(journal de mes sensations)

jeudi 31 mars 2011

Contre coup... d'elle

Je voudrais, mais je n'y arrive pas, je manque cruellement d'imagination, sans doute à cause de mes préoccupations... Je devrais, en grande partie, me sentir soulagé, de savoir qu'il n'est maintenant question que de temps... Que plus rien de dramatique ne menace son équilibre... Qu'elle peut pour la première fois depuis longtemps se sentir sereine... Me prend pourtant cette peur stupide de n'être tout à coup plus utile à rien. De peut-être devenir le symbole des moments difficiles que l'on souhaite oublier, de n'avoir été qu'un compagnon de misères. Alors que je ne désire qu'être l'avenir, de devenir le passé sans avoir jamais vraiment eu l'occasion d'être un présent. Pourquoi, l'éventualité de ne pas être aimé et désiré, me hante, me terrorise à ce point ? Il y a en moi une faille qu'il faut combler.
Je ne manque pas d'imagination, en fait j'en ai toujours autant, trop même, surtout quand elle devient sombre et pesante. 
Sans doute est-ce le contre-coup de mon implication, parce que, quiconque au sommet d'une tour, penserait avec la même conviction que je l'ai fait pour qu'elle existe, qu'il peut voler, volerait !
Parce que, quiconque seul devant une armée, penserait avec la même volonté que je l'ai fait pour qu'elle survive, qu'il peut l'emporter, vaincrait !
Écrivant ceci, je réalise qu'elle peut, plus encore que moi, subir ce méchant contre-coup, ce retour d'aile d'un premier vol... Cette lassitude après tant de tumultes intérieur, tant de fracas...
Peut-être est-ce là, la raison de ces sensations ? Pour la prévenir qu'après une aussi difficile bataille, vient parfois un vide... mais, qu'elle se rassure, à force d'être ainsi sur le fil, toujours en péril, elle sait maintenant voler !

     

mercredi 30 mars 2011

Esquisse d'un portrait

Je suis un livre ouvert, je ne cache jamais rien. Enfin, pas tout à fait, je garde certaines choses pour moi, qui ne changent rien de mon attitude, qui ne trahissent pas ma parole.
Des blessures encore douloureuses, des envies que je n'ose pas toujours revendiquer craignant d'abuser, pire d'être renié... Bref, toutes sortes de petites choses qui font parfois mal ou pour lesquelles j'éprouve encore, à mon âge, de la gêne... Des cachotteries, qui pour la plupart d'entre-elles sont faciles à deviner pour qui se donne la peine de me connaître... 
Il y a aussi mes souhaits, que je voudrais projets... Mais, que par trop de discrétion, par crainte que cela passe pour du baratin, des boniments, je n'évoque point...
Je sais avec tellement de précision ce que je déteste dans la nature humaine, qu'agissant, parfois excessivement à l'opposé, je passe pour ce que je ne suis pas...
Je suis un libre-penseur, profondément, ayant mes propres idées sur ce qui m'entoure. Mon caractère est trempé, on ne vient jamais me chercher des histoires. Cependant, ne cherchant pas à tout prix à m'imposer aux autres, et détestant plus que tout l'esbroufe, je passe parfois pour ce que je ne suis pas. Je suis respectueux de chacun, voilà tout, et je n'attends des autres pas plus que je ne leur donne. J'avoue, que sur certain point, j'aimerais aussi n'en recevoir pas moins...
Certes, pour être honnête, je suis plus proche du contemplatif jouisseur que du bâtisseur acharné. Intellectuel, je réfléchis plus que je n'agis, mais lorsque je passe à l'acte, je suis efficace, précis et ne compte pas plus mon temps que je n'écoute ma fatigue. Je ne sais agir que par excès. Je suis entier !
Passionné, dès lors que j'aime, c'est à deux cent pour cent, c'est exclusif et, à moins d'un malheur, d'une erreur... c'est sans fin. Cela peut prendre du temps avant que je me décide, mais une fois déterminé, je suis courageux, tenace et, j'ai du souffle, je vois loin... 
Et, puisque je suis dans les confidences, il y a deux choses, entre autres, que j'adore plus que tout avec elle, c'est cette façon naturelle que nous avons d'être intimes pour toutes les choses quotidiennes de la vie et, c'est quand nous faisons l'amour... Il ne s'agit pas là de se vanter d'exploits qui n'existent pas, mais d'un sentiment unique et marquant, quelque chose se passe alors, comme une ouverture sur une autre dimension, je me sens, un, unifié, avec une conscience intime et précise du présent qui tout à coup ralenti... Bien sûr, il y a l'excitation, exceptionnellement puissante. J'imagine que savoir que nous allons faire l'amour un peu plus tard, doit être une sensation encore bien plus forte... mais, jusqu'à maintenant ce fut toujours, imprévu...
Pour ces deux actes de vie, j'ai cette extraordinaire sensation d'un renouvellement sans fin, d'une perpétuelle évolution. C'est chaque fois différent, chaque fois surprenant... 
Et je ferai tout, et plus encore, pour entretenir cela. 
Privé d'elle, je suis l'animal le plus triste qui soit.
J'ai, par chance, une autre particularité, la capacité d'espérer et de rêver, d'un enfant de six ans, juste avant Noël !


Relisant ces lignes, je les trouve, tournées à mon avantage ! Mis à part, lorsque je parle d'elle, le reste me semble un peu, sinon exagéré, embellit.
Je remarque que non conformément à mon humilité annoncée, je parle de moi et expose mes talents. Je me vante ?! Serai-je devenu avide de parler de moi-même ? 
N'est-ce pas, cependant, la seule raison recevable d'écrire ? 
De plus, je ne peux parler, à peu près honnêtement, que de ce que je ressens, de ce que je suis où pense être. De mes sentiments ?! 
Bon, afin de rééquilibrer, j'ajouterai que je ne me sens pas à la hauteur de mes sensations, mais plutôt toujours un peu au-dessous de moi-même, comme si je n'accédais jamais vraiment à ma réalité.
Alors ce que je préfère, c'est parler d'elle, parce que cela m'est agréable, satisfaisant... C'est évoquer la beauté, la féminité, la volupté, le désir... tout ce qu'elle est... Elle me fait exister, elle me fait atteindre ma réalité !

mardi 29 mars 2011

Précieux endroits

Il y a des endroits dont on ne fait pas souvent l'éloge, et pourtant... De petits espaces sur le corps aimé tout aussi agréable à regarder, qu'à caresser ou à baiser.
L'aine, par exemple ! À hauteur de hanche, sur le côté, à droite ou à gauche, peu importe, j'aime à suivre en diagonale le ligament inguinal en direction de la symphyse pubienne dont on dit qu'elle est intimement reliée au clitoris. Admirer en passant le mont de vénus. Puis longer sa naissance du monde, berceau de mon unique dévouement... 
Si elle est de dos, ce derrière... juste entre le soulignement de ses fesses et la partie interne des cuisses, où la chair se creuse, nerveuse, où les faisceaux du pectiné, des adducteurs et du gracile interne se rejoignent et s'attachent sous le pelvis.
Toujours de dos, dans la courbure des reins, ce divin losange, ayant pour sommet, le bas du sillon lombaire, pour côtés, les deux fossettes sacro-iliaques et, pointant vers le bas, la naissance du sillon d'entre ses deux fesses... Un losange comme un cerf-volant dont la queue est la plus franche des rides. Un cerf-volant relié à ce promontoire sacré qu'est le sacrum, bassin du plus beau terrain de jeu dont peut rêver l'homme, endroit où j'aime à m'égarer en la massant...
Une fois à genou, je peux me courber jusqu'à ses pieds. Il y a là des points précis, délicats, tout le long de ses membres élancés. Dans le pli du genou ; l'intérieur de la cheville qui semble incroyablement fragile tant elle est fine et cependant toujours hautement perchée sur des talons vertigineux. Il y a aussi le haut de la voûte plantaire, mais je ne m'étendrai pas plus sur ses pieds que sur ses mains, tant j'ai, à leur sujet, de choses à dire...
Si alors, elle se baisse pour que je me dresse, je peux me lover au creux de ses aisselles, effleurant en passant l'intérieur de ses bras jusqu'à ses poignets délicats. 
Les baisers, les caresses sur ses tempes et sa nuque m'indiquent l'état de son stress. Et, durant son sommeil, déposant mes lèvres sur sa nuque, j'arrive presque à lire ses rêves...
Tous ces endroits ont pour point commun un épiderme dont la finesse et l'aspect satiné me fait vibrer. Ils éveillent en moi une naïve et belle curiosité. Je n'ai jamais, avant elle, porté autant d'attention à tous ces infimes détails qui font la singularité d'une vraie beauté. Chacune de mes cellules l'observe, apprend à la comprendre, à la deviner. Et chaque partie de son corps, de son âme, me donne des raisons de m’émerveiller. Je veux être le plus grand spécialiste de son anatomie, de sa psychologie... 
Il n'y a rien chez elle qui ne me soit pas précieux.

