(journal de mes sensations)

vendredi 31 décembre 2010

Si tu décides de ne pas revenir

Je ne serai ni ton ami ici, ni celui de l'autre côté du Monde.
Parce que celui que je suis veut s'inscrire dans ton âme comme dans ta chair.
Je ne serai plus que celui à qui tu n'as offert ni chaussures, ni manteau...
Parce que celui que je suis ne t'a jamais fait sentir ce froid qui l'envahit dès que tu t'en vas.
De si loin, entourée d'autres, quand parfois tu penseras à moi.
Mon corps te semblera alors, tantôt plus petit, tantôt plus grand, jamais plus comme il est. Tes bras en faisaient-ils le tour, ta tête s'appuyait-elle avec naturel sur son épaule ?
Mon cœur, ne sera plus qu'une petite douleur qui, inexorablement disparaît, et ce malgré tes éventuels efforts pour tenter de l'entendre encore.
Et même si je garde en moi tant d'éclats de toi, ils ne te suffiront pas, tu ne retrouveras ni mes mots, ni mes cendres.
Si tu décides de ne pas revenir.

jeudi 30 décembre 2010

Envie

Toi, si belle et si lumineuse, mes jambes, mes bras seront toujours là pour t'emporter.
Mon cœur est si gros qu'il peut battre pour deux...
Je peux rester à ton chevet, te veiller, des jours entiers. Te nourrir, te masser, te laver, te dorloter.
Je peux t'aimer, jour et nuit, sans jamais me lasser. J'ai tellement envie de toi...
Bâtissons de belles choses ensemble.

mercredi 29 décembre 2010

Courir et réfléchir

"Ce que tu ressens, ce sur quoi tu réfléchis, essaie de le transcrire tel quel, honnêtement, directement, dans ton propre style. Et tu n'as rien d'autre à faire qu'à t'y mettre." Haruki Murakami.
Lorsque je prends une décision, je m'y tiens. Ce matin malgré une nuit interrompue entre trois heures et sept heures du matin, je suis allé faire mon jogging. À jeun, c'est un principe chez moi.
Lorsque j'ai commencé à courir, il y a maintenant cinq ans, je ne pouvais pas me passer de musique, j'avais enregistré une compilation personnelle, choisissant avec précision les titres en fonction de leur rythme afin d'accompagner idéalement ma sortie quotidienne, d'une bonne heure. 
J'ai perdu cette habitude depuis que je l'ai rencontrée. Je cours sans musique. Elle est ma musique ! Courir, c'est réfléchir, penser. Durant une heure de course, elle est ma préoccupation pendant, au moins cinquante minutes, c'est vous dire sur un marathon.
Les quinze premières minutes de course sont pour moi les plus dures. Je suis encore froid, et surtout je n'ai pas encore trouvé le bon souffle. Mes pensées à ce moment sont, elles aussi, souvent pénibles. Émergent mes doutes, mes incompréhensions, tant de questions, mes mauvaises sensations et surtout mon manque, tellement douloureux, d'elle. J'avoue, c'est un moment difficile. Entre quinze et vingt minutes, il y a comme une absence, sans doute l'esprit et le corps se concentrent et s'accordent afin d'adapter le souffle au rythme, les efforts à l'environnement... Dès la vingtième minute de jogging, j'oublie mon souffle, mes articulations et mes muscles, j'ai la sensation de pouvoir rester ainsi des heures durant, je m'ouvre à l'extérieur. C'est alors que mon esprit libéré, réorganise mes pensées. Mon désir pour cette femme est aussi fort que mon amour, dans l'idéale, qui se produit de temps en temps, jamais assez souvent, les deux sont combinés, et là, quelle magie ! Mes premières pensées sont toujours en rapport avec mon désir. Le corps n'étant pas encore sur la réserve demande moins d'effort à l'esprit. Il faut cependant que je sois vigilant à ne pas aller trop loin, ma tenue n'autorise pas franchement un état congestif explicitement localisé ! Mais j'y arrive et c'est toujours plaisant. J'aime à me rappeler certains moments d'intimité, certains gestes, nos étreintes, les positions, toutes sortes de détails qui sont pour moi de vrais trésors. J'aime aussi imaginer quelques nouveautés, tant géographiques, qu’acrobatiques, qu'exotiques... Toutes sortes de belles surprises, d’émancipations du plaisir et de tous les sens... Oser quelques belles outrances sans pour autant lui manquer de respect. Parti, avec fougue dans la réflexion de ces possibles plaisirs, magnifiquement colorés de ceux déjà vécus ; mes sensations passées se faisant plus précises, combinées avec un début de tension musculaire, me font relâcher tout contrôle et je sens rapidement qu'il est temps de changer de thème pour éviter tout embarras... Évidemment, je ne suis pas un ordinateur et passer du désir à d'autres sentiments ne se fait pas en un clic. Je cours déjà depuis quarante-cinq minutes, à peu près, les jambes deviennent un peu plus lourdes, le souffle tient encore bon, mais demande un peu plus de concentration, les battements de cœur ayant un peu accéléré, en raison de l'effort et, de mes pensés... C'est à ce moment que l'émotion me gagne et m'envahit... je repense à certaines courses importantes pour moi où j'aurais aimé qu'elle soit là. Je pense à ma capacité de tout supporté et aussi à la meilleur façon de l'améliorer, je pense à mes faiblesses qui, je l'espère ne la blesse pas, je pense à elle avec le cœur qui cogne, les larmes qui montent. Je voudrais avoir le pouvoir de lui prendre toutes ses peines, ses angoisses, tous ce qui l'enchaîne, je voudrais la libérer... Qu'elle puisse me voir. Alors immanquablement, j'efface d'un geste les pensées des quinze premières minutes et puise en moi tout le courage, toute l'abnégation nécessaire à l'aimer, la chérir et, à la protéger du mieux possible. Elle est l'épargne de tout mon amour, tout mon désir et toute ma tendresse... les intérêts, s'il devait y en avoir, me seront versés en amour et en désir, en envies.
J'arrive chez moi en sueur et parfois en larmes, j'ai rechargé mes batteries, fais le plein d'émotions, fatigué mais plus disposé que jamais à l'aimer.
Courir, réfléchir, n'apporte aucune réponse à mes angoisses, mais invariablement me confirme la justesse de mon attitude, de ma persévérance. Cet amour est en accord avec ce que je suis vraiment, comme la course est en accord avec mon corps.

mardi 28 décembre 2010

Sixième sens

Aujourd'hui, c'est un de ces jours que je déteste. Un sentiment étrange, quelque chose ne semble pas être en harmonie... Une sensation psychologiquement et physiquement douloureuse... Un sentiment de solitude, d'immense solitude, m'envahit, c'est un jour de froid cruel. Ces jours m'épuisent, ils sont ma Némésis, je suis incapable, sans rapport au réel, d'en définir la cause, peur ou folie personnelle, ou bien sombres intuitions divinatoires. Cela ne concerne en générale que ceux que j'aime et moi ! J'imagine qu'un manque de sentiments ou une incapacité à comprendre ceux qui m'étaient offerts, durant mon enfance, m'a fait développer une ultra-sensibilité, capable de ressentir même à distance les êtres que j'aime, sans doute, à l'origine, pour me rapprocher d'eux et réclamer ce petit peu de chaleur qui me manquait. Il y a quelque chose d'animal, de primaire, dans ce comportement. Mon chien agit de même, il sait même prédire l'arrivée imminente de ses maîtres... Il n'y a rien de ridicule dans mon sentiment, dans ce sixième sens, développé pour survivre. J'ai seulement et toujours peur qu'il brouille mes autres émotions, qu'il froisse les êtres aimés par le comportement qu'il induit parfois chez moi... C'est là, sans doute, mon talon d'Achille.    

