(journal de mes sensations)

mercredi 31 juillet 2013

Principes...

J'ai cette fâcheuse habitude de finir, trop rapidement peut-être, par penser que j'embarrasse... j’ennuie... j'encombre... À tord ou à raison, c'est ainsi... un trait de caractère chez moi que je n'ai pas encore réussi à dominer. Je dois manquer de patience, et d'empathie aussi ?
Bon sang, je ne vais pas arriver à écrire ce dernier billet ? Voilà trois fois que je l'efface pour recommencer. Il faut que j'accepte, une fois pour toutes, que certaines réactions ne servent à rien !
Quoi qu'il en soit, mon départ commence aujourd'hui, pour se faire en deux étapes. La première, dans la soirée et l'autre demain matin, si tout va bien... Si je sais où, je ne sais pas vers quoi je vais... je suis un peu inquiet, mais j'ai décidé de laisser couler... Je ferai au mieux pour les autres, et ce que je peux pour moi. Avec le temps, et les petits événements qui ponctuent ma vie... chaque fois que je pars, c'est avec l'envie de déjà rentrer...
C'est fou comme on peut changer. C'est comme cette façon que j'avais, il n'y a encore pas si longtemps de m'infliger toutes sortes de sévices, de souffrances... pour me punir, ou pour éviter de me regarder en face, et constater, mortifié, quel être insignifiant je peux être... Et bien, en cela, je crois bien avoir changé. J'ai lâché prise... je tiens maintenant à me faire du bien. Je tends, de plus en plus, à faire pour moi comme j'ai toujours aimé faire pour les autres. Et, dorénavant, je me fais une raison de tout ce qui m'arrive. Enfin, presque tout... Je m'accepte, accepte la singularité des autres, et ne joue pas avec eux... Je m'en tiens à ma morale, et suis fier que, bien qu'indépendante de tous ces dogmes qu'on trouve autour, elle soit à ce point reconnu respectable par ceux que je fréquente ou ai fréquentés. J'ai, sans doute, eu cette chance de très vite comprendre que blesser un autre, volontairement ou par négligence, c'est me blesser plus profondément encore...
Peut-être ne suis-je qu'un benêt... qu'importe ! J'essaye de m’accommoder des inconvénients, de me satisfaire des avantages, qu'il y a à être ainsi naïf. Et m'astreins à déjà faire tout ce qui est en mon pouvoir pour donner le plus de chance possible à ce que mes espoirs se réalisent, à ce en quoi je crois. Mais pas sans fin... 
Je tends à être en accord avec moi-même !
Je préfère le remord d'avoir agi en imbécile, dans avoir trop fait... que les regrets de ne pas avoir tout tenté !
J'ai beau en avoir tant dit... je reconnais me trouver un peu surpris...

mardi 30 juillet 2013

On marche seul.

Hier, de retour du travail, après mon billet du jour et trente minutes de sieste, je suis allé honorer... cet engagement que j'avais pris la veille, avec moi-même. Porter un peu de nature est un honneur... aucune valeur financière dans un tel acte... hormis celle du cœur... ça n'achète rien, ce n'est pas fait pour ça ! C'est simplement une manière de signifier ce ou qui, est essentiel(le) pour moi... 
De chez moi, le chemin est long tout de même. Heureusement le temps est devenu bien plus agréable, et à cette envie de livrer un peu de bonheur, s'est ajouté le plaisir d'une belle promenade dans Paris, à défaut de celui d'enfin voir... bref, quand on est un..., c'est en général pour la vie.
Je suis rentré à pied...
La marche a toujours été un moment privilégié pour moi. Je pense sans réfléchir, au gré de mes sensations. Je me sens vivant, à la fois rien et un tout... Plus que jamais je comprends que je ne suis que de passage... Il y a dans la marche quelque chose de mystique.
On marche toujours seul, pour un temps qu'on ne connait pas. On passe, plus ou moins rapidement, selon la chance que l'on a ou pas ; selon qu'on est bien accompagné ou pas... puis, on disparait. D'où l'importance qu'il y a de choisir avec soin et selon son cœur, les autres solitudes qui peut-être accepterons de marcher à vos côtés...

lundi 29 juillet 2013

Débauche de rêves...

Dans quelques jours, je vais partir, au bord de la mer. Accompagné de L,I,D et J. Nous y retrouverons P et d'autres amis... J'emporte mon "précieux", on ne sait jamais, en dilettante entre vagabondage et farniente... Évidemment, je ne suis pas prêt... mais j'ai accepté de ne plus jamais l'être... ce qui finalement revient à toujours l'être ! Je crains cependant de ne pas trouver là-bas, suffisamment de moments privés et plus encore, que ce besoin d'être parfois seul ne crée des tensions pour n'être pas bien compris de tous... De toute manière, je sais par expérience que rien ne sert de prévoir et d'organiser, ce qui importe c'est la capacité à improviser en toute circonstance, et en cela, je ne suis pas trop mauvais...
L'autre chose qui m'inquiète un peu, c'est l'insistance dont P. fera sans doute preuve, pour que nous sortions tous les deux, "chasser"... Nos quêtes sont à ce point divergentes, qu'il semble impossible de nous entendre.
Je n'en ai pas envie...
Quand bien même, il m'est de plus en plus difficile de contenir mes pulsions et que l'accumulation des privations que je m'impose n'est pas sans effets secondaires... tel que l'acte sexuel qui finit par m’obséder !
Je rêve de séances à deux corps, outrancières et dévergondées... et en même temps, je crains de ne pas être à la hauteur de ces prétentions imaginaires... Je rêve d'être désiré autant que je désire... qu'on exige de moi mille et une caresses... que me soit imposé tout un tas de doux supplices ; qu'on me mette à l'épreuve, au défi... Je rêve d'une femelle qui veut sa part, plutôt deux fois qu'une et qui ne se contente pas d'être lascive... Je rêve de complicités intimes et diablement coquines... et d'en rire, comme des enfants qui s'enfuient à toutes jambes après avoir fait quelque chose de défendu... Je rêve du plus sain des épuisements que l'on peut éprouver à deux !  Du plus puissant des Prozac, d'une pomme croquante et juteuse, plus acidulée que sucrée... Mais cela ne peut être atteint que dans le cadre d'une belle confiance mutuelle, et aussi par la capacité que l'on a à faire naître, chez l'autre, le désir.
Plus que l'excitation passagère de découvrir chaque fois une nouvelle peau... j'ai toujours été attiré par explorer celle aimée... par jouer avec ces désirs secrets que l'on finit par partager puis par réclamer... à corps et à cris ! Plus attiré par la recherche des harmonies, par la variation des sensations...
Et, à l'image des corps qui s'échauffent, se mélangent, se pénètrent sans pour autant se soumettre ; à atteindre ce paroxysme où les âmes, affranchies du besoin de posséder, de compromettre... s'imprègnent, s'adulent l'une l'autre...
Certes, je dois dire que de là où je me trouve tout cela semble difficilement accessible, mais pas au point de me compromettre avec la honte d'avoir ou d'être souillé... dans une de ces brèves rencontres ou l'autre n'existe pas sinon comme exutoire.
Heureusement, il y aura L,I,D et J, et même s'il en manque... cruellement... Ce sera déjà bien.   

dimanche 28 juillet 2013

De retour de la Nature.

De retour de la campagne où l'air est plus frais et pur qu'ici... Je n'ai pas pu courir à l’occasion du premier matin passé sur place pour cause de violents orages... Ainsi que ce matin pour m'être réveillé avec une étrange est violente douleur dans le haut du bras gauche !? 
Nous étions nombreux et j'étais, pour je ne sais quelle raison, fatigué, tout c'est bien passé, mais je me sens exténué, et je ne comprends pas cette douleur dans le bras du cœur...
Je ne suis pas rentré les mains vides, mais j'essaierai de livrer ma cueillette demain après mon travail, en toute discrétion... Tout de suite, je ne m'en sens pas le courage et de toute façon il n'y aurait personne à qui la confier... 
Et puis, plus tard, qu'adviendra-t-il ? Et bien quand j'y serai à ce temps là, il sera temps de voir... Quoiqu'il puisse arriver, il ne se passera probablement rien de significatif avant longtemps... à moins que, l'envie se fasse plus précise, plus pressante, mais j'en doute je ne fais pas cet effet-là et je l'aurais ressenti déjà...
Mais je ne tiens pas à épiloguer sur cela, je n'ai pas la tête à réfléchir en cette fin d'après-midi... Je me sens effondré, vidé, sans bien comprendre pourquoi.
De mes trois jours de repos, j'aime à en disposer d'au moins un pour moi, ce ne fut pas le cas cette fois-ci, ceci explique peut-être cela...
Hormis ces états de corps et d'âme, ma campagne s'est livrée encore un peu plus à moi. L'orage par ses éclairs révèle brièvement pour la vue, mais de façon persistante pour l'âme, des faces cachées du paysage... Hier soir, je suis resté dehors au milieu des champs, à attendre qu'il éclate et m’inonde... De grosses gouttes tièdes sont tombées, puis ses grondements sourds m'ont envahit, je pouvais sentir les ondes me parcourir, jusqu'à l'éclatement au-dessus de moi... Un choc à briser les os et une lumière vive et blanche jaillissant d'on ne sait où me saisirent si violemment que je battis retraite en courant avec la sensation d'être poursuivi par des abeilles ! Peut-être que cette expérience aussi m'a coûté une partie de mon énergie ? Ce n'était pas très sérieux, je le reconnais... 
Douter, avoir conscience de sa fragilité et ne prétendre à rien ; c'est ce qu'il faut garder à l'esprit quand on fréquente la Nature...      

vendredi 26 juillet 2013

Syndrome postmarathon...

