(journal de mes sensations)

mercredi 30 octobre 2013

Précieux moments.

Aujourd'hui, J vient dormir chez moi. Ce soir nous irons manger des sushis ou un de ces fameux hamburgers du "Camion qui fume", se sera comme elle voudra... Puis nous regarderons un de ces films que j'ai enregistré pour elle... Nous partagerons le même lit, et alors ? Ce ne sera pas la première fois et certainement pas la dernière... Demain, nous irons voir Nathalie pour qu'elle lui coupe les cheveux aux épaules ; J est d'accord avec moi que désormais ils sont trop longs... Et puis nous ferons les magasins, dans quelques jours c'est son anniversaire, alors nous choisirons ensemble un cadeau... Ensuite, avant de la raccompagner, nous irons boire un chocolat chaud ou un thé glacé selon le temps qu'il fera... Ce sera un moment dont je profiterai jusque dans ces plus infimes détails...
Parce que, sincèrement... que peut-on attendre de mieux dans la vie, que ces moments que l'on passe avec ceux qu'on aime et qui vous aiment ?

mardi 29 octobre 2013

Anniversaire...

Ce matin, c'est un grand ciel bleu que je vois de ma chambre et je dois me retenir de ne pas sortir courir. Cette tendinite ne me fait plus souffrir, mais je sens bien qu'une course suffirait pour que la douleur se réveille, pour que le mal empire. Je dois être patient.
Nous partons aujourd'hui... J'ai beau savoir que tout est recommencement, chaque départ me serre le cœur.
Pour la sixième fois, je célèbre ce jour ou plus exactement celle dont c'est le jour de naissance... J'imagine qu'en plus de ce que je ressens la concernant... son extrême sensibilité, à l'occasion de cet événement que la plupart partagent avec leurs proches, me touche tout particulièrement. C'est dommage qu'il faille ce genre de coutume pour dire à nos proches l'affection qu'on leur porte. Mais c'est mieux que rien... J'ai remarqué que l'on n’oublie jamais celui de quelqu'un qui compte vraiment pour vous ; rarement, celui d'un proche... Plus la personne vous est éloignée, moins on y pense... jusqu'à ne jamais retenir celui de tous ceux qui vous sont insignifiant.     

lundi 28 octobre 2013

Jour de vent...

Ce matin, c'est jour de grand vent... Ici, il y a souvent du vent, pour faire chanter les peupliers, les bouleaux, les chênes et les charmes. Et quand il est fort, c'est un concert extraordinaire... Fermant les yeux on pourrait se croire en pleine tempête quelque part au bord de l'océan, s'il n'y avait ces parfums puissants d'humus et de végétation. Aujourd’hui, il y a de gros nuages gris espacés les uns des autres qui filent à toute allure, dispersant au passage des traits obliques et humides qui viennent vous fouetter le visage. Les arbres s'agitent et chantent de toutes leurs feuilles... Parcourant les chemins ou les champs, on se sent, plus que jamais, vivant !     
Hier et avant-hier, nous avons fait la cueillette de champignons... Quelques heures de marche sous la pluie, avec pour résultat de quoi agrémenter une énorme omelette pour huit personnes, quoi de plus convivial ?
P, était surpris qu'un si petit pays puisse concentrer autant de nature sauvage et intacte... Nous avons passé un agréable moment à courir les paysages de mon enfance.
P est parti hier après-midi, enchanté ; j'ai reconduit I chez elle, et L est rentrée par le train en fin d'après-midi, ayant finalement décidé de ne pas aller à sa soirée de samedi et de rester avec nous... Je reste seul avec D et V. Ce matin, nous traînons chacun de notre côté, comme pour distiller ces derniers moments passés, les concentrer et les ranger à l'abri de l'oubli... Sans doute irons-nous nous promener, pour que les bourrasques de pluie et de vent nous rincent la tête et les idées...
Ce séjour, ensemble... à la campagne sera passé en coup de vent... Demain, nous repartirons... et en fin d'après-midi je serai rentré chez moi, à Paris...
Pour — qui peut le dire hormis une personne — peut-être, passer une agréable et charmante soirée de partage et célébrer ce temps qui s'enfuit...

samedi 26 octobre 2013

Brume matinale...

De la cime des arbres alentour se dégage par nappe une brume épaisse. Je vois ce spectacle de mon lit. Ce matin, je ne vais pas courir, je me suis fait une tendinite à la hanche du côté gauche... Quelle déveine ! La douleur s'est déclarée hier après-midi. J'ai massé le ligament atteint, tenté de le décoller de sa gaine, opération particulièrement douloureuse, et ce matin je souffre moins, mais je préfère renoncer à aller courir, j'essaierai demain.
D'être ainsi entouré ne me porte pas à me confier ici aussi régulièrement. La maison est pleine, ces hôtes, bruyants. Pas assez d'espace, pas assez de temps... Mais c'est agréable, c'est différent... Hier, nous avons fait le voyage jusqu'à Reims, pour y récupérer I. Je la ramènerai dimanche. Puis rentrerai sur Paris mardi... J, y a des obligations, dont je n'avais pas connaissance, mercredi matin.
P arrive ce midi, depuis que j'ai appris son arrivée, je me sens réservé... Il va arriver en trombe, avec son détecteur de métaux, sa pelle... Son manteau canadien et ses bottes de bûcheron. En conquérant... Il va vouloir faire des trous partout, fouiller tous les coins, pénétrer toutes les forêts... En acceptant qu'il vienne, j'ai pris le risque qu'il m'agace... Bien sûr, je dramatise un peu, tous mes proches ici, le connaissent, tout ira certainement pour le mieux, et comme à chaque fois, nous passerons de bons moments...
Mais ici, c'est un ensemble, fragile, auquel j'appartiens, je fais partie intégrante de cette nature autour, ainsi que du temps qui s'y écoule... Ici se crée un équilibre, délicat et précieux... Je me sentirai mieux avec quelqu'un de plus sensible, de plus attentif à ce qui l'entoure et surtout de plus disposé à ressentir ce qui ne s'explique pas forcément...
Une prochaine fois... peut-être...
J'ai beaucoup plus de choses à dire que celles que je me contente de noter aujourd'hui... mais j'attends que la brume se dissipe... Les déconvenues sont devenues trop douloureuses, particulièrement ces temps-ci...     

mercredi 23 octobre 2013

Un agréable moment et une éternelle réflexion...