lundi 28 mars 2011

Trou bleu

De retour d'une plongée en apnée dans un trou bleu, désespoir... 
Au début, l'aspect du bleu est saumâtre puis, s'enfonçant doucement, on atteint ces nappes comme suspendues, aussi belles que venimeuses, d'hydrogène sulfuré. 
Surtout, ne pas s'y attarder, tout y est féeriquement dangereux, pour le système nerveux !
Passé cette étape, on pénètre un autre lieu, une autre dimension, anoxique, irréellement limpide. 
Y vivent tous ces monstres qui peuplent nos rêves, nos cauchemars. Nos ombres, plus souvent ressenties que connues.
Toutes nos peurs nues. 
On y croise aussi bien le délire que la lucidité, le faux que le vrai... 
incapable de les discerner !
On s'y sent à la fois calme et en danger, 
incapable de réagir !
Le bleu se fait de plus en plus sombre, de plus en plus froid...
Engourdi, on s'enfonce, mais qu'importe, il semble que cela soit sans fond, sans fin. Le temps même y est différent.
Jusqu'à ce qu'une voix douce reconnue, sous l'apparence d'une main,
une main fine et blanche, lumineuse, qui se tend, 
me saisit et m'émerge à la vie !
Son visage adoré, tendrement me sourit, même si ébloui, je ne le vois pas encore, je le sais, je le sens...

samedi 26 mars 2011

Crise de manque

Certains jours, allez savoir pourquoi... 
On se sent vide de soi, n'existant pas, 
transparent, par effet de négligence.
Se présente un instant fragile, 
mettant à vif un talon d'Achille...
Et plutôt qu'un signe intime, un silence,
consenti, résigné ou délibéré,
habille les doutes d'évidence...
Ces troublants détails rejetés par promesse de croire,
m'empoignent alors, ricanent et, me font mal !
Un mal intense qu'aucun espoir ne calme.
Un mal aux larmes qui me vide le regard.
Un mal à l'âme faisant blêmir mon corps.
Exsangue, je m'assassine à l'à quoi bon...
Ne me laissant rien, pas même mes mots !
Me souhaitant, une tuile par jour de vent,
un autobus en traversant...
Un fulgurant présent emportant passé et avenir.


Mais, ne s'agit-il pas là, que d'un état de manque ?!
  

vendredi 25 mars 2011

Indispensables...

Des évènements importants, des préoccupations primordiales m'ont éloigné le temps d'une journée de cet espace intime partagé. Et je ne peux me défaire de la sensation que cela fait beaucoup plus longtemps. Voici près de quatre mois que je viens ici m'épancher quotidiennement et l'accoutumance semble déjà bien ancrée.
Il y a bien entendu ce jeu sérieux, essentiel pour moi, d'être lu par elle, comme un lien intime entre elle et moi, et même si, finalement, je n'écris réellement que pour moi, c'est toujours en m'adressant à elle, ou en parlant d'elle. Rendre concret une partie de ce qui me passe par la tête, sans jamais de cesse, ne peut pas, ne pas avoir une étroite relation avec elle... 
Bien qu'ayant depuis toujours des difficultés à me concentrer plus d'un certain temps, jamais suffisant, je reste sujet à deux obsessions, deux attentions soutenues, sans jamais d'interruption, même pendant mon sommeil. Mes émotions et ma muse (une troisième aussi, mais étant en relation intimement étroite, avec la seconde, je préfère l'y intégrer), m'obsèdent donc, en permanence.
Je suis donc capable de me concentrer, suffisamment même, dès lors que le ou les sujets m'intéressent, me passionnent. 
J'éprouve alors un besoin incoercible d'essayer de les transcrire ? Et bien qu'ayant conscience de mon peu de connaissances techniques nécessaires pour écrire correctement, j'en reviens toujours à ce moyen d'expression, comme poussé par une petite voix intérieure, une intuition... et aussi, par cet encouragement venant d'elle. 
Le processus n'est certes pas simple, la mise en œuvre est si délicate, si sujette à toutes sortes d'états d'âme, dont l'essentiel, finalement, est la nature de ma relation intime avec ma muse. Ce n'est jamais facile de commencer... Mais, quand bien même je ne suis jamais satisfait de ce que j'ai fait, j'en tire un certain... bien-être.
C'est ce qui me fait dire que j'écris avant tout pour moi, même si c'est à propos d'elle, ou plus exactement parce que, ce n'est qu'à propos d'elle !
Et je serai bien incapable de dire lequel des deux m'est le plus indispensable, tant ils sont pour moi, indissociables ! 
Un jour, elle m'a demandé de réfléchir à ce qu'elle pouvait m'apporter... 
Cela me semble, aujourd'hui, évident : d'être enfin moi ! 

mercredi 23 mars 2011

Amour mature

S'il fallait me retenir, museler mes pulsions, éteindre mes feux... j'abandonnerai avant même d'avoir essayé tant cela me semblerait impossible à réaliser. Et pourtant, il a suffi d'une étoile pour que je me fasse moine ! Aucune escapade, aucun écart, malgré de longues périodes d'absences, dont une plus longue encore et qui aurait dû être un point final. Une ascèse, rendue plus difficile par des sentiments de jalousie, de frustration, ne m'étant pas tout à fait débarrassé de mon ego. 
Je n'ai pas cédé, jamais... sans même chercher à fuir les tentations ; aimer à ce point ne peut être que de l'art ! 
La plus belle oeuvre, n'est-elle pas celle pour laquelle vous avez souffert plus que de raison ? Celle qui vous a coûté sang et larmes ? 
Les amours de jeunesse, insouciants, sont naturellement propres à notre existence même, à la survie de notre espèce... Les amours matures sont beaucoup plus complexes. Passionnants, ils sont la rencontre de deux êtres finis, souvent lucides sur la vie, leur vie, marqués par elle aussi... Deux âmes en quêtes de sens, deux corps en quêtes d'aisance, de plaisirs lents... Où s'accordent désirs et patience.
Hier, je lisais dans le journal, que selon de récentes études statistiques, en Europe, il y aurait une explosion des violences conjugales après chaque match, perdu par l'équipe nationale... Consternation !
L.F.Céline disait : "L'amour, c'est l'infini à la portée des caniches", et bien, il faut croire que pour certain, sinon beaucoup, l'amour leur est infiniment hors de portée !
Cela confirme le caractère exceptionnel de pureté et de beauté qu'à cet amour mature. L'art de tout art, dont on oeuvre avec le coeur, le corps et l'âme.
L'art d'aimer, l'autre ! J'ai en moi une force étonnante, à la fois intime et étrangère qui me pousse vers elle, comme une plante vers la lumière... 