J'ai la tête vide depuis hier. Ce genre de sensations que l'on a après qu'une longue et âpre lutte vient d'aboutir. Tout ce qui occupait votre vie ces dernières années n'a, à priori, plus de raison d'être... alors vous vous sentez complètement désorienté... Dans votre tête, toute cette place inoccupée désormais ! Qu'en faire ? C'est le syndrome postmarathon !
Je ne suis pas tombé de la dernière pluie, mais quand bien même j'eus été le plus aguerri qui soit, je n'aurai pas pu éviter ce vide soudain. Un vide proportionnel à l'effort...
Une drôle de chute durant laquelle se mêlent effroi et joie. Lequel des deux l'emportera ? Étrangement, cela ne m'angoisse pas tant que ça...
J'ai eu de la chance, la peine et la souffrance m'ont mené à me battre contre moi-même plutôt que contre tous.... Et à force d'acharnement, j'ai réussi à vaincre mon ego, deux ou trois fois ; j'ai pris conscience des ravages qu'il peut faire, mais de lui avoir fait mordre la poussière, je sais désormais que c'est à ma portée d'à nouveau le mettre à terre.
Déjà, il faut que je contrôle mon enthousiasme, que je tempère un peu cette spontanéité que j'ai à tout de suite accourir sans tenir compte du risque de m’écraser sur une porte qui se claque...
Tous ces drames ces dix dernières années, m'ont poussé à me retrancher profondément en moi, à prendre conscience d'une bonne partie de ces mécanismes qui ont fait de moi celui que je suis ; et à en conclure qu'il n'y avait pas d'autres choix que celui de m'accepter ou celui de ne jamais exister !
Je sais précisément ce dont j'ai besoin, ce qui m'est essentiel... et je sais que rien ne vient sans efforts ni persévérances... Je sais aussi que j'ai beaucoup à offrir... et que ce que j'offre, je le fais plus avec plaisir que pour faire plaisir ! Parce que c'est dans ma nature.
J'ai de la chance, il y a des syndromes bien plus difficile à vivre, je pense à celui d'Ulysse... que je comprends, bien que n'ayant vécu que celui d'Argos.
Maintenant, il faut que je me remette à courir... Je rêve toujours de croquer cette belle pomme...  

jeudi 25 juillet 2013

Ce vers quoi je tends.

Il faudrait me mettre sérieusement à l'Anglais... 
Mon problème, c'est l'oreille. Pas que je sois sourd, c'est plutôt que je n'ai pas appris à entendre correctement. C'est à cause de ce sens que j'ai et que d'autres n'ont pas, ce sens qui fait que je perçois plus que je n'entends ou vois...
Peut-être que si quelqu'un me susurrait de doux mots anglais à l'oreille, cela l'éduquerait ?  Même si cette voix me fait un tel effet... qu'elle me rendrait plus fou que je ne le suis déjà. Ce doit être parce qu'elle émet des ondes sur certaines fréquences, d'une célérité et d'une longueur si particulière... qu'elle fait vibrer et raisonner quelque chose en moi qui ne doit pas être bien attaché... du coup je m'en trouve tout bouleversé.
Il faut que je corrige aussi cette tendance que j'ai à trop parler... 
C'est cet autisme qui m'empêche d'exprimer correctement ce que je ressens, ce que je souhaiterais dire... Alors je me reprends, recommence... perd le fil, m'embrouille et me trouve idiot... de constater que ce que je dis n'atteint jamais la hauteur de ce que je pense ou ressens.
C'est peut-être de venir ici régulièrement qui m'amène a cette envie de mieux écouter, d'éviter d'interrompre ; de n'exprimer que l'essentiel, d'un mot, d'un geste, d'un regard... De laisser faire ce qui émane de moi !
Même si ici, comme dans la vie, je ne dis pas la moitié de ce que je pense...

mercredi 24 juillet 2013

Chaleurs !

Cette chaleur excessive et soudaine a quelque peu tempéré l'ardeur de mon désir... Je crains cependant qu'en baissant légèrement, le désir ne resurgisse, renforcé par cette lascivité que nous donnent ces températures tropicales.
Plutôt raisonnable, du moins, loin d'être un malade... je sais par expérience que le désir, lorsqu'il monte, peut me faire perdre pied ! Qu'importe qu'il soit frustré depuis plusieurs mois ou depuis quelques jours, l'intensité est sensiblement toujours la même, et il peut me rendre dément.
C'est dans la tête, certes, pas seulement !
Certains en font tout un cinéma. À les entendre, il leur est impossible de résister à ces pulsions, sous peine de perdre l'esprit ! En ont-ils ? J'ai le sentiment que pour quelques-uns c'est de la vantardise, et pour les autres, la preuve qu'il leur manque un chaînon dans leur évolution. J'en connais deux ou trois... L'un d'eux s'avérait tout à fait capable de se priver lorsqu'il était marié. Il faut dire qu'il n'avait pas le choix, sa compagne s'étant, au fil des années, révélée très revêche aux plaisirs partagés...  enfin, au plaisir je ne pourrais le confirmer, mais assurément, au partage, qui plus est, avec lui. Depuis, bien qu'ayant trouvé chaussure à son pied, dès lors qu'il se trouve séparé quelques jours de sa nouvelle fortune, il ne cesse de se plaindre de ce besoin quotidien qu'il a d'assouvir ses pulsions, comme pour s'excuser par avance d'une éventuelle trahison... Malgré ses simagrées, je constate tout de même que ça en reste là. Ça reste du bavardage, une sorte d'obnubilation ! Qu'il exagère à souhait au point d'en devenir graveleux, sans pour autant se transformer en un dangereux obsédé. C'est cependant le même genre de délires qui pousse ces hommes à arrêter leur voiture dans des allées boisées et bizarrement très fréquentées... puis dans des ruelles sombres, désertes et isolées... et pour finir, à la sortie des écoles primaires !
Alors pourquoi, certes, sous sa forme la plus acceptable, cette faiblesse devient-elle un sujet de vantardise pour certains hommes ; et chez certaines femmes, une qualification comparative du mâle, issue d'une fonction qui aurait pour abscisse les deux premières lettres de l'alphabet grec, et pour ordonnée les deux premiers décimètres de Condorcet ?
Quoi qu'il en soit, bien que sujet à ces mêmes pulsions, je n'ai pas coutume de m'en vanter, peut-être parce que j'ai l'impression de ne pas en posséder tous les moyens... Je serai d'ailleurs enchanté, qu'une aimée, m'ayant reconnu... laisse à ce sujet un commentaire assez, pour ne pas dire tout à fait, élogieux quant aux satisfactions qu'elle tirait de l'expression talentueuse sinon majestueuse, de ce désir qu'elle faisait naître et croître chez moi... Hum... Ne rêvons pas !
En attendant, les températures redevenant plus agréables après ces dernières nuits étouffantes, je m'attends à des nuits sous tension... jusqu'au matin. Et je reste sans solution ! Bien entendu, il y a des moyens de faire baisser cette tension... Mais ils s'avèrent toujours insuffisants pour n'être qu'organiques, mécaniques... S'ils relaxent passagèrement le corps, l'esprit n'y trouve pas son compte et le cœur moins encore. De plus, il m'a toujours été difficile de les séparer, de ne pas mettre tout mon cœur dans ces corps à corps à deux !
Ce billet terminé, un événement soudain me bouleverse... Malgré son importance, et l'évidence encore inconnue de ses conséquences, il est avant tout singulièrement plaisant et ne détonne donc pas avec les plaisanteries ci-dessus. Enfin, c'est mon point de vue... 

mardi 23 juillet 2013

Presque...

