(journal de mes sensations)

jeudi 31 juillet 2014

Apparences...

Depuis quand ? Bon sang ! Je perds la tête parfois… Ah oui ! Depuis hier, je suis en vacances… J’ai dormi plus de neuf heures la nuit dernière… incroyable !
Hier, j’ai déjeuné avec I, à la Bourse ; elle travaille dans le quartier pour six mois… Nous nous étions donné rendez-vous dans le resto qu’une amie tient devant le Palais Brongniart.
Arrivé un peu en avance, j’allais l’embrasser… Elle eut un temps d’arrêt, ne s’attendant pas à ma nouvelle apparence… comment pourrai-je moi-même la qualifier ? Hirsute ! Ça l’a beaucoup amusée, c’est déjà ça. Nous nous sommes assis pour discuter… entre deux sourires tendres et sincères — je ne peux m'empêcher de remarquer la longue et jolie Éthiopienne (je présume) qui travaille pour elle — je lui demande où elle en est de ces expériences… mais devant son air surpris, je m’empresse d’ajouter : expériences spirituelles… elle rit et me dit qu’avec moi elle a beau toujours s’attendre à tout… Hum… je l’ai coincée tout de même, j’en saurai plus à une autre occasion. De toute façon elle sait bien que je la laisserais faire, je la laisserais mener le jeu, que c’est là toute mon élégance… Ne jamais insister, ne jamais embarrasser, dès que quelque chose accroche, faire comme si de rien n’était, prendre un air de tendre naïf… Elle surenchérit m’avouant en riant avoir même hésité, une fraction de seconde, avant de me reconnaître tout à fait… 
À sa décharge, je suis à géométrie variable… je change d’apparence en fonction de ce que je vis… L’apparence est chez moi comme... un organe ; ce n’est pas un instrument social, relationnel… En fait, je ne la contrôle pas vraiment, ça va, ça vient comme un eczéma… alors je m’adapte et pour agir il me faut travailler en profondeur, sur mes émotions, mes peines ou mes exaltations…
Si j’étais une planète, mes apparences variables ce serait les vents et les tempêtes ; le beau temps, la neige ou la grêle ; la pluie ou la sécheresse… Et s’il me fallait indiquer l’aspect, qui à mes yeux me sied le mieux, je dirais sans hésiter : le printemps... un ciel bleu avec quelques beaux nuages blancs, gris ou soudain noirs… celui d’amoureux exalté… Sans doute parce que c’est le seul état qui me donne la sensation d'être invincible, que tout est possible...
Quelques jours à Paris, seul, en attendant le retour de J et dès dimanche, nous partirons pour une dizaine de jours nous reposer dans ma campagne. Peut-être irons-nous passer une journée sur ces plages de la côte Opale et une autre à visiter Bruxelles ou Gand…
On fera bien comme on veut.
   

mardi 29 juillet 2014

Ces liens qui me lient...

Fatigué... Moins de temps à moi, beaucoup plus de travail qu'à l'ordinaire, de chaleur aussi ; un sommeil aléatoire ; plus, deux trois autres bricoles... Et toutes les envies s'effacent, ainsi qu’une partie du courage. Du coup, on se contente de ne faire que ce qu'il y a à faire.
Pourtant, il y a eu du bon, du très bon même... Les retrouvailles avec un ami dont je m'étais volontairement éloigné, craignant de n'avoir, durant ces dernières années, plus que ma peine et mon désespoir à offrir en échange, en partage... Me sentant incapable d'être léger... de laisser de côté ce qui alors me torturait... d'adhérer à l'esprit de la bande...
Nous nous sommes fait une bonne bouffe, forcément bien arrosée... J'ai même sorti ma voiture pour me rendre chez lui, c'est dire si j'en avais envie.
Il adore cuisiner et de préférence de bons produits... Il m'a emmené chez Yves-Marie Le Bourdonnec, sans doute le ou du moins l'un des meilleurs bouchers de France, puis chez son caviste, ex-cadre dans le marketing, reconverti dans le vin par passion, chez sa fromagère et son boulanger... F s'est mis, après une petite bière, à la plancha comme d'autres au piano... avec autant d'habileté que de plaisir... pour nous enchanter.
Combien... huit heures durant, quelques bières, trois bouteilles, mais que du bon... Quelques cigarettes, un peu trop tout de même... Bon... très vite il s'est avéré plus prudent que je reste couché à côté de lui... plutôt que de m'en retourner seul dans mon lit.
Notre amitié, bien que récente, nous ne nous connaissons que depuis six ou sept ans, je ne sais plus... est de celle que j'apprécie.