mardi 22 mars 2011

Propos de bon sens

Un peu de bon sens,
"Comme on vit mal, dit l'un, avec ceux que l'on connaît trop. On gémit sur soi-même sans retenue, et l'on grossit par là de petites misères ; eux de même. On se plaint aisément de leurs actes, de leurs paroles, de leurs sentiments ; on laisse éclater les passions ; on se permet des colères pour de faibles motifs ; on est trop sûr de l'attention, de l'affection et du pardon ; on s'est trop bien fait connaître pour se montrer beau. Cette franchise  de tous les instants n'est pas véridique ; elle grossit tout ; de là une aigreur de ton et une vivacité de gestes qui étonnent dans les familles (ou entre amis) les plus unies. La politesse et les cérémonies sont plus utiles qu'on ne croit."
...
"Comme on vit bien, (...) avec ceux qu'on ne connaît pas trop. Chacun retient ses paroles et ses gestes, et par cela même ses colères. La bonne humeur est sur les visages et bientôt dans les cœurs. Ce que l'on regretterait d'avoir dit, on ne pense même pas à le dire. On se montre à son avantage devant un homme qui ne vous connaît guère ; et cet effort nous rend souvent plus justes pour les autres, et pour nous-mêmes. On n'attend rien d'un inconnu ; on est tout content du peu qu'il donne. J'ai observé que les étrangers sont aimables, parce qu'ils ne savent dire que des politesses sans pointes ; de là vient sans doute que quelques-uns se plaisent en pays étrangers ; ils n'ont point d'occasion d'y être méchants, et ils sont plus content d'eux-mêmes."
...
Un extrait des "Propos sur le bonheur", d'Alain.
Ces paroles ne vous semblent-elles pas lestées du poids du réel ? Ne tombent-elles pas sous le sens, le bon ?
Vivre ensemble, qui plus est dans la promiscuité, forcément avec ceux qu'on aime, peut s'avérer une épreuve bien réelle et douloureuse. Lorsque l'on comprend que vouloir changer les autres est une folie, on prend conscience de la solution, de notre méprise, des mauvais conseils que ne cesse de nous souffler notre Ego.
Il en va de même avec nos humeurs. D'ailleurs, moi-même, bien qu'intellectuellement, j'adhère tout entier à ce principe de bon sens, je ne peux m'empêcher de vivre dans l'isolement, dans la peine, à cause du manque de celle que j'aime... Lire les mots d'Alain, et d'autres, en écrire aussi, me rassure, me faisant comprendre qu'il me suffit d'agir sur moi pour que tout paraisse moins dramatique, différent. Parce que changer tous les autres me semblait une entreprise tellement inhumaine que cela augmentait démesurément mon abattement. 
Certes, je ne vais pas sortir visiter le monde dès demain, ni la semaine prochaine, j'attendrais qu'elle revienne. Espérant quand même ne pas finir comme Argos ! Mais, je me sens un peu plus léger de savoir que c'est ma perception qui parfois se brouille sous l'effet de mes sentiments, de mes douleurs physiques, de mes peurs... et non le reste du monde qui ne tourne pas rond, ou une malédiction comme une mauvaise étoile. Le premier effet de prendre conscience de cette vérité, n'est pas de changer d'attitude, mais de ne pas s'aigrir à être comme on est, de laisser glisser...
Puisse ces quelques mots réconforter ceux qui, en partie à cause d'eux-mêmes, sont dans la peine. 
Et, la meilleur façon de faire taire son ego, c'est d'en aimer un autre !

lundi 21 mars 2011

Révolté...

Une parenthèse pour un coup de gueule... La dignité n'est peut-être pas à la portée de tous, mais de là à faire l'éloge de la veulerie !
Hier, lors des informations télévisées, un reportage sur la situation des insurgés à Benghazi... Une troupe d'hommes de tout âge, en civil et armés, a affublé un chien, peut-être un Labrador, d'un sac-poubelle faisant office de vêtement et de branchage vert autour de la tête pour donner l'impression d'une coiffure. Un homme qui semble plus agité que les autres, l'œil de la caméra... nous explique qu'il s'agit d'une effigie de Kadhafi !?! Les individus autour de cette pauvre bête, gesticulent, hurlent et tirent en l'air, sont ridicules (je ne comprends toujours pas cette façon irresponsable de tirer en l'air, que deviennent ces balles ? je pensais qu'avoir survécu au baptême du feu rendait plus... humbles ! Mais peut-être que ceux-ci n'ont jamais tiré ailleurs qu'en l'air ?). Le chien, lui, ne bouge pas, il est assis sur un tabouret haut et je vois dans ces yeux une peur résignée qui me tord l'estomac. L'homme qui fait son numéro devant la camera, vitupérant son Chef d'état, s'approche de la pauvre bête et lui donne une méchante claque sur la gueule ! Le chien ne bronche pas comme paralysé. Seul son regard trahi l’effroi ! Qu'est-il devenu ? A-t-il était abattu par un bourreau en herbe ? Aucune remarque du journaliste sur place ou même de la présentatrice, personne n'a semblé scandalisé ! Est-ce que cet homme fait preuve d'autant de courage face à ses ennemis ? 
Les révolutions, les guerres rendent ces hommes déjà veules, cruels, et plus particulièrement dès qu'ils sont en meute. Comme s'ils voulaient se venger d'avoir toujours eu peur... Cruauté et peur ayant en commun de dépendre du nombre quant à leur intensité... 
Dans sa colère jouée, cet homme hurlait que son ennemi n'était qu'un chien... lui, n'en est même pas un, à peine un virus !
J'ai toujours pensé qu'un homme qui tape un autre, plus faible, une femme, un enfant ou un animal inoffensif, portait en lui la culture du lâche, de l'indigne ! 
Finalement, en voyant cette scène, je me demande si ce "pseudo-révolutionnaire" ne l'est pas uniquement pour son intérêt personnel. Afin de pouvoir se payer un canapé en cuir blanc (sur lequel il laissera le film plastique, pour qu'il reste brillant), un écran plat, des packs de bière, et que pour ces mêmes raisons, rien ne garantit que demain, il ne crachera pas dans le dos de ceux qui l'aident aujourd'hui ! Quelle différence avec ces mercenaires qui lui font face, sinon qu'eux, revendiquent clairement les raisons de leur comportement. 
La culture que j'ai reçue, glorifie la révolution. C'est même un principe qui nous constitue, c'est dans notre nature, nous dénonçons et luttons contre ce qui ne contribue pas à notre bonheur. Mais pourquoi faut-il toujours que les grandes idées soient portées par une lie de mesquineries, de trahisons, de mensonges et de massacres ?
Quant à vous, mesdames et messieurs les journalistes, l'actualité n'est-elle pas suffisamment riche en horreurs de toutes sortes pour que, par souci d’encore plus d'Audimat, vous osiez diffuser pareil spectacle ?
"Raison d'état"; "cas de force majeur"; "nécessité fait loi"... la culture du profit et de l'ego, du matérialisme. L'opium de l'âme et du cœur !
Comment aimer tout le monde ? On peut aimer la vie, la liberté... mais pas tout le monde ! 
Moi, j'ai fait mon choix. Et, plus je regarde autour de moi, plus je la trouve magnifique, celle que j'aime.

dimanche 20 mars 2011

Passionément

J'organise mon temps en fonction des probabilités qu'il y a, pour qu'elle cherche à me contacter ! Selon l'heure de mon retour, je m'empresse d'aller faire quelques courses ou je me convaincs de n'avoir besoin de rien. Si je ne travaille pas, je ne sors, soit pour courir, soit pour vaquer à quelques obligations, que pendant son sommeil. J'avoue que la passion m'aidant, je me suis assez bien adapté à cette façon de vivre. Par exemple, hier soir, avant de dîner, j'ai pris un bain dans le but de me détendre, que dis-je de me ramollir ! Et bien constatant qu'il était l'heure qu'elle choisit parfois pour m’appeler, j'en suis sorti avant même d'en avoir envie. Mais il n'y a là aucun désagrément puisque finalement je suis mon envie et qui plus est, il m'est impossible de me soustraire à ce diktat du "probable", tant il est l'organisateur de mes jours et mes nuits. Évidemment, échafauder des "envisageables", sans tout à fait connaître sa situation, là où elle vit pour le moment, n'est pas une chose aisée. De temps en temps, je pense réellement que cela va arriver, mais en vain, certes, pas pour un certain aspect de mon imagination qui se trouve être un tantinet dramatique, ma capacité à m'inventer des tragédies toutes plus sombres les unes que les autres, dont je suis, bien entendu, l'antihéros maudit, ou pire, la victime !
Il arrive parfois qu'elle me surprenne ! Qu'elle me contact alors que cela me semble tellement improbable, que je n'y pense plus, ayant abandonné l'option. Ce sont les meilleurs, les plus savoureux, parce qu'inespérés !
Venant de lui écrire un long mail, pour donner une suite écrite et plus posée à notre conversation d'hier, j'ai décidé de ne pas sortir, de m'appliquer à une petite sieste, puis à un peu de lecture, en attendant, une hypothétique réaction d'elle. J'aime ses critiques toujours constructives sur ce que je lui écris, j'aime l'intérêt qu'elle porte à ce que je fais, j'y suis même sensible au point que sentant qu'elle n'y a pas prêté d'attention, je peux me sentir... troublé ! 
Ajoutez à cette capacité d'analyse, d'attention extrême, pour tous ce qui la concerne de près (préférablement) ou de loin, celle, singulière de ressentir ce qu'elle ressent, dans les grandes émotions, les grands tourments, vous pourrez appréhender le début d'une idée de la place qu'elle occupe en moi. 
Hier, à une heure inattendue, un mail, ne contenant que quatre mots, elle est rarement prolixe... m'annonçait déjà un souci, comme une plainte, un appel. Inquiet, j'ai d'abord pensé à quelque chose d'ordre administratif... ce fut heureusement un fait moins grave, bien que non moins dramatique quant aux méchantes conséquences que cela peut avoir sur ses humeurs, son équilibre psychique et émotionnel... 
Elle est une mécanique d’orfèvrerie, d'une très grande précision, dont les réglages sont pointus et fins, il faut être un passionné pour prendre soin d'elle, il faut tout donner pour que cela ait de l'effet. Rien ne peut être fait à moitié, il faut de la patience et beaucoup de cœur. Mais quelle récompense, parfois ! Et encore, elle m'a un jour murmuré que le meilleur serait peut-être à venir...

