(journal de mes sensations)

samedi 30 novembre 2013

Citation... Juste une ! Pour...

Je vais pouvoir dormir les trois jours à venir... peut-être aussi courir... il se pourrait que je retrouve l'envie d'être beau... et aussi de me sentir mieux... Mais on va assurer, essayer d'y aller doucement.
Sincèrement... de lire vos commentaires... eh bien, ça me fait plaisir. Je ne sais pas vraiment quoi dire... Merci, semble un peu ridicule, mais plus paraîtrait prétentieux, déplacé... Ce que je fais ici me fait à moi, beaucoup de bien, c'est déjà beaucoup... alors ce qui vient en plus c'est...
Bref, bien que ça ne soit pas mon truc ici (je dis ça à chaque fois), je vous offre une citation qui compte beaucoup pour moi... parce qu'elle est à la fois un point de départ et un bâton de pèlerin... 
Elle est d'un stoïcien, philosophe, écrivain (parce qu'il écrivait bien, il suffit de le lire pour comprendre...) et même, accessoirement... empereur ! Elle est surtout d'un homme dont on comprend, en avançant, qu'il avait tout compris :
"Fouille en dedans. C'est en dedans qu'est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse, si tu fouilles toujours.
Marc Aurèle. "Pensées pour moi-même". IIe siècle apr. J.-C.  

vendredi 29 novembre 2013

Synesthésies...

À cet instant, chacun de mes mouvements semblait dégager les effluves de ce parfum, au nom de cette divinité nordique, qu'elle portait... ne l'ayant pas enlacé... à peine embrassé... m'étant depuis, il le fallait bien, changé et douché... ce ne pouvait être qu'un tour de mon esprit, qui usant de ces synesthésies chères à Baudelaire, avait poétiquement lié, les effets envoûtant de ce capiteux parfum à cette... énième... rencontre. J'avais, il est vrai, reniflé chacun de ses gestes... tout ce qu'exhalaient ses mouvements, tout en l'observant intensément. L'écoutant avec passion, je faisais tous les efforts possibles pour l'entendre malgré mon ouïe défaillante, parce qu'elle se protège toujours exagérément dans le brouhaha... 
C'est au cours de la nuit que me sont revenues ces odeurs qui ont ponctué nos successives rencontres... Peut-être un jour serai-je celui qui aura le plus souvent franchi cette si fragile et capricieuse limite qu'elle évoquait alors ?
De notre première rencontre je peux encore sentir le parfum caractéristique, comme un voile légèrement acidulé et pourtant si doux au goût, de sa cyprine abondante... ensuite celui de levain qu'avaient ces parties les plus chaudes, tendres et cachées de sa peau poudrée... celui de prunelle de cette huile pour le corps du Dr Hauschka et ceux, doux-amers, des citrons et oranges naturels de Capri.
Une autre fois, il y eut celles, mystiques, de myrrhe et de bois ciré... celles des vins de Saint-Emilion, de Vouvray et de vinaigre balsamique... celle de la lessive Kitz qui embaumait son linge et, lors d'un après-midi de printemps, l'extatique parfum d'un bouquet de Lilas pourpres...
À l'occasion d'un été trop chaud, ce fut ceux d'alcool iodé de sa plaie et de son pansement qu'il fallait changer, des lingettes Mustela pour sa toilette intime du moment, pour ne savoir plus bouger... et ce musc délicat, enivrant... de ses petites culottes que je lavais à la main.
Puis, il y eut ces huiles essentielles de tea tree et d’ylang-ylang... et cette odeur persistante et douloureuse de la suie, de la fumée d'incendie... Cette autre aussi douloureuse mais si discrète et fragile de toutes ces bougies allumées avec recueillement pour accompagner un être aimé qui s'en allait... et cette autre, tellement réconfortante, du tendre et tiède parfum de bergamote qu'exhalait son haleine matinale...
Ce fut ensuite celles du marché d'Aligre ; de tous ces légumes verts, ces fleurs ; du quinoa et du pain frais grillé de chez Kayser et aussi celle-ci, qui nous fit rire aux éclats, de ces petits pois frais mais pas assez cuits... ah non ! ce n'était que des bruits impromptus...
Ma mémoire embaume de tant de souvenirs... De presque tous les raviver ne me déplairait pas...

jeudi 28 novembre 2013

Cette partie de l'autre en nous...

Après ma sieste en plomb d'hier, j'ai réussi à reprendre un peu de recul... Tout cela ne m'atteint pas tant que ça, finalement... c'est plutôt que mon relativisme n'apparaît qu'après une pénible et nécessaire introspection... il n'est pas encore un réflexe.
La première vague d'émotion qui me vient est toujours empreinte de vanité... le sentiment d'être insignifiant aux yeux de l'autre m'envahit puis c'est celui d'injustice qui alors me déchire... et j'en viens fatalement à craindre ce qui me semble être bien pire encore ; qu'à bout,  j'en arrive à cette extrémité tapie en moi, de tout effacer...
De ces discussions que j'ai parfois avec ma grand-mère, ce qui a toujours été une sensation chez moi devient petit à petit une conviction. Ce souvenir que l'on conserve de l'autre est véritablement une part réelle de son existence. L'effacer de sa mémoire revient à, en partie, contribuer à sa disparition. Ce que d’ailleurs ne nieront pas ceux qui, ne pouvant sans tenir à ce qui leur est nécessaire et ayant tout obtenu, argent, pouvoir... finissent par convoiter, avec encore plus d’acharnement que jamais... Entrer dans la postérité, pour y obtenir le saint Graal, la survivance !
« Est-ce que tu penseras à moi, après que je ne sois plus là ? » me demande-t-elle. Sachant que la question n'est pas nécessaire, mais, la réponse infiniment réconfortante...
Un message est arrivé pendant ma sieste... m'inspire tant d'autres choses que je ne sais plus quoi écrire... Je reprends ce billet abrégé de retour de cette soirée... mais tant de sensations se bousculent que je ne peux pas plus en dire... Peut-être me faudra-t-il un peu de temps...

mercredi 27 novembre 2013

Abandons...

