(journal de mes sensations)

mercredi 14 novembre 2012

Baisse de tension.

Voilà, à cause de ces coups de reins d'hier, peut-être salutaires demain... je me sens vidé. Il y a aussi eu, la soirée d'hier... C'est toujours un plaisir de retrouver ces amis... Cependant, l'euphorie m'amena à l'excès, et l'excès aux regrets... Oh, rien d'insensé, mais si peu suffit pour contraster avec ma vie maigre de ces jours derniers. Aujourd'hui, ce jour en plus, inattendu, je le passe un peu brouillé, échoué. Ne sachant pas ce que je veux. Enfin... J'ai le sentiment de le perdre.
Alors forcément c'est plus cruellement que je sens comme le manque d'activités physiques m'empâte, m'engourdit l'esprit, et pas seulement... 
J'ai lu autour, des mots d'amour, de ceux-là même que j'aime écrire... Eux aussi me manquent... Mais j'ai, me semble-t-il, de plus en plus de mal à jouer à vide. Désormais ces coups à blanc, nécessaires pour que ces mots me viennent, me blessent... Pas plus qu'ils ne le faisaient avant, c'est juste que, peut-être, je suis fatigué... C'est juste que, peut-être, je n'atteins plus mes émotions... 
Et ça aussi, ça me manque ! 
Je ne veux pas être serein, je ne veux pas être tranquille... 
Je veux la peur de perdre l'équilibre, être sur le fil, incertain...

mardi 13 novembre 2012

On ne sait jamais...

Une quinzaine de jours d'un immobilisme de corail, à peine me suis-je nourri... Ce matin, certain que demain il me faudrait reprendre mes obligations, j'entrepris ces démarches administratives qui, jusqu'à présent, me paralysaient... Une fois les demandes afférentes à mes histoires expédiées et ce, en à peine une matinée, je m'enquis de mes horaires de demain et des jours suivant... Peu satisfait par l'un d'entre eux, je contact un ami pour changer avec le sien, s'il veut bien... Pour m’apercevoir que je m'étais mépris sur la date fatidique de ma reprise... Une journée de répits supplémentaire ! Incroyable ! Cela, finalement ne m'étonne pas plus que ça, il y a quelques mois, je m'étais présenté un matin à cinq heures trente, avec vingt-quatre heures d'avance !
L'ami à qui j'avais laissé un message pour lui proposer un échange me rappelle un peu plus tard et profite de l'occasion pour m'inviter à une soirée, le soir même !
J'avais, pour des milliers de raisons, tout suspendu tentant de figer le temps... À peine je m'ébroue... pour qu'une partie de moi retourne à la réalité, tout redémarre, en trombe... 
Bien que tout ceci advienne un peu brutalement, j'ai accepté, non sans plaisir, et puis, on ne sait jamais... La preuve !     

lundi 12 novembre 2012

Mascarade

J'imagine que ce que je viens faire ici, c'est chercher à me libérer... M'épancher ! Profitant d'un anonymat, certes, relatif... parce que quelques-uns m'ont rencontré, d'autres me connaissaient... pensaient me connaître. Sans oublier, comment le pourrai-je, celle qui fut ("est", peut-être encore... Oh ! Quelle pudeur) l'idée fixe, le propulseur à poudre, la mèche et l'étincelle... de... hélas aujourd'hui, ma navette Odyséenne... 
Donc, sous couvert d'un masque, je balance, si possible en cadence, tentant d'imiter avec des mots, ces corps qui dansent... Je balance et dénonce ces ombres qui planent d'âme en âme et s'attardent sur la mienne. 
Je m'accoutume et force mon impudeur un peu plus loin, pour voir si au-delà de ces confessions d'émotions, se trouve une demeure où siège, cet usurpateur, conducteur, despote de mes humeurs.
Parce que je ne me livre qu'en lambeaux, et bien que mon masque ne cache que l'accessoire, l'inutile de savoir... je sens bien qu'il subsiste des endroits noirs où se tapissent des tumeurs non encore révélées... Que tout n'est pas encore exposé, que tout n'est pas encore lumineux... Qu'il reste des masques à faire tomber.

dimanche 11 novembre 2012

Odyssée 1.