samedi 19 mars 2011

Petite introspection

Redresser le corps, défroisse l'esprit ! Plutôt qu'une sieste, j'ai opté pour une séance de yoga. Deux heures plus tard je ressens toute ma colonne vertébrale, l'agréable sensation d'avoir un corps, chaque muscle travaillé est éveillé, disponible. C'est mon corps qui me porte, pas moi qui le traîne. Ça me tire même dans le haut de la nuque, jusque dans l'intérieur du crane, une tension intéressante... Mon esprit semble plus calme, bien sûr le manque d'elle est toujours présent, mais je contrôle plus facilement mes émotions. Ce manque qui dure, m'agite tant, qu'il suffit alors d'un autre coup dur pour que mon jugement soit faussé, que je vois mal. Pour que je me joue une tragédie... Alors que là, même mon isolement volontaire me paraît supportable, ou plus exactement, m'angoisse moins. J'entre en moi plus facilement, rien ne s'enfuit, tout accepte d'être observé, d'être rattaché à ses causes réelles, je me trouve dans un état de zénitude. Tous me semblent plus facilement accessibles, ce n'est qu'une question de temps...
Faire ce que l'on a à faire, réaliser ce que l'on a à exprimer, demande finalement moins d'imagination que d'envie. L'important c'est de le faire soi, on est alors intègre, entier. 
On est ce que l'on fait !
Cependant, de tous les états agréables expérimentés, un, reste sans équivalent, c'est quand elle est avec moi, à porté de mes bras, de mes mains. À ce moment, j'atteins l'ultime état d'âme et de corps, la plénitude des sens... 

Envie d'une belle secousse...

Fais moi quelque chose,
bascule-moi !  
Fais moi briller de ton attention, de tes regards...
Trouble-moi !
Je veux un peu plus qu'être, un peu plus qu'exister, un peu plus qu'un devenir.
Surprends-moi !
J'ai besoin de m'élever, d'avancer, de courir... 
de... Hurler à faire peur aux anges !
De toi, t'attraper, t'enlacer, intimement...
Étonne-moi !
Sors-moi tout ce que tu as en toi.
Lâche-toi !
Je veux ma dose, de désir, de plaisir, je veux vivre !
Intimide-moi !
de ta féminité, de ton intimité, de tes plus violentes émotions...
Jette-toi sur moi, renverse-moi !
Je ne veux rien d'ordinaire, je te veux, Toi !
nous sentir et nous voir Naître, dans ma sueur, nos larmes et ton sang...
Sinon, à quoi bon, tout ça ? Ressentir autant de toi... comme un destin !
une voie unique, une belle lumière.
Je suis ton combattant... loyal... opiniâtre... 
L'inattendu !
Alors, hurle-moi... Toi !
Sinon, comment justifier l'immortalité ?

vendredi 18 mars 2011

La persistance des sensations, écarte le doute d'un rêve éveillé.

À peine quinze minutes, 
pour reprendre souffle...

Cette façon qu'elle a, 
depuis qu'elle est là-bas, 
de prononcer 
des mots d'ici...
Faisant que corps
s'entend cœur ! 
Tout en charme, 
tout en douceur, 
ça m’irradie, 
jusqu'aux larmes... 
Suit cette envie 
si fulgurante, 
de l'enlacer
de la serrer...
Quel talent 
pour réanimer
en à peine un instant, 
ce qu'il y a d'elle en moi, 
pour m'emporter... 
Quelle aisance 
de dire tant 
en si peu de temps, 
ce qu'elle a fait, 
ce qu'elle voudrait...
Juste le temps, 
d'être submergé,
par ce besoin d'elle.
Cette nécessité, 
qu'elle me dise 
comment je vais !

jeudi 17 mars 2011

De fantôme à ombre...

Ce matin j'ouvre la porte pour m'assurer du temps qu'il fait. Gris ennui, pas même une touche de bleu. Un temps à rester au lit, si... Disposé cependant à entretenir ce corps que j'habite, je déroule mon tapis de yoga. À peu près deux heures plus tard, un léger mieux. J'ai réussi à ne pas trop penser et ça m'a fait du bien. J'aimerais vraiment progresser dans cette discipline, cette approche du corps et de son accord avec l'esprit me fascine. Cette paix intérieure, cette harmonie avec tout ce qui vous entoure... une aide précieuse pour voyager comme je le fais...
Après les choses de la vie élémentaires, je me retrouve devant mon ordinateur pour taper ces inepties... 
alors que je n'ai qu'elle, en tête ! Et que je devrais plutôt écrire que mes doigts sont à vif d'imaginer qu'ils touchent enfin sa peau. Que mes paupières s'usent à se fermer pour mieux la voir, que tout sent pareil, tout est insipide, qu'il n'y a plus aucun relief ! Et que je ne désire rien plus que t'entendre sa voix, celle qui naît dans sa bouche juste à mes côtés, et dont les vibrations font osciller chaque cellule de mon corps. 
Son apparence, qui hante mes rêves, est pour moi devenu réalité et c'est elle qui me gouverne depuis des jours et des semaines. Tentant de devenir moi-même un fantôme parmi les fantômes pour pouvoir l'étreindre du sein de mes rêves, jusque dans les siens. De fantôme qui l'enlace devenir ombre à son réveil, épouser la sienne me faisant plus fin, plus petit, plus élégant et délicat aussi... Accompagnant sa silhouette quand elle se promène vers l'ouest, l'attendant dès qu'elle se retourne vers l'est, et l'habillant d'un voile caressant le long de ses journées qui font mes nuits. Alors le jour, je dors debout, je dors pour accompagner son sommeil, pour veiller sur son âme qui se promène dans ses songes, je dors et je rêve qu'elle me tend ses lèvres, me murmure des douceurs de coeur et me parle avec son corps...

mercredi 16 mars 2011

Apathie

Certains jours sont plus longs que d'autres. Et c'est toujours ces jours-là, que rien n'est beau...
C'était un de ces jours où je suis absent de moi-même, seule cette fichue douleur dans l'oreille m'a tenu éveillé, pas assez cependant pour pouvoir lire et même écouter de la musique. Mais suffisamment pour être conscient de ma situation, de cette non-existence momentanée, de cette crise d'autisme aiguë. J'étais comme dédoublé, mais dont la part encore capable de réfléchir reste prisonnière de l'autre, qui sombre.
Était-ce en raison d'un manque d'abnégation pour moi-même, nécessaire pour m'aider à supporter ma médiocrité, que, par sécurité, j'ai disjoncté ? Appartiendrai-je à ceux qui n'ont pour seule qualité que celle d'avoir conscience qu'ils n'en n'ont pas ?
J'imagine que demain je détesterai ces mots. Mais il n'est pas minuit... et aujourd'hui je n'avais rien en tête, je me suis subi ! Alors, ces quelques lignes nauséeuses sont ma seule réaction, ma seule victoire sur cette apathie. 

mardi 15 mars 2011

Manque d' "essentielle" !