Qu'est-ce qu'il y a eu ? Un aller-retour à la campagne, seul, trop bref... Là-bas, j'ai surpris dans les yeux de ma grand-mère des absences qui semblaient être des abandons... C'est l'ennui, la solitude de l'âge, qui l'emporte doucement, l'amène à l'abandon.
Hier... un jour comme les autres finalement. Même si les jours comme celui-ci, on tend à se sentir plus fragile, plus seul qu'à l'ordinaire... Le premier souhait est arrivé tôt le matin... cette faculté de toujours me surprendre... d'apparaître toujours un temps plus loin que celui que j'avais prévu, à l'instant même où je n'attends plus. Saurai-je un jour si c'est dû à un effet travaillé ou à une conscience singulière de l'autre ?
Ce matin, j'ai envie de me montrer, comme de me pendre ! Il me semble que jamais je ne me suis senti aussi vide d'élans, aussi démuni d'envies... même la spontanéité me paraît être une grossièreté. Voilà plusieurs fois que je me surprends à caresser l'idée de tomber malade... comme cette année où j'avais eu la grippe. La vraie, pas celle que tous ne cessent d'évoquer chaque fois qu'ils prennent froid. Dix jours dans le brouillard, incapable de me lever, juste bon à somnoler dans mon lit toute la journée et dormir la nuit... Déshydraté, sans appétit, décharné... M'abandonner à cette faiblesse qui fait que l'on se pardonne tout... que l'on se fiche de tout...

dimanche 24 novembre 2013

Retrouvailles...

Alors voilà... Tout a commencé hier... À midi je recevais L,I,D et J pour célébrer l’anniversaire de I... avec un peu de décalage ! Il me fallait faire les courses, récupérer le cadeau acheté sur internet, préparer la petite sauterie, faire le paquet cadeau sans oublier les bougies... tout cela avant midi... Inutile de dire que cela était loin de mon ordinaire... Mais ce fut, au final, un moment réussi... et même qu'en catimini nous réussîmes à partager avec D et I un peu de cette Oaxaca que nous avions ramenée de notre voyage au printemps dernier et que je gardais précieusement pour nous... L et D furent les premières à partir pour raisons professionnelles, puis I et J pour aller faire un peu de shopping. 
Entre temps P m'avait contacté pour me proposer d'aller dîner chez B, un ami d'enfance, qui nous invitait pour le dîner. Je remis donc mon départ pour la campagne à ce matin...
Alors que j'étais encore sous l'effet des émotions de cet agréable moment passé ensemble... du champagne et de l'Oaxaca... P se présenta pour que nous allions ensemble chez B... lui ayant fait remarqué qu'il était encore trop tôt pour nous présenter chez B... nous partageâmes, en attendant une heure plus acceptable, un petit extra... Puis, particulièrement bien disposés... nous partîmes pour Opéra — reprenant en cœur les chansons de Gainsbourg — vers où résident B et sa femme.
B, au même titre que P est un ami d'adolescence. Nous nous connaissons depuis le lycée. Il était certainement le plus cultivé d'entre nous... Il peignait, faisait de la musique... il échoua au Bac, mais réussit brillamment l'école des Beaux arts... Et en parallèle de sa peinture, travailla au Louvre puis de fil en aiguille obtenu des diplômes universitaires, et devint un spécialiste des ressources humaines, prisé par de nombreux services de l'état...
Avec sa femme, conservatrice..., ils bénéficient d'un logement de fonction assez originale. Ils logent dans la Chapelle expiatoire, au centre d'un petit parc public, véritable havre de paix dans ce quartier animé... Monument classé, le confort y est sommaire, mais d'un charme infini...
C'est à plus de trois heures du matin, après un pot-au-feu, trois bouteilles d'excellent vin, deux de champagne et un rhum hors d'âge, que nous et nos hôtes, réalisâmes qu'il était peut-être temps d'en finir et de nous quitter...
Inutile de dire que ce matin, réveillé vers neuf heures... Déshydraté, la peau du visage me tiraillant, l'esprit embrumé... je maudissais le fait de devoir être avant treize heures à deux heures d'ici... pour recommencer.
J'ai concédé un peu de ma santé et de mon aspect à quelques heures d'une charmante convivialité... Et alors ? On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs ! Trop d’excès nuit à votre santé, mais trop d'ascèse et de solitude nuisent à votre psychisme... Avant de trouver le juste équilibre, il est un peu normal d'aller, d'excès en abus...
Demain, avant de prendre le chemin du retour, j'essayerai d'aller courir et d'évacuer toutes ces toxines que je sens m'empoisonner...
J'espère revoir B, bientôt, j'ai eu beaucoup de plaisir à converser avec lui, nos sensibilités sont très proches... Je comprends ce talent que tous lui trouvent, professionnellement, cette capacité qu'il a d'arrondir les angles, avec une simplicité et une humilité désarmantes associées à une érudition stupéfiante. 

vendredi 22 novembre 2013

Paradoxes...

Au cours de mes dernières vacances, qui ont pris fin il y a quelques jours... je n'ai rien fait de ce que j'avais projeté, comme me remettre à courir, m'astreindre à l'ascèse... mais je me suis reposé. Les sept matinées, depuis ma reprise, semblent en avoir effacé tous les bénéfices... Ce matin, après que le réveil ait sonné, à peine avais-je fermé les yeux puis les rouvrais que dix minutes étaient passées... Sous la douche, je devais me tenir aux murs pour ne pas me laisser couler avec l'eau en tourbillonnant au fond du siphon... Même pour m'habiller j'ai dû m’asseoir sur le lit... Ce prix qu'il faut payer, de me lever au milieu de la nuit pour que l'ennui glisse plus vite, est sujet à une telle inflation que je crains de ne pouvoir suivre encore longtemps...
Il va me falloir remettre en question l'organisation de ma vie et en particulier celle de ce temps qu'il me faut passer sans cœur ni âme... Et de savoir que je ne suis certainement pas le seul à vivre cela, ne me réconforte pas !
Ma tendance naturelle à la misanthropie tend à s'affirmer pour être chaque jour témoin de ces petits détails comportementaux, prétentieux et égocentriques, dont fait preuve la majorité de mes semblables... Quant aux autres qui se prétendent dévoués à la cause humaine et animale... je les suspecte d'être pire encore ! Et ce ne sont pas les actualités qui vont me contredire...
J'aurai pu, petit à petit, m'ouvrir à la compassion... suivre la voie du Bouddha. C'est cependant, la misanthropie qui m'emporte... parce que je sais que l'humilité — seule véritable voie d'accès à l'autre — ne s'offre qu'à ceux qui ont surmonté l'humiliation, la souffrance et acceptés de se reconnaître, finalement, aussi insignifiant qu'un éphémère... Et qu'il est clair, que la plupart préfèrent s'amputer de cette conscience déjà trop souvent embarrassante...
Et pourtant... j'ai eu avec certains (si peu) de ces autres, les échanges les plus attentionnés, les sensations les plus enchanteresses qui soient... Tant et si bien que je garde en moi cet essentiel qui fait que l'on ne me fuit pas... qui m'évite de passer pour un aigri, comme ceux qui prennent toute remarque pour une offense et qui ne peuvent s'empêcher de rendre la monnaie, cela toujours d'une manière volontairement équivoque, parce qu'on ne sait jamais...
J'ai la chance d'être un misanthrope optimiste, affublé d'une crédulité sans cesse renaissante.
Un misanthrope aimable qui ose imaginer que dans peu de temps... il va faire le plein de cette précieuse attention qui lui manque si cruellement... qu'à nouveau, il va sentir son âme, explorée, fouillée ; sa sensibilité sollicitée et son intérêt, s'embraser ! Et qu'il va sans doute regretter, à peine les premières secondes passées, de ne pas être né talentueux peintre portraitiste... afin d'exprimer, tout à la fois, ce qu'il voit et ce qu'il ressent, de cet autre qui lui fait face...
Je repense à cette surprise que j'avais eue de constater que de les aimer tous n'amenait pas à en aimer un en particulier, tandis que d'en aimer un suffisait à se sentir soudainement les aimer tous ! Enfin, je verrai bien...

