(journal de mes sensations)

lundi 31 décembre 2012

En douceur...

Un peu de poésie délicate et musicale, pour terminer dans le calme et la douceur, cette année de tous les dangers...


... Prévue d'être publié à 22h22 ! Heure, devenue pour moi fétiche, parce qu'un jour, aperçue à deux, affichée au-dessus de ce lit nuage qui nous élevait vers les étoiles...

Je me retourne,

Il y a ce geste dont j'ai déjà parlé (Ce qui m'amène à ricaner)... Ce geste que, chaque fois plus, j’hésite à évoquer, inquiet qu'il disparaisse, qu'il ne se reproduise plus. À l'image de ce présent qu'un être aimé vous a fait, et que vous n'utilisez jamais par peur de l'abîmer ou de le perdre... Pas l'objet, mais ce dont il est chargé, ces instants exclusifs qu'il vous a offert en le choisissant, en vous l'offrant... Ses sentiments qu'il a mis dedans... La pensée qu'il a eue pour vous... Émotions que vous souhaitez garder intactes, peut-être parce qu'elles vous donnent celle d'exister... à ses yeux.
Il y a eu ces temps perdus, ou pas, passés ici, devant cet écran, dans ce petit appartement refuge, des temps sans... des temps, seul... Alors que d'autres, peut-être, avaient besoin de moi... 
Il y a eu quelques billets écrits ici, que je regrette en partie. Des billets Audimat qui ont fait exploser les statistiques de fréquentation de cet espace, par des curieux, pensant y trouver autre chose...
Il y a eu l'obsession du regret de ce "non", bien que je n'aie jamais su dire "non", et qu'il était certainement le dernier à prononcer... mais, je souffrais bien trop alors, pour y être vigilant...
Il y a eu des moments difficiles et d'autres bien plus encore...
Mais il y eut aussi des moments privilégiés, et même exceptionnels... Des rencontres avec de belles personnes qui aiment à se promener ici et qui m'encouragent, avec discrétion et érudition (parfois même au point que je ne suis pas certain d'en comprendre tout le sens, clin d'oeil Helvétique) Des retrouvailles d'amis jadis perdus et aussi des rapprochements forts, avec mes plus précieux intimes. De ces moments qui n'ont rien de fugace, et qui, bien au contraire, consolident l'avenir.
Il faut le dire aussi, il y a eu des abus... Mais c'est parce qu'il y a des faiblesses, et que, comme tout ce qui est parfait, ceux qui n'en ont pas, m'ennuient !
Des rencontres furtives dans ce rade, du quartier d'Aligre, où entre deux verres, j'ai croisé des imbéciles prétentieux et fiers, d'autres seuls et perdus trop loin de chez eux, et des gens formidables...
Il y a eu aussi des étonnements. Dans ce que m'impose la réalité des besoins matériels, et malgré mon manque certain d'intérêt pour cette cause, je fus lors de mon évaluation annuelle, félicité et même... flatté !? 
Quoi qu'il en soit, tout ce qui fut riche ne fut qu'humain, pardon ma petite V., vivant devrai-je généraliser... Même si cela aurait pu être encore plus fort... Toujours ce manque d'une... de ce sable doux et chaud que l'on ne peut maintenir... seulement effleurer...  
Et je constate, bien que ce ne fut pas tous les jours facile... que je conserve intacte, de cette enfance si particulière, handicapée par une étrange conscience, une incroyable capacité à croire... Ainsi que ces nécessités, pourtant en apparence antagonistes, d'être seul et avec ceux et celles que j'aime.
J'ai toujours un faible pour ce titre...


dimanche 30 décembre 2012

Ces bonnes résolutions...

Derniers jours de 2012... Il faut des repères, des étapes, pour faire le point. Combien de vœux faisons-nous chaque fin d'année ? Trop ! Sans doute est-ce dû au fait que l'on croit plus, au mauvais sort qu'aux heureux présages ? Alors, pour conjurer, ce qui finalement ne sont que nos faiblesses, nos actes manqués à venir, nos lâchetés... On se promet... d'y remédier. Parmi ces souhaits, il y a ceux qui ne seront pas tenus parce que, bien qu'il faudrait, on n'en est pas tout à fait persuadés ? Il y a ceux qui sont improbables parce qu'ils ne dépendent pas de notre volonté... Et, il y a ceux que les évènements, au cours de l'année à venir, rendront obsolètes... Prendre n'est pas tenir, encore faut-il qu'elles soient bonnes, ces résolutions...
Toutes sortes d'opportunités peuvent, du jour au lendemain, se présenter à nous. À chacune d'elles, un choix. Un choix qui peut changer ce qui se présentera ensuite. Alors, quelle voie choisir à chaque fois ? D'autant plus qu'à chaque croisée de chemin, nous ne sommes pas forcément disposés de la même manière...
L'important serait donc d'avoir un cap, et de faire notre choix en fonction de ce cap et non pas de ce que l'on est, à l'instant où il se présente.
Il y a ceux qui faute de peu de fondements, de repères suffisants... se font opportunistes, c'est en soi un cap... Certes, sujet à celui du vent ! 
Ces autres qui décident très tôt, de devenir ceux qu'ils ne sont pas naturellement, refusant d'écouter, de s'écouter... des combattants ! Certains y arrivent même... 
Et, il a ceux qui ne cherchent qu'à être eux-mêmes...
Pour ma part, je fais partie de ces derniers. C'est ici, au fil de ces billets, que j'ai fini par découvrir que je détenais certaines valeurs dont je peux être fier... Je ne le savais pas, il m'a fallu souffrir pour en convenir... Ma Quête, celle qui ne peut être que la mienne, est intérieure. Et si, comme nous tous, je souhaite aussi "briller", ce n'est qu'aux yeux de ceux que j'aime, parce qu'ils sont admirables et qu'ils me rendent humble... et me renvoient dans mes filets si je fais trop le malin. 
Une remarque cependant, plus je plonge à l’intérieur de moi, plus je suis attiré par les autres ! Allez comprendre !? 
Alors pour 2013 ? Continuer et pourquoi pas, faire un peu mieux... Même seul.
Le "même seul", c'est une façon personnelle d'être opportuniste. Ainsi, si je ne tiens pas ma résolution, peut-être retrouverai-je une âme-sœur (je passe sur les détails des qualités espérées côté âme ainsi que des apanages désirés côté sœur, ce n'est pas une liste de Noël) qui alors se chargera de me remettre sur mon chemin...

vendredi 28 décembre 2012

Pas d'embrasement sans une étincelle !

Bien qu'encore fragile, ce matin, enfin, en cette fin de matinée... je me sens mieux. Après enquête, ce qui me paraissait être une intoxication alimentaire... prendrait plutôt l'aspect d'un de ces virus qui rôdent ces jours-ci...
Je ne suis pas très vaillant physiquement, mais, je me sens comme un chaudron d'émotions, auquel il ne manque que d'être renversé... Ce sont ces moments d'étrange fragilité, qui vous révèlent où vous en êtes. Clairement, je suis toujours capable de produire des émotions, c'est de les extérioriser qui est devenu moins... spontané, évident, naturel. 
Sans une petite flamme, aussi fragile que brillante ; aussi versatile qu'exclusive ; aussi narcissique que capable de la plus extraordinaire tendresse ; aussi indépendante qu'attachée ; aussi indifférente qu'exigeante... 
Pas d'embrasement sans cette petite étincelle !
Alors, ça s'accumule, ça enfle sans fin, m'envahissant à nouveau, jusqu'à m'étouffer... jusqu'à elle ! Cette parcelle vivement incandescente, jaillissant du choc d'entre deux âmes... ou, plus probablement, se détachant d'un corps enflammé, éblouissant... d'une étoile filante qui n'en finirait jamais de se consumer, égarée par sa propre lueur...
Étincelle de vie pour moi, parce qu'enflammé, je peux alors tenir, sans faiblir, mon rôle... celui d'un feu de côte, au sommet d'une haute falaise, qui indique, là, quelques dangereux récifs, ici, la poésie de la vie...

jeudi 27 décembre 2012

Réalités organiques...