Aujourd'hui, à treize heures et quarante-quatre minutes j'ai tout à coup pensé qu'il serait bien que je me douche.
La première fois, cela avait duré neuf mois, et avait pris fin en raison d'un incident majeur qui, je l'avoue, sur le coup et sachant qu'il n'y avait pas de victime, fit mon bonheur... Approchant alors Mars, j'avais habillement profiter de son attraction pour revenir fissa, afin d'aider, d'aimer aussi... Malheureusement, quelques mois plus tard, je fus contraint d'à nouveau m'éloigner...
Voici donc vingt-deux mois que j'ai entamé cette seconde épreuve. Les cinq premiers mois, bien que difficiles, s'étaient globalement bien passés. C'est à l'annonce de l'impossibilité, dans les conditions du moment, d'un retour, pourtant de plus en plus attendu, que les choses se gâtèrent... Enfin, quand je dis les choses, il s'agit surtout de mon équilibre psychique.
Dans un premier temps, je m'en pris à ma réserve de pinard, pour oublier, comme on dit ! C'est dire comme on oublie... J'en vins aussi à négliger toutes activités physiques, me contentant du strict minimum ; restant assis, saisi de voir ainsi s'éloigner le bleu...
Évidemment, je pourrais prétexter que c'était dans le but d'économiser l'eau, de minimiser mon empreinte carbone dans ma cellule... Mais ce serait me mentir, je cherchais mon paradis perdu... Bref, au bout de quelques mois, la première conséquence significative de cette attitude désespérée fut de ne plus pouvoir rentrer dans ma combinaison de sortie ! Ce qui me causa un tas d'ennuis...
Je dois dire que le plus gros morceau, fut Jupiter... La dépassant, je me désolais de ne pas pouvoir profiter de son attraction pour rentrer. C'eût été phénoménale au vu de sa circonférence... 
Je ne sais pas pourquoi, mais souvent je crois qu'un moment précis, des circonstances, certains signes... sont tellement appropriés, voire providentiels, que l'autre, avec qui vous êtes en interconnexion, ne peut que s'en apercevoir aussi, et qu'alors, très probablement, il va lui aussi réagir...
Symptômes du vide de mon univers !? Peut-être, peut-être pas...
Près de deux ans de vie en cellule, isolé et perdu, forcément, on s'organise. D'ordinaire plutôt soigné, propre sur moi et autour... je dois reconnaître que mes priorités semblent avoir évolué, ou plus exactement, s'être adaptées. Est-ce par distraction, ou est-ce dû à une distorsion du temps que je subis ? Mais tous ces petits détails, qui ne manquent pas d'importance lorsque l'on est à deux, m’indifférent depuis. Je m'en acquitte lorsqu'ils m’embarrassent ou que je ne peux pas faire autrement.
C'est ce que j'ai fait vers treize heures quarante-cinq, aujourd'hui. J'ai aussi coupé tout ce qui pousse... parfois, j'ai l'impression que mon corps vit malgré moi...
Une fois fait, je me suis senti bien, c'est certain. Mais je ne me sentais pas mal avant non plus. La journée...? Pourquoi "la journée" ? C'est ridicule, cette mesure du temps ne me convient pas vraiment. Je passe d'une position allongée, très agréable il faut reconnaître, à une position assise, plus pratique pour lire, faire mon rapport... quotidien ? Non, "courant" est plus approprié. Enfin, assis on fait un tas de choses, bien plus qu'allongé... Je me lève pour me déplacer, quand même ! Mange, vais aux toilettes... Voilà ce qui mesure mon temps... 
Et là, tout seul, je comprends que je ne fais qu'une seule chose, je n'accepte qu'une seule occupation, je n'ai qu'une priorité... essayer de communiquer !!
Imaginez-vous, durant quelques minutes, être le dernier représentant de la race humaine... Comment évolueraient vos priorités ? 
Tout à coup, je ne sais plus quel est le plus effrayant des vides, celui que je présume autour de moi ou celui qui se crée à l’intérieur de moi au fur et à mesure de mon isolement ?
C'était un risque dont je n'avais pas conscience, mais quand bien même, j'aurais été incapable de faire autrement... J'attendais déjà mon rendez-vous ! Qui n'a ni mois, ni jour, ni heure ; une rencontre pouvant se produire ou se reproduire à tout instant et particulièrement quand je ne m'y attendrais pas, du moins c'est ce que j'ai, jusqu'à présent, constaté... Ne pouvant la prévoir, mais afin de l'attendre sans espoir, je me suis mis à vivre, hors du temps... Qu'y avait-il d'autre à faire ? Si je reviens sur terre, à nouveau sujet à notre mesure du temps, que se passera-t-il concernant mon rencard ? Je risquerais de l'oublier ?
Je vais enfiler ma combinaison pour aller faire quelques pas autour de ma capsule. Elle me boudine encore un peu... Bien que faisant plus attention, m'imposant quelques restrictions, pas uniquement en quête d'une silhouette mais aussi pour tenir plus longtemps... J'avais, dernièrement, repris mes exercices, et même retrouvé le goût de les pratiquer, mais je me suis bêtement blessé... et me voilà condamné à attendre encore une bonne trentaine de jours... Ce qui m'ennuie, c'est qu'il va falloir tout recommencer, et particulièrement pour à nouveau retrouver le goût... J'ai beau garder en tête ma satisfaction et mon envie d'alors, sans pratique, elle faiblit irrésistiblement. Certes, sans jamais vraiment disparaître, elle est toujours là, plus que probable... il faut juste, faire l'effort !
Allez ! Dans deux mois et quelques jours, j'approcherai Saturne... Ses anneaux paraissent providentiels... Sans compter les imprévus en chemin...