Ça montait, particulièrement depuis ce matin, ma tension avec... 
Quelques grondements sourds, quelques grosses gouttes et trois-quatre degrés en moins... Pour ceux qui n'ont pas l'occasion d'aller se réfugier où il fait plus frais, et ont eu du mal à dormir ces derniers jours... Cet air soudain, apporte une sensation presque euphorique. Il faudrait peu de chose, pour qu'elle le soit totalement... Question de temps ! 
Voilà, quand on ne sait quoi dire, on peut toujours parler du temps et de ses maux... ou de leur absence.  C'est vrai que les premiers jours de chaleur abrutissent un peu, et chez moi ce n'est pas très difficile...
J'ai comme un vide, sans doute le contrecoup de l'exaltation précédente. Il faut dire que j'ai vraiment pensé que ça y était, enfin presque...

For each extatic instant
Chaque instant extatique
We must an anguish pay
Se paie d'un tourment
In keen and quivering ratio
À vive et frémissante proportion
To the extasy -
De l'extase -

For each beloved hour
Chaque heure qui fut chère,
Sharp pittances of Years -
De maigres rations d'Années -
Bitter contested farthings -
De sous disputés âprement -
And Coffers heaped with tears !
Et de Coffres remplis de larmes !

Emily Dickinson

lundi 22 juillet 2013

S'interdire de s'aigrir !

Je croise souvent des collègues que je connais depuis plus de dix ans... La plupart du temps je suis atterré par cet air qu'ils ont... Grave, responsable... prétentieux. Je serai tenté de dire, insignifiant, tant ce qu'ils affichent est stéréotypé... Tous ne font pas leur âge, ils l'accusent ! Ce qui l’aggrave. Ils ont une mine triste et revêche, de cette tristesse qui n'émeut jamais. Les femmes sont souvent les plus marquées, il faut dire qu'à voir la tête d'enterrement de leur compagnon, on comprend... Plus d'enthousiasme, plus de rêves, plus d'espoir... mis à part de gagner à la loterie... tout semblent tracés, définis organisés... jusqu'au bout !
Bien qu'un peu plus âgé que bon nombre d'entre eux, je les vois plus vieux que moi, et dois me retenir de ne pas leur dire, Madame, Monsieur, lorsque je les salue ou les interpelle... Ce qui me réconforte chaque fois un peu plus, c'est quand, lors d'une conversation, ils me toisent du haut de leur âge, de leurs expériences... puis, étonnés, surpris, ils semblent alors presque désemparés... Ce n'est pas de l'aspect physique dont il s'agit, mais de ce qui émane de chacun de nous... Les plus sérieux, les plus jaloux aussi, qualifient ce qui m'anime, non sans perfidie, de "belle" insouciance... Alors, comment éviter que se créent une distance, une fracture ? Hormis quelques rares et précieux intimes, qui en toutes circonstances me soutiennent... je ne m'entends plus avec ceux de ma génération ; leur perpétuelle fatigue ; leurs immanquables certitudes ; leur suffisance... Jusqu'à leurs drames possibles qu'ils ont tant prévus, qu'ils les rendent probables... qu'ils les attendent, les espères... Tout ce qu'ils sont, me lasse, m'ennuie. Je préfère l'insouciance des plus jeunes, de ceux qui rêvent encore que tout est possible...
Ce que ça change de croire à l'irréel, à l'invraisemblable ; de ne croire en rien comme on pourrait croire en tout ? Rien ! C'est un état d'esprit... Une attitude qui, sans doute, préserve de l'aigreur... Enfin, j'espère.
Et puis demain, je penserai peut-être le contraire... Je suis d'état d'esprit opportuniste, comme d'autres le sont matériellement, par sécurité...
Mais, dans le fond, c'est toute autre chose que j'ai en tête... une putain d'équation, à laquelle il va me falloir trouver une solution... de cœur ou pas, afin d'éviter que cela ne tourne à l'aigre, ne m'empoisonne.

dimanche 21 juillet 2013

Ces derniers jours...

Je me censure... J'atteins l'absurde ! Même s'il est vrai que je l'ai toujours fait... Deviendrai-je soudain moins disposé à me mentir ? Toujours est-il que je ne me suis pas encore décidé à mettre en ligne mes humeurs de mercredi et jeudi... Quant à celles de vendredi et samedi, elles ne me sont pas venues... Ni avait-il que la chaleur pour m'accabler à ce point ? 
Saperlipopette ! Qu'est-ce que je peux être bête !
Bien sûr, il y a mille explications possibles... Et bien entendu, on ne peut être sûr de rien ! Mais, il y a mon ressenti... peut-être dû à un conditionnement, comme ces enfants battus qui, à chaque mouvement de leurs parents, ne peuvent s'empêcher d'envisager ce coup qui fait si mal.
Le temps qu'il faut, pour que ce réflexe s'oublie... L'attention aussi ! 
Je ne crois pas à l'inconscience répétée.
À part ça... trois jours vécus en tenue de chérubin, chez moi ; pas mis le nez dehors hormis un petit tour au Monoprix du coin pour me rafraîchir, au rayon frais... Et, un exploit, dû à quoi ? Je ne sais pas... à deux reprises, quelques tours du lac de 07h00 à 08h00 du matin.  Bien que plus enclin à rester couché, l'"à quoi bon" oblige, je me suis levé et y suis allé... Toutes ces fois où je ne me suis pas levé, où je n'ai pas fait ce qu'il fallait... jamais je ne pourrai assurer que je ne pouvais pas mieux faire...
Hier soir, la visite de P. Il part mardi pour St.Raphaël... La prochaine fois, nous nous verrons sur place. En attendant, ce fut l'occasion de partager un peu d'Oaxaca, d'aiguiser nos sensations... Même si parfois je me demande si je ne préfère pas le faire seul...
J'aimerais les affûter de cette façon, mes sens... lors d'échanges d'émotions plus tendres, moins convenues ; moins retenues aussi... Avec qui ne pas craindre de tout dire, d'être tout à fait soi... Parce que, quel bien cela peut me faire cette Oaxaca ! Passé et futur me fichent enfin la paix pour me laisser profiter de l'instant... Alors j'imagine ce que cela pourrait donner avec un être, infiniment plus intime... gracieux et agréable à regarder...
Je reprends la course, me sens moins stressé, maîtrise mieux mes émotions, mes déceptions... Je dors mille fois mieux... Prendre un verre n'est plus que très occasionnel... Tous mes petits troubles, ces petites douleurs... qu'il m'arrivait de ressentir, ont disparu... 
Il faut dire que c'est ce qui a, probablement, guidé les premiers hommes vers la conscience, vers des sens plus abstraits, vers l'imaginaire, vers l'art...
On est dimanche, les supermarchés dans le coin sont fermés ; je me suis bricolé avec un ventilateur et deux bouteilles d'eau gelé, un climatiseur. Qu'est-ce que je disais !

jeudi 18 juillet 2013

Une histoire banale...