Lorsque l'on se retrouve, c'est pour passer du bon temps. On vient comme on est, on n'est pas là pour se la raconter ou se la jouer... Certains qualifieraient cela d'insouciance, mais c'est parce qu'ils ne comprennent rien ou ne veulent pas comprendre... En fait, c'est un peu comme une thérapie de groupe qui ferait de nos traumatismes nos plus beaux atouts... C'est le genre d'amitié qui appelle à la confidence, à se montrer nu... parce qu'il n'y a jamais de jugements. Ce soir-là, c'est moi qui m'y suis collé... il a été habile et, ce salopard, a enregistré ! À coup sûr, pour faire écouter à C, son indissociable amie et la compagne de toutes mes courses...
Et puis quoi... de toute façon avec F, ça finit toujours comme ça... il a un truc à part, un charme désarmant qui vous fait saisir qu'après tout, rien n’est grave, irréversible... En sa compagnie, on se sent comme une bande d’enfants, prêt à tout explorer, prêt à tous les rires, à tous les étonnements... Je crois que l’on pense pareil... que l’on se ressemble, quelque part...
Finalement, on est ce qu'on est et qu'est-ce qu'on est bien quand on peut enfin n'être que ça ! Quoi qu'il en soit, je ne marquerai pas ici ce que je lui ai dit.
La seule chose que je lui reproche, c'est qu'il est bâti comme un Apollon, avec en sus… un bon cul ferme et bien rebondi.
Quant au reste de ma vie que j’étale ici… j'attends le retour de D et de J. Qu'elles me racontent leurs aventures. D, semble s'être bien éclaté... un appartement sur Venise Beach ; course, baignade et slackline, le matin ; tout autour, des gens charmants, toujours disposés à lui rendre service. Partout où elle est allée, elle ne s'est jamais sentie en danger. Avant de retrouver J et la famille, elle est remontée jusqu’à Berkeley rendre visite à son cousin qui y étudie...
Par ailleurs, je m'accommode, non sans parfois de vives douleurs — que j'atténue à force d'Euphytose (je préfère me contenter des plantes plutôt que m'en remettre à la chimie) et de Russe blanc — des fâcheries-folies, toujours en dents de scie, de N et tout ce qui en découle... Où cela va-t-il la mener ?
Et aussi, mais avec moins d’impact sur mon quotidien désormais, de l'attente d’un signe d'elle... qui ne viendra peut-être que lorsque je ne l'attendrai plus, comme chaque fois... ma Némésis, en quelque sorte ! Le prix à payer pour cette conviction que là, un lien me lie... qu'il ne peut en être autrement... qu'aucun de nous ne peut disparaître de l'autre totalement.

mardi 22 juillet 2014

Des lucioles dans les framboisiers.