Hier, nous avions convenu de nous voir avec D. Je pensais qu'elle viendrait aussi à la campagne, mais elle est invitée à passer quelques jours à Majorque. Un séjour dans une île de la méditerranée ne se refuse pas... Une exposition serait une bonne raison de passer un moment ensemble si tant est qu'il en faille une. L'actualité proposait, une exposition à thème au quai d'Orsay : "Masculin, masculin", à la connotation trop forte pour être honnête... et les fantasmes allégoriques et tellement répétitifs de Pierre et Gilles ne m'intéressent pas...
Goya à la Pinacothèque, Braque au Grand Palais et Mattew Barney à la BNF... Goya, ne me touche pas, à mes yeux, il n'est ni Rembrandt, ni Le Caravage...
Braque, entre Cézanne et Picasso, était notre premier choix, mais le mardi le Grand Palais est fermé.
Nous nous sommes entendus sur Barney... Qui, je dois le reconnaître, nous parut un peu déroutant...
Nous passâmes cependant un très agréable moment... Elle passa chez moi pour me déposer quelque chose... nous nous rendîmes à pied à la BNF en passant par la Fnac où je voulais lui acheter "Les frères Karamazov", roman essentiel pour illustrer ses études... puis, une fois la visite de l'expo terminée, nous allâmes prendre un verre avant de nous en retourner chacun chez soi. Une fois rentré, je lui envoyais un message la remerciant pour le bien qu'elle m'avait fait en venant me voir... alors que c'est moi qui devrais être supposé lui en faire... Mais de savoir que l'on a fait du bien à quelqu'un, cela n'apporte-t-il pas un peu de satisfaction, ne fait-il pas que l'on se sent déjà soi-même un peu mieux ?
J'avais prévu de ne partir à la campagne que demain soir, jeudi... J'aime rester disponible du lundi au jeudi... ouvert à toutes éventualités... Mais L devant revenir samedi pour une soirée, m'a demandé de partir ce mercredi... Elle rentrera par le train... Nous partirons donc aujourd'hui en fin d'après-midi, de toute façon rien ne me laisse sentir que quelque chose peut se passer... Il faut croire que dès lors qu'il n'y a pas un soupçon de spontanéité, un peu de débordement, même si l'on se dit trop introverti... capables de vaincre l'ego, l'embarras ou les aléas de la vie... c'est qu'il n'y a rien, du moins, pas de réelles envies... Une action supplémentaire de ma part serait maintenant assurément indélicate sinon sujette à de fallacieuses interprétations qui fausseraient probablement une éventuelle "relation". Peut-être même que j'en fais déjà trop ici ? Mais c'est, chez moi, le signe qu'il me reste encore à ce jour, une vraie spontanéité... à son égard... moi qui pourtant pense avoir si peu de constance... c'est étonnant ! La concernant, tout est étonnement, c'est peut-être là, l'origine de mon envoûtement ?
Un message de D, m'apprend que Barney est le mari de Bjork, enfin le père de son enfant... Quel étonnement !

lundi 21 octobre 2013

La faute de mes nerfs...

Depuis quelques jours, j'ai dans la tête une étrange sensation. Comme une absence concrétisée en une perception physique. Une sorte d'étourdissement très localisé... Une case vide, en dépression, qui se trouverait juste au-dessus du cervelet. Ce n'est pas douloureux, simplement étrange et donc légèrement inquiétant...
Il faudrait au moins que je me fasse faire les examens et analyses d'usages, un bilan de mon état physique... De quand datent mes derniers contrôles ? J'ai cette chance de n'être sujet à rien... rien d'autre que mes nerfs. Certains tombent malades, d'autres ont des accidents, se brisent une main lors d'une chute à vélo... ou un autre membre... Moi, je n'ai rien, il ne m'arrive rien. Rien d'autre que ces manques ordinaires dont presque tous se font une raison... moi excepté ! Ils sont chez moi un perpétuel tourment d'âme, une peine de cœur que rien n'efface, qui ne peut se guérir à l'aide d'ordonnances. J'imagine que c'est ça, cette petite dépression physiquement ressentie et localisée au cœur de ma cervelle...
À part ça ? Eh bien pour quelques jours, je n'ai plus à me lever au milieu de la nuit... je vais pouvoir stabiliser un peu mon sommeil, le rééduquer doucement à l'aide d'horaires réguliers et continus. Je pourrai me remettre au Yoga Bikram, pour l'avoir pratiqué chaque jour pendant toute une année, je sais combien cela peut faire du bien. J'ai reçu un mail de publicité avec une vidéo qui m'a vraiment fait envie. Mais... c'est inexplicablement compliqué... M'astreindre régulièrement à la course sera déjà bien.
Ne me manqueront plus que la tendresse et le désir d'un autre... Le manque est double, spirituel et physique. Pour l'affection, c'est une sensation permanente, un manque qui ne cesse jamais... Concernant l'aspect physique, c'est plus par intermittence, parfois je n'y pense pas, mais lorsque ça me prend et que ça monte... c'est cruel pour augmenter d'autant le manque d'affection... J'ai beau lutter, tenter des choses ou plus précisément y être ouvert... il y a une étape fatidique que je suis incapable de passer, une sorte de barrière invisible que je ne peux pas franchir... Et pourtant ça me travaille les nerfs et le sang... Et ça me souffle que tout ce qui est perdu ne se rattrapera pas... Une vraie torture... je ne trouve pas de solution...
Je suis fatigué, je suis las... trop de sentiments et d'envies me tourmentent, ces vacances tombent à point, je pourrai au moins ne m'obliger à rien. Vivre au jour le jour...
Trouver un autre souffle. M’efforcer de rétablir, seul, mes nerfs malades, parce qu'ils sont en train de faire un sort à mon corps et à mon âme.

dimanche 20 octobre 2013

De la nécessité du partage, de la convivialité...