mercredi 20 novembre 2013

Quel supplice...

Grande difficulté à m'endormir hier soir. Ces crispations soudaines dans la tête, qui me font crier "un deux trois" ou "merde" — un peu à la manière de ces malades atteints de la maladie de Gilles de la Tourette — pour reprendre le contrôle...
Une accumulation de tensions, d'insatisfactions, de déceptions... sans doute. Un manque d'activité physique régulier aussi. Pas assez de ceci, trop de cela, et voilà ça dérape.
Ce qui m'étonne, c'est que ces difficultés de vie n'entament pas mon calme apparent... Ce n'est qu'une fois seul, à cet instant précis où je m'abandonne, que toute ma peine s'exprime, angoissante, brutale et traîtresse...
Si je n'étais pas tant attiré par les vices que nous offre la nature et tous ces plaisirs de chair, de cœur et d'âme... Je crois que je porterai fort bien la toge orange, le crâne rasé et un bol en bois... L'odeur de l'encens, la chaleur du bois des temples, la frugalité des repas, l'amabilité des échanges et la simplicité des taches me combleraient bien assez. 
Mais voilà, de la même façon je comprends parfaitement ce qu'est le génie, l'exception, la performance... sans être pourtant capable de les atteindre ; je comprends le bien-être qu'une vie d'ascèse, de dévotion et de compassion peut apporter, sans être pourtant capable de m'y restreindre.
Alors, j'apprends à faire avec ce que j'ai, tantôt bien, tantôt mal, mais toujours avec une infinie conscience de ce que je fais. Une conscience de ce mieux qui m'est inatteignable, comme le supplice de Tantale.
Aurai-je, lors d'une vie antérieure, offensé, volé ou refusé de rendre quelque chose de précieux à quelques divinités ? Aurai-je un don offert par la nature dont je ne sache m’acquitter ? Pour être ainsi condamné à regarder sans toucher...

mardi 19 novembre 2013

Les émotions sont dans le mouvement...

Pour commencer, à peine étais-je rentré du travail, qu'un coup de fil m'annonçait une déception !
J'avais proposé que nous fêtions chez moi, avec L, D et J, l’anniversaire de I, et comme chacun a ses propres occupations, ses obligations... nous réunir n'est pas évident. Mais nous avions trouvé le compromis de faire cela l'après-midi du jour J, mercredi. Un goûter en quelque sorte... C'est annulé pour cause de maladie... Deux d'entre elles ont attrapé un coup de froid... et se retrouvent couchées. Et cela remettra peut-être en question mon week-end avec J à la campagne... Ce n'est pas grave en soi, mais cela me désole...
N'aurais-je pas fait bonne figure à ces déconvenues que peut-être je n'eus alors pas reçu ce message qui me propose de fêter le mien, qui aura cours quelques jours plus loin !
Très profondément en moi, l'éventualité de cet événement m'avait interpellé... au même titre que tous ces probables que je projette lorsque je tente de comprendre le fonctionnement mental ou émotionnel d'un être qui compte pour moi...
Cependant, j'ai dû vieillir, devenir moins sensible... il y a encore quelques années je me serai déjà illusionné de toutes les vraisemblables joies puis désespéré de tous les possibles drames... échafaudant, nuit et jour, tous les scénarios envisageables... poussant le vice de trier par ordre d'importance les possibles des probables des plausibles...
Aujourd’hui, j'ai lu ce courrier avec une certaine sérénité (j'imagine que je peux dire merci à l'Oaxaca)... même si le plaisir que me procure ce message s'accompagne d'un soupçon d'anxiété qui, je le devine, va aller tout en m'envahissant jusqu'au jour promis.
Ce ne sont là que des émotions qui se préparent... Certes, le contraste d'avec mon isolement du moment, en renforcera la houle et les vagues, mais j'aime le vent, la tempête et l'orage, que ça gite, que ça tangue, que ça danse... on s'y sent fantastiquement plus vivant.         

lundi 18 novembre 2013

Ma vie insensée...

Ce qui m'étonne, c'est bien que n'ayant rien à dire d'autre que des banalités... je trouve toujours quelque chose à écrire... Il me suffit de commencer... Qu'aurais-je écrit si ma vie avait été exceptionnelle, si j'avais été un de ces types entreprenants, un exalté, un aventurier ? Si j'avais eu des histoires extraordinaires à raconter ? Je me marre, parce que je me suggère cette réponse : un historien...
Bien sûr, si je ne l'avais pas croisée... je n'aurais peut-être pas compris qu'il y a des choses qui s'entreprennent sans qu'elles aient nécessairement un sens... qu'il vient plus tard, qu'il naît de ce que l'on fait...
J'ai cette fâcheuse tendance à tout intellectualiser, et à finir par me dire que, finalement, ça ne rime à rien... alors, à quoi bon ! Et pourtant, avec un peu de recul, c'est tout ce que j'ai fait d'insensé qui semble donner à ma personnalité, sa singularité... sa meilleure raison d'exister.
Par exemple, je n'ai jamais été plus spontané, plus sincère, plus moi-même que dans cet amour que je lui portais ; quand bien même je savais n'être qu'un pis-aller... cela n'avait donc aucun sens ! Et pourtant... agissant autrement cela n'aurait pas été moi... et en eut alors encore moins !
Chaque fois que j'ai entrepris une action sans préméditation, sans but ni raison, je me suis senti porté par une farouche conviction... j'avais le sentiment de m'élever. Chaque fois que j'écris ici, ça n'a pas de sens... et pourtant, ça en donne à ma vie. C'est dire combien elle en manque...

dimanche 17 novembre 2013

D'humeur contemplative.