Décidément, c'est la série. Cette nuit, j'ai sombré dans l'enfer de l'intoxication alimentaire. Un point venimeux et douloureux, localisé vers la fin du premier tiers de son voyage intérieur. Distillant, son poison, me créant les pires sensations. Ma chair anémiée, dont chaque centimètre carré paraissait se scléroser, vibrait faiblement sous les coups désespérés du cœur qui tentait de pulser un sang devenu gélatineux. Et cette chaleur, qui m’envahissait brûlante à l'intérieur et glacée en surface. Dans ces moments de forte fièvre où sous le coup d'un choc émotif, je claque des dents, sans pouvoir me contrôler, c'est une vraie épreuve, c'est épuisant...
C'est après quelques heures de torture que mon corps exprima le besoin urgent d'expulser la cause de ce combat. Peu de choix s'offraient à moi, mais c'était déjà un casse-tête... Qui plus est, ce genou toujours mal en point, ne m'autorisait pas toutes les positions pouvant s'avérer plus propices à la situation...
L'organique s'imposait tout à coup, avec la violence de ses réalités de chair, de sang, de viscères et de fluides en tout genre ! L'esprit s’effaçait impuissant, devant ce tsunami de concrétudes du corps. Il n'y avait alors plus ni passé, ni futur, juste un présent violent, pestilentiel, incontrôlable... qui me signifiait qu'une des vocations de l'organique est la putréfaction...
Dire que je me sentais mal, à cet instant, serait un euphémisme. J'aurais donné n'importe quoi pour que ça cesse... 
Maintenant, bien que me sentant terriblement affaiblit, d'horribles douleurs dans les articulations ; l'œsophage et l'estomac mis à vif par les débordements de l'acide... Je commence à recouvrer le peu de cette capacité à penser que j'ai... Mais là... Je n'ai envie et ne souhaite entendre parler que de diète, d'ascèse et de purifications...
Je dois dire que c'était quand même plus facile et surtout, agréable, d'écrire sur ces sensations du corps et de l'âme, après une nuit de chahuts amoureux, d'explorations corporelles respectives et émerveillées  de désirs partagés... qu'après une telle expérience, exclusivement organique... 
Le plaisir se trouverait donc être la conséquence d'un fragile et précaire équilibre, d'une savante combinaison, de chair et d'esprit ?

mercredi 26 décembre 2012

Vœux...

Antibiotiques et Cortisone... Voilà ce que j'ai récolté en cette fin d'année. Avec, en prime, dix séances, douloureuses, de rééducation du genou par électrostimulation et diverses autres manipulations fort peu plaisantes... 
Quant à l'âme, c'est plus délicat... Mais il y eut, au cours de ces deux jours passés, de beaux moments de communion, de lumineux instants, et c'est déjà beaucoup... Bien sûr, il y eut aussi des coups de sang, des échauffements... Mais c'est l'apprentissage permanent de devoir vivre avec ces déchirures, ces plaies et bosses qui marquent à jamais notre âme...
Par mail, m'a été fait, parmi d'aimables souhaits, un reproche, dénué de tout jugement : 
Pourquoi n'offrez-vous jamais, à tous ceux qui vous lisent, vos vœux ? 
Parce que je ne considère pas cet espace comme un lieu de communication. Mais plutôt comme le "Cloud" de mon intimité, ouvert à tous ceux, qui y trouvent un quelconque intérêt...
J'imagine que l'on peut utiliser ces fameux réseaux sociaux pour transmettre ses vœux... Mais j'ai beaucoup de mal à reconnaître, à tous, une réelle sincérité. Je souhaite à toute l'humanité santé et bonheur... Comment avoir de l'empathie pour l'humanité tout entière ? Non ! Ça ne le fait pas. Du moins, pour moi... Je ne les connais pas... J'ai le sentiment de ne pouvoir adresser des vœux sincères qu'à ceux que j'aime, que je connais... Autour de moi... 
Ici, je n'écris que ce que je pense, ce que je rumine... parce que je n'ose ou ne sais, le dire autrement. Pour de nombreuses raisons qu'il ne met pas encore donné de toutes connaître... Par exemple, ici, je pourrais adresser à celle qui fut l'intime instigatrice de cet "atelier", toute mon attention bienveillante. Sous la forme de vœux, d'une douceur enveloppante et lumineuse, pleins de tendresse et de réconfort... Et encore, n'y a-t-il pas derrière ces souhaits, quelque chose qu'idéalement je m'adresserais à moi ? 
De là à ce demander, de tous ces souhaits annoncés à la volée, sur le net et dans les médias, au cours de ces périodes de fêtes, combien d'entre eux sont-ils le fruit d'une sincère empathie ? 

dimanche 23 décembre 2012

Effets de fièvre...

Voilà ! C'est bien ma veine, je suis malade. 
La gorge à vif, la tête dans un étau, les tripes en feu, la sensation d'avoir été roué de coups... Je le suis si rarement que lorsque cela m'arrive, je me sens anéanti. Tout ce que je tente d'étouffer, ressort ; le stress accumulé ces mois derniers, celui de ces jours-ci, mes attentes stupides... je ne doute plus par réserve mais par excès ! Tout prend des proportions fantasmagoriques, même respirer, je crains de ne pas y arriver...
Et puis, ne souffrant pas assez, je me torture... Ou peut-être suis-je plus sensible aux affres de ces questions quotidiennes... Comme, par exemple, s'il me faut faire ou non, ce geste, d'offrir quelque chose, qui pousse en moi ? 
Oui ! Bien sûr. Mais pourquoi maintenant ? C'est ridicule... parce que c'est la période des fêtes de fin d'année ! Chaque jour compte, particulièrement, lorsqu'il s'agit de tendre, d'offrir, ne serait-ce qu'un sourire... Il faut cependant admettre, qu'indéniablement, à cette période, certains manques, certaines solitudes et détresses... pèsent plus lourd qu'à d'autres moments...  
Mais combien de ces attentions offertes, furent ensuite... ? 
D'une certaine manière, cela devrait m'être égal, cela ne me regarde pas... Ce qui compte, c'est mon geste, pas ce qu'il en advient, ce que l'on en fait... Et puis, il y eut aussi d'autres... 
Bon sang !? Pourquoi tant d'incertitudes ? Pourquoi faut-il que je subisse un conflit si âpre et déchirant ? Entre cet élan aussi vif que spontané qui m'anime encore et, le cruel constat de ce qu'à l'évidence, j'étais... de ce que, plus encore aujourd'hui, je suis... Insignifiant !
Voilà quel genre de réflexion, m'apporte cette fièvre. Bêtise ou bon sens ? Finalement, c'est ce à quoi l'on croit qui importe...
... J'ai l'impression d'avoir été mâché, puis recraché. Sur tous les plans. Je ne suis pas certain d'être bien clair... Je me sens comme dans du coton, imbibé d'éther. 
Là... tout de suite, je voudrais... Rien ! Et même pour demain, je ne suis plus certain de vouloir quoi que ce soit... C'est dire. 
Si ! Peut-être, seulement dormir. Quoi d'autre ? Ne plus me sentir mal. De toute façon, selon mon expérience, il y a rarement quelqu'un pour veiller les veilleurs. Alors, je n'attends rien. N'importe quoi, ce sera déjà bien...

vendredi 21 décembre 2012

À l'arrache...