Un homme s'ouvre à un autre ; considéré pour son expérience, son bon sens ; de son incessante préoccupation de vouloir renouer avec une femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer... bien que ne l'ayant pas revue depuis plusieurs années...
Il lui explique que c'est un lien conservé, certes, fort ténu et mainte fois rompu... qui semblant s'être "renforcé" ces derniers jours, l'agite, le trouble, plus que d'ordinaire...
Cet autre, un être sans doute imaginaire, lui conseille alors de faire parvenir à cette femme, un signe... un geste comme un symbole... d'une telle singularité que le recevant elle ne puisse douter de l'identité de son soudain attentionné, si tant est qu'il soit resté anonyme dans les faits...
S'arrêtant pour allumer ce qui devait être une cigarette... après une première et profonde inspiration, il ajouta en expirant d'un air absent, ayant deviné que la préoccupation était déjà une déconvenue :
 Si elle ne bouge pas... dites-vous alors que c'est par dédain... Que sans doute elle ne parle jamais de vous comme elle vous parlait des autres... que vous n'avez été pour elle qu'un pis-aller, certes, opportun... Et si, vous pensez, sentez ou je ne sais quoi d'incroyable ou pas... qu'au fond, elle éprouve pour tout cela quelques regrets, voir un peu de honte... ce n'est qu'au regard de l'image qu'elle aimerait donner d'elle...
Faites-vous une raison ; ce que vous deviniez chez elle, n'éclora jamais... du moins, pas dans vos bras !
C'est peine perdue, vous y laisserez votre santé sans jamais réussir à la faire vaciller... Seuls vos éloges, votre regard sur elle, votre façon de l'évoquer ici l'attirent... Arrêtez de prendre cela pour de l'intérêt qu'elle vous porterait !
Essayez, dans la mesure du possible, d'être un peu moins romantique, vous y gagnerez en lucidité. Dans vos souvenirs resurgiront alors ces moments qu’inconsciemment vous occulter, ceux où vous vous sentiez abusé... parce que vous l'étiez. Et ces autres dont vous vous contentiez... transi par la puissance des émotions que vous ressentiez à ses côtés. 
Et quand bien même se manifesterait-elle, un peu tardivement du reste ; prétextant toutes sortes de raisons sans compréhensibles explications, qu'en penseriez-vous ? Ne seriez-vous tout de même pas troublé par ce manque de spontanéité ? N'auriez-vous pas l'impression de répétitions...
Quant à ces sentiments que vous éprouvez toujours pour elle... ils vous appartiennent, tout comme vos mots... C'est ce que vous voyez en elle qui vous les a inspirés... elle n'inspire probablement pas les mêmes mots à d'autres... je veux dire que ces mots ne lui appartiennent pas.
Et qui sait, vous pourriez trouver à les offrir à qui ne se contenterait pas de les recevoir... Finalement, ce n'est pas vous qui avez à perdre... Puisque vous n'avez jamais rien eu !
Il s'attendait à ce genre de leçon.
C'était simple comme le bon sens se contente de l'être.
Cependant, si son esprit était dubitatif, son cœur s'y refusait... Pourquoi ? Il ne savait pas. Peut-être était-ce à cause de ce qu'il devinait chez elle, une petite flamme étincelante, dans le genre de celle qui a dû animer cette poète qu'il aime tant, Emily Dickinson... Une nature que, vraisemblablement, elle étouffe, dévorée qu'elle est par une peur étrange...

Water, is taught by thirst.
On apprend l'eau, par la soif.
Land - by the Oceans passed.
La terre - par les mers qu'on passe.
Transport - by throe -
L'exaltation - par l'angoisse -
Peace, by it's battles told -
La paix - en comptant ses batailles -
Love, by memorial mold -
L'amour - par l'effigie -
Birds, by the snow.
Les oiseaux, par la neige.

Emily Dickinson

(Mis en ligne le 23 juillet 2013.)

mercredi 17 juillet 2013

Cette part obscure.

Il y a certains jours... je porte sur le visage cette part obscure, qu'habituellement je contiens profondément en moi... Je sens alors mon regard s'éteindre, sans que je puisse rien y faire... Cette part sinistre me renverse, je deviens un autre.
La noirceur de mes désespoirs est le revers de l'éblouissante lumière qui habille mes espoirs... il y a de quoi rire, d'ainsi ne jamais rien voir !
Quelle énergie il me faut pour accepter... 
Un écart d'attitude peu suffire à me donner le sentiment d'être bafoué... la violence du contraste qui m'assaille alors est telle que je finis submergé par l'envie d'à mon tour offenser, comme pour hurler mon désarroi.
Pulsion qu'invariablement je retourne contre moi, en m'acharnant à détruire ce à quoi je tiens le plus. Est-ce par lâcheté que je n'ai jamais osé aller jusqu'au bout ? Probablement...
Deux fois déjà, j'ai voulu mettre un terme à ce que je fais ici... Ne lui trouvant plus aucun sens, étant épuisé par ces élans perpétuellement brisés. 
Jusqu'à présent, je n'y suis pas arrivé... 
De m'en prendre ainsi à moi-même décuple ma hargne, et il faut qu'inconsciemment je conserve un fond d'espoir insensé pour chaque fois me retenir d'atteindre l'irréversible. 
Pourquoi préserver l'autre ainsi ? C'est si facile de blesser, parfois même il suffit de ne rien faire ! 
Où se trouvent mes limites ? Lequel de mon espoir ou de mon sentiment s'effondrera le premier ?
Parce qu'indéniablement, certains comportements... sont de cinglants dédains !

(Mis en ligne le 23 juillet 2013.)

mardi 16 juillet 2013

L'espoir contenu, d'un orage...

Hier, en fin d'après-midi, le blanc et le bleu pâle du ciel se sont soudain obscurcis, virant au gris soutenu et au bleu marine. Le temps était aussi lourd que l'attente.
Probable présage d'un magnifique orage ? De ceux chargés d'éclats de lumière, de parfums verts et d'autres bleus... de cette fraîcheur unique et tellement revigorante...
Un orage qui parsème la terre d’innombrables petites couronnes éphémères ; qui fait s'envoler la poussière avant de la plaquer à terre ; gonfler les cours d'eau en rivières... 
Un orage, qui gronde si fort dans l'air qu'il fait frémir la chair... 
Un orage sous lequel, s'étreignent, rient et pleurent les amants de pierre...
Un de ces orages qui bien que je le sente inéluctable, je n'ose y croire tout à fait, par crainte qu'il ne vienne jamais...
Alors les fenêtres grandes ouvertes, le cœur dans les yeux, j'attends...
... En vain ! Pas même quelques gouttes... Rien ! 
Était-il destiné à un autre lieu ?
Aujourd'hui alors ? Demain, peut-être ? 
Ou un autre jour, probablement... n'est-ce pas ?
For Teda

lundi 15 juillet 2013

De quel côté ?

Ce matin, je ne sais pas pourquoi, mais il a fallu m'arracher du lit, au point d'en avoir les traits tirés... Le troisième matin est toujours le plus difficile... Encore deux, et jeudi relâche...
Depuis l'acquisition d'un sommier, j'ai disposé mon lit différemment. Je peux ainsi y entrer ou en sortir de chaque côté. J'ai remarqué qu'au moment de me coucher ou de me lever, je marquais systématiquement un temps d'arrêt ; indécis, lequel choisir de tel ou tel autre côté ? J'ai donc, dans un premier temps, opté pour l'alternance. Mais cela à si peu d'importance que j'oublie invariablement quel côté j'ai préalablement utilisé... Je pourrais m'imposer un choix et m'y tenir. Mais ça ne me convient pas de prendre de telles habitudes, je trouve cela ridicule...
Pourtant c'est une attitude plutôt bien vue, semble-t-il. Tous ces gens qui organisent avec précision leur vie quotidienne, jusque dans les moindres détails, sont souvent montrés comme des individus de caractère.
Pour ma part, je pense le contraire !
Alors je continue à hésiter de quel côté me coucher ou me lever... Jusqu'à ce qu'une élue me dise, tout en charme, qu'elle aimerait mieux celui-ci plutôt que celui-là... Si cela peut déjà la satisfaire, la détendre et la mettre à l'aise... je prends volontiers et sans arrières pensés, ses désirs pour les miens.
!? Il faudrait peut-être que je me calme un peu avec l'Oaxaca ? Pas que j'en abuse... Mais je me demande si mes propos du jour ne sont pas un tantinet abscons... 
Ce matin, je ne peux pas dire si je me sens mal ou bien. Je suis entre-deux, j'hésite... Suspendu à quelque chose d'imprévisible, un avenir proche dont j'ai, certes, imaginé une multitude de possibilités... mais qui, je le sais par expérience, me surprendra quel qu’il soit... 
Quel confort que les certitudes ! Quel confort que l'ordre et l’enchaînement logique d'événements convenus !
Hum... D'un autre côté, quel ennui ! Comparé à l'inattendu. Si tant est qu'il ne soit pas indéfiniment attendu...

dimanche 14 juillet 2013

Se tranquiliser...

