(journal de mes sensations)

lundi 28 février 2011

Introspection du lundi

Cette nuit vers 04h00, comme un désespoir fulgurant... Un vide comme il s'en produit de temps en temps... Analyse d'hypothétiques circonstances, de non moins spéculatives raisons ou folies, pourquoi de telles intuitions ? J'ai tant de peurs dont il faut que je me débarrasse... C'est comme une vague de fond, une marée, qui monte chargée de tout ce que l'on garde pour soi, comme le fait la mer, en ramenant ces ordures jetées loin au large, sur la plage. 
Ma vie aujourd'hui semble s'agripper à deux fils. Un amour sincère et profond pour une femme et, un besoin hallucinant de reconnaissance, de me sentir aimé, de susciter un peu de fierté, de me réaliser... 
Rien, à part Elle bien entendu, ne me touche plus, que de voir un individu jugé ordinaire qui, contre toute attente, réalise quelque chose d'étonnant, et se trouve, enfin, reconnu. Sans doute parce que je me vois, avec plus d'évidence, dans le rôle d'un outsider plutôt que dans celui du favori, n'ayant jamais vraiment eu d'appuis.
Un besoin de gloire ? Peut-être, venant alors d'un sentiment d'insécurité que j'éprouve sur ma propre valeur, d'un manque de confiance en soi. J'hésite à me reconnaître le moindre mérite et pourtant je perçois avec lucidité la nécessité absolue d'être reconnu par ceux dont je voudrais être aimé. Franchement je me fiche pas mal de ce que pensent les gens que je ne connais pas. En revanche le moindre signe d’indifférence de ceux que j'aime me lacère, me vide de mon sang, me laissant blême, défaillant. Alors j'ai, par lâcheté peut-être, une fâcheuse tendance à m'isoler. Une solitude comme une drogue, devenue indispensable mais destructrice, tant elle me ronge. 
Je ne suis que contraste, au fond de moi j'ai la sensation que tout est possible, et en même temps je suis sujet à des désespoirs spasmodiques. Je suis déchiré entre un élan aérien et de farouches et noueuses retenues. Rêveur et optimiste de cœur, subsiste en moi un sceptique lucide qui parfois m'immobilise. Chaque fois que je fais acte de foi, le doute me gifle. Je vis sur le fil, toujours en péril, ai-je coutume de dire. Je suis un champ de bataille !
Elle, est mon meilleur remède, bien plus puissante que mon mal, Elle fait de moi, contre toute attente, quelqu'un de bon. Elle illumine mes zones d'ombre, m'indique le chemin ! 
Sa présence me transcende... je ne parle jamais aussi bien, que lorsque j'évoque le désir que j'ai d'Elle !

dimanche 27 février 2011

Mantra du matin

C'est comme un mantra, chaque matin, je pratique une méditation très personnelle, je m'approche d'elle, elle est de dos et je pose mes lèvres sur sa nuque. 
Elle est nue, je dépose sur chacune de ses vertèbres un baiser brûlant. Le premier, sur l'Atlas, le second sur l'Axis, puis je descends le long de sa colonne jusqu'au Sacrum, m'attarde sur cet endroit sacré prenant appui de mes mains sur ses hanches, avant de descendre perdre la raison sur celles de son Coccyx... 
Du Sacrum au Coccyx, c'est le berceau de toute la sensualité, toute l’énergie naît là...  Trente-trois baisers, comme un mantra, une méditation sur sa féminité. 
Si sa nature de femme en éprouve l'envie, alors elle se retourne... À genoux les mains agrippant ses fesses, il me faut alors remonter de baiser en baiser et c'est une épreuve, tant le premier, par son intimité sacrée, est passionnément envoûtant... 
Au-dessus, son nombril minimaliste orne en beauté le centre d'un ventre concave, j'y applique mon visage pour un instant d'éternité, guettant les vibrations de sa matrice, puis, je m'échappe sur le côté en baisant ses hanches. Plus haut, suivant ses côtes, j'atteins le plexus, niché entre ses seins, symboles de sa nature, pour lesquels je me damnerais sur le champ... Je m'enfouis sous ses aisselles, où la peau est fine et fragile à l'odeur de femme, j'y perds mon souffle avant d'émerger pour fouiller ses salières, effleurer son cou et, le retrouver contre ses lèvres entrouvertes...
Et, je recommence, aussi longtemps qu'elle m'autorise à abuser de sa féminité... À l'honorer !

samedi 26 février 2011

Ce sofa, rouge désir

Mais ce sofa, rouge désir, rouge plaisir, m'invite aussi à d'autres pensées... Ses usures m'évoquent bien d'autres mouvements répétés... des siestes à deux, pour s'y réchauffer quand il pleut... D'intimes et sensuelles voluptés... 
On sent tout de suite, à le regarder, qu'à tout moment on peut s'y installer confortablement, pour y lire avec un thé ; y boire un verre de vin avant de dîner ; s'y affaler, s'y mélanger... en regardant un film avec une tisane et du chocolat noir ; y finir une nuit trop courte, réconcilié, un matin chagrin ; s'y étendre après le bain ; y patienter le temps que l'autre soit prêt ; y paresser... 
Ce sofa, comme la bulle de protection indispensable et chaleureuse d'un foyer, un nid réconfortant, un refuge !

d'elle...

À contre-temps

Petit, j'étais plus enclin à le regarder passer, espérant inconsciemment, qu'ainsi, il m'oublierait... Évidemment, le Temps ne m'épargne pas, il n'épargne personne. J'ai toujours eu une conscience accrue de son existence, à défaut de la mienne. Il n'a pas de présent, il ne fait que passer. L'ennui est, sans doute, l'état qui nous permet le mieux d'en saisir l'essence. Je me rappelle toutes les fois ou j'ai attendu (ne devrait-on pas plutôt écrire : à temps dû ?), debout, dehors, chez moi, allongé, ayant chaud, ayant froid, affamé... Qu'est-ce que j'ai pu attendre, qu'est-ce que je me suis ennuyé ! J'ai, tout au long de ma vie, disposé d'un beau capital de temps libre, qu'un surprenant sentiment de culpabilité m'a, cependant, toujours obligeait à offrir aux autres.  Ai-je perdu mon temps ? Ou, ne l'ai-je jamais eu ? Peut-être suis-je né avec une perception particulière du Temps. Comprenant dès le début que penser pouvoir le posséder n'était qu'illusoire ! Et, qu'à force de vouloir l'avoir, d'en gagner, de se plaindre de ne pas en avoir assez, ou de le perdre... on passe à côté, d'autre chose... Ce sont ces attentes ennuyeuses qui m'ont donné mon rapport singulier au Temps. Qu'aurais-je fait sans les nuages, tant je les ai regardé passer ?
Hier inconsciemment je laissais le temps filer en n'existant pas, aujourd'hui ma "résistance" au temps s'exprime différemment, par mes sentiments, mes émotions et peut-être aussi par un peu d'à quoi bon
L'amour, la passion et le désir, en une femme, voilà ma meilleure arme ! Il m'arrive même de le vaincre, quand je suis dans ses bras !
Étonnamment, les traces laissées alors par le temps, au lieu de vous creuser, de vous vider de votre substance, donnent plus de relief, plus de puissance à vos sentiments, les rendant plus criants, plus brillants, plus purs que jamais et, vous embellissent, vous adoucissent, vous patinent, vous rendent confortable et rassurant...

