiré toute la nuit, à en avoir froid dans le dos... Je n'étais vraiment pas bien, je ressentais une forte tension intérieure, mais n'arrivais pas à en définir l'exacte origine. 
J'hésite entre deux possibilités... Puisse-t-elle au moins ne pas se sentir... coincée. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la sensation que cette semaine va être glaciale...
Ce matin, ne pouvant plus tenir, je décide d'essayer quelque chose que je crois possible... Je m'assois, me concentre, prends conscience de la Terre qui me porte et de l'univers, puis de tous les êtres vivants tout autour de moi. Une fois prêt, je m'éloigne, d'âme en âme, courant, nageant ou en volant. Je parcours les plaines vers la mer, entre dans l'océan, en ressort de l'autre côté, traverse d'immenses forêts, évitant les villes, je m'y perdrais. Je vais vers les grands Lacs, je suis la neige, le vent glacé. Je trouve le fleuve, au milieu d'une forêt de conifères, il est gelé. Je le descends en direction de cette ville où elle doit se trouver, je vois la ville, y entre en suivant la rivière, puis me dirige vers la droite, trouve la rue, je cherche le chien berger, l'animal est toujours plus facile à trouver, il ne cache rien de ce qu'il est, il est perpétuellement prévisible, ouvert... Je cherche le foyer qui l'héberge. Je la cherche, elle... 
J'ai mal à la tête, j'ai froid
Pourquoi suis-je taraudé par ces sentiments ? Il faut que je récupère...


dimanche 16 janvier 2011

Etat des lieux et voeux

Il va falloir pour les semaines à venir m'accoutumer à son absence... J'en connais bien le processus... Cet amour qui émane de moi, comme une énergie vers elle, n'ayant plus de réceptacle, va se concentrer tout autour comme une aura, puis s'accumuler à l'intérieur. Formant comme une ganse de mousse extrudée, une consolidation, une protection. M'isolant inexorablement de tout ce qui vie et meurt, me figeant en un bloc d'apparence froide et dur, jusqu'à ce qu'elle s'approche à nouveau me libérant par l'effet de sa chaleur. À l'intérieur, c'est un chaos d'espoir et de douleur. Chaque sens pleur un manque, cherche un repère, chaque respiration est un combat, jamais gagné d'avance. 
Même Paris me semble déserté, abandonné. Les ponts sont tristes, les façades Haussmanniennes grimacent, la Seine pleur. Je crois la voir dans chaque bus, sur chaque vélo croisé... 
Je garde cette dernière image d'elle de l'autre côté de la vitre, le visage tendu, portant d'un geste appuyé la main sur son cœur tout en me fixant du regard. Je grave cette image et je m'y agrippe, je m'y retiens, comme à une bouée, pour atteindre le rivage.
Trop intuitif, mon ressenti d'elle est si fort, comment ne pas être troublé ? Il faut que je me concentre, que je me centre, afin d'éliminer toutes interprétations trop intellectuelles de mes sensations, afin de n'en garder que celles qui viennent du cœur de mon être. Il faut que j'entreprenne une période d'ascèse, que j'éprouve mon corps et discipline mon esprit, l'assujettisse à ma volonté de construire pour et avec elle. Course, yoga et méditation, hygiène de vie... Et, en attendant je dois me refuser à écouter mes intuitions, trop confuses, influencées qu'elles sont par ma conscience de la situation qu'elle va trouver ou retrouver, en arrivant là-bas... je risquerai, à la moindre faiblesse de ma part, de partir en délire et de me perdre à jamais, de tout perdre même.
Mes mots semblent durs, ils sont difficiles à venir, ils restent cachés, ne voulant pas s'exposer, par peur peut-être de ne pas être lus à l'autre bout du monde ? Peur ridicule, j'en conviens, mais qui exprime plus certainement la terrible angoisse de ne pas trouver l'équilibre entre l'aveu de mes états nauséeux, et ma pourtant farouche volonté à l'encourager, à la soutenir dans son combat pour exister, à l'aimer avec une belle légèreté... Je ne dois m'attacher qu'au vécu qu'elle m'a offert ces derniers jours, qu'aux souhaits qu'elle m'a avoué avoir, pour nous deux... 
Mais pour que mes mots aient un sens pour elle, je dois être, avant tout, vrai et sincère, tant sur ce qui m'affecte que sur ce qui me renforce, tant sur mes folies que sur mes qualités, tant sur ma crédulité que sur ma lucidité, je dois être cristallin ! Ainsi, au travers de cette limpidité, mes promesses, mes "je t'aime", mes encouragements... mes gestes et mes mots, prennent une définition plus saisissante, une puissance et une force suffisante pour peut-être l'aider, la soutenir. J'apprends, sans cesse et avec plaisir, à l'aimer...