A l'aube d'une renaissance

Envahi par d'incessantes déferlantes d'émotions, je me sens le double de ce que je suis, il faut que je sorte. À la limite de perdre tout contrôle, je suis sur le point d’exploser. Jamais je n'ai désiré avec autant de volonté, jamais je n'ai été si près de ma réalité. Tout en moi ne me semble que chaos, quelque chose semble naître, se concentrer en un seul geste, inéluctable, pure. Je ne suis plus fait de chair et de sang, mais de roches et de lave. Je veux de la fusion ! Toutes mes errances semblent enfin s'accorder en un même et unique sens. 
Et, à l'aube de cette nouvelle existence, je ne vois qu'elle ! 

Faiblesse matinale

Ces mots écrits chaque jour sont un exercice d'écriture mais aussi un exercice de vérité. J'essaye du mieux possible de dire ce que je ressens. Je ne cherche ni à embellir ni à cacher ma réalité. En quelque sorte j'expose mes joies, mes tourments et surtout leur enchaînement. On pourrait y déceler un déséquilibre ou tout autres tares psychologiques, c'est un risque, mais qu'importe, vous êtes tous comme moi. 
J'écris ma réalité du moment, ce que je vis à l'intérieur, mon humeur. Je le fais avec tout mon cœur, tout entier. Tantôt avec le désespoir de ceux qui semblent condamnés à n'être jamais ce qu'ils souhaiteraient, malgré leurs efforts, malgré tout leur courage. Tantôt avec la conviction que rien n'est inaccessible dès lors qu'on le désire vraiment ! 
Je n'ai jamais eu d'ailes, je les ai rêvées ! Mais parfois, je les rêve si fort qu'elles existent et que personne ne pourrait me convaincre du contraire. 
Ce matin pour des raisons stupides ou pour trop de sensibilité face à des démons revenants, des chimères d'avant... je me sens triste, le poids de cette nuit passée m'écrase, alors je puise au plus profond de moi, ces mots :
Rien n'est écrit, tout s'écrit mot après mot. Ce qu'il faut faire c'est y croire, le rêver aussi !
Voilà ma ligne de conduite, ma stratégie de bataille pour lutter contre ma médiocrité.
Sur ces mots d'une profondeur abyssal, je vais me laver et déjeuner. Je me suis levé tard de n'avoir pas dormi.
Et d'autres mots poussent...

lundi 27 décembre 2010

Pomme et Ricotta

Elle m'a donné une pomme, belle, rouge et jaune, semblant croquante, acidulée et sucrée. Elle m'a dit, comme on dit un secret, de la manger avec la Ricotta qu'elle avait laissée chez moi... Que c'est ce qu'elle faisait lorsqu'elle était enfant... 
Je fais toujours ce qu'elle me demande ! 
J'ai découpé la pomme en petites tranches, ayant pris soin de l'éplucher. Une petite cuillère de fromage sur une tranche de pomme et je dégustais... 
Quelle évidence ! Je sais ce qu'elle aime maintenant. Jamais plus je ne me tromperai. Ce goût, c'est un voile de soie pure... C'est le goût de sa langue qui fond dans ma bouche, c'est le goût de sa cyprine au faîte de son désir.
C'est la signification gustative ou en langage papille du mot délicatesse. C'est toute la douceur qu'elle appelle. 
Les correspondances entre les sens, cher à Baudelaire, prennent avec elle une puissance étonnante, enrichissante, créative... 
D'un geste, elle me l'a fait sentir et je vis l'espace d'une seconde sa sensation d'enfance... 
En m'abreuvant d'elle avec tous mes sens, j'aime à imaginer que je pourrai enfin lire son âme.  

Avec elle, rien n'est impossible...

Cette nuit fût longue et froide. Éveillé à trois heures passé, je ne cessais de me tourner et me retourner. Même endormi, son corps, sa présence, me manquaient ! Somnolant je me surprenais à chercher à tâtons ses fesses pour les attraper et les tenir au chaud de mes mains, jusqu'à son réveil, son premier sourire, ses yeux qui brillent d'une journée qui commence. Elle comble tant tous mes sens que son absence est le plus éprouvant de mes combats, la plus profonde de mes plongées en apnée sans aucune certitude de remonter.
J'aime sa présence parfois silencieuse. J'aime m'activer à préparer le dîner, la sachant liseuse, rêveuse, assise à côté à m'observer entre deux lignes. La sentir sereine, en confiance pour être elle. Puis tout à coup se lever et, en deux trois mouvements précis et organisés, mettre fin aux préparatifs, apporter grâce et élégance à un repas, donner le ton, créer l'ambiance... J'aime sa façon de toujours vous surprendre, vous étonner au gré de ses envies de ses désirs qui naissent sans que jamais vous ne puissiez les deviner. Il faut être toujours prêt à tout avec elle, ou plutôt être sincère, vrai et ouvert... Elle me rend plus fort, elle me rend meilleur, bon pour les autres, avec elle rien n'est impossible...
J'existe, elle me regarde ! 