samedi 10 novembre 2012

Non, vraiment, je ne le sens plus...

Cette sensation de m'assécher... Je ne regarde même plus autour de moi. Hier, avec J., je ne me rappelle qu'elle... Je veux dire que je n'ai eu envie de regarder personne d'autre de toute la journée. Nous étions en ville, habituellement dans ces circonstances, il arrive que mon regard soit attiré par les charmes d'une personne qui pourrait... c'est humain. Et bien, rien ! 
Plus rien depuis quelques semaines, à croire que je ne cherche plus, si tant est que, depuis... j'ai réellement cherché... Déjà cette charmante voisine avec qui tout pourrait arriver... Enfin quand je dis tout... disons déjà ce par quoi on commence habituellement... Mais... "Pour quoi faire ?" est la seule interrogation qui me vient alors... J'ajoute aussi, afin d'être tout à fait sincère : "Et puis, serai-je à la hauteur ?", comme pour assurer le choix du doute de l'âme... par celui du manque de confiance en soi... 
Bien que certains pensent différemment, et peut-être aussi parce que je ne suis qu'un être primaire, il me semble qu'aimer ne peut être que la possible évolution d'une première pulsion, d'une attirance animale puissante, que deux êtres éprouvent l'un pour l'autre... Et bien moi, je ne suis pas certain d'avoir envie d'aimer à nouveau. Alors, je crains que céder à cette première envie, aussi saine et naturelle soit-elle, ne m’amène plus d'ennuis et de déceptions que de satisfactions... 
Qui plus est, qu'aurai-je à lui offrir ? Je ne veux pas plus d'une famille que je ne désire vivre à deux... le quotidien l’ordinaire des jours sans, m'effraie, tant il détruit tout... Je ne nous veux que pour tous les plaisirs et, évidemment, tous les coups durs... 
D'ailleurs en matière de plaisir, du corps comme du cœur, cela fait tellement longtemps... que je crois bien que je ne saurais même plus m'y prendre... 
Non, vraiment, je ne le sens plus...
Je dois maintenant reconnaître avoir perdu bien plus que je ne le pensais, et tout particulièrement, ma spontanéité ! 
Pour le reste, n'étant pas moins que d'autres le jouet de mes pulsions reptiliennes, et bien lorsqu'elles se font trop insupportables, intenables, je m'arrange autrement... Rien de comparable, évidemment... Mais avec l'avantage de n'avoir cédé à aucune éventuelle compromission et donc, par voie de conséquence, aucune probable désillusion... Et celui, essentiel, de n'avoir pris le risque de blesser personne...
Tout ce temps pour découvrir que la solitude n'est qu'une maîtresse exigeante, terriblement jalouse et revancharde. Allant jusqu'à s'insinuer entre vous et toutes relations avec d'autres... 
Désespéré, je m'y suis abandonné sans en jauger préalablement les conséquences, pouvais-je faire autrement ? Maintenant que je prends conscience du revers de cet acte, je sais que, pour ne pas définitivement tout perdre, je dois absolument réussir à en sortir quelque chose...

vendredi 9 novembre 2012

Drôle de réveil...