samedi 15 janvier 2011

À 11000 pieds, aussi légère que l'air

À 11000 pieds, aussi légère que l'air, endormie elle voyage sur les nuages à travers ces cieux, qui vont pour un temps, toujours trop long, nous séparer. Alors que cette nuit même, mes mains, mes doigts, parcouraient encore son corps, explorateurs infatigables, admirateurs audacieux. Privé de ses parfums, des bruits de son corps, de ses mains, de ses yeux, de ses lèvres, de sa peau... je pense à hier quand, contre toute attente, elle m'a dit avoir envie de passer cette nuit dans mes bras... je pense à sa nudité dans mon lit, à son corps contre moi, à ses magnifiques et mystérieuses intimités sous mes doigts. À notre bain partagé du matin, à notre thé... Domptant ma sensibilité, mes peurs et ma douleur, j'ai, et j'en suis fier, tenu ma parole de légèreté, je lui ai montré toute la volonté et le courage dont je sais faire usage pour adapter mon amour peu ordinaire à sa personnalité si singulière. 
Comment mieux lui démontrer que tout en moi est fait pour l'aimer. 
À 11000 pieds, aussi légère que l'air, elle dort où lit, moi ici, resté à terre je sais, à cette légèreté dans ma poitrine que mon coeur l'accompagne, comme pour veiller sur elle tout le temps de cette absence, de ce voyage d'affaire.
Quant à mon sang il s'est figé, glacé, en attendant qu'elle revienne pour me réanimer d'un de ses baisers de désir, m'enflammer de toute sa féminité.    

vendredi 14 janvier 2011

Dérapage à peu prés contrôlé

C'est par vagues, qu'un engourdissement me gagne, des vagues de vague à l'âme... Où sont nos derniers jours passés ensemble, ces jours qui m'ont indiqué vers où me diriger ? C'est par vagues, qu'une douleur m'empoigne et m'éloigne, et que mon coeur, sans cesse, me ramène... à force d'amour, à force d'y croire. 
Cette angoisse de ne pas retrouver ces derniers jours à son retour. Qu'elle soit par de futiles nécessités, devenue une autre ; qu'à force de se chercher, elle soit encore tombée sur un mirage lui faisant croire qu'elle est faite pour aimer, alors qu'elle est faite pour être aimée ! Mais surtout, de la savoir si fragille, et qu'elle ne croit pas assez en son courage.
Je déteste ses voyages, seule, elle est si sensible aux jolis mots... Si dans l'avion, un autre s'approche pour lui plaire, lui murmurant que les nuages paraissent bien ternes comparés à sa peau, que le soleil semble bien pâle à côté de l'éclat de son regard, que les voyages en avion ont été inventés pour elle, pour montrer cette évidence. Ou encore d'un silence entendu lui faire croire qu'il n'en pense pas moins... Tant de dangers qui rôdent. Elle m'apparaît comme une Alice dès qu'elle voyage, prenant tout ce qui l'entoure pour des merveilles et capable de se perdre...
Je sais qu'elle est plus forte que cela... Il n'y a là, que les peurs d'un homme qui aime une femme qu'il sait unique, irremplaçable... Qui tient à elle !
Jamais je n'aurai imaginé posséder un tel coeur, un tel courage. Quelle fierté j'ai de tant l'aimer, de cette belle persévérance, et de savoir qu'elle sait. Qu'elle m'encourage et me lit, que mes mots la touchent, cela me donne vie et envie.
Il est temps, après mettre ainsi épanché, de lui prodiguer tendresse et sourire, de m'effacer avec élégance devant ses obligations, de lui offrir confiance et respect, de la soutenir et de l'assurer de mon amour, de ma fidélité.

Presqu'un voyage d'affaire...