Quelques jours sans avoir à aller faire ce qu'il me faut faire cinq jours sur huit... J'aurais peut-être pu faire en sorte que cela soit différent... Mais j'ai sans doute manqué de quelque chose, d'une étincelle... Quand déjà ? Oh, tant de fois, que ça ne se compte pas, c'est presque un état d'esprit !
Et ces jours à venir, ne seront pas pour autant du temps pour moi, et plus encore qu'au cours de ces derniers jours passés. Égoïstement, je dois reconnaître que ça me manque. Parce que ce temps m'est utile pour venir ici... À moins que ce ne soit encore une excuse ?
Il faut dire que c'est un grand plaisir de profiter de ceux qui m'entourent... Et après ce temps qu'on leur consacre, celui que l'on s’octroie alors est bien plus fort...
Alors je reste confiant et espère bien retrouver cette flamme... et qui sait, peut-être même un peu de frénésie...

jeudi 20 décembre 2012

Humide et bredouille...

Au fil du temps, ces siestes, légères, réparatrices, parce que faites à deux... où la réalité est plus belle que le plus beau des rêves... Ces siestes, ne sont plus que des absences nécessaires, ayant la pesanteur de l'ordinaire... J'en sors presque toujours comme d'une forte fièvre, hagard, désorienté...
Hier, après l'une d'elles, imposées par le corps, mais refusées par l'esprit. Une sieste éprouvante, comme un combat dont on ne sait pas si l'on fut victorieux ou vaincu... Je suis sorti, malgré cette pluie lassante et le bruit de la ville qui ne m'attiraient pourtant pas, presque par devoir... Embuée et crue, de ma ville n'émanait ni lumière ni chaleur, hormis celles, criarde et étouffante, des magasins bondés... Je ne voyais que des pieds pressés, des flaques et les éclats urbains qu'elles reflétaient... Penser à se procurer un de ces parapluies transparents avec, comme dans ce film de Ridley Scott, un axe lumineux...
Dans ces excès de tout, excepté de belles idées, dans ce bazar de bricoles qui n'ont de remarquable que d'être répliquées, presque à l'infini... j'étais incapable de ressentir quoi que ce soit... Un ange serait alors passé que je ne l'aurais pas remarqué, à peine senti... Quand bien même dans ce quartier, je m'attends toujours à en apercevoir un... à l'allure d'hirondelle, de baisers volés... dans un Paris à la Cartier-Bresson...
Épuisé, je suis rentré, humide et bredouille de ce que j'étais venu chercher, ainsi que de ce hasard que chaque fois j'essaye de forcer... Sur le retour, cette douleur précise du corps, que m'inflige ce ligament sur le côté intérieur de mon genou gauche, m'a rappelé que j'étais toujours blessé, pas encore convalescent...
Boitant légèrement, j'avais la sensation de ne plus être tout à fait le même qu'il y a deux, trois ans... quelque chose, profondément en moi, semblait avoir changé. La sensation, bien que je ne puisse pas les voir, que les étoiles brillaient un peu moins, ce soir et ceux à venir...

mercredi 19 décembre 2012

Sporadique...

... C'est le mot qui me vient à l'esprit quand je passe ici... Il faut dire que j'ai quelques circonstances atténuantes. Tout d'abord, il y a l'approche de ces fêtes de fin d'années, et tout ce que cela requière comme préoccupations... Il y a mes affaires, qui suivent leur cour, agrémenté de hauts, pas très élevés mais suffisamment pour apercevoir l'horizon même lointain, et de bas, abyssaux... Mon genou, dont je me suis enfin occupé, une échographie a révélé une inflammation du tendon intérieur (tenace, puisque cela fait deux mois que mes souffrances ont commencé et que je ne pratique plus aucune activité... Hum...) et un léger épanchement sur celui du dessus... Souffrant moins, je peux marcher un peu plus longtemps mais suis incapable de me mettre à genoux - un genou à terre, j'y arrive encore, mais c'est, semble-t-il, dans ma constitution... - opération bien trop douloureuse que mon esprit se refuse à forcer... Certes, cela ne me gêne pas trop n'étant pas plus enclin aux prières qu'aux mœurs qui privilégient cette position... Bien que ? Par naïveté...
Ces fêtes sont toujours, pour moi, un challenge. Trouver le bon cadeau ! Ce n'est pas seulement offrir, c'est un peu plus... La vraie valeur d'un présent, c'est l'attention que l'on porte à son bénéficiaire, l'empathie que l'on a pour lui. Ce qui fera que votre choix le touchera, ce sera de soudain découvrir cette attention bienveillante que vous lui portez ; celui qu'il est, à vos yeux, et combien vous l'observez... Ce n'est pas toujours facile, j'en conviens, et là encore il faut savoir faire preuve d'humilité...
Mes affaires, j'ai trouvé des solutions qui me permettent d'être plus serein, pour quelque temps... D'autre part cet ancien... ami !? Poursuit ce qu'il a entrepris, mue par une haine... de lui-même, parce que conscient de son attitude, de la futilité des raisons qui l'ont poussé à agir... en cascade, l'ont rendu incapable de se contrôler... Individu tellement tourmenté qu'il ne sait que persister, persuadé que c'est là, la seule échappatoire... par peur de se voir tel qu'il est, faible, si faible qu'il finira malade ou suicidé. À force de toujours se fuir lui-même, il va finir par tomber et il le sait... Il est, finalement, bien plus à plaindre que moi.
Il me reste à consulter mon médecin, pour commencer ce traitement de choc, d’électrochocs, pour réapprendre à mon genou son fonctionnement et à mon esprit à l'utiliser sans craindre de grimacer de douleur. 
Dans cette ritournelle de mes misères, j'ai omis d'évoquer ce manque qui, plus que tout, persiste et dure... Ce manque que chaque instant qui passe évoque, qui accompagne chacun de mes gestes, chacune de mes attitudes, parce qu'ils avaient été commis, pour ou avec... Ce manque, à qui je demande parfois, sans attendre de réponses, ce qu'il pense de tout cela... s'il m'approuve... s'il pense que je suis sur la bonne voie pour devenir... un type bien... Parce que, finalement, quelle autre ambition ? 
En attendant d'au moins réaliser celle-ci, omettre n'est pas oublier, et de toute évidence, oublier ne me semble pas accordé.

lundi 17 décembre 2012

Au moins leur dire...

Combien de jours perdus ? 
Pour chacun d'eux, une nuit... peut-être même plus...
Qu'aurais-je dû faire pour que celui-ci ne le soit pas ?
Me donner ici, un peu plus de peine ?
Sortir, glaner de quoi enchanter ceux que j'aime ?
Prendre des nouvelles de ceux qui n'en donnent pas ?
Quoi qu'il en soit, 
Faire plus que me contenter de penser à eux...

samedi 15 décembre 2012

Contre Nature ?