Humour et dérision

Ayant constaté non sans désarroi que mon corps s'était accordé quelques rondeurs depuis quelques mois, je prie la décision de me reprendre en mains, mains avec un s puisque dans ce cas et bien qu'il s'agisse de moi, pour ceux qui me connaissent plus en détail, il en faut bien deux ! Reprendre la course étant la chose la plus simple à mettre en œuvre, ce matin semblait le meilleur moment pour commencer.
Me levant, impossible de ne pas constater qu'un désir prononcé semblait ne pas vouloir se calmer et qu'au regard de la tenue appropriée à mon activité programmée, la première difficulté nécessité une évidente force de caractère de manière à éviter toutes éventuelles explications fortes embarrassantes à une marré-chaussée pensant avoir saisi en ma personne un satyre près à sévir... Après un rapide message à la cause de mon émoi matinal, émoi persistant et déconcentrant me faisant d'ailleurs commettre deux erreurs en une phrase. Un peu d'eau glacée, la tenue enfilée, une photo pour avérer l'instant, portant sur moi, mon téléphone, une pièce d'identité, un billet de cinq euros, j'ouvris ma porte en route pour l'effort, en route pour le bois. Une première étape effectuée en vélo, mit à ma connaissance que le collant dont je m'étais affublé, avait, sans doute par la gourmande perfidie d'une famille de mites, un trou juste entre les jambes, de la taille d'une pièce de 10 cents, ne laissant, fort heureusement, rien apparaître de l'objet de ma virilité mais laissant entrer à l'inverse un vent glacé !
Arrivé au bois avec l'impression d'avoir une barre (le mot bûche bien que plus approprié en ces fêtes de fin d'année m’emmenait sur le terrain glissant de la vanité déguisée ou pas...) glacée entre les jambes, je me mis à faire ce qui au regard de ma tenue semblait être le moins ridicule. 
Quelques minutes suffirent pour que je comprenne qu'il eut été préférable de venir, habillé en patineuse. Le sol était verglacé, l'image d'un lac gelé sur lequel évoluent des patineurs les deux mains dans le dos sautait à l'esprit. Je m'en tins donc à deux tours, ceux de la petite île, compris, et repris le chemin du retour, cette fois en courant, afin de ne point exposer à nouveau mes précieuses délicatesses, que d'ailleurs je ne sentais plus. 
50 minutes plus tard je pénétrais mon doux foyer, constatais qu'une réponse d'encouragement à mon mail était arrivée... Me déshabillant, je m'apercevais, non sans effroi, que la fière expression de mon désir matinal avait pris un tout autre aspect, tout recroquevillé à cause du vent glacé, l'ensemble ayant perdu au minimum la moitié de son volume habituel et la totalité de l'appellation "virilité" ! Cependant, je ressentais mon corps s'éveiller reprendre du souffle et la satisfaction de l'effort accompli. 
Conclusion, même au risque de perdre un peu d'honneur "mâle placé", les bienfaits déjà ressentis, laissent présager de nouveaux et beaux exploits...   

dimanche 26 décembre 2010

Tu es la balle, je suis la poudre...

Dis-moi tous tes secrets, ils sont pour moi des caresses de confiance, rien ne pourra jamais te dévaloriser à mes yeux, j'ai en moi l'énergie de ton abandon, je suis ton rehausseur de vie, ton exauceur d'envie. 
Je suis celui qui comprend tout ce qui vient de toi...
Je ne suis là que pour te rendre plus belle que tu n'es déjà. 
Ne doute pas de moi... Je suis à la hauteur de la confiance que tu dois avoir en toi. 
Ne doute pas de toi... Regarde dans mes yeux, tu y verras celle que tu es !
Aime-moi, tu te sentiras exister. Je prendrai plus soin de toi que tu ne peux le faire.
Je suis ton miroir magique... Je deviendrai pour toi si indispensable que le jour où je disparaîtrai tu imploreras l'univers pour te donner le courage de vivre sans moi. Tu es l'être que je veux envahir, tout autant que celui pour lequel je donnerai ma vie. Dès que tu es à mes côtés, je vis ! Et si tu devais disparaître avant moi, je t'accompagnerai !
Tu es l'être qui m'a envahi. Celui pour qui j'existe. Parce que ton besoin de moi me constitue ! Pour que tu échoues, il faudrait que je n'aie pas la force suffisante de te lancer, ce qui n'arrivera pas ! Tu es la balle, je suis la poudre ! Choisi ta cible...   

vendredi 24 décembre 2010

De la douceur, de la douceur

"De la douceur, de la douceur" ce sont les premiers mots que j'ai lu d'elle, sans doute que d'autres les ont lu aussi... mais moi, ils m'ont marqué suffisamment pour que je ne les oublie jamais. Jusque dans mes attentions et dans mes actes, ils sont présents. Et quand mes démons m'envahissent me rappelant ma part d'animalité, mes pulsions de vie, c'est à eux que je pense pour tenter d'atténuer mon manque, de calmer mes douleurs.
Ces mots accompagnaient un portrait, sur cette photo je pouvais sentir que tout son être réclamait cette douceur, il y avait aussi dans ses yeux, un gouffre saisissant ! Quelque chose que je connais... Une émotion était née, je ne savais pas encore que, dorénavant plus rien ne serait jamais comme avant, et que de la douceur pouvait naître l'apaisement ou la douleur
Comme je le lui avait écrit, avec elle, rien n'est ordinaire... En sa présence je suis à fleur de peau, un peu comme ci j'avais posé mon armure pour enfin respirer. Je me sais alors terriblement fragile et exposé, mais mon instinct me souffle que si je dois être abattu je préfère que ce soit par elle.
Une chose est certaine, elle m'inspire tout autant de désir que de douceur, que de mots... c'est dire...

mercredi 22 décembre 2010

Persévérer

Peut-être que connaître la vérité c'est être vaincu, tout comme cette vive et soudaine lucidité qui précéde la mort à venir. Espérer, croire, c'est désirer, c'est le courage de vivre. Quant bien même faut-il s'acharner. Quel autre sens offre une issue ? On peut réfléchir, trouver et puis oublier, ne subsiste qu'une perplexité devant cette réalité qui n'a pas plus de sens que de vérité, qui peut-être multiple et différente selon le point d'observation.
Et quelle est l'utilité de la lucidité ? La dernière brise nos rêves non réalisés pour nous aider à passer de l'autre côté, mais tout au long de notre vie, elle nous empoisonne, sous le prétexte de nous éviter la douleur. Raison et lucidité font bon ménage chez qui ne désire rien ressentir, rien exprimer.
Pour les autres, peu nombreux, il faut se battre, toujours recommencer, ne pas céder, pour réaliser ce que l'on sent poindre en soi.
Quand je la regarde je suis ébloui par toutes ses victoires à venir, par son chemin de lumière. De cette lumière de plus en plus vive.

Il faut y croire !

Sans doute, la vie ne suffit pas, sinon pourquoi écrire ? La vie ne me suffira jamais pour tout dire. Ces émotions qui sans cesse m'assaillent sont bien trop nombreuses pour que je puisse même les retenir.
Et toutes ces idées qui me viennent sur ce que pourrait être demain, ces sourires et ces larmes possibles, en suspend, grâce ou condamnation... Ces bonheurs et ces peines passés qui souvent me hantent... Le présent tantôt triste, tantôt... comment dire, gai ne convient pas, inespéré serait mentir mais s'en approche... magique ! Oui, mon présent est parfois magique, dès qu'apparait son sourire ! Alors forcément les yeux me piquent. 
Tout n'est que déséquilibre, certains se stabilisent en se lestant de certitudes, d'autres plus enclin au doute, comme moi, deviennent des équilibristes plus ou moins habilles, vivant toujours en pèril, sur le fil ! Sensibles au vent, exposés aux tourments. Alors, comme dirait une personne que j'affectionne particulièrement : "il faut y croire !", de toutes ses forces ! Quelle autre attitude que celle du coeur ?! 
D'autres ambitions se révèlent, mais celle là, reste la plus belle ! Puisse la vie suffire au moins à cela.

