(journal de mes sensations)

mardi 16 septembre 2014

Ce calme ici.

À la campagne depuis dimanche soir... Le matin après ma course et ma douche, je prends mon petit déjeuner dans le jardin, sous le Robinier... La brume matinale a laissé place à un doux soleil que l'on distingue à peine dans un ciel blanc-bleu sans aucun nuage. Dessous, la campagne impose son rythme, un rythme qui me va bien... Dans ce calme apaisant, je peux sentir mon dos, mes épaules, ma nuque, tout mon corps se détendre et pas seulement... De ci de là, le chant de quelques oiseaux, le vrombissement d'abeilles qui passent, sous une brise délicate le bruissement des feuilles des bouleaux et peupliers. De temps en temps, un coq chante au loin, un chien aboie... un tracteur passe... et tout autour de ces sons harmonieux, comme pour les contenir, un écrin de silence... Un silence qui absorbe toutes mes tensions, et même la notion du temps... on pourrait se perdre s'il n'y avait la cloche de l'église pour nous rappeler dès six heures puis toutes les heures et les demi-heures, que ce temps nous est compté.

Finally, will I find it ?
Linus

dimanche 14 septembre 2014

Question de foi...

Cette ferveur que j'avais avant d'écrire ici diminue doucement, mais surement. Aimer, avoir la foi, voilà ce qui donne de l'intérêt à ce que l'on fait. Je me rends compte, maintenant que je commence à me relever, combien ce combat que je mène depuis quelques années m'a vidé. Et que de toutes ces années, finalement, il ne reste rien. Pas même des liens. Tout n'était que ces illusions que l'on se fait faute de mieux... Je pensais pouvoir donner un peu de sens et d'avenir à tout cela, je n'avais pas compris que dans cette histoire, je tenais le rôle de l'illusionné.
Il y a probablement quelque chose qui ne va pas, avec moi...
Désormais, je ne suis pas certain de vouloir retrouver la foi... Bien sûr, des tas de choses me manquent et même, me travaillent... mais à quoi bon ? Et puis, sincèrement, je me passe de tout cela depuis tellement de temps, alors, l'idée que cela pourrait être fini pour de bon ne me révolte pas tant que ça...
C'est aussi que je n'ai plus confiance.
Finalement, cette façon que j'ai de me présenter aux autres, en me livrant pour que, confiants ils se livrent à leur tour... parce que, quelle autre relation ? Tous, sans exception, en ont tiré des avantages personnels... intentionnellement ou pas... nul n'ignore totalement ce qu'il fait et seul le résultat compte, n'est-ce pas ?

Je crois bien que je manque de foi... ou bien d'estomac ?

jeudi 11 septembre 2014

Recueillement.

Aujourd'hui, jour de silence pour quelqu'un que je connais... enfin, que je connaissais... enfin, peut-être. Jour de silence donc si les coutumes qu'elle me montrait alors n'ont pas changé. Cet état, ce jour-là, était-ce simplement pour communier par le recueillement ou bien y aurait-il (ou y avait-il), en plus, quelque chose d'autre, quelque chose de plus intime ?
Son probable silence d'aujourd'hui n'empêche certainement pas les mots d'éclore au gré de ses pensées... elle ne m'en voudra donc pas de ce bavardage, de mes mots pour célébrer, à ma façon, non pas ce jour, mais mon souvenir... le souvenir que j'ai de ses habitudes... pour dire, que je n'oublie pas.
À quoi pense-t-elle, en un jour pareil ? À son passé, dont tous les secrets ne sont pas percés ? À son avenir, qui semble et lui semble, si indécis ? Ou bien, à son présent ? Un présent certainement agité, inévitablement instable... que je lui souhaite sans compromissions... mais, n'est-ce pas là un de mes si nombreux vœux pieux ?
Voilà, je suis sorti de ma réserve, rien que pour cela. Peut-être ne le ferais-je plus... Parce qu'à quoi bon si ces souvenirs, ces interrogations, ne subsistent plus qu'en moi et ne se réfèrent à plus rien d'élégant, de fragile, de vivant...

mardi 9 septembre 2014

Weekend automnale...

Toujours en toile de fond cette insensée brouille avec L… Tout comme N., elle est percluse de certitudes ; incapable de prendre du recul quant à ses émotions ; désillusionnée, elle se croit immédiatement abusée… À ces moments, elle me juge mal… parce que l’absent a toujours tort, parce qu'il faut bien un responsable…
Cela me désole, infiniment, pour elle d'abord, pour nous... J’aimerais avoir le pouvoir de tout arrêter en la prenant dans mes bras... mais c’est impossible. Il faut être patient, encaisser sans broncher... Comment cela finira-t-il ?
J’ai réussi à être plein de modération lors de notre première soirée avec P. Juste quelques verres de ce Côte de Provence, toujours excellent… Pour honorer sa visite et fêter son accès à la propriété… l'ordre fût donné d’ouvrir cette bouteille de prune, une gnôle distillée par une vieille tante décédée il y a une vingtaine d’années, un alcool dont déjà l'évaporation semble délétère, avoisinant les quatre-vingt-dix degrés.
Les digestifs sont pour moi semblables au vitriol ; ils me retournent la tête et l’estomac… mais, pour célébrer l’événement et aussi en mémoire du travail de cette vieille femme de caractère — symbole de la féminité du siècle passé, réputée pour avoir toujours su négocier, à son avantage, désaccords et confits... Il faut dire qu'elle participait à ces conciliabules, équipée de sa hache — bref, pour toutes ces raisons, j’ai accepté d’y tremper les lèvres, j’ai même aspiré l’équivalent d’une larme et je dois reconnaître que derrière la puissance particulièrement inflammable et explosive de ce spiritueux, un agréable goût fruité de plus de cinquante ans d’âge me ravit. Il y eut aussi un peu d’Oaxaca, il y avait tellement longtemps… Puis, dehors pour prendre le bon air et voir la Lune, nous nous chamaillâmes, qui, de reconnaître le hululement d'une chouette hulotte, qui, d'entendre glapir un renard roux… C’est une attaque, enfin c'est ce qu’il nous sembla… de chauves-souris, qui nous mit d’accord sur le fait qu’il était temps d’aller nous coucher.
Une courte nuit plus tard, l’esprit étonnamment clair, nous partions courir dans une brume si dense qu’on ne voyait pas à cinquante mètres… P abandonna à l'entrée de la forêt, pour ma part je continuais, respectant mon plan. C'est à cet endroit, où j'ai l'habitude de faire demi-tour, que je tombai nez à nez avec un couple de cervidés... aussi surpris que moi dans ce brouillard... pour une seconde figée qui sembla durer le temps d’un baiser passionné, presque une éternité… Quel présent !
Après une douche, un café pour lui, un thé pour moi... Nous chaussâmes nos bottes et, équipé d’un panier de la taille de nos prétentions, nous partîmes le cœur vaillant, crapahuter dans les sous-bois, les ronces, les fougères et ces fichues toiles d’araignées… Trois heures plus tard, en possession d’un butin qui à vue de nez devait être d'à peu près un kilo pour les cèpes et deux cents grammes pour les pieds bleus ? Nous revînmes, épuisés, affamés, mais victorieux, pile à l’heure du repas dominical.
Puis, dans le milieu de l’après-midi, P s’en retourna chez lui… Nous ferons notre omelette chacun de notre côté...
Le calme revenu… la fatigue se fit alors magistrale, écrasante !
Je tiens mon objectif de courir chaque matin et pour les jours à venir, mes horaires me permettront d’aller encore un peu plus loin… C’est déjà une première satisfaction ! Pourvu qu'il y en ait d’autres... et pas uniquement de celles qui sont dites honorables, un peu de luxure par exemple, ce ne serait pas pour me déplaire... et je crois bien, désormais, que plus personne ne pourrait s'en trouver blessée... 

samedi 6 septembre 2014

Ressentiments nocturnes vis-à-vis d'elle, d'elle et elle... et aussi d'elle.

Sale nuit ! Certainement toutes ces histoires qui me travaillent... Sorti d'un sommeil trouble, tout empli de ressentiments... je n'ai pu faire mieux que somnoler, m'agiter et ressasser de l'aigre. Forcément, la nuit on baisse la garde ! Il y a elle et elle qui ne répondent pas à mes messages depuis quelques jours, je ne sais pas exactement combien, mais trop pour moi... ça me torture. Tout particulièrement en ce moment, alors qu'elle (la troisième) démontre par ses attitudes à quel point elle est en déséquilibre...
Détaché, c'est avec plus d'objectivité que j'affronte les mécanismes psychologiques et les comportements induits qui l'animent. Comme ces attitudes parfois qu'elle prenait, de celles qu'ont souvent ceux qui ont tout reçu, sans trop de difficultés... Ceux pour qui la possession ne peut être qu'une raison d'être... Ceux qui s'affichent tellement sûrs d'eux-mêmes... Ceux qui, évidemment, détiennent la vérité, la morale universelle ! Ceux pour qui il existe toujours un responsable, un coupable, autre qu'eux-mêmes, à toutes ces choses qui ne leur conviennent pas... Ceux qui pour se fuir sans cesse, sont sujets aux emportements violents, exubérants et insensés ! Ceux qui, de toute façon, ont forcément raison ! Ces maux qu'ils s'infligent et qu'ils infligent autour d'eux ! Tout cela m'éprouve, malgré mon détachement.
Et dans la foulée, parce que ça fait partie de mon tout, en surgissent aussi d'autres, à propos, d'elle... Elle qui, de mon point de vue du moment, me néglige... Certes, elle passe parfois... mais, pour dire quoi au juste ? Toujours trop occupée, ou torturée, même pour un signe... c'est dire l'indifférence ou c'est dire l'embarras...
Mon prisme aussi doit être affecté, je fais un peu de paranoïa... Mais ces faux semblants, prétextes, vrais tourments... font que parfois les rêves s'estompent, laissant réapparaître ces ordinaires petits cauchemars, si troublants. C'est épuisant de rabâcher toute la nuit durant tous ces inutiles ressentiments !
Alors qu'il suffirait...
Alors qu'il suffirait qu'elle s'avance, qu'elle m'enlace, ne m'offrant d'autre choix qu'à mon tour l'enlacer... Pour que tout s'arrête... et qu'on s'adonne au calme...
Alors qu'il suffirait, qu'elle m'attrape, qu'elle m'embrasse, ne m'offrant d'autres choix qu'à mon tour l'embrasser... Pour que plus rien n'ait d'importance... et qu'on s'émerveille du pouvoir de la douceur ou d'un sourire.
S'embrasser, s'enlacer, s'enfouir l'un dans l'autre, et tout paraît différent... Ce qui semblait si important l'instant d'avant s'avère soudain tellement insignifiant.
Je pars à la campagne, seul, même V ne m'accompagnera pas cette fois-ci, faute de nouvelles et d'organisation. Ça me fait toujours quelque chose quand je pars là-bas sans elle (la cinquième "elle", heureusement qu'il en reste deux qui ne me tourmentent pas... cette fois)…
Bon V ne sera pas là, mais d'un autre côté, P viendra cette fois. Il arrivera tout équipé de la tête aux pieds, pour chasser champignons et escargots et tout ce qui se chasse ou se ramasse ici... Il paraît que la lune est propice à l'exercice, qu'elle est prometteuse... alors il s'est invité. Bien sûr, pour notre plaisir à tous. Il arrivera comme à son habitude, tonitruant, agité, les bras chargés... Du coup, le weekend risque, lui aussi, d'être chargé et agité. Déjà, j'aurai tout juste le temps de publier ce mot juste avant qu'il arrive...

jeudi 4 septembre 2014

Question de temps...