Le manque de matières premières, génère une réelle instabilité du fonctionnement de la machine ! En effet, on ne peut pas l'arrêter plus de quelques heures, sinon de façon définitive... 
À ce jour, la productivité doit avoir chuté de près de quatre vingt pour cent, n'ayant plus d'essentielle à transformer. Subsiste un stock, dit d'urgence, mais, c'est du virtuel, et les limites d'utilisation de ce matériau, sont vites atteintes. De plus, il nécessite d'être très souvent mis à jour pour garder un réel pouvoir de production, et reste sans égale, avec la vrai, l'unique... Tourner de la sorte à puissance limitée, fatigue les rouages, use, fait vieillir bien avant l'âge... 
Dans un premier temps, les restrictions d'ordre mécanique sont gérables, il est possible de compenser, profiter même de l'énergie non utilisée pour renforcer d'autres pôles... Mais, si l'essentielle vient à manquer trop longtemps, assez vite, le problème réapparaît, et autrement plus incisif... Alors, on réinstaure la bonne vieille procédure manuelle d'entretien, qui devient, au vu des besoins, rapidement journalière... Il faut cependant reconnaître que c'est un pis aller, la pression mécanique, certes, baisse, mais elle épuise l'ensemble n'ayant pas d'action sur les centres de perception abstraits (ce genre de machine étant particulièrement dépendante de sa fonction métaphysique) qui favorisent l'équilibre, l'émancipation, le pouvoir créatif et de façon plus générale son métabolisme physiologique. 
Ce manque a donc des conséquences désastreuses, entre autre sur le centre névralgique de contrôle et par conséquent sur la bonne marche de l'ensemble. On note des dysfonctionnements étranges, des pertes d'objectivités ; des comportements lunatiques ; des pertes de pression ; mais aussi des marques d'usures mécaniques (sans doute liées à la procédure manuelle sus-nommée) ; des carences... bref une instabilité périlleuse.
Heureusement, la résistance à ce genre d'incident est importante et dès que la matière première fait sa réapparition, le fonctionnement reprend alors tout son sens. On constate même dans le cas évoqué, que la qualité particulièrement rare et exceptionnelle de cette essentielle qui le fait fonctionner, à la faculté extraordinaire de tout réparer, de dynamiser et même de rajeunir, physiologiquement ladite machine, ne laissant aucune séquelle, due à son absence, subsister... Allant même jusqu'à développer considérablement son potentiel spirituel. Une sorte d'élixir miraculeux, de jouvence, nommé à juste titre essentielle
Étonnant, comme tout est un précaire équilibre entre résistance et fragilité.  

lundi 14 mars 2011

Bon sang, mais c'est bien sûr !

J'ai retrouvé la mémoire !
J'ai cette habitude de ne pas l'encombrer avec des informations que je juge inutiles. Ainsi, lorsque la situation est coutumière, évidente, j'oublie... La procédure à suivre ensuite, est de ne pas réfléchir, de laisser faire...
Le problème, c'est que c'est ça que j'avais oublié, le fait que j'ai cette habitude ! Oublier ce que l'on fait naturellement ! Sénilité précoce, ou trop de préoccupations, la tête ailleurs..? 
Bref, c'est en retrouvant tout naturellement mon véhicule que tout m'est revenu ! Mon inconscient à donc une bien meilleur mémoire que moi ! Ou plus exactement mon moi, fonctionne mieux que mon ego... Il faut que je compte plus sur moi !

Annotation : 
Bon sang, mais c'est bien sûr ! Expression sincère et spontanée d'une profonde incrédulité ; une surprise qui n'en est, après coup, pas tout à fait une... Peut-être ponctuée par un, suis-je bête ! mais dans ce cas, accompagné d'un regard feignant, ou non, l'effarement et attendant de l'éventuel interlocuteur un, mais non ! se voulant rassurant. 
Je n'aime pas ce genre de locution, je préfère encore une onomatopée ! La plus insupportable de ces exclamations stupides, selon moi, est : Au jour d'aujourd'hui ! Aargh ! Celle-ci, me donne envie de distribuer des claques à tout va ! Pléonasme doublement redondant qui donne à celui qui en use et toujours en abuse, un air de péquenaud aviné.

Trop tôt !

Ce n'est pas une heure ! 02H12, affiché en rouge sur le plafond au-dessus de mon lit... Et puis voilà que le réveil sonne, 04h20 ! L'heure de me lever...
Je n'ai jamais de difficultés à me réveiller, même si je n'ai pas mon compte... mais vivement tout à l'heure... Une douche, en pensant que ce n'est pas une heure pour se laver... Heureusement, je vais pouvoir récupérer un peu les trois jours qui viennent. La raison de ces quelques mots matinaux, en fait, il y en a deux : la première, c'est que ce matin, ou plutôt, cette nuit, enfin là, tout de suite, je ne sais absolument plus où j'ai garé ma voiture, hier en rentrant ! La seconde, c'est pour accompagner son couché d'un baiser, et lui souhaiter de doux rêves...
Je ne me rappelle vraiment pas où j'ai laissé la voiture... dois-je m'inquiéter de cette, absence ? J'ai pensé qu'en écrivant ça me reviendrait...  Mais, non !
Bon... c'est trois jours à venir, je coure, il faut que j’évacue toutes ces humeurs. En attendant je pars à la recherche de mon carrosse... 

dimanche 13 mars 2011

Deux, trois bricoles

Je m'étais dit que je n'écrirais pas aujourd'hui. Rien à voir avec l'envie, plutôt que je ressens une lassitude, pas d'écrire, une lassitude générale... Je suis en manque de tant de chose que je ne sais même pas par quoi commencer pour essayer de me satisfaire un peu. 
Je pourrai me dire que l'année ayant aussi mal commencée, elle ne peut que bien se terminer. Mais, une tenace lucidité me souffle que cette espérance est ridicule. Je pourrai aussi ne compter que sur moi, ma volonté de changer le cours des choses, d’améliorer mon quotidien, de prendre les choses en main... Mais je n'en ai pas l’énergie. Je n'ai même pas l'énergie de me plaindre. Je n'arrive qu'à écrire ces quelques lignes, mécaniquement, sans même réfléchir, n'y trouvant qu'un soulagement à mes sombres pensées du moment. 
A noter, cependant, j'ai lu aujourd'hui, un recueil de poèmes d'Emily Dickinson. C'est là, sans doute, le seul bonheur que j'ai ressenti (mis à part vendredi dernier à 20h35), depuis un bon moment. Il faut dire que depuis qu'elle est partie, non ! qu'elle s'est absentée... je n'ai plus beaucoup l'occasion de m'enthousiasmer. Mais là, comment ne pas l'être, devant ce style, d'une telle concision, ses suggestions fulgurantes... je reste coi ! Envieux, aussi ! Et, quelle accessibilité ! Je ne résiste pas à en recopier un, ici. Ce n'est pas le meilleur que j'ai lu, mais, en le détournant à peine, il pourrait s'adresser à celle que j'aime, tant il lui ressemble :

It's like the light -
A fashionless Delight -
It's like the Bee -
A dateless - Melody -

It's like the Woods -
Private - Like the Breeze -
Phraseless - yet it stirs
The proudest Trees -

It's like the morning -
Best - when it's done -
And the Everlasting Clocks -
Chime - Noon !

Elle est comme la Lumière -
Délice sans artifice -
Elle est comme l'Abeille -
Mélodie sans âge - à l'oreille -

Elle est comme les Forêts -
Secrète - Comme la Brise -
Sans phrase - mais elle agite
Les arbres les plus fiers -

Elle est comme le matin -
Parfaite - une fois accomplie -
Et que les Horloges Éternelles -
Carillonnent - Midi !

Emily Dickinson.

Voilà, je m'étais dit que je n'écrirai pas aujourd'hui. Mais je tenais à partager ce petit plaisir. Et puis, écrire, c'est comme courir, c'est parfois difficile de s'y mettre mais toujours satisfaisant de l'avoir fait. Je ne dis pas que je suis satisfait de ce que j'ai écrit, je n'ai pas cette prétention, mais chaque phrase écrite en vaut une centaine, lue... 
Il est tard et ma fainéantise m'a fait rater son cérémonial matinal. J'aime cette idée que je me fais d'elle me lisant le matin en prenant son thé... même si je me fais, parfois, trop d'idées...