participation d'elle
Jusqu'au jour, où inéluctablement, il ne sera plus temps...
Mais, en attendant, aimer est le seul secret pour tenter de vivre à contre-temps ! Un peu de chaleur humaine et, vous verrez, il n'y paraîtra plus rien. 

vendredi 25 février 2011

Cet infini désir de rosée

Avec elle, c'est le corps qui m'ordonne, il me faut la prendre, l'enlacer, la toucher, l'embrasser. Puis, la regarder, je la regarde comme on scrute le ciel étoilé d'une nuit d'été, comme on se perd en mer, comme si, rien d'autre n'existait. Les paroles viennent plus tard, toujours hésitantes, maladroites, parce que ma bouche n'est pas faite pour parler quand elle est à porté de mes bras. 
Nous nous nourrissons l'un de l'autre, et, l'un et l'autre, de sentiments, d'émotions, de nourritures terrestres...
Si je vacille, c'est ce désir d'elle, qui m'anéantit, me dévore, creusant à l'intérieur un gouffre sans fin, un abîme vertigineux ! Comment pouvais-je deviner que le désir d'elle, c'est infini ? Obsession de saisir ses hanches puis ses fesses à mains pleines ; de sa peau sous la mienne. Succomber sans fin à la volupté de sa vulve généreuse comme un bulbe... Enivré de sa rosée de cyprine, de ses soupirs, tomber de sommeil tout contre elle, tenant ses trésors comme miens. Le corps, vivant, insatiable d'envie, de désir, de ses saveurs subtiles... mais l'âme apaisée.
C'est après, bien plus tard, que les mots me viennent, par vagues d'émotions, par jaillissements...

jeudi 24 février 2011

Où il est question de ses mains et de nos mots

J'ai, habituellement cette chance de ne pas être soumis à ces maux qu'éprouve parfois le corps. Mais depuis quelque temps, je suis sujet à une insistante céphalée de tension. Peu douloureuse elle est épuisante en ceci même qu'elle est persistante. Sans doute que les mains expertes, de celle qui possède tant de pouvoir sur moi, seraient, par leur action de va-et-vient le long de ma nuque ou ailleurs, secourables. Mais elles se trouvent à plusieurs milliers de kilomètres de moi et, leur tendre possesseur tout comme moi-même, ne possédons pas le don de télétransportation. Et c'est bien dommageable ! Imaginez que vous puissiez en un battement de paupières vous retrouver aux côtés de celle où celui que vous aimez, que vous désirez... Forcément, cela obligerait au respect de quelques règles de sécurité et de moralité, telles que : la télétransportation ne pourrait avoir lieu qu'avec une action combinée des deux sujets, nécessitant préalablement entre les partenaires, un accord tacite ou clairement formulé, vous comprenez pourquoi... De même, la condition nécessaire pour que le processus fonctionne serait d'avoir de réels liens psychiques, Amour, affection... 
Le transfert des atomes du corps se réaliserait en deux temps, la dématérialisation qui a trait à la disparition initiale et l'apportation qui a trait à son apparition soudaine. Voyage qui nécessiterait donc d'être nu et seul, afin d'éviter tout malencontreux mélanges d'atomes lors de la rematérialisation (non chérie ! oublie le chien)... tout autant que par souci de pudeur et de discrétion, que pour éviter un chaos hallucinant d'apparitions et disparitions anarchiques, la nature humaine étant capable du meilleur comme du pire, un lieu de départ et d'arriver privé serait fortement conseillé, sinon obligatoire. Pour ne prendre que mon exemple, je me serais volontiers matérialisé dans ce bain qu'elle prenait l'autre matin... 
Resterait à trouver une solution acceptable vis-à-vis des lois d'immigration propres à chaque pays, le problème des douanes étant, quant à lui, résolu, par le fait même des conditions de transport ! À bien y réfléchir et, comme en toute chose, il y a du bon et du mauvais, tant concernant l'aspect intime, je vous passe les détails... qu'à propos du respect des règles de vie sociales. Le seul point positif, indéniablement, serait d'ordre écologique. C'est déjà pas mal, mais on est loin de mon rêve... C'est fou comme tout se complique dès que l'on veut plaire à tout le monde, pauvre de nous ! Finalement, et par souci de simplification, j'assumerai d'être le seul à posséder ce don, et à en abuser !
Quoi qu'il en soit, si cette réflexion, certes, délirante, ne m'a pas soulagée de mon mal de tête, elle m'a donné l'occasion d'écrire quelques mots et d'ainsi, me rapprocher de celle que je chéris, pour au moins, le temps que durera sa lecture... 
Ce qui m'amène à conclure qu'en attendant ses mains, partout sur moi, les mots échangés, écrits ou même prononcés, m'aident à supporter ces maux de mon corps. Puisse-t-il en être de même pour elle. 

mercredi 23 février 2011

Le goût des voluptés

Je ne pense qu'à toutes nos intimités de corps, à leurs mouvements privés, quotidiens, partagés. Les effluves, de cette autre adorée, subtiles, agréablement surprenantes, piquant la curiosité... Sa nudité miraculeuse, sans gêne et tellement naturelle, à peine soulignée, de temps à autre, d'un regard espiègle dénonçant volontairement la conscience qu'elle a, de l'effet qu'elle me fait. À ma passion fébrile de frôler sa peau de la mienne, désir permanent, impossible à contenir parce qu'essentiel, parce qu'inexplicable.
Je ne pense qu'à la place qu'occupe son corps dans l'espace, à sa grâce aérienne, à cette émotivité palpable qui toujours la précède. À ces poussières d'elle qu'elle sème et que mon ombre ramasse en hâte pour ne rien perdre. 
Mes bras ne sont faits que pour si, elle venait à tomber ou, pour l'étreindre jusqu'aux soupirs et qu'elle craque d'extase ! Mon corps, pour faire rempart à ce qui pourrait l'agresser et, pour s'appesantir sans retenue sur le sien, en un lent et sensuel voyage. Mon feu, qu'elle dresse et attise, même à distance, de sa voix douce, pour la réchauffer, la faire fondre...
Et je pense à notre sensibilité extrême et commune à reconnaître et comprendre chaque plaisir de cette vie, à en saisir l'essence même, à en percevoir chaque impact, sur le corps et sur l'âme. Une entente de corps, un accord d'âme, unique ! Concentré sensuel et intelligent de toutes les voluptés terrestres. 
Sa nudité, son intimité, sa sensibilité, me manquent... 
Ma table et mon lit sont vides !

mardi 22 février 2011

Poche d'air...

