(journal de mes sensations)

vendredi 27 juin 2014

Ces rêves éveillés...

Je suis arrivé à ma campagne, hier en fin de journée ; seul ! Mais je ne me faisais pas d’illusions, je ne m’en fais plus. J’ai ouvert la maison et installé Internet ! Je dispose maintenant d’une ligne fixe, d’internet et du WIFI pour les sms sur mon portable, etc. N’étant pas avec le même opérateur, ça s’arrête là, mais c’est déjà pas mal.
C’est en courant ce matin que m'est venue cette remarque. Comme à mon habitude, c’est tout en admirant le paysage que je me laissais aller à ces rêves éveillés... enfin je dirais plus précisément à ces « projections réalistes », parce que possibles, même si peu probables...
Je constatais que dans la majorité de ces songes, c’est elle que je mets en scène.
Que je tombe sur une biche, qui surprise s’enfuie sans crainte et je me vois la lui montrer, sachant combien cette rencontre sauvage l’attendrira… Qu’au détour du chemin, un coin charmant se révèle et je me sens heureux de l’entendre s’extasier sur la beauté de ma campagne…

Toutes ces projections ont systématiquement pour sujet ces petites attentions précieuses que l’on partage à l’occasion de moments simples. Et chaque fois, c’est avec elle que je m’imagine les partager.
Peut-être est-ce dû au fait qu’aucune autre ne l’a remplacée… Et manquant d’imagination, cet autre qui me manque prend alors l’image la plus récente qu’il me reste. Allez savoir. Les méandres de mon âme sont si torturés que je suis loin d'en avoir découvert tous les secrets.

lundi 23 juin 2014

De la coupe aux pieds...

Soyons honnête, à l'ordinaire, je déteste ça ! Les individus, l'ambiance, ce que ça véhicule, ce que ça cache, le décalage... tout !
Mais là, je reconnais que c'est un peu différent... Alors, je me laisse aller à suivre ce qui tombe à ma portée, et parfois même j'accompagne ça d'une Corona (il n'y en a pas de meilleurs, pour moi)... Je n'irai tout de même pas jusqu'à pas me coucher ou me relever la nuit, faut pas pousser...
Force est de constater qu'il y a du spectacle, de l'engagement
, de l'inattendu... c'est indéniable.
En revanche, et bien que je sache les acteurs principaux, enfin la plupart d'entre eux, comment dire... trop incultes pour avoir du goût... je m'interroge sur le genre de mécanisme intellectuel qui doit agir pour s'attifer de pareilles coupes de cheveux !? C'est terriblement affreux ! Et qui sont ces femmes qui se veulent compagne et qui les laissent faire ? Et ces coiffeurs qui acceptent de se fourvoyer dans le grotesque professionnel ? Qu'on les dénonce, qu'ils soient radiés de leur ordre.
L'argent et la célébrité sans la culture révèlent à quel point la bêtise humaine peut s'avérer abyssale. C'en est décoiffant ! Une chance pour eux, qu'ils soient talentueux avec leurs pieds !

dimanche 22 juin 2014

Question d'honnêteté.

Je ne regarde jamais les photos d'avant... j'en suis incapable, depuis tout petit. Excepté celles de cette époque où je n'étais pas encore conscient, ou j'étais encore innocent.
Ces idées... c'est à cause d'hier soir, P est passé pour que l'on aille boire un verre dehors... Pas que j'ai abusé, mais la nuit fut courte. Et puis quand même, trop de clopes et ce rosé (Rosé de Méditerranée. Origine géographique garantie ! Mais de qui se moque-t-on ?) était ignoble (absolument, écrit sans v.) ! Les bords de Seine débordaient de viande saoule qui s’attroupait autour de mauvais groupe de musiques qui enchaînaient de médiocres reprises... Les filles n'étaient pas belles, les mecs grossiers... Aucune élégance, pas de cœur... Je n'ai ressenti aucune ferveur chez tous ces gens qui m'entouraient. Même dans l'amusement, la plupart font semblant, ils jouent un rôle...
Ce sentiment qui va en s'amplifiant d'année en année ne va pas m'aider... Mais, faire à mon tour semblant, alors que j'essaie d'atteindre et d'assumer ma vérité, serait encore plus difficile.
Comment imaginer... un visage, le matin au réveil qu'on ne connaissait qu'à peine la veille ? Voir ce trouble... puis les feintes... je les devine déjà quand ils portent masque... Évidemment, on peut choisir de fuir...
Non ! Sincèrement, je ne m'en sens pas capable.
Bien sûr que je veux du sexe... mais de la beauté avec ! Je peux même dire, qu'à une bonne baise la veille, je préfère l'irradiante douceur d'un visage qui me sourit au réveil...
Quel con ! Mais, quel con !

vendredi 20 juin 2014

Validation.