Franchement, si je n'avais pas eu à venir ici (pas ici là, mais là où je vais trop tôt le matin), je serais volontiers allé courir... autour du lac. 
Hier, en fin d'après-midi, P. est passé, je le vois un peu plus depuis quelques jours ; sa dulcinée est absente, pour cause de vacances avec son... Et ses ex. ne lui répondent plus ; on se demande pourquoi ? Serait-ce sa philosophie sur les échanges entre femme et homme, qui se trouverait dans une impasse ? Quoi qu'il en soit, il s'ennuie.
Il aimerait bien que nous sortions nous installer à la terrasse d'un café, pour mater les filles qui passent en robe et humeur légères... Je n'ai rien contre l'idée, une belle fille c'est toujours plus agréable à regarder que ces conneries à la télé... Mais, hormis le fait que j'en ai assez de faire les vitrines... je ne trouve pas plus de sens que d'avantages au "wham bam thank you ma'am" que lui convoite... Et surtout, je ne me sens pas plus disponible aujourd'hui qu'hier... Une folie de plus, que j'assume... 
De plus, ces cafés, ces petits restos... tous plus attrape-nigaud les uns que les autres... j'en ai assez de leur donner mon fric, et d'y risquer ma santé... 
Et tout particulièrement ce soir, je ne tiens pas à sortir de chez moi... parce que... parce qu'on ne sait jamais ! Des fois qu'une belle au bois dormant se réveille et m'appelle... Oui, je crois aux contes de fées, tout est si stupide et monstrueux autour, comment devenir un type bien si l'on ne peut croire en rien ?
Donc P. est passé, ça ne m’arrangeait pas vraiment, il y a certaines choses qui me sont trop précieuses pour les partager avec d'autres, y compris avec lui... D'un autre côté, la soirée est passée plus vite...
J'ai partagé avec lui mon repas et aussi un peu d'Oaxaca... Il est venu avec quelques Corona, un récent plaisir que je m’octroie ; qui risque, je le sais, de ne pas plaire, mais s'il le fallait je m'en passerais sans regret...
Il avait oublié le citron vert ! Franchement, de se fiche de tout comme il aime à le dire et à le faire, il en perd toute classe !
Durant le repas, je saisissais parfois son regard, qu'essayait-il de voir ? J'imagine qu'il ne me comprend pas, tout comme je n'accepte pas certaines de ses attitudes en général ainsi qu'à mon égard.
Nous avons ri, tout de même... La base est solide, ce n'est là qu'un passage délicat... qui n'en a pas ?
Ce que j’attends de lui, c'est qu'il ne me confonde pas avec les autres... qu'il conserve pour moi, ainsi que pour lui, le peu d'égards nécessaire à tout être humain... Il ne peut s'empêcher de vouloir en découdre avec tout le monde, de se mesurer, il se comporte parfois comme un gamin... Un type lui fait un appel de phare, il faut qu'au feu suivant il lui en demande la raison... Tout semble l'agresser. 
Je suis bien loin de ces repas préparés et partagés à deux, avec une tout autre individualité, bien plus agréable à regarder... Au cours de ces repas, tout semblait si harmonieux... Instants tranquilles, propices à l'abandon de soi, de tout... il n'était pas nécessaire de toujours parler pour ne pas s'ennuyer ; partager se faisait en plusieurs dimensions... pas toutes concrètes, certaines mêmes très probablement magiques... Nos éclats de rire s'envolaient à peine plus haut que nos sourires... Des instants privilégiés habilement dérobés au Temps ; bien plus bénéfiques qu'une séance de méditation... S'ajoutait à cette sérénité ambiante, la beauté d'une féminité affûtée, qui doucement baissait sa garde, se relâchait, s'attendrissait... peut-être même se sentait-elle aimée, pour ce qu'elle était...
Ce matin, juste avant que le soleil ne se lève, je serais bien allé courir, pour faire baisser la pression...
"C'est le cœur seul qui peut rendre tranquille. Le cœur fait tout, le reste est inutile."
Jean de La Fontaine.

samedi 13 juillet 2013

Conditionnement.

04h10, c'est ce qu'affiche mon réveil au plafond. Il devrait sonner dans cinq minutes... Je me réveille toujours avant qu'il ne le fasse. Du coup, je pourrais penser ne pas en avoir besoin, cependant, s'il se trouvait ne plus fonctionner et que je m'en aperçois au moment de me coucher, je suis persuadé que je ne me réveillerais pas (je me demande même si je m'endormirais, mais c'est un autre sujet). C'est là une sorte de conditionnement !
Comment me débarrasser de ce conditionnement ? Comment effacer tous mes conditionnements ? Comment réussir à ne m'en tenir qu'à mes réflexes innés ? Bien que, avant même d'être né, on puisse déjà y avoir été sujet. Peut-être, est-ce là le pire qui soit... Par exemple : ma mère enceinte de moi, aurait pu craindre que mon père ne revienne pas de son service militaire à l'étranger. Sa famille, abattue par la perspective de la charge et de la honte, n'aurait pu s'empêcher quelques réactions d'humeur, exprimant maladroitement leurs peurs... Et moi, enfin, l'esquisse... foetus inconscient, j'aurai tout enregistré, je me serai chargé de ces angoisses que tous avaient ; étant déjà une véritable éponge... puis me voilà, quel fichu résultat !
Bon, ce n'est pas tout à fait ce qui m'agitait en me préparant ce matin... Mais c'est ce qui m'a amené à cette réflexion. Certes, je ne suis pas mieux qu'avant ; mais je me soigne... Parce que je me connais de mieux en mieux, et pas seulement moi... 
Nous sommes la somme de tant de choses... Trier pour éliminer ou contrôler celles qui ne vont pas serait impossible... cela ne peut se faire qu'au coup par coup, en fonction de celui que l'on a face à soi... On s'adapte, on s’efforce de se corriger, et si l'autre en fait autant, tout doit alors aller pour le mieux...
Je vais encore souffrir... Ils annoncent une circulation particulièrement difficile aujourd'hui ! Il va me falloir prendre mon mal en patience ; mais qui sait, peut-être qu'avec un peu de chance ça se passera merveilleusement ?
Voilà... est-ce parce que je suis resté positif, que la circulation a été merveilleusement fluide ?
Assurément, un signe ! Comme ce navire, hier...
Est-ce un conditionnement ou une maladie que de voir des signes partout ? 

vendredi 12 juillet 2013

Quelle direction au prochain croisement ?

Je ne sais pas pourquoi, mais ce matin je m'inquiétais de la cohérence de ce journal... Peu importe qu'il soit bon ou pas, l'important étant qu'il soit cohérent. J'allais écrire qu'il soit l'exact reflet de celui que je suis... ou pense être... mais me suis ravisé en me demandant si, moi-même je le suis, cohérent... 
J'aurai mieux fait d'aller courir...
Mais je n'aime plus courir ici, où je ne suis plus assez motivé pour le faire. Ça pue, c'est bruyant, il y a du monde dans les rues, et autour du lac il y a ces autres coureurs qui m'imposent leur compagnie alors que je n'en ai pas envie... Et pour tout dire, tous ces gens qui grouillent autour, et toujours plus chaque jour, m'exaspèrent ! J'ai toujours détesté la foule.
Hum... Il faut peut-être que j’arrête de tourner autour du pot ce matin ? J'ai un truc à faire ! Qui nécessite du courage ; parce qu'à vélo il fait chaud,  l'autre jour, j'ai constaté une fois rentré que mon pantalon était trempé comme ci je m'étais oublié... ce n'est pas très élégant  mais pas seulement... 
Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une de ces frousses... De quoi ? Que ça n'aboutisse pas pour tout un tas de raisons pratiques... Que je sois surpris, reconnu... alors que je me trouve dans un état émotionnel... et que penser de mon aspect physique ? Et, après ça ? Je ne vois pas ! Je ne sais plus ! Une sorte blocage, c'est l'inconnu... Sans doute qu’inconsciemment je brouille tout ce que mon imagination me souffle... 
Il suffit, avec ces questions ! Agissons !
Deux heures plus tard. 
J'ai fait l'aller à vélo, par souci de conserver la fraîcheur... À priori, et jusqu'ici pas de problèmes pratiques... Mais reconnu, à cause du passage obligé... au bout de trois-quatre secondes ; sans doute à cause de l'air niais que j'avais. Après quelques politesses d'usage, j'ai donné des consignes pour que ce soit mis au frais ; je ne me suis pas attardé, désemparé, embarrassé... de quoi ! Je ne saurais précisément le dire... De n'être pas venu plus tôt... De n'avoir pas un bon mot à sortir, le genre de truc qui me distinguerait des autres... Bref, je me suis enfui comme quelqu'un de pressé. 
Je suis rentré à pied, en longeant la seine rive droite, jusqu'à cette passerelle au pied de la BNF. Profitant de ces quais en grande partie aménagés... La marche favorise la réflexion et l'eau aussi... et là, j'en avais bien besoin. Le cerveau n'étant presque plus oxygéné pour cause d'une apnée... de cétacé !
Qu'est-ce que je viens de faire ? Rien ! Rien d'extraordinaire... Rien qui n'a une quelconque valeur matérielle... hormis peut-être un peu de persévérance, de patience et d'une infinie attention... Pourtant, derrière une angoisse diffuse, de peut-être me sentir parvenu à un croisement déterminant... j'ai le sentiment d'être soulagé, d'avoir fait ce qu'il fallait, ce qu’inconsciemment je me réclamais.
Aléa jacta est ! Fatalisme ou apologie du libre arbitre ?
Glané sur mon trajet comme un présage :

jeudi 11 juillet 2013

Retour dans la torpeur Parisienne...

