(journal de mes sensations)

mardi 31 mai 2011

Sans aile(s)

Écrire sans ma muse, 
 c'est écrire terne, gris sur gris... 
Devenir illisible de n'avoir rien à dire. 
C'est ne plus écrire qu'états d'âme et d'aigreur. 
C'est manquer d'élan, 
 de projection, 
 c'est rester sur l'écran.
Sans reliefs, sans rebonds,
 sans couleurs.
Avec... 
 c'était un envol de milliers d'oiseaux,
 une vague folle d’Étourneaux.

Starling Wave

Sale nuit

Certaines nuits donnent envie d'être indigne,
de perdre tous scrupules !

lundi 30 mai 2011

De la nécessité de rêver avec grandeur

De tous les rêves, ceux que je préfère sont ceux que je fais éveillé. La rêverie est comme une musique de l'âme, qui berce sans rien dire. Soupape de cette folie interne, de cette lucidité tranchante qui m'habite...
Je marche dans une rue ensoleillée, des pas me suivent tentant de me rattraper sans pour autant appeler... Je feins l'ignorance ne sachant pas quoi faire, j'ai reconnu ces pas, à ce rythme qu'imposent de hauts talons ; j'ai, je crois, reconnu cette aura qui les précède... 
Rêver l'insensé, l'invraisemblable, produit d'une imagination fertile, de ces rêves dont on ne peut rien attendre puisque nous promettant l'impossible, ils nous en privent déjà ? Ces rêves "tour d'ivoire" imprenable, qui vous isolent de tout et de tous, stimulent vos émotions.
...toujours en marchant, j'arrache ma chemise et libère avec vigueur des ailes aussi blanches que puissantes. Je me tasse et d'un élan me projette vers le ciel dans un fracas de tourbillons d'air. Se faisant je me retourne et la fixe, elle est paralysée par la surprise, ne sachant pas s'il faut céder à la panique ou s'émerveiller. Mon corps, mon attention, sont tendus à se rompre, je retombe doucement juste face à elle, la saisis par la taille, par les yeux et, nous envole... 
Mais plus encore, j'apprécie ces rêves du possible, ces rêves qui comme la vie vous apportent autant de plaisir que de déception parce que tout aussi soumis aux contingences des évènements extérieurs. Ces rêves comme une vie supplémentaire, qui vous rendent capable de ce que vous pensiez ne jamais oser faire. Ces rêves comme une seconde chance, perpétuelle.
... elle me rattrape, et malgré tant de choses... glisse sa main dans la mienne, puis sans me lâcher, s'arrête et attend courageusement ma réaction. Je sens en elle la décision d'enfin vivre... elle m'offre d'être à mon tour vivant ! Alors, je me retourne et l'enlace en larmes...
Ne se réalise que ce qui a été rêvé. 
Mais déjà, ces rêves entrecoupent, comme pour me donner du souffle, cet interminable cauchemar...
... les pas ont disparu, je me retourne juste à temps pour voir une ombre se glisser dans une voiture aux vitres fumées, et apercevoir le bas d'une jambe à la peau si blanche et, un pied chaussé d'un haut escarpin noir Louboutin... 
La portière claque, la voiture s'éloigne... je retourne à mon cauchemar.
Pour agir il ne faut ni penser, ni rêver. Il m'arrive d'agir, bien entendu, mais c'est moins dans ma nature que de penser, il faut me forcer. Excepté pour deux actions, écrire et aimer. Cela ne veut pas dire que je les fais bien. Si je pouvais écrire et aimer comme je rêve, avec grandeur...

dimanche 29 mai 2011

L'estime de soi

Amer constat d'une nuit sans rêves...
Bien qu'ayant un puissant instinct, mes rêves et espoirs ont, semble-t-il, toujours été plus fort encore. Je me refusais à croire ce que me disait ce sens étrange qui pourtant ne me trompe jamais... J'en veux pour preuve, ces faits glanés sans fierté lors de mes excès de désespoirs, épuisé par ces combats contre moi-même où, vainqueur par acharnement, j'accordais le crédit de mes illusions de loyauté et de noblesse à des attitudes qui ne l'étaient pourtant pas... Outrages à demi avoués, à peine audible... lors de longues conversations expiatoires... à l'exception d'un, trop sensible et surtout paraissant trop indispensable... pour être reconnu. Ma mansuétude faisait que je n'insistais jamais, même si par faiblesse, j'y revenais comme on revient toujours à la source d'un problème non résolu...
De toutes ces nuits passées à reconstituer le puzzle d'une singulière histoire, ayant deux faces, dont l'une, honteusement pragmatique pour ne pas dire odieusement intéressée, sans en exclure les parties sombres, les évidences constatées... naît, l'amère réalité que ma naïveté, bien qu'offerte comme un pardon encourageant à se hisser plus haut dans l'estime de soi, ait été prise au premier degré...
L'estime de soi, seul le respect que l'on a pour soi-même importe. Être en règle avec soi, tout est là ! Ce que nous pensons de nous-mêmes, au plus profond de notre être, c'est cela qui importe, et non ce que les autres pensent de nous. Si nous nous estimions sincèrement, réellement, tous les mortels pourraient cracher sur nous, que nous ne nous en apercevrions même pas. 
Je dois avoir plus confiance en mon instinct, il est juste, je dois proscrire le doute ou du moins le prendre à mon avantage et non le contraire. Il est temps que je me fasse du bien.
Ruminer, nuit et jour, des attitudes, des actions pour laver ce qui me salit... me pèse... 
Un éventuel remord serait-il plus supportable ? 
Ne vaut-il pas mieux chercher le pardon par les mots après s'être purgé, que ressasser l'aigreur ?
J'imagine qu'une attitude envers moi, plus courageuse, plus audacieuse, plus novatrice... eu suffit à détruire ce cancer naissant de l'âme et du cœur.
Parce qu'étrangement, l'autre face, reste intacte... J'ai reconnu une âme qui ne se connaît pas, qui commence à s'ouvrir et qui ne me croit pas... 
Qui évoque le poids de la mienne sur la sienne, quand il ne s'agit que de la pression de sa propre conscience qui enfle, piquée au vif par l’honnêteté... Mon regard deviendrait-il parfois trop clair ?
Ouvrir son âme à un prix et des lois...

samedi 28 mai 2011

!