Pour avoir commencé très tôt ce matin, j'ai pu rentrer à temps pour me rendre au marché... C'était bien plaisant de flâner parmi les échoppes des commerçants. Mis à part un peu de raisin et un morceau de fromage, je n'ai rien acheté, ce n'est pas que l'envie m'ait manqué, mais, tout seul... à quoi bon ! Le plaisir, ne vaut et ne prend toute sa valeur que dans le partage et la communion... dans la convivialité !
J'émerge d'une sieste profonde pleine de rêves vivants, de ces songes qui ressemblent au quotidien, avec les personnes que l'on connait, que l'on fréquente habituellement. Il ne m'en reste rien, pas même un mauvais sentiment, ce devait être tout à fait ordinaire.
Demain, dernier jour travaillé, après je suis en congé. J'avais prévu cette période avec dans l'idée une charmante excursion... mais les choses n'ont pas tourné comme je l'espérais...
Pour commencer, j'irai quelques jours à ma campagne. Pour mon grand plaisir, J s'est porté volontaire pour m'accompagner... L, traversant un moment délicat... est rentrée de Londres... elle sera là aussi ; et nous retrouverons I...
P, que j'ai vu hier soir m'a dit qu'il passerait nous rendre visite le week-end prochain, pour que nous allions chercher des champignons... Il va y avoir de l'animation... J'ai tout mon temps, pour profiter d'eux et puis retrouver ma respiration... Je ne reprends le travail que vers le 10 novembre... Dans le doute, j'avais prévu grand...
J'avais imaginé, en agréable compagnie, un moment en Italie, près de Naples... en Sicile, sinon... Ou bien à Maltes... ou encore en Crète... profiter quelques jours de l'arrière-saison au bord d'une mer désertée... Une autre fois, peut-être... Les Iles de la méditerranée, hors saison, ont ce charme suranné et languissant, qui avive mon romantisme... Mais c'est encore là une histoire de partage...

vendredi 18 octobre 2013

Amer automne.

C'était aux alentours des derniers jours du mois de juillet... J'avais pensé qu'enfin j'y étais arrivé... pardon, c'est prétentieux de dire cela de cette façon là : "qu'enfin c'était arrivé..." est plus juste, il fallait bien être deux... Et les jours qui suivirent ne m'éloignèrent pas de cette idée... Il y eut même, de douce voix une promesse, certes pas aussi formelle que ça, disons une évidence annoncée...
Août fut long... Septembre si patient, de ma considération évidemment... Comme octobre semble amer ! Je ne m'y attendais pas.
C'est ma nature, je crois, dur comme fer, que les autres sont comme moi. Alors je me précède, comme ces gamins heureux d'un rien, qui courent en hurlant au ciel leur joie tout en priant pour être à la hauteur... tout en tirant des plans sur la comète...
Et forcément, ils prennent leur plus grande gamelle... payant en sus, pour la chute, d'une bonne part d'amour propre...
Certainement que cela ne suffisait pas... Ce que je pensais, par ailleurs, stabilisé et équilibré, devait à nouveau sombrer dans sa folie persécutrice... Certes, ce coup-là je le présentais un peu, la chose étant moins cachée, la nature moins trompeuse de ce côté-là... Mais je péchais de confiance...
Et ce fut trop à la fois...
Amer automne, tout de même...
J'ai beau m’intéresser à essayer de comprendre ces choses caractérielles qui font que certains plus que d'autres perdent pied... je n'y arrive pas, j'ai le sentiment que c'est toujours moi qui en fais les frais... Ce n'est pas intentionnel me dira-t-on... Pour qui me prend-on ? Suis-je donc à ce point insignifiant ? Peut-être que je n'offre pas ce qui est important ?
Cette fois-ci, je me sens sonné... atteint plus profondément que jamais... une défense a cédé, un point névralgique a été touché... Chaos debout, déconnecté...
Je me sens soudain vulnérable, comme jamais je l'ai été... Mon psychisme jusqu'alors toujours sorti intact des tempêtes semble ne plus être aussi solide, aussi intègre... Il vacille.
C'est à croire qu'il plaît à la vie de briser les rêves de ceux qui l'élève au plus haut, tandis qu'elle câline ceux qui l'assujettissent. Que c'est bien là la nature humaine.
Bon ! Et bien quoi ? C'est entendu, ça ne passe pas... ça me reste sur le cœur... Mais il va bien falloir faire avec... Attendre voir, comme disent les vieux. Le plus difficile en fait, c'est de rester confiant, de croire encore...

jeudi 17 octobre 2013

Où va-t-on ?

Cette fois-ci, je suis sorti ! Ayant toujours en tête cette idée de m'acheter un caban... Et me sentant mieux, je me suis dit que c'était le moment. Et pourquoi ne pas innover, changer de quartier ? Les Grands Magasins, un quartier où je ne vais que très rarement, mais où je suis certain d'en trouver un qui me convienne. Le métro... Daumesnil, Opéra direct... Exploit, quand même !
Une fois sur place, une autre planète ! Un monde fou. J'arpente plusieurs rayons où je vois des gens acheter compulsivement, toutes sortes d'articles pas tous utiles... j'exagère à peine. Mais que font-ils de tout cela ? En ont-ils vraiment besoin ? Enfin je trouve ce que je cherchais... j'en essaye de différentes marques, et comme j'en avais déjà l'idée, seuls ceux de chez Armor Lux me plaisent... d'un point de vue qualité, coupe et rusticité... Je suis satisfait, c'est tout à fait ce que je voulais... mais j'en reste là !
Finalement, je n'en ai pas besoin, mon vieux manteau me suffira encore cette année. J'avais besoin de faire cette démarche... D'une part pour m'éprouver, d'autre part pour éteindre cette envie.
J'ai décidé de n'acheter que ce dont j'ai réellement besoin, et de n'être plus sujet à ces envies compulsives d'acheter.
Je m'arrête tout de même chez Éric Kayser pour me payer une de ses baguettes à la farine de sarrasin, la Paline... Par goût et surtout par souvenir...
Je décide de rentrer à pied, passe devant l'Opéra, scrute les alentours, des fois que... Puis emprunte les Grands Boulevards... je marche derrière un couple russe, très bien mis. Elle, petit gabarit, fort jolie et élégante, chaussée de Louboutin, habillée en YSL et sentant très bon... Lui, bien mis, mais d'aspect brutal, sans élégance et particulièrement laid ; la figure d'un type qui aurait pris une giclée d'acide... Tous deux, les bras chargés de paquets affichant le nom de grandes marques luxueuses... Comment peut-elle... bref, chacun fait comme il veut...
Je poursuis jusque Strasbourg Saint-Denis puis m'enfile dans la rue Saint-Denis. Le quartier n'a pas changé... mêmes boutiques, mêmes propriétaires, mêmes livreurs et toujours ces filles qui font le tapin. Je suis surpris par leur âge, leur laideur et leur physique extravagant. C'est fou comme dans ce quartier tout est systématiquement ostentatoire, jusqu'à ces prostituées... Je ne me moque pas de ces pauvres femmes, qui font leur cul-boutique comme disent les Africains ; j'imagine que si elles étaient nées plus jolies, elles seraient au bras d'un de ces moujiks parvenus, dont la tronche est ravagée par l'alcool et ces règlements de comptes à coups de calibre 12 ou au poison, qui sont propres à leurs affaires juteuses...
Enfin, à les voir là, rue Saint-Denis en plein après-midi, si franchement laides... je me dis que rien ne va plus... qui peut en vouloir ? Et payer pour... monter avec elle dans une piaule lugubre, où gît un lit sordide, où d'autres avant lui s'y sont épanchés... 
Non ! Ce ne sont plus des filles de joie, mais des femmes de peines. Quelle misère humaine !
Et tous ces gens partout qui entrent et sortent de boutiques qui se ressemblent toutes... Tous ces autres autour qui attendent on ne sait quelle occasion... Et tous ceux qui sont "hétéroclitement" motorisés et qui semblent passer leur temps à aller d'un point A, d'on ne sait où, jusqu'à un point B, qu'on ne connait pas, et vice et versa...
Toute cette multitude, cette variété, cette frénésie haletante me laissent perplexe et m’inquiète... On court vers quoi ? Et comment fait-on pour ne pas en être ? Et d'être à l'écart, sera-t-il suffisant... pour combien de temps ?
J'accélère le pas, j'ai envie de rentrer chez moi... Je n'ai rien à faire là !
Heureusement, j'ai sous mon bras une Paline, symbole pour moi de partage et de moments heureux...   