Un aparté, quelle dignité chez ce peuple atteint si violemment ! Que mes états d'âme, semblent dérisoires comparés à leur drame...

samedi 12 mars 2011

L'art de s'abandonner

Lorsque, pour mon plus grand plaisir, la nuit venue, elle s'endort nue à mes côtés, j'aime l'admirer à la faveur de la Lune. Ces doux mouvements d'aisances que le sommeil lui confère, ses courbes émouvantes, et surtout, observer cet abandon singulier qu'a son corps ensommeillé.
L'abandon du corps endormi est en ceci différent de l'abandon lascif ou de l'abandon soumis, qu'il est dénué d'esprit, le corps semble alors plus fragile que jamais offrant tous ses secrets, toutes ses vérités.
De ces nuits d'observations, j'en sors émerveillé, et rien ne me charme plus que tout ce qui est profondément naturel chez elle, tout ce qu'elle tente de me signifier par des comportements pensés, n'a pas autant d'impact que ce qu'elle est réellement, sans masque, ni voile... Je perçois d'elle toutes ses fragilités, ses troubles, ses réalités... Ce qu'elle est, au-delà même de ce qu'elle compose et expose, bien plus loin que sa volonté... 
Certaines absences mènent à l'oubli, d'autres, plus rares, font naître un manque viscéral et intense ! Peut-être parce que l'on comprend qu'existe et vie en nous une partie de l'autre et que l'on réalise que cette surprenante douleur qui accompagne son absence, n'est autre que l'expression de ce vif besoin que l'on a l'un de l'autre.  
On peut chercher toute sa vie ce que l'on a sous le nez, trop occupé par soi, ou par les idées que l'on se fait des choses de sa vie, il faut apprendre à s'abandonner, spirituellement, comme le fait le corps endormi, à laisser émerger tous nos élans naturels, nos gestes, nos appels. 
Je crois qu'il n'y a pas de grand amour qui attende quelque part, il est avant tout en nous et, apparaît pour qui sait le voir, dans le regard de celui ou celle qui vous tient la main. Le coupable, c'est l'esprit qui sous le joug de l'ego, abuse de ce pouvoir qu'il a, de retenir, brider et museler notre vraie nature. 
Savoir s'abandonner est un art tout comme savoir aimer. Le corps, lui, ne ment jamais, tout comme la peau dit mieux l'amour que les mots !
Alors, j'aime quand elle dort, étendre mon regard tout le long de son corps. Et, dans le silence de son repos, bien au-delà du désir que j'ai de sa peau, écouter ce qu'il a à me dire. 

vendredi 11 mars 2011

Ce qui m'importe le plus

Submergé par l’inquiétude, mais étant par un mauvais hasard, muet, comment s'agiter afin d'avertir de l'imminence d'un danger, sans pour autant affoler, alors que l’effroi même frappe d'abord au visage ? 
Imaginer certains de ces drames inhumains, vous indique avec précision ce/ceux qui comptent le plus pour vous. Naturellement conscient de notre fragilité et de l'instabilité de notre milieu, j'ai toujours limité à un tout petit nombre ceux que j'estime, plus importants que moi. Sachant que je n'aurai de cesse de tenter de les prévenir, les secourir, si un malheur risquait de leur arriver. Un évident bon sens m'impose cette attitude restrictive et préventive. Comme ces chiens de berger, j'aime qu'ils soient tous là, pas trop loin de moi. Dès lors que l'un d'eux s'éloigne, inconscient de tous les dangers, c'est un souci de chaque instant, parce que je suis celui qui veille tout le temps. Ce sentiment singulier prend des proportions étonnante et bien plus puissante dès qu'il s'agit d'elle ! La nature de la relation, nourrissant tout autant l'âme que le corps, y est de toute évidence pour beaucoup... L'impossibilité de tenir mon rôle me bouleverse et submergé par l’inquiétude, bien que conscient, inexplicablement, que le danger n'est pas imminemment réel... je cherche la plus habille manière de gagner du temps sur ce qui m'importe le plus ! Et je maudis cette faculté de ressentir à sens unique, pourquoi ne puis-je point envoyer un signe en rêve, un éveil, une attention ? A moins, peut-être, que le drame se présentant dans toute l’horreur de sa réalité, mon signe alors, serait perçu clairement ? Mais je ne prendrais pas le risque d'y croire et de m'en contenter. Parce que, justement, elle est ce qui m'importe le plus ! 

jeudi 10 mars 2011

Rêve en bleu et blanc

Il me faut des vacances ! Ou plutôt, j'ai envie d'un voyage. Au bord de la mer Égée ou Méditerranée, au soleil ! Je rêve d'une île en Grèce, ce pays bleu et si blanc qu'il me fait penser à sa peau. Louer une petite maison blanche aux volets bleus, avec vue sur la mer. Une chambre, une grande pièce cuisine, une salle de bain, des murs blancs peints à la chaux et tout juste ce qu'il faut... D'une terre sèche, de brebis et d'oliviers. D'une eau bleu outremer, limpide et d'huile. D'une plage isolée uniquement accessible par une sente de berger, où, une fois en bas, même le vent se tait, à peine entend-on le léger ressac d'une mer calme. Aux heures les plus chaudes de la journée, une sieste derrière les volets, dans cette chambre immaculée à la pénombre fraîche. De simples draps blancs, d'un peu de transpirations, du goût du sel et de nos souffles qui se cherchent... 
Puis, après s'être à nouveaux baignés, nus, et séchés au soleil, en début de soirée, aller prendre un verre de vin résineux à l'unique café-restaurant du village. Sentir dans le dos, le sel qui tire la peau, croquer quelques olives fermes et juteuses, regarder ses seins qui pointent sous le voile transparent de sa chemise, puis ses yeux briller à l'ombre de son chapeau. 
Faire ensuite, quelques achats de produits locaux, rentrer et préparer notre repas avec pour seuls ingrédients aromatiques, de la fleur de sel de mer, de l'huile d'olive et quelques herbes fraîches... De temps en temps se payer, en terrasse du petit restaurant, un poisson tout juste péché et quelques légumes grillés au charbon de bois... 
Le matin prendre notre petit-déjeuner sur la terrasse abritée du vent par les bougainvillées et les pins, ne distinguant sur la mer en contrebas, que d'innombrables vaguelettes bordées d'écume, et en face de moi, son sourire... 
J'ai besoin de vacances avec pour seules préoccupations, nos repas, nos baignades et promenades et, prendre soin l'un de l'autre... 

mercredi 9 mars 2011

Stabat Mater Dolorosa

Un séjour à la campagne où j'ai pris l'air, mais, comme à chaque fois, j'ai le cœur lourd à mon retour... Il me faudra attendre demain ou la soirée suivante pour avoir repris l'habitude de ma solitude...  Puisse-t-elle être passagère.
Chaque matin, je suis allé courir, j'ai fait le plein d'un air limpide et frais, revigorant ! Aucune courbature ni douleur à déplorer, peut-être vais-je enfin rompre avec cette période de dépression physique que je subis depuis déjà de trop nombreux jours. Je me sens comme étant hors de mon élément, je cherche l’énergie comme on cherche l'air, l'envie, l'attention aussi... Habituellement je me contente de peu, j'accepte de passer après tous... mais là, j'accuse le coup.
J'écoute le Stabat Mater Dolorosa de Vivaldi, et trouve qu'il cadre parfaitement avec mon état d'âme. Cette lenteur posée, qui s'anime parfois d'une mélodie ciselée, mélancolique à pleurer. Cette voix comme une plainte, sans attente. 
A ce stade de perfection beaucoup qualifient cela de "divin", cela n'ouvre pas mon âme à Dieu pour autant, mais me donne plutôt la dimension et les possibilités de l'autre, ainsi que la place qu'il tient dans l'éveil de mes propres émotions. Je sens chez elle la capacité d'atteindre une telle perfection...
L'émotion n'est jamais aussi belle, aussi puissante, que quand elle est partagée avec cet autre dont la sensibilité est la même que la votre. 
Le manque prend tant d'aspect, qu'il vous surprend toujours...

mardi 8 mars 2011

Entre illusion et réalité

Ce matin, un ciel bleu de Californie, sans un nuage. Sortir courir, participer à l'éveil de cette campagne, ressentir l'onde verte envahir petit à petit la terre labourée, la forêt, chaque buisson.
De loin on pense à un mirage, tant ce vert semble plus deviné que réel. Comme pour les étoiles, il faut utiliser sa vision périphérique, ne pas fixer l'objectif pour qu'apparaisse cette vaporeuse tendresse. En courant, très vite on s’aperçoit de l'importance et surtout de l’irréversibilité du processus. C'est un moment fragile, entre illusion et réalité, qui laisse une impression d'incertitude, comme si la nature hésitait à se réveiller.
C'est l'esquisse du premier sourire que je devine sur son visage, pas tout à fait réel pourtant déjà rayonnant. Alors qu'elle n'est pas encore réveillée, elle devine déjà que je la couvre d'un regard tendre et ébloui, alors, l'idée d'un sourire lui apparaît, c'est ce moment précis que je saisis. 