mardi 21 décembre 2010

On créé ce que l'on est

Toute œuvre est associée au caractère de son auteur. J'ai entendu que le Caravage était un personnage torturé, révolté, ayant était plusieurs fois emprisonné, c'était un bandit. Comment aurait-il pu en être autrement au regard de ses peintures ? L'association, œuvre-créateur et aisée dès lors qu'elle est posthume. 
Je n'ai jamais vu ses créations, mais je peux les imaginer, du moins en comprendre l'essence, l'âme. Certes, je connais quelques-unes de ses influences, ce qui l'attire, ses préférences, ce qu'elle admire. Mais ce qui donnera une vraie identité à ses oeuvres c'est ce qu'elle est, sa personnalité. L'erreur serait d'essayer de la définir. C'est impossible de définir quelqu'un, sauf physiquement, mais c'est là un exercice que je préfère faire avec les mains... Sa personnalité est bien trop complexe et ambiguë, sans doute même ne me montre-t-elle encore que ce qu'elle veut que je voie... Et que, comprenant que j'en saisis parfois plus qu'elle ne le souhaiterais, en trouble à volonté certains aspects... N'étant cependant pas dénué de toute sensibilité, et sachant regarder, je peux m'avancer et dire que je désignerai ses créations au premier coup d'œil. Entre plusieurs, je les reconnaîtrais. Tout comme je sens sa présence avant même de la voir...

lundi 20 décembre 2010

Mes mots sont mes ailes

Quand je cours, c'est à tire d'ailes, pour que le vent chasse les peines, les peurs, emmêle les humeurs en une centaine d'éclats de rire, me donne la sensation d'avoir des ailes, des ailes pour elle. 
Debout et fier je déploie sèchement mes ailes, blanches immaculées, aussi grandes que moi. Les muscles de mon dos sont tendus à craquer, l'effort se lit sur mon visage. Je semble tout à coup plus austère, mes veines affleurent et rampent tout le long de mon corps. Je serre les poings et non sans un sourire exprimant une fierté réprimée, fais claquer dans un éclat de tonnerre ces deux ailes devenues souveraines. Le souffle ainsi créé, balai tout autour de moi. Deux, trois coups comme celui-ci font naître tumultes et fracas, m’élèvent de quelques mètres, tel un christ suspendu et vénéneux. Je ne ressens plus qu'une étonnante vigueur qui me parcourt et rien désormais ne peut me résister. Je me cambre et bande tous mes muscles, prêt pour ce coup de reins élévateur, ultime acte de puissance et d'existence. L'envol et l’atterrissage sont les moments les plus extraordinaires, mélange de force et d'élégance, où l'on perçoit que cette toute-puissance n'est jamais vraiment sous contrôle et ne vous appartient qu'en partie... 
Je regarde passer les anges, et constate qu'ils ne paraissent jamais vieux. Meurent-ils jeunes ? Dans des accidents de vols ? Serait-ce dangereux ? Peut-on percuter un avion, une fusée ? Ou, par excès quitter tout à coup l'atmosphère et ne plus pouvoir revenir sur terre sans finir brûlé ? Un peu comme être amoureux ? Parce que tout ça, c'est bien pour tenter de lui plaire. Montrer son courage, son assurance, s'arracher de la terre et hurler au ciel ce que l'on veut faire.
Si je portais ces ailes, je l'embrasserai et délicatement, sans bruit, je les déploierais et l'entourerais pour qu'elle sente leur étonnante robustesse, leur énergie, leur chaleureuse protection. Puis je lui murmurerais doucement de s'agripper, avec les bras, avec les jambes, comme elle le fait parfois, et nous envolerais, à tire d'ailes...
Les imaginer, n'est-ce pas déjà les avoir ? 
Et mes mots, ne sont-ils pas ces ailes ? 
Une certitude, mes ailes sont pour elle !

Trâces de paradis

Parfois on espère un geste simple, une attention particulière... Un petit rien, rêvé, souvent évoqué en une demande camouflée ou codée tant on désire qu'elle soit un souhait partagé. 
Au moment où les circonstances l'appellent, il ne se produit pas...
Alors on s'en veut d'avoir voulu pour soi quelque chose que seul un autre peut offrir, de notre faiblesse d'avoir parfois besoin de ces petits rien qui vous indiquent ce désire que l'autre à de vous. Non pas pour vous rassurer de ses sentiments à votre égard, mais plutôt comme un geste fort de reconnaître en vous cet autre unique ou rare (c'est selon...), dont toutes les intimes singularités sont acceptées, et peut-être même appréciées.
Moi, je suis un peu comme cela, j'ai un côté primaire, avec ce besoin d'être, dans mon animalité, reconnu par l'autre comme étant de la même meute. Je ne suis pas comme ça dans le seul but de recevoir, je le suis en entier. Ne vous avisez pas de toucher, contre son gré, à cet autre qui m'accompagne, vous le regretteriez.
Bien qu'étant aussi un être d'esprit, ordinaire s'entend, j'aime cette animalité. C'est la source de la sensualité, l'éveil de l'émotivité. L'intimité, c'est notre paradis dès lors qu'on la partage. On y est au chaud, à l'abri. On y est soi dans toute sa vérité nue, même l'esprit ne peut rester caché. On s'y répare, on s'y rassure, on se recharge... C'est essentiel si l'on veut survivre. 
 

vendredi 17 décembre 2010

Mon sujet, ma muse

Je m'étonne de mes mots actuels, ils ne sont plus tout à fait les même qu'ils étaient il y a quelque temps. Le sujet reste, quant à lui le même, enfin pas tout à fait, lui aussi change, évolue. Mes mots s'adaptent à ce sujet, comme lui, ils évoluent, prennent de la profondeur ou, du moins, une autre dimension. Il n'y a là, ni regret, ni satisfaction exagérée, juste la constatation d'une belle réalité. À dire vrai je trouve cela encourageant, même si je sais que je ne pourrai jamais cerner mon sujet, tant il est vaste et changeant, tant il y a à dire. Mais constater que l'ensemble, mots-sujet, avance, se transforme, vie, me réconforte.
Moi aussi j'avance, je réussis même à m'éloigner de mon sujet comme pour y revenir plus pertinemment. De façon elliptique je tourne autour. Je l'observe de plus loin, puis de plus près, me recul à nouveau me rapproche au plus près, etc. Je le découvre dans toute sa dimension, il devient mon univers, j'en visite avec attention chaque nouvelle étoile découverte ainsi que toutes ses planètes.
Si, à mon échelle, il existe une éternité, c'est mon sujet ! Quand bien même je parlerais de la pluie et du beau temps, ce ne serait pas éloigné de lui. Je parlerais de sport, de santé ou de travail, je le retrouverais. Donnez-moi n'importe quel thème, sur lequel plancher, je retombe sur mon sujet. Il est pour moi universel, il attise ma créativité.
Monsieur Aragon, si je n'ai pas votre talent c'est par souci d'équilibre, tant les yeux de ma muse vous feraient oublier ceux d'Elsa.
Voilà c'est dit, il le fallait. Vous voyez bien que je retombe toujours sur mon sujet, il est mon équilibre.  Mon sujet est ma muse et je n'ai pas fini de vous en parler.