Hier soir, à l’occasion de cette coutumière balade nocturne, que je fais juste avant d’aller me coucher ; j’ai découvert avec ravissement un ver luisant… qui d’ailleurs n’est pas un ver, mais un coléoptère. Cela faisait plus de… que je n’en avais pas vu. Un signe peut-être…
Quel insecte étonnant, et cette lumière d’un doux vert anisé qui contraste si particulièrement dans le bleu marine de la nuit, cette lumière me projette dans le Peter Pan de mon enfance…
Et je revois cette toute première montre, une Kelton de plongée, qui m’embarquait dans cette même sensation, quand dans la nuit à l’abri dans mon lit, j'observais ses index et ses aiguilles tendrement briller… et ce petit rond indiquant les secondes qui en plus de briller, bougeait, comme pour danser au rythme du tic-tac réconfortant.
Il était sur un arbuste au bord de la route, je l’ai délicatement ramassé pour le déposer dans nos framboisiers. Tout le chemin il brillait dans ma main et j’avais la sensation de tenir une source de chaleur…
Je rêve désormais de ces Framboisiers décorés de fruits rouges dans la journée et beaux comme un ciel étoilé de dessin animé dès la nuit tombée.
Je me souviens que petit, au moment de Noël, je m’allongeais, des heures durant, sous le sapin décoré, m’inventant tout un monde féerique abrité dans une forêt gigantesque et hospitalière.
Oui, définitivement, je suis un contemplateur doublé d’un drôle de rêveur…
Et quand je la regardais, elle, le monde réel devenait alors pareil à tous mes mondes imaginaires... Je pensais vraiment y être arrivé...




dimanche 20 juillet 2014

Pensées, projets et signes...

Deux nuits pénibles... Cette chaleur... et au cours de cette dernière nuit il y eut en plus, le bruit...
02h30 ! une des heures saisie dans la nuit, ou me vint une pensée... à propos de la chaleur qu'il doit faire sous les toits... sans doute a-t-elle fuit dans un autre lit... peut-être pas... Pourquoi cela me touche encore ? Je me dois sans cesse de solliciter mon esprit, me raisonner... parce que mon âme, tout naturellement, me ramène toujours au même endroit...
Je mets en boucle Dancing Montains... J'ai cette sensation que mon âme cherche à m'indiquer quelque chose d'important... mais, avec le temps, ma raison ne l'entend plus... et je ne sais plus quoi comprendre.
Hier D et J sont parties pour la Californie... Mon frère les récupère, J reste avec lui en famille et D part à L.A, rejoindre son ami qui s'y trouve pour le travail...
Cette inquiétude chaque fois qu'elles s'éloignent... et pourtant nous ne sommes pas souvent ensemble... Je n'ai pas arrêté de leur conseiller d'être dans l'instant, tout le temps, de ne pas être absent... parce que c'est la seule manière de prévoir et d'éviter tout ennui... qu'attentives, elles sont assez intelligentes et malignes pour réussir à se sortir de tout...
Enfin... Aujourd'hui, je retrouve I, à la campagne. Seulement pour la fin d'après-midi, elle doit être au travail demain. Depuis qu'elle est rentrée de Londres nous ne nous sommes pas vu. Je suis pressé de l'entendre... Je vais lui parler de mes intentions, pour les prochaines vacances de Pâques, de retourner au Mexique. Elle est, dans ce possible voyage, un membre d'autant plus essentiel qu'elle possède un espagnol courant, la connaissance des lieux et des gens, des us et coutumes... Je sais que nous souhaitons tous retourner sur cette enchanteresse côte ouest... Alors pourquoi nous en priver, cela ne nécessite qu'un effort d'organisation.
Ce parfum que je sens en permanence depuis quelques jours, ne peut être que le fruit de mon imagination... Pourtant, ces effluves de myrrhe et de bougie sont si puissants... Encore un signe de mon âme... la trace de quelque chose...
Allez... Après ces six jours consécutifs, exceptionnels... Ces trois qui viennent, se passeront à la campagne, au frais de ma forêt. Et mes courses matinales dans cette fraîcheur végétale, devraient me faire le plus grand bien... me donner la patience d'attendre des nouvelles... Et qui sait ? Une première récolte de Kale, peut-être ?

jeudi 17 juillet 2014

Parce qu'il faut bien un peu casser l'image.