J'avais imaginé une plus grande tension, une situation beaucoup plus éprouvante. Je m'étais préparé à être envahi par ces douleurs violentes qui précédent celle, plus douce mais lancinante, du manque. Je pensais être submergé par cette peur terrible que j'ai des mensonges, tant ils me sont insupportables rien qu'à l'idée qu'ils puissent venir d'elle... et donc, par mes doutes...
Et bien non !
Je ne dis pas que tout va pour le mieux, il subsiste une vraie souffrance mais je crois qu'ayant commencé à "m'abandonner" à Elle, à son désir d'être sincère, je me sens un peu soulagé, presque serein et... confiant. Il y a eu tant de confidences ces derniers temps... Cela me donne la possibilité d'être plus léger, d'être plus attentif à ces besoins, d'être un peu plus moi-même. J'ai l'agréable sensation que notre relation devient de plus en plus belle, grâce à nos efforts mutuels...
Bien sûr, je désirerais tellement de gestes d'elle avant demain, une sieste, un repas, une nuit, un matin... trop, peut-être ? Je suis aussi inquiet de ce qui va ce passer dès qu'elle sera là-bas... Il y a son amie, mais pas seulement... J'espère que la situation sera là aussi, légère...
Lorsqu'elle partira pour L.A. ce sera une autre étape, différente, presqu'un voyage d'affaire, finalement ! Et puis, surtout, ce sera le début de son retour...
Sincèrement, je me souhaite d'être suffisamment fort pour m'oublier un peu, ainsi que mes attentes, et pour ne penser qu'à son angoisse viscérale des départs, de cette situation d'entre-deux, de ce qu'elle va trouver là-bas...
Il fallait que j'écrive cela, bien que nous le sachions déjà tous les deux. Je tenais à lui écrire que je suis là, que je l'attends et que j'y crois ! 
Je crois en elle et je crois en nous !

jeudi 13 janvier 2011

Oh ! Est-ce elle, ce tintement dans la ruelle ?

Sans doute est-ce à cause de l'imminence de son départ pour son pays lointain, vers ses amis que je ne connais pas, ce pays d'enfance lourd cependant de ses souffrances. Mais depuis que je suis rentré de mon travail, trois fois déjà je me suis précipité à la porte pensant avoir entendu la sonnette de son vélo.
Un "ding" aussi vif que le froid qu'il fait dehors m'annonce qu'elle est là, j'ouvre la porte et ce sont toujours ses yeux brillants de sa ballade à travers Paris que je vois en premier. Juste au-dessous un sourire, au-dessus un bonnet noir enfoncé, deux trois mèches blondes qui s'échappent, la belle buée parfumée de son souffle qui monte m'annonçant l'imminence d'un baiser, d'une embrassade vigoureuse pour la réchauffer tout engoncée qu'elle est dans son grand manteau de laine noire ceinturé à la taille. Nous rentrons son grand vélo, elle en décroche le sac qui y pend à ses côtés, l'ouvre pour en sortir les victuailles qu'elle nous amène pour notre dîner. Pour chacune d'elle, elle a un mot, les extrayant une à une avec la même attention avec laquelle elle les a choisis précédemment. 
Je la regarde et lui annonce comme à chaque fois combien sa beauté me surprend, m'éblouit, combien elle est féminine, radieuse. Très vite elle retire ses chaussures, son jean et enfile un voile plus confortable. J'ai juste le temps d'apercevoir sa culotte noire et légère, moulant le plus beau fruit qu'il m'a été donné d'observer, de goûter et dont la simple évocation me bouleverse. Elle m'empreinte une paire de chaussettes en guise de chausson ; fait quelques étirements comme pour exprimer son contentement d'être là, puis se lève et m'enlace me demandant comment je vais. Elle s'offre alors à moi de dos, les bras croisés sur sa poitrine, pour que je la prenne et la soulève me penchant en arrière (pour la soulever, mes bras sont invariablement aidés d'un troisième membre, dont la dimension est moins significative que le caractère et le sentiment qu'il affirme), je la soulève donc me penchant en arrière afin de faire craquer sa colonne en deux points entre ses omoplates. Craquements libérateurs lui laissant échapper un soupir à faire pâlir un amant éreinté... Ces premiers contacts physiques passés, elle aimerait bien regarder Arte, elle a faim, propose de m'aider ce que je refuse sachant qu'elle aime qu'on lui prépare à manger. Et aussi parce qu'ainsi je peux, tout en m'affairant l'observer. La voir se détendre de sa journée m'enchante toujours, elle veut un verre de vin, et aussi un baiser comme pour s'excuser de me laisser la servir. Elle réfléchit à prendre un bain avec l'insouciance heureuse d'un enfant à qui l'on a promis de tout accorder. Moi, je m'active, essayant de contrôler mon débordement d'envies de tendresses tout autant que de concupiscence. Elle est bien trop futée pour ne pas s'apercevoir de mon émoi, elle sait ce que je ressens pour elle, j'ose imaginer que cela la rend encore plus belle est sûre d'elle. Pour ma part, je revis à chaque fois la création d'un monde, c'est un bouleversement tout autant physique que spirituel, je retrouve la violence et le chaos de la naissance du monde, avant de découvrir, à chaque fois comme une première fois, celui de sa naissance du monde.
La jouissance commence à table, nos mets, nos regards, nos mains, nos propos... Après, une tisane devant un vieux film, à deux sur un fauteuil. Quelques morceaux de chocolat noir, nos réactions échangées, une intimité grondante parfois... La tendresse l'emporte toujours, je reconnais que l'enchantement infini qu'elle procure, cette douceur de la permanence, ce plaisir sans aboutissement nécessaire, bien qu'il ne pallie pas à une explosive jouissance libératrice d'hormones créatrices tout autant que des tensions de la vie, notre tendresse donc, tout comme notre intimité, m'apportent une évidente sérénité, une certaine assurance, comme la promesse d'un meilleur à venir...
Oh ! Est-ce elle, ce tintement dans la ruelle ? 