jeudi 16 décembre 2010

Se reprendre

Je ressens tout à coup le besoin vital de bouger. 
Ce matin, m'étant pesé, je suis resté atterré de constater le poids de mes derniers excès. Consternation, mon corps a comme enfilé un manteau pour l'hiver et j'ai maintenant trop chaud. Il faut que je me reprenne, agiter mes nerfs, m'inquiéter, bouger, avancer...
La nature m'a constituée comme je suis et je ne peux rien changer de ce qu'elle m'a donné. Cependant c'est à moi qu'incombe l'entretien de ce don. Hors de question de céder à l'abandon. Pas vraiment gâté par cette Mère joueuse, il me faut bien compenser par des efforts pour valoriser ce peu, mais déjà bien, reçu. Sans en faire l'inventaire, je dirai que mon équipement manque d'harmonie. Par exemple, je me perçois plus gros que je ne le suis ; mes aspirations amoureuses sont exagérément disproportionnées en comparaison de mon taux de testostérone ou de mes attributs du genre ; mon cœur me fait penser à un moteur Rolls Royce équipant une Trabant... 
Bref, mes intentions, je dirais même mes prétentions, pourraient paraître démesurées en comparaison de mes qualités d'origine, si je ne me donne pas les moyens, si je n'utilise pas tous les outils dont je dispose, à la limite de leur rupture, pour les réaliser.
Il faut que je lui plaise et que je ne la déçoive pas ! Je désire tant la satisfaire... Elle est belle, courageuse, magnifiquement fragile et délicate. Et si tout à coup elle comptait sur moi, être à la hauteur ne serait pas suffisant, il faut que je sois un peu au-dessus...  

mardi 14 décembre 2010

Un peu plus d'intimité...

L'emmener là, d'où je viens, dans cette campagne douce et généreuse qui m'a bercée, c'est un peu lui montrer ma source, l'endroit le plus fragile, l'endroit préservé que si peu connaissent. C'est dévoiler mes simples racines, leur partie souterraine ; le temps de tous mes contes d'enfant, l'origine de mon énergie de vie. 
Que pensera-t-elle ? 
Elle, dont les racines sont si extrêmes, si sauvages et si majestueuses. Habitée qu'elle est, d'infinis paysages de lacs purs et sans fonds ; de gigantesques montagnes, perpétuellement enneigées ; d'immenses forêts de Mélèzes aux parfums enivrants ; de plaines qui ne semblent jamais finir... Dont le climat, à l'image de cette nature y est extrême et contrasté ; la vie, une victoire de chaque instant. Espace, où vous ne pouvez qu'être prédateur ou proie ! 
C'est de là que lui vient cette force, cette étonnante détermination. C'est de là que lui vient ce regard perçant, qui voit toujours plus loin, qui prévient comme le fait le glatissement de l'aigle dans la limpidité du ciel... 
Tandis que ma nature est calme, apaisante. S'il y a parfois du vent, c'est une caresse pour rafraichir et faire chanter les arbres ; s'il y neige, c'est pour étendre un voile de silence et accentuer l'odeur du feu de bois. L'hiver, seules les cloches du village et quelques corneilles, font parler d'elles. L'été, l'air y est doux, empli de gazouillements d'hirondelles. Dans la nuit noire, la chouette ulule comme un phare éclaire en mer.
Je sais que son cœur est grand, bien plus qu'il ne faut pour comprendre... tout comme mes jambes sont puissantes, bien plus qu'il ne faut pour la suivre ou la porter...
Je sais que son âme verra ce que la mienne contemple, tout comme la mienne ressent ce que la sienne réclame...
C'est un peu plus d'intimité qui nous lie...

lundi 13 décembre 2010

Chaos originel

Vous ai-je déjà parlé d'elle ? J'imagine que oui. Je n'ai qu'elle en tête, je n'ai qu'elle sur les lèvres !
Lorsque vous l'apercevez pour la première fois, elle semble irréelle, évanescente ! Frêle esquif qui croise au large, à la limite d'une mystérieuse brume éternelle. Lorsqu'elle s'approche, gracile, comme vêtue de mousseline et de perles de rosée, une onde fraîche et limpide la précède. Il y a dans sa présence toute la quintessence de la féminité. Une violente douceur !
Une fois près d'elle, si vous savez ressentir, vous serez pétrifié par la virulence des tempêtes permanentes qui l'anime. Elle porte en elle le chaos de la naissance d'un monde... La violence des contrastes qui l'habitent vous saisit aux larmes ou d'effroi. La plus forte détermination y côtoie le plus puissant désarroi, rien n'est à demi, tout est entier, exacerbé... 
L'approcher est aisé, trop peut-être... Rester à ses côtés demande ce que peu sont disposés et surtout capables, de donner. Plus qu'une énergie proche de la sienne, il faut pouvoir comprendre et posséder une force de vie, il faut l'aimer, pour de vrai ! 
Cela parle d'elle et la présage...
"Il faut avoir un chaos en soi-même pour accoucher d'une étoile qui danse."
Friedrich Wilhelm Nietzsche

dimanche 12 décembre 2010

Etait-ce un rêve ?

Il y eut d'abord un mail, de ces mails qui sont des appels... Elle est mon chemin, comment résister, comment ne pas tout pardonner ? Puis il y eut une voix, connue et reconnue, possédant sur moi ce pouvoir de révéler toutes mes émotions les plus secrètes. Enfin il y eut, elle, d'abord ses yeux, illuminés, son infinie présence, son émouvante féminité. Elle était là, avec ses attentes et ses offrandes. Certes, un soupçon de retenue, mais comment faire autrement ?... Il y a maintenant des projets, des possibilités teintées d'envies, et c'est là, le vrai trésor, c'est ce qui me donne vie ! Tous ces projets du plus proche au plus éloigné, tous brillants d'une merveilleuse réalité...
Nous avons partagé quelques moments privilégiés, en si peu de temps il y eut des émotions, des larmes, des craintes annoncées et des espoirs ; de tendres attentions, de la chaleur, de l'intimité, du sang, des regards, des baisers... Elle m'a offert du plaisir, je voudrais faire de même... dès qu'elle accepte, dès qu'elle est disposée... 
Mon amour est intact, rien ne semble pouvoir l'atteindre... La tenir dans mes bras, c'est accéder à ma réalité, c'est me révéler. La regarder, c'est voir mon avenir, prendre soin du sien.

vendredi 10 décembre 2010

Exister

Ce qui compte ce sont nos rencontres. Les vraies, celles qui durent, qui survivent aux épreuves de la vie, à nos hésitations...
Plus on avance moins on nous suit. Ceux qui restent valent la peine. 
On n'existe que dans le regard de celle où celui qu'on aime. Se voir dans ses yeux... Notre réalité se trouve quelque part entre l'image que l'on projette de soi et celle que l'autre perçoit et renvoie. Plus on est proche, moins elle est trouble.
On se trouve grâce à l'autre, et vis et versa. 

mercredi 8 décembre 2010

Tout s'élève en moi avec elle !