Quelques abus hier soir... P est passé, nous avons dîné ensemble et bu quelques verres... Il y avait un marché de produits régionaux, j'y avais acheté quelques saucisses aux couteaux, deux belles portions d'aligot et une bouteille de Cahors... Nous avons tout englouti, avec en plus une demi-bouteille de Saint-Véran et un peu d'Oaxaca... Le vin et l'Oaxaca sont bien passés, c'est le reste qui a dû me travailler l'intérieur, ce devait être trop riche, je manque d'habitude. Du coup, j'ai vécu une nuit en pointillée, à suivre d'étranges et pénibles rêves par épisodes...
Alors aujourd'hui, je ne me sens vaillant à rien... éventuellement une douche bien chaude... je me tâte ? Et encore, même ça...
... J'ai craqué, finalement... Pour la douche ! Seulement pour la douche... Bien chaude, trop peut-être, je semble avoir pris un coup de soleil... Je pourrais sortir, mais il y a encore ce marché bd de Reuilly, et je pourrais être tenté... Sur chaque stand des dégustations sont proposées par les commerçants-producteurs-récoltants-cuisiniers de fortune... qui sont, pour la plupart, des passionnés... et plus on avance dans la journée — le froid poussant au vin chaud plus que de raison — plus ils ont la convivialité régionale affable, colorée et tonitruante... alors, c'est difficile et même grossier de résister.
Il est plus sage que je reste là.
Il me faut juste trouver une occupation correspondant à mon humeur du moment... contemplative ! J'aurais bien une idée... il est certain que ce n'est pas ce qui me manque, les idées ! Quand je constate combien de types n'ont pas même une idée et à qui, pourtant, rien ne manque... je me demande si j'ai tiré le bon numéro en arrivant ? Condamné à l'imagination... à l'abstraction... c'est épuisant, pour les nerfs.

samedi 16 novembre 2013

Une danseuse, un signe...

Décidément, cet Assam ne me convient pas... Je pense avoir réussi à le doser correctement, mais définitivement, je ne sens pas assez, à mon goût, la bergamote !
Hier soir, je me suis décidé à regarder "Black Swan", enregistré il y a si longtemps... J'avais été incapable de le regarder... et ne m'en sentais pas plus capable hier soir, mais je n'avais pas envie de lire et m'ennuyais ferme... Je ne tiens pas à en parler, et puis ce n'est pas mon habitude ici, de jouer au critique d'art... De plus, en raison d'un incident d’enregistrement, le film s'est arrêté au moment du final de la première où, transcendée par la schizophrénie qui la gagne, elle va se jeter... Et merde ! que ça peut être frustrant ! Franchement, ce film est intéressant même si, je l'avoue honteusement, je l'ai à quelques reprises fait avancer en accéléré... Nathalie Portman y est magnifique ! Il faut dire qu'elle devait être bien conseillée, jusque dans sa vie privée... Elle est très belle, c'est incontestable... cependant, il m'a semblé, pour ce rôle, que physiquement, elle était un peu... comment dire cela en restant courtois ? Courte ! Enfin, ses membres manquent un peu d'élans naturels pour une danseuse de ce niveau, et plus particulièrement ses bras !
À deux ou trois reprises ce fut moi qui me retrouvais le souffle court... la faute de ces anecdotes propres à l'intime quotidien des danseuses... comme ces gros plan, fascinants, de sa nuque et de ses pieds qu'elle fait craquer à son réveil... et cet autre où elle prépare des pointes neuves, arrachant l'intérieur, lacérant les semelles à coup de ciseaux... puis bande ses doigts de pied meurtris... et enfin chausse ses pointes pour les faire...
Si je me laissais emporter par le côté exagéré, incontrôlable, de mes élans intuitifs ou mystiques... je me dirais que voilà un étrange signe que ce film, bien que correctement programmé, ne finisse pas... et qu'il reste suspendu à tous les probables et même à tous les improbables...


vendredi 15 novembre 2013

Une renversante histoire de parfums...