Ce matin, tard, pas habillé, pas lavé, en vrac, je suis sorti acheter du pain pour mon petit-déjeuner. Voilà déjà deux nuits, incertaines, tourmentées, moralement éprouvantes... Habituellement je sors courir, mais aujourd'hui, bien que le ciel affiche un bleu tendre, il est un peu tard et je n'ai pas envie de me faire mal. J'ai commencé hier en fin de soirée en annulant mon emploi du temps du jour, j'étais dans un tel état... depuis la mi-janvier, mes acouphènes sont devenus permanents et certains jours ils sont plus assourdissants que jamais, s'y ajoutent des maux de têtes lancinants... Est-ce, de ma part, une sorte de mimétisme pour l'accompagner tout au long de cette attente entre deux temps, entre deux vies ? Tomber à terre pour la femme qu'on aime, se relever indemne et recommencer, tant que c'est à ses pieds...
Donc, en chaussure de ville, pantalon hésitant entre pyjama et tenue de Yoga, pull, un peu d'eau froide sur le visage pour effacer les stigmates de mes combats nocturnes, une gorgée de thé et me voilà dans les rues de Paris, ensoleillé, avec tout à coup, l'envie de danser, de tourner, d'aller la chercher. Un avant goût du printemps à venir, comme une bonne nouvelle !
Deux jours, enfermé, le front lourd, le froid jusque dans le regard et, soudain, des gens qui me regardent. Je ne peux pas dire que je vais mieux, mais je respire, c'est une poche d'air. 
Je sais pourquoi chaque samedi-dimanche, c'est la même rengaine, avec en plus ce maudit lundi pour, j'imagine, se remettre ! Mais tout, ici, ne peut être dit...
Rentrant avec mon pain frais, et ayant saisi des regards qui tendent à me laisser penser que le processus d'évanescence s'inverse... l'envie d'écrire me reprend, l'envie de la saisir fort, elle, ne m'a jamais quittée, mais parfois, insidieusement, cette envie pour avant tout offrir, soutenir, devient besoin, besoin pour survivre, me rassurer... Il faut un juste équilibre, j'en suis conscient, mais pour le moment c'est à moi d'assumer et, de rester léger, en toutes circonstances...
N'y a t-il pas dehors, un soleil annonciateur ? Bien sûr il y aura encore de nombreux jours sombres et gris chagrins, mais la roue tourne...
Ce blog m'est, petit à petit, devenu essentiel, à la fois quête et offrande, c'est un radeau que je voudrais voilier racé et élégant... Comment est-il perçu par ceux qui s'y attardent ? Je constate le nombre d'accès et m'étonne de l'intérêt suscité par ces mots, tellement personnels, puisse-t-il être dû à leur caractère sincère, amoureux... Parmi les lecteurs je connais, intimement, la plus assidue, celle sans qui, ces mots n'auraient pas de sens. Mais qui sont les autres et, quelles sont leurs motivations ?
Encore un peu pris dans la glace, un sifflement persistant comme une fuite de pression et ce mal de tête... je vais me glisser dans un bain chaud, rêver d'un bassin qui craque... en attendant d'être réchauffé par mon étoile, bientôt nova ! Le soleil, où que ce soit, sera toujours tellement plus pâle. 

lundi 21 février 2011

Passage d'enfer

Bien que d'un tempérament plutôt optimiste, voir naïf (par lâcheté peut-être...), de temps en temps, la moindre impression, un rien s'amplifie en moi démesurément et prend des proportions alarmantes, toutes sortes d'intuitions contradictoires me hantent alors, me vidant de mon énergie, me laissant hagard. J'ai passé la journée d'hier et d'aujourd'hui, hormis ma course matinale, prostré dans mon fauteuil, incapable de lire ou de faire quoi que ce soit... Hésitant même à écrire ici mon état, de peur que cela me porte préjudice...
Plus encore que dans l’inquiétude, j'ai parfois la sensation d'avoir toujours vécu dans l'insatisfaction. Incompris... Sans égards. La tristesse, à son paroxysme me vide de la pensée, je ne trouve de salut que dans l'effort soutenu de la course de fond, dans la souffrance physique en quelque sorte . 
Rien ne semble avoir de sens, rien que je ne puisse attendre, je me sens effroyablement vide de présent et d'avenir. Quant à mon passé... est-ce qu'on peut rejouer ?
Je sais, qu'une fois une voix entendu, tout ira mieux et je repartirai... Mais pourquoi suis-je comme ça ?

Où est ma Semeuse ?

C'est un passage à vide. 
Pas par défaut d'envie, ou par négligence. 
Non, j'en souffre même... 
Je me sens, dévasté !
Un terrain vague de solitude.
En friche... envahi par le manque !

samedi 19 février 2011

La beauté du geste


Le mouvement révèle le corps. 
Une articulation qui saille, 
un muscle qui se tend, 
une veine qui bat, 
une fossette qui se creuse, 
un téton qui se dresse, 
l'esquisse d'un regard, 
un membre qui s'élance. 
En un seul mouvement apparent. 
La beauté, c'est savoir bouger.
Le charme vient du geste.

vendredi 18 février 2011

Mais sage...

