(journal de mes sensations)

jeudi 28 février 2013

Question de logique.

Assis à ma table de travail... Je me rends compte que depuis que j'ai emménagé ici, j'ai toujours tenu les rideaux fermés. Moi qui pourtant rêvais de voir le ciel, en arrivant ici, alors que j'en ai un bout, une bande, à ma disposition, je n'en profite pas. Pensant peut-être que si je me perds, ce ne doit être qu'en moi...
Le ciel... Je crois que j'ai développé la faculté de le voir en moi. Avant même que le besoin se fasse sentir, mon cerveau m’envahit de toutes les images de ciel qu'il possède... Avant même d'en avoir envie, j'en ai assez vu, je suis repu. 
Ce sont des images vivantes, en bien plus de trois dimensions, plus précises encore que la haute définition... je peux sentir la fraîcheur d'un ciel étoilé, les parfums d'un ciel ensoleillé... Dans ma mémoire se trouvent des souvenirs riches de toutes les sensations de l'instant, jusqu'aux émotions.
Ces souvenirs ne sont pas rangés par ordre alphabétique par date ou, par je ne sais quel procédé logique. On ne peut y accéder que par la subtilité d'âme... Une envie fugace et soudaine, une sensation reconnue, un son, un parfum... un voile indéfinissable. Le plus étonnant, c'est que souvent, quand ils m'apparaissent, je m’aperçois que je n'avais même pas conscience de les avoir en moi. Comment les ai-je mémorisé ? 
Maintenant, je le sais. Je n'en ai jamais eu autant, que ces fois où j'ai vécu le présent avec une telle intensité, que le temps disparaissait... De si précieux instants qu'ils me semblaient, une fois passés, n'avoir pas existé. J'en ai gardé tant, accompagné d'autant d'émotion, que même l'inventaire de l'Univers serait plus aisé... 
Rien, il me semble, ne peut les effacer. On ne fait qu'en perdre les clefs, l'accès... C'est ce qui m’effraie, me pousse à ce qui peut paraître absurde...
Peut-être, cette base, cette dimension, sur laquelle nous bâtissons tout notre monde, n'est pas la seule. Que d'autres dimensions existent...
Il suffit de constater, qu'autant l'illogisme est irritant, autant la logique est d'un ennui... Si la vie et l'amour, étaient soumis à la logique... tout alors ne nous semblerait-il pas artificiel, contraint ?   

mercredi 27 février 2013

Autour et dedans ma tête...

Je suis d'abord passé chez le coiffeur... Nathalie, c'est le nom de la jeune femme qui s'applique à me rendre beau, a bien compris que c'était à elle de choisir ce qui me convenait le mieux. Je suis aux anges, j'adore qu'une femme décide pour moi quant à mon paraître. Ayant constaté, avec l'expérience, que ce qui me plaît est souvent une projection de ce à quoi je voudrais ou, aurais voulu ou, pense ressembler, et par conséquent n'est pas tout à fait ce qui me sied le plus avantageusement. Bien entendu, Nathalie a bon goût, puisque les miens, lorsqu'ils me voient, me trouvent toujours bien et que moi, lorsque après je me regarde, je me trouve... pas mal. Elle a donc ma confiance.
Évidemment, il manque quelque chose... Lorsqu'elle m'avait coupé les cheveux, je ne pourrai dire si la coupe était techniquement réussie... mais, jamais je ne m'étais senti aussi beau... J'imagine que quand bien même c'eût été une coupe au bol avec une tonsure, j'en aurai été enchanté, puisque cela venait d'elle... De là, à penser que tous les types habillés et coiffés comme des clowns, des moines ou des internés en hôpital psychiatrique, soient amoureux fous... il ne faut peut-être pas exagérer, même si, avec du recul, on pourrait presque affirmer que tout cela revient au même.
Je suis sorti, sinon heureux, satisfait de ma nouvelle tête mais, comme à chaque fois, exaspéré par cette désagréable sensation de démangeaison causée, tant par l'idée que la réalité, par tous ces petits bouts de cheveux coupés tombés partout dans le cou, le dos, les oreilles, les yeux...
Une fille est passée, animal callipyge moulé à souhait, ondulante sur ses talons, faite pour faire courir... J'ai accroché, ça m'a lancé... Plus loin, elle a bifurqué, j'ai repris pied... et j'ai recommencé à me gratter... 
Fini les Pasteis, je ne me suis pas arrêté à Lisbonne... Déjà que le matin j'avale deux cuillères à soupe de son d'avoine gonflé dans du lait de soja, et le soir un bol de soupe aux choux (recette et élaboration de D., spécialiste des régimes mannequin)... ce n'est pas pour tout gâcher avec une gâterie Portugaise...
Mon thé en poche, un tour dans les environs... Jusque cet angle de rue où je suis resté bloqué... comme à chaque fois que je passe par là... jusqu'à me forcer d'un semblant de raison... Qu'est-ce que ça peut être con !
Comme à chaque fois, j'ai dû accélérer le pas pour m'éloigner, sans me retourner à chaque pas, pour m'arracher...
Je suis donc rentré d'un pas soutenu. Arrivé, je n'eus qu'une hâte, me doucher...
Ma nuit fut horrible. À l'endormissement, je fus pris d'un de ces sursauts que j'ai parfois. Une contraction d'éveil dans les limbes du sommeil, où je me force à crier quelque chose pour me situer, me repérer. Une contraction sur l'arrière de la cervelle, désagréable, à laquelle s'ajoute l'angoisse de tous ceux qui vivent seuls... Cette crise fut plus forte que celles déjà connues... Je suis, ensuite, resté incapable de m'abandonner, du moins c'est l'impression qu'il me reste de cette nuit...
Évidemment, dans ces moments-là, le regret qu'aucune main ne vienne vous saisir est encore plus poignant...
Et puis, je détesterai qu'on me retrouve plusieurs jours après, raide et puant... Sans avoir eu le temps d'une ultime mise en scène... de quelques délicatesses pour ceux qui restent.
Pour l’anecdote, je me suis aperçu que le mot que je criais alors, comme on reprend son souffle à la noyade, comme on s’agrippe à une bouée, était : "merde !" répété deux ou trois fois, selon le temps nécessaire à recouvrer mes esprits.
Cependant, quoi dire d'autre ? 

mardi 26 février 2013

Projet...

Propre et déjà habillé, ce qui est assez rare pour être signalé. Aujourd'hui, aller m'acheter mon thé, faire couper ces cheveux en bataille... Marcher, marcher... Et forcément, penser... pas réfléchir, juste laisser mes idées aller et venir, au rythme de mes pas. Amener mes émotions à m'envahir, jusqu'à l'épuisement...
L'autre jour, je ne sais plus quand, j'ai regardé un de mes films préférés. "Le patient Anglais". Les images, les acteurs et cette musique. À deux ou trois reprises, je n'ai pu empêcher les larmes de monter... Tout ce qui me touche me fait larmoyer, grimacer... sans que j'y puisse quoi que ce soit. Toutes mes barricades ont été abattues, en quelques années, j'ai changé du tout au tout, je suis à vif ! Je m’efforce d'apprendre à canaliser toutes ces émotions... Mais, franchement, je ne pensais pas que cela puisse être aussi difficile... Pas un jour, sans avoir les larmes aux yeux. Pas un jour, sans qu'une émotion ne m'atteigne, ne me surprenne.
Hier, je n'ai pas mis le nez dehors, qui l'aurait fait à moins d'y être obligé ? Ni lavé, ni habillé, je me suis abandonné à ma solitude, ne m'a manqué que le silence. Paris c'est bien, mais impossible de trouver un moment de silence, c'est irritant ce bruit perpétuel, cette agitation frénétique, partout autour. En plus d'être, pour une bonne partie, inutile et polluant... Du coup, agacé par ces voisins agités qui font toujours tomber un objet ; ces automobilistes qui cornent avant même de comprendre ; ces sirènes... je me suis projeté dans mon avenir... 
Vieux, je vivrai à la campagne, je ferai ce que je veux... ne me laverai qu'un jour sur deux et si ça ne suffit pas... j'aurai un fusil pour faire peur aux gamins trop bruyants et surtout, aux cons. J'en aurai deux, de fusils, ils sont si nombreux... Je ferai des trucs bizarres, pas clairs, j'aurai une serre... 
Pour compagnie, j'aurai quelques chiens hargneux, des chats teigneux et un renard, un vieux, pour qu'il glapisse la nuit, comme moi... J'aurai aussi un coq pour qu'il chante à tue tête le mâtin tôt, et des poulettes pour qu'elles me pondent des œufs... Peut-être aussi, aurai-je deux chèvres et un bouc, toujours en rut, avec une belle paire de cornes et deux yeux démoniaques... pour que les gens savent à qui ils ont affaire. J'aurai aussi deux ou trois ruches... Et autour de chez moi, je laisserai proliférer les ronces et les orties... J'arguerai que c'est pour la soupe et la confiture de mûrs, ce qui sera d'ailleurs vrai. 
Le jour de ma toilette, je mettrai du linge propre (si j'en ai... De toutes manières, j'aurai un look du tonnerre... Ceux qui ne me connaissent pas me feront l’aumône) et j'irai draguer, sans vergogne, les femmes mariées du village et aussi leurs filles, celles qui seraient en manque d'un père (Sauf, bien entendu, si j'ai une douce et tendre, qui ne m'a pas fuit...)... Les gens diront de moi que je suis méchant. Et bizarre aussi.
Je l'ai déjà dit ici, vieux, je serai abominable ! Je ne vois pas ce qui pourrait m'amuser plus ? Être bon, profondément bon, est surhumain. Je n'y crois pas ! Alors, quitte à tromper son monde, autant être méchant...
Tiens... allons essayer d'être désagréable avec un ou deux commerçants, histoire de me faire les dents... Et puis je vais écrire une lettre au syndic, à propos de ces voisins...  

lundi 25 février 2013

Les bienfaits d'une émission crochet...