C'est quoi ce bruit ? On dirait une sirène ? 
Comme celle qui sonne chaque premier mercredi du mois...
C'est bien elle !? Quel jour sommes nous ? Vendredi, je crois, le... huit ou le neuf ! 
Si cette sirène hurle un vendredi neuf novembre, c'est qu'il se passe quelque chose ? 
Merde ! mais quoi ? Il faut que j'émerge...
Bon sang, dix heures moins vingt ! 
Et ce bruit continu ! Mais ? 
Ce n'est qu'une machine... Un aspirateur professionnel, qu'utilisent les peintres. Ceux qui repeignent la cage d'escalier... 
Quel boucan ! J'ai réellement cru qu'il y avait eu un incident. Une de ces usines alentour, aurait pu sauter empoisonnant l'air... Ou il y aurait eu un attentat dramatique à l'arme chimique... Ou encore, une de ces catastrophes naturelles dont on parle tout le temps. Une météorite s'apprêterait à s’écraser dans la région... Un mascaret gigantesque et ravageur sur la seine, détruisant toutes les berges sur des kilomètres en profondeur, arriverait sur Paris... 
Que sais-je encore... Une invasion extraterrestre... 
Comment diable puis-je me réveiller à une heure pareille? Et avec ce genre d'idées en tête ? Pourtant, je n'ai rien bu hier, ni de la semaine d'ailleurs, rien mangé de douteux... 
Hum... Je m'inquiète ! Mon état mental, m'inquiète...
Allez ! Aujourd'hui, j'emmène J. découvrir le quartier de St.Germain... Je ne peux pas perpétuellement éviter cette autre rive... Il va falloir que je fasse abstraction de beaucoup de chose, que je bloque mes émotions...
Mais, franchement, quel drôle de réveil...

jeudi 8 novembre 2012

N'en déplaise à Aristote.

Ces derniers jours, je me lève à pas d'heure, de mon point de vue, bien entendu, c'est-à-dire pas avant neuf heures ! Sauf exception, comme hier... je traîne, démuni de toute envie, me gardant bien d'entreprendre quoi que ce soit. Incapable de me concentrer je laisse le temps filer sans même, selon mon ressenti, en tirer un quelconque intérêt. Est-ce un besoin physiologique qui soudain se révèle et s'impose, par force de nécessité ? Où est-ce une fuite, une course les yeux bandés ? Je n'ai conscience de rien. Autour de moi, le temps semble s'être suspendu créant un surprenant statu quo, derrière lequel je perçois bien d'infimes vibrations, mais dont je ne peux sentir ce qu'elles présagent. Jamais je ne me suis senti aussi vide de sensations. Ou peut-être que cela s'est déjà produit ! Il y a de ça plusieurs mois, je me rappelle avoir écrit que j'étais capable de rester assis toute une journée, sans aucune activité, tout juste un peu de musique, non pas pour écouter, mais plutôt pour ne pas penser...
Peut-être que cet état me signifie que ce qui n'a pas abouti aujourd'hui doit être mis de côté ?
Me disant cela, j'en viens à penser que j'en serais arrivé à ce point où il paraît plus aisé de vivre avec ce vide en soi, que s'il venait à être comblé... 
Qu'une souffrance devienne trop familière et l'on se sent interdit devant son remède qui, à coup sûr, vous anéantirait avec elle !
Ainsi, ce qui au commencement me distinguait, en vint à me singulariser jusqu'à maintenant, me définir.
Alors, n'en déplaise à Aristote, la nature ne semble pas avoir le vide en horreur...

mercredi 7 novembre 2012

L'envie d'errer...

Rien a changé ! Sauf, peut-être, cette envie soudaine de bouger.
Alors, en à peine le temps qu'il faut pour être prêt, tout est organisé.
J. est solitaire, tout comme moi ; je passe la prendre et nous allons, de concert d'âmes, errer dans la ville. Promener nos sensibilités respectives puis les partager... 
De l'autre côté de la planète, le bon sens l'a emporté, tout peut donc encore être espéré... 
"Errez, à vos côtés viendront se fixer les ailes de l'augure." André Breton.
Allons moissonner, des sensations et peut-être quelques émotions...

mardi 6 novembre 2012

De quoi aurai-je l'air ?