Pourquoi n'ai-je pas changé mes horaires avant ? Je me lève sans réveil, m'étire langoureusement puis enfile ma tenue de Running et sors courir... Une fois revenu, je prends une douche ; déjeune légèrement puis m'habille et pars travailler, sans précipitation, sans stress. Ma journée achevée, je suis, certes, un peu ennuyé sur le retour par la circulation, mais une fois rentré, il me reste le temps de me relaxer et de faire quelques courses avant la soirée.
Pourquoi ai-je mis autant de temps pour revenir à ce train de vie que j'avais avant ?
J'étais bloqué sur des considérations erronées, ou plus exactement obsolètes... Personne ne m'attendait... je ne risquais donc plus de rater l'opportunité d'être avec elle...
Franchement, j'ai dérouillé... J'imagine que bon nombre d'hommes dans ce cas, éprouveraient un certain, sinon précis ressentiment... Et bien moi pas !
Ce n'est pas l'effet d'une volonté qui serait sans faille, ou pour avoir accédé à cet état de détachement, cher aux moines bouddhistes. Non, je n'en suis pas arrivé là. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, pourquoi le ressentiment ne succède-t-il jamais au dépit chez moi ? Peut-être est-ce dû, tout simplement, au fait que je trouve cette attitude trop épuisante... une perte de temps, d'énergie... une de ces postures que je déteste tant ! Et puis, j'en souffre bien assez comme ça... Maintenant, cela ne m'empêche pas de rêver à des retournements de situations, à des lendemains meilleurs... ça s'est déjà vu ! Même si c'est plutôt rare. J'ai cette conscience que même si je pense m'attendre à tout... je ne peux totalement exclure le fait de me faire surprendre...
Je ne me résous pas à l'inexorable ! Par obstination, par bêtise ? Ou pour une raison que je sens, mais ne comprends pas vraiment ? Allez savoir... Je suis comme ça.
Mais parfois, tout de même, je trouve le temps long...
Pour le reste... À courir ainsi, et à ne plus céder à certains de mes vices de désœuvré, mes caprices de désespéré... il y a des chances qu'à nouveau je change de physionomie... et par conséquent, d'état d'esprit. On verra bien où cela m'emmène.
Quelle aventure, tout de même !

lundi 1 septembre 2014

Belle soirée...

Hier soir tard, lorsque toutes les lumières du village sont éteintes, à l’heure où nous sortons V, pour ses échanges de sms olfactifs… juste avant d’aller nous coucher, un ciel dégagé nous offrit l’un de ses spectacles dont on ne se lasse jamais. Des milliers d’étoiles, la Voie lactée, un bleu nuit à la fois clair et profond comme pour donner plus de relief à ce qu’il nous offrait…
Au retour, J est allé chercher une couverture que nous avons étalée sur l’herbe et nous nous sommes allongés pour contempler cette féérie. Pour seul accompagnement sonore, quelques grillons et le glapissement des renards au loin… Trois étoiles filantes plus tard, plus que les renards qui semblaient se rapprocher, c’est l’impression d’entendre s’avancer tous ces insectes noctambules autour de nous qui nous a chassés…
Contemplateurs, mais pas téméraires.
On s’est promis de recommencer ; hors d’atteinte sur deux lits de camps (on ne sait jamais, objecta J), emmitouflés dans des sacs de couchage...
Courageux, mais prévoyants.
Le retour vers Paris m’a donné un aperçu de ce qui m’attend demain… Vivement la fois prochaine.

dimanche 31 août 2014

Rentrée.

Depuis avant-hier soir, nous sommes, J, V et moi, à la campagne. Le temps est couvert, mais agréable. J’en profite pour reprendre mes courses matinales, non sans plaisir d’ailleurs ; mon dos semble s’être détendu, je peux désormais dormir étendu sur le dos... un régal !
Dans le vieux grenier de chez ma grand-mère, plein de poussière et de toiles d’araignées, j’ai déposé depuis plusieurs années toutes ces affaires que je ne porte plus ou qui ne me servent plus ou encore qui, à l’occasion de mes déménagements successifs, me paraissaient superflues.
Avec J nous y avons fait un tour, elle désirait voir si elle ne pouvait pas récupérer deux trois bricoles… V fait toujours partie de l’expédition, elle adore bouffer les araignées et toutes les sortes d’insectes assez gros que l’on y trouve et rêve tout particulièrement d’attraper une souri… Mais, à ma connaissance, il n’y en a pas, hormis quelques chauves-souris qui y dorment, inatteignables, à l’abri de la poutre faîtière.
Accrochée à une panne, il y a une scie de long, toute rouillée, là, dans un coin, de vieux réhoboams et ici la monture de mon grand-père ! Une vieille bicyclette, pour femme, avec des pneus blancs enfin, pour ce qu’il en reste…
Je me rappelle des haricots qui séchaient dans ce grenier, il y a bien des années… Je suis certain qu’entre les planches je pourrais en trouver. J’en sens encore les parfums…
Trois chemises plus tard… et une veste en croûte de porc, pour moi, nous en sortons tout décorés de toiles d’araignées.
Au loin, des bûcherons s’activent, le bruit des tronçonneuses appartient au paysage, tout comme ces tas de bois qui ont bien doublé depuis le début de l’été. L’hiver sera-t-il si rigoureux que cela ?

La rentrée s'annonce... Je crains, en plus de tous les emmerdements qui habituellement l'accompagne, les encombrements, avec mes nouveaux horaires... Si j'avais les moyens, je reprendrais volontiers un scooter, assez puissant pour aller au travail, assez maniable pour me balader dans la ville, assez vieux pour ne pas attirer les convoitises mais suffisamment robuste. Et une petite flamme, toute douce, tendre et chaude, une petite flamme à protéger, à rassurer, à cajoler... Ça en fait des vœux de fin d'été.

vendredi 29 août 2014

D'os et d'une intime affection.

Une vertèbre ! C'était une vertèbre sortie du rang. Elle m'aura fait souffrir... La garce ! Une vertèbre dorsale, dont les troubles potentiellement associés seraient, la dévalorisation et plus particulièrement, le manque d'affection... Incroyable !
Je ne vois absolument pas comment j'ai pu me faire ça. Pas d'acrobaties ni de gesticulations excessives... pas mêmes dans un lit... Et je cours depuis trois semaines avec suffisamment de régularité pour ne pas me blesser de la sorte. Peut-être est-ce arrivé à l'occasion de ma promenade et de mes tentatives pour apercevoir et en savoir plus sur ce qui se passe ? Essayer de visualiser pour lier cet espace inconnu à une vie bien connue... sentir se qui se trame... m'imprégner de son environnement... Tous ces efforts en vain.
À peine ai-je appelé ma kiné - adorable - elle m'a dit de passer immédiatement, si je pouvais, qu'elle me prendrait entre deux "abonnés"… Au bout de quelques minutes d'un travail patient, doux, mais vigoureux... un petit crac se fit entendre et bien sentir ! Et, tout de suite, la sensation d'une délivrance, d'un allègement... De courte durée me prévint-elle... il fallait désormais m'attendre à de sérieuses courbatures durant un jour ou deux...
Au fur et à mesure de son refroidissement, mon dos a commencé à se raidir, à se figer comme un sac de ciment resté trop longtemps aux intempéries, et j'ai commencé à dérouiller... Encore aujourd'hui je ne me sens pas au mieux.
Tout ça, par la faute d'une petite vertèbre sortie de son logement, ou peut-être, pour manquer depuis trop longtemps de l'intime affection d'une fragile et délicate petite flamme.

mardi 26 août 2014

Je ne fais que "passer".

Un point, en plein milieu du dos, une vertèbre peut-être... Impossible d'être allongé sur le dos, la position provoque de violentes et douloureuses contractions musculaires dans l'abdomen... Dormir sur le côté s'avère épuisant. Pas d'organes dans le secteur hormis les poumons... puisque de profondes inspirations et expirations ne provoquent aucune douleur... j'en déduis, pour me rassurer, que ce doit être autre chose... Voilà qui casse mon rythme. À l'évidence, le physique tend à me lâcher, ou bien, est-ce le moral ?
Ce fut pourtant une belle semaine. Il y eut d'abord une rencontre, prévue de longue date... Ce fut l'occasion d'un fort agréable moment, d'échange, de reconnaissance avec, pour reprendre ses propres mots, une délicieuse personne...
Vendredi, j'ai retrouvé I à la Bourse, nous avons déjeuné ensemble puis je suis rentré à pied en flânant trois heures durant... le matin même, j'avais couru une heure... peut-être en ai-je trop fait, peut-être est-ce là l'origine de ce drôle de mal qui la nuit, nuit à mon sommeil ? Bien que les jambes me "tiraillaient"... j'ai pris le chemin des écoliers, cédant à ma curiosité, je suis passé rue de R... Oh ! Rien de malsain, enfin j'espère que ça ne serait pas pris comme telle... c'est tout simplement plus fort que moi, par inquiétude, par intérêt... pour ce qui m'appartient, qui appartient à ma vie d'une certaine manière. Je veux dire, que dans ce cas précis, je suis tout, tout sauf indifférent... même si, finalement, je le devrais, afin d'un peu rééquilibrer... Mais alors, sans doute, tout disparaîtrait... Je suis d'ailleurs resté très discret... Mais, c'était inutile... il n'y avait rien, rien de visible en tout cas. Rien qui laisse présumer une activité.
Deux sentiments m'ont alors submergé ; d'abord l'inquiétude, la crainte d'une nouvelle dérive, d'un égarement supplémentaire et des possibles conséquences que cela pourrait avoir... Puis un autre, presque honteux celui là (encore que...), que finalement, tous ces soi-disant beaux partis n'en sont pas forcément, qu'il y a souvent un loup, un vice qui se cache… des déconvenues qui les accompagnes.
Les Puces, celles de Montreuil et celles de Saint Ouen, un grand écart parisien, avec J, le samedi après-midi. Puis la soirée à regarder un film des frères Cohen et à écouter tout ce qui me faisait vibrer à son âge. Elle adore... elle a récupéré tous mes vinyles et s'est procuré une platine pour se les passer. Le lendemain matin, nous sommes allés au marché d'Aligre, où nous avons retrouvé I, son compagnon et mon ami P, pour déjeuner en famille au Chat bossu.
Bossu, c'est la sensation que j'ai, d'avoir une bosse, juste dans le milieu du dos...
Avec J, on a dégagé de dessous mon évier une de ces vieilles caisses à pommes que j'avais achetée dans une brocante, je la lui ai donnée parce qu'elle en cherchait une pour s'en faire une table de nuit...
De retour en fin de journée, j'ai entassé sous l'évier toutes ces gamelles que je n'utilise jamais... Même sous la table, il reste deux cartons pleins de vaisselle... là-bas, des cartons pleins de livres... je campe !
Bien peu ont cette conscience que j'ai de ne faire que passer... En fait, je suis devenu un vagabond immobile ! Que penser de cette phobie que j'ai de "posséder" ? De posséder autre chose que des émotions, des sentiments... qui me transportent. Et de cette coutume, partout où je passe, de laisser en partant comme j'ai trouvé en arrivant ?  

mardi 19 août 2014

Imagination.