Une fois n'est pas coutume. Je vais me lâcher un peu quant à un sentiment personnel, un positionnement d'ordre social sinon moral. Je ne le fais pas pour ouvrir un débat, chacun voit midi à sa porte et éprouve sa propre conscience humaine.
J'ai eu la confirmation d'un écho, qui circulait depuis un peu plus d'un an, concernant une démarche qui, pour le moins, prête à controverse... Elle concerne une personne dont je fus proche, par alliance... Rien d'autre, en effet, chez elle ne m'aurait attiré... Son comportement d'alors à mon égard ne laisse aucun doute quant à la réciprocité de nos sentiments. Lorsque nous nous croisions, nous nous contentions de nous supporter sinon de nous ignorer. Même en considérant que son état d'esprit était sans doute la conséquence de sa nature de victime... je ne pouvais tout lui pardonner. Mariée sur le tard, comme par résignation, elle annonça que ne pouvant avoir d'enfant, elle adopterait. N'ayant déjà pas supporté de vivre plus de deux mois en communauté avec les filles, pré ados, de son conjoint, son annonce me semblait peu responsable, voire inconsciente. Ce qui n'était pas pour m'étonner. J'imagine que, malgré tout, l'idée chemina jusque dans son esprit pourtant peu disposé à l'abstraction. Et après l'acquisition d'un quadrupède - qui, au cours des années, enflât comme sa maîtresse. Mimétisme ? Mystère et boulimie... - elle abandonna ou, oublia cette idée. 
C'est à peu près à cette époque que les vicissitudes de la vie firent qu'il ne nous fut plus nécessaire de nous supporter...
Au fil des années, j'appris qu'avait germé dans son esprit, sans doute affaiblit par son état de victime et une vie de rentière trop pénible... une nouvelle idée, susceptible de convenir à son incapacité maladive d'en aimer d'autres qu'elle-même. Elle s'était approchée, par je ne sais quel organisme, aussi onéreux que discret, d'une pauvre fille d'Europe de l'Est. Mère célibataire d'un tout jeune enfant, qui acceptait moyennant finance, de recevoir par insémination artificielle (bien que monsieur n'aurait certainement pas rechigné à se sacrifier), la conséquence de la rencontre in vitro, de l'ovule de madame et, du plus habile ou plus chanceux, des spermatozoïdes de monsieur... 
La nature, comme un signe ultime, mit fin prématurément à cette tentative ! 
Il me faut ouvrir ici une parenthèse : 
Bien qu'ayant eu le minimum nécessaire d'éducation religieuse, je suis, du moins me considère, athée ou, plus précisément, agnostique... Conscient de la nécessité d'une morale et d'une éthique pour cohabiter, je la souhaiterais universelle et dénuée de toutes croyances ou cultures plus propices à conduire à la guerre. Une sorte de bon sens de la vie que la connaissance enrichirait... Comment croire ou respecter des lois qui diffèrent selon les pays, les coutumes et je ne sais encore quelles différences qui nous distinguent en apparence ?
En plus d'être agnostique, sans doute suis-je aussi, un utopiste. Mais personne n'est parfait, c'est d'ailleurs ce qui fait le charme de chacun...
Donc, une fille de l'Est, plutôt jeune, comme mère porteuse... Évidemment je suppute que le choix de l'origine, ne fut pas anodin... Africaine ou Asiatique n'aurait sans doute pas convenu, quand bien même il n'est dans ce cas, pas question de gènes !
Certaines persistances ne sont l'oeuvre que de l'ego... Une seconde tentative fut donc... éprouvée... L'affaire semblant alors bien engagée, afin de contourner les tracas légaux et administratifs que pose ce genre d'entreprise, la jeune porteuse fut invitée, je ne sais sous quelles raisons légales, à se rendre chez sa demandeuse, six mois avant le probable terme... du contrat. Invitée avec son fils, à prendre résidence chez ce couple en mal de progéniture, et par la même occasion, à se retrouver sous haute surveillance... Six mois que je ne peux ou n'ose imaginer, sachant déjà que concernant l'aspect - j'allais dire maternel - de gestation, comment le pourrais-je ? En revanche, pour ce qui est de la cohabitation, je ne manque pas d'anecdotes qui, toutes soulignent le comportement à forte tendance individualiste, égocentrique et capricieux de l'acheteuse...
L'ovule et le spermatozoïde génèrent, certes, l'embryon inséminé, porteur de toutes les futures caractéristiques physiques, génétiques et même intellectuelles (nous ne pouvons pas tous avoir de la veine). 
Mais ce fœtus commencera à se former... à accéder à la vie, à prendre conscience de la chair et du sang, à s'attacher à ce cœur qui bat et qui l'apaise, aux bruits et aux humeurs de ce corps qui protège son achèvement... À ressentir ces vibrations, qui font que longtemps, on reconnaît cet autre dont on provient... bref, à prendre figure humaine, au sein d'une chair qui n'est pas celle de sa mère (ou bien est-ce l'inverse). Comment toutes les conditions de la grossesse ne pourraient-elles pas être constitutives de l'être à apparaître ? D'ailleurs n'est-ce pas là, la raison principale, qui porte les demandeurs à choisir la porteuse, selon des critères physiques et culturels les plus proches possibles de leur apparence... enfin de celle qu'ils pensent avoir ?
Bref, cet enfant est né, porteur des gènes de ses futurs parents. Dans quelques jours, celle qui assura son développement durant neuf mois rentrera dans son pays, plus seule que quand elle en est partie, mais avec de l'argent et, un sournois et irréversible sentiment de culpabilité. Que répondra-t-elle aux questions de cet enfant qui l'accompagne ? Qu'elle a fait cela pour lui ?!
Et ce nouveau-né, de quelle nature seront les stigmates qui le singulariseront le restant de sa vie ? 
Finalement, cette femme étrangère a vendu sa chair, et une partie d'elle-même... très certainement poussée par la nécessité. Je ne peux m'empêcher de me demander depuis quand l'humanité combat-elle l'esclavagisme, la prostitution ?
Puisse cette femme qui voulait, à n'importe quel prix, être mère... le devenir. Puisse cet enfant, n'être pas que le caprice onéreux d'une enfant gâtée...
La science est nécessaire au confort de notre vie... La Nature, elle, lui est indispensable. La science ne devrait-elle pas servir cette Nature en péril, plutôt que les caprices luxueux et contre nature de certains d'entre-nous ?
Quant aux lois que la société édicte pour maintenir l'ordre social, ne devraient-elles pas être au-dessus du pouvoir de l'argent ? Ainsi que des diverses croyances... Par exemple, l'avortement, si tant est qu'il faille le légiférer, ne devrait-on pas considérer que c'est avant tout l'affaire de la femme concernée et aussi de ses réalités ? Je remarque qu'il y a des caractéristiques communes à tous les prêcheurs de morale, c'est de faire feu de tout bois et, de manquer d'humilité au regard de la Nature, au nom de ce qui ne sont que des idées...
D'un autre point de vue, cette pauvre femme a enfin de quoi vivre, pour un certain temps... Et cette autre, peut enfin accéder à ce statut qu'elle convoitait tant... Sans compter que l'emprunte carbone de cette aventure doit être moins importante que celle d'une famille qui part en vacances...
Ça n'empêche... moi, il y a là, quelque chose qui me gêne. Sans doute mon côté utopiste...    

vendredi 14 décembre 2012

Cette compagne... ne me rend pas amer...