Sans doute devrais-je faire l'effort d'aller faire un tour dehors. Peut-être que quelqu'un m'y espère ? Mais j'ai déjà si froid dedans, que l'idée même de sortir me glace.
Il y a encore quelques semaines, j'aimais marcher jusque dans le coeur de ma ville, depuis quelques jours je me sens étranger à tout. Il va pourtant falloir me faire violence, j'ai promis à J. de l'emmener rendre visite à L. qui vit à Londres pour un an. Deux jours seulement, deux jours quand même ! Une nuit ailleurs, à quelques enjambées de Hyde Park, où je n'irais pas courir à cause de ce genou qui continue de me faire souffrir.
Je sais qu'une fois en route, j'y prendrai un certain plaisir, mais l'idée de ce départ m'angoisse... Lorsque je pars pour la campagne, ce n'est pas pareil, je m'y sens en sécurité, la forêt alentour m'a vue grandir et me protège, la terre grise et sableuse m'est familière et nourricière.
Tandis que ce voyage, il va falloir que je me plie à toutes ces règles qui organisent l'extérieur, c'est un peu comme de passer d'un état d'apesanteur à celui de la pesanteur des autres ; d'un état d'inconscience à celui de gravité... Croiser des visages qui m'ignorent ou me scrutent, alors que je ne cherche que ce regard qui sait me fixer et m'envelopper...
Il me faudra faire l'effort de me faire comprendre alors que je suis tout accaparé à gérer ce qui me manque, ce manque si abyssal que personne n'en supporterait même l'idée.
Je tremble de ce froid qui vient de l’intérieur, je me contracte en spasmes et claque des dents, comme cela m'arrivait parfois... jusqu'à ce que des bras m'enlacent et qu'une voix enfin me calme...
Alors comment sortir quand on est dans cet état-là ? De quoi aurai-je l'air ? Sans ces bras, sans cette voix, il va m'en falloir du temps pour que cette crise passe...
En même temps, peut-être que je me fais des idées... Sur ce qui me manque ou pas ! Sur ce qui m'attend ou pas ! Sur ce que j'espère...
À moins que ce ne soit l'extraordinaire beauté de cet "Air" de Bach... La musique baroque a le pouvoir de m'attraper l'âme, Bach de l'essorer !
"Air" Orchestral Suite N° 3 in D Major_BWV 1068

lundi 5 novembre 2012

Etats de faits...