Il y a bien l'envie... à moins que ce ne soit une forme de vanité ou la conscience aiguë d'une dernière chance de faire quelque chose pour moi... mais, pas la moindre étincelle ! Rien à faire, rien ne me vient, hormis le besoin d'être en paix, d'enfin lâcher prise...
Je me rêve navigateur solitaire... Je m'aimerai vivre à bord d'un de ces voiliers élancés, la peau tannée par le soleil et le sel, les mains calleuses, les yeux délavés se confondant avec l'horizon, et bien sûr, l'allure hirsute... un Bernard Moitessier sur son Joshua...
Errer sur le globe, m'abandonner à mon instinct. Je ne me sens pas de la famille... il n'y a rien pour moi chez les miens, au sens large s'entend... je crois bien que je ne les comprends pas...
Seule la Nature me rassure, seuls ses paysages, le ciel et la mer, m'apaisent...
Toutes ces postures qu'ils prennent, que moi-même il m'arrive de prendre... Non, vraiment ! Si j'en suis issu, je n'y appartiens plus. Tout cela me prend tellement la tête que j'en perds mon imagination.
D'où vient-elle ? Des scientifiques avancent que son processus n’impliquerait pas moins de onze régions de notre cerveau. Mais, sur combien ? Ce que moi je peux constater, c'est qu'un seul état d'âme suffit à tout bloquer. 
Sans muse ou vent, ça rame.

mercredi 13 août 2014

Changes...

Ça devait arriver… c’est aujourd’hui notre dernier jour ici. Demain, nous nous en retournerons, sans avoir fait ce que nous avions projeté, dissuadés par le mauvais temps… enfin, c’est là l’excuse toute trouvée ! Certes, J s’est reposée et moi j’ai, je pense, repris le rythme de la course, l’envie de m’entretenir. Puisse ce nouveau rythme être suffisamment bien ancré pour enfin réussir à surmonter ce manque de motivation qui m'envahit une fois redevenu un Parisien, isolé.
Demain soir, je me retrouverai chez moi, J me manquera forcément… il faudra pourtant ne plus reprendre ces habitudes malsaines qui accommodaient ma solitude… Chaque début de soirée sera un combat, jusqu’au sevrage, jusqu’à la délivrance.
Je pense changer, tant que faire se peut, mes horaires de travail. Commencer plus tard pour aller courir le matin tôt et finir plus tard afin de couper court à toutes tentations… De toute façon, il faut que je change quelque chose, que je casse cette routine réflexe qui, insidieusement, m’enfonce…
Il est temps de reprendre la pratique de l’ascèse, du moins vis-à-vis de ces choses faciles à acquérir... pour pouvoir à nouveau prétendre à celles qui me paraissent inaccessibles.

https://www.youtube.com/watch?v=K78gvWXDgNM

dimanche 10 août 2014

Temps calme...

Quatrième jour de pluie… heureusement qu’il y a eu cette accalmie, hier ; nous en avons profité avec J pour faire une virée à Reims… retrouver le rythme de la ville, faire les boutiques, prendre un café en terrasse en regardant les gens passer… J’aime bien cette ville, c’est une ville agréable, jeune et animée.
La promiscuité qu’il y a ici ne me laisse que peu d'occasion de m'abandonner à mon journal… Et puis, j'ai souvent peur que J finisse par s’ennuyer… Elle m’assure que non… cela lève en partie mes inquiétudes, en partie seulement… J’ai toujours du mal à croire que les autres puissent avoir, eux aussi, besoin de temps de calme… qu'ils puissent se contenter de ce qu'ils ont...
C'est un petit côté parano que j'ai... je pense toujours avoir froissé, blessé ou n’avoir pas fait ce qu’il fallait ou pas assez…

Le plus possible, je le garde pour moi... j’ai conscience de cette déviance et elle me pèse suffisamment pour ne pas vouloir l'infliger aux autres. Mais, il arrive parfois que cela m'échappe...
En dehors de ça… je cours chaque matin et je refrène ma tendances aux excès, avec succès… Je dors huit heures chaque nuit plus une autre petite heure dans l’après-midi, il faut dire qu'avec ce temps...
Chercherais-je à me redonner des chances de plaire ? Des fois qu'une occasion se présenterait ou se représente...
   

mercredi 6 août 2014

Farniente bucolique et mnémonique…

Trois jours que nous sommes là… Je cours chaque matin et je me sens bien. Et bien qu’il pleuve aujourd’hui, cela ne gâche rien.
L’acquisition d’une plancha m’a incité à me remettre aux fourneaux… J’adore cet outil avec lequel on peut tout faire ; du gaz, une plaque en fonte émaillée et les limites se bornent à celles de mon imagination…
Et, évidemment, au goût de chacun…
Mes yeux se ferment… c’est l’heure de la sieste…
Hier, à l’ombre plaisante d’un Robinier… Aujourd’hui sur mon lit, tête aux pieds, comme elle aimait que nous nous installions pour voler à la journée plutôt qu’à la nuit quelques minutes de douce oisiveté, de calme… ce temps où l’on se laisse absorber par de longues contemplations…
Cependant, sans elle à mes côtés, point de volupté !
Oh ! Je me sens sombrer dans les délices de l’insouciance… et qui sait ? Peut-être ferai-je quelques doux songes… dans lesquels elle me prodiguera toute cette exquise et émouvante tendresse qui la caractérisaient.
"Faute de grives, on mange des merles."…

dimanche 3 août 2014

Pour une photo...

C’était à faire… enfin, c’est ce que je me dis… mais ce désordre dans mon ordinateur, concernant toutes mes photos, ne dérange personne… Je ne sais pas pourquoi j’ai entrepris cette tâche… je cherchais une date… la notion du temps, c’est la première chose qui s’estompe…
J’avais tout remisé sur un disque dur externe… Pour éviter la tentation…
Je ne suis pas fait pour le classement… Oh, il y a bien un semblant d’ordre chez moi, des intentions… mais avec la multiplicité, ça devient vite quelque chose d'effroyablement compliqué.
Il y avait cette photo, seule, en dehors de tout dossier, que j’avais intitulé : dernière photo d’elle… Une photo volée à l’évidence… j’en ai fait tellement de ces photos sans qu’elle le sache. Sans intention particulière… par pulsion… parce qu’ébloui par une émotion inexpliquée… Parce que je pensais alors pouvoir la saisir… j’avais peur de la perdre… cette émotion instantanée. Pour qu’elle survive, qu’elle me nourrisse à jamais…
Je le faisais sachant pourtant combien j’étais incapable de regarder les photos du passé, craignant cette mémoire que j’ai trop vive.
Cette dernière photo d’elle… prise du dessus, elle se penche en avant, les jambes verticales, le corps à l’équerre… Elle avait le besoin perpétuel d’étirer ses muscles, d’assouplir ses tendons… mais peut-être rangeait-elle quelque chose ? Non ! J’y suis... elle posait pour moi ! Parce que je le lui avais demandé pour n’avoir pas pu saisir ce que j’avais vu l’instant d’avant… et elle avait accepté… certainement enchantée par l'idée, à ce moment et, n'étant pas dénuée de tous sentiments narcissiques...
Son tee-shirt remonte jusqu’au milieu du torse ; sa taille, particulièrement marquée, confère à l'ensemble que forment son bassin et ses fesses, une magnifique forme de pomme… moulée dans un legging souple et noir, ce qui ajoute un effet de contraste...
L’ai-je caressée ? J’imagine que oui…
Oh, pas une de ces caresses intentionnelles… Non ! Une de ces caresses qui admirent, une caresse faite pour faire briller, pour élancer…
Puis, saisissant à deux mains ses hanches… c’est mon cœur qui alors s’élance… mon souffle manque de temps… Je sens dans la pulpe de mes doigts et le creux de mes paumes, battre mon sang en une infernale cadence…
Mes mains, tout entièrement moi, suivent la courbe de cette pomme... jusqu’à ce qu’elles agrippent ses fesses…
À cet instant, tout s’arrête… plus que jamais, je me sens une particule de l’Univers, je me sens lui appartenir, être l’Univers…
… allez ! Il est temps… elle se redresse, se réajuste, me regarde avec tendresse et non sans montrer un léger agacement, feint ou pas… et, tout en riant, s’écarte doucement… Je retombe sur terre… étourdi… mais tous mes sens en éveillent, affûtés... pour mieux la défendre, la protéger… la désirer…
Peut-être que je devrais consulter ?
Il y avait aussi cette photo, parmi les dernières… je ne peux résister à l’afficher ici… parce qu’en la regardant, je me dis qu’elle en dit plus que je ne pourrai le faire.
J’ai réussi tout de même à tout reclasser par année… ça m’a pris deux jours entiers…
J'ai récupéré D et J à l'aéroport, hier… enchantées, fatiguées… Je les ai raccompagnées puis suis rentré. Il faut que je me prépare, ce soir je serai à la campagne…
Ces quatre derniers jours me semblent avoir été une éternité… j’espérais autre chose, j’attendais quelque chose… Mais je me suis habitué à ces effets d’âme… à ces espoirs vains… c’est un peu comme une maladie chez moi.




jeudi 31 juillet 2014

Apparences...