Il ne suffit pas de dire certaines choses avec sincérité pour être honnête, encore faut-il tout dire... Je n'en suis, hélas, pas encore capable... J'ai bien conscience qu'il ne sert à rien d'être pour autant jusqu'au-boutiste... mais il est parfois nécessaire de rééquilibrer les choses.
Et quand l'occasion se présente, d'évoquer une attitude dont je ne suis pas particulièrement fier et qui ne sert pas ma cause concernant les beaux sentiments, je me dois de la saisir !
C'est arrivé il y a quelques jours. Un échange de texto avec une ancienne relation. Pour toutes sortes de raisons, notre rencontre fut aussi fugace qu'inappropriée, un malentendu d'une certaine manière... Rien chez elle ne pouvait convenir à mon caractère et je devinais en elle une hystérie latente qui m'effrayait. J'étais par contre attiré par son approche, plutôt masculine, de la sexualité... J'avais bien conscience que cette attitude supposait un certain mal-être, peut-être même un traumatisme, mais il m'arrive aussi de privilégier mes propres envies...
Bref, après cette très courte aventure, nous sommes restés en contact sans que je sache pourquoi et de façon erratique, au gré de ce que nous vivions... Lors de disettes communes, il suffisait d'un premier échange de messages pour que la conversation prenne très rapidement l'accent de la grivoiserie la plus vive... voir plus... et, pour une fois passer outre ma pudeur à me reconnaître quelques qualités, je dois dire que j'ai une évidente facilité ainsi qu'une certaine originalité d'écriture pour évoquer ces choses qui touchent au fondement... Ses réponses, un peu plus crues, me laissaient pantois, sinon me sentir de souffre et de bois...
Nous nous sommes revus une fois ou deux, avec la ferme (enfin pour ce qui me concerne) intention de mettre en pratique toutes ses grivoiseries énoncées... Il faut dire que la disette chez moi se fait plutôt famine...
Chaque fois, ce fut un échec, elle était désespérément coincée, engoncée d'attendre une tout autre chose que je ne pouvais lui concéder... et moi, sentant bien ses contractions et ses contradictions, j'étais désemparé, incapable de forcer les choses... en avais-je seulement envie ? C'était surtout que je savais exactement ce que je ne voulais pas.
Ce fut à l'occasion de notre dernière rencontre, que je me suis un peu lâché ; particulièrement contrarié par sa façon d'à nouveau se défiler, c'est tout au long du dîner que je lui ai balancé quelques vérités à son sujet. Vérités qui firent mouche bien au-delà de mes intentions... Je devine tellement les troubles des autres... c'est sans doute pour cette raison que je m'interdis d'être méchant... cependant, il arrive qu'à l'occasion d'un trop-plein que cela m'échappe... après coup, c'est toujours embarrassant.
Compte tenu des humeurs en fin de soirée, je pensais n'avoir plus de nouvelles. Ce que finalement, je ne trouvais pas plus mal... Chaque fois elle m'accrochait, je me faisais de ces idées... pas racontables... et m'en revenais, penaud, la bite sous l'bras, comme le dit si bien Jacques Brel !
C'est à mon retour des USA qu'elle me fit signe pour me demander comment j'allais... Après ma réponse, elle me proposa de nous retrouver pour un verre ensemble. Mais je ne répondis pas à son message, trop las des montagnes russes...
Il y a quelques jours, elle m'adressa à nouveau un message, dans lequel elle me racontait avoir rêvé de moi, amoureux d'un Portoricain !! Ce à quoi je lui répondis sur un ton d'humour et de plaisanterie, que ses goûts à propos de certaines pratiques sexuelles qu'elle affectionne sont, de ma position... tout à fait respectable, par moi ; cependant, ils ne s'appliquent pas forcément à tout le monde et plus particulièrement à moi... je pourrai certes apprécier un troisième genre, pourquoi pas... tant que le mien conserve, et de manière exclusive, les qualités et avantages propres à ses attributs... Bref, évitons ce terrain sombre et glissant...Toutefois, je précise qu'il n'y a en rien ici un jugement de valeur, quel qu'il soit quant à la position. De toute façon il en faut bien deux ! Dans la foulée, sans doute pour jauger la nature de ses intentions, après tout on ne sait jamais... je lui retournais une petite fable dont Hippocrate serait à l'origine. Il comparait alors l'utérus à un petit animal, dont la nourriture principale était le sperme. Bien que pouvant se contenter de peu, trop longtemps privé il se desséchait et se mettait alors à migrer au travers des organes en quête de sa pitance, provoquant au passage toutes sortes de troubles étranges, jusqu'à arriver au cerveau dont la matière ressemble à son met préféré. C'est là qu'il prenait alors siège et, doucement selon son besoin, le dévorait...
Voilà, certes, d'une manière un peu imagée, comment Hippocrate expliquait l'hystérie. C'est là certainement que je manquais de délicatesse, je le reconnais, cette dernière phrase, un peu laconique : à bon entendeur... n'était peut-être pas nécessaire.
Je n'ai pas noté immédiatement l'aspect sévère de sa réponse où elle me disait qu'en effet c'est imagé, cinq mots qu'elle faisait suivre de quatre points d'exclamation semblant plantés comme des banderilles de colère...
Il est à craindre qu'elle m'en veuille un moment, pour l'avoir traitée d’hystérique, sans raison apparente. Alors que mes intentions étaient ailleurs...
Bon... entre adultes consentants et qui plus est, se connaissant... quel mal pourrait-il y avoir à tenter l'expérience de s'abandonner, à des plaisirs sexuels mutuels, non dénués de tendresse, en toute amitié ?
Bien entendu, j'ai tenté de me mettre à sa place... psychologiquement s'entend ! Je savais qu'elle n'était pas amoureuse, qu'il ne s'agissait pas de cela...
Ah... Misère ! Que tout est compliqué pour certains... Et pour moi...