Derrière toutes ces plaintes d'amour-propre, 
ces haines vindicatives, sans courage... 
se cache la folie de la peine d'une âme, 
aussi vaste, dévastatrice, que la mer.  

jeudi 26 mai 2011

Publications du 16 au 26 mai, explications.

Pourquoi ne pas les avoir publié au moment ou ils furent écrits ? Sans doute, pour ne pas qu'il y est là, autre chose que l'expression de ce que je ressens, de ce à quoi je tente de survivre, de ce qui me vient dans l'instant, puis reste ou s'en va... Ce fût toujours le cas ici, mais les circonstances actuelles pourraient laisser penser à d'autres sens : atermoiements, menaces ou messages... Je ne cherche qu'a exprimer ces émotions que je ressens, je n'implore rien ni personne !
Pourquoi maintenant, alors ? 
Que ce blog fût le fruit de "notre création"... c'est une évidence pour moi ! Mais j'ai l'intime sentiment de m'y être, seul, impliquer avec une aussi indéfectible honnêteté et surtout une aussi puissante ferveur... 
Il se peut aussi que ces derniers textes soient les soubresauts d'un agonisant... 
Quoiqu'il en soit, je ne suis pas qu'élégance... J'imagine que d'autres (...) n'en auraient pas eu autant à mon égard s'ils avaient eu connaissance de mon existence... ni au sien, d'ailleurs... 
Moi seul, sais ! Elle, mis à part...
Finalement, la sagesse ne serait-ce pas de savoir combiner lâcheté et dignité ?

Dates et heures sont respectés, si tant est qu'il faille trouver dans ce détail une quelconque corrélation avec des sensations si peu ordinaires, que je suis peut-être seul à ressentir ou pour le moins, à savoir lire...
Seuls les imbéciles ne changent pas d'avis et, je ne peux que reconnaître qu'il existe deux choses bien plus fortes que ma volonté, que mon ego, que moi...
Alors, Shake it loose...

mercredi 25 mai 2011

Au delà de moi...

Premier jour...
Toute nouvelle action est précédée de l'appréhension, comme pour reculer l'échéance on fait, inconsciemment, durer la nuit plus longtemps... sera-t-on à la hauteur du défi, mais surtout de ces autres déjà présent ? C'est de notre relation à l'autre que dépend l'échec ou la réussite, les aspects techniques, eux, ne dépendent que de l'analyse et du raisonnement. 
Une fois la première journée commencée, tout est oublié, concentré sur ce trop d'informations, sur ce que l'on ressent... 
Puis, le soir venu, c'est l'euphorie, l'épuisement... On ne tient plus, il faut partager cette exaltation pour enfin dormir... 
C'est ensuite que se profile le temps de tous les dangers. Il faut tenir le cap, encore faut-il l'avoir défini... 
L'intégrité est si fragile, l'ego si puissant, comment ne pas trop en faire au risque de tout foutre en l'air ? La solution ? Chacun la possède, elle vient de soi, naturellement... mais tant que l'on se pose ces questions, c'est que l'on est pas prêt ! Il faut donc se méfier de soi avant de se méfier des autres. L'humilité est la moins humaine des qualités... 
Qu'attend-on des autres finalement, surtout pas qu'ils nous conseillent, juste qu'ils nous renvoient l'image de ce que l'on voudrait être. 
Certains comprennent cela et... en jouent !

Sursis d'équilibre

J'essaye de me faire à cette déchirure supplémentaire que va être mon prochain déménagement. D'ici quelques jours j'aurai changé de quartier, de murs...
Je n'ai jamais était autant sur le fil, à la limite du déséquilibre... et comme à mon habitude, être contre le mur, face au vide, exacerbe mon instinct de survie, mon tempérament caché de viking... je sens bien, cependant, que j'ai pris un sérieux coup dans les reins...
Il me serait aisé d'écrire ces sensations qui me hantent, sur ce qui s'est passé ces jours derniers, ce même ressentis qu'entre nos deux anniversaires de l'année dernière... 
Lui parler de cette conscience qu'elle a parfois la nuit de n'être finalement qu'une équilibriste... cette peur du vide toujours aussi soudaine que connue...
Équilibriste on s'habitue à ce balancier, insignifiant tant qu'il était présent.
Une fois s'en être débarrassé, le manque, est dedans !
Un genre de manque, comme une petite tache sombre sur un poumon.

mardi 24 mai 2011

Ce qui s'ajoute à mon supplice

Ces sentiments d'avoir été abusé, volé de ce que j'avais de plus précieux,humilié... me révoltent à un tel point que je découvre combien de visage peut posséder la vengeance.
Le mépris n'en serait-il pas la forme la plus subtil ? Encore faut-il pouvoir en ressentir. La vengeance, une faiblesse de l'âme ou l'ultime solution ? 
Toutes ces nuits dans l'irritation de l'offense, comment ne pas y songer ? 
Devenir indigne... mais libéré. 
Faut-il avaler le dépit, ou au contraire le déballer ; de quelle manière s'en défaire ? Emmagasiner la bile à devenir méchant ou s'en libérer en toute circonstance en la déversant ?
À peine fût-elle reconnue par mon âme que toutes les autres femmes me semblèrent laides. Maintenant, sans elle, les autres restent à mes yeux, toutes aussi laides, comme une double peine ! 
Rompre un lien si peu ordinaire, c'est se précipiter dans une cascade de désillusions glaciales. 
Pour savoir aimer, il faut savoir haïr, même si, dans ce cas, je manque de sincérité, mais que me reste-t-il d'autre que l'illusion...