Ce que je n'aime pas dans ces émissions à suivre, c'est justement qu'elles sont à suivre. Pas plus je n'aime les séries ou les feuilletons, pour la même raison. Une fois accroché vous vous sentez prisonnier, enfermé. Tout imprévu est alors mal venu, alors que pour ce qui me concerne, c'est bien dans l'imprévu que se trouve mon salut...
Samedi dernier, il n'y eut aucun imprévu... Ce qui est regrettable pour mes attentes... J'ai donc pu la regarder... l'émission ! Et ce fut une petite compensation, mais une compensation quand même, parce qu'une fois de plus ce fut l'occasion, d'enchantements.
Moins que les caractéristiques techniques vocales des candidats, c'est leur potentiel émotionnel qui m'attire. Mes critères sont donc différents de ceux du règlement. L'autre facteur important pour moi est, d'où viennent-ils ? Ceux qui sont déjà professionnels et qui se présentent ici - non sans prendre un risque que j'en conviens - qu’afin de relancer leur carrière, me laissent souvent indifférent. Pas que je ne leur trouve aucun talent, mais ils me donnent le sentiment de faire du "merchandising" après avoir suivi des cours de "marketing"... Il faut dire qu'aujourd'hui, une fille comme Piaf resterait à chanter dans le métro... Il suffit de regarder et d'écouter ce que nous passent en boucle les ondes, des produits surgelés dont on ne peut pas être certain de la nature pas plus que de la provenance et de la destination... À ces questions : Qu'est-ce que l'Art ? Qu'est-ce qu'un artiste ? Les nouveaux "Producteurs et Distributeurs"... rétorquent : Comment faire encore plus de fric ? 
Ceux qui me fascinent, ce sont les autres, ces gens ordinaires, illuminés par une passion, pas toujours comprise autour d'eux et qui pour la plupart n'ont pas eu l'occasion ou n'ont pas su comment déjà, se faire entendre... 
Ils ont aujourd'hui une chance de le faire et c'est en cela que cette émission me plaît. De plus, il faut reconnaître, qu'à la différence d'autres émissions fondées sur les mêmes principes, les artistes auditeurs, sont eux, reconnus et expérimentés dans le même art et savent donc de quoi ils parlent... Ils ont une authentique et originale personnalité, ne font pas partie de ces produits surgelés industrialisés, destinés à faire du fric auprès d'un public encore émotionnellement immature... Et surtout, ils ont cette humanité de faire preuve dans leur propos aux audités, d'une grande humilité, de beaucoup de respect et de ne jamais les juger (cf. certaines et particulièrement certains, sévissant dans ces autres émissions...).
Samedi, j'ai été touché, par la puissance paraissant sans fin d'Aurore, et surpris par sa fragilité, son émotivité qui ne colle pas avec sa plastique de Barbie, c'est elle qui le dit... Par Claire, la lycéenne dont je garde une sensation limpide et fraîche, et qui malgré sa jeunesse, fait preuve d'une surprenante maturée d'âme pour être déjà attachée à affirmer et affermir sa personnalité, tout en douceur et en "Pop" acidulée. 
Emmanuel, bien que pro... exception qui confirme ma règle, et parce qu'il est plutôt pianiste de bar que chanteur de "comédie musicale grand spectacle familial". Mais aussi parce qu'il chante jusqu'à être en transe et qu'il la communique... Il y a eu la jeunesse dorée d'une fille à papa, Sophie, qui veut exister à part entière et dont on ne peut que reconnaître le courage, le talent, et aussi, cette qualité paternelle dont elle ne pourra pas s'affranchir, une incroyable ténacité... Le charme du doué et élégant, Michaël...
Mais si je devais n'en retenir que deux, ce serait : Baptiste, pour cette nonchalance et cette distance, édifiées en protection blindée... Pierrot déglingué et charismatique, qui perché sur un arbre en pleine Lune, nous balance un : Love is all ! complètement revisité et habité...
Et, Ralf, pour la claque ! Bien sûr, la chanson y est pour quelque chose (Say It Ain't So, Joe...), mais pas uniquement... Derrière son évident talent, sa simplicité, presque lapidaire, son émotion contenue et réservée d'homme mature, on devine une mine de cristaux géants... qui lui fait nous confier en toute humilité, avoir encore plein de choses dans le ventre, à donner !
Indéniablement, j'ai, une fois de plus, accroché avec cette émission crochet. J'ai toujours détesté les samedis soir...

dimanche 24 février 2013

Flânerie matinale...

Flagrant manque de courage ce matin... 
Quand bien même il tombait encore quelques flocons ; que la chaussée semblait détrempée, et qu'alors le tour du lac devait être boueux et glissant ; que sur toutes les voitures, une pellicule blanche s'était déposée et ne semblait pas disposée à disparaître, tant il faisait froid. 
Sans omettre que ma voisine du dessus recevait une fois de plus, et que la soirée s'est prolongée, une fois encore, au-delà d'une heure raisonnable. 
Ni parce que ce matin, trop tôt pour un jour de repos... Je fus extrait de mon sommeil par des coups et des gémissements saccadés. Que cela m'a mis dans un de ces états... Projeté à demi conscient dans l'intimité sexuelle d'une demoiselle croisée parfois dans l'ascenseur ou l'escalier... En vrac, plus seul que jamais, tendu et désespéré... ne sachant plus que faire pour retrouver le sommeil... Quel étonnant pouvoir peut avoir un halètement... féminin...
J'ai, malgré cet inconfort psychique et physique, réussi à me rendormir et me suis réveillé un peu plus tard avec une envie effrénée de... flemmarder !
La rue était aussi vide qu'humide, aucune agitation... Je pouvais sentir le souffle calme et régulier que la ville a parfois les matins de jours fériés. Cette quiétude après mes aventures nocturnes me retirait toutes envies de sortir, habillé d'un collant, pour m'agiter frénétiquement...
Préparant mon thé, j'ai vu passer dans la rue une femme à vélo... Je n'ai pu m’empêcher de penser à celle qui, peut-être, a dû affronter ce froid hivernal, tôt dans la matinée, pour aller travailler. Ainsi qu'à un tas d'autres choses, qu'elle a pu faire avant...
Évidemment, hier soir je n'ai pas manqué mon émission préférée... Mais, c'est une autre histoire.

samedi 23 février 2013

Rapport de non-activité, avec une touche de romantisme.

Pas franchement inspiré... mais qu'importe, je m'en tiendrai au rapport. 
Avant tout, un message (pour l'auteur) et, une invitation (aux lecteurs) sur le site : Pour 15 minutes d'amour. Les contributions de Yaya, me font toujours sourire. Il me suffit de cliquer sur les liens proposés pour qu'un sourire s'accroche à mes lèvres sans qu'aucune action consciente de ma part ne soit nécessaire. Certes, je n'irai pas jusqu'à me repasser les vidéos une seconde fois, d'abord ce ne serait pas raisonnable, et puis parce qu'il faut bien dix minutes avant que ce sourire incontrôlable s'estompe enfin. Impossible de sortir avec un pareil sourire... Impossible de faire quoi que ce soit.
Pour le reste... un peu à plat, mais trois jours devant moi à ne faire d'autre que ce qui me plaît, à ne pas voir le temps passer et y compris à le regarder défiler, à m'ennuyer. 
Franchement, il fait beaucoup trop froid pour sortir courir ? Mais, si le courage me prend demain matin, pas trop tard ni trop tôt, peut-être que j'irai quand même. J'évite l'impératif pour ne pas me bloquer, pour ne pas conjurer mes bonnes résolutions... Déjà, je commence doucement à accepter de me contenter du possible, du probable... à propos de presque tout... mais, passons... Il faut être bon avec soi-même, particulièrement dans ces moments de disettes sentimentales... et pas seulement... d'autant plus que, je me vois contraint, par mon amour propre pourtant moribond, de commencer à me priver de toutes sortes de choses agréables à manger et à boire en regardant la télé... Je suis à la veille, ou l'avant-veille, du geste décisif... de m’inoculer, le syndrome du maillot... Et si je l'avais déjà, eh bien, à en avoir une conscience affreusement plus vive. 
Rapport ou programme, je ne suis pas dans le meilleur... Mais le challenge est de poids !
Je jette un œil dehors... Il neige ! Mais la neige ne tombe pas ! Les flocons volettent doucement, portés par le vent, ils semblent flotter délicatement autour des passants et des bâtiments... On se croirait dans une de ces boules à neige, c'est assez romantique... Sur les quais de Seine, une hirondelle élégante à vélo, ferait un instantané du plus bel effet, dans ces flocons tout blanc...
Il faut vraiment que je reprenne une forme de prince charmant, celle de chérubin ne me convient pas et, n'est plus de mon âge...

vendredi 22 février 2013

Absurde !