Couru ces deux matinées, plus de longues promenades l'après-midi... Un peu d'Oaxaca le soir en partage, pour profiter idéalement de cet instant magique qu'est l'heure bleue... puis de l'apparition des premières étoiles... Presque deux jours sans me coiffer... bref, tonique et hirsute, avec des rêves pleins les yeux... je n'ose pas imaginer la tête que j'aurai quand je serai devenu ce paysan qui pousse en moi...
Ma grand-mère, de plus en plus mystique, m'a confié avoir fait à nouveau ce rêve où elle me voyait, barbe et chevelure blanche dans mon potager aussi extravagant que mes idées... Flanqué d'un chien étrange et austère, et d'une chatte rousse, câline et semblant terriblement intelligente... Métaphore évidente d'une compagne aussi pâle que flamboyante... qui comme ces félins a besoin d'une fidèle présence tout autant qu'elle aime à rester libre d'aller et venir au gré de ses humeurs ; mais qui dès qu'elle se trouve à vos côtés par envie, devient un buisson ardent, le plus charnel des guides et aussi le plus exclusif...
Je rapporte une belle fraîcheur pleine de saveur et bien plus encore... avec en tête l'idée qu'il est peut-être temps d'honorer cette promesse pas encore tenue... bien sûr, sous la forme d'un geste anonyme, presque anodin... Je verrai ça demain...
En attendant, et pour de beaux rêves, quelques images champêtres...







mardi 9 juillet 2013

Perspective d'un peu de nature...

Cette dernière matinée de la semaine est toujours moins éprouvante que les autres... allez comprendre...
Quelques affaires à préparer, et particulièrement ces chaussures pour courir, toutes poussiéreuses de ne plus sortir aussi souvent qu'avant...
D. et I., m'accompagnent, V. aussi bien entendu... I. conduira, j'adore me faire conduire, je n'aime plus conduire comme avant, où je descendais d'une traite en Slovénie ou dans le sud du Portugal. Maintenant, au bout de cent cinquante kilomètres, je m’ennuie, commence à m'agiter, à m'agacer... Je préfère rêvasser derrière en regardant le paysage et en écoutant de la musique...
J'imagine qu'en voiture avec elle, je finirais par l'agacer pour ne pas cesser de la regarder, pendant qu'elle conduit... Je pourrai faire semblant de fixer la route et la contempler avec ma vision périphérique, comme on le fait pour observer ces étoiles dont la lueur est trop délicate...   
En attendant... ce soir, une fois arrivé, j'irai m'enfoncer dans la fraicheur de la forêt, et au moment de me coucher, j'ouvrirais en grand les fenêtres, pour être bercé par les bruits de la nature autour et apaisé par la douce et bienveillante lumière de ces étoiles lointaines.
Et demain, nous irons voir comment la forêt joue avec la lumière...
Cela me fera certainement du bien, même si je crains toujours, qu'au cours de ces jours où je quitte Paris, cette essentielle... se trouve soudain emportée par l'envie de m'y retrouver...

Revers...

Une soudaine angoisse ce matin... Mon imagination... elle peut parfois prendre l'aspect d'une vraie maladie, me faire subir le contrecoup de tout ce qu'elle m'offre, le revers de ce probable don, d'un possible talent...
Ça me prend avec la violence d'une révélation. Sur le coup, ça m’assomme littéralement, ensuite je peux sentir mon sang quitter chacun de mes organes pour se concentrer dans le bas de mes jambes... Chaque organe exsangue semble une plaie béante. Issu d'une idée... ce tourment s'incarne en une vive et réelle douleur physique, une terrible épreuve.
Puis, reprenant doucement mes esprits, je m'oblige à réfléchir, à trouver un sens plus simple et donc réaliste à ce que je viens de ressentir...  Le plus difficile est de prendre suffisamment de recul, de recommencer plusieurs fois la même réflexion, en s'assurant qu'à chaque fois elle soit vierge des précédentes. Il n'y a jamais qu'une seule raison... il faut en trouver le plus possible, puis en fonction de ce que l'on connait, éliminer celles qui sont les moins probables... C'est le plus pénible effort que je connaisse !
Les émotions nocives existent, j'en fais souvent les frais... Mais c'est le prix à payer pour avoir choisi de vivre, sans restrictions, toutes les miennes ; et même de les amplifier afin de mieux les observer, les disséquer... afin d'essayer de comprendre...
Heureusement ces craintes matinales furent levées un peu plus tard... Expédiant ces dernières idées noires avec toutes ces autres peurs insensées ! Être tout à coup rassuré, recevoir ce que l'on espère, est aussi accompagné d'un cortège de fortes sensations, mais perçues alors comme beaucoup plus agréables...

lundi 8 juillet 2013

Une virée, vite fait.

J'y suis tout de même allé. À vélo. 
Une fois arrivé dans le quartier, j'ai tourné, passé en revue chaque lieu stratégique, chaque parking à vélo... Puis, vu l'heure, m'en suis retourné... C'était somme toute une agréable virée. 
En traversant la passerelle qui enjambe le port de plaisance vers la rue Mornay, du côté du boulevard de la Bastille, ça embaumer le jasmin... Bien sûr, j'eusse préféré rentrer avec en tête l'odeur caractéristique que prenait, sur sa peau, l'Heure Bleue... 
Mais bon... je ne suis pas resté sur un doute, c'est déjà ça. Et ça m'a fait faire une petite heure d'exercice... Je suis rentré, trempé ; bon à me doucher à nouveau. Comme quoi, l'effet que ça me fait déjà comme ça...

L'heure bleue

Agitations...

Depuis trois jours ils sont tous sur la route ! Rentrer était un supplice... Je suis arrivé épuisé. 
Combien de temps ai-je dormi ? Une bonne heure... J'ai fait un rêve. Le genre de rêve programmé... à force d'y penser, et plus encore... C'était tendre et émouvant... mais comment en serait-il autrement ? Ah ! Mon D... Je suis dans un de ces états... 
Il faut que je me douche, pour me rafraîchir les idées.
J'hésite... indécis en fait, c'est surtout parce que je suis un peu sous le coup de ma journée, de ma semaine... Encore demain à me lever si tôt, sans vraiment d'enthousiasme... et cette circulation en rentrant... harassante. 
Il fait trop chaud pour qu'une danseuse sorte ? Non ? En tout cas, pas sans une bonne raison, de celles qui ne sont pas hypothétiques... Et en juillet ?! Ne font-elles pas relâche ?
Bon sang ! Pourquoi est-ce si difficile d'essayer de tordre le hasard ? 
Allons calmer ces agitations sous la douche. Il n'y a aucune raison que ce ne soit pas les sourires qui l'emportent !  

Se méfier des apparences...

Peu dormi, mais cette détente d'hier soir fait des miracles ce matin... Je me sens comme... déchargé. J'irai même courir si je n'étais pas tenu de rester assis devant ces écrans d'ordinateur... Mercredi et jeudi matin, tôt et à jeun, j'irai courir les sous-bois frais et parfumés de ma campagne... Et jeudi, en fin d'après-midi, je serais à nouveau à Paris, on ne sait jamais...
En tête, une idée plus insistante que les autres.
Cette robe légère, une robe surprenante de Rei Kawakubo il me semble... Décalée dans sa conception, mais qu'un tissu souple et fleuri aux tons foncés rendait discrètement attirante. Elle était d'une apparence simple, presque anodine, mais lorsqu'on l'observait de plus près, en essayant bien sûr d'oublier ce qu’élégamment elle recouvrait et malgré ce galon noir ajouré qui, tout du long, courait en biais... on en découvrait toute la complexité...
Il lui arrivait, lorsqu'il faisait chaud, de ne porter qu'elle... Parce qu'alors elle n'aimait pas se sentir enserrée, et aussi parce que sa nature ne le lui imposait vraiment pas...
L'a-t-elle encore ? La robe... la nature, j'en suis sûr !
Ses vêtements étaient sélectionnés avec une telle précision qu'on aurait juré qu'ils avaient été cousus pour et sur elle. Même ses culottes faisaient l'objet de toute son attention... Trois ou quatre grammes d'un tissu noir ou blanc, frais, fluide et extensible, à la coupe d'une simplicité redoutable qui moulait magnifiquement, sans les compresser, ses merveilleux avantages... Pas de Victoria Secret, genre de bricoles qu'affectionnent mon pote P. et celles qu'il fréquente ; ou je ne sais quelles autres fantaisies rococo et rocambolesques, faites pour atténuer par l'exubérance, certaines courbes et formes "dysharmonieuses"...
Elle ne portait pas un vêtement pour ce qu'il était, ce qu'il représentait... mais parce qu'il était en harmonie avec son corps et son état d'esprit.
Mais, ce qu'elle portait le mieux, et c'est là une chose rare, c'était encore sa nudité...
Aïe ! Quelle idée... Je n'ai maintenant, plus en tête que fluidité, grâce simple et discrète ; que sa nudité sous une robe légère et bien plus complexe qu'elle n'en avait l'air, dessinée par une couturière pourtant d'apparence austère... Comme quoi, il faut toujours se méfier des apparences.
Bon... Il faut que j'augmente la clim du bureau, un coup de chaud soudain...  

dimanche 7 juillet 2013

Sur une supposition...