dimanche 22 mai 2011

Indélicatesse

Je tourne autour de mon ordinateur... le dimanche, le temps est toujours plus long. Ne pas pouvoir écrire, n'être capable que de notifier des actes, même pas une humeur... je retourne sur un site de vente, me disant qu'il faudrait que je me débarrasse de superflus, pour disparaître un peu plus... 
Elle est là, parmi mes "vendeurs favoris" ! Je regarde... Comme une claque... une indélicatesse ! Bien fait pour moi d'avoir mis mon nez où il ne fallait plus. 
Un foulard de soie en vente pour moins d'un euro... Que pouvait-il encombrer, hormis sa conscience ? 
Il ne venait pas de moi, mais de ceux qui avaient accepté de partager avec elle, la seule chose que j'offrais... Elle peut bien vendre tout ce que je lui ai offert, en tirer quelques euros. Comment ne pas avoir remarqué cette habitude qu'elle avait à donner à d'autres ce que je lui avais donné à elle, ses vrais amis peut-être ? Ces amis dont elle ne cessait de me parler sans jamais me présenter, parce qu'homme de trop peu... et à qui elle ne parlait sans doute pas de moi...
J'ai enchéri, suffisamment pour ne pas perdre... l'objet est sans importance, mais il est chargé d'une sincère générosité, d'une attention...
Cette énergie que je mets, encore aujourd'hui, à porter cette coupe pourtant trop pleine, sans en renverser, sans la laisser déborder... à boire jusque la lie, par amour, parce que je devine, autre chose... que je ne saurai dire, que je ne sais que ressentir...

samedi 21 mai 2011

Rancœur...

Je sens sous mes doigts une amertume larvée, l'exprimer serait inutile, une bouteille dans une mer agitée. 
Je ne peux, sans que je sache pourquoi, m'empêcher de ressentir de la honte quant à l'attitude qu'ont parfois les autres à mon encontre. Est-ce pour avoir, malgré tous les signes... tant cru en eux ? Définitivement, m'isoler plus encore, me semble être la seule échappatoire respectable... 
Faire de mes rives, de vertigineuses falaises, devenir abject et cynique, inhospitalier ! Et pourquoi pas, s'il le faut, m'inventer la haine et la semer tout autour. 
Ne garder, peut-être, qu'une petite porte, un espace pur, pour l'innocence... 
Il faut croire que l'espoir ne peut-être totalement arraché par quelques tempêtes silencieuses, aussi odieuses soit-elles.
Mais qu'importe, que ce soit la rancœur plutôt que l'espoir qui subsiste, il est temps de songer à mettre des points seuls, d'interrogations, d'exclamations ou finaux ?! Facile à dire, j'ai un amour philosophique pour les points de suspensions...
ils sont d'un éloquent silence...

Ils me permettent aujourd'hui de ne rien dire sur cette étonnante sensation d'une situation déjà vécue en hivers, l'année dernière...

vendredi 20 mai 2011

Pudeur d'exister

Acouphènes et maux de tête permanents, aucune autre envie sinon celle de dormir... Isolé, sans même un mot me venant... Symptômes d'un manque plus puissant que tout. Symptômes physiques et du coup réels, de ces douleurs de la sensibilité, ces douleurs dues à une acuité exacerbée de la pensée, des émotions ; de l'amour, la jalousie et du regret.
Rien ne m'est simple dès que je vis cette souffrance. Parfois je me sens enclin à parler de tout avec chacun, connu ou non et, à d'autres moments, des choses aussi simples que dire bonjour, suffisent à m'intimider. Tous mouvements vers un autre me semblent être d'une audace incongrue. Je ressens comme... une pudeur d'exister ! 
Habituellement, je tente de guérir en écrivant, parce que ces douleurs qui déchirent l'âme, ces détressent, d'autant plus profondes qu'elles sont issues de sentiments purs, trouvent souvent un apaisement passager dans l'expression.
Cependant, certaines bassesses ont, je le crains, généré chez moi, une aridité, une impuissance créatrice, je me sens comme ayant été poignardé, par surprise... 
J'ai l'impression de ne plus écrire depuis si longtemps... de ne plus vivre depuis... de me trouver dans une intime stagnation des pensées et des sensations. Ayant usé, dans les derniers temps, toutes mes réserves, accumulées alors que tout me semblait possible.
Je ne vis même plus. Je crois bien que je rêve à peine. N'existant à cet instant que par le seul fait de n'être pas encore mort !

J'imagine que pour avoir l'air heureux, il faut n'avoir fait souffrir personne !

mardi 17 mai 2011

Frénésie

Je mets une sorte de frénésie désespérée dans la recherche d'un nouveau logement. J'ai un agenda d'homme d'affaires, pas un espace libre dans les jours à venir. Jamais je n'ai autant mis le nez hors de ma tanière. Accompagné de ma peine... qui, ne me quitte pas ! 
Et je pense à ces chansons de Brel :
http://www.grazian-archive.com/quiddity/brel/ne_me_quitte_pas.htm
http://www.grazian-archive.com/quiddity/brel/quand_on_n_a_que_l_amour.htm
... Quoi d'autre ?!
Cette frénésie, c'est autre chose, c'est par nécessité. Survivre, c'est instinctif, je ne peux pas lutter indéfiniment contre cela, mais je peux faire en sorte que cela ne blesse personne...
Les entre-temps qui subsistent, sont des temps morts...

lundi 16 mai 2011

Incapacité

Je suis incapable de savoir quoi faire. J'écrivais autant pour elle que pour moi, c'était un équilibre... N'écrire que pour moi me semble insensé, tout comme écrire pour elle, désormais...
Que fait-elle pour moi ? Qu'a-t-elle fait pour moi ? Parfois devant mon désarroi, elle me disait avoir pensé à moi ! Moi aussi j'ai pensé et je pense encore à elle. Est-ce pour autant qu'elle se sent touchée, réconfortée ? Cela l'indiffère peut-être, sans doute ?
Penser à quelqu'un ne compte pas, c'est un acte égoïste, confortable, qui n'engage à rien, pas même à le faire.

dimanche 15 mai 2011

Demain n'est plus qu'une idée...