J'attendais que le jour se lève pour en faire autant. Apparemment, lui aussi !
En attendant... Je pensais... à ce qui me préoccupe depuis tant d'année et imaginais un billet, qui en serait le point final... Avant d'en arriver au fait, je déteste faire ainsi, parce que je sais que je suis incapable de retenir ce qui me vient alors à l'esprit, du sujet à ces mots qui me viennent sans effort et que je trouve joliment tournés... 
Comment dire ? Ce sujet me préoccupe tant, qu'il ne se passe pas un jour sans que j'y pense, que j'y réfléchisse... Ce matin j'ai même découvert une conséquence de cet... mettez donc le mot qui vous convient. Avant de m'installer à ma table de travail, j'ai recherché des papiers, pour accéder à un compte d'épargne que je laissais dormir depuis des années... Je me suis aperçu que dans ce carton, il y avait ces trois dernières années de documents, non classés, et même des courriers (rassurez-vous pas intimes... d'administration) pas ouvert... C'est dire mon trouble, cela donne une idée de cette préoccupation... 
J'apprends à vivre avec... Ce n'est donc pas la première fois que je fais cette réflexion et ce n'est pas la première fois, qu'au fil des mots qui me viennent, je m’aperçoive que, non décidément, j'en suis incapable. Je n'en ai pas le courage, par crainte de faire de mal, ou parce que quelque chose de bien plus fort, que je ne comprends pas encore, m'en empêche !
Ce ne fut donc pas différent ce matin, même si toutes sortes d'indices, de circonstances, donneraient à ce geste, s'il était fait ces jours-ci, une plus grande signifiance...
Ceux, qui n'entendent rien aux choses de l'âme, qualifient cela d'obsession. Soit, mais l'obsession livre l'individu à son ego, il devient acrimonieux, en veut à la terre entière... 
Et, ce n'est pas mon cas... J'accepte de plus en plus les autres, avec leurs singularités... leurs voiles... leurs ombres et travers... Tous ont une source de lumière... Enfin, c'est ce qui me semble...
Alors, cette... compagne... ne me rend pas amer, même si, elle me fait encore mal. C'est ce qui m'étonne et peut-être, me retient...

mercredi 12 décembre 2012

Dialogue imaginaire.

- Tu as écrit aujourd'hui ?
- Pfff... Pas vraiment... Je ne sais plus si c'est parce que je manque d'inspiration ou si c'est par faute de ne plus oser, de douter... 
- Quoi ?! Tu n'as rien écrit sur ton blog aujourd'hui ?
- Pas pour le moment... Mais, pourquoi aujourd'hui ? 
- Tu es bizarre comme type ! Tous les Blogger ont dû faire un billet, ne serait-ce que pour immortaliser la date d'aujourd'hui sur leur blog. Allez quoi ! Ça ne se reproduira que dans cent ans !
- Eh bien, voilà qui leur laissera le temps de trouver l'inspiration !
- Qu'est-ce qui te fait sourire comme ça ?
- Non... Je me disais qu'il valait mieux ne pas douter le moment arrivé...
-...
- Bon... Je sens que tu m'obliges...

mardi 11 décembre 2012

Ce qui m'amène à ricaner.

Depuis tant de temps, tous mes jours, comme toutes mes nuits, se ressemblent. Et si mes nuits sont plus agitées, c'est par ennuie du jour à venir... 
Seul, un évènement les distingue, parfois. Un geste pourtant anodin, parmi d'autres semblables qui ne me sont pas destinés. Alors usage, parce qu'il réconfortait, flattait... depuis, souvenir, encore persistant mais déjà occasionnel, d'un rite sacrifié sur, je n'ai jamais su, quel hôtel ? Un geste pourtant, que je me surprends à toujours attendre. 
Peut-être, aujourd'hui, ne s'agit-il déjà plus que de l'un de ces gestes dont on se sent, pour d'obscurs raisons, plus obligé que désireux... mais pourquoi ?
Un geste qui, cependant pour moi, sans que je puisse m'en défendre, ni choisir, conserve une immense valeur... Au point de me dicter encore, certains de mes mots... Peut-être parce qu'alors, ce geste était déjà le seul qui m'était offert... et que, pour l'embellir plus encore, le sacrer, je m’évertuais à le parer de tous mes espoirs et rêves secrets ?
Il semblerait, que ces échecs, ces défaites, toutes ces épreuves douloureuses et traîtresses, vécues depuis quelques années... plus que d'aigrir, d’avilir... m'illumineraient, d'une singulière et touchante humanité... Que même, les affres du temps, des excès et de l'inactivité, l’étofferaient... 
Sans doute l'un des plus beaux compliments qu'il soit donné d'entendre... même si décidément, ce n'est pas ce que je vois en me regardant. Ni ce que je ressens en m'habillant... Mais, il se peut que je ne me regarde pas de la même façon que je regardais l'autre, le... plutôt, la déshabillais... enfin... que je regarde ces autres, que j'aime...
Rien, ni personne d'autre que moi, avec ce si étonnant acharnement à ne rien comprendre parfois... ne m'inspire autant, le ricanement.     

dimanche 9 décembre 2012

Obligation !

Je ne vais pas me forcer, je ne connais que trop ma fragilité... 
En même temps, mon billet d'hier ne peut être ici, qu'une parenthèse récréative... Il me faut la refermer, quoi qu'il m'en coûte. C'est plus fort que moi, je me sens, vis à vis de ce qui s'épanouit ici, obligé ! 
Plutôt évoquer le rien, mais revenir au fil de l'inutile, à l'expression de mes émotions, à ce qui caractérise cet espace qui, se constituant petit à petit ici, prend une forme, un élan... qui finit par s'imposer, par me commander...
Au début, je ne pensais pas qu'il deviendrait si important pour moi. Je ne l’habillais qu'en pensant à l'autre... pour lui dire... qu'à tout instant, j'étais là,  présent à ses côtés... 
Aujourd'hui, bien que cela reste, terriblement, vrai... les choses de la vie font que, je m'y expose beaucoup plus que je n'y glorifie l'autre... Je m'aperçois que, ce faisant, je suis devenu beaucoup plus attentif, à son esthétisme d'ensemble, craignant tout débordement, tout étalage... qu'à sa spontanéité du commencement... Un peu comme ces gens dénués de passions, d'élans... se parent, s'attachent à chaque détails de leur paraître... par soucis de masquer leur creux, leur incapacité d'être.
Sans doute étais-je plus fier et moins douteux, quant à mes sentiments d'alors... 
C'est fou ce besoin que j'ai de cet autre, cette nécessité de le faire briller... Peut-être, est-ce parce que j'avais conscience qu'ainsi, il m'illuminait, il éclairait mon chemin ?

samedi 8 décembre 2012

Des conséquences de l'alimentation et de la culture.