mercredi 16 juillet 2014

Source de tares.

Lundi dernier, je suis rentré plus tôt, parce que, entre autres obligations, P devait passer me confier son scooter afin que je le lui expédie par le train dans son sud, où il se rend demain... et je m'étais engagé à le raccompagner chez lui...
Depuis qu'il le possède, il a toujours fait en sorte que je sois assuré comme second conducteur... j'ai beau faire part ici de mes agacements à propos de certain de ses comportements... quelques dizaines d'années, d'histoires, de soutiens et de partages, nous lient...
J'ai donc, juste en bas de chez moi, un engin puissant qui se trouve être à ma disposition pour deux, trois jours... La tentation... Mais pour quoi faire ? Ce n'est pas mon genre d'aller là où je ne vais pas à pied, parce que trop loin, pour m'installer à la terrasse d'un café en quête d'opportunités... Tiens ! Je pourrais facilement aller faire un tour dans le 6eme arrondissement, jeter un œil à une petite fenêtre... ou dans le 1er, voir ce qui se trame... Mais s'y déroule désormais une autre vie, qui ne me regarde plus et où je ne suis pas plus attendu que convié. Et quand bien même je le serais... qui ferais-je ? Qui suis-je, pour féliciter ? Je me sentirais embarrassé et tout emprunté... je ne me vois que maladroit, mal à l'aise, dans ce rôle de servir des éloges ou des critiques ; j'ai toujours pensé qu'il y avait dans ces actes, une certaine et non moindre, condescendance. Et je déteste cela, la condescendance. De toute façon, je ne suis pas étonné de... ce qui doit être, enfin j'imagine... Je n'en ai jamais douté...
J'ai toujours été plus intéressé par ce que les gens sont que par ce qu'ils font !
… même si voir ceux que j'aime réaliser de belles choses m'émeut... m'émeut aux larmes... me projetant dans un violent et soudain état d'émotivité que je n'assume toujours pas devant les autres et que je préfère cacher... Au moins, dans ce cas, l'embarras m'est évité.
Déformation sans doute due au fait que je n'ai jamais été... non ! que je ne me suis jamais senti, réellement encouragé pour ce que je tentais de faire... pardon, presque jamais... Il m'était plus volontiers servi que j'étais un brave garçon, et toujours bien sage... Et je dois bien avouer ne pas me rappeler, ne serait-ce qu’une seule fois, que l'on ait été fier de moi... Allez savoir d'où viennent toutes ces tares.
Bon... je pourrai simplement aller me balader, avec de la musique dans les oreilles, des rêves dans la tête et le vent qui gonfle ma chemise et me caresse en douceur... rechercher cette sensation physique et d'espace, que l'on a en sortant d'un virage serré ou en accélérant soudainement...
Oui... mais je crois que je vais plutôt faire une sieste... c'est plus sage.

mardi 15 juillet 2014

Des conséquences d'être une éponge...