C'est un fauteuil de bureau comme ceux que tous shérifs américains semblent posséder. Excepté qu'il est blanc et vient de l'un de ces grands magasins suédois... Il roule, tourne et me permet de me pencher en arrière jusqu'à la sensation de tomber... Hier soir, c'est arrivé... je me suis renversé, il a cédé, j'ai basculé... Plus de frayeur que de douleur. Je l'ai depuis tant d'années, il est le centre de ma pièce à vivre... certes, un vrai tout en bois massif eut été plus décoratif, plus... mais les prix de ce genre d'objet n’expriment plus que la spéculation et je m'y refuse. Je vais tenter de le réparer.
Juste avant cet incident, j'étais allé récupérer ma montre que j'avais mise en réparation dans l'une de ces boutiques du Marais. Et j'avais profité de me trouver dans le quartier pour passer acheter mon parfum, difficile à trouver... Sa distribution presque confidentielle n'est pas sans flatter mon ego, mais il est avant tout le Graal d'une longue quête.
Dans ma vie d'avant, je portais "Habit Rouge", il était le fil rouge de mon caractère malgré quelques trahisons dues à ma curiosité... Il était aussi chargé de tant de choses, que... comment le garder ? J'avais donc, sans réelles intentions, commencé une quête... J'ai pour les parfums une vraie passion ; bien sûr j'ai adoré le roman de Patrick Süskind, tout y est... Et personne ne doute du fait que dans un parfum digne de ce nom, se trouve un soupçon de magie qui vous ouvre à une autre dimension... Un parfum réussi possède le pouvoir de vous envoûter... Encore faut-il, pour que la magie fonctionne, que vous sachiez le choisir ou acceptiez d'être choisi par lui...
Les vendeuses et vendeurs ne me la font pas... leurs arguments commerciaux ne fonctionnent pas sur moi, j'en connais sans doute bien plus qu'eux sur ce qu'ils vendent. Très vite, j'ai compris qu'à part quelques rares exceptions, l'essence même de cet art se trouvait chez les vrais artisans, les "nez"... C'est le hasard, comme toujours... ou autre chose... qui m’amenât à celui que je porte aujourd'hui !
Qualifié de "socialement incorrect", il est l'oeuvre d'une créatrice d'avant garde dont j'avais pu apprécier et apprendre à reconnaître la singularité dans un autre domaine où elle excelle et aussi par curiosité pour l'intérêt que cette artiste suscitait chez... elle !... Et c'est par un biais, aussi inattendu qu'éloigné de l'influence qu'elle conserve sur moi, que je fus amené, intrigué par ce que j'avais entendu et lus, à le rechercher et à l'essayer. Ce fut un coup de foudre ! Qui, d'ores et déjà vient de passer le cap des trois ans, et ce d'une manière étonnamment exclusive... 
Toujours est-il, qu'en entrant dans cette boutique qui est autorisée à commercialiser cette essence essentielle, il me fallut un certain temps avant de comprendre et définir ce qui me perturbait... Était-ce cette frêle silhouette, cette presque imperceptible présence, ce visage me paraissant tout à coup étonnamment familier ?
C'était ce genre très rare de visage sur lequel le regard glisse à peine interpellé... puis, passant à nouveau, y revient intrigué pour s'y attarder... et comprend soudain qu'il ne l'oubliera plus jamais. Ce genre de visage que je connais si bien pour le porter en moi comme d'autres portent une croix... Un visage exprimant une fragilité toute particulière, une délicatesse tout aussi infinie que naturelle, une intelligence aussi singulière que supérieure... Sans doute, l'une des plus puissantes potions à émotion ! Et dans ses yeux verts-bruns, complexes et changeants... je pouvais reconnaître les mêmes galaxies, où explosent sans fin des étoiles aux teintes orangées, ceinturant des pupilles si perçantes qu'elles semblent tout absorber. Le même portail ouvrant sur l'âme... Certes, ce que je porte en moi a sans doute, à mon insu, contribué à exagérer ce que je voyais...
Quoi qu'il en soit, si ce n'est pas mon parfum... que peuvent bien vouloir dire tous ces signes ? Renversant !          

jeudi 14 novembre 2013

... d'une langueur monotone.

Je me sens dans cet état où l'on ne souhaite que d'être chez soi, sous la couette... avec, en réserve, trois ou quatre bons films, un ou deux bons bouquins et de bons plats mijotés prêts à être réchauffés... Je m'abandonnerai volontiers à cette langueur doucereuse qui fait que les rêves suffisent... quand bien même j'ai vécu des partages qui valaient tous les espoirs !
La nature est bien faite, qu'il s'agisse de vieillir, d'être privé de ce que l'on aimait... elle s'arrange pour que le mal même, vous anesthésie... Bien sûr, dans l'absolu je préférerais partager ce moment d'intimité, qu'il prenne un tournant différent... mais c'est un tout autre plaisir et je ne suis pas certain à cet instant précis, de savoir lequel choisir...
C'est peut-être que je n'y crois plus tout à fait ou que ce que j'espérais s'éloigne et doucement disparaît ? C'est peut-être que de me lever à nouveau trop tôt me lasse et m’engourdit, au point de n'être plus disposé à échanger ?
À moins que ce ne soit d'avoir compris où mène trop de solitude... Il est indéniable que j'en ai besoin... mais je ne suis pas fait pour être tout le temps seul... il me faut un autre, précieux, dont j'ai à m'occuper ; un autre sachant me détourner de moi-même.
Il faut dire qu'après le soleil d'hier, dont je n'ai pas su ou pu profiter... la pluie d'aujourd'hui me désespère.

mardi 12 novembre 2013

Je m'en fiche...

Je me suis réveillé avec une fois de plus ce sentiment que l'on se fiche de moi... Les raisons, quelles qu'elles soient... aujourd'hui, je m'en moque. Désormais, je ne ferai l'effort de comprendre l'insensé que chez ceux qui font la même chose me concernant. La tentation de faire table rase commence à lentement s'insinuer... sans pour autant offusquer ma conscience.
Je constate que depuis que je pratique l'Oaxaca, disons avec une certaine constance... ma perception a changé. Je souffre moins de ces choses contre lesquelles je ne peux rien... Je suis moins sensible... moins facilement touché... Fataliste ? Peut-être... à moins que cette excessive émotivité n'ait été remplacée par du relativisme... Ma perception du temps semble différente, qu'il coule je n'y peux rien, alors... Et quant à ce que pensent les autres...
Petit à petit, ce personnage que je pressentais en moi, apparaît, prend réalité... Évidemment, ce n'est pas sans quelques retours de flammes, sans quelques saisissantes incertitudes... Il y eut aussi trois-quatre mauvais plans... il y en aura d'autres, jusqu'au dernier...
D'avoir rabattu le caquet à toutes mes incessantes émotions... ça me change la vie. Je ne dis pas que c'est mieux ou moins bien, je n'en sais encore rien. Mais d'être comme la plupart à se fiche de la plupart... je trouve qu'il y a là quelque chose de reposant... Et tout particulièrement quand on en est conscient... Peu de chance cependant que je devienne capable de mondanités, de civilités, enfin, de ces abus de courtoisie que la plupart se font... "Une menace, une promesse, une insolence, une courtoisie : cette balance est celle des affaires." Henry de Montherlant. J’abhorre les faux semblants, l'hypocrisie des gens... cela n'est pas dans ma nature, et je ne suis pas disposé à ce que ça le devienne, à tord ou à raison... je m'en fiche !
Demain, je reprends le travail... Étonnement, cela ne me tracasse pas plus que ça... c'est ça qui m'ennuie !   

dimanche 10 novembre 2013

D'Ulysse à la diététique sociale...