Piqué au vif, un peu jaloux aussi je l'avoue, j'ai décidé d'apporter à ce que je faisais habituellement avec cœur, une technique assurée ! Commençant par m'informer, j'ai découvert qu'il existait de nombreuses méthodes, j'ai sélectionné celles qui me semblaient le plus adaptées à mon équipement et, distingué avec intérêt les techniques de base et leurs variantes. 
Théoriquement, l'effleurage, le pétrissage, la percussion, les vibrations n'ont déjà plus de secret pour moi. Comme monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans s'en apercevoir, ma pratique généreuse n'était pas dénuée d'une certaine technique, sans que j'en aie conscience... Certes, c'est en forgeant que l'on devient forgeron. Rien ne remplace la pratique. Mais en attendant, parce que je ne pratique que sur un seul corps, par souci de moralité et surtout par volonté de cœur, donc, en attendant disais-je, j'essaye ce que je peux sur moi et répète mentalement pour le reste, en faisant les gestes dans le vide à la manière des pilotes d'acrobaties aériennes.
Californien ou suédois, Ayurvédique ou Cachemirien, pour relaxer ou pour soulager, dynamique ou orgasmique... sur le terrain du plaisir, l'imagination est infinie ! Certaines sont particulièrement, comment dire, affriolantes ! Beaucoup sont exotiques, d'autres sont improbables. Et, quelques-unes sont affriolantes, exotiques et improbables, quoique avec un peu de persuasion, qui sait, elles peuvent être acceptées et pourquoi pas, appréciées... Je n'en néglige donc aucune !
Première conséquence de ce nouvel intérêt, mais mains sont brûlantes et tendues d'impatience ! Bon sang, ça me met dans un état... Il faut que je me contrôle, mais rien que l'idée de les apposer sur chacune des parties plus ou moins charnues qui constituent ce corps adoré, de provoquer un profond et durable relâchement, soulagement, d'en tirer quelques soupirs et peut-être même plus, d'après ce que j'ai lu... fait monter en moi, une remarquable, impatience !
Elles possèdent toutes des vertus thérapeutiques, dont on peut ressentir les effets bénéfiques, dès lors que l'on s'y soumette deux à trois fois par semaine, moi, ça me va ! À peine est-il question d'elle, que j'ai de l’énergie à revendre, une passion visible et tendre et des mains qui s'allongent...

jeudi 17 février 2011

En un éclair...

... illuminant brièvement la nuit mais assez cependant pour garder en tête une image parfaite. J'ai vu, en l'espace d'une fraction de seconde, où je veux aller, ce que je désire plus que tout !
Et, il ne s'agit pas seulement de la faire "craquer" !  

Comme ça me vient

Chaque matin je me lève tôt, très tôt, du moins assez pour regretter de ne pas m'être couché plus tôt la veille. Je salue le soleil, ou plus exactement la Lune, puis me douche. Avant de partir, j'allume mon ordinateur et regarde si le nombre de lecteurs a augmenté durant la nuit... Si oui, c'est forcément elle ! Sinon, eh bien... j'espère !  Je sombre vite, mais je suis ainsi fait qu'en moi une folle énergie de vie me donne toujours la force de prendre appui sur le fond pour refaire surface. Parfois je me balade en ville en quête d'extraordinaire à lui envoyer. La tête lourde, le corps impatient et le coeur vide, je marche dans Paris qui s'ensinistre le long de mes pas, au son d'un violoncelle qui s'essaye, le regard couleur de trottoir... Puis saisissant, à la volée, le ton chaud d'une voix féminine anglo-saxonne, ou l'image d'une féminité élancée sur un vélo Hollandais, et tout s'enflamme... Mon regard prend le bleu du ciel, mon coeur se rappelle à moi, il est énorme et peut battre pour deux... Ce que je fais à un sens, et même si je ne comprends pas encore tout, je sais que je ne me trompe pas... C'est comme ce que je vois chez elle, ce dont elle est capable si elle y croit aussi fort que moi... Il n'est pas nécessaire d'avoir de l'imagination pour écrire, ce sont les deux, trois premières phrases les plus difficiles depuis... mais je vais être en retard pour accompagner son thé...

Courage, pouvoir et ambition...

Le courage, c'est une action de l'instant, forcément irraisonnée ! Le courage n'a qu'un passé, à peine un présent et certainement pas de futur. On est tous potentiellement courageux tant que l'on ne sait pas comment bien s'enfuir. On ne choisit pas de s'obstiner, de s'acharner... de déranger ! Si on est chanceux, voilà qu'on a fait preuve d'un sérieux courage pour avoir tenté un acte aussi fou ; si on échoue, il fallait ne pas avoir toute sa raison pour faire une chose pareille ! Ça arrange tous ceux qui ne seront jamais, assez fou ou désespéré. Tous les désespérés sont courageux ! Le courage est un acte désespéré !

Souvent pour être apprécié, il faut montrer les dents ou autre chose, donner la vague impression que l'on peut être venimeux... Cela confère, illusoirement, au caractère, une évidente capacité à obtenir du pouvoir et donc le potentiel de protéger... Et puis, il faut bien le dire, la gentillesse finie par ennuyer... Dès lors que l'on en a son compte, on veut quelque chose de plus piquant... 
Il y a les chiens qui aboient... pour ma part, j'ai toujours eu beaucoup plus de considération pour les autres...

Une question me vient : mère d'un enfant, s'il vous faut le confier à l'un de nos grands guides spirituels, le confier physiquement s'entend, à qui le confieriez-vous ? Ne serait-ce pas à celui qui affiche une gentillesse si profonde qu'elle renverse tout, celui qui avec ses sourires, résiste sans plier et sans se compromettre ? Celui qui par le fait même qu'il ne doit sa place qu'au hasard est resté finalement pur de toute ambition ?

mercredi 16 février 2011

Il faut combattre !

Sans fièvre, je ne vaux rien ! Je ne suis créatif que dans l'exaltation de mes émotions. Mon imagination est en peine ! Je perds le sens de l'inanité des beaux gestes... Déséquilibré par la nature même du manque, l'âme ne semble plus assez puissante pour y palier... 
Humain, corps et esprit ne font qu'un, lorsque l'on est en présence des deux, il est aisé de les distinguer, mais dès qu'il en manque un, tout devient incertain.
L'émotion, une hésitation prolongée entre le charnel et l'esprit. 
Et je suis saisi par l'importance qu'a sa présence, ses parfums, en plus d'enflammer ma libido, encensent mon âme. 
Le manque veut faire de nous des esclaves du Temps. 
Il faut combattre !