mercredi 16 octobre 2013

Présomptions.

C'était présomptueux de ma part, hier soir, que de me croire aujourd'hui l'envie de sortir. Au petit matin, je ne me sentais pas franchement mieux que la veille.
Cette envie de caban, pas si récente d'ailleurs... était un prétexte... sans doute pour la symbolique de l'objet... noblesse de la matière, couleur sombre, simple et pratique, confortable, efficace... pour affronter les tempêtes... Des critères ; auxquels si on ajoute un esthétisme original, mais discret ; me rappellent ce qu'elle aimait porter...
De toute façon, j'ai bien le temps de m'en trouver un... demain, ou un autre jour...
Ce dont je suis atteint est à l'évidence plus psychologique que viral. Je m'en suis convaincu, parce que malgré mon envie de rester couché ce matin, j'ai fait l'effort de me lever, j'ai pris un thé, puis me suis lavé (ce qui n'était pas un luxe) et habillé... S'il avait fallu que j'aille travailler, j'y serais allé...
Tout cela se passe dans ma fichue cervelle... avec sans doute par effet de conséquence, cette soudaine faiblesse et ces quelques troubles physiques, bien réels.
Sanction, peut-être, pour m'être trop exclusivement concentré, au risque d'y briser mon mental, sur un objectif, finalement, hors de ma portée.
Il y a les étoiles et ceux qui les contemplent...
Oh, ce n'est pas parce que je suis lucide que je me résous à ne plus croire... j'ai le culte du dévouement... Chevalier, bien que maudit ! Pauvre type, bien que noble de cœur et d'esprit.
Et puis... je n'ai rien d'autre !
 

mardi 15 octobre 2013

Malade...?

Dimanche, en fin d'après-midi, je suis allé faire un tour à la brocante du boulevard de Reuilly... parce qu'on ne sait jamais...
Sans rapport, s'en est suivi le soir même un incident. Afin de ne pas faire de cette ascèse suivie huit jours durant, une habitude... je décidais de me relaxer un peu plus plaisamment... S'en suivit un malaise assez important. Une forte et si soudaine anxiété que je ne puis me raisonner comme je le réussissais les quelques rares fois où cela m'avait pris auparavant. Très vite apparurent quelques troubles physiques, un voile noir intermittent, des étourdissements, des sensations d'ankyloses... qui ne faisaient qu'augmenter d'autant mon sentiment d’angoisse... J'allumais la télévision pour tenter une diversion... sans effet, me levais pour aller me rafraîchir, mais perdais plusieurs fois l'équilibre, au point qu'au retour de la salle de bain, je me cognais à l'angle de mon lit et tombais à moitié. Je suis incapable de dire ce qu'il se passa précisément, sinon que je me revois, effondré, atteint de convulsions, mais n'éprouvant aucune souffrance et devant être déconnecté de la conscience de ce qui m'arrivait, pour n'être pas du tout inquiet. Je me souviens par contre de m'être alors invectivé tout haut à me redresser et à ne pas me laisser aller... Ce qui à priori réussit puisque l'instant d'après, j'étais assis dans mon fauteuil attendant que ce mauvais moment passe. Je retournais à la salle de bain pour m'asperger d'eau le visage et la nuque, et l'air froid venant de la fenêtre ouverte me fit le plus grand bien... Combien de temps cela avait-il duré ? Je n'en sais rien, après réflexion, j'imagine à peu près une dizaine de minutes. J'en avais eu pour mon compte ! Cela fait partie du jeu... Je crois que cela m'indique à quel point tous ces derniers événements ont pu m'atteindre...
Un peu plus tard, profitant d'une détente chère payée... P m'appelle, il se trouvait à Saint-Raphaël, pour débarrasser sa maison de famille de quelques meubles et les remonter sur Paris. Il me demandait si je pouvais l'aider le lendemain dans l'après-midi, à vider le camion dès son arrivée et à l'accompagner pour le rendre au loueur. Ce que j'accepte immédiatement.
Bien que ce soit le dernier jour de travail de Louisa, la vendeuse de la boulangerie, dont j'ai une fois parlé... et que j'aurais souhaité passer la saluer et l'encourager pour l'avenir, en remerciement de ces deux trois minutes quotidiennes où elle me remontait le moral, sans le savoir, avec ses compliments...
Le lendemain, j'arrivais en même temps que P, chez lui... Sa dulcinée avait fait le voyage avec lui... au bout d'une heure et demie de déménagement, tout était en ordre, enfin façon de parler... et nous partions pour Versailles centre, rendre le camion. De retour chez P, nous prîmes ensemble un apéritif dînatoire. Après quelques verres de rosé bien frais, sa chérie se livra un peu plus que les deux fois précédentes où nous nous étions rencontrés... et je dois reconnaître que nous passâmes un agréable moment... Et que, finalement, tous les deux semblent avoir une belle intimité... quand bien même les circonstances se trouvent être un peu particulières... Tant mieux, je suis heureux pour eux.
J'ai au cours de la nuit fait d'étranges rêves, impossible à raconter tant ils me semblent n'avoir aucun sens... Ce devait être le mélange de ce film inquiétant regardé hier soir avant de m'endormir... des bois de mon enfance... de ce qui me manque... Quoi qu'il en soit, peu après 4 h du matin, j'étais réveillé, mal à l'aise, n'ayant plus envie de dormir et pas encore celle de me lever... Déjà pas très bien depuis quelques jours, était-ce le fait d'avoir déménagé ces meubles un peu lourds, d'avoir transpiré alors qu'il faisait froid... ou encore le rosé... je n'étais pas dans mon assiette. J'ai attrapé mon ordinateur et me suis cherché un caban...? Une idée qui m'est venue, d'acheter un caban en drap de laine, comme j'en portais étant enfant... Mais il faudra mieux que je me déplace... Quelle drôle d'idée tout de même !
J'ai passé ma journée couché, lisant plus de cinq heures d'affilée... Avec parfois l'envie de me lever pour aller me trouver ce caban... S'il n'y avait eu ma tête dans le miroir, je me serais certainement décidé à mettre le nez dehors, mais l'effort nécessaire pour me donner un air convenable me paraissait tellement au-dessus de mes forces... à quoi bon...
Je dois être malade ou bien terriblement démotivé...
Allez, demain j'irai voir si je ne trouve pas ce caban pour me tenir chaud cet hiver... 