De nature contemplative

Depuis que ma conscience m'a été révélée, j'ai pris l'habitude de m'arrêter, de prendre le temps d'observer cette vie qui me porte. Cette suite ininterrompue d'événements que je perçois, selon mon humeur, avec plus ou moins de bonheur.
Est-ce que s'arrêter pour regarder la vie, vous rend mélancolique ou, est-ce parce que vous êtes mélancolique que vous avez cette naturelle élégance de laisser passer un peu le temps, histoire de voir ce que vous avez récolté sur le chemin déjà parcouru ? 
Étrangement, j'associe la délicatesse et l'élégance à la mélancolie. " Dans un monde sans mélancolie, les rossignols se mettraient à roter " E.M.Cioran.
M'asseoir et ressentir, y associer ce que certains ont su créer : la musique. Contempler ! Dans quel état d'esprit était Bach quand il a composé les Variations Goldberg ? Il faut savoir arrêter le temps pour créer une telle musique... Le violoncelle est sans doute mon instrument préféré, je crois que sa forme y est pour beaucoup... Mais le roi de l'émotion, selon moi, c'est le piano. Écoutez Bach encore et encore et aussi Craig Armstrong, Piano Works... Quel autre instrument peut aussi bien évoquer le vent, la pluie, le beau temps et ma mélancolie ? 
Et puis, je sais que parfois, un piano droit, dont les cordes résonnent dans une grande salle blanche et lumineuse, accompagne et soutient dans ses efforts d'âme et de corps une danseuse aussi belle que sensible.
Les Variations Goldberg, sont comme un peu de mon âme écrite en note de musique et les écoutant, je me vois pianiste, assis à ce piano droit qui accompagne et soutient cette danseuse qui brille comme une étoile. Une étoile que je ne peux m'empêcher de contempler, une étoile qui fait courir mes doigts, qui agite ma pensée...

mercredi 12 janvier 2011

Nous nous réparons sans cesse

D'où nous viens ce besoin commun d'exprimer aussi puissamment nos émotions l'un à l'autre ? Seule une immense confiance réciproque et la certitude d'être aimé, peuvent nous libérer suffisamment pour accepter d'afficher ainsi nos cicatrices, nos faiblesses... Nos baisers, inondés de nos larmes, nous guérissent, nous réparent. Nous nous déclarons nos peines, nos frustrations, nos agacements, sans reproches ni colère. Ne gardant rien qui risquerait de s'envenimer. Prenant soin de l'autre, nous nous préservons nous-même. Nous sommes sur le même chemin, ses pieds sont aussi importants que les miens...
Nous sommes vivants, tout n'est pas toujours simples, être vrai fait toujours mal, mais de nous ouvrir ainsi, fait que nous sommes de moins en moins seuls. Petit à petit nous nous habitons l'un l'autre, nous nous aidons à grandir, nous nous poussons à avancer, nous nous apportons mutuellement ce qui nous a toujours manqué. Plus que ma muse, elle est ma compagne, celle qui sait plus que tout autre qui je suis, ce dont j'ai envie...     

mardi 11 janvier 2011

Ce que je m'efforce de faire

Chaque jour je m'efforce d'être plus léger, de ne rien imposer à ceux que j'aime de ma volonté, d'être détaché et ouvert. De me contenter de ce qui m'est offert et de m'en satisfaire. J'essaie de considérer que l'incertain est essentiel à mon expérience. Bien sûr j'ai des envies, des désirs, pourquoi m'en cacher ? Mais je regarde l'autre que j'aime en me demandant ce que je peux faire pour lui et non ce que j'attends de lui. Ce n'est pas toujours facile, certes, mais je progresse.
Je préfère l'envie qu'a l'autre de moi à l'envie que j'ai de lui !
J'essaie du mieux possible de m'abandonner, d'accepter, et d'assumer ma responsabilité face aux événements que je peux considérer comme étant des problèmes. Je n'en blâme personne ni moi-même, je tente juste d'y découvrir l'opportunité qui s'y cache, sans chercher à les résoudre à tout prix, par orgueuil... Je dis toutes mes vérités pour me libérer, et pour ainsi créer un climat de confiance et d'abandon autour de moi, pour permettre à l'autre d'être lui-même, de se reconnaître...
Chaque jour, dans la douleur ou dans le bonheur, je progresse, je m'éveille. Il me semble clair, ne serait-ce qu'en me relisant, que j'ai déjà réussi à définir avec précision, mes désirs d'avenir les plus profonds, les plus chers... Je m'en sens chaque jour plus fort.   