Déjà deux nuits, un jour et demi et ce second jour qui bientôt se termine… Je n’ai fait qu’un petit écart, je suis allé chercher quelques provisions en ville… plus précisément au centre commercial des environs, les horaires des petits commerçants ne correspondent pas aux miens… Prenez n’importe quel centre commercial, d’alimentation, où que ce soit dans le monde, et bien, ça pue pareil. C’est formidable cette odeur ! Ne peut-on rien y faire ? Bref, je n’ai pas fait long feu…
Je dois rentrer demain en fin de matinée... déjà !
Mais je recommence jeudi soir prochain, je reviens profiter encore de cette solitude champêtre… Enfin, je ne renoncerai pas à de la compagnie, qui plus est si elle est charmante...
Il est vrai que j'ai une bonne capacité à l'adaptation, mais il est indéniable que je glisserai facilement dans cette vie nature... Voilà une expérience qui valide ce que j’appellerais mon ambition personnelle.
Évidemment, il reste des détails à régler... Quelqu'un aussi doué d'empathie que je le suis, ne peut pas devenir un ermite pur et dur... Ce serait du gâchis !

jeudi 19 juin 2014

Expérience.

J’appréhendais un peu, je dois le reconnaître, malgré ces prémonitions que j’ai quant à mon futur style de vie, de me retrouver seul à la campagne ; moi qui le suis déjà à Paris… Durant tout le trajet, je me demandais, qu’elle allait être ma réaction. Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’une épreuve, pire encore, m’attendait.
En effet, en arrivant je compris très vite qu’il n’y avait plus ni téléphone, ni internet... J'étais seul !
Meeeeerde !
En cours de changement d’opérateur... et comme à son habitude pressé de passer à autre chose, mon père avait tout démonté, rangé, plié, avant de partir. Je rageais contre sa façon d’être… Quant à mon téléphone portable, dépourvu de relais WiFi, il m’indiquait que dans une campagne aussi perdue, le réseau 3G devrait être accessible que perché tout en haut du clocher de l’église… Ces facilités dont on a l’usage si communément, prennent leur véritable valeur dès lors que l’on ne peut plus en disposer. Je n’irais pas jusqu’à dire que je suis un "geek" ; mais… si jamais il s’avérait que c’est justement à l'occasion de ces jours-ci qu’une tentative pour me contacter ait lieu… Et mon journal… si l’envie me venait d’y écrire… je ne pourrais le faire qu’en différé ! Et si...
La soirée et la nuit se passèrent normalement… à mon réveil (le coq...), je veillais comme de coutume, à la nécessaire première sortie de V juste avant d’aller courir… Au retour, quelques étirements, quelques minutes, immobile à regarder la campagne... une bonne douche et un petit déjeuner. Et à nouveau une ballade avec V, plus grande celle-ci…
Finalement, je fais avec, ou plus exactement, sans ! Sans même trop y penser.
Ce calme bucolique me repose. Et aucune onde pour ronger ma cervelle et mes nerfs… Tous ces présumés manques semblent comblés par cette quiétude qui règne ici et qui doucement m’envahit.
Pas tous, cependant, pas celui d’une présence féminine et aimante. Et tout particulièrement à ce moment… Certes, je n’irai pas jusqu’à dire que ce manque me torture affreusement, ni d’ailleurs qu’il n’est mû que par des élans du cœur et de l'esprit… C’est étonnant comme ici, même ça devient presque supportable. À croire que tout ici ralenti.
C’est entendu, je n’appartiens pas à ce genre d’individus qui vivent à cent à l’heure, et bien malgré cela, ici, dans ces conditions, j’ai la sensation de tout à coup vivre au ralenti, profitant presque de façon extatique de ces petites choses qui habituellement paraissent tellement anodines.
Il faut croire que c’est dans le dénuement de ce qui contribue au confort moderne que tout naturellement se réévalue ce qui compte vraiment.

mardi 17 juin 2014

Autodérision.