Ce matin, pas de risque que je m’envole... Ouvrant l’œil à sept heures, je pouvais voir que dehors, même les corneilles restaient au nid. Pas un oiseau, juste un voile gris, uniforme et de la pluie, de la pluie. Dans d'autres circonstances, sans doute serai-je sorti, mais là, j'ai préféré profiter de cette doucereuse lascivité dans laquelle je me trouvais et éviter de prendre le risque de perdre un peu de dignité, moulé de trop près dans un collant malencontreusement trop saillant en cette matinée... et déjà même de réussir à l'enfiler ?
J'ai donc préféré me calmer en m'abandonnant à Ulysse... Je ne pense pas qu'il y ait un autre moyen, que celui d'un total abandon, de lire Joyce. J'imagine, pour me rassurer, qu'il est impossible de tout comprendre, de tout saisir... mais suivre l'activité cérébrale et sensorielle de ces personnages, me rappelle mes propres pensées intérieures... incessantes, chaotiques, multidirectionnelles... souvent inachevées parce qu'intégrées ou produites immédiatement par ma chimie organique...
C'est le repas dominical qui me ramena à la réalité...
Parfois, la rigueur de certaines règles sociales m'exaspère, mais il faut quand même leur reconnaître de nombreux avantages, par exemple celui d'être, en France, moins sujet à l'obésité grâce à cette coutume de manger à heure fixe, à table, en famille ou entre ami, et de faire de chaque repas une fête ! Des scientifiques ont démontré que les écarts alimentaires sont bien mieux assimilés par notre corps dès lors qu'on s'y adonne au moins à deux et toujours avec convivialité...  
De retour dans mon foyer parisien, après avoir déposé V dans le sien, je me dis que je vais tout de même m'accorder, bien que seul, un petit abus...   

samedi 9 novembre 2013

Causes et conséquences d'une petite culotte...

Ciel bleu... grand soleil... la nature étincelle de mille éclats... À huit heures, en tenue de Frère Jacques, je sors V qui rechigne un peu, il doit faire cinq degrés et l'herbe est encore toute mouillée...
Quelques étirements et échauffement pour ne pas casser au premier virage et me voilà parti... Ça brille de partout, et dans l'air presque sec, l'odeur des feux de bois tout autour m'enivre. Je n'irai pas jusqu'à dire que je vole, je suis un peu trop lesté pour décoller... mais le souvenir de ces sensations me saisit intensément... La hanche me tire un peu et je ne force pas, je veux que cela ne soit que du plaisir.
Hier, Douce, s'est positionnée en tête pour cette place sur ma mobylette... Cela m'a rappelé une histoire, lorsque j'avais mon puissant scooter (TMAX). J'avais une amie, une belle et féline Asiatique, entrepreneuse... dans tous les sens du terme... Impossible de sortir avec elle sans que tous les autres mâles la convoitent, mais elle avait ce pouvoir de les glacer sur place... Quel caractère ! Nous avions été amants... nous ne l'étions plus... elle convolait avec un autre mâle qui correspondait plus à ses critères de raisons... ils étaient sur le point de vivre ensemble... Nous nous croisions de temps en temps, elle était toujours attentive à ce que je devenais... Une fois nous convînmes de sortir dîner... Je vivais en banlieue Est de Paris, elle était enthousiaste à l'idée que nous puissions y aller à moto...
Une petite brindille, tout en muscle, elle s'accrochait à moi fermement. Il était inutile de prendre des risques insensés pour lui procurer des sensations, les puissantes et vives accélérations, la vitesse, le vent et les balancements suffisaient à la rendre toute chose... Nous passâmes une agréable soirée et je la ramenais jusque chez moi où elle avait laissé sa voiture. Alors que nous étions presque arrivés, nous fûmes soudainement et très brusquement interceptés par deux véhicules banalisés. Sincèrement, l'arrestation fut particulièrement cavalière et même dangereuse pour nous. J'ai dû faire un vif écart suivi d'un freinage d’urgence pour éviter de percuter l'un des véhicules. À peine arrêtés, quatre ou cinq types surgirent des voitures en nous braquant de leurs armes ! C'était la BAC, pour un contrôle d'identité et de conformité... Le TMAX est un objet prisé des voyous, pour sa puissance, sa nervosité et sa maniabilité... La nuit, rouler en banlieue avec ce genre d'engin vous expose à de telles aventures... Ma chérie derrière, en menait pas large... elle était restée toute figée sur la selle pendant que je présentais mes papiers et discutais avec les flics... Une fois, arrivés devant chez moi ; elle m'avoua haletante, toute chavirée, ébranlée même... que sa petite culotte était toute mouillée ! Les sensations avaient été trop fortes... elle en tremblait encore... mais adorait ça ! Nous nous embrassâmes fougueusement... Je m'en souviens encore... Je sais que nous étions à deux doigts de nous dévorer l'un l'autre... mais ai-je trop réfléchi ou est-ce elle qui recouvrit une partie suffisante de sa raison ...?
Je la respecte profondément, comme toutes les femmes que j'ai connues. Je ne pourrai pas, autrement... Mais parfois, ça me coûte, vraiment... terriblement ! D'autant plus qu'elle savait particulièrement bien, comment si prendre dans l'intimité pour faire sortir l'animal que je retiens en cage...
Je me demande si ça pourrait le faire avec une mobylette bleue et un peu plus de bouteille ? Oh, qu'est-ce que ça serait drôle ! Rien qu'à l'idée, j'en frémis déjà...       

vendredi 8 novembre 2013

Dérapage à cause de la végétation luxuriante...