Depuis quand ? Bon sang ! Je perds la tête parfois… Ah oui ! Depuis hier, je suis en vacances… J’ai dormi plus de neuf heures la nuit dernière… incroyable !
Hier, j’ai déjeuné avec I, à la Bourse ; elle travaille dans le quartier pour six mois… Nous nous étions donné rendez-vous dans le resto qu’une amie tient devant le Palais Brongniart.
Arrivé un peu en avance, j’allais l’embrasser… Elle eut un temps d’arrêt, ne s’attendant pas à ma nouvelle apparence… comment pourrai-je moi-même la qualifier ? Hirsute ! Ça l’a beaucoup amusée, c’est déjà ça. Nous nous sommes assis pour discuter… entre deux sourires tendres et sincères — je ne peux m'empêcher de remarquer la longue et jolie Éthiopienne (je présume) qui travaille pour elle — je lui demande où elle en est de ces expériences… mais devant son air surpris, je m’empresse d’ajouter : expériences spirituelles… elle rit et me dit qu’avec moi elle a beau toujours s’attendre à tout… Hum… je l’ai coincée tout de même, j’en saurai plus à une autre occasion. De toute façon elle sait bien que je la laisserais faire, je la laisserais mener le jeu, que c’est là toute mon élégance… Ne jamais insister, ne jamais embarrasser, dès que quelque chose accroche, faire comme si de rien n’était, prendre un air de tendre naïf… Elle surenchérit m’avouant en riant avoir même hésité, une fraction de seconde, avant de me reconnaître tout à fait… 
À sa décharge, je suis à géométrie variable… je change d’apparence en fonction de ce que je vis… L’apparence est chez moi comme... un organe ; ce n’est pas un instrument social, relationnel… En fait, je ne la contrôle pas vraiment, ça va, ça vient comme un eczéma… alors je m’adapte et pour agir il me faut travailler en profondeur, sur mes émotions, mes peines ou mes exaltations…
Si j’étais une planète, mes apparences variables ce serait les vents et les tempêtes ; le beau temps, la neige ou la grêle ; la pluie ou la sécheresse… Et s’il me fallait indiquer l’aspect, qui à mes yeux me sied le mieux, je dirais sans hésiter : le printemps... un ciel bleu avec quelques beaux nuages blancs, gris ou soudain noirs… celui d’amoureux exalté… Sans doute parce que c’est le seul état qui me donne la sensation d'être invincible, que tout est possible...
Quelques jours à Paris, seul, en attendant le retour de J et dès dimanche, nous partirons pour une dizaine de jours nous reposer dans ma campagne. Peut-être irons-nous passer une journée sur ces plages de la côte Opale et une autre à visiter Bruxelles ou Gand…
On fera bien comme on veut.
   

mardi 29 juillet 2014

Ces liens qui me lient...

Fatigué... Moins de temps à moi, beaucoup plus de travail qu'à l'ordinaire, de chaleur aussi ; un sommeil aléatoire ; plus, deux trois autres bricoles... Et toutes les envies s'effacent, ainsi qu’une partie du courage. Du coup, on se contente de ne faire que ce qu'il y a à faire.
Pourtant, il y a eu du bon, du très bon même... Les retrouvailles avec un ami dont je m'étais volontairement éloigné, craignant de n'avoir, durant ces dernières années, plus que ma peine et mon désespoir à offrir en échange, en partage... Me sentant incapable d'être léger... de laisser de côté ce qui alors me torturait... d'adhérer à l'esprit de la bande...
Nous nous sommes fait une bonne bouffe, forcément bien arrosée... J'ai même sorti ma voiture pour me rendre chez lui, c'est dire si j'en avais envie.
Il adore cuisiner et de préférence de bons produits... Il m'a emmené chez Yves-Marie Le Bourdonnec, sans doute le ou du moins l'un des meilleurs bouchers de France, puis chez son caviste, ex-cadre dans le marketing, reconverti dans le vin par passion, chez sa fromagère et son boulanger... F s'est mis, après une petite bière, à la plancha comme d'autres au piano... avec autant d'habileté que de plaisir... pour nous enchanter.
Combien... huit heures durant, quelques bières, trois bouteilles, mais que du bon... Quelques cigarettes, un peu trop tout de même... Bon... très vite il s'est avéré plus prudent que je reste couché à côté de lui... plutôt que de m'en retourner seul dans mon lit.
Notre amitié, bien que récente, nous ne nous connaissons que depuis six ou sept ans, je ne sais plus... est de celle que j'apprécie.

Lorsque l'on se retrouve, c'est pour passer du bon temps. On vient comme on est, on n'est pas là pour se la raconter ou se la jouer... Certains qualifieraient cela d'insouciance, mais c'est parce qu'ils ne comprennent rien ou ne veulent pas comprendre... En fait, c'est un peu comme une thérapie de groupe qui ferait de nos traumatismes nos plus beaux atouts... C'est le genre d'amitié qui appelle à la confidence, à se montrer nu... parce qu'il n'y a jamais de jugements. Ce soir-là, c'est moi qui m'y suis collé... il a été habile et, ce salopard, a enregistré ! À coup sûr, pour faire écouter à C, son indissociable amie et la compagne de toutes mes courses...
Et puis quoi... de toute façon avec F, ça finit toujours comme ça... il a un truc à part, un charme désarmant qui vous fait saisir qu'après tout, rien n’est grave, irréversible... En sa compagnie, on se sent comme une bande d’enfants, prêt à tout explorer, prêt à tous les rires, à tous les étonnements... Je crois que l’on pense pareil... que l’on se ressemble, quelque part...
Finalement, on est ce qu'on est et qu'est-ce qu'on est bien quand on peut enfin n'être que ça ! Quoi qu'il en soit, je ne marquerai pas ici ce que je lui ai dit.
La seule chose que je lui reproche, c'est qu'il est bâti comme un Apollon, avec en sus… un bon cul ferme et bien rebondi.
Quant au reste de ma vie que j’étale ici… j'attends le retour de D et de J. Qu'elles me racontent leurs aventures. D, semble s'être bien éclaté... un appartement sur Venise Beach ; course, baignade et slackline, le matin ; tout autour, des gens charmants, toujours disposés à lui rendre service. Partout où elle est allée, elle ne s'est jamais sentie en danger. Avant de retrouver J et la famille, elle est remontée jusqu’à Berkeley rendre visite à son cousin qui y étudie...
Par ailleurs, je m'accommode, non sans parfois de vives douleurs — que j'atténue à force d'Euphytose (je préfère me contenter des plantes plutôt que m'en remettre à la chimie) et de Russe blanc — des fâcheries-folies, toujours en dents de scie, de N et tout ce qui en découle... Où cela va-t-il la mener ?
Et aussi, mais avec moins d’impact sur mon quotidien désormais, de l'attente d’un signe d'elle... qui ne viendra peut-être que lorsque je ne l'attendrai plus, comme chaque fois... ma Némésis, en quelque sorte ! Le prix à payer pour cette conviction que là, un lien me lie... qu'il ne peut en être autrement... qu'aucun de nous ne peut disparaître de l'autre totalement.

mardi 22 juillet 2014

Des lucioles dans les framboisiers.

Hier soir, à l’occasion de cette coutumière balade nocturne, que je fais juste avant d’aller me coucher ; j’ai découvert avec ravissement un ver luisant… qui d’ailleurs n’est pas un ver, mais un coléoptère. Cela faisait plus de… que je n’en avais pas vu. Un signe peut-être…
Quel insecte étonnant, et cette lumière d’un doux vert anisé qui contraste si particulièrement dans le bleu marine de la nuit, cette lumière me projette dans le Peter Pan de mon enfance…
Et je revois cette toute première montre, une Kelton de plongée, qui m’embarquait dans cette même sensation, quand dans la nuit à l’abri dans mon lit, j'observais ses index et ses aiguilles tendrement briller… et ce petit rond indiquant les secondes qui en plus de briller, bougeait, comme pour danser au rythme du tic-tac réconfortant.
Il était sur un arbuste au bord de la route, je l’ai délicatement ramassé pour le déposer dans nos framboisiers. Tout le chemin il brillait dans ma main et j’avais la sensation de tenir une source de chaleur…
Je rêve désormais de ces Framboisiers décorés de fruits rouges dans la journée et beaux comme un ciel étoilé de dessin animé dès la nuit tombée.
Je me souviens que petit, au moment de Noël, je m’allongeais, des heures durant, sous le sapin décoré, m’inventant tout un monde féerique abrité dans une forêt gigantesque et hospitalière.
Oui, définitivement, je suis un contemplateur doublé d’un drôle de rêveur…
Et quand je la regardais, elle, le monde réel devenait alors pareil à tous mes mondes imaginaires... Je pensais vraiment y être arrivé...




dimanche 20 juillet 2014

Pensées, projets et signes...

Deux nuits pénibles... Cette chaleur... et au cours de cette dernière nuit il y eut en plus, le bruit...
02h30 ! une des heures saisie dans la nuit, ou me vint une pensée... à propos de la chaleur qu'il doit faire sous les toits... sans doute a-t-elle fuit dans un autre lit... peut-être pas... Pourquoi cela me touche encore ? Je me dois sans cesse de solliciter mon esprit, me raisonner... parce que mon âme, tout naturellement, me ramène toujours au même endroit...
Je mets en boucle Dancing Montains... J'ai cette sensation que mon âme cherche à m'indiquer quelque chose d'important... mais, avec le temps, ma raison ne l'entend plus... et je ne sais plus quoi comprendre.
Hier D et J sont parties pour la Californie... Mon frère les récupère, J reste avec lui en famille et D part à L.A, rejoindre son ami qui s'y trouve pour le travail...
Cette inquiétude chaque fois qu'elles s'éloignent... et pourtant nous ne sommes pas souvent ensemble... Je n'ai pas arrêté de leur conseiller d'être dans l'instant, tout le temps, de ne pas être absent... parce que c'est la seule manière de prévoir et d'éviter tout ennui... qu'attentives, elles sont assez intelligentes et malignes pour réussir à se sortir de tout...
Enfin... Aujourd'hui, je retrouve I, à la campagne. Seulement pour la fin d'après-midi, elle doit être au travail demain. Depuis qu'elle est rentrée de Londres nous ne nous sommes pas vu. Je suis pressé de l'entendre... Je vais lui parler de mes intentions, pour les prochaines vacances de Pâques, de retourner au Mexique. Elle est, dans ce possible voyage, un membre d'autant plus essentiel qu'elle possède un espagnol courant, la connaissance des lieux et des gens, des us et coutumes... Je sais que nous souhaitons tous retourner sur cette enchanteresse côte ouest... Alors pourquoi nous en priver, cela ne nécessite qu'un effort d'organisation.
Ce parfum que je sens en permanence depuis quelques jours, ne peut être que le fruit de mon imagination... Pourtant, ces effluves de myrrhe et de bougie sont si puissants... Encore un signe de mon âme... la trace de quelque chose...
Allez... Après ces six jours consécutifs, exceptionnels... Ces trois qui viennent, se passeront à la campagne, au frais de ma forêt. Et mes courses matinales dans cette fraîcheur végétale, devraient me faire le plus grand bien... me donner la patience d'attendre des nouvelles... Et qui sait ? Une première récolte de Kale, peut-être ?

jeudi 17 juillet 2014

Parce qu'il faut bien un peu casser l'image.