Le dessin de mes envies

Je pourrais, de tête, 
 dessiner la carte stellaire de sa peau. 
Sur cette étendue blanche diaphane, 
 indiquer avec précision les points culminants, 
 l'unique forêt ambrée, 
 les voies sacrées et les passages secrets. 
Placer, de mon doigt, 
 chacun de ses grains de beauté qui la constellent en une voie lactée, 
 les fleuves et les rivières que tracent ses veines et ses artères. 
Je l'ai observée 
 si scrupuleusement 
 que chaque nuit sans elle, 
 je me la représente comme on médite, 
 pour éviter les égarements d'esprit... 
Ces nuits, 
 sans Lune à caresser, à explorer, 
 me laissent sur le corps comme le poids d'un arbre mort, 
 à la fois stigmate prismatique de mes envies nocturnes 
 et, démonstrative vénération matinale et durable
 pour son ardent sex-appeal.

mardi 15 février 2011

Effet de manque

Il y a pourtant du monde autour, il y a des conversations, des gens défilent, me parlent même parfois... Mais ce ne sont que des portraits... je visite un musée... Ma solitude me pèse, le manque d'elle, me cloue à ma porte. 
Je suis un animal, j'ai besoin d'être touché, de sentir, d'aimer, d'être désiré... Peut-être pour éteindre au fond de moi, cette détresse sournoise, qui lorsqu'elle s'agite, m'épuise. Parfois, lorsque tout paraît un peu plus gris que d'habitude, je me sens comme engourdi, plus rien n'est perceptible, à part cette sensation de manque qui, sans doute, trouve en moi, un écho irraisonné. Ma vie, ce serait-elle construite, contre toute attente, sur un vide, ne me permettant pas de prétendre à mieux ? Avide par nécessité, de ce qui m'a toujours manqué, j'ai développé et sensibilisé mes sens afin d'en saisir la plus infime expression, tout comme certaines plantes survivent dans le désert. Pour cette raison, faire l'amour est, pour moi, essentiel. En l'espace d'un instant, j'ai la sensation que ces murs qui nous isolent les uns des autres s'effondrent. La magie de cette intimité confiante et libérée, le jeu corporel, l'excitation d'un plaisir partagé... on devient, tout à coup, indistinct l'un de l'autre, accédant à un lieu peu commun, une autre dimension, lumineuse, où l'on se recharge en énergie et en émotion. Du moins, c'est ma vision, mon sentiment. C'est à cette place que tout se trouve fécondé, l'imagination, la créativité, la vie. Le corps se détend, rajeuni, l'âme se régénère... J'ai, parfois, besoin de ma source d'émotions, tout contre moi, tout autour de moi... mais déjà, d'entendre sa voix, de savoir qu'elle va bien, me réconforte. 

lundi 14 février 2011

Où il est question de seins et de Valentin

Les seuls seins auxquels je voue un culte sont les siens ! Ils tiennent dans mes mains et c'est déjà une réjouissance d'avoir le privilège de pouvoir les approcher. J'aime les caresser, presque autant que les observer. Les regarder s'agiter, bouger et voir avec quelle souplesse ils se remettent toujours en place. Libres sous un voile de soie ou de lin, ils sont un spectacle hypnotisant. Parfois, ils sont plus gros et plus lourds que d'habitude, plein d'une féminité lascive, magnifiant la fécondité du moment. Quand elle les dévoile, on dirait qu'elle libère deux tourterelles blanches qui, surprises, s'agitent puis se figent. D'une délicate blancheur, ils sont auréolés d'une corolle rose pastelle qui attire les lèvres et, d'un téton particulièrement érectile, prenant en se dressant comme un coup de sang. Lorsqu'on les regarde de face, on s'aperçoit que très légèrement, chacun d'eux, semble regarder de son côté, sans pour autant y déceler une quelconque inquiétude, tant ils sont fiers et altiers. Et si je pose ma tête entre eux, j'entends alors la chamade que joue son coeur. 
Ils sont si beaux ses deux seins, qu'ils feraient pâlir la déesse Artémis d'Éphèse, qui pourtant en porte plusieurs, c'est vous dire. 
Alors, entre Saints et seins, je choisis, sans hésiter, les siens. Et je n'attends pas la Saint Valentin pour lui dire et lui écrire les émotions qu'elle me donne, et mon admiration béate pour ses magnifiques emblèmes, exhibant sans jamais de gène, sa si touchante féminité.

dimanche 13 février 2011

Précisions

Je m’interromps, s'agit-il là, seulement d'un exercice ? Chaque fois que j'écris ici, le fais-je dans l'unique souci de m'exercer ? Non ! Mille fois non. J'écris parce que dire, n'est pas suffisant, parce que dire, s’oublie, mais qu’écrire reste. J'écris pour m'engager. De tous ce que j'ai écrit, je ne renie rien. Je n'écris que ce qui prend naissance au cœur de moi. Naïf ? Par amour, uniquement. Sincère ? Par nature et par conviction, rien à voir avec la lucidité... 
Je m'efforce de transcrire ma passion intérieure avec toute l’honnêteté possible. Je ne cherche aucun effet de style particulier, afin de produire quelque petits textes bien léchés, ne reposant que sur une technique habile. Mon écriture est plutôt automatique, certes, je corrige après coup, pour tenter de donner un peu de rythme. De même, les thèmes abordés, pour mettre en valeur mon sujet, ne sont pas la démonstration de mes connaissances, je m'informe un minimum, bien entendu, mais je poétise et ce, au détriment de la réalité. Et, s'il y a une quelconque force dans ma façon d'écrire, elle ne vient que de son authenticité.
J'imagine qu'écrire chaque jour me fait progresser, j'avoue ne pas vraiment le constater. Certains thèmes m’intéressent plus que d'autres et je regrette de ne pas les avoir assez travaillés. Mais il faut bien commencer, et heureusement, je prends conscience que quelques textes ici, pourraient me servir plus tard, comme synopsis, ou base d'un plus grand travail. Ce qui m'étonne le plus, finalement, c'est cette imagination que j'ai, à ne parler, sans jamais me lasser, que d'un seul sujet ! Romain Gary disait, que l'amour ne peut exister que grâce à l'imagination. Ajoutez à tous ces textes ici, ceux, bien plus nombreux, déjà écrits et vous aurez une petite idée de la valeur de cet amour que je ressens...
Cependant, et sincèrement, rien, n'a plus de sens pour moi, que ce sourire qu'elle m'adresse, dès qu'elle s'éveille, le matin dans mon lit ! 

samedi 12 février 2011

De nature minérale

Elle est d'une nature minérale. À peine je pose mes mains sur elle, je peux sentir combien sa peau s'abreuve de l'eau qui me constitue. L'effet d'astringence que provoque cette capillarité, ce drainage, laisse sur ma peau une douceur extraordinaire, comme lorsque l'on caresse un galet lisse et chaud au bord de la mer... Charnellement, elle est minérale, je suis un corps d'eau. Tout autant que je fluidifie la vie qui la touche, que j’en arrondis les angles, elle, me charge de ses minéraux essentiels, me dynamise, augmente ma densité jusqu'à pouvoir la porter... La Terre et l'Eau, pour une évidente fertilité.
Elle peut être douce et chaude comme ces galets au bord de l'eau, elle peut être fragile et s'effondrer comme ces falaises de calcaire ou de schiste millénaire. Elle peut aussi, être dure et rugueuse à l'image du granit. Quoi qu'il en soit elle m'est toujours précieuse ! Cristal limpide et éclat brillant, prisme inversé, m'irradiant d'une lumière blanche, essentielle. Elle est faite pour culminer, elle prend tout son sens dans la hauteur...
Elle peut être aussi une dune, qui ondule d'un sable doux et blanc, vivante et assoiffée, offerte... Allongé à ses côtés, j'en épouse les contours, m'y love en de graciles méandres. 
L'eau et la Terre, c'est un sinueux mariage, une association comme nulle autre, créatrice d'émotion, aussi belle que fragile, une rareté dans l'univers.