Question de goût

C'est par passion de son corps, de l'odeur de sa peau et pas seulement... et aussi pour son goût ! Ce goût, si différent du votre, qui vous chavire et vous emporte... Le goût de son sexe vous révèle celui de son âme, celui de ses lèvres vous parle de raisons et parfois d'envies... Elle a le sens du goût, et moi, j'ai le goût d'elle. De tous mes sens, je peux la lire, savoir ce qu'elle pense... Et sais même quand parfois elle fait semblant d'avoir goût à... 
Elle a le goût de la mer et celui de la terre, elle a le goût de la vie, mais n'en a pas toujours toutes les envies, elle a parfois le goût à rien. Avec elle, toutes mes envies prennent un sens et rien ne les troubles parce que toutes ses humeurs sont à mon goût ! Question de goût, que voulez-vous ! 
Ces quelques mots pour accompagner le parfum et le goût, si astringent, de son thé matinal... de ce qu'elle est, de ses baisers dès qu'elle a envie... 

lundi 10 janvier 2011

Définition du charme




À la fois blonde et rousse, toujours en noir sur blanc. Elle est un rêve de courbes ondulantes dont la blancheur en souligne l'élégance. Salières saillantes et veines rampantes, sous sa peau fine et poudrée son sang rouge vif prend une teinte bleue royale. Elle bouge et m'étreint comme une liane et dès que j'y pense l'ivresse me gagne. Sa chair douce et ferme m'enchante, ses fragrances subtiles m'envoûtent, faisant de moi un animal. Aucun autre paysage n'émeut autant mes mains et quand le matin j'en tiens la partie fraîche et charnue ou bien les cimes souples et tendues, je bascule entre hommage et outrage à cette féminité tout à la fois tendre et provocante, bandante et élégante. 


Peut-être une étape

Le passage du rêve au réel s'exprime souvent par la peur. Une peur suffisamment vive pour vous réveiller. Un assassin est sur le point de vous attraper, vous chutez et allez vous écraser, vous prenez conscience dans la rue que vous avez oublié de mettre votre pantalon et votre culotte, ou pire, que vous êtes en chaussons à l'école... Il ne m'est jamais arrivé de me réveiller en hurlant de rire, même si avec du recul, les situations susnommées engagent plutôt à rire qu'à hurler.
Heureusement je ne fais plus ce genre de cauchemars, mais j'en fais d'autres. Ces dernières années il m'est arrivé de me réveiller en pleurs. Les rêves qui précèdent cet état larmoyant n'ont rien d'effrayant ou de violent, il s'agit pour la plupart plutôt de sensations perdues, d'émotions passées, manquées, qui ne reviendront plus, d'images poignantes qu'on ne peut oublier tant elles vous ont serré le coeur... De tendresses peut-être non reçues, certainement non données ; d'enfance perdue...
Quelques fois, cependant, la raison en fut tout autre. Il ne s'agissait plus là d'enfance, mais d'un manque douloureux, d'une absence cruelle. Bien plus qu''une absence physique, un vide dramatique, un peu comme si tous les éclats d'elle, disséminés partout en moi, avaient disparu, laissant tant de vides, qu'inexorablement je m'effondrais. Je me réveillais alors en larmes, tellement je me sentais désespéré, dépossédé de mon avenir tant espéré, de mon présent, comment oublier nos échanges de regards, nos repas, notre rituel matinal, notre singulière et rare intimité ?
La nuit parfois, l'inquiétude me gagne encore. Sans doute parce que la nuit je visite mes abîmes et plus certainement parce que, dès lors que le temps m'est compté, comme c'est jours-ci, cela m'effraie... Qu'en sera-t-il du soir à venir, de la nuit et du lendemain matin ? Qu'adviendra-t-il des jours et des semaines qui suivent ? 
J'ai commencé il y a quelques années un voyage intérieur, je suis conscient qu'il ne prendra peut-être jamais fin, mais j'ai la sensation d'avoir passé un cap, de reconnaître enfin mes peurs, mes manques, d'accepter mes erreurs. D'accéder à la possibilité de, peut-être, pouvoir enfin commencer à reconstruire... 
Allez ! Tout ira bien, tout à l'heure j'irai courir... Et mercredi matin un autre rituel matinal, bien moins agréable, bien plus tôt et plus préssé, recommence. Il faut être en forme...
   

dimanche 9 janvier 2011

Avoir déjà vaincu le hasard !