Une légère pluie et un sens inné de la renonciation m'ont découragé de sortir courir... Je m'en suis tenu à la promenade matinale de V, puis me suis laissé aller douillettement au plaisir d'une longue et apaisante ablution... Cela sans le moindre soupçon de culpabilité, alors qu'habituellement, pareille attitude me paraît être un forfait commis à l'encontre de ce que m'a offert la nature... Je me suis aidé en usant de ce subterfuge qui consiste à envisager que peut-être j'irai courir en fin d'après-midi ! Cela me laisse un peu de temps...
Et je dois bien le dire, mon allure physique me préoccupe de moins en moins... avant, j'étais plutôt attiré par celle de personnages comme Ziggy Stardust... aujourd'hui, je tendrais — un peu forcé par la nature même de la vie, il faut bien le dire — vers celle d'un énergumène comme Albert Moulinot, goûtant un bonheur simple loin de la frénésie urbaine et de l’aliénation capitaliste ou, plus laconiquement, loin des cons (encore que j'en vois un qui passe dehors promenant en laisse ses toutous d'appartements, chacun équipé d'un ridicule manteau) !
Au nom du principe de précaution... je tiens à rassurer celles qui sont ou pourraient être "enthousiasmées" par mon corps (mais qui n'ont pas encore osé se faire connaître)... que subsistent, dans ma personne, encore de beaux restes ou du moins, rien qui ne puisse être arrangé avec un peu d'effort... et que ce que je viens de dire précédemment, doit être pris comme une figure de style, une sorte d'allégorie plutôt qu'en un portrait réaliste...
Derrière une apparence trompeuse, qui pourrait sembler aux distraits comme quelque peu avachie, subsiste une bien réelle verdeur printanière qui d'ailleurs repousse chaque nuit... et qu'en plus, sur le papier, il me reste à supporter un nombre non négligeable, à deux chiffres mêmes, d'années d'entre-deux... Soit largement de quoi peaufiner l'oeuvre finale...
J'envisage d'ailleurs, très sérieusement, d'investir dans un moyen de transport vintage, économique et pratique, qui siéra bien à mon personnage : une Mobylette bleue, avec sacoches s'il vous plaît ! Bien moins dangereux que ce puissant scooter que je possédais il y a quelques années et dont m'avait convaincu de me débarrasser une personne aimée et que j'écoutais...
Certes, à deux ce serait mieux... N'hésitez pas à vous signaler rapidement, au moins avant l'achat de l'engin susnommé, que je le choisisse alors équipé d'une selle biplace...



jeudi 7 novembre 2013

Promenades de nuit...

Hier, entre douze et quinze heures, un bien agréable moment de partage... et comme pour affirmer la loi d'attraction des semblables, un échange d'emails, inattendu... Certes, je ne saurais en définir la ou les raisons profondes... Mais, c'est déjà ça et je verrai bien...
Je repars dans ma campagne pour quelques jours, j’emmènerai V, si tant est que quelqu'un soit présent pour me la sortir à mon passage...
J'espère pouvoir courir les trois matinées que je vais y passer... Quoi qu'il en soit, nous ferons des promenades, la première au levé, avant toutes autres choses ; la dernière juste avant le coucher. Et au milieu, une bien longue pour éventuellement trouver des champignons.
Le soir, l'éclairage municipal s'éteint à vingt-deux heures, nous sortons une fois tous les feux éteints, dans un noir d'encre avec juste les étoiles, s'il n'y a pas de nuages, pour se repérer et ne pas perdre l'équilibre. La majorité des gens ne savent plus ce qu'est une nuit noire, une nuit si intense qu'elle semble tout absorber, jusqu'à nos propres pieds... Une nuit dans laquelle il faut réapprendre à marcher, en se repérant par exemple à la forme de la chaussée, légèrement incurvée du milieu vers les bords, suivre son milieu en sentant ses pentes... Puis, tout en allant, l’œil s'accoutume et petit à petit aide à deviner le chemin.
Si la lune est forte, tout est jeu d'ombres fantomatiques, on aperçoit la fumée qui sort des cheminées qui s’élève vers les étoiles et si le temps est sec on est envahi par cette odeur de feu de bois... un ravissement. V y voit parfaitement, mais je ne peux la perdre, une petite tache blanche qui file en zigzaguant devant ou qui traîne en reniflant derrière...
Bien sûr, elle aime être chez elle, entourée de sa famille humaine et féline... mais pour rien au monde, elle ne raterait un voyage dans la nature... sa truffe, son flair, y trouve quelque chose d'essentiel, quelque chose d'inné...

mercredi 6 novembre 2013

Propre rythme...

Je dors rarement plus de quatre heures d'affilée... mon travail en horaire décalé ; mes préoccupations ; les hormones... Habituellement, je restais alors sans bouger, tentant désespérément de me calmer et de me rendormir, et il arrivait que cela dure infiniment.
Depuis quelque temps, j'allume, m'installe confortablement et prends mon bouquin... En général, je lis à peu près deux heures avant de sentir le besoin d'à nouveau fermer les yeux. Ces derniers jours, j'ai tendance à me réveiller vers cinq heures ; à cette heure-ci il n'y a que très peu de bruit dehors, c'est idéal pour la lecture... lorsque j'éteins, je prends conscience de l'agitation extérieure qui commence et je m'endors alors en reconnaissant, content, combien il y est plaisant de vivre selon son rythme.

mardi 5 novembre 2013

Mélancolie d'automne...

Hier, j'étais bien décidé à sortir de mon antre... après un peu de nettoyage — mais d'où vient cette poussière ? — une douche, un repas frugal et je me suis lancé.
Chaque fois que je sors de chez moi, une fois le hall de l'immeuble franchi, j'accuse quelques instants d'égarement... est-ce mieux de partir à gauche ou de passer par la droite comme à l'accoutumée ? Neuf fois sur dix je me laisse aller à mes automatismes, c'est plus sûr... À peine avais-je parcouru quelques centaines de mètres que quelques gouttes me poussèrent à prendre le métro, me disant toute foi que je rentrerai à pied si le temps le permet, comme par souci d'excuser cette petite lâcheté. J'avais une course à faire, un cadeau pour l'anniversaire de J que nous fêterons mercredi midi (soit le lendemain) chez moi. Je savais précisément où j'avais de bonnes chances de le trouver, pas loin de là ou j'ai l'habitude d'acheter mon thé...
Je suis attaché au même thé matinal depuis quelques années, cela pour toutes sortes de raisons souvent évoquées ici... Je me présente, après avoir trouvé ce que J souhaitait, chez Mariage Frères et demande mon thé... Le garçon qui me servait me dit qu'un nouveau Earl Grey était sorti ; plus fort et donc particulièrement recommandé pour le petit déjeuner, il est composé d'un thé noir d'Assam, plus corsé que le Darjeeling et aromatisé avec une huile essentielle de bergamote, soi-disant, plus fruitée... Curieux, je me suis décidé à essayer ce Earl Grey d'Or plutôt que prendre l'Impérial que j'affectionne ; sans doute avec l'espoir de renouveler mes sensations matinales, sans tout à fait les changer...
Puis je suis rentré en flânant... j'avais de bonnes sensations, les gens que je croisais me souriaient, du moins c'est ce qui me semblait. Aux deux tiers du chemin, juste devant cette boulangerie du onzième que nous fréquentions de temps en temps... une douleur au genou me convint de finir mon chemin à vélo ; avant, j'achetais une Corde bien cuite et odorante...
Soirée insignifiante... Nuit quelconque...
Ce matin... ma seule distraction fut la dégustation de ce nouveau thé. Première impression ? Un peu déçu... je m'attendais à quelque chose de plus étonnant... Je ne sens pas assez la bergamote, l'Assam est trop puissant ; en petit-déjeunant, je me disais que probablement elle ne l'aimerait pas... Mais comme pour tout, je suis un peu lent, il me faut plus de temps qu'à d'autres, pour me faire une idée juste...
J'ai traîné jusqu'à 16 heures ; heure à laquelle j'ai daigné me doucher et m'habiller... Il faut dire que le temps d'aujourd'hui n'engage à rien... J'écoute l'album "Bedlam" de James Blunt que je n'avais pas écouté depuis 2005, année de sa sortie... Bon sang ! qu'est-ce que ça me remue encore... C'est fou de tout garder en soi aussi précisément aussi intact ! Album à la fois épitaphe d'une histoire impossible et prémonitoire d'une autre... J'ai mangé mon pain blanc ! et tout porte à croire qu'il était gris... Maintenant, je ne suis plus certain d'être disposé à quoi que ce soit... enfin nous verrons bien. 
Je pense qu'après demain je retournerai à la campagne, j'ai besoin d'un peu de compagnies... et à défaut d'une tendre conversation avec un être délicat et agréable à regarder... me trouver en compagnie de personnes dont les sentiments à mon égard ne font aucun doute, me réconfortera...
Bedlam. James Blunt.