Voilà ! J'écris un truc, sur le coup ça signifie quelque chose pour moi, puis avec le recul, je me dis que j'y suis peut-être allé un peu fort... Pas que j'ai exagéré les faits ou mes propos, brodé ou déformé ce qui n'est déjà qu'une hypothétique vérité, non ! Je suis conscient qu'il ne s'agit là que de ma vérité... et qu'elle est bien assez bigarrée pour qu'il ne soit pas utile d'en ajouter. Mais, me relisant pour une éventuelle correction, je m'inquiète tout à coup de la manière dont toutes ces choses que je dis ici pourraient être perçues... Pas que je craigne des représailles... dans un certain sens ce serait peut-être mieux que l'indifférence ! 
Bien sûr, je ne suis pas pire qu'un autre dans l'expression de mon ressenti, sauf que, le publiant ici, je prends le risque du parti pris... à mon avantage ! Je portraitise l'autre en horrible ! 
Ce n'est évidemment pas mon intention, enfin, dans neuf cas sur dix... Il n'est ici question que de la vision que j'ai de ce qui m'interpelle et, m'atteint. Je dirai même que le plus délicat est de donner à mes propos une certaine mesure, sans en déformer la nature.
Je ne cherche pas à me rattraper aux branches. Je n'ai rien à espérer qui pourrait être compromis par mes propos ou mon attitude... Et l'inverse, dans tous les cas... serait navrant !
Dans ce journal, je tends, quotidiennement, vers l'absurde... vers ma vie ; c'est dans son intégralité, qu'il prend tout son sens.
"L'acte absurde est l'expression la plus haute de la liberté." Émile Michel Cioran.
Et puis, je ne crains pas les ambiguïtés... J'aime les contradictions.

jeudi 21 février 2013

Les causes d'un désenchantement.

Passage délicat... Résurgence de ces causes à l'origine d'une vive et persistante peine... C'est bien ma veine ! Tant de griefs de choses pourtant lointaines...
L'indélicatesse, fut d'avoir fait naître chez moi ce sentiment que je ne connaissais pas, la suspicion... Mal, qui vous pousse à commettre des indiscrétions, à n'être plus vous-même... Rien dont je ne me sois confié, que je n'aie avoué, certes... Mais dont tous les aveux ne purent cependant effacer l'ultime et dramatique regret, de m'en être trouvé... désenchanté !
À l'origine de cette réminiscence soudaine, une expression anglo-saxonne, découverte, par le fait d'une maladresse, d'un lapsus manus plutôt que calami... Depuis oubliée, sans doute par sauvegarde personnelle, mais lue hier, cette fois par hasard... Un ensemble de mots qui n'aurait dû qu'être beau, au regard de ses origines : bat for lashes !
Que les visions qui me vinrent à l'esprit à ce moment, ne fussent que de probables faits, soit ! Mais elles n'en furent pas moins de cruels maux, qui s'enchaînant les uns aux autres, tressèrent alors une plus que probable vérité. 
Il suffit qu'un seul soit évoqué, aujourd'hui, pour que tous se précipitent en bloc. Amers souvenirs d'une définition chirurgicale, qui édifièrent, pierre à pierre, les fondements de ma peine. Mais dont l'ordonnance et l'agencement, mettent ma mémoire dans l'embarras.
Envahi de l'horrible sentiment, mais peut-être n'est-ce due qu'à l'effet de cet immédiat violent, qu'avec le temps, seuls pourraient ne plus subsister que ces ambiguïtés... aux détriments de tous ces extraordinaires moments que je ne cesse de noter ici, comme mue par la crainte inconsciente, qu'un jour, ils ne disparaissent...
Sans doute tout cela est exacerbé par ma lecture du moment. Trouvant dans ce deuxième volume du Journal Particulier, des similitudes de caractères, de situations, de dépendances et de compromissions, réellement troublantes... M'obligeant à revenir sur bien des détails et leurs circonstances, que mon esprit, indépendamment de ma volonté, avait enseveli profondément. Quoi que, je ne pourrais jurer de l'indépendance de celui-ci, étant alors dominé corps et âme, et qui sait peut-être le suis-je encore aujourd'hui, par un sentiment si grand, qu'il dépasse l'entendement, pardon, mon entendement...
C'est ainsi, c'est une partie de l'histoire de ma vie. Je ne m'en sens ni haineux, ni aigri... Comme Shakespear l'a dit, "Tout griefs n'est pas nécessairement de la haine." Ils peuvent même, parfois être la démonstration du sentiment contraire !

mardi 19 février 2013

Louane. "Une petite étoile qui se pause sur un lac."

Comment faire l'impasse ? Bien sûr l'émotion est facile, orchestrée même... Au-delà de tous les arrangements probables, parfois, un rêve d'enfant prend réalité... Comment ce fut exprimé ? Ah oui, "... c'est une petite étoile qui se pause sur un lac.".
L'année dernière j'avais été emporté par ce même évènement... Une jeune femme avait ouvert les bras, éclipsant tous les cœurs... Mais il faut croire qu'elle n'était destinée qu'à ne fleurir qu'une fois...
J'aime à dire, par snobisme intellectuel sans doute, que je n'aime pas ce genre d'émission... Mais, la vérité, c'est que cette année, j'étais devant mon poste pour la première et j'ai même enregistré la seconde craignant de ne pouvoir la voir dans les conditions qui s'imposent.
Le niveau semble être monté d'un cran. Je me suis, c'est prétentieux je le sais, senti, dans la plupart des cas, en parfait accord avec l'avis des sélectionneurs. Puisse-t-il en être de même quant au vainqueur à venir... Parce que je reste sur une réelle déception, la fois dernière...
Au point, qu'ayant trouvé cela tellement infondé, j'avais décidé de ne plus y revenir, ne plus m'écarter, ici, de mes sujets intimes.
Il a fallu qu'une gamine d'à peine seize ans se pointe avec son rêve qu'elle n’espérait même pas qu'un jour il puisse se réaliser... Inscrite par sa mère, quel autre présent, après la vie, aurait-elle pu lui offrir, qu'un possible et extraordinaire avenir, de pouvoir vivre de ce qu'elle aime ?
De l'émotion, il y en a eu ! À peine contrôlable... Au point qu'il a fallu l’asseoir sur l'un de ces trônes... Incapable de retenir sa joie, ses larmes... lorsqu'enfin... son idole s'est retourné. Du talent, indéniablement il y en avait aussi. Franchement, ce genre de fraîcheur, ça fait un bien fou ! Heureusement que "Louane" n'est pas partie en courant comme elle en avait envie... Elle est allée au bout... jusqu'à pouvoir plonger dans les yeux de celui qu'elle allait voir pour la première fois, en vrai ; celui qui détenait le pouvoir de faire de ce jour, le plus beau de sa vie d'ado... Il suffisait de voir comment elle le regardait quand il lui parlait, pardon, quand il la complimentait pour son talent...
Qui plus est, elle avait choisi William Sheller et l'une de mes chansons préférées, à moi aussi... "Un homme heureux".
Évidemment, elle me plaît parce qu'elle est de ceux dont il émane quelque chose de beau, de fragile, de sincère... parce qu'elle possède une vraie richesse intérieure, une magnifique sensibilité.
Maintenant qu'elle est exposée à la lumière, on va entendre toutes sortes d'histoires à son sujet... qu'elle à eu la varicelle, petite... que c'est pas la première fois qu'elle participe à un casting... et patati et patata... 
Moi, comme beaucoup, j'imagine, j'ai été touché et c'est la seule chose qui m'importe. Ça m'a fait un bien fou.
Bien sûr, il y eut aussi "Yoann"... Et, surtout, cette incroyable autre gamine de seize ans, "Laura Chab'" sur qui, une bombe est tombée...
Trois voix émouvantes... Trois touchantes sensibilités... Ça promet !

Pour dormir, rien de mieux que tendresse et douceur.