dimanche 13 octobre 2013

Quel étonnement !

Dernière matinée avant un repos mérité...
Cette solitude me facilite l'ascèse et c'est heureux parce que ces matins commencent trop tôt et les abus contribuent à un plus grand épuisement... Par contre, c'est moins drôle !
Avec ce froid subit, j'ai pris l'habitude de ne pas traîner le soir... Une soupe miso — je ne sais pas pourquoi, mais il y a quelque chose de réconfortant dans cette soupe Japonaise —, quelques crudités et, après ma toilette, je me glisse douillettement sous la couette avec un bon bouquin...
Durant quelques minutes, je profite en m'étirant langoureusement, les yeux fermés, de ce frissonnement d'aise qui alors me saisit. Frissonnement d'autant plus intense — en rien égal cependant, à celui que je ressentais lorsqu’à mes côtés, se trouvait, nu, détendu et s'étirant tendrement, un être très aimé... — que dehors, les commerçants n'étant pas encore fermés, l'agitation de la rue monte jusqu'à moi, conférant à ma situation un peu plus de plaisir... Et après quelques pages d'une plaisante lecture, c'est apaisé, que je m'endors...
J'ai toujours entendu dire que les heures de sommeil avant minuit comptent double.
Bon, cela ne fonctionne pas à tous les coups... parfois, l'anxiété l'emporte... mais cette semaine, sans l'aide d'aucun expédient de quelques sortes que ce soit, j'ai réussi à ne pas me laisser emporter par mes inquiétudes.
Peut-être me suis-je convaincu que, finalement, les faits sont ce qu'ils sont... et qu'il me faut bien accepter ma faillite à faire changer d'attitude ces personnes qui, vraisemblablement, ne souhaitent pas être en ma compagnie... D'avoir essayé — c'est une litote... et, certes, on n'en fait jamais assez — me réconforte un peu. Moi qui, maladivement, me sens toujours un peu coupable, forcément responsable... je prends, contre toute attente, un peu de distance... J'en suis infiniment malheureux — ciel ! comme là aussi, c'est une litote... — mais sincèrement, j'ai fait du mieux que je pouvais, avec, toujours en tête, la nécessité d'une délicatesse, d'une élégance... celle de n'exercer aucune pression sur l'autre, de le laisser libre de choisir de m'écouter, de me lire... ou de m'ignorer.
Je crois pouvoir dire que je n'ai pas de regret quant à mon comportement tout au long de ces dernières années.
Et, à ma grande surprise, de constater cet état aussi librement... et plus particulièrement, de l'accepter... me laisse ouvert à tout ce qui pourrait se présenter ! Moi qui penser, qu'accepter revenait à en finir définitivement, à rejeter, effacer une aberration de ma mémoire, de mes espoirs... 
Quel étonnement !
... Let's Go Out Tonight...

samedi 12 octobre 2013

Astrologie et sensibilité.

— Quel genre d'homme es-tu donc ? Tu t'emportes et tu tombes... Inconstant, tantôt tu rayonnes, tantôt tu sombres. Tu sembles toujours visiter d'autres mondes...
— C'est qu'il me manque une cavalière, de caractère, qui sache m'emmener où je veux aller. Habile à me guider, en me laissant penser que c'est moi qui décide. Une écuyère plus intelligente que moi... sachant me pousser de l'avant, et surtout enhardir mes talents...
Livré à moi-même, j'ai tendance à m'égarer. Trop instinctif, trop fougueux, trop sensuel, trop émotif... trop curieux... toujours entre deux mondes... avec une sorte de folie que l'on sent tout juste contenue, un arrière-goût d'incertitude, une trop grande liberté d'âme... Je suis un équidé, tantôt cheval, tantôt âne !
Mon caractère manque un peu de souplesse, je n'aime pas ce qui est tordu. Manquant d'à-propos et d'opportunisme, je rate bien des occasions, mais je suis droit, solide et fiable.
Par instinct, je devine et vais vers les Balances, les Scorpions ou les miens... Je ne me rappelle pas avoir connu, intimement et suffisamment longtemps, d'autres signes...
De l'autre côté du monde, dans l'Empire du Milieu, je suis Rat et m'entends bien avec le Dragon, le Singe, le Bœuf, le Cochon et les miens...

Au Pays du Soleil Levant, je suis Arbre, mes chiffres sont le 4 et le 8...
Pour les Mayas, je suis Yaxk'in, celui qui a le don de guérir ceux qui l'entourent, mais dont la contre partie de ce pouvoir est d'être sujet aux doutes...
Partout dans le monde, quelles que soient les croyances et les symboles, je suis toujours étonné de trouver dans celui qui me correspond, des traits, même les plus étranges, qu'intimement je sais posséder, ou qui sont reconnus par d'autres comme me caractérisant.
Non ! Malgré les apparences, je ne suis pas du genre à lire mon horoscope, me faire tirer les cartes ou prédire l'avenir... Cela irait à l'encontre de mon libre arbitre et je crains trop ces charlatans qui sont légion dans cette... profession, qui ne devrait pas en être une...