Que penser de quelqu'un qui vous confie ses rêves possibles d'avenir, et que ceux-ci s'avèrent être les mêmes que les vôtres ? Si, à chacune de ces idées annoncées vous lui répondez : moi aussi, exactement pareil... Cela ne peut que paraître trop surprenant pour ne pas sembler calculé ? Et pourtant, j'ai depuis si longtemps les mêmes désirs d'avenir. J'ai des témoins dignes de parole... Certains projets se réalisent à deux, du moins c'est ce que je pense. N'ayant jamais trouvé l'alter ego, je me suis contenté de les rêver, pour ne pas les oublier, pour continuer à les construire, au cas où... Alors quand, celle qui vous touche déjà vous souffle des avenirs dont vous rêviez en secret, que penser ? 
Qu'est-ce qui fait qu'un être éprouve une attirance pour un autre, hormis l'instinct de reproduction qui assure la survie de l'espèce ? Les rencontres étant tellement aléatoires, hasardeuses, la vraie question est peut-être, comment deux êtres qui se croisent, se reconnaissent-ils comme appartenant à la même "famille" ? J'entends par "famille", ouverture d'esprit, sensibilité, émotivité, notion de vie et de l'univers...
Notre connaissance est en constante évolution, sans doute sommes-nous à l'orée de découvrir une nouvelle dimension, déjà la physique quantique semble nous amener à dériver vers la possibilité d'autres réalités plus accessibles spirituellement que concrètement, compte tenu de nos connaissances... Nous n'utilisons qu'à peu près vingt pour cent des capacités de notre cerveau, certains développent d'étranges qualités pour ne pas dire, pouvoirs, étranges parce que différents de la majorité d'entre-nous... D'autres, bien sûr, profitent de ces incertitudes, mais c'est un détail... 
Un ami avec qui j'évoquais d'éventuels projets de partir m'installer dans son pays, sa région, m'a fait, à peu près, cette remarque : tu n'as aucune attache, tu es de nulle part, donc de partout, ton projet n'est pas fou, tu as l'ouverture d'esprit et peux te sentir chez toi ou bon te semble et même, aimer bien plus ta région d'adoption que certains qui y sont pourtant nés...
Être ouvert d'esprit, savoir écouter son cœur, s'être débarrassé de ce qui nous emprisonne dans notre passé, n'appartenir qu'à l'univers... Quelques clés pour se réaliser.
Ceux qui ont les mêmes rêves et qui se sont trouvés n'ont jamais échoué ! Avoir déjà vaincu le hasard, s'être trouvés... ne s'être pas perdu... n'est-ce pas déjà extraordinaire ? Alors, que faut-il en penser ? 
    

Au commencement était l'émotion.