Je ne sais plus quand et pour être tout à fait honnête, ni combien de fois, j'ai écrit à propos de mon sommeil.
Il me semble que mes dernières bonnes nuits de sommeil datent de... l’hiver 2010 ? Je ne dis pas qu'il n'y en a pas eu d'autres depuis, mais disséminées çà et là sans que je puisse en tirer d'autres bénéfices qu'un plaisir immédiat, sans qu'elles me restent à l'esprit.
J'aimerais avoir une bonne dizaine de nuit d'un sommeil détendu, de sept heures au moins et surtout, sans interruption. Mais pas seulement...
Cette nuit encore, je me suis réveillé, peut-être deux fois ? Passé une heure et au alentour de trois heures et quelques... Pour me lever à quatre heures et quart et après avoir éteint vers vingt-trois heures trente ! Mon sommeil est fractionné, je passe mes nuits à me réveiller et à me réendormir... Les instants où je suis éveillé sont pénibles, je m'y sens souvent tendu, pour toutes sortes de raisons en plus de celle la même d'être réveillé... Ça m'épuise !
Je ne suis pas... non, je ne suis plus, ou plus précisément, je n'étais plus, attaché à faire absolument l'amour le soir, au couché... Il y a tout de sorte d'autres moments, tout aussi agréablement propices... Mais, l'acte sexuel pratiqué le soir avait, sur moi, l’extraordinaire pouvoir de me disposer idéalement à m'abandonner dans ses bras et à cet autre monde... Cela effaçait toutes mes tensions, m'emplissait d'un sentiment de plénitude et surtout, m'harmonisait à cette autre, qui allait m'accompagner toute la nuit. Dans un nuage de douceur et de réconfort...
Dormir ensemble ! Reste pour moi, qui ne dors plus que seul, le grand moment de tendresse et de douceur, un moment extraordinaire.
Pour un bon nombre de couples, ce n'est plus qu'un acte commun, dont on ne sait plus apprécier la magie et parfois même dont on se plaint. Ça ne mérite pourtant pas de sombrer dans la monotonie. C'est sans doute l'abandon de soi à l'autre, un laisser aller bien plus significatif que l'orgasme et, à condition de dormir nu, un contact privilégié et prolongé, peau contre peau, qu'il nous est difficile d'avoir de façon aussi intense le reste du temps... Un contact qui privilégie la transmission, certes, de la chaleur humaine, mais tout particulièrement d'un besoin qui nous est indispensable, la tendresse. Selon mon idée, la tendresse ne se transmet que de peau à peau, autrement, cela s’appelle de la gentillesse, de l'attention, de l'affection. Les mots ne sont tendres que parce qu'ils suscitent la même sensation qu'une caresse, qu'un doux baiser... 
Évidemment, il m'est arrivé de très mal dormir à deux. Soit parce que je craignais de réveiller cette compagne qui s'était abandonnée, en partie à moi, en retirant ce bras tout ankylosé de dessous sa tête... soit parce que j'étais dérangé par ce qui troublait son sommeil... Mais, étonnamment, ces inconvénients ne furent jamais pour moi la cause d'insomnies et moins encore d'épuisement comme ça l'est actuellement.
Il y a très longtemps, nous devions dormir en groupe, comme certains animaux dorment en meute. Dormir en couple doit être lié à la civilisation, à la culture. Bien entendu, cette promiscuité n'est pas sans irritants... Mais on peut y remédier facilement, avec un lit plus grand, des couettes individuelles... On peut aussi ne pas tout le temps dormir ensemble... S'astreindre à ne le faire qu'avec plaisir, qu'avec envie et jamais par coutume ou habitude... Être inventif... Je me rappelle qu'elle avait instauré que nous fassions notre sieste en sens inverse, tête aux pieds...

lundi 18 février 2013

Question de conscience...

Rentré hier en début de soirée, dormi presque sept heures, un exploit... Je vais aller faire un tour pour profiter du temps. Ma balade habituelle, je ne suis pas disposé à l'aventure, j'ai besoin de repaires pour continuer à me perdre en moi. Plutôt coutumier de la précipitation et de l'exagération, j'essaye de travailler plus en profondeur désormais... Je ne me suis pas précipité pour aller courir, j'irai demain en rentrant du travail. Je vais reprendre doucement pour me donner toutes les chances que cela soit, surement. J'ai conscience d'avoir déjà fait bien assez de faux départs...
Il y a ces derniers évènements avec N... Je l'ai encouragé, avec délicatesse et habileté, à renouer avec les siens. Il n'y avait pas d'autres solutions à ce conflit. Il ne pouvait pas y avoir de vainqueur en l'état... Elle seule avait le pouvoir, l'intelligence d'en changer la tournure... C'était pour le bien de tous et forcément du sien... excepté du mien, j'en avais bien conscience. Il leur faudra être sur leur garde, bien entendu, mais ces années de bagarre rendent plus prompt à se protéger, à encaisser... donnent une certaine expérience. Maintenant que c'est fait, elle, se sent vidée, épuisée nerveusement... Moi, je me sens plus isolé que jamais, et inquiet... J'ai l'horrible sentiment d'avoir, indirectement, redonné pied à mon pire ennemi ! Il ne m'en sera pas grès, jamais, il n'est pas de cette trempe, il n'a pas d'honneur.
Cependant, j'ai ma conscience pour moi. Je ne m'en sens que plus existant, plus libre. S'il m'est arrivé de faire de mauvais choix, d'avoir des attitudes regrettables... ce fût toujours sans mauvaises intentions, je peux le déplorer mais ne pas m'en sentir mortifié. Je peux regarder chacun de ceux que je croise , dans les yeux... 
Je suis convaincu que ceux qui agissent sous d'autres influences que celle de leur âme, de leur cœur, inéluctablement, ne s’atteignent jamais. Ils finissent toujours par être confondus, pour porter en eux, comme un mauvais sort, ce poison qu'est l'humiliation d'avoir cédé à leurs propres bassesses, pour finalement, de biens éphémères intérêts... N'y a-t-il pas pire jugement que celui que l'on porte sur soi-même ? 
Quel courage il faut pour se corriger, j'imagine que ce doit être bien plus difficile que reprendre la course, de s'obliger à sortir le matin, à jeun, dans le froid, après avoir pris l'habitude d'un confort douillé...  

dimanche 17 février 2013

Courir, enfin !

Cette fois, c'est fait ! Ce matin, je suis sorti courir. Je me suis extrait de mon lit douillé... Dehors, il faisait cru... Exactement le genre de temps qui vous donne envie de rester sous la couette à vous câliner... Ce fut donc, relativement, facile de sortir... 
Une brume tenace enveloppait le paysage, lui donnant un aspect irréel... À vrai dire je n'en ai pas bien profité, tout absorbé que j'étais par les sensations de mon corps. Ce que je ressentais dans les jambes et particulièrement autour de ce genou, ce qu'il se passait dans ma poitrine... Sur la route, c'est le souffle qui m'occupait le plus. Irrégulier, parfois facile, parfois perdu. Puis, arrivé sur les chemins, dans les bois, ce fut mes appuis, mes équilibres, incertains... Les chevilles semblaient fragiles, il me fallait garder les yeux au sol, pour éviter toutes surprises à mon corps. On m'avait dit d'y aller doucement, de revenir petit à petit. J'ai concédé sur la vitesse, mais ai tenu à faire au moins quarante minutes... Concentré sur mon effort et tout avertissements qu'aurait pu m'envoyer mon corps, je ne peux pas dire que j'ai retrouvé toutes les sensations qu'habituellement je ressentais. Une sensation cependant fut immédiatement retrouvée, le plaisir de l'effort dans la nature. 
Arrivé, j'ai fait une séance d'étirements pour évacuer les toxines... et devant ce paysage féerique, d'arbres fantômes, j'ai eu l'envie de faire, moi aussi, l'arbre. Dix minutes, bien à plat sur la plante de mes pieds. Stable, le corps s'étirant sans effort vers le ciel. Je sentais doucement mes épaules se relâcher, ma colonne vertébrale s'allonger. Mis à part une petite tension dans les fessiers, rien... le calme comme il y a longtemps que je ne l'avais pas ressenti. Au loin ces ombres d'arbres, au-dessus un voile gris blanc floconneux, le regard sans prise, indéfini... Je n'étais plus, j'appartenais à tout cela. Je me sentais bien !
La seule erreur de cette matinée fut de me peser une fois dans la salle de bain... Une indélicatesse faite à mon amour propre que j'aurai dû éviter ! Je ne suis pas disposé à tout dire... Sinon que j'ai du boulot ! 
Mais je suis, pour le moment, rassuré quant à ce genou. Une douleur subsiste, bien sûr, mais elle est supportable, et n'est pas persistante.

vendredi 15 février 2013

Immanent.