Quelques jours un peu difficiles... Il m'arrive parfois de ne plus rien supporter : V. me colle trop et sans cesse... Ces tics que possède chacun... Ce qu'ils attendent de moi... Ces conversations ordinaires... tout cela m'exaspère ! Et plus encore, cette façon que tous ont d'exprimer leurs agacements à propos de tout et de rien, à propos du quotidien... à propos de l'autre qui n'a pas fait comme on voulait... toutes ces fâcheries mesquines et inutiles... ces pics d'agressivité... Et puis, tout autour de moi, tous ces yeux, comme ceux de V, qui me réclament... un peu d'amour !
Je hurle à l'intérieur... Comment m'enfuir ? Pour me protéger bien sûr, mais aussi parce que j'ai honte de cet agacement et de cette lassitude, qui émanent de moi. Et plus encore de cet effort de patience pour expliquer, pour rassurer... qu'il ne s'agit que de moi et de mes traumatismes... que je n'en veux à personne... Mais, par pitié, que l'on me fiche la paix... et aussi que l'on cesse de prendre toutes ces postures, pour exister plus...
Quelles que soient les circonstances, quoi qu'ils se passent... arrive toujours ce moment où le besoin viscéral de me retrouver seul me saisit à la gorge...
Il me faut de la douceur, de la douceur... de cette douceur, qui si elle devait venir d'un autre, ne pourrait venir que d'un autre comme moi... Parce qu'alors tout serait déjà entendu... et que, dans l'apaisement d'une pureté minimaliste, n'existerait plus que l'essentiel...
Plus que nos goûts, ce sont nos meurtrissures et ce que l'on veut en faire, qui nous unissent.
Prends-moi dans tes bras.
Serre-moi fort... plus fort encore...
Dis... tu restes pour la nuit ?

jeudi 10 juillet 2014

Grisaille tenace.

C'est certainement la faute à ce temps qu'il fait... un temps où attendre me semble la seule attitude envisageable... Debout, le front posé sur la vitre, mon regard s'égare dans cette grisaille qui masque le ciel... Est-ce l'humidité, cette fraîcheur crue trop soudaine ? Toutes mes plaies... sont plus douloureuses.
Tout ce à quoi je m'efforce, tout ce que je pense comprendre... même ce chemin... tout disparaît dans ce manque qui me tenaille soudain. Comme hier, je revis tous ces moments difficiles, non pas ceux où je me sentais trahi, mais ceux où je me désespérais d'attendre sans qu'aucun repère ne me soit donné...
Ce manque me presse si fort que je sens les larmes monter.
Ça ne va pas durer !
C'est toujours aussi vif, aussi inattendu. Et les quelques promesses qu'il y a eu n'y changent rien... à croire que les promesses ne soulagent que ceux qui les profèrent...
Enfin ! Ça va passer...
Ce soir, je vois P. J'en suis heureux, mais il ne m'apporte pas ce qui me manque. Il parlera de sa vie, de lui... puis me posera, pour la forme, deux, trois questions me concernant... ne m'écoutera pas... se remettra en scène, sans même s'en apercevoir... tantôt prônant avec un sérieux exagéré et réactionnaire des valeurs obsolètes... tantôt une pensée volontairement provocante sinon un humour machiste... Je ne lui en veux pas, il est comme beaucoup de ceux qui s'égarent quand leurs rêves de pouvoir commencent à s’effilocher... Toujours pressé, débordé, préoccupé... Par sa vie, ses soucis, ses envies... Toujours empli de lui-même, ou plutôt de celui qu'il doit désormais accepter ne jamais devenir. Et cela, sans répits à venir !
Finalement, tout comme moi, il cherche de la reconnaissance... Mais alors qu'il la voudrait de toutes et tous... Seule celle de ceux que j'aime m'importe !
Peut-être que moi aussi je m'égare et que personne ne peut m'apporter ce qui me manque, enfin... presque personne...
Je ne saurais pas bien expliquer ce que c'est exactement que ce manque... il faudrait pour cela que je sois musicien... oui, je crois bien qu'eux seuls peuvent le traduire. Une sensation d'âme... Le produit d'un savant mélange de tout ce qui existe comme sentiment... concentré et transmis en un seul regard, un geste même, un souffle presque... Oh ! Rien dont l’autre pourrait s'enorgueillir. Il ne s'agit pas de talent, de charme ou d'un quelconque savoir-faire... mais d'une tout autre chose, peu commune malheureusement... une sorte de lien, que l'on peut sentir mais pas définir.
Une satisfaction, cependant, depuis quelques jours je m'impose de ne pas fumer ou me servir un verre, tant que je suis seul... Et, je tiens bon ! Je pense avoir trouvé une raison suffisamment solide. C'est plutôt positif ? Il fallait que je le note.
Par contre, ce soir, c'est permis !

