(journal de mes sensations)

dimanche 15 mai 2011

Grâce

La plupart de ceux qui sont amenés à aider un proche ne peuvent s'empêcher de le faire avec un air, retenu ou non, de condescendance... Quand je dis, la plupart, c'est une litote !
Le premier geste qui nous vient à l'esprit quand il s'agit d'aider est, de tirer vers soi, sous-entendu vers le haut...
Avant tout et afin de ne pas paraître prétentieux, peu sont susceptible de trouver chez moi un quelconque secours, très très peu même, parce que je peux peu et surtout parce que j'aime peu. Je ne suis pas quelqu'un de bien au sens large, au sens humanitaire. Mais dès lors qu'on m'appelle, je mesure avant tout l'état dramatique du désespoir dans lequel il faut être pour se résoudre à appeler à l'aide et qui plus est, pour penser à moi...  Comprenant plus finement que beaucoup, je ne juge pas, je ne guide pas, je me positionne en inférieur, je me place en dessous et je pousse, je porte, je soulève tant que je peux, mais avec tout ce que j'ai comme amour. J'offre mes épaules, mon visage même, pour que de ses pieds, elle reprenne confiance et rassérénée, s'élance...
S'il est une situation où l'on doit faire preuve de la plus grande humilité qui soit, c'est bien dans ces moments. La forme compte ici plus que le fond ! Ni paternaliste vous accueillant sous son aile, dans sa famille ; ni gourou vous acceptant dans son temple aux règles à respecter... Ni vantard ne pouvant s'empêcher de répéter ou de vous rappeler, votre chance qu'il fut là...
L'humilité n'est pas dans la nature humaine. Il ne suffit pas de le savoir pour penser à l'être, il faut aimer... aimer au point que l'autre soit, l'espace du temps nécessaire à s'en sortir, plus important que votre ego. Et ce n'est pas encore suffisant, là encore on en tire avantage. L'humilité, c'est montrer combien on se sent honoré de cette considération que l'on vous porte. Parce que celui qui vous appelle à l'aide vous présente en offrande son amour propre, et il faut être vraiment désespéré pour offrir ainsi ce que l'on a de plus intime, de plus fragile !
Moi, je n'ai jamais eu le courage d'appeler à l'aide, sauf une fois il y a quelques jours, ici même... Mais voilà, c'était peut-être pas mon jour de grâce, comme à l'ordinaire...

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