Mais je crois à l'influence des astres, des saisons, du moment et des rencontres, sur notre psyché.
J'ai eu plusieurs occasions de constater ce que j'avance concernant ceux de mon sang, ceux que j'ai laissés m'approcher et à fortiori, de moi-même. C'est un peu comme si nous appartenions à de grandes familles de caractères ou plus exactement de sensibilités. Et se croiser suffit à se reconnaître... enfin, pour moi c'est presque toujours comme ça. Ce qui, il faut bien le reconnaître, raréfie les occasions... Bien sûr, il y en a, plus chanceux ou moins regardant, pour qui tout est bon... enfin, sur le moment...
  

vendredi 11 octobre 2013

Au jour le jour

Une citation... encore ! Serait-ce le signe d'une lassitude ? Mais elle me va tellement bien...
"Quand on a été bien tourmenté, bien fatigué par sa propre sensibilité, on s'aperçoit qu'il faut vivre au jour le jour, oublier beaucoup, enfin, éponger la vie à mesure qu'elle s'écoule." Chamfort.
Il fait froid et humide. Pas de course aujourd'hui... mais un tour à pied, rue du Faubourg Saint Antoine... Chez ma coiffeuse pour un rafraîchissement, et quelques courses, de ces bricoles que je ne trouve que dans ce coin, comme ces noix de cajou bio au curry. Bio, qu'est-ce qui les différencie des autres ? Bref, le léger parfum de curry s'accorde avec délice au goût spécifique de cette noix qui m'évoque, en partie, un... Chez le fleuriste, cette table carrée alors convoitée à deux est toujours là, sourire et salut du patron à mon passage... j'étais bon client...
Une bonne heure de marche à bon rythme, du monde autour à observer, le sourire et la conversation spirituelle de Nathalie, elle a cette ouverture d'esprit à la métaphysique qui naturellement nous a rapproché...
Une nouvelle tête et quelques friandises à déguster une fois rentré... C'est toujours ça. Prendre en considération ces petites choses de la vie, vivre au jour le jour... s'ouvrir... à ce qui forcément va suivre...

jeudi 10 octobre 2013

Libre morale.

Parfois, je me dis que mon caractère n'a pas les moyens d'une telle morale. Une morale toute personnelle qui me vient de je ne sais où. Par morale toute personnelle, j'entends qu'elle est le fruit d'aucun dogme religieux, philosophique ou social. Je ne nie pas leur influence... ce serait prétentieux, mais j'en rejette toutes les interdictions réactionnaires, ambiguës ou corporatives... et ne m'en tiens qu'à la conscience aiguë que j'ai de l'autre et de moi. Je pense que tout est concevable, potentiellement acceptable, dès lors que l'on communique et que l'on s'entend, s'accordant ou pas.
Sans savoir pourquoi, j'ai la conviction que l'immoralité ne peut être inconsciente... Cependant une chose m'effraie, c'est qu'en tant que victime du manque de moralité d'un autre, mon caractère me pousse à ce dont ma conscience s'indigne. Et qu'il me faut âprement batailler pour ne pas céder. Peut-être devrais-je faire preuve de plus de caractère et d'une conscience plus légère, d'une morale plus douteuse ?  
"Jouis et fait jouir sans faire de mal à toi et à personne, voilà, je crois, toute la morale." Chamfort.  

mercredi 9 octobre 2013

De l'importance de nommer...

Flûte ! Voilà qu'il pleut. J'étais pourtant bien décidé à aller courir, une fois rentré. Mon enthousiasme ne va pas jusqu'à courir sous la pluie à Paris. À ma campagne, passe encore, c'est même agréable s'il ne fait pas trop froid. Mais ici dans cette pollution, sans parler de la saleté des trottoirs et de la boue autour du lac... pas question ! De plus, le dernier "Vingt kilomètres de Paris" m'a laissé un cuisant souvenir, huit mois durant...
Arrivé chez moi, environ vingt-cinq kilomètres plus au sud, je constatais qu'il ne pleuvait pas... encore. Sans plus attendre, je me suis changé et y suis allé. Vingt minutes plus tard, un peu de bruine, puis soudain une bonne averse, j'étais trempé. Au point d'écourté ma sortie pour ne pas prendre froid. Je suis rentré dégoulinant, mais tout de même satisfait.
En fait, cela ne s'est pas joué uniquement grâce à ma volonté, j'avais en tête toute autre chose, apparue sans que je m'en rende compte, comme une terrible évidence. Je pensais à toute cette affection qui m'avait été offerte... à quel point elle n'avait en fait été qu'illusion... toute cette affection que j'avais prise pour réelle... Bien sûr, ce n'est pas une révélation inattendue, j'ai toujours eu cette intuition... une fois en dehors du feu de l'action... mais je ne tenais pas à la prendre en considération et était donc incapable de la nommer avec les mots qui convenaient, ou m'y refusais. Il faut dire que j'allais même jusqu'à, non pas nier mais rejeter, effacer de ma conscience de flagrantes évidences...
Tout cela, je le savais déjà... mais c'est de tout à coup le nommer qui m'a bousculé... illusion d'affection... Un placebo, alors que chez moi, la carence était, est bien réelle et évidente... 
... J'avais besoin de me faire un peu mal physiquement pour me tranquilliser.

mardi 8 octobre 2013

Connections dénaturées...

Aucune envie de me lever ce matin. Réveillé à sept heures trente, je traînais de demi-heure en demi-heure qui, une fois passée, paraissait n'avoir duré qu'une minute ou deux. J'étais pourtant décidé à sortir courir, mais quelque chose d'infime me manquait, l'éclat qui précède l'impulsion... À neuf heures trente, il était trop tard pour y aller, je devais retrouver L dans le quartier vers midi. Si je n'avais pas eu ce rendez-vous, je serais sans doute resté couché toute la journée.
La rejoindre puis l'emmener déjeuner à Bercy, à pied et enfin revenir chez moi m'a vidé du peu de volonté dont je disposais... Quand bien même cette entrevue m'avait procurée le plus grand plaisir... Une fois rentré, je pensais éviter de perdre mon temps en lisant, mais j'étais incapable de lire sans perdre le fil, je me suis donc couché. J'ai somnolé entre rêve et réalité, une bonne heure. Je me sentais tellement las... comme anéanti, au point que l'idée même de me redresser, m'y faisait renoncer. Je restais là allongé, bras et jambes en croix, à regarder le plafond. À n'être rien... 
Étrangement, j'avais la conviction que mon corps disposait des ressources nécessaires pour mener une activité normale, c'était mon esprit qui se refusait à tout compromis. Quelque chose se passait dans ma tête qui engluait mon corps sur mon lit. Je n'éprouvais le besoin de rien, aucune envie ; j'avais la sensation d'être prisonnier d'un corps soudainement devenu flasque, que je n'arrivait pas plus à tendre qu'à bouger.
J'avais pourtant conscience que l'effort mental à produire était des plus facile... Une petite impulsion et tout repartirait... J'étais persuadé de pouvoir même aller courir... Mais quelque chose me soufflait : à quoi bon... Et ces trois mots suffisaient à m'en rendre incapable.
Je ne suis pas malade, ni particulièrement affaibli. C'est juste que déconnecté de mon âme, mon esprit, habituellement subordonné à celle-ci, ne sait plus quoi penser, quoi faire...
Tous ces derniers événements et non-événements ont, j'imagine, fini par dénaturer, vicier ou corrompre toutes ces connexions qui unissent mon corps, mon esprit et mon âme...
Mais tout va bien... je ne suis pas inquiet pour demain, je sais que je réussirai à me lever, puisqu'il me faudra aller travailler.

lundi 7 octobre 2013

Processus enrayé...