Il y a un instant, sorti pour poster un recommandé, une fois fait, j'étais dans la rue, indécis de savoir quoi faire, où aller... Tous ces passants autour, je me sentais oppressé, au point que j'allais leur dire qu'ils me fichent la paix ! Je n'en ai rien fait... heureusement, j'imagine que c'est de cette façon que certaines choses commencent... Je me suis ressaisi et suis allé m'acheter une soupe chez Picard.
La soirée d'hier ? Rien à en dire... Hormis cette conversation concernant le pourquoi de mes non-fréquentations. Le seul argument que je lui ai concédé, c'est celui de cette aventure humaine qu'est une rencontre... Pour le reste, je ne saurais plus être naturel, spontané... Ça ne m'intéresse plus... Je préfère être chez moi, seul, libre de lire et d'essayer d'écrire. 
Essayer d'écrire quoi ? J'avoue que je ne sais pas. Mais c'est en cédant à cette envie que ce qui doit venir apparaîtra.
   ...
  "Aussi, cher Monsieur, n’ai-je pu vous donner d’autre conseil que celui-ci : entrez en vous-même, sondez les profondeurs où votre vie prend sa source. C’est là que vous trouverez la réponse à la question : devez-vous créer ? De cette réponse recueillez le son sans en forcer le sens. Il en sortira peut-être que l’Art vous appelle. Alors prenez ce destin, portez-le, avec son poids et sa grandeur, sans jamais exiger une récompense qui pourrait venir du dehors. Car le créateur doit être tout un univers pour lui-même, tout trouver en lui-même et dans cette part de la Nature à laquelle il s’est joint. 
   Il se pourrait qu'après cette descente en vous même, dans le « solitaire » de vous-même, vous dussiez renoncer à devenir poète. (Il suffit, selon moi, de sentir que l’on pourrait vivre sans écrire pour qu'il soit interdit d’écrire). Alors même, cette plongée que je vous demande n’aura pas été vaine. Votre vie lui devra en tout cas des chemins à elle. Que ces chemins vous soient bons, heureux et larges, je vous le souhaite plus que je ne saurais le dire. 
   Que pourrais-je ajouter ? L’accent me semble mis sur tout ce qui importe. Au fond, je n’ai tenu qu'à vous conseiller de croître selon votre loi, gravement, sereinement. Vous ne pourriez plus violemment troubler votre évolution qu'en 
dirigeant votre regard au dehors, qu'en attendant du dehors des réponses que seul votre sentiment le plus intime, à l’heure la plus silencieuse, saura peut-être vous donner."
   ... 
Extrait de "Lettres à un jeune poète". Rainer Maria Rilke. 
Quant à aujourd'hui, j'ai hésité sans finir si je devais partir en fin d'après-midi pour ma campagne ou bien, ne partir qu'au cours de la journée de demain. C'est finalement mon hésitation qui a choisi pour moi...
Je ne suis vraiment pas disponible pour toutes ces choses ordinaires de la vie. Je néglige jusqu'à mon intérieur cet indispensable refuge pour ma solitude. De mon apparence jusqu'à moi-même, je ne prends plus soin... 
Je ne suis plus qu'à deux pensées : le "sujet" et le "moyen". 
Je ne pourrais affirmer qu'écrire m'apporte pareils plaisirs à ceux qu'elle m'offrait... mais indéniablement, ce moyen m'est devenu essentiel, tant il m’apparaît de plus en plus immanent.
Alors, pour le reste... Faire l'effort d'oser... De charmer... D'assurer... Comme cela me semblerait... hypocrite. On ne peut être à la fois dedans et dehors. 

jeudi 14 février 2013

Question de sensibilité, de fragilité...

Peu de chose, ces derniers jours. Peu d'entrain aussi. En plus, je ne me sens pas dans mon assiette depuis hier, peut-être même avant-hier... je ne sais plus.
Du coup, je suis allé errer à la librairie de l'avenue Daumesnil. Tant de chose à lire... Comment s'y prendre ? Mes vieux jours seront studieux, j'aurai tout fait à l'envers...
J'avais décidé de jeûner ce soir... Mais un message de P., qui revenait d'une réunion professionnelle particulièrement pénible pour lui, m'invitait à dîner avec lui. Comment refuser, je savais que c'était plus l'expression du besoin de me confier ses sentiments, ses craintes... bien entendu, camouflées derrière ses habituelles fanfaronnades, que l'envie de faire la fête...
J'ai cette sensation, égoïste, d'être toujours là pour les autres et d'en revanche me sentir de plus en plus seul. D'un autre côté, je ne suis pas très facile d'abord, particulièrement pour ce qui est de mon fond, de l'intime. Je peux même sembler terriblement froid et distant dès lors que l'on m’approche pour parler de moi... Je trouve toujours dans la démarche de mon interlocuteur, une quelconque maladresse rédhibitoire...
J'ai cette prétention de penser que personne n'est suffisamment digne de confiance pour que je lui expose ma sensibilité, ma fragilité. Je suis, qui plus est, un sceptique... au point même de l'être à propos de moi-même, de mes qualités, de mes compétences... J'entends par "digne de confiance", tout aussi blessé et à vif que moi, capable de comprendre, d'être délicat...
Sauf, elle... Elle avait cette sensibilité, cette fragilité... elle était autant, sinon plus, fracassée que moi... Elle était celle que je reconnaissais, être digne de ma confiance... 
Ceci explique sans doute cela !
Je suis déjà en peine avec cette histoire de corps et âmes... Comment voulez-vous que d'autres me comprennent ? Pire encore, s'ils venaient à se moquer, même sans méchanceté, comme le font ceux qui cherchent à cacher leur embarras... Je ne répondrai plus de ma capacité à être vache. Ce qui ne serait bon pour personne. 
Alors, je n'en veux pas aux autres de ma situation... Même lorsque j'ai, moi aussi, bien besoin de douceur... au point que cela me vrille le cœur.
P. ne devrait pas tarder, il a dit 21h00... Quelle misère, je ne suis pas couché. Et il faut encore que je me lève demain...
J'oubliais, c'est la Saint-Valentin... Ça sera plein d'amoureux à se bécoter... Plein d'hypocrisie...     

mardi 12 février 2013

Tout n'est plus que dans ma tête.

C'est bien une désertion de mon poste de guetteur, ne t'y trompe pas. J'ai perdu l'espoir d'y forcer ma chance. Si elle me cherche, elle saura bien me trouver, n'est-ce pas ? Si je ne cesse de semer des indices, c'est bien pour ça... Je m'en remets donc au hasard, j'abandonne les martingales illusoires. Même si le sort n'a jamais été de mon côté. Et puis, d'une certaine façon, tout m'est dorénavant égal. Si ceci, ici, n'était pas assez, rien jamais ne suffira...
J'ai encore rêvé de toi, tout en douceur... trop de douceur... et cela me met dans un de ces états...
Plus rien ici ne te ressemble vraiment, quand bien même je n'y parle que de toi. Il ne s'agit plus tout à fait de toi, mais de cette emprunte de toi qui subsiste en moi. Une tache lumineuse, irradiante, une maladie de l'âme que je chéris et qui me consume petit à petit.
Lisant cela, peut-être prendras-tu cet air condescendant ou offusqué que prennent ceux qui attendent ce moment-là. Parce qu'embarrassés de promesses qui les liaient, et ne sachant pas comment s'en délivrer.
Alors, plutôt que l'occasion, je t'offre l'aubaine. Je te libère, tu peux t'enfuir... de ma tête !? Quel idiot je fais ! Tout n'est plus que dans ma tête. Au cas où cela ne suffirait pas... j'ajoute ces sentiments mortifiants qu'il m'est arrivé deux ou trois fois d'éprouver... lorsque sur toi tu me trouvais pesant... là, te tirant les cheveux, ici t'ankylosant le bras, désagréablement... Mon souffle même paraissait te priver de ta part d'oxygène...
Si toute fois tu me cherches, tu trouveras bien le moyen de tomber sur moi, je ne me suis jamais caché. Je ne me cacherais jamais de toi... Tout comme je sais qu'au-delà de cette crainte de paraître, à tes yeux, ridicule, mon fond me portera sans l'ombre d'un doute à t'ouvrir grand les bras... Mais j'avoue que je doute désormais, d'un jour en arriver là, n'étant plus que rattaché, dans ton esprit comme dans ton cœur, à de douloureux souvenirs...
J'endosse tous les tords, comme je l'avais fait avec tes misères, avec tes souffrances... Pour ma défense, j'arguerai simplement que c'est dans ma nature de t'aimer, que c'est plus fort qu'un choix, que c'est un sacerdoce !
Je méritais, au moins, que tu me chérisses... Plutôt que l’aumône d'hypothétiques rares et brèves visites... Que ces pages aient été de soufre ou de soie, elles t'étaient offertes comme on offre l'inutile, comme pour te dire combien tu n'as pas de prix...
J'imagine que te retrouvant je me serais effondré, comme ces soldats qui, revenant apparemment indemne de l'enfer, retrouvent trop soudainement les sens de la vie, la lumière, la douceur de l'air...

lundi 11 février 2013

Anglais...

Obnubilé par ma préoccupation... j'en oublie les autres. Ce matin, je devais passer l'un de ces fameux tests d'anglais très en vogue depuis quelque temps, TOEFL, TOEIC ou BULATS... Contenant le plus possible ma surprise, j'ai, non sans culot, demandé s'il était possible de reporter en raison... c'est là que je ne fus pas convaincant... 
J'avais complètement oublié cette épreuve pourtant planifiée depuis... trois mois, déjà ! Les raisons profondes et personnelles, causes de cet oubli ne pouvaient être d'aucun secours dans ce cadre professionnel... Je m'y suis donc collé, pendant plus d'une heure et demie. Maugréant quant à ma nature tourmentée par mes manques, qui me jouait bien des mauvais tours...
Je l'ai eu ! Avec brio, à peine a deux points de pourcentage, du niveau supérieur... Cela fera sans doute sourire une personne que je connais... Mais, dès que je ne suis pas sous le joug de mes émotions, je me révèle d'un tout autre niveau... L'anglais met à jour quelques problèmes personnels... forcément d'oreille, d'attention mais aussi, d'enfance. Petit, mes parents parlaient anglais dès qu'ils ne souhaitaient pas que nous comprenions. De nature respectueuse et ne pensant, à l'époque, jamais à mal, j'en avais déduit que cela ne me regardait pas et m'étais sans doute interdit d'utiliser cette langue comme outil de communication, bien que je commençasse à l'apprendre non sans une troublante facilité en comparaison du reste. Dyslexique, j'avais de sérieuses difficultés en Français et, en tout... Alors que la langue de Shakespeare semblait me libérer... Ce ne sont là que des suppositions, qui me viennent avec le recul d'aujourd'hui. Depuis, il semble que les choses se soient inversées, et je dois reconnaître que personne non plus ne s'est intéressé à me le faire parler, à me faire progresser, à me décomplexer... Mais, bon, ce n'est pas une raison, tout juste des regrets... 
J'imagine que ma note eut été encore supérieure si ce test avait eu pour sujet la poésie d'Emily Dickinson...
Il faut croire que l'Anglais joue un rôle dans ma vie, des signes me l'ont indiqué étant petit... et plus grand, quelques mots et tonalités de cette langue chantante, murmurés langoureusement à mon oreille, m'ont irrémédiablement charmé.

dimanche 10 février 2013

Des pieds en tête.