Voilà un peu plus d'une semaine que je suis en congé. Mis à part quelques jours à la campagne, je n'ai rien fait d'autre que... survivre. 
J'ai passé ma matinée à écrire des courriers en rapport avec "mes soucis"... Je dois passer pour un drôle d'oiseau aux yeux de mes interlocuteurs, ne pouvant être, dans ces lettres que je leur adresse, factuel et concis.
Chaque affaire juridique, recèle des trésors d'émotions. Et particulièrement celle qui me concerne, si bien que ce qui ne devrait être qu'une réponse précise et claire, prend avec moi des proportions romanesques peu communes pour ce genre d'échange. Étonnamment, certains de ces professionnels de la loi, n'y sont pas complètement insensibles ; non pas que ceux la même m'accordent alors quelques faveurs exceptionnelles, mais plutôt que la communication prend du coup cette tournure plus humaine qui permet d’éviter tant d'angoisses inutiles et nuisibles. 
Les mots, aussi "gratuits" que ceux qui parlent de ces choses métaphysiques... ont finalement un peu de... j'allais dire : pouvoir, quelle horreur ! Un peu d'importance ! De sens ! 
Pas uniquement, les mots. Je me rappelle être passé devant le juge pour cette même affaire. Franchement, je n'en menais pas large le jour de l'audience. Je m'y étais rendu seul, sans avocat... Mes moyens ou plus vraisemblablement, mon romantisme effréné me l'interdisait. D’ordinaire, je ne suis pas un "beau parleur" ; émotif, mes idées parfois s'embrouillent et je manque alors de vivacité, de ces traits d'esprit qui l'emportent... Mais, j'ai autre chose, je porte sur moi ce que je possède à l'intérieur. Le juge a tenu à me recevoir en particulier après l'audience. Ce qui n'est pas rare dès lors que l'on détient des preuves susceptibles de faire réétudier le dossier, ce n'était pourtant pas mon cas... Après cette audience, j'écrivais à l'autre partie (je le nommerai ainsi) pour lui proposer une entente. Ce qu'il refusât... Ce que pourtant le juge m'accorda !
Il faut croire, que lorsque les mots expriment, un sentiment vrai, dénué de tout intérêt, ils gagnent alors en écho...
Regardant les informations, l'autre soir, il y avait un reportage sur les élections présidentielles Américaines... Il se trouve que j'y suis, singulièrement attaché pour avoir, d'une certaine manière, participé aux précédentes... intimement... 
Ce reportage évoquait la crise des "subprimes". On y voyait des gens expulsés de chez eux dans des conditions parfaitement inhumaines, que seuls les banquiers savent justifier... Certaines propriétés finissaient par être vendues aux enchères à des prix tellement inférieurs à leur valeur que les anciens propriétaires restaient dramatiquement endettés et sans pouvoir se reloger. À l'inverse, certains autres, plus malins, plus chanceux, plus... se vantaient devant les mêmes journalistes, de leur bonne fortune, de leur "nez" pour le business et de l'importance de leurs gains en si peu de temps... Il y avait aussi cette femme, à la sortie d'un gala, chic et ridiculement pompeux comme savent le faire certains Américains, républicains ou pas ; elle était outrageusement maquillée, liftée ; habillée en Barbie, les bras ballant en raison du poids des pierres et des métaux accrochés à ses doigts et ses poignets (on pouvait deviner d'autres relâchements corporels, mais pour une raison bien plus équitable)... mais, franchement pas plus fraîche à l’intérieur que dans les idées... enfin vous voyez. Elle s'offusquait, que l'on puisse imaginer la mutualisation des soins essentiels à survivre... Tous ces décérébrés, déshumanisés par leur fortune, qu'ils n'ont même pas eux-même acquise, devraient s'inquiéter un peu plus des autres autour... Il y avait, dans les manifestations de ces milliers de gens ruinés par le fallacieux système de quelques-uns, un type costaud et endurcit par sa vie, qui portait une pancarte, sur laquelle il avait inscrit : 
"You're hungry ? Eat a Rich !"
Pas plus loin que dans notre pays, un fils d'une riche famille possédant, depuis plusieurs générations, une fameuse marque de véhicules... déclarait, après s'être fait cambriolé, entre autres incongruités, le vol de lingots d'or, rangés dans sa salle de bain !!! "Picsou" (Scrooge McDuck), l'enfantine métaphore du riche acariâtre de mon enfance, serait-elle devenue une réalité ? Certes, tous ceux qui possèdent des biens ne sont pas comme ça, mais il en suffit de quelques-uns... 
Plus on se porte à la vue de tous, plus on se doit d'être irréprochables... 
Du moins, c'est mon avis.
Non ! Je ne m'équipe pas tout à coup d'une conscience collective ou politique ! Le sujet m'exaspère, voilà tout. Je ne penche pas plus d'un côté que de l'autre ! Les extrêmes sont forcément fréquentés par les déséquilibrés ! Et je sais de quoi je parle.
Tout cela n'a rien à voir avec mon histoire... Encore que, l'un des personnages cité plus haut, me fasse penser à... mais qu'importe tout cela...  
Aujourd'hui, c'est avant tout le jour de J. Alors aujourd'hui, comme il y quelques jours pour une autre, rien d'autre n'a d'importance.
Souhaiter un monde meilleur ne fait pas partie de mes naïvetés... Mais je lui souhaite de trouver en elle, ce qui rend chacun d'entre nous, meilleur... 

samedi 3 novembre 2012

L'arôme d'un souffle sacré...