Morne lundi, sans plus d'intérêts que ce dimanche passé.
Ma seule sortie d'hier, une heure de course matinale autour du lac. Pour le reste, j'ai espéré, c'est inné chez moi, lu, relu et mangé... Aujourd'hui, bien qu'il soit encore tôt dans l'après-midi, je n'ai fait que lire et un peu manger ; je n'ai même pas espéré... ce qui, maintenant que je le constate, me surprend.
Il faudrait que quelque chose arrive !
Dans la mesure du possible, un événement heureux plutôt que dramatique... On peut rêver ! C'est permis et c'est, paraît-il, nécessaire pour commencer...
Bon... Il me semble que cela fait un moment que j'ai commencé... Il serait peut-être temps de passer à l'étape suivante ?
Un coup de pouce, un peu de chance, au moment opportun pour pallier la lourdeur de mes handicaps... et je me ferai un plaisir de finir le travail.
... Je manque cruellement de motivations ! Ça se sent bien... Deux, trois bricoles me prennent la tête, et je crois qu'elles m'empêchent d’accéder à mes émotions... qu'elles enrayent le processus.

dimanche 6 octobre 2013

Un orang-outan et un bonobo perdus dans la brume.

Hier soir, devait être une tout autre soirée... Une déconvenue supplémentaire qui finalement ne tourna pas si mal.
Alors que je me résignais à passer cette soirée à ruminer sur les causes de tant de choses, P me proposa d'aller voir ce que la Nuit Blanche avait à nous proposer...
Cela commença plutôt mal. Arrivés place Daumesnil, nous fûmes percutés sur le côté gauche... j'ai cru la dernière heure de la conductrice responsable, arrivée... Mais ce n'est pas ce qui se produisit ; P se montra même courtois... La soirée ne semblait pas fichue, même s'il y eut quelques longueurs, principalement dues au fait que P était le seul à avoir un constat amiable, mais en allemand ! Et comme ni cette femme ni nous ne parlions la langue de Goethe, cela prit un peu de temps...
L'allure ainsi relookée de sa fierté motorisée, et son apparent détachement me laissèrent d'abord perplexe puis propice à l'humour... Je lui fis remarqué en partant que dorénavant sa superbe battait de l'aile... puis que si jusqu'à présent il y avait un saisissant contraste entre sa monture rutilante et son aspect plus proche de don Quichotte que de James Bond, maintenant ils s'accordaient mieux... il pourrait même lui donner un nom, comme Rossinante ! Bref, ce qui aurait dû être un drame tourna en franche rigolade... Comme quoi, tout peut arriver, y compris l'improbable. 
Mis en appétit par cet événement, nous décidâmes de commencer par aller nous restaurer... Le bistrot "Les Philosophes" semblait tout indiqué. De plus, je voulais aller voir ces fameuses Aurores boréales promises par l'Institut suédois... Puis ces sculptures de brume de Fujiko Nakaya, à République. Plutôt classique dans ses préférences, P fut assez surpris des miennes... mais n'ayant rien préparé de son côté et étant incapable de faire fonctionner son iPhone pour trouver autre chose, il se relia à mes choix sans discuter. Une fois, ce qui était avant une belle voiture, stationnée du côté de Saint Paul, nous pourrions tout faire à pied...
Enfin installés, et après avoir pris commande, nous nous adonnions à notre passe-temps favori, observer les gens autour... Je ne sais plus pour quelle raison, mais nous n'avons fait que remarquer ces couples qui sortent ensemble, mais se font la tête toute la soirée... Deux ou trois, rien qu'ici ! Non sans esprit, nous avons tenté par nos pitreries de leur faire remarquer comme leur attitude était une perte de temps... Mais lorsque l'on a tourné son nez, au point de se rendre aux yeux de tous, aussi ridicule... il est bien difficile de s'ouvrir à nouveau... Ah ! Quand l'alter et l’ego se confrontent...
De notre côté, le Cahors aidant, nous avons bien rigolé...
L'Institut suédois est un endroit charmant, mais je m'attendais à autre chose, question aurores boréales... Il y avait bien cette sculptrice sur glace, plutôt sculpturale et d'un tempérament, a priori, tout à fait opposé à ces œuvres... Mais nous n'avons pas traîné.
À République, l'ambiance était plus... comment dire... "Manie-festive"! Une liberté que je m'accorde... je n'ai pas trouvé d'autres mots, pour exprimer mon sentiment. C'est sans doute historique... et le monument de la République était, comme lors des grandes contestations populaires, pris d’assaut... C'était à celui ou celle qui s’assiérait le plus haut... Il y avait bien de la brume, de ces brumes à la densité changeante ; tantôt en cascades, tantôt en nappes... Tantôt légères, tantôt profondes...
De masquer la définition des contours, de rendre l'ensemble un peu flou et changeant, cela fait naître en chacun de nous, selon notre perception, des sensations poétiques et uniques... J'ai bien aimé, même si autour l'ivresse collective semblait largement l'emporter sur la liesse...
Une chose tout de même, je n'avais jamais vu autant de personnes de tous âges et de tous sexes... tenant chacun à la main une bouteille de vin et la sirotant tranquillement... Voilà qui nous faisait passer, P et moi, avec notre bouteille pour deux, prise à table afin d'accompagner notre confit maison, pour de petits joueurs...
Allez, je me livre un peu plus aujourd'hui, en exposant ci-dessous deux bonobos dans la brume... Ah non, P est roux... Alors, un orang-outan et un bonobo perdus dans la brume. J'aurais pu choisir gorille, mais ce que j'aime chez les bonobos c'est cette façon qu'ils ont de tout régler par le sexe... 


  

samedi 5 octobre 2013

Curieux détachement.

Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, c'est plutôt que je n'y accède pas. Je me sens dans une sorte de douce apathie, détaché et contemplatif de ma condition et de ce qui se présente à moi, sans qu'aucun jugement ne me vienne... Comme étant parvenu à ce stade au-delà de l'à quoi bon, le je-m'en-foutisme !
Déconnecté de toutes mes émotions latentes, ne ressentant rien d'autre que celles que m'offre mon corps... je me sens comme une plante doit se sentir. Ce n'est pas si désagréable que ça de n'être plus sujet à ces sentiments de déception, de satisfaction... Involontaire, c'est du moins ce qu'il me semble, cela ne peut être tout à fait du renoncement, mais ça y ressemble... Un avant-goût du nirvana ?
Hier soir, P est passé... Nous ne nous étions pas vus depuis plusieurs semaines, en partie par ma faute, pour ne plus vouloir consentir ou céder aux volontés de ceux qui ne cèdent jamais aux miennes... et ce, moins par ego que par fatigue, au regard de mon emploi du temps et de mes horaires...
Affable, il m'a beaucoup parlé de lui... puis il s'est enquis de mes soucis, mais comme à son habitude, n'a pas cessé de m'interrompre, pour des broutilles, la plupart du temps hors sujet... jusqu'à ce que j'abandonne, perdu et surtout las... et qu'il se remette à parler de lui...
D'esprit vif, il s'est toujours vanté de tout comprendre avant même que l'explication soit terminée... et je dois reconnaître qu'il m'est arrivé de le constater. Mais aussi intelligent soit-il, ce qu'il semble n'avoir toujours pas entendu c'est que, plus que d'être compris, c'est d'être écouté qui importe... Je n'attends de lui, pas plus de conseils que d'avis sur ce que je devrais faire ou penser... mais juste un peu d'attention.
Quoi qu'il en soit, ce soir-là, dans cet état que je viens d'exposer, je n'attendais rien, pas même d'être écouté... et tout m'était parfaitement égal.
La soirée me fut donc agréable, ne serait-ce que pour m'avoir changé de mon ordinaire...
Jusqu'à présent, je tiens ce rythme de course d'un jour sur deux, ce n'est là qu'une constatation, pas une satisfaction... Et il me semble que la conséquence la plus significative à ce jour, est qu'une fois assis à mon bureau, au bout d'une heure ou deux, je dois desserrer mes lacets parce que mes pieds ont tendance à gonfler...
Ce détachement de tout... comme c'est reposant ! C'est curieux... serait-ce le début du vieillissement ?
Pff... et après ?

mercredi 2 octobre 2013

Le trouble de Phèdre...

D'humeur lunatique aujourd'hui. Je passe, au gré de mes pensées, d'une sorte de béatitude contemplative à une colère contenue...
Aucune amélioration de mon ordinaire, même infime, à révéler. Mis à part dans le cadre de mon travail et au cours de ce week-end à la campagne, je n'ai vu, ni parlé à personne depuis début septembre... Force m'est de constater que ma vie sociale est une catastrophe... Et plutôt que de me dire qu'il est temps de faire des efforts, pour m'en construire une nouvelle et faire des rencontres... je pense : à quoi bon ! Et argumente en avançant d'une part, mon peu de patience et d'autre part, l'aversion récente que j'ai pour les mièvreries de la séduction, tout ce boniment sur qui l'on est, ce que l'on fait et ce à quoi l'on aspire... Je ne trouve rien dont je puisse me vanter... et par expérience, considère avec suspicion ce dont les autres se vantent...
Écrire ici me rend de moins en moins causant, je ne me sens rien d'autre à dire que ce que j'y note, si ce ne sont peut-être mes soudaines colères ; ce que je me suis interdit de faire, sur l'instant...
La colère n'est ni bonne à dire ni bonne à écrire ! Excepté pour celui qui la porte. Pour l'avoir avouée ici, une fois amoindrie et en l'arrangeant par soucis de blesser le moins possible... je reconnais m'en être sur le coup comme senti soulagé... mais en avoir ensuite eu des remords.
J'attends donc qu'elle s'éteigne... pour un jour, peut-être, dénoncer ici, ou bien ailleurs, tout ce qui m'a si mal disposé ces dernières années... Voilà ! je m'emporte... c'est sans doute qu'il y a beaucoup à dire sur les raisons de mon mal et que c'est là, un aveu difficile et douloureux. Quelque chose qui parfois m'envahit jusqu'à me mettre dans cet état de langueur morbide... À l'image de Phèdre :
Que ces vains ornements, que ces voiles me pèsent !
Quelle importune main, en formant tous ces nœuds,
A pris soin sur mon front d'assembler mes cheveux ?
Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire.

Acte I Scène III de Phèdre. Racine.

mardi 1 octobre 2013

Habité et hanté.

J'avais pensé à autre chose... à une autre suite... Puis, ébranlé... je me suis dit, une fois encore, que je pourrai m'en passer... que finalement ses lâchetés, m'aideraient à oublier... Que toute cette histoire disparaîtra de ma mémoire, et qu'il n'y a même pas de quoi en faire une histoire... Que... que j'étouffe d'une envie violente de hurler... de tout renverser, de tout briser et de m'enfuir... Un seul cri jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce que tout soit sorti... un cri comme on vomi lorsque l'on n'a plus rien à rendre... Pour constater après cet apocalyptique hoquet ; qu'il ne reste plus en moi, qu'elle, installée au cœur, redéfinissant ma base...
Malgré tout ce qu'elle m'a fait ou pas fait... je suis incapable de l'oublier, incapable de ne plus l'aimer, incapable de ne plus croire à cette histoire, qu'elle finira par me faire ce bien qui me manque si cruellement.
Et bien qu'elle soit la témoin privilégiée de ce que je ressens, que cela ne semble pas l'interpeller plus que ça... Que je pourrais objectivement en déduire le peu de considération qu'elle a pour moi... Tout cela semble ne rien modifier de la vision que j'ai d'elle. Comment est-ce possible ? Comment en suis-je arrivé là ? 
Je me sens parfois comme n'étant que le théâtre d'un incessant conflit interne qui, jusqu'à présent, a toujours penché du bon côté de mes sentiments. Aujourd'hui encore, écrivant cela, je ne peux m'empêcher d'apercevoir son doux visage, celui qui pénétrait mon âme, celui qui n'apparaissait que lorsqu'elle été atteinte, déstabilisée... en quête de chaleur, de douceurs ; celui qui transparaissait lorsqu'elle dormait, apaisée... C'est sans doute ce qui m'empêche d'être plus amer et me pousse à reprendre toutes mes phrases... C'est cette douce partie d'elle, qui m'habite... l'autre, chaotique, me hante. Et je réagis en fonction de celle qui pousse le plus fort...

... C'est sans doute dû à cette dichotomie qu'il y a entre mon cœur et ma raison.