Ce matin, je ne me sens pas dans mon assiette. Une nuit cauchemardesque. Conséquence évidente d'hier soir. Un restaurant Chinois du 13 éme, de ceux qui sont principalement fréquentés par les autochtones du quartier, bref, un vrai voyage, que dis-je, une aventure ! 
Nous n'avons pas bu, tout juste une Tsingtao - le vin y est toujours infâme - mais avons fait les malins quant aux choix de nos mets. Enfin, quand je dis, nous... Par numéro, s'il vous plait, le serveur peu habile avec notre langue, comprenait mieux les chiffres. 
Pour ma part je suis resté, timide, l'aventure gastronomique ne me tente que jusqu'à un certain point... Raviolis frits, Pâtes de riz aux oeufs et crevettes et, Liseron d'eau à la sauce de Tofu fermenté. 
Mon pote, c'est une autre histoire... Au début il hésitait entre le Trépang farci (holothurie) et des Estomacs de poissons farcis, eux aussi (les estomacs ou les poissons, ce fut la grande question) ! Quand on sait à quoi ressemble un concombre de mer, autre nom pour le Trépang, on hésite à se lancer, et c'est bien normal... allez voir l'animal (plus bas)... 
- Ah oui, bon, très bon ! Fruits de mer, fruits de mer... 
Nous scandait le serveur... Qualificatif, qui me semblait totalement inappropriée... Je fis part de mes réflexions à mon compagnon qui finit par en convenir... Il comprit ensuite que le garçon de salle expliquait que les estomacs de poissons, c'était un peu fade !? Je me demandais alors comment devait être le reste ?! 
Mon ami, mais l'était-il encore à cet instant, choisi donc, des Langues de Canards rôties, des Pattes de poulets pimentées cuites à la vapeur et des Intestins de porc aux cinq parfums, à peine suffisant pour camoufler cette odeur caractéristique qu'ont les tripes ?! J'étais catastrophé, mais, je ne le savais pas encore, moins que ce matin...
Vous me direz pourquoi m'impliqué autant dans le choix de ses plats ? Et bien parce que je savais qu'il me mettrait au défi d'y goûter, voire de les partager... et que, si, en amour, je suis plutôt spontané et naïf, en matière de confrontations masculines, du genre : "qui a la plus grande ?", je suis plutôt, stratège... Pour espérer sortir, avec son amour propre indemne, de tels pièges ; il faut savoir se débrouiller, voire être efficace, avec ce que l'on a... N'est-ce pas ?
Les Langues, ça croque, c'est plein de petits os et c'est un peu élastique  juste assez, pour vous écœurer... Ma seule remarque fut qu'il fallait un paquet de canards pour servir un plat aussi garni... 
Les Pattes de poulet, je connaissais déjà, c'est un des plats que Philippe préfère choisir, par provocation j'imagine, même s'il regrette toujours son choix, après l'avoir mangé... 
- Ça doit être du Poulet Bio... 
Me lança-t-il.
- ?!? 
- ... parce qu'il reste de la merde entre les doigts ! 
En me montrant l'immonde dans son assiette... 
Consternation ! Mais, rire tout de même... Quel honte j'ai de moi, parfois... 
De la peau boursouflée, du cartilage et des os, voilà tout ! On dirait des mains d'enfant cuite à l'eau... Une horreur ! Et tellement pimenté, que le soir, ça vous emporte la bouche et le lendemain, autre chose... 
Quant aux intestins de porc, c'est ce qu'il y eut de moins pire, si je peux dire... surtout les poivrons et Dieu sait, comme ils me sont indigestes...  
Nous finîmes par le café le plus dégoûtant qu'il m'ait été donné d'avaler. 
C'est promis, nous reviendrons. 
De retour chez moi, incapable de me coucher... je décidais de regarder un film que j'avais enregistré. "Black Hawk Down", un film réaliste sur la guerre de Somalie en 1992... Excellent, mais une boucherie ! À deux heures et demie de la nuit, je ne dormais toujours pas, et le peu de temps de sommeil que je réussis à trouver fut le théâtre, non pas de cauchemars, mais de films d'horreur, de films "gore"...
Du coup, ce matin, vaseux et fragile... manquant franchement de fraîcheur et d'élégance... Je me trouve plus enclin aux blagues potaches et douteuses, qu'à l'expression de mes singulières émotions... 
Comme quoi, l'alimentation et la culture ne sont pas sans conséquences sur le comportement des individus.
J'abrège, mais il faut que j'y aille... Pardonnez moi.
Et puis, après, j'ai promis à J. de l'emmener voire les décorations de Noël des Grands magasins et d'aller acheter son sapin. Un peu de poésie ne me fera pas de mal, après un tel billet... 
Puissiez-vous ne pas me tenir rigueur de ces horreurs, inhabituelles ici. 

Trépang ou Holothurie
Langues de Canards

vendredi 7 décembre 2012

Éloge...

Bon sang ! J'ai du mal à me remettre de ma dernière découverte... 
Bien sûr, c'est qu'il y a là, quelque chose qui me touche profondément. Et, inconsciemment, sous le choc de ce puissant ressenti, je m'empresse d'habiller le reste, l'inconnu... avec mes attentes, mes espoirs et mes souvenirs les plus fous...
Je remarque, combien je suis sensible à ces femmes dont la féminité si naturelle et immanente, rend superfétatoire, sinon invisible, tout accessoire. Ces femmes qui n'ont rien à faire valoir d'autre que leur vérité... J'ai aussi cette sensation, comme une révélation, que la plus belle féminité ne s'exprime qu'en tendresse et compassion, et que tous le reste... n'est qu'un jeu de rôle malsain qu'impose la société.
Il y a aussi, les détails, concrets... Ces préférences, ces critères, qui singularisent, pour certains d'entre nous... la notion que l'on a de la beauté... Ce qui nous émeut sans que nous puissions en définir avec précision la raison. Ces cheveux très courts, qui iraient si bien à quelqu'un que je, plus que connaissais... tirant sur le roux qui plus est ; cette peau forcément blanche... Une bouche, des yeux, un visage et un corps dépourvus de ces artifices immédiatement remarquables - parce qu'exacerbés par les vendeurs de mode, de virtuel - mais qui, lorsqu'on s'emploie à vraiment les observer, vous révèlent des attraits inespérés, insoupçonnés... Charmes qui vous épinglent, vous transpercent... Vous amenant à, ce que vous ne pensiez jamais pouvoir atteindre jusqu'alors, ce qu'il y a de meilleurs en vous... 
Observant ces femmes, je saisis combien elles sont proche d'atteindre cette harmonie du corps et de l'âme, combien en les regardant, on ne voit plus qu'une entité enfin réalisée... Combien elles acceptent pour cela d'être si vulnérables... et l'absolue nécessité qu'il y a à les protéger.
En suis-je capable ? Peut-être est-ce là mon talon d'Achille ? Comment protéger ce que l'on idéalise ? Peut-être est-ce pour cela, que je m’évertuais, à la faire briller, de mes caresses, de mon amour, de ma dévotion, de mes mots...
Bien entendu, je n'exprime là que des sentiments qui me sont propres. D'autres peuvent penser différemment, voire les choses de la vie tout autrement. Et chacune des femmes que je croise dans la vie, dans la rue, et toutes celles que je ne verrai jamais. Sont, elles aussi, belles, aux yeux d'autres. 
Parfois aussi, il faut malheureusement le remarquer, pas assez...
J'aime ce fait, qu'aucun homme ne puisse nier que la femme soit sa raison d'être.
Allez, je vais me repasser la vidéo une fois encore... avant de sortir m’aérer les idées. Je dois retrouver D., à qui j'ai promis de l'emmener dans les friperies, que je connais, de la Bastille au Marais...         

jeudi 6 décembre 2012

Les eaux de mars.