Doit-on écrire alors que l'on est envahi par l'émotion, ou bien faut-il attendre d'avoir recouvré la raison ? 
Je fais un truc qui me semble particulier. Je me relis. Je me relis alors que tout devrait être considéré comme fini. Il m'arrive même de modifier une phrase, de changer un mot pour un autre. Vaniteux ? Non ?
Cependant cela m'aide à définir ce que je pense à propos d'écrire ou non sous le coup de l'émotion. Je n'écris qu'agité de secousses, que dans le trouble de mes sentiments. Jamais, me relisant, je n'ai regretté mes propos, mes sujets, mes aveux. Alors que souvent j'ai ressenti une certaine honte quant à la forme, le style un peu lourd, mon manque de vocabulaire... Dyslexique je n'ai jamais vraiment réussi à intégrer les règles d'orthographe, de conjugaison et de grammaire. Mes corrections sont toujours dans ce sens, jamais pour masquer après coup, une confidence, un sentiment, me semblant moins pertinent avec le recul de la raison. 
Alors, oui, écrire selon mon sentiment, ne peut se faire que sous l'action d'une émotion. Le reste s'apprend, mais il ne faut surtout pas en abuser, ce qui fait la singularité d'un style, c'est aussi ses imperfections. L'unique but, c'est de partager et faire ressentir à l'autre une émotion. 
Je suis un émotif, ou plus exactement j'ai une extrême sensibilité me permettant de ressentir un tas d'émotions. Les exprimer brut de décoffrage serait une folie. Il faut les filtrer, en adoucir les angles, de tous les moyens d'expression, l'écriture m'est apparue comme étant celui qui me correspondait le mieux. Je n'ai pas fait des études de marché, c'est venu comme ça, sans que je sache pourquoi, et ce malgré le raisonnable constat de n'être pas le mieux équipé pour ça. Ce n'est pas grave, cet outil me passionne, apprendre est une joie de chaque instant, et je rêve de pouvoir d'un mot faire naître des larmes !
Seuls quelques êtres sur cette planète, font naître en moi ces émotions. Mais il y en a une, qui en plus, de me bouleverser, de m'inspirer sur la plus large gamme d'émotion qui soit offerte à un être de chair, me pousse à m'améliorer, me reconnaît dans mes balbutiements prétentieux, m'honore, là où d'autres, peut-être, se moqueraient. 
Ma conscience est aussi vive que mon cœur est sensible, je cache sans cesse mes sentiments pour ne pas troubler ceux que j'approche, l'émotion n'est pas sans conséquences. Elle ne peut-être à la portée de tous, ou plus exactement certains s'en éloignent tant, qu'il leur est impossible de rebrousser chemin, de la supporter.
"L'amour, c'est l'infini mis à la portée des caniches."
"Rien n'est gratuit en ce bas monde. Tout s'expie, le bien comme le mal, se paie tôt ou tard. Le bien, c'est beaucoup plus cher forcément." 
L.F.Céline.
Est-ce une force ou une faiblesse que de s'abandonner à ressentir ? Je ne saurai le dire, mais avec où sans raison, j'ai trouvé mon chemin. Je m'y sens bien, et je sais reconnaître les miens... Mes émotions sont plus importantes que moi, donc ma muse est plus importante que moi, ça va tellement de soi pour moi ! Chaque chose entreprise avec elle, pour elle, sous ses recommandations, est chargée d'émotion. Sous son influence, faire la cuisine, retaper de vieux meubles ou écrire, sera toujours de la poésie !
  

samedi 8 janvier 2011

Son éloquence

Ce matin je suis allé courir. Pas très tôt mais à jeun comme à l'accoutumer. Une heure difficile, ça arrive, mais une fois lavé, le petit-déjeuner avalé (je n'avais plus de thé, mais, chance, dans la théière se trouvait le sachet utilisé hier), on ne regrette jamais ce genre de volonté. L'effet est toujours à la hauteur de l'effort.
Je pense aller faire un tour au Marché et passer chez le boulanger. Un peu de paperasse à mettre à jour, m'enquérir de ceux que j'aime et attendre des nouvelles d'elle. Depuis que j'ai appris son départ nécessaire pour quelques semaines, je nous sens un peu comme étant devant la porte du Purgatoire, dès qu'elle partira nous y entrerons pour n'en sortir qu'à son retour. 
Je pense à ces gestes que je répète dès qu'elle est là. Il y en a un que j'affectionne particulièrement. Un geste très intime, qu'elle accepte, bien que parfois elle en soit un peu... agacée, parce qu'il la réveille alors qu'elle a encore sommeil. Quoi qu'il en soit, je reconnais qu'elle reçoit avec bon cœur mon geste intime, affectueux et désireux. Et, c'est ce qui donne à ce geste une autre dimension, celle d'une intimité offerte en toute confiance jusqu'à la limite du supportable. Et pour moi, ce geste, c'est l'expression de ma passion, c'est toute l'admiration et la fascination pour sa féminité, pour ce qu'elle est. C'est aussi tout mon respect... Elle tient dans mes deux mains... quelle émotion ! 
Un autre geste, un geste d'elle, nous regardions une émission sur Prince et M.Jackson, les tubes s'enchaînaient lui remémorant son adolescence et, tout à coup elle esquisse quelques pas de danses propres à M.J. Et là, son corps ondule avec une fascinante élégance tout en cadence, cela semble irréel, et, sur son visage, une joie d'enfant, l'illumine. Comment ne pas comprendre l'importance de la danse pour elle ? Elle est la danse !  
Le mouvement est un art, elle en a l'éloquence... 
La voir danser est si rare et si émouvant, ça me trouble, un peu comme-ci, celle que je vois en elle, tout à coup se découvre à moi... je lui cache mon émotion de peur qu'elle ne le fasse plus, de peur de l'intimider. Peut-être aussi par crainte de lui montrer à quel point je suis touché, à quel point je peux lire en elle...