dimanche 3 novembre 2013

Dure réalité !

Peu de choses à dire ou l'envie m'en manque (puissent ces premiers mots, ne pas devenir une expression consacrée, ici)... J'ai raccompagné J chez elle... quel jour était-ce déjà ? Jeudi... oui ! je crois bien. C'est toujours difficile... Cette histoire avec N me tourmente terriblement ; ses revirements, son attitude... je me sens banni. J'ai bien peur de ne pas avoir suffisamment de volonté pour tout oublier, lorsqu'elle tournera à nouveau son nez de mon côté. C'est  étonnant la capacité que l'on a à s'aveugler soi-même, ou à ne voir que ce que l'on a envie de voir... Je l'ai toujours défendu, encouragé... jusqu'à nier mon objectivité concernant ses comportements... Aujourd'hui, je ne vois que ce qui l'accable à mes yeux : son atavisme... Et ce que je crains, c'est qu'ayant endurci, par nécessité ou en conséquence, mon caractère au cours de ces dernières années, je ne cède plus à rien !
MG, une ex... avec qui nous correspondions de temps à autre et dont j'étais sans nouvelle depuis un an à peu près. Fait étrange, notre correspondance fut toujours très sexuelle... Elle adorait que je lui écrive des cochoncetés... et m'en réclamait chaque fois. Depuis que nous ne nous fréquentons plus, soit sept ou huit ans, nous ne nous sommes revus qu'à deux ou trois reprises et sans qu'il se passe quoi que ce soit d'évoqué préalablement dans les messages échangés... Il y a une semaine, elle reprend soudainement contact avec moi, prétextant je ne sais quelle excuse de ne pas l'avoir fait depuis notre dernière rencontre... et m'invite à dîner chez elle ! Déprimé et... singulièrement, en manque de ce côté-là... je n'irai pas jusqu'à dire que je me frottais les mains en confirmant notre rendez-vous, mais ce serait mentir de dire que je n'y ai pas songé... Il n'y a pas de mal à cela et ses messages, ceux d'il y a un an, ne laissaient aucun doute quant à ses probables intentions...
Pour commencer, le rendez-vous fut reporté d'une journée... Hum... suspect... me suis-je dit, bien que m'y attendant un peu. Le jour dit, je me suis préparé, ai acheté, en sortant, une bouteille de champagne et pris le métro jusque Porte Maillot. Dans un état proche de la perplexité, tout de même...
À peine entré dans le métro, j'ai reçu un SMS me demandant (!) si je verrai un inconvénient à ce que nous allions dîner au restaurant plutôt qu'à son appartement... elle m'expliquait brièvement que son fils et un ami rentreraient dans la soirée alors que ce n'était pas prévu... Depuis mon départ, action qui m'avait demandé un réel effort, à moins que ce ne fût un vrai besoin... je me demandais comment cela allait tourner. Cela me fit ricaner quant à ma naïveté, à ma faiblesse envers mes désirs... Je lui répondis laconiquement que cela m'était égal.
Je sais bien ce qu'elle espérait et craignait, au fond. Mais je ne lui ai jamais caché n'avoir plus à son égard qu'une certaine reconnaissance, celle d'avoir partagé, quelques jours durant, une intimité, réservée...
J'ai fait bonne figure, mais dans la conversation, je lui ai tout de même dit qu'elle était une pétocharde... qu'elle allait jusqu'à se mentir à elle-même et qu'après huit ans d'analyse elle n'avait pas changé ; sans doute par manque de courage... qu'elle est toujours assujettie à ses acquis judéo-chrétiens, sociaux et familiaux ! Qu'elle n'avait toujours pas défini ses propres règles morales ; qu'elle ne faisait pas l'effort de considérer honnêtement son inné ! En fait, qu'elle avait la frousse de se mettre à poils ! Elle a reconnu, penaude, que je n'étais pas dénué d'une certaine perspicacité... Bien entendu, tout cela fut dit avec tous les égards possibles, entre la poire et le chocolat... Je crois que nous ne nous reverrons jamais.
Je suis rentré avec la bite sous le bras... mais le cœur léger. Comme le chantait Brel.
C'était injuste et méchant, pas digne de moi, j'en suis conscient... Finalement, nous sommes tous, plus ou moins, dans le même état... Mais franchement, concernant ce sujet... il ne faut pas me chercher.
D'un autre côté, si les choses avaient tourné différemment... je veux dire, comme je m'y attendais, bien que n'y croyant pas vraiment... Eh bien ! je crains que ce fût moi qui eusse reçu la sévère leçon ! Parce que je crois bien que je n'eusse pas été capable d'assouvir mes besoins... ou si, par faiblesse, j'avais cédé à ses hypothétiques avances osées... je m'en serais, après coup (!), infiniment voulu ; au point, je crois, de devoir en rentrant, éviter tous les ponts et les berges de la Seine... Mais j'aime le risque, le bluff, le jeu de poker ; me faire frémir, quoi !
Bon sang ! Comment vais-je finir ?