Il ne suffit pas de dire certaines choses avec sincérité pour être honnête, encore faut-il tout dire... Je n'en suis, hélas, pas encore capable... J'ai bien conscience qu'il ne sert à rien d'être pour autant jusqu'au-boutiste... mais il est parfois nécessaire de rééquilibrer les choses.
Et quand l'occasion se présente, d'évoquer une attitude dont je ne suis pas particulièrement fier et qui ne sert pas ma cause concernant les beaux sentiments, je me dois de la saisir !
C'est arrivé il y a quelques jours. Un échange de texto avec une ancienne relation. Pour toutes sortes de raisons, notre rencontre fut aussi fugace qu'inappropriée, un malentendu d'une certaine manière... Rien chez elle ne pouvait convenir à mon caractère et je devinais en elle une hystérie latente qui m'effrayait. J'étais par contre attiré par son approche, plutôt masculine, de la sexualité... J'avais bien conscience que cette attitude supposait un certain mal-être, peut-être même un traumatisme, mais il m'arrive aussi de privilégier mes propres envies...
Bref, après cette très courte aventure, nous sommes restés en contact sans que je sache pourquoi et de façon erratique, au gré de ce que nous vivions... Lors de disettes communes, il suffisait d'un premier échange de messages pour que la conversation prenne très rapidement l'accent de la grivoiserie la plus vive... voir plus... et, pour une fois passer outre ma pudeur à me reconnaître quelques qualités, je dois dire que j'ai une évidente facilité ainsi qu'une certaine originalité d'écriture pour évoquer ces choses qui touchent au fondement... Ses réponses, un peu plus crues, me laissaient pantois, sinon me sentir de souffre et de bois...
Nous nous sommes revus une fois ou deux, avec la ferme (enfin pour ce qui me concerne) intention de mettre en pratique toutes ses grivoiseries énoncées... Il faut dire que la disette chez moi se fait plutôt famine...
Chaque fois, ce fut un échec, elle était désespérément coincée, engoncée d'attendre une tout autre chose que je ne pouvais lui concéder... et moi, sentant bien ses contractions et ses contradictions, j'étais désemparé, incapable de forcer les choses... en avais-je seulement envie ? C'était surtout que je savais exactement ce que je ne voulais pas.
Ce fut à l'occasion de notre dernière rencontre, que je me suis un peu lâché ; particulièrement contrarié par sa façon d'à nouveau se défiler, c'est tout au long du dîner que je lui ai balancé quelques vérités à son sujet. Vérités qui firent mouche bien au-delà de mes intentions... Je devine tellement les troubles des autres... c'est sans doute pour cette raison que je m'interdis d'être méchant... cependant, il arrive qu'à l'occasion d'un trop-plein que cela m'échappe... après coup, c'est toujours embarrassant.
Compte tenu des humeurs en fin de soirée, je pensais n'avoir plus de nouvelles. Ce que finalement, je ne trouvais pas plus mal... Chaque fois elle m'accrochait, je me faisais de ces idées... pas racontables... et m'en revenais, penaud, la bite sous l'bras, comme le dit si bien Jacques Brel !
C'est à mon retour des USA qu'elle me fit signe pour me demander comment j'allais... Après ma réponse, elle me proposa de nous retrouver pour un verre ensemble. Mais je ne répondis pas à son message, trop las des montagnes russes...
Il y a quelques jours, elle m'adressa à nouveau un message, dans lequel elle me racontait avoir rêvé de moi, amoureux d'un Portoricain !! Ce à quoi je lui répondis sur un ton d'humour et de plaisanterie, que ses goûts à propos de certaines pratiques sexuelles qu'elle affectionne sont, de ma position... tout à fait respectable, par moi ; cependant, ils ne s'appliquent pas forcément à tout le monde et plus particulièrement à moi... je pourrai certes apprécier un troisième genre, pourquoi pas... tant que le mien conserve, et de manière exclusive, les qualités et avantages propres à ses attributs... Bref, évitons ce terrain sombre et glissant...Toutefois, je précise qu'il n'y a en rien ici un jugement de valeur, quel qu'il soit quant à la position. De toute façon il en faut bien deux ! Dans la foulée, sans doute pour jauger la nature de ses intentions, après tout on ne sait jamais... je lui retournais une petite fable dont Hippocrate serait à l'origine. Il comparait alors l'utérus à un petit animal, dont la nourriture principale était le sperme. Bien que pouvant se contenter de peu, trop longtemps privé il se desséchait et se mettait alors à migrer au travers des organes en quête de sa pitance, provoquant au passage toutes sortes de troubles étranges, jusqu'à arriver au cerveau dont la matière ressemble à son met préféré. C'est là qu'il prenait alors siège et, doucement selon son besoin, le dévorait...
Voilà, certes, d'une manière un peu imagée, comment Hippocrate expliquait l'hystérie. C'est là certainement que je manquais de délicatesse, je le reconnais, cette dernière phrase, un peu laconique : à bon entendeur... n'était peut-être pas nécessaire.
Je n'ai pas noté immédiatement l'aspect sévère de sa réponse où elle me disait qu'en effet c'est imagé, cinq mots qu'elle faisait suivre de quatre points d'exclamation semblant plantés comme des banderilles de colère...
Il est à craindre qu'elle m'en veuille un moment, pour l'avoir traitée d’hystérique, sans raison apparente. Alors que mes intentions étaient ailleurs...
Bon... entre adultes consentants et qui plus est, se connaissant... quel mal pourrait-il y avoir à tenter l'expérience de s'abandonner, à des plaisirs sexuels mutuels, non dénués de tendresse, en toute amitié ?
Bien entendu, j'ai tenté de me mettre à sa place... psychologiquement s'entend ! Je savais qu'elle n'était pas amoureuse, qu'il ne s'agissait pas de cela...
Ah... Misère ! Que tout est compliqué pour certains... Et pour moi...

mercredi 16 juillet 2014

Source de tares.

Lundi dernier, je suis rentré plus tôt, parce que, entre autres obligations, P devait passer me confier son scooter afin que je le lui expédie par le train dans son sud, où il se rend demain... et je m'étais engagé à le raccompagner chez lui...
Depuis qu'il le possède, il a toujours fait en sorte que je sois assuré comme second conducteur... j'ai beau faire part ici de mes agacements à propos de certain de ses comportements... quelques dizaines d'années, d'histoires, de soutiens et de partages, nous lient...
J'ai donc, juste en bas de chez moi, un engin puissant qui se trouve être à ma disposition pour deux, trois jours... La tentation... Mais pour quoi faire ? Ce n'est pas mon genre d'aller là où je ne vais pas à pied, parce que trop loin, pour m'installer à la terrasse d'un café en quête d'opportunités... Tiens ! Je pourrais facilement aller faire un tour dans le 6eme arrondissement, jeter un œil à une petite fenêtre... ou dans le 1er, voir ce qui se trame... Mais s'y déroule désormais une autre vie, qui ne me regarde plus et où je ne suis pas plus attendu que convié. Et quand bien même je le serais... qui ferais-je ? Qui suis-je, pour féliciter ? Je me sentirais embarrassé et tout emprunté... je ne me vois que maladroit, mal à l'aise, dans ce rôle de servir des éloges ou des critiques ; j'ai toujours pensé qu'il y avait dans ces actes, une certaine et non moindre, condescendance. Et je déteste cela, la condescendance. De toute façon, je ne suis pas étonné de... ce qui doit être, enfin j'imagine... Je n'en ai jamais douté...
J'ai toujours été plus intéressé par ce que les gens sont que par ce qu'ils font !
… même si voir ceux que j'aime réaliser de belles choses m'émeut... m'émeut aux larmes... me projetant dans un violent et soudain état d'émotivité que je n'assume toujours pas devant les autres et que je préfère cacher... Au moins, dans ce cas, l'embarras m'est évité.
Déformation sans doute due au fait que je n'ai jamais été... non ! que je ne me suis jamais senti, réellement encouragé pour ce que je tentais de faire... pardon, presque jamais... Il m'était plus volontiers servi que j'étais un brave garçon, et toujours bien sage... Et je dois bien avouer ne pas me rappeler, ne serait-ce qu’une seule fois, que l'on ait été fier de moi... Allez savoir d'où viennent toutes ces tares.
Bon... je pourrai simplement aller me balader, avec de la musique dans les oreilles, des rêves dans la tête et le vent qui gonfle ma chemise et me caresse en douceur... rechercher cette sensation physique et d'espace, que l'on a en sortant d'un virage serré ou en accélérant soudainement...
Oui... mais je crois que je vais plutôt faire une sieste... c'est plus sage.

mardi 15 juillet 2014

Des conséquences d'être une éponge...

Quelques jours un peu difficiles... Il m'arrive parfois de ne plus rien supporter : V. me colle trop et sans cesse... Ces tics que possède chacun... Ce qu'ils attendent de moi... Ces conversations ordinaires... tout cela m'exaspère ! Et plus encore, cette façon que tous ont d'exprimer leurs agacements à propos de tout et de rien, à propos du quotidien... à propos de l'autre qui n'a pas fait comme on voulait... toutes ces fâcheries mesquines et inutiles... ces pics d'agressivité... Et puis, tout autour de moi, tous ces yeux, comme ceux de V, qui me réclament... un peu d'amour !
Je hurle à l'intérieur... Comment m'enfuir ? Pour me protéger bien sûr, mais aussi parce que j'ai honte de cet agacement et de cette lassitude, qui émanent de moi. Et plus encore de cet effort de patience pour expliquer, pour rassurer... qu'il ne s'agit que de moi et de mes traumatismes... que je n'en veux à personne... Mais, par pitié, que l'on me fiche la paix... et aussi que l'on cesse de prendre toutes ces postures, pour exister plus...
Quelles que soient les circonstances, quoi qu'ils se passent... arrive toujours ce moment où le besoin viscéral de me retrouver seul me saisit à la gorge...
Il me faut de la douceur, de la douceur... de cette douceur, qui si elle devait venir d'un autre, ne pourrait venir que d'un autre comme moi... Parce qu'alors tout serait déjà entendu... et que, dans l'apaisement d'une pureté minimaliste, n'existerait plus que l'essentiel...
Plus que nos goûts, ce sont nos meurtrissures et ce que l'on veut en faire, qui nous unissent.
Prends-moi dans tes bras.
Serre-moi fort... plus fort encore...
Dis... tu restes pour la nuit ?

jeudi 10 juillet 2014

Grisaille tenace.