La part belle

Je fais de mon mieux pour aller bien, en l'attendant. Bien que chaque matin, mon visage trahisse la morosité de mes nuits. Alors je m'efforce de m'éviter, de m'oublier. Désunis, mon corps vit comme on respire, mon esprit la cherche, sans cesse, sans trêves. De tout ce qui m'entoure n'existe que cette absence d'elle, la trace de cette part belle ! Je fais de mes pensées d'elle mon réel, j'expérimente les choses de l'esprit, je m'enfonce parfois si profondément en lui que je pense me perdre, seul un mot d'elle, le ton doux de sa voix entendu m'empêchent de disparaître, me récupère, in extremis. Même de si loin elle me guide... 
Elle est la part belle de cette vie que je mène. Je survis donc, en l'attendant.

dimanche 6 mars 2011

Cet appel, plus fort que tout

On est jamais mieux soi-même que quand on s'oublie. À peine suis-je seul, je me regarde, je me ressens et je me trouble ! Rien ne va, rien ne me plaît. Si je suis en sa compagnie, je la regarde, je la ressens et je me trouble ! Tout va pour le mieux, elle me plaît. Toutes ses qualités me font oublier mes défauts. Admiratif, je suis heureux et ne pense à aucun de mes maux, je dirai même qu'ils se guérissent d'être ainsi oubliés. 
Si je m'assois devant mon ordinateur avec l'intention d'écrire ma ration quotidienne, mais sans idée précise, je reste bloqué, infertile. Alors que m'occupant à diverses activités, les idées me viennent sans arrêt. De la même façon, si je me dis, ah, celle-ci me plaît retenons-la, elle est excellente, une fois devant mon clavier, je l'ai perdu. Alors que laissant filer chacune, sans me contracter, je me mets à en écrire une toute autre, en un seul trait, du début à la fin sans m'interrompre.
Cela pour dire qu'afin de diriger au mieux son esprit, il semble qu'il soit judicieux de savoir le laisser libre, le laisser aller, parce qu'à trop vouloir les choses, on les fait fuir. Mais que c'est difficile cet équilibre entre passion et liberté, entre intérêt et attention. La subtilité, la légèreté, nécessitent une grande concentration, de grands efforts, en ayant l'air de rien.
Si je pense à elle parce que je souffre du manque, je me torture et j'en souffre plus encore. Si je pense à elle, me souciant de son confort, de ce qu'elle réalise pour elle, je m'en sens plus léger. J'y arrive parfois. Mais, dès que je pense à son corps, à sa sensualité, rien n'y fait, je deviens moi-même esclave du mien, qui prend alors le contrôle sans que je ne puisse rien faire, faisant de moi un puissant vecteur d'envie explicite... C'est ainsi, il y a toujours quelque chose de plus fort, un appel, bien plus fort que tout, qui finit par être entendu de ce qui est le plus enfoui en vous. 
Et bien voilà, en mal d'idées, je m’apprêtais à sortir pour prendre un café au coin de la rue, ayant enfilé mon manteau, tout à coup, la main sur la porte une phrase... je reviens pour l'écrire et je finis ceci encore vêtu de mon par-dessus, il est maintenant trop tard pour le café, mais je me sens mieux... 
Ce n'est pas l'imagination qui me fait défaut de temps en temps, mais c'est la première étincelle, celle du démarrage... Ma muse me donne à la fois le sujet de fond, qui lui ne tarit jamais et, cette petite étincelle... Sans elle, tout est plus dur...   

samedi 5 mars 2011

Entretenir sa flamme

Nous sommes l'un et l'autre victimes de notre sensibilité, d'une impréssivité fine et pénétrante de drames à venir. Nous nous trouvons alors, avant même d'être atteint par ces maux pressentis, fragilisés, tiraillés entre deux états. Cette attitude en avance, influe perceptiblement sur notre humeur, sur la qualité de notre relationnel immédiat et peut créer par réaction des incompréhensions, des réactions agressives, des agacements... qui nous inclinent plus encore au retranchement. Lorsque, ce qu'intuitivement nous redoutions, se réalise, notre monde s'effondre sous les coups de ce qui nous semble être un acharnement du sort, une punition céleste... nous nous pensons maudits !
De même que nous avions senti en avance qu'un mauvais coup se tramait, une fois encaissé, nous percevons promptement et avec clarté que les hostilités ont pris fin et avons alors l'étonnante faculté de nous ressaisir, prenant à nouveau, par surprise, notre entourage.
Par sa nature, elle possède une énergie de vie et une ténacité hors du commun, mais son vécu la condamne à une grande fragilité, à un équilibre précaire, si bien qu'il lui suffit d'éprouver un choc un peu trop intime pour qu'elle paraisse s'évaporer. 
Je pense posséder l'étonnante faculté de lui redonner sa réalité, d'interférer dans sa fuite par évanescence. L'incitant à se réunifier, en aimant tout autant son esprit que son corps. Mes mots comme mes mains prodiguant à l'un comme à l'autre, les douceurs, tendresses et plaisirs nécessaires à la réunir. Il m'est tout aussi important de protéger et d'entretenir sa petite flamme que la mienne. Rien ne me désole plus que de la sentir se disperser, se volatiliser. Alors, avec discrétion, comme une ombre, je veille sur elle...


vendredi 4 mars 2011

L'Après-midi d'un faune.

Voilà une dizaine de jour que je n'ai pas couru. Un coup de spleen, me rendant incapable de me lever pour autre chose qu'aller travailler... Mais depuis trois jours, sans doute en raison du beau temps, l'envie me reprend, ou bien ce sont les scrupules... Mes articulations se rappellent douloureusement à moi chaque fois que je me lève ou que je m'assois.
Je peux sentir, comme ces plantes à rhizomes, qu'un travail de fond a débuté, sous l'action de ces premiers rayons de chaleur. Tout se passe en dessous, à l'intérieur. La sève commence à se liquéfier et monte sous pression, emplissant chaque canal, de plus en plus vite, devenant brûlante, jusqu'à l'explosion des bourgeons !
Derrière cette léthargie qui m'a envahi durant le froid, malgré ce manque d'elle qui me clou à terre, la nature me bouscule... Plus fort que tout, l'envie de m'ébrouer, de bander chaque muscle pour me réveiller, exacerbe cette envie d'elle comme un appel, comme une pleine lune perpétuelle, à laquelle je ne peux me retenir d'hurler !
L'hiver fut trop long pour que le printemps ne soit pas explosif ! 
Il y a en moi quelque chose de L'Après-midi d'un faune, du Debussy, du Mallarmé, du Nijinsky... De la passion, de l'outrage, du scandale...
Ce ne sont là que les prémices, d'un printemps qui s'annonce comme la fin d'un long et douloureux supplice. Mes yeux sont de braise de mon envie de la voir... 
  

jeudi 3 mars 2011

Le chat littéraire

Après ma sieste, passant devant la librairie, le chat était là. Il avait pris place, pour sa sieste, dans la vitrine, juste en dessous des Cours de danse, et comme moi, ce chat littéraire doit rêver d'une danseuse, d'une étoile, toujours la même... 
Son nom, le chat ! Quel autre nom, tant il semble être à lui seul, tous les chats ? On est ici chez lui, ceux qui vivent avec lui, nous recommandent le respect de sa vie rêvée.