jeudi 10 février 2011

Intuition profonde

C'est un peu comme la poussière, qui, dans une maison délaissée, se dépose en une fine couche uniformément étalée, même sous le lit. Ou, comme l'air qui prend cette odeur de renfermé, des pièces trop longtemps condamnées. Chaque jour, je m’emploie à faire le ménage, j'époussette, j'aspire, j'aère... chaque jour elle se dépose à nouveau, il se confine un peu plus... Et je sais que seule sa présence régénérera l'air, l'oxygénera, aura l'effet d'un grand courant d'air, toutes portes et fenêtres grandes ouvertes, chassant toute cette poussière.
C'est une étonnante sensation que celle du manque. J'imagine qu'elle est différente pour chacun de nous, qu'elle est en rapport avec notre vécu et proportionnelle à notre attachement et donc à nos sentiments. Cependant, l'expression des sentiments n'est pas toujours représentative de leur nature profonde, chacun y va de son originalité, et elle peut aussi prendre des aspects différents selon la personne à qui elle s'adresse...
Pour ma part je suis d'un naturel assez peu expressif ! À lire ce blog, vous vous dites, il délire ! Je vous assure que non, jusqu'à Elle, j'étais plutôt minimaliste quant à l'expression de mes sentiments. Comme quoi, une rencontre peut tout changer...
Qu'est-ce qui fait que je ressente un tel besoin, incontrôlable, d'extérioriser ainsi mes émotions la concernant ? Qu'est-ce qui, chez elle, m'inspire autant à être différent, au point, qu'en plus de lui manifester ardemment ma passion, ce qui est la moindre des choses, je l'expose ici sans un soupçon de honte ? Et pourquoi tant souffrir d'une absence que l'on sait passagère ?
Concernant la dernière question, mon ego y est, en partie, pour beaucoup... mais, pas seulement... passons ! Je suis conscient de la situation et j'ai compris que c'est une nécessité d'être plus léger, de laisser un peu les choses arriver, d'être moins, dans la tête... Nécessité autant pour elle, que pour moi. Je suis en route, le Chemin est difficile et, il m'arrive encore de faillir. Pour en finir avec ce sujet, j'aimerais me débarrasser de ce sentiment, cette impression de parfois ne pas vraiment compter comme je le souhaiterais...
Les deux premières questions m'inspirent à de bien plus belles envolées. Il y a, je le crois, une vraie attirance mutuelle. J'imagine que je lui apporte quelque chose... d'immatériel... Sa présence transcende mes qualités humaines, en plus d'avoir envie d'elle, elle me donne envie de faire, de réaliser quelque chose de pas ordinaire. Dès que je l'approche, j'ai une conviction extraordinaire que nous avons quelque chose à faire ensemble, qu'il faut être persévérant. Une forte intuition, profonde, pas une de ces petites intuitions dues à mon attachement viscéral... Pas un rêve non plus, je connais trop bien ce que c'est que le rêve. Autre chose, de suffisamment puissant pour que malgré notre fragilité, notre sensibilité à fleur de peau, nous soyons encore là, tous les deux, dans une relation singulière où se mêlent, le désir et la tendresse, des attentes et des espoirs, des déchirures, des interrogations, des frustrations et des satisfactions. Une puissante envie d'être vivant, d'exister, de se réaliser. De s'entre-aider, de s'encourager.
Comprenant que j'ai là, l'intuition puissante d'une association rare et mutuellement enrichissante, j'ai tendance à la précipitation, et donc au stress... Alors qu'il faudrait que je laisse faire...
Quant à la vision que j'ai d'elle, c'est là, ma plus belle inspiration, ma plus belle émotion... Il y a en elle, une féminité puissante et sensuelle qui me touche en plein coeur, et pas seulement...

mardi 8 février 2011

Pis aller...

J'ai beaucoup écris aujourd'hui, mais rien qui ne puisse être écris ici... il y a les circonstances du moment, les fragilités, il ne faut rien bousculer. Je garde le plus possible pour moi, cet aspect sombre qu'ont parfois mes pensées, qui toujours ne fait que passer. Je suis ainsi fait, que parfois de petits besoins fragiles et délicats, presque insignifiant pour certain, créent chez moi un nuage de poussières, susceptible de troubler mon âme, l'espace d'une éclipse...
C'est sans compter sur mon énergie de vie, ma persévérance, semblant définitivement voué à honorer mon unique conviction...
J'avais écrit ces quelques vers, il y a déjà longtemps. C'est l'occasion de leur offrir une place ici :

Après tant de naufrages
J'ai parfois le cœur amer,
De lourds et sombres nuages,
Rendent mon âme délétère.

Par faiblesse, je prends ombrage
Faisant d'une averse, un orage !
Dans tes yeux une larme sincère,
Fait qu'exangue, je me perds !

Et ce premier vers offert : Asystolie.