Pas mis le nez dehors depuis, bientôt vingt-quatre heures. Je suis encore tel que je me suis levé hier matin, pas changé, pas lavé... Et franchement, ça me va bien. J'ai lu, écouté de la musique, pas trop parce qu'en équilibre, fragile... 
Aujourd'hui, je dois faire l'effort de me préparer, il me faut sortir. Quelques mots avant de m'extraire de ces limbes, quelques mots en prenant mon thé... Par envie ! 
Mais, rien ne me vient. Problème d'allumage... Il va falloir pousser... Manque cette petite étincelle, cette émotion un peu plus forte, qui fait que je m'enflamme. Il va falloir souffler...
Mon thé, justement ! Il y a une quinzaine de jours, j'ai acheté une boîte de thé "Kusmi Anastasia", une boîte de métal, bleu outremer et doré, avec en relief sur le couvercle argenté des fleurs blanches d'oranger. J'avais été séduit par ses arômes, et tout particulièrement par ceux de fleur d'oranger... J'adore l'odeur de la fleur d'oranger, ça remonte à mon enfance, c'est à la fois viscéral et une sensation d'âme. Je vais jusqu'à boire l'eau aromatisée utilisée en pâtisserie, pour parfumer mon haleine, cela m'apaise... 
Bref, "Anastasia" est un mélange Russe de thé de Chine et de Ceylan, aromatisés à la Bergamote, citron, citron vert et fleur d'oranger. Au nez, la douceur de la fleur d'oranger l'emporte sur les agrumes. Au goût... c'est l’âpreté d'un thé noir ordinaire qui domine et c'est bien décevant. 
Aucun thé ne semble pouvoir remplacer, tant à mon palais qu'à mon cœur, cet "Earl Grey Impérial" de chez Mariage Frères. Il semble posséder ce même pouvoir que la fleur d'oranger a sur mon corps et mon âme, avec cependant des évocations sensorielles d'une rare intensité. Mon haleine, après les premières gorgées bues, m'évoque alors la douceur matinale d'un sourire illuminé d'une belle sérénité ; la tendresse de premiers mots murmurés, en un souffle chaud et sacré...

vendredi 2 novembre 2012

Convergence de circonstances...

Impossible de me résoudre à tout écrire... de mes états d'âme au cours des jours derniers... Je viens, une fois de plus de tout effacer... par crainte de blesser ou par manque de courage...  
Ce besoin de reconnaissance... quelle souffrance ! Comme une double peine !
Jamais, ce manque d'attention que seule une âme sœur peut vous porter... ne s'était fait aussi incisif, aussi cruel. 
J'ai lu des choses, le long de blogs amis, des choses qui me ressemblent... Mais, plus puissamment que ne l'est mon envie, je suis accaparé par une lutte contre l'engourdissement que créent mes soucis, et aussi, par une déception...
L'altruisme n'est pas à ma portée... Il y a toujours, derrière ma générosité, l'attente d'un geste en retour, de reconnaissance, tellement nécessaire pour exister ! J'imagine que pour atteindre l'état d'âme qui ouvre à l'altruisme, il ne faut plus rien avoir d'autre à conquérir. Ce n'est pas un aveu de dire que ce n'est pas mon cas.
Alors, bien évidemment, il m'arrive d'être déçu, que dis-je déçu, abattu... Comment ne pas l'être ? Il faut reconnaître qu'un espoir tel que le mien, prête à rire sinon au chagrin... Et plus encore, lorsqu'en lieu et place de cette reconnaissance attendue, s'ouvre un vide, aussi sombre que propice aux délires, d'où provient, à moins que ce ne soit de mes propres abîmes, l'idée d'être méprisé. Que voulez-vous, je ne suis pas parfait.
Que dire de ces soucis ? Que l'idée que l'on s'en fait est souvent, sinon toujours, bien plus dramatique qu'ils ne s'avèrent en réalité. Mais, en être conscient ne m'épargne pas pour autant de mes hantises. Et, bien qu'imaginaires, ces chimères me tordent le corps... 
Je suis assiégé, tant dans ma réalité que dans mon imagination ; tant mon être que mon âme. Point de convergence de différentes et malheureuses circonstances.
Pourquoi ces quelques jours de fin octobre sont, depuis..., chaque année si difficile à vivre ? Peut-être que trop respectueux, fasciné même, par l'apparente fragilité, l'incroyable complexité, de ces liens d'âmes, je ne peux me résoudre à les rompre ?
Le puis-je seulement ?