Menus plaisirs

Je me lève tôt, très tôt, 04h30 ; depuis quelques jours, le chant matinal des oiseaux, se fait entendre dans la rue encore silencieuse !
16h40, après une sieste comateuse, je décide de sortir. Il me faut du sel, des fruits et des céréales. Je passe à ma boulangerie préférée, acheter un flan dont c'est la spécialité ("L'autre Boulange" si vous y aller grâce à ce blog, je pourrai peut-être bénéficier d'une remise). Je le dévore en marchant. Mes achats faits, je m'arrête chez mon libraire ("Page 189" rue du Faubourg Saint Antoine). Pour les conseils avisés du personnel discret et aussi pour ce Chartreux gris, si énorme et nonchalant qu'on s'y sent chez lui. Je feuillette avec envie le dernier Yannick Haenel, "Le sens du calme", commande "Les Caractères" de Jean de La Bruyère, en caressant des yeux le chat littéraire qui somnole sur les tomes I et II du "Passe-temps" de Paul Léautaud, comme en hommage aux préférences de l'auteur... ce qui confère au lieu, une sérénité étrangement spirituelle.
18h00, je sors de la librairie, il fait encore jour et même, le ciel est bleu ! Je remonte doucement en direction de chez moi, je sais qu'aujourd'hui elle se prépare à partir en Californie, il y a donc peu de chance pour que nous nous parlions... Je ne me presse pas, je prends le temps de m'imprégner des humeurs de la rue.   
22h38, je me brossais les dents et, malgré le bruit de l'eau qui coule, j'ai entendu cette petite alarme de deux notes que j'ai choisi pour être averti de l'arrivée d'un message sur gmail ! Je me précipite, la bouche pleine de dentifrice, ça ne peut être qu'elle. C'est elle ! Une vingtaine de mots me précisant les modalités de son départ pour la côte Ouest. Inattendus, et en plus un mon chéri ! Je réponds vite pour qu'elle sache que j'ai reçu son signe...
Ce matin, 06h35, je m'aperçois que ma montre indique la date du 31 ! Je l'avance donc jusqu'au 03. Étonnant plaisir ! Habituellement on est toujours désagréablement surpris de la vitesse à laquelle passe le temps, mais depuis le milieu du mois de janvier, je n'ai qu'une hâte, qu'il passe plus vite, jusqu'à son retour. Alors, avoir avancé de trois jours le calendrier de ma montre, avoir enfin entamé ce qui devrait être le dernier mois sans elle, prend un caractère symbolique fort !
08h00, elle doit avoir retrouvé son amie. Tant d'attente à effacer...  Échanger des mots parlés ou écrits, ne dit pas tout... La présence raconte autre chose, les non-dits... Passé cet espace-temps, il faut s'installer, visualiser ce nouvel espace de vie, s'organiser mentalement, et puis essayer de dormir...
Dans quelques heures, le matin Californien, une légère brume de mer, les palmiers, la plage, le soleil et la mer. Un peu plus tard lors de la première promenade, le sentiment de sortir d'hibernation, la vie exubérante, les extravagances aussi... L'envie de fruits, de crudités, de mozzarella... L'envie de Danse...
Il faut me recaler, réinstaller toutes nos connections psychiques. Ces liens émotionnels qui me lient à elle, afin qu'ils soient plus fort, plus clairs. Je dois considérer toutes les caractéristiques de l'environnement dans lequel elle vit. Quelques-uns souriront à lire cela, pourtant je ressens avec précision certains de ses actes, intentions ou sensations. J'anticipe souvent un signe qu'elle m'envoie, un malaise m'indique qu'elle n'est pas bien ou qu'elle est tourmentée... Comme le chien s'agite avant même que son maître n'arrive...
Allez, il est l'heure de ma sieste... Après, je retournerai sans doute marcher vers la Bastille... Voir si mon ami le chat est là. Nous verrons dans la soirée si tout c'est bien passé. 

mercredi 2 mars 2011

Âme à vendre

Quel inflexible ennemi que le temps, je comprends le Docteur Faust et Dorian Gray. Mais je ne crois pas plus au Diable qu'à Dieu ! Alors à qui vendre mon âme, en échange d'un peu de talent, de quelques avantages et, de délai ? J'aurai aussi quelques réclamations d'ordre physique (trois fois rien par souci d'esthétisme et d’orgueil...) et psychologique (gros chantier à prévoir) ... En métaphysique, je suis servi, considérant le nombre de question sans réponse que je me pose nuit et jour...
Pourtant, à observer nos intentions et nos actes on peut être en droit de douter quant à la non-existence du Démon. Pour ma part je serai plus enclin à penser qu'il se cache en chacun de nous, même si, force est de constater que, céder à nos vices ne nous rend pas jeunesse et vigueur pour autant. J'imagine aussi, que nous n'avons pas tous les mêmes vices et que, comme pour les vertus, il doit y avoir une hiérarchie, de petits et de grands vices. 
Je suis bien obligé de remarquer que je ne possède pas ou peu de grandes vertus, de celles qui sont essentielles, pour réaliser de grandes choses. Certes, j'en ai quelques-unes, et peut-être même, un peu plus qu'un bon nombre d'entre nous, mais, n'y a-t-il pas pire drame pour un fou d'avoir conscience de sa folie ? "L'homme naît avec ses vices, il acquiert ses vertus" disait Jules Renard, on en revient à cette question de temps, et de chance aussi... 
Qu'en est-il de mes vices ? J'ai bien peur que dans ce domaine aussi, le constat soit, consternant. C'est désespérant, rien de grand ! Ce n'est pourtant pas faute d'apprécier certains d'entre eux, de rêver d'autres, d'en convoiter d'inatteignables, quitte à payer d'un peu de remord, même de honte. J'évite, cependant, tous ceux qui comme le mensonge, la trahison... ne récoltent que du mépris. Peut-être est-ce cette notion de valeur qui me perd ? Avec pareil équipement, le cours de mon âme a peu de chance de s'enflammer aux yeux du Diable. Mais selon cette démonstration, qu'importe la quantité de vertus, c'est sur le nombre et la qualité de vos vices que votre âme sera jugée. De là à dire qu'un grand vice vaut mieux qu'une petite vertu...
Aimer, est-ce une vertu ou un vice, sachant qu'il n'y a rien qu'on ne lui sacrifie ? Et désirer ? Parce que ça, je m'y emploie sans compter, sans retenue, en permanence... 
Quoi qu'il en soit, s'entendre dire, qu'on vous aime, n'est-ce pas là, l'unique élixir de vie éternelle ? Avec un peu (oh, à satiété serait mieux), de plaisir charnel... avec celle qu'on aime !

mardi 1 mars 2011

Sensibilité d'époque

Il y a dans mon comportement comme un excès de romantisme. Ce besoin d'exprimer mes extases et mes tourments, d'afficher mes expériences personnelles, mes sentiments, de dénigrer la raison. Cette sensibilité passionnée et mélancolique n'est, chez moi, pas feinte. J'avoue me sentir souvent en décalage avec mon époque, je ne suis pas né au bon siècle, voilà tout. Le XVIIIe m'eût, à l'évidence, bien mieux convenu. Pour son approche de l'esthétisme, mais aussi pour sa morale, son élégance et son raffinement. Pour exalter ma créativité, j'ai besoin d'émotions, chez moi, ce n'est ni la musique, ni l'art qui font naître les plus puissantes mais la femme que j'aime ! Sans ravissements, sans souffrances, je m'assèche... je suis dépendant d'une muse, d'une femme qui m'enchante, m'éblouit, tout autant par les avantages naturels de sa féminité (auxquels je suis particulièrement sensible) que par ceux de son esprit (que je préfère supérieur au mien en tout point). Dès lors que j'aime, elle est forcément ce qu'il y a de plus admirable, elle est unique et, la faire briller est ma plus belle oeuvre, ma passion d'homme. Comme à cette époque, j'ai plus de goût pour la peau blanche, les femmes à la peau halée m'ont toujours paru suspectes, tant, une fois nue, elles donnent l'impression de ne pas l'être tout à fait, de cacher je ne sais quel vice. Alors que celles qui ont la peau blanche, presque diaphane ou poudrée, semblent vous offrir, en toute innocence, leurs vices les plus secrets. J'imagine que mes origines y sont aussi pour quelque chose. Ce que je concède volontiers à mon époque, c'est le naturel et le minimalisme, qui vont si bien avec l'intimité. 
Tout le portrait de ma muse !