vendredi 7 janvier 2011

De la nécessité du temps perdu

Au dehors, j'entends les bruits de la circulation comme, quand petit, étant malade et couché, je les entendais étouffés par la fiévre. Ceux d'aujourd'hui m'envahissent, tout à la fois distant et persistant ils transpercent ce soudain silence qui m'enrobe, cette solitude hébétée qui me gagne au cours de ma réflexion sur les dernières heures passées. Grelottant, le froid est dedans, je me sens si stupide, je voudrais revenir à hier soir, à mes sourires chargés d'espoirs... 
J'ai exploré le domaine de l'espoir comme personne, j'en connais tous les effets secondaires, toutes les conséquences, mais comment être assez détaché de tout pour penser pouvoir s'en passer ?   
Je ne connais pas la rancune, ceux que j'aime peuvent tout me faire. Dès lors que l'on s'explique, que l'on reconnaît les torts ou les raisons, on progresse, on grandit. Peut-être suis-je stupide de prendre autant de risque avec le peu de salubrité mentale qui me reste, mais j'ai constaté au cours de ma vie que seul ceux qui s'impliquent à deux cent pour cent, qui se lancent corps et âmes dans leur projet, dans ce qu'ils désirent, réussissent. Les autres, trop frileux, hésitants, échouent, plus ou moins près du but et toujours pour toutes sortes de bonnes raisons. Ils passent ensuite leur temps à se justifier pour se pardonner...
Il faut profiter de chaque instant, un câlin, une sieste, un repas, une nuit blanche, un désaccord, un corps à corps, le plaisir, la douleur, un regard... Savoir est une chose, la vivre en est une tout autre. J'avais tout écrit, sans doute était-ce facile de deviner, peut-être ne suis-je qu'un imbécile pensant présager ce qui ne fait que ce répéter ? Pourtant, je persévère, je garde la foi... Plusieurs fois, alors que je commençais à envisager l'idée, inacceptable jusque-là, de me faire une raison de n'être jamais aimé et désiré d'elle, tout a recommencé, comme-ci rien ne s'était passé ! Comment ne pas y voir un signe, moi, fidèle n'ayant jamais abandonné, j'ai cette vague impression d'être devenu une bouée d'amarrage, un abris en cas de tempêtes, un repaire, une attache entre ses errances sans succès. À peine visible de tant aimer, je deviens un de ces êtres chers dont on sait si assurément qu'ils resteront les mêmes, quoi qu'il advienne toujours aussi aimant et rassurant, qu'on fini par négliger qu'ils ont, eux aussi, des envies, des désirs... Un de ces êtres dont la disparition lapide votre conscience y laissant à jamais les marques du regret. Comment devenir réel, paraître aussi solide que d'autres, moi, dont la poésie s'exprime plus en acte avec elle qu'en mots écrits ? 
Si l'on peut considérer que ma chair s'avère parfois faible, c'est peut-être parce que je ne suis pas sûr de mon corps et de ce que je peux réaliser dans le réel. Mon coeur lui est fort parce que j'ai confiance en mes qualités spirituelles. Les deux sont cependant liés tant que je suis vivant, et si l'un influe sur l'autre, l'inverse est aussi vrai. Cela m'occasionne, bien des doutes, bien d'amères et douloureuses frustrations.
Il faut bien reconnaître que le peu de temps que nous passons ensemble, nous semblons vouer un culte effréné au temps perdu. C'est dû au fait que pour le moment, nous nous accordons, nous harmonisons nos sensibilités, notre créativité. Nous faisons connaissance... Nous sommes en quelque sorte, en gestation d'une possible oeuvre, en constitution d'un projet virtuel, jusque dans ses moindres détails, pour qu'au moment opportun, l'acte soit fulgurant, vierge de toute hésitation, chacun sachant exactement quel rôle il doit tenir. Toutes les pièces paraissant jusqu'alors éparses, de nos diverses conversations, observations et expérimentations, se mettant, comme par miracle, en place. Il ne s'agit pas là d'une ordinaire complémentarité, mais d'une communion de deux sensibilités dans un imaginaire commun, devant, selon les lois de l'Univers, irrémédiablement se réaliser. Encore faut-il que les deux en soient conscients et le veuillent, sinon, rien n'existera.
Le temps perdu est nécessaire, il participe à la fécondation de l'esprit. Et, ce n'est que bien plus tard que l'on pourra savoir si ce temps fut perdu ou gagné.
Demain je n'aurai pas de thé, je ne me sens pas le courage d'aller en chercher. Je me sens un peu perdu, un peu au bord de moi, dans l'urgence. 
Le temps immédiat me semble compté, même si, plus loin, d'ici un ou deux mois, tout autorise à penser que le vent va enfin tourner...