mardi 8 juillet 2014

Graines et idées.

Je n'ai failli qu'un matin sur les trois, il faut dire qu'il tombait des cordes... et puis cela doit rester un plaisir, tout particulièrement en ce moment... même si j'accepte cette règle de temps en temps me faire mal...
Pour le reste, un peu de jardinage... pincer les pieds de tomates et repiquer toutes ces délicates pousses de chou Kale... à genoux sur la terre, le dos courbé comme en pleine prière...

Je n'ai plus de ces graines qui m'avaient été rapportées, un des rares présents qui m'avaient été offerts... C'est à l'occasion de ce voyage en Californie que j'ai réussi, non sans difficulté, à en trouver. Bien sûr, j'aime ça... Mais je crois bien que pour moi, ce geste de les semer... de veiller sur leur croissance, d'en prendre soin... puis de récolter ces élégantes feuilles vertes, bleues ou violettes... et de m'en nourrir... tout cela a une tout autre dimension, une tout autre importance... Pour moi seul, j'en ai peur...
Aujourd'hui encore, je me surprends à attendre... C'est à cause de ce pouvoir de croire... que tout peut croître... Ces idées qui germent en moi... mythes ou réalités, comment savoir... ces idées en lesquels je ne peux pas ne pas croire dur comme fer, tant qu'elles n'auront pas été reconnues comme atteintes de maladies, puis arrachées et brûlées... En attendant, tant qu'un doute subsistera, aussi fragile, aussi subtil soit-il... 
je garderai précieusement, quelque part à portée de cœur, de ces graines d'espoir... 
Il y a quelque chose de miséricordieux, chez celui qui s'évertue à faire germer et croître une graine ou une idée qu'il a semé !

vendredi 4 juillet 2014

Retenues...

Il n'y a rien en arrière qui ne me donne envie de revenir... Sauf, bien sûr, ces quelques erreurs qui parfois me pèsent... Et encore, je n'en suis pas si sûre.
Non, si je devais recommencer, je crois bien que je ne changerai rien... excepté, peut-être, une bricole, une attitude... cette réserve, quelquefois.
Oui, je crois que je referai les mêmes belles choses, les mêmes conneries, mais en ne doutant pas... en lâchant tout, en osant tout, sans aucune retenue. Et en exultant !
En me fichant de cette conscience et plus encore de ce qu'en-dira-t-on ! Parce que, au final, on est seul responsable.
J'ai beau me dire ça, au point même de le ressentir profondément en moi, de toucher cette solution, la guérison, du bout des doigts, de me sentir la vivre... Et bien, chaque fois que mon attention se relâche... de nouveau... je me retiens !
Bon, j'en termine avec mon occupation alimentaire et je me tire me mettre au vert et respirer le bon air pour les deux jours qui suivent. 

mercredi 2 juillet 2014

En rogne !