De retour du travail, je fonce au Marché. Il me faut de quoi manger, je n'ai plus rien depuis deux jours...
C'est dimanche, tous ces couples... je trimbale ma peine parmi tous ceux qui se tiennent. Et, comme une déveine, je n'ai plus alors qu'une idée en tête, que soudain, une main se glisse dans la mienne...
Condamné à ne jamais plus sortir sous peine de souvenirs d'espoirs...
Je pense à tous ces mois, surtout les derniers où, l'espoir s'était fait tellement plus puissant parce qu'enfin atteignable, parce qu'aussi partagé et encouragé, enfin, c'est ce qui me semblait... cela ne tenait plus qu'à un papier des services Français... Et alors, tout irait mieux, je verrai celle qu'elle est, gaie et généreuse... 
Je pense à mon besoin tant contenu d'être touché, embrassé, regardé, désiré... 
Alors ce vide, aussi soudain qu'abrupte, me saisit et me donne l'envie d'en finir.
Même cet espoir inversé qu'est le regret, permettant de revivre indéfiniment les moments essentiels du passé, ne m'est pas accordé...
Je prends doucement la mesure du néant, et cela m’effraie ! 
Avec quelle patience, quelle persévérance j'ai édifié mon malheur !
Demain n'est plus qu'une idée...

Grâce

La plupart de ceux qui sont amenés à aider un proche ne peuvent s'empêcher de le faire avec un air, retenu ou non, de condescendance... Quand je dis, la plupart, c'est une litote !
Le premier geste qui nous vient à l'esprit quand il s'agit d'aider est, de tirer vers soi, sous-entendu vers le haut...
Avant tout et afin de ne pas paraître prétentieux, peu sont susceptible de trouver chez moi un quelconque secours, très très peu même, parce que je peux peu et surtout parce que j'aime peu. Je ne suis pas quelqu'un de bien au sens large, au sens humanitaire. Mais dès lors qu'on m'appelle, je mesure avant tout l'état dramatique du désespoir dans lequel il faut être pour se résoudre à appeler à l'aide et qui plus est, pour penser à moi...  Comprenant plus finement que beaucoup, je ne juge pas, je ne guide pas, je me positionne en inférieur, je me place en dessous et je pousse, je porte, je soulève tant que je peux, mais avec tout ce que j'ai comme amour. J'offre mes épaules, mon visage même, pour que de ses pieds, elle reprenne confiance et rassérénée, s'élance...
S'il est une situation où l'on doit faire preuve de la plus grande humilité qui soit, c'est bien dans ces moments. La forme compte ici plus que le fond ! Ni paternaliste vous accueillant sous son aile, dans sa famille ; ni gourou vous acceptant dans son temple aux règles à respecter... Ni vantard ne pouvant s'empêcher de répéter ou de vous rappeler, votre chance qu'il fut là...
L'humilité n'est pas dans la nature humaine. Il ne suffit pas de le savoir pour penser à l'être, il faut aimer... aimer au point que l'autre soit, l'espace du temps nécessaire à s'en sortir, plus important que votre ego. Et ce n'est pas encore suffisant, là encore on en tire avantage. L'humilité, c'est montrer combien on se sent honoré de cette considération que l'on vous porte. Parce que celui qui vous appelle à l'aide vous présente en offrande son amour propre, et il faut être vraiment désespéré pour offrir ainsi ce que l'on a de plus intime, de plus fragile !
Moi, je n'ai jamais eu le courage d'appeler à l'aide, sauf une fois il y a quelques jours, ici même... Mais voilà, c'était peut-être pas mon jour de grâce, comme à l'ordinaire...

vendredi 13 mai 2011

Entre douleur et incrédulité !

C'est un Atelier d'artiste, dont le principal intérêt à mon cœur, était que nous l'avions choisi ensemble, je le quitte, seul ! C'est une épreuve qui s'ajoute...
Depuis deux jours le site de ce blog est en maintenance, seul la consultation est possible... Des photos disparaissent... Ce n'est pas de mon fait, il n'y a rien que je puisse faire, sinon réinitialiser l'essentiel dès que j'y ai accès.  J'explique toujours tout ce qui se passe, tiens mes promesses et tente d'être clair, ce qu'en retour, je ne reçois pourtant jamais.
Je sais que continuer ce "journal" ne présente plus de sens pour moi, en raison de son intime liaison avec elle, mais... Autant la décision de... (certaines choses me sont impossibles à écrire, étant déjà impensables) n'est pas de mon seul fait (peut-être, même pas en partie, d'ailleurs), autant arrêter d'écrire mes émotions, mettre fin à ce pur acte d'amour... est un fait, si intime... tellement... douloureux ! Je suis à genoux, le couteau dans les mains, pour un seppuku sans cérémonie, solitaire. 
Mon isolement, conséquence du manque subi, de l'espérance préservée durant cette attente à l'issue incertaine, me rend les choses plus difficiles, comme si c'était utile...

Je suis entre incompréhension et humiliation, entre douleur et incrédulité !