Si cela se produisait... À quoi ressembleraient les premières secondes, puis les minutes suivantes ? Je n'arrive pas à m'imaginer la scène... ou plutôt j'en vois trop... sauf, bien évidemment, celle qui se produira, si cela doit arriver...
En sa présence, j'ai toujours eu toutes les peines du monde à contenir ce chaos qu'elle déchaîne en moi. Et après tout ce temps, où chaque jour je l'ai réinventé, me récitant comme un mantra, tout ce que je connais d'elle, pour repousser l'infini, étouffer l'oubli... Il s'est accumulé en moi une telle énergie, que je pourrais m'embraser d'à peine l'effleurer... que je crains aussi de l'effrayer ?
Sans doute aurai-je le souffle coupé, le sang coagulé... le cœur presque à l'arrêt... Incapable de parler, de penser... Certes, je suis habitué aux grandes et profondes apnées... aux sombres et glaciales plongées... Mais là, tout à coup, inondé par sa lumière ! Pouvant entendre battre son cœur, sentir les vibrations de son âme, et tant d'autres choses plus chair à chair... Comment réagirai-je ?
Réussirai-je à tout contenir ? À faire semblant que tout est rationnel... moi y compris ?
Serai-je à la hauteur de lui plaire avec mon rêve de retourner à la terre, d'aller au dépouillement pour retrouver l'essentiel ?
Et mon aspect négligé, ce physique abîmé par les chutes, par la décadence... par ces nécessités de m'échapper parfois...
Sans doute sommes-nous tous pareils ! Le dire soulage, comme toujours... Même s'il ne s'agit ici que de belles suppositions... Ai-je dit quelque chose ? Non ! J'ai bien trop peur de conjurer le sort... 

samedi 6 juillet 2013

Cette fascination pour la mer...

La mer m'attire. Tout petit déjà j'étais fasciné, lorsqu'avec mes parents nous nous en approchions par cette route toute droite de Basse-Normandie... Impatients de ce moment où nous apercevions enfin les miroitements bleu-blanc de cette mer tant attendue.
J'ai encore en tête, le goût de la glace à la pistache, sur un cornet à deux boules... l'odeur de l'huile solaire, du plastique des jouets et bouées chauffé par le soleil... ce vent tiède qui nous piquait les mollets et cette partie tendre derrière les genoux ; il embarquait haut dans le ciel des dizaines de petits cerfs-volants figurants des oiseaux avec des ailes qui tournaient sur elles-mêmes et vibraient en cliquetant... Il y avait aussi ce brouhaha incessant du ressac, du vent sur les toiles et parasols, des rires et des cris... et cette mer étincelante et écumante, aussi fraîche que le sable était chaud ; mystérieuse et attirante...
Mon frère et moi étions déjà de bons nageurs, mais il nous fallait toujours attendre, et c'était un supplice, deux longues heures après le déjeuner, pour soi-disant éviter l'hydrocution. Et au moment d'y aller, s'inquiéter si elle était montante ou descendante... Lorsqu'elle s'était retirée, le sable était doux et frais, nous y construisions des châteaux et des palais ; il y avait de drôles de coquillages et de petits crabes et parfois même les deux en un. Des bassins naturels, formés par les courants lors des marées, nous offraient une eau si chaude que nous pouvions y rester allongées des heures durant...
Il y eut ensuite la Méditerranée où avec un masque et des palmes, je découvris ce qu'il se tramait vraiment sous la surface, et comme ce monde silencieux pouvait être à la fois beau et inquiétant... Une autre fois, ce fut les rouleaux joueurs et puissants de l’Atlantique, et ses dangereux courants, y compris pour de jeunes nageurs confirmés comme nous l'étions...
Il y eu plus tard, cette mer hybride, plus tout à fait océan Atlantique, mais pas encore mer Méditerranée, au sud du Portugal, au pied d'immenses falaises orange. Suivi l'Adriatique, mythique et préservée au point que nous y péchions des oursins par seaux entiers... Des centaines d'îles au nom tout en consonnes...
Ensuite, ces lagons de rêve dans l'océan indien et dans les Caraïbes, où l'eau y est si chaude que l'on n'ose pas nager de peur de transpirer. Le Pacifique, grandiose et glacé à briser les os, de Monterrey et Carmel.
Et récemment, cet autre Pacifique en Oaxaca, doux et houleux, chaud et humide, comme une femme amoureuse ; entêtant comme cette magique Sativa qui pousse sur ces côtes.
Quelques années auparavant... il y eut un bain dont je me souviens en haute définition... Sur une île rocheuse de la Méditerranée, la roche avait été aménagée par l'homme et formait comme une piscine, un petit havre, abrité de la houle du large... Il n'y avait personne aux alentours, en ce splendide mois d'octobre.
Après nous être déshabillés, nous nous étions baignés dans une eau extraordinairement vivifiante... Puis, nous nous étions laissés sécher par le vent et le soleil. Elle jouait de ses jambes sur la pierre grise, des jambes comme l'exquise esquisse d'un élan vers le ciel... Son maillot noir une-pièce était accroché à un rocher et s'égouttait au soleil comme désespéré de ne plus l'envelopper... Le soleil avait pâli, lorsqu'elle l'avait enlevé, comme pour éviter de marquer la blancheur fragile de son corps si gracile. Même moi, je me retenais de trop la fixer, par peur de la troubler...
Je ne savais pas encore ce qui se profilait, ce que j'entrouvrais...
À mon habitude, j'étais trop timoré, trop prévenant et respectueux... trop en retenues... alors qu'à l'intérieur, je grondais comme le Vésuve... J'avais envie de la dévorer vivante ; elle tout entière, son maillot ses vêtements et même ses scandales en cuir qui faisaient qu'elle glissait et manquait tomber à tout bout de champ sur ces chemins de pierres lisses...
La mer était plus que jamais fascinante, il y avait dans l'air une moiteur délicieuse, il me semblait même y humer les parfums envoûtants de sa naissance du monde, qui comme la mer, me fascinait...
Mais, je me fais du mal... Un bain frais et tonifiant me ferait le plus grand bien, et amollirait un peu ces idées... très frais, alors !



vendredi 5 juillet 2013

Ce qui me pousse...

Finalement, tous ces mots... pour qu'un fil ne se rompe pas. Mais qu'il y a-t-il de plus précieux ? L'acharnement et même la persévérance ne sont pas mes caractéristiques principales. Je n'accorde pas assez d'importance à tout ce qui en nécessite. Excepté, lorsqu'une intime conviction m'y porte.
De ces intimes convictions, combien en ai-je eu ? Peu, si peu... Comment je sais que ce sont des intimes convictions ? Parce qu'elles résistent à tout, même à mon "à quoi bon", c'est dire ! Et aussi parce qu'elles me brûlent à l'intérieur comme rien d'autre ne le fait. Une sensation unique, une sorte d'alerte vive que j'aurais réussi à me transmettre au cours de mes vies successives, et cela malgré l'oubli inhérent à cette procédure.
Ça semble incroyable ? Je respecte ce sentiment plus que tout, justement parce que je ne me l'explique pas autrement que par l'incroyable... Il faut dire que je suis aidé par une sorte de douce folie qui me fait oublier le temps passé, les privations et tous les efforts que me réclame la poursuite de mes convictions...
Bien entendu, tout ne repose pas que sur elles ; il y a cette autre, la décision ne m'appartient donc pas. Je ne peux qu'essayer de me montrer le plus convaincant possible...
Je sais que rien n'est jamais acquis, même pour les illuminés de mon espèce. Et que parfois cela semble même impossible, parce que le temps à manqué ; des blessures anciennes sont encore profondément cachées, étouffées ; parce que la peur de l'avenir... Parce que la vie n'est pas tendre...
Peut-être que ces convictions ne sont que le produit de mon esprit qui serait malade ? Peut-être pas...
Quoi qu'il en soit, lorsque je réfléchis à ces choses là, à ce qu'elles m'amènent à faire... eh bien, c'est une des rares fois où je me sens fier de moi.

jeudi 4 juillet 2013

Pourvu que ce ne soit pas le cas...