lundi 7 février 2011

Ces sens en manque

Au cours de ces absences, mes sens les plus à plaindre sont, le touché, le goût et celui de l'olfaction. 
La mémoire du touché subsiste plus longtemps. Mes bras, l'embrassant toujours avec ferveur, ont mémorisé la forme de son corps ; mes mains, quant à elles, gardent le poids de ses seins et, tout en les soutenant, mes pouces rejoignent naturellement mes index, pinçant tendrement ses tétons tendus. Elles se souviennent aussi de la douceur poudrée de sa peau, de la fraîcheur souple de ses fesses et, de la duveteuse délicatesse de framboise qu'a sa naissance du monde. Tout cela subsiste grâce au sens de la vision, à la contemplation de photos que j'ai d'elle. Et c'est sans doute pour conserver ce privilège de mémorisation tactile que j'évite, inconsciemment, tout contact physique. Il m'arrive même de passer plusieurs jours sans toucher personne. 
Le goût et surtout l'odeur sont très volatils et s'estompent trop rapidement... Jean-Baptiste Grenouille, par la technique de l'enfleurage, avait réussi à capter les parfums des êtres vivants, et je ne connais aucun autre Enchanteur susceptible de m'aider à résoudre ce problème : comment garder son goût et son odeur, sinon dans leur réalité, du moins en mémoire et aussi longtemps que dure son absence ? Il y a bien, le jeu des Correspondances cher à Baudelaire, mais je le trouve, malheureusement, un peu trop aléatoire. J'ai essayé en gardant sous mon oreiller, ses sous-vêtements portés, mais leur odeur n'est envoûtante qu'encore chaude et cela tient au mieux une nuit. Ses effluves sont si subtils et délicats qu'il faut avoir ma sensibilité et la finesse de mon odorat pour réussir à en capturer les étonnants parfums, tantôt de foin fraîchement coupé, tantôt de brioche. Je ne peux donc qu'attendre, en étant attentif à la moindre réminiscence d'une odeur, d'un goût sur la langue...
Je rêve de m'éveiller au chaud tout contre elle, mon nez enfoui dans ses cheveux, mon souffle sur sa nuque, mes mains comme des caresses... Portant encore sur moi toutes ses fragrances consenties la veille, lors de plaisirs mutuels...

dimanche 6 février 2011

Méditation métaphysique

Je sors peu de chez moi. Uniquement pour l'essentiel, l'indispensable et exclusivement alors, dans des lieux que nous avons fréquenté ensemble. J'évite avec soin tous les autres endroits. Par chance nous avons été dans toutes les places nécessaires à la vie courante... J'agis de cette façon afin de lui rendre la tâche d'imagination plus facile. Ainsi elle peut, si l'envie lui dit de penser à moi, m'imaginer selon l'heure, dans tel ou tel endroit, en train de faire telle ou telle chose. Ceci, parce que je sais trop bien quel effort d'imagination et de concentration il faut faire, quand l'environnement dans lequel évolue celui où celle que l'on veut accompagner de douces et tendres pensées, nous est étranger. Pour ma part, la difficulté est la même et, je ne peux me prévaloir d'aucun talent particulier comparé aux siens. Il se trouve seulement que je suis plus coutumier de ce genre d'effort depuis notre rencontre, c'est ainsi...
Je m'emploie donc, par une attitude quotidienne et consciente, à rester le plus disponible possible à ses éventuelles tentatives de faire vivre quelques doux souvenirs de ma personne en une sorte de "direct" métaphysique, dont la réalité décalée en accentuerait l'effet. Car je reste convaincu, que même de l'autre côté de la Terre, je peux lui être d'un quelconque secours, ne serait-ce déjà, que par le fait qu'elle sache à quel point je suis attentif à elle. De la même manière, je lui donne toujours quelques indices précis sur mes futurs déplacements, l'air de rien, afin de ne pas paraître trop pesant. Inversement je suis toujours attentif aux indications qu'elle me communique, me facilitant ainsi cette tache à laquelle je m'attache de l'habiller de délicates et encourageantes pensées tout au long de sa journée. De lui souhaiter une belle lumière pour l'auréoler, de cette lumière qui vient du dedans.

Pensée au saut du lit

Je me lève pensant que peut-être elle se couche. Le plus signifiant dans la distance c'est le désaccord du temps. C'est parce qu'il s'allonge se distordant pendant l'éloignement des corps, éprouvant l'élasticité la souplesse du lien de l'âme, que lors de nos rapprochements, il devient si dense, si intense. Le temps est le secret, qui en vainc toutes les distorsions renforce le lien. Et plus le lien de l'esprit est dense, plus l'accord des corps est intense.

samedi 5 février 2011

Mon accès sacré

Je la vois avant même qu'elle arrive, je perçois son aura qui toujours la précède. Je sais d'elle plus qu'elle n'admet reconnaître d'elle-même... J'ai visité ses rêves, ses cauchemars et ses espoirs. Elle est en moi bien plus que je ne suis en elle, mais c'est parce que je la pénètre lentement, que je me diffuse doucement et aussi, qu'elle est encore, entre deux... À peine suis-je en sa présence que tout en moi n'est plus que récepteur, capteur d'émotion, enregistrant chacune de ses vibrations, de tous mes sens, je la ressens ! Il y a là, un peu de chimie, c'est entendu, mais pas seulement, le spirituel alors uni au charnel m'ouvre à une autre dimension, à la fois palpable et indéfinissable... 
De quelle peau, de quelle âme, pourrai-je ainsi parler, si elles ne m'avaient autant touché ? Qu'est-ce qui me fait poursuivre ? Ces yeux, ce qu'elle peut devenir ? Sa peau, ce qu'elle est ? Ses parfums, ce sillage derrière elle ? Son âme, ses blessures, sa fragilité ? Et elle, le sait-elle ?
J'ai besoin de la toucher, de la sentir, pour accéder à toute ma spiritualité, à l'immense étendue de mes émotions. Elle est l'accès sacré à mon autre dimension. Cette dimension où la mesure est l'émotion.

vendredi 4 février 2011

Petite panne...

Je me sens léthargique, avec en plus un vilain mal de tête, localisé dans la partie gauche et sur le sommet arrière du cerveau et, descendant dans la nuque. J'ai rarement mal à la tête, du coup c'est une douleur que je supporte plutôt mal. Mais j'imagine ses migraines et relativise alors mes souffrances. Ma course matinale m'a vidée de toute mon énergie, je pensais qu'un bain chaud arrangerait les choses, elles ont empiré. Un abattement m'engourdit en même temps que le temps qui passe m'angoisse. La journée, je n'ai qu'une envie, dormir et, la nuit je ne pense qu'à ce qu'il faudrait que je fasse le jour venu... Je suis déphasé, désaccordé. Il me manque les notes essentielles, celles qui m’élèvent et m'emportent... Un sentiment d'immense solitude m'envahit, tous mes sens ne cherchent... qu'elle !
Je sais posséder les choses essentielles et nécessaires pour tenter d'écrire, c'est-à-dire un sentiment majeur, l'Amour, l'envie ou la peur et, un évident complexe de base, bien profond. Mais là, depuis quelques jours, j'ai du mal à accéder à mon imagination et à ma spontanéité. J'ai peut-être besoin d'un peu d’insouciance, sans doute suis-je trop obsédé par d'autres pensées et je passe mon temps à les contrôler, pour éviter tout débordement risquant d'aller à l'encontre de ma... légèreté. Je me connais et je sais que c'est une situation passagère, que je devrais laisser couler, ne pas m'en faire, mais pour je ne sais quelle raison, il m'est insupportable de ne pas faire l'effort d'écrire, même n'importe quoi, pourvu que cela soit sincère. C'est un peu comme courir, on se lève le matin, dehors c'est froid et gris chagrin comme la nuit passée. Les mains épuisées de l'avoir cherchée en vain, une évidente tension engageant plutôt à rester couché... on en a vraiment pas le coeur... mais une fois revenu, même si cela s'est avéré difficile, on ressent une certaine satisfaction d'avoir eu la volonté, d'avoir tenu ses promesses... Et finalement ce que l'on a fait n'est peut-être pas fantastique, mais on comprend que ce n'est pas inutile, pour progresser, vers le but que l'on s'est fixé...
Cependant, je dois bien le reconnaître, une panne me rend penaud ! C'est un peu comme ne pas l'embrasser le matin à son réveil, ne pas lui sourire... Alors voilà quand même quelques mots, avec, je l'espère un léger tempo...