C'est une étrange réflexion que je fais en ce moment. Quelque chose m'a sans doute attendri... alors de retour, pour un temps, dans mon monde d'émotion, je m’abandonne à quelques pensées.
Il était étrange qu'elle soit toujours là, en moi, alors que je ne suis, très probablement, plus en elle (l'ai-je été ? si je pousse vers l'absurdité)... Ce souvenir que j'ai, toujours si vivace… alors que celui qu'elle a doit se résumer à : a disconfort (pain pourrait passer pour prétentieux... veillons à ne pas perdre mon sens de l'autodérision) in the ass ! 
Évidemment, il y en aura pour dire qu’en fait, c’est l'Amour que j'aime... et d'autres, qu'assurément je fais preuve d’une certaine immaturité... et patati et patata…
Foutaises de manichéens ! Qui préfèrent tout simplifier pour ne pas trop s'en faire... 
Ce qui me semble évident, ce que l'univers autour de moi m'indique clairement, c'est que rien n'est simple. Qu’un trait, ne suffit pas à définir un caractère, aussi subtil soit-il. Que l’on sait si peu de chose ! Mes convictions valent donc bien celles des autres.
Alors, finalement, qu'importe que l'on choisisse de voir les choses de la vie en noir et blanc ou en couleur, ce qui compte c'est de faire ce choix avec une intime conviction.
Ce sont mes convictions qui donnent un sens à ma vie, et cette vie qui me donne ce sens de l'autodérision...

vendredi 13 juin 2014

Sourire !

Je m’efforce de sourire, même si mes idées me poussent à la gravité, parce que sourire fait du bien. C’est vrai ! Je l’ai entendu l’autre jour au journal télévisé. Mais je le savais déjà, en fait je le sais depuis toujours. Il a fallu des analyses scientifiques, des expériences complexes pendant des années, pour démontrer scientifiquement, faire d’un sentiment une vérité, que sourire est bon pour la santé et pour le moral, et cela même si c’est un sourire forcé ! D’ailleurs, il est bien rare qu’après quelques secondes passées à se forcer à sourire, on ne finisse pas tout naturellement par sourire pour de bon. Et si l’on craint de passer pour un demeuré, ou que l’on est édenté, on peut se contenter de sourire intérieurement, ça a le même effet.
Ce matin, pas de tintement de cloches, ni de chant d’oiseaux ou bruissement de feuilles... mais les bruits de la circulation et ses effluves nauséabonds ! Je m'étais dit que j’irais courir… mais, j’y ai renoncé… Du coup, je me suis occupé de tout ce qui pousse sans arrêt, puis dans la foulée me suis rendu chez ma coiffeuse, histoire de soigner un peu mon apparence. On ne sait jamais...
Me voici donc tout sourire, sans un poil qui dépasse avec une coupe toute fraîche et seyante…
Pourquoi ne pas aller m’installer à la terrasse d’un de ces cafés éphémères sur les quais de seine, munie d’un recueil de poèmes et d’une paire de lunettes teintées pour regarder les filles légèrement vêtues passer ? Même si cacher sous un air de dandy intello une nature de loup de Tex Avery, n’est pas très… correct. Quoi qu’il en soit, de regarder passer les filles, devrait contribuer d’une part (pour celles qui s’en aperçoivent) à les rassurer sur leur capacité à séduire, au moins les faire sourire ; d’autre part à tirer vers le haut et sans effort les commissures de mes lèvres, ce qui, on le sait désormais, est bon pour mon moral et ma santé.
C’est parti, avec un léger sourire forcé, pour commencer…
Rentre ce ventre !

mercredi 11 juin 2014

Animalité...