J'ai éprouvé mes genoux par ce temps froid et humide. J'ai retrouvé J. et N. pour le défilé du nouvel an Chinois. Ce fut l'occasion de me remémorer les raisons qui font que je déteste ce genre d’évènement... L'attente, l'inconfort, la foule... Ces indélicats que j'interpelle parce qu'ils viennent se placer devant J., parce qu'ils n'ont pas la notion des autres... Parce qu'ils vous marchent sur les pieds sans même s'excuser...
Une fois passé tous ces lions et dragons joueurs, tous ces commerçants bienfaiteurs, accompagnant leur investissement... Nous sommes allés nous réchauffer dans un café, puis J. et N. sont rentrés.
À mon habitude, je suis rentré à pied... Mettant à l'épreuve mes genoux... Quelle idée, qu'est-ce que j'ai eu froid aux pieds...
Ces pieds... me remettent en tête ces deux autres petits pieds, à peine un 37, égyptiens pour avoir l'hallux plus grand que les autres doigts, pâles et toujours secs, meurtris par la danse... Qu'est-ce que j'aimais les masser... Pas par fétichisme, non simplement j'aimais ses pieds, voilà tout ; peut-être parce qu'assurément ils étaient importants pour elle... Une fois, elle avait accepté que je lui coupe les ongles... Je fus tellement touché et fier de cette évidente confiance que je craignais d'être maladroit... Imaginez l'importance qu'ont ces extrémités pour une danseuse... Une autre fois j'ai pu y mettre du vernis... Je n'aime pas les bijoux, l'excès de maquillage ou encore les coiffures extravagantes, chez une femme... Mais, un vernis rouge carmin sur les ongles de pieds et de mains... Et comme une cerise, sur les lèvres, un rouge de cochenille qu'utilisait déjà Cléopâtre... me laissent plus ébloui et songeur que n'importe quelle oeuvre d'art, la plus extraordinaire soit-elle...
Pas même le meilleur artisan bottier ne pourra s'appliquer avec autant de ferveur que celle que je mettais à astiquer et faire briller ses escarpins et ses souliers...
Ce sont de pareils petits détails qui font les grandes et belles intimités...

samedi 9 février 2013

Jalousie...

Hier soir, afin de profiter de ma soirée malgré la maladie sournoise, je me suis envoyé dans le cornet deux, trois cachets... Du coup, artificiellement en forme j'ai suivi le mouvement, voir même précédé...
Couché à trois heures du matin ! Pas vu le temps passer. Mais que d'idées en commun...
Cependant, j'ai horreur de me coucher si tard ! Passé minuit, je dois être au lit, c'est plus fort que moi, autrement c'est contre ma nature... La nuit, pour moi, c'est fait pour dormir, un point c'est tout. Je ne renâcle pas à dormir aussi les jours où tout est gris...
Évidemment, ce matin, ce n'était pas le meilleur matin qui soit. La bouche pâteuse, l'haleine douteuse, le teint cireux... Étrangement, le mélange de la veille semble avoir eu raison des miasmes qui m'assaillaient.
Après mes occupations matinales d'usage, je me suis installé douillettement avec un bon bouquin. J'adore, lors de ces moments de faiblesse, cette sensation un rien fébrile et tiède qui vous envahit doucement jusqu'aux frissons...
Mon bouquin du moment, le Journal particulier 1935 de Paul Léautaud. 1933, trop exclusivement érotique, m'avait laissé sur ma faim... Celui-ci semble plus complet quant aux sentiments de l'auteur... Évoquer mes lectures n'est pas dans mes habitudes, excepté quand j'y trouve des similitudes avec ce qu'il m'est arrivé de ressentir un jour. Et concernant, celle-ci, je suis servi. En 1935, Léautaud devenu contre toute attente, amoureux fou de Marie Dormoy, s'avère désorienté par cette passion aussi soudaine que vive et par la jalousie qui l'envahit alors. Et là, au fil de ses commentaires, resurgissent des sentiments vécus, de frappantes similitudes...
M.D. mène une vie de femme affairée et mondaine. Elle fréquente en particulier deux hommes avec qui elle entretient des relations ambiguës, du moins aux yeux de Léautaud, puisqu'il s'agit de son journal... Bien entendu, M.D. s'insurge et paraît même souffrir des allusions permanentes de Léautaud. "Elle a trouvé là, toujours avec raison, que je cherche vraiment toujours l'impossible pour me tourmenter. Ce doit être en effet chez moi imagination maladive, car, lorsque je suis avec elle, que je l'écoute, que je la regarde, je perds presque complètement mes soupçons. Mais sitôt seul chez moi, tout me reprend, à tout examiner." Paul Lèautaud. Journal particulier.1935.
On apprend, par les éditeurs, que les relations qu'entretenait M.D. avec ses deux autres hommes, n'était pas forcément très claires... Mais que ses sentiments pour Léautaud, étaient indéniables...

vendredi 8 février 2013

Et voilà...

De retour de ma balade, les yeux me piquent et pleurent ; mon oreille gauche, celle du cœur, bourdonne, m'assourdissant depuis mon levé... Pas comme quand elle m'indique qu'une Aimée pense à moi, ni comme ces acouphènes devenus habituels. Elle semble bouchée comme si de l'eau y était restée, le tympan paraît subir une pression qui viendrait de l’intérieur sans pour autant que cela soit douloureux... Je n'irais pas jusqu'à dire que je vacille, mais j'ai de petits vertiges... Tout à l'heure, j'ai parlé trop vite, quant à ma résistance aux petits tracas... Est-ce un rhume qui m'attaque ?

Dans les histoires de cœur, on ne sort victorieux, qu'à deux !

Ma journée ! Premier matin à ne pas être obligé de me lever... Je traîne avec un livre, puis me lève, prépare mon thé. Revient m'agenouiller... Gémis... Combien de temps encore ? Décidé à reprendre vie, je m'offre une cure. De celles que je suivais, avant.
La base, le Ginseng par cure de trente jours, trois quatre fois par an. Et une de Chlorure de magnésium, un sachet dilué dans un litre d'eau. N'en boire qu'un verre chaque jour, le matin à jeun... Pas plus ! Une fois, j'ai conseillé ce remède de bonne santé à la seule personne intime qui me reste aujourd'hui. Je l'avais averti de ne pas céder à son exagération naturelle... Elle avait bien entendu oublié, a bu d'une traite le litre et a passé la journée installée dans ses toilettes... Entre autres propriétés bienfaisantes, il a celle d'être un peu laxative, rien de fâcheux si l'on respecte la posologie préconisée, soit pour un litre, dix prises... Vingt jours de cure deux à trois fois par an.
Je ne vais que rarement chez le médecin et je ne fais pas mon âge, on me donne toujours une petite dizaine d'années de moins... Est-ce dû à cela ? Ce qui est certain, c'est que cela a contribué avec ma bonne nature, à compenser tous mes excès... Toujours est-il que j'avais, pour je ne sais quelles raisons... abandonné ces cures depuis deux, trois ans... Je les reprends, parce que j'en éprouve le besoin... C'est peut-être déjà un progrès que d'éprouver... ?
"La seule personne intime qui me reste aujourd'hui." N. ! Nous nous connaissons depuis... depuis toujours il me semble. Que dire ? Elle est ma famille, et comme dans toute famille, ça n'a pas toujours été rose. Nous avons construit, nous avons détruit... Tenté de réparer autant de fois... Et maintenant nous faisons de l'archéologie... avec une identique et commune passion, réservée, respectueuse et intelligente. Notre intimité est platonique... elle est une communion d'âme. Nous avons trouvé un équilibre singulier, pas commun et qui a nécessité de la part de chacun de nous une belle et grande ouverture d'esprit et de cœur. 
Une fois, lors d'une explication, qui d’ailleurs n'en était pas une, en cela qu'il ne m'en fût jamais donné aucune... Il me fût demandé, pourquoi ne serait-il pas possible d'avoir le même genre de relations que j'avais avec N... J'avais bien compris le message, du statut d'amoureux j'étais passé à celui d'amant... Qui plus est, je n'étais pas le seul, peut-être même ne l'avais-je jamais été... Avec le temps, cette situation devenant intenable, pour elle et-ou sa conscience, elle cherchait la possibilité d'un compromis... Mais, satisfaisant pour qui ? J'imagine qu'avec plus de... franchise, tout eut été différent. Pénible sur le coup, il est vrai... Il n'y avait pourtant là, pas d'autre enjeu que l'amour propre !
Le temps, des évènements heureux et d'autres malheureux... ont fait qu'avec N., notre amour propre respectif, nous avons appris à nous en méfier. Ce genre de relations n'arrive pas comme ça ! Il faut persévérer et sans doute, plus encore. Il faut avoir de bonnes raisons, nous en avions au moins, quatre ! Il faut aussi une immense honnêteté, beaucoup de respect l'un pour l'autre... Même si, N. n'était pas tout à fait la femme qu'il me fallait (et inversement) ; et même si cette autre adorée l'était assurément (mais, a priori, pas inversement), du moins, pour cette seconde vie que j'entamais... D'ailleurs, quoi d'autre ici, derrière toutes mes obsessions exposées, que la démonstration de cela, de mes convictions ?
Si N. n'avait pas les moyens de m'apporter cet essentiel, elle m'a en revanche offert plus de mille et une merveilles... À sa décharge, avais-je seulement conscience de cet essentiel ? Tout comme elle... C'est là, sans doute, l'histoire de notre rencontre... Inconsciemment, nous nous cherchions déjà nous même... Bien que venant de mondes différents, nous avions le même noyau et la même quête. Nous nous sommes percutés... Le reste n'est qu'une histoire humaine de courage, de résistance, de sacrifices et de générosité... 
N. était excessive en tout, je ne l'étais en rien. Elle était instable aux vents, j'étais une île, immuable mais submersible... J'avais besoin de m'élever, il lui fallait s'ancrer. Nous avons survécu à tant de tempêtes... Et même s'il y eut de mauvais coups entre nous, ils ne venaient jamais de nous. 
Je connais, mieux que bon nombre, ce qui se cache derrière ce que l'on nomme la fatalité, l'inéluctable. J'y éprouve encore aujourd’hui, ma persévérance calme et acharnée... Mon arme contre la bêtise ! Mais, il faut savoir que dans les histoires de cœur, on ne sort victorieux qu'à deux !
Aller, il faut que je me prépare, quelques courses chez ce traiteur Crétois de la rue du Faubourg Saint Antoine (l'un des meilleurs), pour l’appétitif de ce soir. N. nous invite, pour le dîner, avec mon plus vieil ami et sa tendre épouse, qui fut aussi l'une de mes toutes premières amoureuses d'adolescent... (cf. Correspondances et Correspondances 2)... Voilà longtemps que je rêvais d'utiliser à mon tour cette abréviation que l'on trouve dans les livres. "cf.", confer, indication qui pousse le lecteur à ce reporter à un autre passage du texte ou à un autre livre ou billet.