Tant d’évènements en quelques jours, tant de troubles... Et toujours cette émotion dès que je l'entends. 
Sa voix déjà, comme une sorte de sommation, fait réagir mon corps et atteint mon âme. J'ai tout à la fois l'âme qui s'élance et le sang qui me lance. Résister n'a pas de sens, l'appel atteignant mes instincts primaires capables de modifier ma constitution physique par un état congestif particulièrement localisé et ma constitution psychique par une élévation de ma spiritualité, une exacerbation de ma sensibilité. Je suis alors sous tension, foudroyé permanent ! Bête sauvage et concupiscente habitant un ange. Bon sang ! Que cet ange est résistant...
Je ne peux que regarder vers le haut, ne serai-ce parce que la perspective que m'offre cette contre-plongée donne à sa féminité une allure de divinité. Persuadé dorénavant que le noble sentiment est dû à la rencontre du païen et du divin. 

mardi 7 décembre 2010

Naturellement...

À côté d'une masure en pierre, un grand potager agrémenté de fleurs en été ; un puits ; un épouvantail ; une basse-cour avec des poules pour les œufs et un verger. Un vieux tracteur rouge qui fonctionne et d'anciens outils en bois, dont on ne sait même pas à quoi ils servent, sont remisés dans une grange ou règne une perpétuelle poussière étincelante, suspendue aux rayons de soleil qui transpercent les parois. Ça sent fort le foin sec. 
Adossée à cette resserre, une confortable réserve de bois coupé, pour ne jamais avoir froid, aussi longtemps que dure l’hiver. 
Dans une chambre, une couette édredon remplie de plumes d'oie et quatre gros oreillers sur un énorme matelas nuageux, ornent un sommier en bois foncé aussi haut qu'une table. De chaque côté un chevet avec une lampe, une pile de livres, un ordinateur ; en face une armoire avec des glaces pour se voir. Deux fenêtres donnant sur le verger, un poêle à bois. Les nuits de grand froid, silencieuses de blanc, il faut se lever pour entretenir le feu. Le matin, c'est un soleil levant tout rougeoyant de t'apercevoir nue, qui nous éveillera...
Dans ce lit aussi haut que grand je te ferai l'amour, dans la grange aussi, si tu en as envie... après, en hiver je remettrai du bois pour que tu n’ait pas froid et te serrerai contre moi ; en été, j'ouvrirai grand les fenêtres pour écouter le silence rafraîchissant des nuits étoilées et te serrerai contre moi. 
Le matin on recommencera, si tu en as envie... ou bien, je te ferai du Thé, quoi qu'il se passe je te ferai du Thé...
Une grande baignoire sur pied siégera au milieu d'une pièce avec une fenêtre. Une échelle posée contre le mur servira pour faire sécher des serviettes, blanches immaculées. 
Le sol sera fait de grandes pierres de bourgogne rectangulaires et pas régulières. Dans chaque pièce, une grande cheminée. Pour le reste, quelques meubles en bois brut, une grande table avec deux bancs, d'énormes bols pour le café ou le thé. Un fourneau de cuisine, un vieux four à bois pour faire du pain et des pizzas, comme à Capri... Une grande armoire à ustensiles. De beaux torchons, un panier à salade grillagé, un pot à lait émaillé, et au bout du chemin qui fuit vers l'horizon, une ferme, pour le lait.  
Nous ferons du pain, des omelettes aux herbes, aux pommes de terre, des quiches, des tartes et des merveilles...
Il y aura de grands peupliers pour ce chant de feuilles qui a bercé mon enfance, au moindre souffle de vent. Ou de vieux oliviers habités de cigales, si c'est en Provence... 
L'été y sera toujours chaud, mais la maison restera fraîche, le jardin sera envahi de grandes fleurs sauvages de lavandes et d'abeilles...
Que les chiens ne montent pas dans le lit sera notre seul sujet de dispute...
On prendra soin l'un de l'autre... Surtout moi de toi !
D'autres vivront ici ou nous rendrons visite, chacun se sentira toujours chez soi, il y aura du cœur...
C'est une sensation tellement naturelle...

lundi 6 décembre 2010

J'aime...

...cette moue approbative quand satisfaite elle oublie ses doutes
   pas qu'elle ne sache pas ce qu'elle veut
   sa moue désapprobatrice quand ses doutes se confirment
   pas qu'elle ne me dise pas ce qu'elle pense
   l'expression qu'elle prend quand elle se regarde dans un miroir
   pas son expression quand elle est excédée de tout ce qu'elle garde en elle
   ses talons hauts perchés même si je n'arrive pas à bien marcher à son bras 
   pas ne pas trouver le bon rythme pour marcher à ses côtés
   quand elle a mangé des petits pois frais, pas assez cuit
   pas quand j'en ai mangé moi aussi
   ses pieds, j'adore ses pieds, je ne sais pas pourquoi
   pas qu'elle dorme avec des chaussettes 
   quand elle dors cul nu, mais avec moi
   pas qu'elle garde une culotte sous mon pyjama
   autre chose aussi, mais je le garde pour moi
   pas son gyneco
   sa peau, tout autour, même entre les doigts et derrière les genoux
   pas quand elle veut pas être touchée
   quand elle me touche, me parle, parce qu'il n'y a plus que moi
   pas quand elle s'en va
   son odeur de brioche, mousseline, mais elle le sait déjà
   pas être privé de ma brioche toute chaude le matin
   la nuit quand soudain elle vient se blottir dans mes bras
   pas mon bras droit qui me gène pour rester tourné vers elle 
   qu'elle passe sa tête derrière le rideau quand je me douche
   pas qu'elle n'ait pas envie de faire pipi quand je me douche
   qu'elle m'attrape à pleine main, une suffit
   pas qu'elle regarde pas
   quand elle se moque de moi, m'embarrasse
   pas qu'elle se débarrasse de moi
   quand elle fait couler l'eau dans le lavabo
   pas quand elle craint la lumière et le bruit
   qu'elle mange avec les doigts assise en tailleur un coude sur la table
   pas qu'elle se sente pas à l'aise avec moi
   qu'elle se resserve, se justifiant la bouche pleine d'un :"heeee... j'ai faim !"
   pas qu'elle ait pas d’appétit
   qu'elle se vernisse les ongles de pied en Chanel charnel Rouge Noir
   pas qu'elle ne me les montre pas, ses pieds d'indien tous peint
   quand elle s'épile les jambes à la pince à épiler, elle semble ailleurs
   pas quand elle est tendue, sur la défensive chargée d’électricité
   qu'elle monte l'escalier devant moi
   pas quand elle descend devant moi
   quand elle siffle dans la rue pour attirer l'attention d'un Jack Russell
   pas quand des types grossiers la siffle 
   la regarder quand elle se douche
   pas qu'elle ferme la porte de la salle de bain
   qu'elle me lave les cheveux
   pas qu'elle fasse craquer mes doigts
   l'envie que j'ai d'elle et qu'elle sans aperçoive
   pas qu'elle remarque pas
   l'attendre en bas de chez elle
   pas qu'elle prenne le train
   cirer ses chaussures et qu'elle me regarde le faire
   pas son cordonnier 
   qu'elle me dise comment il faut faire
   pas qu'elle m'invite pas à le faire
   sa cérémonie du Thé le matin
   pas ne pas rejouer un second acte
   quand elle jure, qu'elle devient grossière
   pas qu'elle me vouvoie
...