Belle course ce matin ! Certes, pas comme au temps de ma splendeur, où il m’arrivait même de courir avec une raideur particulièrement localisée que je m’appliquais à camoufler… il faut dire qu’alors je pensais à elle, enfin plus précisément à ses élégantes et émouvantes singularités… mais, je m’égare… C’est à cause du coq de la ferme voisine qui ce matin tôt a commençait à s’époumoner… pour repousser d’éventuels concurrents et aussi pour vanter la puissance de ses hormones… Je n’en fais pas une maladie… mais, de temps en temps, l’idée d’une bonne "saillie", pour un vieux (n’exagérons pas, tout de même) loup comme moi, me remue hormones et sang ! Veinard de gallinacé ! Tu comprends pourquoi un jour tu finiras dans une sauce au vin.    
En huit jours, la forêt s’est métamorphosée, c’est à peine si je la reconnais ! Tout s’y redresse, s’érige, semble prêt à exploser. De ces vaches, au loin, émanent cette odeur forte et caractéristique que l’on retrouve dans le lait, pas celui des supermarchés, celui acheté à la ferme. Une odeur à la fois fascinante et écœurante…
Il fait déjà chaud, je transpire à grosses gouttes ; aucun problème de souffle, malgré ces quelques cigarettes prises hier soir en arrivant, aucune raideur musculaire ni douleur articulaire… presque le pied !
Salop de coq ! Bon sang, je ne suis pas de bois… enfin, presque...
Ah ! que tout cela me semble compliqué… 
Quoi qu’il en soit, aujourd'hui et demain seront de belles journées, profitons de cela avant de rentrer.

lundi 9 juin 2014

Du bois...

Reprendre ces habitudes de diariste s'avère plus difficile que je ne le pensais. C'est comme reprendre la course de façon régulière... dans les deux cas, il me manque quelque chose... la niaque, l'émotion, l'envie... 
J'imagine qu'arrêter de fumer ces quelques cigarettes en fin de journée, dès que je me sens euphorique ou quand je suis trop anxieux, sera tout aussi difficile ? 
Et cette allure désormais, ce corps négligé, empâté, de combien, huit, neuf kilos ? Impossible de m'en débarrasser... pourtant, je fais tout à pied ! C'est l'apéro, clopes, grignotage. Mais, bon… 
En plus, depuis mon départ aux USA, j'ai cessé de me raser ! Le résultat est assez singulier... L,I,D et J, aiment ça, alors moi, ça me va... Mais, y a des trous, y a du blanc, on dirait un loup... un vieux loup ! Personne ne m'en dit rien, même pas ce vieux renard de P. Il faut dire que je n'ai jamais eu l'air commode... il y a comme une certaine froideur dans mon attitude, de celle qu'on ceux qui ne sont pas forcément les plus forts, mais qui peuvent tout endurer et bien plus longtemps que d’autres... on se méfie… On sent bien que derrière l'aspect élimé, fatigué, il reste des crocs acérés et quelques mauvais éclats dans ces yeux las... alors, ça pourrait ne pas être si facile, il pourrait y avoir des dommages collatéraux... On ne se moque donc pas et on ne vient pas me dire que ça ne va pas. On me fiche la paix ! 
… un peu trop même... 
J'aimais quand elle était sur mon dos ! Elle avait une sacrée paire... d'étriers ! J'étais en état d'éveil permanent, toujours vaillant, jamais fatigué. Je n’avais jamais soif, jamais faim, sauf d'elle. Ah, fallait voir dans la rue comme les gens nous regardaient, nous souriaient, se retournaient... enfin, ce n'était peut-être que pour elle ? Et cette sensation que j'avais d'être affûté. 
Va falloir que je me fasse mal, pour retrouver quelques-unes de ces sensations-là. Mais bon, il ne s'agit pas de tout recommencer, tout remettre comme c'était. Il faut s'adapter, j'ai acquis autre chose depuis... ce pouvoir que j'ai de calmer ceux qui sont à mes côtés, il semble avoir augmenté, bien que je n'ai pas eu l'occasion depuis longtemps de l'expérimenter, mais je le sens... il y a du recul... un peu plus d'expérience... Il suffit de voir un de ces séquoias que le feu n'atteint pas. Plus ça va, plus je me sens de bois... alors qu'en elle, il y avait quelque chose de minéral. Un de ces grands mélèzes plantés au bord d'un lac, au cœur d’un paysage minéral de montagne. 
Il faut que j'aille chercher ça de plus en plus loin ! Mais une fois trouvé, je m'aperçois que tout est resté intact.
Il faut me motiver plus fort que ça !

mercredi 4 juin 2014

Ma nature.