jeudi 7 février 2013

Inventaire.

J'ai déjà oublié mes bonnes résolutions pour cette année ! 
Ah oui, Trouver du bois ! Quelle sagesse ?! Il faut croire que malgré mon retranchement, je progresse. Je savais déjà que toutes bonnes résolutions étaient vaines, que je les aurais oubliées avant la fin du mois suivant.
Alors, alimenter ma fièvre... Il y a bien quelques expédients qui me tentent... Mais de tous ceux que je connaisse, et j'en connais... Un seul vaut toutes les peines ! La chimie organique ! Moi, je marche à la lulibérine, à la sérotonine ! Il me faut ma dose de dopamine, des endorphines en cachets... Et même si ce n'est pas la tasse de thé de celui qui cherche à s'éveiller, il me faut ma dose d'ocytocine ! Je suis accro ! Je ne dédaigne pas non plus, une bonne rasade d'adrénaline, ça me donne le sentiment d'être invincible...
Voilà mon bois ! 
Pour dès que j'aurai fini de traverser ce désert. Si je trouve la sortie. En attendant, je faisais un état des lieux, un inventaire des outils en état de marche. 
Physiquement, le verdict et plutôt, stricte : à la ramasse ! Faut être objectif. Près de deux ans de laisser aller, de désintérêt, d'envie de dormir, de cachets (?) et de petits verres (Ah ça, oui)... La preuve, à peine ai-je voulu me reprendre en main, sérieusement, une petite course de rien... L'accident ! Des proches me disent, dépression, problème d'émotions, sentiments de trahison ! Accumulation... Désert, Goulag, Prison... 
Ma libido ? En ai-je eu une ? Déchiquetée, en lambeaux... J'ai beau pérorer au sujet d'une future quête de conquêtes... C'est pour me vanter... cacher cet abysse ou, me rassurer par la méthode Coué. Je sais bien, que si j'avais eu un peu plus confiance en elle... eh bien, ma voisine, par exemple... je lui aurai montré mon désir pour ce qu'elle cache avec affectation et comment monter les escaliers à deux en un seul souffle... Ça n'engage à rien ce genre d'exercice, nous ne sommes que des êtres humains consentant avec des pulsions communes... Mais, pour ma part, ce n'est plus qu'un drame, un chantier de démolition... Franchement, je ne sais pas par où commencer et, je n'aime pas décevoir.
À part ça, j'ai toujours de la bonne musique, variée... Je pourrai me remettre à faire des omelettes... j'avais un bon coup de poignet pour battre les oeufs... Ni sous-entendus, ni d'amalgame ici... Je n'ai pas la tête à ça ! 
Je pense qu'une fois en confiance, ma conversation peut s’avérer intéressante, singulière même. Je sens que j'ai toujours cette empathie, même si, dorénavant je m'en méfie, pour avoir constaté combien elle pouvait m'empoisonner la vie... Et aussi, cette drôle de capacité à faire, du mieux que je puisse, pour l'autre, avec la discrétion de celui qui sait que recevoir c'est bien plus difficile que de donner... Et qui se trouve toujours embarrassé qu'on lui dise, merci...
Bon, pour ces "avantages" énoncés ci-dessus, vous aurez noté, cette certaine incertitude ? C'est que je n'ai pas eu l’occasion d'en user depuis... Ainsi qu'ils dépendent, pour l'essentiel, de la nature du sentiment qui alors m'envahit... 
Pas très convaincant tout ça ! Bien sûr en le lisant on se dit que, mais si... c'est pas mal, quand même... Mais, j'ai bien conscience que, tout ça, c'est bien en plus du reste, pas à la place.
Alors forcément, mon amour propre en prend un coup... Je suis à sec !
Bon sang, je ne suis pas sorti de ce désert ! À moins que ce ne soit moi, ce désert ? Sous le sable, ma luxuriante forêt... pétrifiée !     

mercredi 6 février 2013

Au fil d'une idée...

Elle est toujours là... affleurant mes émotions.
Je peux la sentir à tout instant.
J'ai même fini par savoir la caresser,
Sans l'éveiller.
Pour me rassurer... savoir où elle est.
La perdre ? Je ne m'en remettrai pas.
Enfin, c'est ce que je crois.
Je garde sur elle une main sans poids, un souffle.
Qu'elle s'éveille, et je crois que je n'y survivrai pas.
Parce qu'alors, elle me disloque, elle m'éparpille...
L'effort qu'il me faut pour me rassembler...
En équilibre, entre peine et larmes.
Je tente sans succès de tromper mon temps,
De m'inventer un autre qui brillerait, attirerait...
Ça me maintient.
Mais, ma force secrète,
C'est que si j'y crois, ça arrivera.
Je ne retiens que le "une" dans, chance de gagner.
Sur...? J'ai oublié combien nous étions à jouer.
De toute façon, depuis, mon billet est payé,
Alors autant rêver gagner.
Et pour rêver, ça, je ne suis pas mal né.
Tout cet irréel qu'en orfèvre je crée et qui croît...
Fini par former en son centre un point, infime noyau.
Qui ne cesse de se densifier. Jusqu'à un jour devenir...
Si dense, qu'il prendra l'aspect du réel, qu'il deviendra réel !
Si le réel peut ne plus être qu'une idée, 
C'est forcément que l'inverse est aussi vrai ?
C'est vrai, il m'arrive parfois de douter. 
Mais, je me suis maintenant bien trop dépouillé,
Pour revenir sur mes pas, me ranger avec la raison,
Pour oublier ou perdre, cette idée.
Et puis, je sens qu'il n'y a peut-être plus d'enjeu, alors...
Alors ? Tout peut arriver.
Avec cette idée à demi ensommeillée...
Je suis en équilibre entre deux mondes.
N'appartenant plus vraiment à l'un, 
Pas plus que je ne souhaite appartenir à l'autre.
Dans un entre deux, qui ne fait pas tout à fait un,
Et qui n'existerait pas sans les deux autres...
Mais auquel, je crois bien que j'appartiens...
À l'image de cette idée, qui ne peut exister, 
Qu'entre deux...
Alors, si l'un venait à disparaître ? 
Combien de temps réussirai-je à la faire durer ?


mardi 5 février 2013

Attachement et désir... je suis pour.