D'abord, il y a Antonio Carlos Jobim... Vinicius de Moraes, Toquinho, chico Buarque, Joao Gilberto, Elis Regina, Gal Costa, tant d'autres et la Bossa Nova. La première chanson qui fit de l'enfant que j'étais, un chanteur enthousiaste, dès qu'il se trouvait seul... "Àguas de Março", fut sans aucun doute ma première chanson préférée. Je sentais, sans comprendre, toute la poésie de ses paroles, sa dimension, cette magie qui la distinguait. Bien que ne sachant pas le Portugais, je devinais la signification de certains mots et je fredonnais, improvisant le reste des paroles, choisissant les mots qui rimaient le mieux avec ce rythme et ces sonorités qui me fascinaient. Je peux dire que bien avant Baudelaire, c'est Antonio Carlos Jobim qui m'initia à la poésie sans que j'en aie vraiment conscience. La musique, les voix, leur tonalité... ces mots étrangers qui dansaient, mes mots... tout cela me touchait, je découvrais la richesse de mes émotions, j'apprenais à en jouer...
Enfant solitaire, j'étais néanmoins en quête d'amitié et de fréquentation, je laissais la Bossa Nova, cataloguée comme musique d'ascenseur et de supermarché par ceux de mon âge, pour passer à la Pop... Il faut croire que je manquais déjà de caractère pour ne pas oser m'imposer avec mes goûts, mes idées et ma sensibilité... Mais, je n'ai jamais oublié "Les eaux de Mars" et ce duo enchanteur que formaient Elis Regina et Carlos Jobim.
Il y a peu de temps, écoutant comme à l'accoutumé, TSF, j'entendis une version en français de cette chanson qui m'avait constitué. Une voix envoûtante et que l'on sent pourtant si vulnérable... qui plus est, avec un accent Anglo-saxon... réveilla mon ancienne passion. À peine rentré chez moi, je m'enquis de découvrir la féminité que je devinais derrière ce ramage. Ce fut une belle émotion... Stacey Kent, possède un sourire et un charme fou, le genre de charme qui me bouleverse, tant il est l'expression d'une magnifique humanité... Un charme, un sourire tout en douceur et, émanant d'elle comme une aura, la tendresse à l'état pure... un caractère, que j'ai si bien connu... Avec, en plus, une façon, que je croyais unique jusqu'à maintenant, de dire "nous"...

Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire
C'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil
C'est la mort, le sommeil, c'est un piège entrouvert

Un arbre millénaire, un nœud dans le bois
C'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'air
C'est un tronc qui pourrit, c'est la neige qui fond
Le mystère profond, la promesse de vie

C'est le souffle du vent au sommet des collines
C'est une vieille ruine, le vide, le néant
C'est la pie qui jacasse, c'est l'averse qui verse
Des torrents d'allégresse, ce sont les eaux de Mars

C'est le pied qui avance à pas sûr, à pas lent
C'est la main qui se tend, c'est la pierre qu'on lance
C'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose
Le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire
Une écharde, un clou, c'est la fièvre qui monte
C'est un compte à bon compte, c'est un peu rien du tout

Un poisson, un geste, c'est comme du vif argent
C'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qui nous reste
C'est du bois, c'est un jour le bout du quai
Un alcool trafiqué, le chemin le plus court

C'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé
La voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue
Un pas, un pont, un crapaud qui croasse
C'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon
C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces
Ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie

Une pierre, un bâton, c'est Joseph et c'est Jacques
Un serpent qui attaque, une entaille au talon
Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire

Un point, une bosse, une tâche, un cou, un geste, une aiguille, une guêpe, un coup

L'hiver qui s'efface, la fin d'une saison
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond
Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond

Un pas, une pierre, un chemin qui chemine
Un reste de racine, c'est un peu solitaire...

C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison
C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars
La promesse de vie, le mystère profond

Ce sont les eaux de Mars dans ton cœur tout au fond


É pau, é pedra, é o fim do caminho
É um resto de toco, é um pouco sozinho
É um caco de vidro, é a vida, é o sol
É a noite, é a morte, é um laço, é o anzol
É peroba do campo, é o nó da madeira
Caingá, candeia, é o Matita Pereira

É madeira de vento, tombo da ribanceira
É o mistério profundo, é o queira ou não queira
É o vento ventando, é o fim da ladeira
É a viga, é o vão, festa da cumeeira
É a chuva chovendo, é conversa ribeira
Das águas de março, é o fim da canseira
É o pé, é o chão, é a marcha estradeira
Passarinho na mão, pedra de atiradeira

É uma ave no céu, é uma ave no chão
É um regato, é uma fonte, é um pedaço de pão
É o fundo do poço, é o fim do caminho
No rosto o desgosto, é um pouco sozinho

É um estrepe, é um prego, é uma conta, é um conto
É uma ponta, é um ponto, é um pingo pingando
É um peixe, é um gesto, é uma prata brilhando
É a luz da manhã, é o tijolo chegando
É a lenha, é o dia, é o fim da picada
É a garrafa de cana, o estilhaço na estrada
É o projeto da casa, é o corpo na cama
É o carro enguiçado, é a lama, é a lama

É um passo, é uma ponte, é um sapo, é uma rã
É um resto de mato, na luz da manhã
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração

É uma cobra, é um pau, é João, é José
É um espinho na mão, é um corte no pé
É um passo, é uma ponte, é um sapo, é uma rã
É um belo horizonte, é uma febre terçã
São as águas de março fechando o verão
É a promessa de vida no teu coração

Antonio Carlos Jobim.

Toute ma poésie vient de là.
Ah, oui, le lien, en haut à droite dans la rubrique "ce qui me touche", avec aussi l'original, par Elis Regina et Carlos Jobim.

mercredi 5 décembre 2012

Ces réminiscences...

Parfois, sans que rien ne puisse m'indiquer que cela va se produire, je sens monter en moi une puissante émotion, un peu comme, lorsqu'en courant, on atteint ce moment ou le cerveau libère ces, si convoitées, endorphines. Je me laisse alors envahir tout en contenant, le plus possible, les signes extérieurs de ce qui m'arrive... Étant à ce moment plus enclin, physiologiquement, à la détente, au relâchement... je dois, afin de prendre le contrôle, produire un violent effort de volonté, que seule dénonce, la tension extrême de mes maxillaires. 
J'adore sentir ce flux pétillant me submerger, sentir les larmes monter, les retenir... L'effervescence de milliers d'étincelles dans mes idées... Je joue d'équilibre entre contrôle et abandon, et m'en sors plutôt pas mal, mieux qu'avec le sexe... Peut-être, parce qu'il n'y a pas, dans ce cas précis, d'apothéose, d'extase finale, d'aboutissement... mais une capiteuse sensation à l’intensité modulable que l'on ajuste et prolonge plus ou moins, comme on marche sur un fil... 
Tout contenir, tout figer, sans rien céder... J'ai pour le Plaisir, une véritable vénération, au point que pour me résoudre à enfin m'abandonner - si tant est que certains blocages (que je m'applique à soigner...) m'y autorisent - il faut qu'il y est la promesse d'une émotion bien plus enivrante, à suivre... Émotion essentielle, qui souvent s'exprime de la plus belle et élégante des manières : en tendresse ! Émotion, qu'il m'est arrivé d'atteindre... 
Mais elle n'est, à ce jour, pas d'actualité pour moi...
Je me contente donc de ces bouffées d'émotions qui parfois me saisissent, au propre comme au figuré. Réminiscences, devrais-je dire, d'instants vécus. Instants précis, remarquables et persistants malgré l'évanescence des souvenirs. Instants écrins d'émotions si fortes alors, qu'elles semblent être intemporelles. Ces réminiscences, source fragile et à priori ultime, de mes plus belles inspirations... 

mardi 4 décembre 2012

Rien d'autre qu'un témoignage !