Quel déluge ce matin ! Sortir V deux minutes n’est pas désagréable, enfin pour moi parce qu’elle, ne traîne pas ! La pluie ici n’est jamais un obstacle pour sortir, mais de là à aller courir… J’irai demain, autour du lac du bois de Vincennes… bien moins sain, mais au moins on y croise beaucoup plus de monde…
Ce paysage dégage quelque chose de puissant, il est d’un vert si dense qu’il absorbe toutes les tensions, toutes les pensées... Au loin, une brume compacte s’élève au-dessus de la canopée… ça sent le vert, ça sent la terre… même le gris du ciel n’arrive pas à rendre ce paysage triste. D’ailleurs, en y réfléchissant, je ne pourrais pas dire que cette campagne autour soit triste ou gaie, ça ne convient pas ! On y perçoit quelque chose de bien plus grand. C’est cette expression qu’à la nature qui donne du sens à ma vie... comme d'autres ont un Dieu… Ici, au milieu d’elle, j'ai cette étonnante sensation, infiniment, que je lui appartiens, que j'en suis une partie. Et ça me fait du bien.  

dimanche 1 juin 2014

La Californie...

Parmi les choses qui ont compté ces derniers mois, il y a eu ce voyage entrepris à la deuxième quinzaine d'avril. J'ai emmené L, D et J sur la côte ouest des États-Unis. Un beau voyage, à moitié Road trip, à moitié famille... mon frère y vit avec sa famille.
J'ai loué une voiture confortable en arrivant à San Francisco. Nous y sommes restés le temps de découvrir la ville, bien sûr nous sommes allés voire ces arbres qui ont des milliers d'années à Muir Woods... Puis nous avons longé la côte Pacifique : Monterrey, Carmel, Big Sûr... Puis, Santa Barbara et enfin Los Angeles avant de remonter sur Fresno, par cette fameuse vallée nourricière...
Je crois pouvoir dire que nous étions tous les quatre enchantés, je faisais de mon mieux pour satisfaire à toutes les curiosités, toutes les envies...
À Venice Beach... bien sûr, j'y ai pensé... C'était en Mars, j'avais alors craint pour sa vie ; journalistes et experts pensaient qu'il était probable que le tsunami qui venait de ravager le nord-est du Japon allait faire de même, pile sur cette partie de la côte ouest où elle logeait, à quelques pas seulement de l'océan. J'avais averti comme je pouvais et dans mes pires prévisions, je montais des plans pour aller la chercher dans ce qui serait certainement un chaos de fin du monde... Tout alors était... enfin, me semblait encore possible ; du moins, c'est l'idée à laquelle je m'accrochais, malgré... bref, on s'en fiche de ce que je savais... seul m'importe ce à quoi je croyais...
La seconde partie de notre voyage, nous avons retrouvé mon frère et sa famille. Nous sommes restés en leur compagnie jusqu'à notre départ. Vivant ensemble, ce fut un agréable moment de partage, et je peux dire que chacun se sentait bien.
Le retour fut plus mouvementé. Deux heures après avoir embarqué, on nous annonçait l'annulation du vol... Je passe sur les indécisions, les incertitudes, propres à ces cas de figure, qui peuvent si vous ne vous méfiez pas, rendre ce déjà mauvais moment encore plus désagréable et épuisant... Nous avons squatté dans l'aérogare, toute une nuit et la journée suivante... Mais nous nous sommes bien amusés, nous débrouillant comme des chefs, prenant à l'instinct les bonnes décisions, trouvant les meilleures places pour camper, ayant même obtenu dans la cohue le double de vouchers… Bonne figure et bon cœur attirent souvent la chance... au point même qu'une fois à bord, nous fûmes surclassés par le personnel un peu désorienté par tous ces gens qui faisaient mauvaise figure et exprimaient leur méchante humeur.
Ce camping improvisé remplaça, d'une certaine façon, celui que j'avais prévu dans le Yosemite ; projet abandonné après un conciliabule à quatre qui s'avéra unanimement en faveur de : plus de temps en famille !
Après un retour qui avait duré plus de quarante heures, un voyage qui semblait avoir duré le temps indéfini d'un bonheur... Retrouver toute cette partie figée de ma vie est un peu pénible... Heureusement que subsiste l'espoir de voyages à venir ainsi que celui d'éventuelles, agréables surprises... Il est encore permis de rêver ? Et puis, il paraît que tout a commencé par un rêve... La Californie...