J'observe... cette propension que nous avons à ne nous intéresser qu'à nous-mêmes... à n'être jamais disponible, toujours trop occupé, pour ne serait-ce que s'enquérir des autres... Excepté bien sûr, si c'est par nécessité... Prétextant alors, n'avoir pas osé le faire avant ou, bien que conscient de cet état de fait, ne pouvoir s’y résoudre, par embarras ou pour, sans doute, être atteints d'une incapacité maladive...
En réalité, on n’aime que soi ! Nos fréquentations se classent en genre et qualité d'intérêts, variant selon une sorte de roulement perpétuel où les nouveaux et les indispensables sont privilégiés, tandis que ceux dont il n'y a plus rien à tirer ou, avec qui cela devient trop compliqué, tombent en désuétude, puis sont oubliés.
Que le reproche nous soit fait et l'on s'insurge, arguant d'une véritable sollicitude... ne serait-ce, par exemple, avec ce sans-abri qui vit dans le quartier... ou cet inconnu qui semblait si désespéré l'autre fois... ou encore avec ce chien errant que l'on a nourri un jour en passant... Enfin, vis-à-vis de tout un tas d'inconnus dont on se fiche bien au fond, mais qui nous permettent de soulager notre conscience, à moindres frais et sans fâcheuses conséquences pour notre ego. C'est curieux comme il nous est plus facile d'avoir de la compassion pour des étrangers, plutôt qu'à l'encontre de nos proches. Probablement parce que ces inconnus nous habillent alors, comme nous rêvons de l'être, et que ne nous connaissons pas, ils nous voient comme on aimerait paraître…
On a beau ne se préoccuper que de soi, on aime tout de même cette idée de s'occuper des autres...
Aucune malice ici... enfin, je crois... d'ailleurs, je fais moi-même partie du lot...
Cette conscience qui nous distingue dans la nature, nous donne de ces idées... crée de drôles de sensations, de ces émotions qui par leur action modifient, l'espace d'un instant, notre chimie intime ; ce qui nous procure alors un de ces agréables sentiments de bien-être que l'on aime tant.
L'empathie, finalement, c'est un peu comme une drogue... certains en abusent, beaucoup en ont peur tandis que d'autres s'en amusent.
Pourquoi donc, je raconte de pareilles sornettes ?
Sans doute suis-je en rogne, en rogne contre certaines de ces habitudes que l’on croise de plus en plus fréquemment…

mardi 1 juillet 2014

Philosophie pratique...

Rien de neuf sous mon plafond, quant à mon tapis... je ne me rappelle plus ce que j'en ai fichu, où je l'ai mis...
Ces derniers rêves, enfin... ceux de ces vingt derniers jours... se sont envolés. Cela m'a vidé une fois de plus et, pour le moment, je ne n'en ai pas d'autres à l'horizon de mon ciel. Alors, ciel gris, temps couvert, pas d'envie.
À part ça, des emmerdements, comme tout le monde... Même dormir m'ennuie, c'est dire !
… je sais ce dont j'ai envie, je vais me mater, pour la... énième fois, mon film culte ; tout en m'enfilant un ou deux "Russes blancs" et pourquoi pas un peu d'Oaxaca... ça fait un baille que je ne m'y suis pas adonné, bien plusieurs mois...
Le Dude, c'est un autre moi, plus abouti... Y a pas à dire... je me reconnais dans ce personnage, même si je n'ai pas atteint cette perfection... mais j'y tends, j'y tends... doucement... Je ne parle pas de Dudéisme, une belle connerie ! "Institutionnaliser" cet état d'être, c'est ce qu'il y a de plus stupide... des prêtres Dudéistes ?! n'importe quoi, cela va à l'opposé du personnage.
À coup sûr, cette séance et les extra qui vont avec... vont me remettre le moral à l'endroit, et peut-être aussi la tête à l'envers... qu'importe, une fois tout groggy, je me taperai bien... une bonne secousse, toujours à la main, comme dirait le Duc et un bon gros somme, bourré de rêves simples, oniriques et surtout, génériques d'envies plus accessibles pour moi...