Après mon attente pourtant encouragée, son retour, comme une honteuse trahison...  
Alors, boulimique de visites, je cherche un trou où aller me cacher. Avec encore, cependant, des automatismes puissants, éliminant tous ce qui ne possède pas de baignoire, trop coloré, etc...
Quoiqu'il en soit, à me relire je constate que plus rien de bon ne peux sortir de moi, mis à part un fiel poisseux, qui me souille, m'envenime. Même si je mets toujours la même... ferveur, à choisir mes mots pour leur sens premier tout autant que pour leur second, offrant toujours une double lecture...

mercredi 11 mai 2011

Ce lien d'âme

Comment m'arracher d'elle ? Comment ne plus ressentir ce qu'elle ressent ? Comment couper ce "lien d'âmequi me relie si intimement à elle ? Cela m'a demandé un tel acharnement, une telle concentration pour le tisser. Sans doute ma plus belle oeuvre ! Il fallait un amour puissant, plein d'abnégations pour créer un lien pareil, si incroyable, preuve que l'âme existe et que certaines communiquent...
Comme pour ce blog, tout est prêt pour en finir, mais quel courage ou quelle folie, quel désespoir il faut pour le dernier geste, pour appuyer sur le bouton, c'est sans doute comme ça un suicide, une longue et dernière hésitation avant le néant. Sauf que dans ce cas, il y aura un après, un néant à vivre !
Bon sang, j'ai besoin d'aide... d'un miracle...

J'ai dans la tête un boucan d'enfer.

Je viens d'effacer ce que j'avais écrit depuis le 24 septembre 2008 19h53... Une nuit de douleur et de pleurs, tant de choses et pourtant si peu d'espace libéré sur mon ordinateur. 
Je crois que je ne pourrai jamais plus écrire un mot. Le manque cette fois sera comme multiplié par lui-même ! La peine va être lourde, mon corps et mon visage en seront transformés, je ferai dorénavant mon âge, peut-être même plus... Comment courir encore, courir c'était penser à elle ?   
Je n'ai plus de larmes, la peau me brûle...
Combien de temps vais-je souffrir, huit mois n'ont déjà pas suffi pour retrouver une vie, cela devra-t-il se compter en année ? 
Il est déjà tard dans ma vie... Et si peu de satisfactions ! Quel terrible bilan. 
Tout semble abrégé, une cassure abrupte, une faille immense. 
Mon coeur ne battant plus qu'un coup sur deux, je vais survivre en demi-ton...
Et pourtant cela me semble être tellement contre-nature, quelque chose en moi me dit que ce n'est pas vrai, que ce n'est pas possible... quelque chose d'aussi fort que cet espoir qui m'avait porté près de huit mois durant, jour après jour, d'heure en heure, ... Cependant que faire d'autre que de s'obstiner à faire l'inverse, à tout détruire ? 
J'efface mon passé, je n'ai plus d'avenir, mon présent est une prison.
Je n'ai jamais autant souffert, je ne me suis jamais senti autant perdu ! 
Je suis terrifié à l'idée du vide qui m'attend ! 

Lent effondrement

Je ferme ce blog, je n'ai plus de sujet ! Plus de poésie ! 
Je crois avoir vaguement compris que je ne faisais pas l'affaire, au lit... j'espère que personne me connaissant lira cela, quelle humiliation... J'étais gentil, serviable et élégant, j'avais quelques qualités humaines, de celles qu'on apprécie dans les films ou dans les romans... pas celles qu'il fallait ! Bon ça ne m'a pas été dit aussi brutalement, même ci, à la limite, j'aurais préféré. J'ai été épargné, par pitié... Enfin, il faut dire que très vite, je ne comprenais plus très bien, j'étais sonné, comme lobotomisé... incapable de réfléchir, d'argumenter, de me défendre, ou même d'être méchant par souffrance... 
Ma poésie, c'était elle, alors forcément sans elle... Vous voyez bien, ce que j'écris maintenant, ne ressemble à rien.
En début de soirée j'ai essayé de sortir, pour ne pas devenir fou, j'écoutais les couples discuter en terrasses... Des jeunes qui avaient l'air bien, avec des moyens, mais leurs conversations étaient effarantes de bêtises. La stupidité des propos, des idées, leurs convictions... aucune dimension... Mais finalement, celui qui est seul, qui dors chaque nuit seul, ne faisant qu’espérer et penser à celle où elle sera dans mon lit... c'est moi, le con ! Je suis vite rentré me cacher... 
Alors la poésie, vous comprenez je la laisse à ceux qui n'ont pas encore eu leur compte de la vie...
Il y a encore quelques jours tout semblait possible, j'y croyais fort, on arrivait à la fin de ce manque atroce : "on va s'en sortir" me disait-elle, "tu verras quelle femme je suis, quand je suis bien...", "tiens bon, on arrive au bout de nos peines", "on va enfin s'amuser, rire"... "me laisseras-tu conduire ta voiture ?" et, "tout ira bien, sois serein."...
Il a suffi d'à peine un mois et tout s'est effondré, il ne me reste rien... Comment ne pas m'effondrer ? Qui peut résister à de tels chauds et froids ?
J'ai lu un jour qu'on pouvait mourir de chagrin, c'est ce qui me pend au nez. 
Et ce "pourquoi" qui me ronge... Je ne supporte pas de ne pas savoir ce qui ne va pas chez moi, est-ce physique ? ça me rend complètement fou de pas savoir... Ça me complexe... ça me blesse... 
Alors pour ceux qui suivaient ce blog, qui peut-être même l'appréciaient, désolé mais j'arrête, il est inutile de forcer un talent que l'on a pas. 
Je croyais tant en elle en ce qu'elle me disait... Qui croire, maintenant ?

mardi 10 mai 2011

Impensable

Je saisis tout à coup ce que c'est que d'être désespéré !
Je hurle en silence ma peur sans avoir encore réaliser...
Comment survivre avec la conscience que j'ai ? 
Tout, autour de moi me la rappelle, jusqu'à moi-même !
Comment devenir étranger à tout, ainsi qu'à soi-même ?
Quelque chose s'est brisé et cela m'effraie...
Que faire sinon se cacher, effacer, disparaître ?
Pour pleurer, trouver une pièce sans fenêtres.