C'est certainement la faute à ce temps qu'il fait... un temps où attendre me semble la seule attitude envisageable... Debout, le front posé sur la vitre, mon regard s'égare dans cette grisaille qui masque le ciel... Est-ce l'humidité, cette fraîcheur crue trop soudaine ? Toutes mes plaies... sont plus douloureuses.
Tout ce à quoi je m'efforce, tout ce que je pense comprendre... même ce chemin... tout disparaît dans ce manque qui me tenaille soudain. Comme hier, je revis tous ces moments difficiles, non pas ceux où je me sentais trahi, mais ceux où je me désespérais d'attendre sans qu'aucun repère ne me soit donné...
Ce manque me presse si fort que je sens les larmes monter.
Ça ne va pas durer !
C'est toujours aussi vif, aussi inattendu. Et les quelques promesses qu'il y a eu n'y changent rien... à croire que les promesses ne soulagent que ceux qui les profèrent...
Enfin ! Ça va passer...
Ce soir, je vois P. J'en suis heureux, mais il ne m'apporte pas ce qui me manque. Il parlera de sa vie, de lui... puis me posera, pour la forme, deux, trois questions me concernant... ne m'écoutera pas... se remettra en scène, sans même s'en apercevoir... tantôt prônant avec un sérieux exagéré et réactionnaire des valeurs obsolètes... tantôt une pensée volontairement provocante sinon un humour machiste... Je ne lui en veux pas, il est comme beaucoup de ceux qui s'égarent quand leurs rêves de pouvoir commencent à s’effilocher... Toujours pressé, débordé, préoccupé... Par sa vie, ses soucis, ses envies... Toujours empli de lui-même, ou plutôt de celui qu'il doit désormais accepter ne jamais devenir. Et cela, sans répits à venir !
Finalement, tout comme moi, il cherche de la reconnaissance... Mais alors qu'il la voudrait de toutes et tous... Seule celle de ceux que j'aime m'importe !
Peut-être que moi aussi je m'égare et que personne ne peut m'apporter ce qui me manque, enfin... presque personne...
Je ne saurais pas bien expliquer ce que c'est exactement que ce manque... il faudrait pour cela que je sois musicien... oui, je crois bien qu'eux seuls peuvent le traduire. Une sensation d'âme... Le produit d'un savant mélange de tout ce qui existe comme sentiment... concentré et transmis en un seul regard, un geste même, un souffle presque... Oh ! Rien dont l’autre pourrait s'enorgueillir. Il ne s'agit pas de talent, de charme ou d'un quelconque savoir-faire... mais d'une tout autre chose, peu commune malheureusement... une sorte de lien, que l'on peut sentir mais pas définir.
Une satisfaction, cependant, depuis quelques jours je m'impose de ne pas fumer ou me servir un verre, tant que je suis seul... Et, je tiens bon ! Je pense avoir trouvé une raison suffisamment solide. C'est plutôt positif ? Il fallait que je le note.
Par contre, ce soir, c'est permis !

mardi 8 juillet 2014

Graines et idées.

Je n'ai failli qu'un matin sur les trois, il faut dire qu'il tombait des cordes... et puis cela doit rester un plaisir, tout particulièrement en ce moment... même si j'accepte cette règle de temps en temps me faire mal...
Pour le reste, un peu de jardinage... pincer les pieds de tomates et repiquer toutes ces délicates pousses de chou Kale... à genoux sur la terre, le dos courbé comme en pleine prière...

Je n'ai plus de ces graines qui m'avaient été rapportées, un des rares présents qui m'avaient été offerts... C'est à l'occasion de ce voyage en Californie que j'ai réussi, non sans difficulté, à en trouver. Bien sûr, j'aime ça... Mais je crois bien que pour moi, ce geste de les semer... de veiller sur leur croissance, d'en prendre soin... puis de récolter ces élégantes feuilles vertes, bleues ou violettes... et de m'en nourrir... tout cela a une tout autre dimension, une tout autre importance... Pour moi seul, j'en ai peur...
Aujourd'hui encore, je me surprends à attendre... C'est à cause de ce pouvoir de croire... que tout peut croître... Ces idées qui germent en moi... mythes ou réalités, comment savoir... ces idées en lesquels je ne peux pas ne pas croire dur comme fer, tant qu'elles n'auront pas été reconnues comme atteintes de maladies, puis arrachées et brûlées... En attendant, tant qu'un doute subsistera, aussi fragile, aussi subtil soit-il... 
je garderai précieusement, quelque part à portée de cœur, de ces graines d'espoir... 
Il y a quelque chose de miséricordieux, chez celui qui s'évertue à faire germer et croître une graine ou une idée qu'il a semé !

vendredi 4 juillet 2014

Retenues...

Il n'y a rien en arrière qui ne me donne envie de revenir... Sauf, bien sûr, ces quelques erreurs qui parfois me pèsent... Et encore, je n'en suis pas si sûre.
Non, si je devais recommencer, je crois bien que je ne changerai rien... excepté, peut-être, une bricole, une attitude... cette réserve, quelquefois.
Oui, je crois que je referai les mêmes belles choses, les mêmes conneries, mais en ne doutant pas... en lâchant tout, en osant tout, sans aucune retenue. Et en exultant !
En me fichant de cette conscience et plus encore de ce qu'en-dira-t-on ! Parce que, au final, on est seul responsable.
J'ai beau me dire ça, au point même de le ressentir profondément en moi, de toucher cette solution, la guérison, du bout des doigts, de me sentir la vivre... Et bien, chaque fois que mon attention se relâche... de nouveau... je me retiens !
Bon, j'en termine avec mon occupation alimentaire et je me tire me mettre au vert et respirer le bon air pour les deux jours qui suivent. 

mercredi 2 juillet 2014

En rogne !

J'observe... cette propension que nous avons à ne nous intéresser qu'à nous-mêmes... à n'être jamais disponible, toujours trop occupé, pour ne serait-ce que s'enquérir des autres... Excepté bien sûr, si c'est par nécessité... Prétextant alors, n'avoir pas osé le faire avant ou, bien que conscient de cet état de fait, ne pouvoir s’y résoudre, par embarras ou pour, sans doute, être atteints d'une incapacité maladive...
En réalité, on n’aime que soi ! Nos fréquentations se classent en genre et qualité d'intérêts, variant selon une sorte de roulement perpétuel où les nouveaux et les indispensables sont privilégiés, tandis que ceux dont il n'y a plus rien à tirer ou, avec qui cela devient trop compliqué, tombent en désuétude, puis sont oubliés.
Que le reproche nous soit fait et l'on s'insurge, arguant d'une véritable sollicitude... ne serait-ce, par exemple, avec ce sans-abri qui vit dans le quartier... ou cet inconnu qui semblait si désespéré l'autre fois... ou encore avec ce chien errant que l'on a nourri un jour en passant... Enfin, vis-à-vis de tout un tas d'inconnus dont on se fiche bien au fond, mais qui nous permettent de soulager notre conscience, à moindres frais et sans fâcheuses conséquences pour notre ego. C'est curieux comme il nous est plus facile d'avoir de la compassion pour des étrangers, plutôt qu'à l'encontre de nos proches. Probablement parce que ces inconnus nous habillent alors, comme nous rêvons de l'être, et que ne nous connaissons pas, ils nous voient comme on aimerait paraître…
On a beau ne se préoccuper que de soi, on aime tout de même cette idée de s'occuper des autres...
Aucune malice ici... enfin, je crois... d'ailleurs, je fais moi-même partie du lot...
Cette conscience qui nous distingue dans la nature, nous donne de ces idées... crée de drôles de sensations, de ces émotions qui par leur action modifient, l'espace d'un instant, notre chimie intime ; ce qui nous procure alors un de ces agréables sentiments de bien-être que l'on aime tant.
L'empathie, finalement, c'est un peu comme une drogue... certains en abusent, beaucoup en ont peur tandis que d'autres s'en amusent.
Pourquoi donc, je raconte de pareilles sornettes ?
Sans doute suis-je en rogne, en rogne contre certaines de ces habitudes que l’on croise de plus en plus fréquemment…

mardi 1 juillet 2014

Philosophie pratique...

Rien de neuf sous mon plafond, quant à mon tapis... je ne me rappelle plus ce que j'en ai fichu, où je l'ai mis...
Ces derniers rêves, enfin... ceux de ces vingt derniers jours... se sont envolés. Cela m'a vidé une fois de plus et, pour le moment, je ne n'en ai pas d'autres à l'horizon de mon ciel. Alors, ciel gris, temps couvert, pas d'envie.
À part ça, des emmerdements, comme tout le monde... Même dormir m'ennuie, c'est dire !
… je sais ce dont j'ai envie, je vais me mater, pour la... énième fois, mon film culte ; tout en m'enfilant un ou deux "Russes blancs" et pourquoi pas un peu d'Oaxaca... ça fait un baille que je ne m'y suis pas adonné, bien plusieurs mois...
Le Dude, c'est un autre moi, plus abouti... Y a pas à dire... je me reconnais dans ce personnage, même si je n'ai pas atteint cette perfection... mais j'y tends, j'y tends... doucement... Je ne parle pas de Dudéisme, une belle connerie ! "Institutionnaliser" cet état d'être, c'est ce qu'il y a de plus stupide... des prêtres Dudéistes ?! n'importe quoi, cela va à l'opposé du personnage.
À coup sûr, cette séance et les extra qui vont avec... vont me remettre le moral à l'endroit, et peut-être aussi la tête à l'envers... qu'importe, une fois tout groggy, je me taperai bien... une bonne secousse, toujours à la main, comme dirait le Duc et un bon gros somme, bourré de rêves simples, oniriques et surtout, génériques d'envies plus accessibles pour moi...

vendredi 27 juin 2014

Ces rêves éveillés...

Je suis arrivé à ma campagne, hier en fin de journée ; seul ! Mais je ne me faisais pas d’illusions, je ne m’en fais plus. J’ai ouvert la maison et installé Internet ! Je dispose maintenant d’une ligne fixe, d’internet et du WIFI pour les sms sur mon portable, etc. N’étant pas avec le même opérateur, ça s’arrête là, mais c’est déjà pas mal.
C’est en courant ce matin que m'est venue cette remarque. Comme à mon habitude, c’est tout en admirant le paysage que je me laissais aller à ces rêves éveillés... enfin je dirais plus précisément à ces « projections réalistes », parce que possibles, même si peu probables...
Je constatais que dans la majorité de ces songes, c’est elle que je mets en scène.
Que je tombe sur une biche, qui surprise s’enfuie sans crainte et je me vois la lui montrer, sachant combien cette rencontre sauvage l’attendrira… Qu’au détour du chemin, un coin charmant se révèle et je me sens heureux de l’entendre s’extasier sur la beauté de ma campagne…

Toutes ces projections ont systématiquement pour sujet ces petites attentions précieuses que l’on partage à l’occasion de moments simples. Et chaque fois, c’est avec elle que je m’imagine les partager.
Peut-être est-ce dû au fait qu’aucune autre ne l’a remplacée… Et manquant d’imagination, cet autre qui me manque prend alors l’image la plus récente qu’il me reste. Allez savoir. Les méandres de mon âme sont si torturés que je suis loin d'en avoir découvert tous les secrets.

lundi 23 juin 2014

De la coupe aux pieds...