Je détesterais, ici ou ailleurs, donner à penser que je puisse être le genre d'individu qui sait... qui a compris... Qui, forcément fier de lui, aime à faire acte de charité en offrant - non sans affectations, la nature humaine n'ayant pas de disposition naturelle à l'humilité - ses avantages... aux nécessiteux, à ceux par exemple, dont l'âme troublée porte à se livrer plus que de raison...
Faveurs qui, lorsqu'il les délivre, l'enflent, le boursouflent de cette grâce vaniteuse qu'arborent ceux qui n'entendent rien à qui ils sont et, moins encore, à qui nous sommes... Ceux là même qui adhèrent à ce dogmatisme suranné ; méprisant par crainte, par orgueil, la relativité de la connaissance...
Je détesterais, tout autant, passer pour un geignard, une victime... plus disposé à se plaindre qu'à essayer de changer, et me sentirais blessé dans mon amour propre, pour n'avoir pas réussi à me faire comprendre...
En revanche, et entre autres... je reconnais n'être pas dénué de vanité, sans doute même, pas assez... Un vice nécessaire, pour oser livrer le plus intime, ce si douloureux que l'on découvre en soi. 
Un moindre mal, si l'on m'accorde que ces confidences impudiques, par leur nature même, préservent des vilains effets de l'ego. 
Apanage des poètes, peut-être ?
Un doute, un regret avoué ; une réflexion singulière énoncée... La tentative d'un poème... Un trait, de la couleur... Un sentiment évoqué par le mouvement d'un corps... 
Rien d'autre qu'un témoignage !
Pas un appel à l'aide !

lundi 3 décembre 2012

Et si tout cela n'était que de la masturbation ?

Ne sachant plus par où passer, je m'obstine contre un obstacle, invisible et pourtant si dense, qu'à force de chocs répétés, c'est lui qui finit par me pénétrer, puis s'épancher... Comme le ferait une résine expansive et translucide, saisissant le vide des cavités désertées, figeant l'instant avant l'inspiration...
Mes mots sont là ! À fleur de peau, vibrants dessous. Me démangeant comme quand le sang insiste... Mais je m'embrouille, ne sais plus y accéder, les singulariser et s'il me faut raconter ou évoquer...
Raconter, m'est hors de portée, pour ne m'attacher qu'aux détails que la plupart ignorent. Évoquer, voilà ma vraie religion, mais je crains de ne plus avoir foi... pour n'avoir plus de divinité à adorer ? 
Quant au manque, il m'inspire de moins en moins, et même me lasse, de tant me dépouiller... Rien à voir avec ces envolées que provoque une âme-soeur habitant une féminité convoitée... 
Même cette intimité exaltante... alors partagée, origine de tant de mes mots - cette intimité qui me manque terriblement car elle faisait partie de mon corps et était un des éléments de mon âme - cette intimité, à l'image d'une larme d'Aphrodite privée du contact nourricier de la peau, perd inexorablement de son orient...    
Il me faut tout reconsidérer, y compris la valeur qu'ont pour moi ces mots... à hauteur de ce qu'ils sont pour l'autre... 
J'en attends trop ! Comme de tout, d’ailleurs.
Je les pensais charmes, les jetant comme des sorts. Mais ils ont perdu ce goût de sang et de sueur, ces arômes poudrés de Lilas, cette couleur cobalt irradiant virant au carmin organique. Ils ne m'éblouissent plus, n'épinglent plus de délicates étoiles de soie noire sur mon ciel de bois clair...
Ils ne sont plus qu'agitations, sursauts, obtenus à force d'acharnement pour faire monter la pression, avant de tout lâcher ! Alors, tous ces derniers jaillissements ? Métaphores ou simulacres ?
N'est-ce pas là l'amer constat de, peut-être, en être arrivé à se satisfaire de s'extasier soi-même ? Et si tout cela n'était finalement que de la masturbation ?
Cependant, c'est sans doute mieux que rien ? 
Et puis, pour finir par un tendre sourire, cette pratique n'est pas symptomatique de ceux qui manquent de talent... La preuve !

 

dimanche 2 décembre 2012

Ce silence, était-ce un cri ?

Était-ce un cri ? Muet !
Un cri de l'âme, un cri sans son.
Un cri poussé pour voir qui entend.
Un cri hameçon.
Comme le ferait un enfant,
Inquiet de qui l'aime et combien ?
- Pour toujours, dis ?
Angoisse plus que caprice.
Pour apprendre ce que je sais pourtant...
Sonder l'autre, évidemment !
Mais pas seulement...
Se confronter à l'envie, à l'espoir.
À la puissance de ces vagues,
Pérennes et implacables !
Qui sans cesse se forment, enflent...
Enflent, jusqu'à ce qu'elles déferlent,
En d'insensés et incontenables fracas.
Dispersant tous raisonnements, tous arguments...
Genèse d'un chaos d'émotions,
Qui m'agitent, me troublent, me rendent prolixe...
Et d'où sortent, encensés, lumineux de vérité,
L'imprévu, l'improbable, l'inattendu...
Le cri muet, d'un "déséquilibriste".
Qui voudrait bousculer l'impassibilité,
Désarçonner l'indifférence...
Sincère, honteuse ou simulée.
C'était le silence d'un cri à Dulcinée...

Une belle journée.

Il est temps... 
J'aime ce temps ! Froid mordant et ciel azuré. L'air cristallin cisèle chaque bâtiment, chaque monument, chaque arbre... Tout est si limpide, si extraordinairement défini que cela me donne la sensation que tout est possible !
Et même l'idée sombre et soudaine que : tout était possible !, ne gâche pas mon premier sentiment.
Chaque souffle devient visible, saisi par la froidure, il se transforme en vapeur ; une vapeur intime que tous expirent et que certains même, partagent. Emmitouflés, ils se tiennent, se regardent, s'enlacent. Ils se parlent, les yeux étincelants, ils respirent leur vapeur respective, s'en abreuvent, s’enivrent...
C'est le temps idéal pour aller au Marché. 
Voilà à quoi je pense en regardant dehors... 
J'imagine cet instant qui fixe la mémoire autant que le présent, et qui nous répare. J'entends des éclats de voix gais, des rires frais, qui accompagnent cette nécessaire insouciance. Je vois même la scène d'un de ces repas qui ne se partage qu'avec ces autres tant aimés... 
C'est un temps pour se nourrir, corps et âme... 
Des instants de partage et d'échange dont il faut savoir profiter quand ils se présentent, parce qu'ils tiennent chaud, comme peuvent le faire des bras aimant, quand vient le soir et que c'est le froid qui l'emporte.
C'était une belle journée... dont je n'ai pas profité. Mais il y en aura d'autres...