jeudi 3 février 2011

Ode à elle

Si j'habitais son corps le temps d'une nuit, je ne dormirai pas...
Je m'explorerais sans cesse de ses mains, de ses doigts.
Me pliant, me tordant en tous sens, profitant de sa souplesse,
Je ferais rougir le miroir de tant m'ausculter sans gène.
Puis je m'étirerais à n'en plus finir pour ressentir chaque partie.
Si j'habitais son corps le temps d'une journée, je sortirais le montrer.
Je m'exposerais au dehors vêtue d'un fluide voile de cachemire,
De hauts talons et, à grands pas élégants, j'incendierais autour de moi.
Je transformerais leurs envies en précises convoitises, inaccessibles !
Puis je rentrerais, reprendrais mon corps mâle et attendrais mon sort...
Je réalise se disant, que son corps sans son âme ne serait que finitude.
C'est son âme qui lui confère cette féminité éternellement renouvelée,
Faisant de moi un explorateur ébloui, perpétuellement émerveillé.
Et je suis plus ému de visiter son corps infiniment étendu de son âme.

Sensible aux ondes

Je ne sais plus qui a dit : aimer une femme c'est aimer une seule fois ? Peut-être moi, tant cela me correspond, tant je suis d'une fidélité extraordinaire. C'est sans doute cela que d'avoir charge d'amour.
Je me surprends de temps en temps à regarder d'autres femmes et, à ne leur voir qu'un seul et unique visage, qu'une seule et même allure... Blondes, brunes ou rousses, elles ne sont toutes, qu'une ! Elles n'ont qu'un seul regard, et je leur en sais gré de m'offrir ainsi l'image de celle que j'aime, partout, ou mon regard s'égare. Son absence a sur moi cet étrange pouvoir de me déposséder de ma propre présence et, rien plus que ces vers d'Eluard, n'expriment aussi bien l'état de mon âme :  
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin 
Je te cherche par-delà l'attente 
Par-delà moi-même 
Et je ne sais plus tant je t'aime 
Lequel de nous deux est absent.
Mon énergie me vient de mes mains, et je n'en fais le plein que lorsque je les pose sur ses hanches. Approcher sa peau, c'est être au bord de naître, la toucher, c'est exister. En attendant je vis en silence et me promène dans mes rêves, attentif à éviter ces tourments de mécréant qui parfois m'assaillent dans ma fragilité durant mon sommeil... Alors, par-delà cette distance qui crée l'absence, ses mon chéri et ses je t'aime aussi, prononcés de ses lèvres, de sa bouche et que les miracles de la science humaine portent jusqu'à mes oreilles, me sont aussi précieux que les battements lents de mon coeur. Elle m'envoie, avec ses mots, de l'énergie par les ondes, de la vie par correspondance... Puissent les miens, écrits, tenir au chaud son âme et faire apparaître, dans ses songes, mon regard qui veille sur elle...

mardi 1 février 2011

Sortir du fleuve

Il aurait pu ne rien se passer. L’année aurait pu s'écouler sans que rien ne soit bouleversé, sans drames, sans heurts. Et rien, peut-être, n'aurait bougé... 
Debout devant ses peurs, on se tétanise ou, on réagit. Par le passé, en suivant le courant, on survivait, ayant même parfois l'impression de nager, d'avancer de notre propre volonté. Mais depuis toujours la rive, inconsciemment, nous attirait. Jusqu'à ce choc, ce doute trop percutant... alors, ce bord qui défile, quelque chose de plus puissant que d'habitude, nous attire, notre intuition se fait plus pressente, tenaillante. Nous soufflant qu'il existe une autre façon de vivre, une autre manière d'être, plus lente, plus profonde, et certainement plus satisfaisante. Et, qu'il est temps !
Rejoindre la rive demande du cœur, y grimper aussi. Une fois sorti du flot, tout bascule, ces efforts, cette audace, se payent cash. La tête tourne, les repères disparaissent, bien que l'on soit enfin sur le sol, on perd pied. Puis, on aperçoit ce chemin pressenti depuis si longtemps, mais qu'il semble long et difficile une fois sur la rive. Alors on doute, pourquoi avoir agi de la sorte, et comment retourner dans le courant sans risquer de se noyer, tant il paraît frénétique, fou, vu de là ? On pose les genoux à terre, on pleur sur soi, sur ce qui a été, sur le confort et la sécurité, abandonnés ; sur sa nudité... Avancer semble si hasardeux, reculer si impensable. Au début, on triche, longeant la rive, se rassurant de cette possibilité folle de rejoindre les autres, ceux d'avant, même s'ils ne vous reconnaissent plus. Comme figé, un temps entre-deux, cédant parfois aux compromissions comme pour reprendre son souffle... On comprend que le temps de faire semblant, de se mentir à soi-même, aux autres, nous est compté... Qu'en s'extirpant du fleuve, on a perdu cette inconscience berçante, et que chaque acte qui va à l'encontre de cette force qui nous a poussée à en sortir, nous engourdis, nous meurtris. Tous nos actes "impurs" semblent lourds de conséquences, de plus en plus insupportables... Quoi que l'on fasse, on est mal ! Peut-être parce qu'on réalise qui on est, que l'on se distingue, se détache de notre ego... on est en route ! Comprenant petit à petit que cette souffrance vient de notre passé, qu'il est inutile de chercher à en guérir, qu'il vaut mieux s'accepter pour, se faisant, progresser, s'émanciper. 
Il est temps de s'inventer, de devenir cet être de passion souhaité. De refuser le mensonge qui est le contraire de l'art, lequel crée la vérité, au lieu que le mensonge, la dénature et la travestit. 
On s'affranchi enfin, on renaît, pour soi.