Soyons honnête, à l'ordinaire, je déteste ça ! Les individus, l'ambiance, ce que ça véhicule, ce que ça cache, le décalage... tout !
Mais là, je reconnais que c'est un peu différent... Alors, je me laisse aller à suivre ce qui tombe à ma portée, et parfois même j'accompagne ça d'une Corona (il n'y en a pas de meilleurs, pour moi)... Je n'irai tout de même pas jusqu'à pas me coucher ou me relever la nuit, faut pas pousser...
Force est de constater qu'il y a du spectacle, de l'engagement
, de l'inattendu... c'est indéniable.
En revanche, et bien que je sache les acteurs principaux, enfin la plupart d'entre eux, comment dire... trop incultes pour avoir du goût... je m'interroge sur le genre de mécanisme intellectuel qui doit agir pour s'attifer de pareilles coupes de cheveux !? C'est terriblement affreux ! Et qui sont ces femmes qui se veulent compagne et qui les laissent faire ? Et ces coiffeurs qui acceptent de se fourvoyer dans le grotesque professionnel ? Qu'on les dénonce, qu'ils soient radiés de leur ordre.
L'argent et la célébrité sans la culture révèlent à quel point la bêtise humaine peut s'avérer abyssale. C'en est décoiffant ! Une chance pour eux, qu'ils soient talentueux avec leurs pieds !

dimanche 22 juin 2014

Question d'honnêteté.

Je ne regarde jamais les photos d'avant... j'en suis incapable, depuis tout petit. Excepté celles de cette époque où je n'étais pas encore conscient, ou j'étais encore innocent.
Ces idées... c'est à cause d'hier soir, P est passé pour que l'on aille boire un verre dehors... Pas que j'ai abusé, mais la nuit fut courte. Et puis quand même, trop de clopes et ce rosé (Rosé de Méditerranée. Origine géographique garantie ! Mais de qui se moque-t-on ?) était ignoble (absolument, écrit sans v.) ! Les bords de Seine débordaient de viande saoule qui s’attroupait autour de mauvais groupe de musiques qui enchaînaient de médiocres reprises... Les filles n'étaient pas belles, les mecs grossiers... Aucune élégance, pas de cœur... Je n'ai ressenti aucune ferveur chez tous ces gens qui m'entouraient. Même dans l'amusement, la plupart font semblant, ils jouent un rôle...
Ce sentiment qui va en s'amplifiant d'année en année ne va pas m'aider... Mais, faire à mon tour semblant, alors que j'essaie d'atteindre et d'assumer ma vérité, serait encore plus difficile.
Comment imaginer... un visage, le matin au réveil qu'on ne connaissait qu'à peine la veille ? Voir ce trouble... puis les feintes... je les devine déjà quand ils portent masque... Évidemment, on peut choisir de fuir...
Non ! Sincèrement, je ne m'en sens pas capable.
Bien sûr que je veux du sexe... mais de la beauté avec ! Je peux même dire, qu'à une bonne baise la veille, je préfère l'irradiante douceur d'un visage qui me sourit au réveil...
Quel con ! Mais, quel con !

vendredi 20 juin 2014

Validation.

Déjà deux nuits, un jour et demi et ce second jour qui bientôt se termine… Je n’ai fait qu’un petit écart, je suis allé chercher quelques provisions en ville… plus précisément au centre commercial des environs, les horaires des petits commerçants ne correspondent pas aux miens… Prenez n’importe quel centre commercial, d’alimentation, où que ce soit dans le monde, et bien, ça pue pareil. C’est formidable cette odeur ! Ne peut-on rien y faire ? Bref, je n’ai pas fait long feu…
Je dois rentrer demain en fin de matinée... déjà !
Mais je recommence jeudi soir prochain, je reviens profiter encore de cette solitude champêtre… Enfin, je ne renoncerai pas à de la compagnie, qui plus est si elle est charmante...
Il est vrai que j'ai une bonne capacité à l'adaptation, mais il est indéniable que je glisserai facilement dans cette vie nature... Voilà une expérience qui valide ce que j’appellerais mon ambition personnelle.
Évidemment, il reste des détails à régler... Quelqu'un aussi doué d'empathie que je le suis, ne peut pas devenir un ermite pur et dur... Ce serait du gâchis !

jeudi 19 juin 2014

Expérience.

J’appréhendais un peu, je dois le reconnaître, malgré ces prémonitions que j’ai quant à mon futur style de vie, de me retrouver seul à la campagne ; moi qui le suis déjà à Paris… Durant tout le trajet, je me demandais, qu’elle allait être ma réaction. Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’une épreuve, pire encore, m’attendait.
En effet, en arrivant je compris très vite qu’il n’y avait plus ni téléphone, ni internet... J'étais seul !
Meeeeerde !
En cours de changement d’opérateur... et comme à son habitude pressé de passer à autre chose, mon père avait tout démonté, rangé, plié, avant de partir. Je rageais contre sa façon d’être… Quant à mon téléphone portable, dépourvu de relais WiFi, il m’indiquait que dans une campagne aussi perdue, le réseau 3G devrait être accessible que perché tout en haut du clocher de l’église… Ces facilités dont on a l’usage si communément, prennent leur véritable valeur dès lors que l’on ne peut plus en disposer. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis un "geek" ; mais… si jamais il s’avérait que c’est justement à l'occasion de ces jours-ci qu’une tentative pour me contacter ait lieu… Et mon journal… si l’envie me venait d’y écrire… je ne pourrais le faire qu’en différé ! Et si...
La soirée et la nuit se passèrent normalement… à mon réveil (le coq...), je veillais comme de coutume, à la nécessaire première sortie de V juste avant d’aller courir… Au retour, quelques étirements, quelques minutes, immobile à regarder la campagne... une bonne douche et un petit déjeuner. Et à nouveau une ballade avec V, plus grande celle-ci…
Finalement, je fais avec, ou plus exactement, sans ! Sans même trop y penser.
Ce calme bucolique me repose. Et aucune onde pour ronger ma cervelle et mes nerfs… Tous ces présumés manques semblent comblés par cette quiétude qui règne ici et qui doucement m’envahit.
Pas tous, cependant, pas celui d’une présence féminine et aimante. Et tout particulièrement à ce moment… Certes, je n’irai pas jusqu’à dire que ce manque me torture affreusement, ni d’ailleurs qu’il n’est mû que par des élans du cœur et de l'esprit… C’est étonnant comme ici, même ça devient presque supportable. À croire que tout ici ralenti.
C’est entendu, je n’appartiens pas à ce genre d’individus qui vivent à cent à l’heure, et bien malgré cela, ici, dans ces conditions, j’ai la sensation de tout à coup vivre au ralenti, profitant presque de façon extatique de ces petites choses qui habituellement paraissent tellement anodines.
Il faut croire que c’est dans le dénuement de ce qui contribue au confort moderne que tout naturellement se réévalue ce qui compte vraiment.

mardi 17 juin 2014

Autodérision.

C'est une étrange réflexion que je fais en ce moment. Quelque chose m'a sans doute attendri... alors de retour, pour un temps, dans mon monde d'émotion, je m’abandonne à quelques pensées.
Il était étrange qu'elle soit toujours là, en moi, alors que je ne suis, très probablement, plus en elle (l'ai-je été ? si je pousse vers l'absurdité)... Ce souvenir que j'ai, toujours si vivace… alors que celui qu'elle a doit se résumer à : a disconfort (pain pourrait passer pour prétentieux... veillons à ne pas perdre mon sens de l'autodérision) in the ass ! 
Évidemment, il y en aura pour dire qu’en fait, c’est l'Amour que j'aime... et d'autres, qu'assurément je fais preuve d’une certaine immaturité... et patati et patata…
Foutaises de manichéens ! Qui préfèrent tout simplifier pour ne pas trop s'en faire... 
Ce qui me semble évident, ce que l'univers autour de moi m'indique clairement, c'est que rien n'est simple. Qu’un trait, ne suffit pas à définir un caractère, aussi subtil soit-il. Que l’on sait si peu de chose ! Mes convictions valent donc bien celles des autres.
Alors, finalement, qu'importe que l'on choisisse de voir les choses de la vie en noir et blanc ou en couleur, ce qui compte c'est de faire ce choix avec une intime conviction.
Ce sont mes convictions qui donnent un sens à ma vie, et cette vie qui me donne ce sens de l'autodérision...

vendredi 13 juin 2014

Sourire !

Je m’efforce de sourire, même si mes idées me poussent à la gravité, parce que sourire fait du bien. C’est vrai ! Je l’ai entendu l’autre jour au journal télévisé. Mais je le savais déjà, en fait je le sais depuis toujours. Il a fallu des analyses scientifiques, des expériences complexes pendant des années, pour démontrer scientifiquement, faire d’un sentiment une vérité, que sourire est bon pour la santé et pour le moral, et cela même si c’est un sourire forcé ! D’ailleurs, il est bien rare qu’après quelques secondes passées à se forcer à sourire, on ne finisse pas tout naturellement par sourire pour de bon. Et si l’on craint de passer pour un demeuré, ou que l’on est édenté, on peut se contenter de sourire intérieurement, ça a le même effet.
Ce matin, pas de tintement de cloches, ni de chant d’oiseaux ou bruissement de feuilles... mais les bruits de la circulation et ses effluves nauséabonds ! Je m'étais dit que j’irais courir… mais, j’y ai renoncé… Du coup, je me suis occupé de tout ce qui pousse sans arrêt, puis dans la foulée me suis rendu chez ma coiffeuse, histoire de soigner un peu mon apparence. On ne sait jamais...
Me voici donc tout sourire, sans un poil qui dépasse avec une coupe toute fraîche et seyante…
Pourquoi ne pas aller m’installer à la terrasse d’un de ces cafés éphémères sur les quais de seine, munie d’un recueil de poèmes et d’une paire de lunettes teintées pour regarder les filles légèrement vêtues passer ? Même si cacher sous un air de dandy intello une nature de loup de Tex Avery, n’est pas très… correct. Quoi qu’il en soit, de regarder passer les filles, devrait contribuer d’une part (pour celles qui s’en aperçoivent) à les rassurer sur leur capacité à séduire, au moins les faire sourire ; d’autre part à tirer vers le haut et sans effort les commissures de mes lèvres, ce qui, on le sait désormais, est bon pour mon moral et ma santé.
C’est parti, avec un léger sourire forcé, pour commencer…
Rentre ce ventre !

mercredi 11 juin 2014

Animalité...