Ressentir

J'adore la poésie, parce qu'elle m'émeut et que l'émotion est le moteur de mon imagination.
Il m'arrive de ne pas comprendre ce que je lis. La poésie peut parfois sembler sibylline. C'est la même chose avec l'art abstrait, la danse contemporaine... J'ai cependant constaté que n'avoir pas compris ne m'a jamais empêché d'être bouleversé ! Une poésie moderne vous semble inintelligible, peut-être que son rythme, l'originalité de l'association des mots ou les images qu'elle fait naître à votre esprit, vont vous toucher ? Qu'il y ait ou non quelque chose à comprendre importe peu dès lors qu'elle vous a émue. Lue par un autre individu, elle produira des conséquences similaires pour des causes différentes.
Inutile donc de tout comprendre, l'important étant de ressentir.
Lisez de la poésie à haute voie, faite le chaque matin et vous verrez, ça changera votre vie !

dimanche 5 décembre 2010

Essentielle capacité à s'émerveiller, à recommencer

Des éclats de rires
des chahuts tout nu
des mains qui cachent ce qu'on veut montrer
des heures à se découvrir
de gentilles moqueries
des regards qui n'écoutent plus
des moments forts de réconfort    
des heures de travail passionné
des efforts acharnés   
des satisfactions nourrissantes
des fiertés aux larmes
une main qui en surprend une autre
des lèvres qui se posent sur une nuque
des yeux brillant de mille larmes
des mains pleines de caresses
des tendresses échangées
des baisers qui s’envolent
des mains qui se quittent
des peurs défiantes
des appels à l'aide
des yeux qui se hèlent
des mains qui se tendent
des bras qui s'ouvrent, se retrouvent
des regards sans rien dire
des bouches de pardons
des projets à poursuivre
des galères surmontées
du courage comme de la rage
des échecs partagés
des succès aussi partagés
des grands plats dans les petits
des airs de fêtes
des confettis des cotillons
des bulles dorées
des éclats argentés
des joies futiles et enfantines
des regards jamais fatigués
des intimités partagées
des corps qui s'enlacent
des âmes qui s’embrassent
des éclats de rires...

Toutes parallèles se rejoignent

Et un jour ce qui n'était que rêve devient projet...
Ce qui n'était que le rêve de chacun devient le rêve de plusieurs...
Chaque chemin parcouru prend un sens. Toutes trajectoires parallèles finissent par se rejoindre, dans l'univers.
Une idée, une seule idée rassemble des êtres, les transforme, leur donne une raison d'être... Une force bouleversante.
Il suffit d'aimer et de croire avec persévérance... 
Il y a tant à faire...

samedi 4 décembre 2010

Embrasser les arbres

Enfant, mon grand-père, homme des bois, m'emmenait relever ses pièges, ramasser des champignons, à la découverte de son univers, du notre... C'est à cette époque que j'ai commencé à embrasser les arbres. Cela m'est venu tout naturellement, un appel, une envie... J'ai peu d'envie, mais celles que j'ai sont toujours puissantes. En embrassant les arbres je peux sentir l'énergie qu'ils concentrent, j'ai la sensation d'être en communion... avec l'univers. Ma première visite en Californie, c'est à un arbre que je la dois. 
Embrasser un Sequoia de plus de mille ans est une expérience émotionnelle étonnante, inoubliable ! Pénétrer une forêt de Séquoia dont le plus jeune à l'age de ce pays, ne peut pas ne pas vous émouvoir ! On prend conscience de notre terre, il semble y régner la genèse de ce que nous sommes.
Moins cependant que d'embrasser cette femme que j'aime, c'est dire depuis combien de temps, je l'aime... 

Nuit blanche

Trois heures, trois heures et demi, quatre heures et cinq minutes... tous ces mots qui ne cessent d'affluer, à la fois éveillé et endormi, comme égaré dans les limbes d'un esprit torturé... Impossible de les écrire, de les retenir, même. Essayer de les retrouver, il s'agissait de mots devant être lus comme la peau de cette féminité désirée, adorée, avec les doigts, les lèvres, les yeux... Les mots se précipitaient en un flot continu sans points ni virgules, sans sens évident, sinon de les prononcer tous, en les suivant. L'ensemble d'une apparente litanie, prenait alors vie, ritournelle éphémère constituant un avenir probable.
Pas tout seul c'est certain, un autre veille je le sens... Un esprit agité de trop d'idée... Dans ses idées aux bords tranchants et vifs comme des angles douloureux, des corps noueux couvert de soie pour adoucir le temps... Des hésitations passagères s'envolent et reviennent, regardent la pièce, à chaque geste pour les chasser, comme les corneilles noires elles croassent et puis sans que l'on sache pourquoi disparaissent... Enchevêtrement de calme et de fouillis, de fils tirés et de nœuds qu'il faut couper. Au dessus du lit s'élèvent comme des songes tout en arabesques, envahissants presque étouffants... Tous tout autour vie et danse, s'emmêle, s'emballe... quand tout à coup fulgurante une idée unique prend forme et naît effaçant le brouhaha l'agitation imposant le respect, nuançant noir et blanc, calmant chair et sang, apaisant corps et esprit... Slowly unravels in a ball of yarn...
Au dessus de mon lit un ciel lumineux d'où tombent des pétales petites et blanches ou sont-ce des flocons de neige cotonneux, plutôt qu'ils chutent ils restent suspendus comme en lévitation ; entre aube et aurore, le froid cristallise les sens, de part et d'autre de la seine deux âmes se calment... Comme pour couvrir les étoiles, au loin des nuages de sommeil arrivent au galop et surprennent l'esprit, détendent le corps, comme on tire un rideau.
Cette idée ne sera pas oubliée, pas comme mes mots que je cherche en vain et qui, pendant que de l'autre côté elle naissait, n'ont cessé de s'égrainer comme des mantras, formant une vision une fenêtre sur cette autre pièce où tout était agité...  