Encore un peu

Parfois ma poitrine semble prise dans un étau qui irrémédiablement se serre, les larmes me montent alors aux yeux et mon souffle s'accélère. Cela peut se produire à n'importe quel instant, une émotion aussi infime soit-elle en est le déclencheur. Je suis au bord de moi ! Je ressens tout multiplié par cent, j'imagine que je transmet la même impression...
Pas le courage d'aller courir, et puis je l'attends... 
Elle est de retour, tout ira bien désormais. Au premier réveil avec elle dans mes bras tout reprendra vie et sens, j'existerai à nouveau... j'écrirai sans répits pour qu'elle soit fière. Et voyant briller ses yeux je serai heureux. Voilà c'est aussi simple que ça.

lundi 9 mai 2011

Je ne suis pas sûre qu'on choisisse son combat...

C'est une douleur à la fois aiguë et diffuse, avant tout morale parce que je le sais et ensuite physique parce que je le sens.
Une sensation d'enfermement, d'isolement. Bien que n'étant pas sujet au vertige ni claustrophobe... je comparerais volontiers toutes ces sensations réunis à celle que je vis. Si le sommeil me procure un peu de paix, c'est au prix d'autres souffrances, des sursauts explosifs au début de l'endormissement, des myoclonies hypnagogiques... le nom est aussi barbare que l'angoisse qui s'en suit.
Pleurer pourrait me soulager, mais bien que les larmes me montent vite aux yeux, je n'y arrive pas. 
Je génère une tension qui me détruit, j'ai parfois peur de perdre le contrôle de mon esprit, je prends la dimension de la folie.
J'ai décidé d'écrire cela pensant que ce faisant je trouverai la capacité de me raisonner, de relativiser ce qui me met dans cet état... Ah oui, j'avais presque oublié, ces acouphènes dès que je suis seul, ils m'épuisent, m'usent eux aussi ! 
Incapable de lire plus de cinq ou six pages sans ressentir un profond besoin de dormir, quelle que soit l'heure. Je me surprends à écrire malgré ma difficulté à rester concentrer. Par difficulté, j'entends une vraie souffrance. 
Quoiqu'il en soit, je sais pourquoi écrire est la seule activité possible. Certes, j'ai cette envie enfoui en moi depuis si longtemps, qu'il semble naturel qu'elle sorte un jour, même trop tard. Mais la vraie raison de ce début d'émancipation est extérieur, elle est différente ! C'est une autre histoire... 
Mes idées sont parfois si sombres que je ne vois pas d’échappatoire, de plus je reste convaincu que cet état ne dépend pas uniquement de ma volonté.
C'est arrivé petit à petit, à raison de coups divers et variés, assénés au fil des mois, des années. Je le pressentais mais comment l'éviter ? J'attends donc la vague qui m'emportera, il n'y a rien d'autre à faire, c'est un peu comme-ci c'était écrit depuis si longtemps que nul ne se souvient de l'origine.
Je sais ce que j'ai, je suis capable d'introspection, et j'ai même la prétention de savoir m'observer de l'extérieur, d'analyser mes comportements, cependant, je reste incapable de réagir. Et pourtant, je ne cesse de me battre, derrière mes faux airs de gentil, je suis un combattant, rompu à l'effort et à la douleur, chez moi la seule question est, quelle cause dois-je défendre ? Avec objectivité, ma nature m'offre un psychisme et des qualités physiques, d'endurance supérieure à la moyenne. Il n'y a là aucune gloire à en tirer, je suis fait ainsi, c'est ma chance. 
En revanche, je suis beaucoup plus fier pour cet espoir que j'entretiens et que je protège de toutes mes forces, même s'il ne pèse en gramme guère plus que mon âme ! 
Si aller travailler ou faire des courses de premières nécessités, ne me pose aucun problème, chaque geste aussi anodin que sortir de chez moi pour prendre l'air, dépasser sans bonnes raisons l'angle de la rue, me demande des efforts surhumains. J'ai, par exemple, mis plusieurs mois avant de commencer sérieusement à rechercher un appartement. Pourtant il était urgent pour moi de le faire, mais j'en étais incapable, une incapacité atroce... à pleurer.
C'est un combat que je mène seul, dramatiquement seul. Mon isolement, j'en suis, en partie, responsable. N'acceptant pas, que la plupart de mes proches, ne semblent pas disposés à essayer de comprendre mon engagement, ce en quoi je crois... Ce que j'essaie d'atteindre ! 
M'isolant et m'enfermant d'un côté, je me livre avec toute ma vérité de l'autre, offrant toutes mes failles. Parce que je crois en ce que je sens, jusqu'à me mettre en péril, jusqu'à m'abandonner...
Je me mutile comme pour dire, regarde ce que tu vas me faire, c'est inutile, tu risques d'en souffrir toi-même plus que moi !
Je suis conscient. Je flirt avec la folie... mais je ne le fais que par amour !
C'est une douleur à la fois aiguë et diffuse, avant tout morale parce que je le sais et ensuite physique parce que je le sens.
C'est une douleur qui fait que vous vous sentez seul parmi tous.
Je vais essayer de dormir, je suis si fatigué...         

N'aurais-je que mes rêves ?