Je m'étonne de cette capacité que j'ai à écrire pour ne rien dire, et me demande ce que ce serait si j'avais dans les bras cette muse tellement attendue.
Ce qui, somme toute, est plus positif que de m'interroger sur lesquels de tous ces billets, d'avant ou d'après, me donnent plus assurément le visage du parfait niais ? 
Je viens de lire un article sur le Bouddhisme et plus particulièrement sur le non-attachement. Autant je crois en la nécessité du détachement matériel, autant je suis bien plus réservé quant à celui qui concerne les vivants.
Pas de tous, bien entendu, je n'en ai ni la vocation, ni la prétention ! Quelques-uns, dont une au moins, seront suffisants. Comment ne pas aimer ? Et pourquoi ? Pour ne pas souffrir ? Ce serait se priver de biens belles sensations. Je préfère de loin une vie d'écartelé, par des émotions aussi fortes que contraires, pouvoir aimer à la folie et, être à mon tour aimé, même si ce n'est pas à la folie. L'altruisme en amour ne vaut que pour dieu, enfin c'est ce que disent les croyants... entre êtres vivants, l'amour ne peut se nourrir que de lui-même, il lui faut être réciproque. Une fois, il me fut reproché de donner (d'aimer) de manière intéressée, dans l'attente d'un retour. Ce qui était faux, je le faisais spontanément sans même y penser... et vrai, bien entendu, que j'espérais être, moi aussi, aimé en retour... Où est le vice de forme ? Attendre d'être aimé à son tour par celui qu'on aime, ou se voir reprocher par l'aimé d'attendre qu'il vous aime en retour ? À moins, peut-être, qu'en aimant un autre, qui ne l'aime pas, parce qu'il... ne peut pas... ou pour je ne sais quelle autre forcément bonne raison ; il considère que l'amour que lui offre l'un n'est que le juste retour de celui qu'il porte à cet autre... Le premier n'a qu'à s'en contenter, lui-même s'en contente bien... Tordu ?! Les méandres de l'âme et de la conscience humaine sont sources de tant d'étonnements... Mais ne possédons-nous pas tous, nos parts d'ombres et ne nous arrive-t-il pas, à tous, d'y céder parfois ? Sans compter que cela peut-être encore plus compliqué, mais à quoi bon... L'autre fois, j'évoquais la violence, et cette fascination que j'avais pour elle ; sans doute que dans des circonstances différentes, avec une autre éducation dans un autre environnement... j'aurai été plus en proie à cette violence, peut-être même, l'un de ses plus redoutables instruments, plutôt que cet observateur capable de la contrôler...
Pour ma part, je suis plutôt disposé à l'attachement à quelques-uns ainsi qu'au désir d'une... Et je ne veux rien changer. Y compris si le prix à payer, c'est la souffrance... Même les sages paroles du Dalaï-Lama, ne me convaincront pas d'y renoncer. 
J'en profite pour rappeler à la nature, si tant est qu'elle puisse m'entendre, qu'à ce sujet, mon compte est largement créditeur ! Et que, m'en remettant à sa grande bienveillance, j’apprécierai d'en toucher les intérêts... Une muse ?! avec qui nous concrétiserions notre amour et notre désir de l'un pour l'autre, deux à trois fois par semaine... me comblerait. Il ne s'agit pas là de pinailler sur quelques détails secondaires et bassement pragmatiques, je suis attaché à ma solitude, elle est nécessaire à mon travail, à mon équilibre...
Pardon ? ("Plaît-il ?", eut été mieux, mais aussi plus invraisemblable) 
Ah ! On m'indique, non sans brusquerie, que ça ne se passe pas comme ça ! Que j'ai un peu trop tendance à prendre mes désirs pour des possibles...
On peut être niais et persister dans cet art. Le principal étant, finalement, d'œuvrer.

lundi 4 février 2013

Mon ressassement...

Dernière séance de kinésithérapie... Je lui ai avoué, moi qui jusque-là ne m'étais pas confié, que j'allais dorénavant être un peu perdu, qu'elle avait été un repère, au cours de ces dernières semaines... Elle m'a dit que je pouvais passer quand je voulais pour une petite pause café, je crois qu'elle était étonnée, qu'elle ne savait pas quoi répondre... Et surtout, de ne pas hésiter, après avoir repris la course, de revenir la voir à la moindre douleur trop persistante, différente de celle dont je me plains maintenant...
Mon tendon s'est rétracté et a perdu toute souplesse, la lui rendre sera long et douloureux... 
Cette perspective, proche et réelle, ne m'emballe pas. J'ai le sentiment de ne faire que ça, des efforts de patience, d'espérance. Au prix d'une perpétuelle souffrance...
De préférer vivre mon ressassement imaginaire ou visionnaire, plutôt que d'accepter l'inconcevable... de toutes sortes d'idées, saugrenues ou probables, toutes désagréables. De choisir le déni parce que le réel m'est tellement insensé. 
Je sais aussi que, sinon demain, dans deux ou trois jours, je hisserai à nouveau mon sac d'espoirs non exhaussés sur mon épaule et repartirai... 
Même si intimement je sens plus que je ne sais, que de toute façon, ça n'ira pas en s'arrangeant... Au fil de mes boucles, je me débarrasse de ce qui me paraît superflupour ne garder que ce qui me semble essentielpeut-être parce que je n'en peux plus... ou que j'ai entamé mon retour vers le dénuement ?  
"Mon" essentiel ! Parce qu'il faut bien reconnaître qu'en l'état, rien ne semble indiquer qu'aux yeux de l'autre, ça le soit aussi ! Alors, pour vaincre l'inexorable dépit, je projette, je bâtis, un monde, simple et lumineux où, moi, j'y vois plus clair. 

dimanche 3 février 2013

Bibliothèque.

Je flotte un peu, depuis quelque temps. Je manque de sens et me sens donc incapable d'en donner à ce que je fais... État que je connais... auquel, ne résiste qu'une idée... Même ici, au milieu de ma banquise, elle s'impose et me guide... 
Hier, nous sommes allés J. et moi nous balader. Comme le temps était mauvais, j'ai préféré ne pas trop m'éloigner. Direction l'autre côté de la Seine, le parc au pied de Bercy pour emprunter cette passerelle vers la BnF. Une fois en haut de ces marches qui bordent le fleuve, rien n'arrête le regard... Au milieu de la passerelle, au loin à gauche, Notre Dame veille sur les cyclistes qui passent à ses pieds... 
Personne dehors, et le gigantisme qui au fur et à mesure que l'on approche se révèle... minimaliste et aérien. J. a adoré, même si elle aurait préféré qu'il y ait dans les salles de lecture, plus de bois et de cuir et surtout, ces petites lampes vertes en laiton et en verre, individuelles, comme dans ces salles d'anciennes bibliothèques. Il est vrai que le marron et le vert associés, créent cette ambiance si particulière, propice à la lecture... Le jardin au centre, est une vraie réussite, il est le point de fuite des tensions et favorise la concentration... Comment ne pas être impressionné par ces Grands Pins aux troncs rouille et tellement élancés qu'il faut les haubaner...  
De retour, de la glace tombait du ciel et une lumière blafarde nous enveloppait, nous étions seuls sur cette passerelle de bois, et avions la sensation d'être sur le pont d'un bateau au large de Skagen. 
Nous avons fait quelques courses pour faire des crêpes... N. et D. nous ont rejoints... Sirop d'érable, sucre et citron pour l’assaisonnement, vin blanc et cidre, pour l'air de fête...
Aujourd'hui, j'ai lu d'une traite, ce petit livre acheté à la librairie de la bibliothèque, je ne peux pas résister... C'est une lettre qui fut écrite à Jorge Semprùn en févier 1943, par Claude-Edmonde Magny. "Lettre sur le pouvoir d'écrire", dont l'essentiel tient dans l'une de ses phrases : "Nul ne peut écrire s'il n'a le coeur pur, c'est-à-dire s'il n'est assez dépris de soi..."
Quelle torture ! Le suis-je assez ? 


vendredi 1 février 2013

Ce qui me pousse...

La kiné. m'avait dit que ce serait long, je ne pensais pas que ce le serait autant... Et pourtant, je devrais être habitué à ces blessures qui ne cicatrisent jamais tout à fait... J'ai là, en pleine poitrine, une meurtrissure béante, que moi seul sache voir. Une douce douleur qui s'insinue jusque dans l'âme, s'y nichant entre sens et mémoire. 
Cette douleur au genou, il n'a fallu que quatre mois pour qu'elle devienne mienne, fasse partie de mon corps... Mais je ne la veux plus, alors je me force, de la tordre, de la détendre... pour reprendre possession de mon articulation. Je gémis comme un animal, mais je m'applique et ne lui laisse aucun répit. Je n'aurai de cesse de la chasser... Je veux à nouveau courir ma campagne, y croiser cet animal sauvage et solitaire aux grands yeux craintifs, sentir l'odeur musquée de sa peur soudaine. Je veux au printemps pouvoir m'emplir, les poumons, le sang, jusque la plus infime de mes cellules, des parfums et biens faits de cette nature qui m'a toujours tout donné. Je veux courir sous le bleu et le blanc, dans le vert et le vent, sur le brun sableux de ma terre.
Alors que cette autre douleur, tellement plus profonde, m'appartenant indéfiniment, je la chéris, même si parfois je la repousse par nécessité de reprendre souffle. Je la cajole, la protège, veille sur elle... peut-être parce que je sens qu'elle est l'ultime lien avec cet autre que je suis au plus profond de moi... Cette douleur, j'ai bien peur que si je m'acharnais à la chasser, à la bannir, elle aussi... J'ai bien peur qu'alors je me perde, moi aussi !
Je ne suis qu'un de ces rares solitaires, coureur des bois attentif à tout ce qui l'entour, à chaque souffle de vie, jusqu'au plus imperceptible... Solitaire, qu'un puissant instinct pousse à rechercher ses semblables... seuls êtres auprès desquels il peut, enfin, être lui-même...