Un point, en
plein milieu du dos, une vertèbre peut-être... Impossible d'être allongé sur le
dos, la position provoque de violentes et douloureuses contractions musculaires
dans l'abdomen... Dormir sur le côté s'avère épuisant. Pas d'organes dans le
secteur hormis les poumons... puisque de profondes inspirations et expirations
ne provoquent aucune douleur... j'en déduis, pour me rassurer, que ce doit être
autre chose... Voilà qui casse mon rythme. À l'évidence, le physique tend à me
lâcher, ou bien, est-ce le moral ?
Ce fut pourtant
une belle semaine. Il y eut d'abord une rencontre, prévue de longue date... Ce fut l'occasion d'un fort agréable moment, d'échange, de reconnaissance avec, pour
reprendre ses propres mots, une délicieuse personne...
Vendredi, j'ai
retrouvé I à la Bourse, nous avons déjeuné ensemble puis je suis rentré à pied
en flânant trois heures durant... le matin même, j'avais couru une heure...
peut-être en ai-je trop fait, peut-être est-ce là l'origine de ce drôle de mal
qui la nuit, nuit à mon sommeil ? Bien que les jambes me "tiraillaient"... j'ai pris le chemin des écoliers, cédant à ma curiosité, je suis passé rue de R... Oh ! Rien de malsain, enfin j'espère que ça ne serait pas pris comme telle... c'est
tout simplement plus fort que moi, par inquiétude, par intérêt... pour ce qui
m'appartient, qui appartient à ma vie d'une certaine manière. Je veux dire,
que dans ce cas précis, je suis tout, tout sauf indifférent... même si,
finalement, je le devrais, afin d'un peu rééquilibrer... Mais alors, sans doute, tout disparaîtrait... Je suis d'ailleurs resté très discret... Mais, c'était inutile... il n'y avait rien, rien de visible en tout
cas. Rien qui laisse présumer une activité.
Deux sentiments m'ont
alors submergé ; d'abord l'inquiétude, la crainte d'une nouvelle dérive,
d'un égarement supplémentaire et des possibles conséquences que cela pourrait
avoir... Puis un autre, presque honteux celui là (encore que...), que finalement, tous
ces soi-disant beaux partis n'en sont pas forcément, qu'il y a souvent un
loup, un vice qui se cache… des déconvenues qui les accompagnes.
Les Puces, celles
de Montreuil et celles de Saint Ouen, un grand écart parisien, avec J, le
samedi après-midi. Puis la soirée à regarder un film des frères Cohen et à
écouter tout ce qui me faisait vibrer à son âge. Elle adore... elle a récupéré
tous mes vinyles et s'est procuré une platine pour se les passer. Le lendemain
matin, nous sommes allés au marché d'Aligre, où nous avons retrouvé I, son
compagnon et mon ami P, pour déjeuner en famille au Chat bossu.
Bossu, c'est la
sensation que j'ai, d'avoir une bosse, juste dans le milieu du dos...
Avec J, on a
dégagé de dessous mon évier une de ces vieilles caisses à pommes que j'avais achetée
dans une brocante, je la lui ai donnée parce qu'elle en cherchait une pour s'en
faire une table de nuit...
De retour en fin
de journée, j'ai entassé sous l'évier toutes ces gamelles que je n'utilise jamais... Même
sous la table, il reste deux cartons pleins de vaisselle... là-bas, des cartons pleins
de livres... je campe !
Bien peu ont cette conscience que j'ai de ne faire que
passer... En fait, je suis devenu un vagabond immobile ! Que penser de cette phobie
que j'ai de "posséder" ? De posséder autre chose que des émotions, des
sentiments... qui me transportent. Et de cette coutume, partout où je passe, de laisser
en partant comme j'ai trouvé en arrivant ?