Je rêve de joie et de vérité, d'instants limpides comme le ciel étoilé d'un soir d'été. Du tumulte de jeux à deux ! De chaleureux baisers heureux.
J'ai tant de souhaits, dont parmi eux, deux me serrent particulièrement le coeur, celui de toujours rougir de la voir nue et cet autre de garder le même enthousiasme, la même fascination, pour nos moments d'intimités partagés, toutes nos petites choses quotidiennes qui à mes yeux, ne seront jamais ordinaires !  
Je m'imagine des nuits entière à écrire sa peau afin de comprendre pourquoi elle m'émeut tant, m'appliquant tel un orfèvre en la matière, concentré tout autant sur le sujet que sur l'instant. Je tiens à ce qu'une de mes mains soit toujours posée sur elle, pour sentir ses troubles, ses frémissements et ses élans. Hisser le désir à son apogée d'un souffle haletant sur sa nuque ou niché sous ses aisselles, de mes joues brûlantes, assoiffées de la douceur de ses cuisses, et de tous ce que nos deux corps nous donnent à prodiguer...
J'imagine beaucoup trop, pour un seul homme, est-ce pour cette raison qu'il est chaque fois plus difficile de le faire encore ou, est-ce par inquiétude qu'il ne me soit plus permis de rêver fort et haut ainsi mes désirs, après ce temps d'absence si long, devenu sur la fin, comme incertain ? 
Je rêve aussi de ne pas seulement rêver ! 
En attendant, je rêve de pouvoir m'étirer, me tendre vers les étoiles, lui en décrocher deux, belles et scintillantes, qu'elle les mette à ces yeux pour me regarder, me laissant croire ainsi, que parfois, moi aussi je l'éblouis !

dimanche 8 mai 2011

Dès qu'elle m'apparait,

Elle me déshabille de ma fatigue, allume mon regard, éteint tous mes drames.
Ses caresses m'étendent comme un drap blanc sur un grand lit ensoleillé.
Sa présence délasse mes sens, dénoue mes peurs, m'encense avec tant d'aisance.
Son regard, doucement m'émerge de l'inexistence, me donne sens et consistance !
Elle est, la quiétude absolue de mon esprit, de ma chair,
mon ataraxie !
"Samskeyti", "jonction" en Islandais, mes sensations en notes quand elle m'approche... ma jonction, ma fusion !

samedi 7 mai 2011

Ses baisers...

... seront toujours plus beaux que mes mots.

Il suffit de si peu

Comment cela se peut-il ? Quelle est donc cette magie qui opère ?
Je m'étais pourtant dit que c'en était assez de tant souffrir, de tant de manque, de tant d'ascèse... De tant de rêves insensés, hors de ma portée !

Il y eut d'abord mes mots, des mots de reproches qui au long de l'échange se sont fait de moins en moins virulents, comme doucement désamorcés par une puissante irradiation d'émotion venant de l'intérieur... Subsistent les peines, la virilité humiliée, le manque et les stigmates de l'ascèse, mais les sentiments restent intacts, leur pureté protégée par l'irradiation de mes émotions, de mon désir.
Seul, je prends mes émotions, lorsqu'elles n'ont personne à toucher, et je les concentre, j'en fais une boule de plus en plus dense, un noyau si intense de puissance que plus personne ne m'approche comme repoussé par un champ de force non hostile mais qu'ils sentent infranchissable. Mon périmètre intime est protégé pour toujours être intact, pur, parce qu'il est réservé !
Une seule peut y pénétrer et c'est alors comme le chaos de la naissance de la vie ! Le choc titanesque de l'éveil, l'avènement de tous mes sens. Une nouvelle vie, comme exacerbée !
Il suffit qu'elle apparaisse, ce moment rêvé à chaque instant depuis tant de temps... Un présent si violent qu'il relègue mes rêves et mes espoirs d'enfant, la veille de noël, à des banalités quotidiennes.
Une sonnette tinte à deux reprises, je comprends sans réaliser, j'ouvre, elle est là, plus femme que jamais !
Plus belle et plus désirable que jamais...
Ce n'est pourtant pas ma première pensée. Il y a d'abord l'effondrement de tous ces murs d'espoirs dressés autour de moi, ces échafaudages de persuasions qui me soutiennent depuis trop longtemps... Bricolage hâtif pour pouvoir survivre...
Cette apparition, c'est le soudain anéantissement de ce qui m'a fait tenir jusqu'à cet instant. Dans un immense fracas de cris et de poussière, je suis préoccupé par ma capacité à rester debout. Et je ne récupère mes sens, ma mobilité, qu'au fil du temps que met la poussière à retomber, mes hurlements intérieurs à s'estomper...
Elle est là, je la touche sans trop oser m'approprier son corps, je l'effleure, évite d'être trop intime... par respect, pour elle. Par crainte de sentir le sillage d'autres caresses...
Finalement c'est elle qui guide mes mains... je ne l'ai même pas embrassée...
Elle ne vient ce soir que pour nous ressentir... Il y a ses larmes, que veulent-elles dirent ? 
Bien sûr que ce n'est pas le moment pour parler, nous avons d'autres choses plus profondes à nous dire : se sentir, se regarder, ressurgir, s'envahir... et de toute façon, à cet instant, l'univers peut bien exploser, que cela ne me détournerait pas d'elle
Pour le reste, il sera bien temps plus tard, enfin, pas trop tard, j'espère...
Que serais-je sans mes rêves insensés, sans toujours tenter d'atteindre ce qui est hors de ma portée ?

mardi 3 mai 2011

Où il est question de pas

Une longue marche me calme toujours. J'aime marcher avec ou sans musique, selon mon humeur. Le même trajet s'avère tout à fait différent que vous le fassiez avec ou sans écouteurs. Enfin, c'est bon pour la ville, à la campagne, je marche toujours sans !
Je marche seul parce que mon pas ne s'accorde qu'à peu d'autre pas. Celui qui marche seul n'a pas le droit au faux-pas. Je suis habituer, j'ai même assez d'attention pour assurer les pas de celle qui m'accompagne... 
Je sais ce que c'est que marcher, et ce qu'indique la démarche de chacun. À regarder les autres marcher, je devine jusqu'où ils vont aller. 
Il y a un pas que j'aime plus que tout, dès qu'il m'accompagne, le mien en est tout faussé, sans doute d'être trop attentionné mais aussi de trop l'observer, de trop m'émerveiller de son déhanché... 
Sur de hauts talons ou avec des nu-pieds de cuir glissants... il a quelque chose de félin, ce pas n'est certainement pas aussi solide que le mien mais tout aussi résistant et différemment élégant, parce que féminin.
J'aime que mon pas jouxte celui d'une femme, surtout quand elle sait marcher !
J'aime quand mon pas accompagne et veille sur le sien.
Allez, je vais m'installer à une terrasse, regarder les gens marcher...