vendredi 3 décembre 2010

Vie à deux temps

N'étant pas plus adulte qu'ayant été enfant, j'ai l'impression d'être sur la touche, de ne pas être dans le jeu. De rare fois, une étrange sensation me fait accéder à quelque chose de différent de ce que je vis quotidiennement. La difficulté est de savoir si ces exceptionnels éclairs sont les tentatives d'une présence d'esprit ou les prémices d'une folie à venir ?
Si ce sont des éclats de lucidité, ce que j'entr'aperçois ne semble pas flatteur pour moi, trop souvent répétés, ils ne manqueraient pas de me conduire à la folie ! Quelle importance y a-t-il donc à chercher qui je suis, puisque dans tous les cas je cours droit vers l'asile ?
À moins d'être deux, depuis le début ?
Que penser de mon corps qui petit à petit sombre ? Alors qu'à l'intérieur, j'ai 18 ans ! Dedans, je rêve de pas de danse improbables, de sauts de l'ange, de nuages transpercés à la vitesse d'une chute, d'exploits et d'émotions... Dehors, j'aspire à de plus en plus de privations et d'efforts pour retarder l'inéluctable, l'insupportable. Me réconforte de règles en tout genre, d'un groupe, ai besoin de reconnaissance... Comment cohabiter ?
Je vis à deux temps, ou plutôt deux mouvements mais pas coordonnés, risquant le cisaillement à tous instants ! Tandis que dedans, je me joue du temps, m'amuse et apprends à me libérer, à exister. Au dehors je m'éprouve au fil des jours, cherche à me réchauffer, à me rassurer.
Nous ne pouvons pas avoir la même issue, c'est sûr, j'irai ailleurs... Esprit, aurai-je un autre corps ? Dans l'affirmative, j'aimerais choisir... avec mon expérience, j'ai constaté que deux ou trois détails ont leur importance pour profiter au mieux des plaisirs qui se présentent à vous.
Je ne suis pas seul, d'autres sont comme moi, même si nous sommes chacun, singulier... Et surtout, il y a celle que j'appelle, mon ciel ! Parce qu'elle est partout où mon regard s'échappe, qu'elle est constellée et qu'elle me donne des ailes et le cœur à laisser aller... Elle a cette retenue des premières vies, encore attachée à la raison, à la logique... Courageuse, acharnée et méthodique. Il ne lui reste plus qu'à tout lâcher pour accéder à sa pure créativité ! On dit qu'il faut sept vies pour s'émanciper, elle est précoce !
Une autre fois, peut-être, je parlerai du métier d'ange...

jeudi 2 décembre 2010

Précision et habituel dérapage...

J'essaye d'exprimer avec mes mots, plus ou moins maladroitement, ce que je ressens. Je ne me plains pas et ne fais l'aumône d'aucun sentiment, quel qu'il soit ! J’abhorre la pitié sous toutes ses formes, c'est un sentiment d'hypocrite et je méprise ceux qui en auraient pour moi ! Tant que faire ce peut, j'essaie de ne pas haïr, la haine rend bête ! J'aime, et alors tout est possible, ou je n'aime pas, et alors tout m'indiffère. Je ne juge pas !
J'écris avant tout pour moi*... Pour voir si je peux m’améliorer. Ce devrait être facile, je pars de rien. Ma vie, une peur de n'avoir aucun désir vrai, de n'être rien ! Autiste insoupçonné à l’intérieur duquel survit un fragile funambule, voilà ce que je suis. Ma seule réussite, ma seule persévérance, fut d'avoir sans cesses et sans compromis, échoué ! J'ai expérimenté l’Échec sous toutes ses formes, dans toutes les circonstances... À la naissance, déjà mes dispositions me prédestiner à sa conquête ! Là où d'autres abandonnent, finissent par se compromettre, j'ai fais preuve de caractère. Je préfère la beauté du geste à son bénéfice, je suis un esthète pas un homme d'affaires. La vraie jouissance est dans l'émotion d'un baiser, d'une caresse, d'un regard échangé, pas dans l'aboutissement, l'orgasme ! Le pendant de tout cela, c'est une exceptionnelle sensibilité, et un farouche besoin d'en parler... je cherche la façon la plus juste pour l'exprimer, pour m'en délivrer et pourquoi pas, la partager.
À ceux qui savent, l'émotion est toujours plus juste que la raison !


*Ce n'est pas tout à fait vrai ! 
C'est aussi pour un autre que moi, qui compte bien plus que moi et il faut bien ça... Un autre, à la fois semblable et bien trop différent pour que je ne le désire pas ! Un autre qui m'attire pour d'autres raisons que cet instinct saurien de perpétuer l’espèce. Un esthète qui enflamme mon désir et dans l’intimité duquel je m'enracine enfin. Un autre dont le corps exprime l'esprit comme pour mieux m'éblouir. Un autre que je devine et ressens tant et tellement que tout est difficile... Un autre bien mieux qu'un miroir, qui me fait accéder à ma réalité, à ma vie profonde, qui me libère de moi-même et me révèle toute la valeur et la puissance de mon existence. Un autre qui réveille mes souhaits perdus d'enfants, mais aussi, parfois, mes peurs...


mercredi 1 décembre 2010

I know, but I try !

Incapable de renoncer à... elle !

Tant de difficultés à m'endormir chaque soir et toujours cette envie de pleurer au milieu des rues ! Est-ce de me sentir tellement humilié que je ne peux m'empêcher de me diluer ? Est-ce de constater mon incapacité à répondre à ces interrogations qui m'obsèdent chaque jour d'avantage ? Est-ce de comprendre que je suis en train de disparaître pour n'avoir su me compromettre ?
Et cette fatigue neurasthénique, cet abattement mélancolique, plus invalidant que la fainéantise ? Je n'avais pas de passé, ne me voyais pas d'avenir, jusqu'à ces dernières années, qui maintenant me rongent, m'isolent de tout, de tous ! Je n'ai de force et de courage que pour me battre contre mes jours de haine. Quant à mes jours d'espoir, je fonds en larmes d'avoir failli la veille... Tantôt mon propre ennemi, tantôt mon seul allié, je me massacre. Tout comme je me sépare petit à petit de ce que je possède, je me sépare de ceux que j'aime. Les uns après les autres j'abandonne aussi ces petits gestes ordinaires et quotidiens, pourtant essentiels.
Certes, je portais en moi une faille... c'est aujourd'hui un gouffre abyssal ! Qu'ai-je donc dans les veines, qu'ai-je donc dans la tête, sinon une nuit d'encre noire et froide ?
Je dois reconnaître, bien qu'habitué à tous les renoncements, je suis incapable de renoncer à... elle !
Peut-être parce qu'elle me rendait capable de créer quelque chose qui n'exigeait pas le “je” !