Voilà deux ans, plus peut-être... au cours desquels, mis à part quelques urgences absolues, je n'avais pas mis le nez dans mes papiers, mes comptes, mes remboursements... bref... mes emmerdements.
Une de ces obligations incontournables, de celles qui inéluctablement finit par tomber sur les individus, qui comme moi ne lisent plus leur courrier, m'y a forcé dans la matinée... Pas de drame immédiat... hormis le fait de n'avoir pas pu me rendre à mon hypothétique lieu de rencontre. Mais un travail nécessaire et considérable, j'ai beau me dire asocial, à part... je reste tenu à certains devoirs administratifs...
Je devrais être satisfait d'avoir bouclé ce dossier... Cependant, quelque chose m'en empêche, je ne suis pas tranquille, un peu comme si j'étais habitué à jouer au loto, et que mes numéros fétiches soient tombés le jour où je n'ai pas pu tenter ma chance... 
Évidemment, je pourrais faire plus simple... Mais je n'y arrive pas, un blocage psychologique, que j'ai déjà évoqué... C'est cela, être fracassé... Progresser, c'est commencer par en avoir conscience, puis apprendre à vivre avec... Exceptionnellement, on réussit un jour à dépasser un de ces blocages, mais ça, c'est la cerise sur le gâteau et si je l'attends, il risque d'être trop tard... Il y a bien une autre possibilité, mais elle ne dépend pas de moi...
Enfin, peut-être aussi qu'à l'image des fois précédentes, rien ne serait arrivé... Comment savoir ? Il n'y a que le jour où mon rêve se réalisera, où je pourrai lever ce doute ; mais ce jour-là, ça et tant d'autres questions n'auront plus d'importance !
Ce ne fut pas une parfaite journée. Une autre fois. 

Aujourd'hui, peut-être... un jour parfait ?

Hier n'y tenant plus je suis allé me faire couper les cheveux. Plus particulièrement pour ce moment où je passe au shampoing... ces mains féminines qui doucement me massent la tête comme on caresse... avec, je le sens bien, la volonté de faire bien. La sensation irradie alors tout mon corps... et ces secondes me paraissent infinies... C'est le seul et rare instant sensuel qui me soit offert par une femme... C'est divin, ça me bouleverse, j'en ai les larmes aux yeux...
Après, je suis allé marcher jusqu'à ce quartier... Ce n'est pas parce que j'ai eu un peu de plaisir que cela ne peut pas se reproduire...
Bien sûr, je ne peux pas retourner chez le coiffeur, aujourd'hui. Mais je peux aller à nouveau tenter ma chance... Même si la silhouette que j’aperçois dans le miroir de ma chambre me fait penser à un personnage de bande dessinée pour enfant. Bon sang ! Il faudrait vraiment me remettre à l'exercice... On ne peut cependant pas avoir le courage de tout. Chaque chose en son temps.
Déjà, aujourd'hui, peut-être... un Perfect Day...

mercredi 3 juillet 2013

Une inspiratrice...

Ni campagne, ni rien... Levé tard avec aucune envie, pas même celle de ne rien faire... Est-ce le temps qui joue avec mon humeur, ou est-ce moi qui suis devenu cyclothymique ? Peut-être l'ai-je toujours été ?
Bien sûr, je viens ici pour écrire ce que je ressens ; qu'il n'y a rien à en dire ! Mais... certains jours, comme aujourd'hui... il me semble que c'est d'un ridicule... Il n'y a plus d'exaltations, de souffrances ou de transes... Tout juste l'expression lente d'une de ces dépressions dont sont atteints ceux qui ne croient plus en rien...
J'ai bien essayé de me relancer, avec conviction... allant même jusqu'à prétendre, contre tous, que la foudre peut retomber au même endroit, et qu'il suffit pour cela, de l'attirer... 
Ce n'est cependant pas de ces affirmations dont je suis le moins fier. Elles sont sans doute les plus sincères... les plus spontanées... 
J'ai besoin d'un peu de magie... de la vraie, en chair et en âme... J'ai besoin d'être foudroyé, d'avoir mal, d'être extasié... D'atteindre cet état de fébrilité si intense qu'on en tremble de l'intérieur... J'ai besoin d'une dose variable et perpétuelle, percutante et irradiante, d'éphédrine. Qui serait incarnée en une silhouette féminine dont j'ai très précisément en tête, contours, volume et dimensions... D'un être beau et fragile qui augmente ma pression artérielle et décuple mes émotions, mon imagination...
Besoin de quelque chose, qui à nouveau, me métamorphose.

mardi 2 juillet 2013

Prendre du recul...

Parallèlement à une évidente acuité à enregistrer et analyser toutes sortes de petits détails, paraissant insignifiants à ceux qui les observent indépendamment ; je suis souvent d'une grande distraction... 
Par exemple, j'apprends incidemment que nous sommes en pleine période de défilés Haute Couture... Ce qui, probablement, génère un surplus de préoccupations, de stress et d'épuisements, pour toutes les personnes qui contribuent d'une manière ou d'une autre à ces manifestations... En soi, ce n'est qu'un fait, mais cet événement, anodin pour moi qui n'y suis pas impliqué, pourrait aussi expliquer le comportement inhabituel, voir surprenant, d'une personne connue... Si c'était le cas, bien entendu...
Où je veux en venir ? Au fait qu'il y a toujours des explications rationnelles quant au comportement à priori inhabituel, d'un individu. Cette capacité à saisir des choses infimes est certes, un avantage, mais elle peut s'avérer être aussi un inconvénient. Absorbé par l'immédiat, mon imagination débridée m'emporte vers un monde sans réels fondements, avant même de prendre le recul nécessaire pour tenter d'avoir une vision plus globale et surtout, pour ne pas m'en faire... J’apprends donc, patiemment, à prendre les choses de la vie avec plus de recul, à consolider cette qualité que j'ai tout en m'en méfiant... C'est, je crois, utile pour moi et pour les autres...
Pourquoi cet exemple ? Mais... je ne sais pas... je n'avais que celui-ci en tête...
Finalement, je ne vais peut-être pas bouger aujourd'hui, ou faire un saut à la campagne... Et nous verrons bien pour jeudi...

lundi 1 juillet 2013

Avec des si... on mettrait Paris en bouteille.

Dernier matin de ma semaine. J’accuse le coup. Fatigue habituelle plus quelques émotions... mais s'il fait beau aujourd'hui après ma sieste ou demain, j'irai peut-être faire un tour à vélo... Faire semblant de flâner dans ce quartier... N'écouter de moi que ce qui me vient de si loin !
Même si ma sveltesse perdue a emporté avec elle cette allure élégante qui me caractérisait... Même si mon physique laisse désormais un peu à désirer... même si je n'ai plus toutes les chances de mon côté... J'irai !
De n'être jamais tout à fait le même, peut aussi charmer ? Et peut-être qu'autre chose, de plus profond, apparaît désormais ?
Ce qui vient de si loin, est si fort, que je me fiche un peu de mon physique, aujourd'hui... le fait de plaire ou non, dépend aussi, enfin j'imagine, d'autre chose... Ce qui importe c'est cet être, étonnamment solide, étrangement entier, que je suis à l'intérieur ; et si je suis détendu, ouvert, insouciant... alors il transparaîtra et je sais que toute personne sensée, sensible et aimable, s'en trouve généralement troublée... De toute façon, qu'ai-je à perdre ? Mes espoirs, ces compagnons de galère... qu'ils deviennent alors illusions perdues... Évidemment, c'est beaucoup... Mais il ne s'agit pas là d'une rencontre ordinaire ; alors comment les enjeux pourraient-ils l'être ?
Quoi dire, ne m'inquiète pas... parler ne pourra jamais en dire autant que d'être en sa présence, qu'un regard prolongé ou de toucher sa peau... 
Touchant les arbres, je peux déjà sentir et découvrir... tant de choses à propos d'eux.
Mais il ne s'agit là que de "si"... Si une rencontre se produisait...
Et je suis qui, moi, pour dire ou prédire de pareilles choses ? Un rêveur ? Un visionnaire ? Un fou ?
Certainement, rien d'autre que ce que l'autre pense voir de moi...