Sensations

Deux jours et une nuit durant, des sensations fortes, perturbantes...
Ce matin, une étonnante et fragile accalmie, quelque chose a changé...
Je voudrais pouvoir mieux comprendre tous ce que je ressens.
Peut-être est-ce le soleil ? Peut-être est-ce elle ?
Pourquoi cette envie de noter cela ici ?

lundi 2 mai 2011

Et si,

Viens de mettre le nez dehors. Bien mal m'en a pris ! à peine le coin de la rue passé j'ai reçu l'équivalent d'un seau d'eau sur la tête. Dans des circonstances habituelles, cela m'aurait amusé, là ça ma fichue un coup. C'est exactement l'idée du pauvre type que je me fais. Et pourtant, quelle importance ? 
Comment sera cette nuit ? 
Et si, la nuit dernière n'était due qu'au fait d'avoir ressenti le malaise d'un autre ? Je veux dire, qu'en plus de mes propres angoisses, ce soit ajouté celles d'un autre ? Et que cet autre dès lors qu'il serait soulagé me permettrait alors de l'être à mon tour ? 
Alors je lui dirai ceci : la pensée de l'impermanence peut sauver dans les moments difficiles... Pour le reste, il faut se débrouiller seul et rester en accord avec sa destinée, ce qui nous pousse... 
Seul importe le degré d'éveil auquel on parvient, notre capacité à percevoir le coefficient d'irréalité dont est affecté chaque phénomène.
Alors la peur est inutile. D'autant plus quand on se sait aimé...

Nuit affreuse

Bon sang ! Quelle nuit. La pire jamais vécue, comment ai-je survécu ? 
Ce matin, hagard, ne sachant même plus l'essentiel, perdu, toutes les émotions de la nuit aux bord des yeux... je tremble. 
Que s'est-il passé ? Jamais plus une nuit pareille ! De quoi vous faire perdre le sommeil, ou au contraire de vous y engouffrer, pour toujours.
Le jour venu, je me lève avec l'idée d'aller courir, mais ouvrant la porte, il pleut. Ça me décourage... Comment me débarrasser de tous le subi de la nuit ? 
De cet enchevêtrement de rêves éveillés et de réalités ensommeillées. J'ai compté les heures, mais j'avais de temps à autre la sensation de m'éveiller ailleurs ! Tout était à la fois confus et précis. Un long cauchemar entrecoupé de lucidités fulgurantes, comme des entailles de l'esprit... De douloureux éclairs lumineux.
Évidemment il s'agissait d'elle, d'eux et de moi ! 
Moi, qui petit à petit ne crois plus mais qui pourtant, de plus en plus s'y refuse.
Pourquoi suis-je ainsi, toujours dans les extrêmes, jamais dans la nuance, que pourtant je conseille à tous avec conviction et pertinence ?
Ma situation alarmante ne m'interpelle même pas, ma vie tombe en déliquescence, comme si j'éprouvais ma volonté, mon endurance, mes croyances jusqu'à disparaître s'il le fallait, estimant alors ne rien mériter. N'être qu'indigne !
Tout mon être résonne encore du combat de cette nuit, une bagarre jusqu'à un tel épuisement total, que de lever les yeux devient un effort pour le corps et l'esprit... déshumanisé ! c'est autre chose qui prend le relais, juste après la volonté... 
Mes échecs, mes déconvenues... me menacent d'un chaos émotionnels, un rien m'y précipite, un rien m'en sauve ! Un rien, mais un rien pas ordinaire.

dimanche 1 mai 2011

Billet d'humeur du 1er mai

Aujourd'hui, 1er mai ! Jour de manifestations populaires, du muguet et du billet gagnant à la loterie, si vous avez travaillé...
Cependant il y a quelque chose qui m'exaspère. Les défilés manifestations, une femme passe portant un écriteau : "c'est indigne !", c'est le mot ! C'est le pouvoir, l'espace d'un instant, aux médiocres, qui à défaut de talent ont du culot. Trônant sur des chars maladroitement improvisés, ils défilent en se pavanant et éructent des slogans sans finesses, sans esprits, sans ressorts. Pas de rythme, rien que des cris, des sifflets, du bruit... On a la gloire qu'on mérite !
Les participants y vont tous de leurs banderoles et panneaux, fait main, quoi que pour la grande majorité, plutôt avec les pieds ! Une classe de maternelle produit des oeuvres bien mieux réalisées... Chacun y va de sa petite originalité, on est dans le grand n'importe quoi, ça ressemble à rien... 
J'y vois une grande kermesse (il y a même des marchands ambulants de saucisses et chichi), une foire à néant. C'est là, sans doute pour la plupart une occasion de sortir, les centres commerciaux étant fermés en ce jour férié ! 
Sortir en ville, bien sûr, c'est plus commode pour la poussette et les nu-pieds (y a pas d'insectes), avec le plus de boucan possible, des papiers gras, des canettes de bière et toutes sortes de saloperies à semer, on va quand même pas aller se promener sans ravitaillement. Nuisibles ! 
Bon, il faut voir le bon côté des choses, imaginez toute cette foule dans la nature... une catastrophe écologique ! Un tsunami de tous les déchets que produit notre société de consommation. Même le muguet, une fleur pourtant si délicate et agréablement parfumée, prend à mes yeux et à mon nez, un aspect "culture kitch-hypermarché"...
Le ridicule ne tue pas, il réunit ! 
Et moi qui me sentais comme le dernier des imbéciles de m'isoler ainsi...