Belle course ce matin ! Certes, pas comme au temps de ma splendeur, où il m’arrivait même de courir avec une raideur particulièrement localisée que je m’appliquais à camoufler… il faut dire qu’alors je pensais à elle, enfin plus précisément à ses élégantes et émouvantes singularités… mais, je m’égare… C’est à cause du coq de la ferme voisine qui ce matin tôt a commençait à s’époumoner… pour repousser d’éventuels concurrents et aussi pour vanter la puissance de ses hormones… Je n’en fais pas une maladie… mais, de temps en temps, l’idée d’une bonne "saillie", pour un vieux (n’exagérons pas, tout de même) loup comme moi, me remue hormones et sang ! Veinard de gallinacé ! Tu comprends pourquoi un jour tu finiras dans une sauce au vin.    
En huit jours, la forêt s’est métamorphosée, c’est à peine si je la reconnais ! Tout s’y redresse, s’érige, semble prêt à exploser. De ces vaches, au loin, émanent cette odeur forte et caractéristique que l’on retrouve dans le lait, pas celui des supermarchés, celui acheté à la ferme. Une odeur à la fois fascinante et écœurante…
Il fait déjà chaud, je transpire à grosses gouttes ; aucun problème de souffle, malgré ces quelques cigarettes prises hier soir en arrivant, aucune raideur musculaire ni douleur articulaire… presque le pied !
Salop de coq ! Bon sang, je ne suis pas de bois… enfin, presque...
Ah ! que tout cela me semble compliqué… 
Quoi qu’il en soit, aujourd'hui et demain seront de belles journées, profitons de cela avant de rentrer.

lundi 9 juin 2014

Du bois...

Reprendre ces habitudes de diariste s'avère plus difficile que je ne le pensais. C'est comme reprendre la course de façon régulière... dans les deux cas, il me manque quelque chose... la niaque, l'émotion, l'envie... 
J'imagine qu'arrêter de fumer ces quelques cigarettes en fin de journée, dès que je me sens euphorique ou quand je suis trop anxieux, sera tout aussi difficile ? 
Et cette allure désormais, ce corps négligé, empâté, de combien, huit, neuf kilos ? Impossible de m'en débarrasser... pourtant, je fais tout à pied ! C'est l'apéro, clopes, grignotage. Mais, bon… 
En plus, depuis mon départ aux USA, j'ai cessé de me raser ! Le résultat est assez singulier... L,I,D et J, aiment ça, alors moi, ça me va... Mais, y a des trous, y a du blanc, on dirait un loup... un vieux loup ! Personne ne m'en dit rien, même pas ce vieux renard de P. Il faut dire que je n'ai jamais eu l'air commode... il y a comme une certaine froideur dans mon attitude, de celle qu'on ceux qui ne sont pas forcément les plus forts, mais qui peuvent tout endurer et bien plus longtemps que d’autres... on se méfie… On sent bien que derrière l'aspect élimé, fatigué, il reste des crocs acérés et quelques mauvais éclats dans ces yeux las... alors, ça pourrait ne pas être si facile, il pourrait y avoir des dommages collatéraux... On ne se moque donc pas et on ne vient pas me dire que ça ne va pas. On me fiche la paix ! 
… un peu trop même... 
J'aimais quand elle était sur mon dos ! Elle avait une sacrée paire... d'étriers ! J'étais en état d'éveil permanent, toujours vaillant, jamais fatigué. Je n’avais jamais soif, jamais faim, sauf d'elle. Ah, fallait voir dans la rue comme les gens nous regardaient, nous souriaient, se retournaient... enfin, ce n'était peut-être que pour elle ? Et cette sensation que j'avais d'être affûté. 
Va falloir que je me fasse mal, pour retrouver quelques-unes de ces sensations-là. Mais bon, il ne s'agit pas de tout recommencer, tout remettre comme c'était. Il faut s'adapter, j'ai acquis autre chose depuis... ce pouvoir que j'ai de calmer ceux qui sont à mes côtés, il semble avoir augmenté, bien que je n'ai pas eu l'occasion depuis longtemps de l'expérimenter, mais je le sens... il y a du recul... un peu plus d'expérience... Il suffit de voir un de ces séquoias que le feu n'atteint pas. Plus ça va, plus je me sens de bois... alors qu'en elle, il y avait quelque chose de minéral. Un de ces grands mélèzes plantés au bord d'un lac, au cœur d’un paysage minéral de montagne. 
Il faut que j'aille chercher ça de plus en plus loin ! Mais une fois trouvé, je m'aperçois que tout est resté intact.
Il faut me motiver plus fort que ça !

mercredi 4 juin 2014

Ma nature.

Quel déluge ce matin ! Sortir V deux minutes n’est pas désagréable, enfin pour moi parce qu’elle, ne traîne pas ! La pluie ici n’est jamais un obstacle pour sortir, mais de là à aller courir… J’irai demain, autour du lac du bois de Vincennes… bien moins sain, mais au moins on y croise beaucoup plus de monde…
Ce paysage dégage quelque chose de puissant, il est d’un vert si dense qu’il absorbe toutes les tensions, toutes les pensées... Au loin, une brume compacte s’élève au-dessus de la canopée… ça sent le vert, ça sent la terre… même le gris du ciel n’arrive pas à rendre ce paysage triste. D’ailleurs, en y réfléchissant, je ne pourrais pas dire que cette campagne autour soit triste ou gaie, ça ne convient pas ! On y perçoit quelque chose de bien plus grand. C’est cette expression qu’à la nature qui donne du sens à ma vie... comme d'autres ont un Dieu… Ici, au milieu d’elle, j'ai cette étonnante sensation, infiniment, que je lui appartiens, que j'en suis une partie. Et ça me fait du bien.  

dimanche 1 juin 2014

La Californie...

Parmi les choses qui ont compté ces derniers mois, il y a eu ce voyage entrepris à la deuxième quinzaine d'avril. J'ai emmené L, D et J sur la côte ouest des États-Unis. Un beau voyage, à moitié Road trip, à moitié famille... mon frère y vit avec sa famille.
J'ai loué une voiture confortable en arrivant à San Francisco. Nous y sommes restés le temps de découvrir la ville, bien sûr nous sommes allés voire ces arbres qui ont des milliers d'années à Muir Woods... Puis nous avons longé la côte Pacifique : Monterrey, Carmel, Big Sûr... Puis, Santa Barbara et enfin Los Angeles avant de remonter sur Fresno, par cette fameuse vallée nourricière...
Je crois pouvoir dire que nous étions tous les quatre enchantés, je faisais de mon mieux pour satisfaire à toutes les curiosités, toutes les envies...
À Venice Beach... bien sûr, j'y ai pensé... C'était en Mars, j'avais alors craint pour sa vie ; journalistes et experts pensaient qu'il était probable que le tsunami qui venait de ravager le nord-est du Japon allait faire de même, pile sur cette partie de la côte ouest où elle logeait, à quelques pas seulement de l'océan. J'avais averti comme je pouvais et dans mes pires prévisions, je montais des plans pour aller la chercher dans ce qui serait certainement un chaos de fin du monde... Tout alors était... enfin, me semblait encore possible ; du moins, c'est l'idée à laquelle je m'accrochais, malgré... bref, on s'en fiche de ce que je savais... seul m'importe ce à quoi je croyais...
La seconde partie de notre voyage, nous avons retrouvé mon frère et sa famille. Nous sommes restés en leur compagnie jusqu'à notre départ. Vivant ensemble, ce fut un agréable moment de partage, et je peux dire que chacun se sentait bien.
Le retour fut plus mouvementé. Deux heures après avoir embarqué, on nous annonçait l'annulation du vol... Je passe sur les indécisions, les incertitudes, propres à ces cas de figure, qui peuvent si vous ne vous méfiez pas, rendre ce déjà mauvais moment encore plus désagréable et épuisant... Nous avons squatté dans l'aérogare, toute une nuit et la journée suivante... Mais nous nous sommes bien amusés, nous débrouillant comme des chefs, prenant à l'instinct les bonnes décisions, trouvant les meilleures places pour camper, ayant même obtenu dans la cohue le double de vouchers… Bonne figure et bon cœur attirent souvent la chance... au point même qu'une fois à bord, nous fûmes surclassés par le personnel un peu désorienté par tous ces gens qui faisaient mauvaise figure et exprimaient leur méchante humeur.
Ce camping improvisé remplaça, d'une certaine façon, celui que j'avais prévu dans le Yosemite ; projet abandonné après un conciliabule à quatre qui s'avéra unanimement en faveur de : plus de temps en famille !
Après un retour qui avait duré plus de quarante heures, un voyage qui semblait avoir duré le temps indéfini d'un bonheur... Retrouver toute cette partie figée de ma vie est un peu pénible... Heureusement que subsiste l'espoir de voyages à venir ainsi que celui d'éventuelles, agréables surprises... Il est encore permis de rêver ? Et puis, il paraît que tout a commencé par un rêve... La Californie...

samedi 31 mai 2014

Oser !

Ce n'était pas une surprise, c'était planifié... Mais plus l'échéance approchait, plus on pouvait sentir cette hésitation, cette méfiance enfler et les craintes, que les plus réfractaires au changement ne pouvaient s'empêcher de colporter comme des vérités, se faisaient de plus en plus sombres... Tout à coup, ce que l'on avait jusqu’à présent, sans cesse, décrié s'avérait aujourd'hui posséder toutes les qualités...
Ce nouvel outil informatique remettait en cause tous nos acquis, tous nos réflexes professionnels, alors il n'arrivait pas à la cheville de l'ancien.
Pour ma part, bien qu'un peu anxieux des efforts qu'il allait falloir fournir pour retrouver mes aisances, je dois avouer que j'étais relativement excité par curiosité ainsi que par le challenge à venir.
J'ai la chance d'avoir une capacité d'adaptation assez extraordinaire, et j'aime bien qu'elle soit sollicitée, mise à l'épreuve, de temps en temps...
Mais cette qualité n'a pas que des avantages, à propos de certaines autres choses, sur d'autres terrains... je suis, en effet, capable de rester à supporter l'insupportable. C'est certainement qu'il me manque quelques qualités et parmi elles au moins une essentielle, pour réussir à se distinguer : oser !
Le vrai malheur, c'est d'en avoir conscience, une bien trop fine conscience !
"Une conscience trop fine est plutôt un mal qu'un bien et nuit à la santé de l'âme." Euripide.
Et je me sens comme un prisonnier, qui plus est ignoré, parce qu'enfermé dans un carcan ridicule. Un peu à l'image d'un autiste ou de l'un de ces malades atteints du syndrome du "Locked in".