(journal de mes sensations)

samedi 30 juin 2012

Sensations et expressions

Je ne suis sortie que pour courir, assez tôt ce matin... et j'ai eu l'impression que nous étions deux, moi et celui que je portais ! Là, je sors d'une petite sieste... où, et ce n'est pas une impression, j'étais seul ! Comme quoi, selon la nature de notre activité, l'impression que l'on a de soi peut s'avérait tout à fait différente.
De même, aucun voyage au cours de cette sieste, je n'ai pas bougé de mon lit, ni de ma tête.
À noter dans mon carnet des "il faudrait" : faire en sorte que les siestes ne deviennent qu'occasionnelles !
Je le sens, moyen... de sortir. Serait-ce l'effet Christiania qui, persisterait ? Où, plus simplement, cette course matinale et la crainte d'être encore deux, si je m'aventure dehors ?
À moins que ce ne soit ce truc hier, que nous avons bu ? Un savant mélange de vins de table rosés, de sirop de pamplemousse et de gingembre. Sans doute la trouvaille d'un jeune cadre, tout frais sorti d'une école de marketing, pour écouler avantageusement les quantités de vins de table rosés Français (c'est ce qui était marqué sur l'étiquette), qui ne trouvaient pas acquéreur.
Je dois reconnaître que gustativement et festivement, c'est assez agréable ! Ça ne titre jamais plus de dix degrés, et les parfums s'accordent plutôt bien. Servi bien frappé, ça accompagne aussi bien les salades que la charcuterie ou encore les grills-au-vent - j'adore c't'expression Québécoise, usitée à la place de l'anglicisme : barbecue, t'sais. Le hic, c'est qu'on a vite fait de se brosser pis de bêcher dans la neige... Avec comme résultat, de rien pouvoir faire d'autre que se pogner l'cul toute la journée du lendemain, t'sais... - Ça se boit tout seul et on en oublie qu'au final, ça reste du vin de table ! Et c'est sans doute pour cette raison que je me sens douteux, vaseux, l'estomac préoccupé...
Allez, un petit effort pour aller voir dehors comment il fait beau...

Ce spectacle de fin d'année.

Hier soir, après un buffet sympathique, nous nous sommes rendus au spectacle. Un peu plus de trois heures, entracte compris, pour entrapercevoir J. trois fois.
Dan, le professeur, a commencé son école avec une vingtaine d'élèves. Sur la scène finale, ils étaient trois cents ! La salle de spectacle compte de l'ordre de sept cents places, elle était complète et ce soir aussi... On peut dire que c'est une belle progression. Il n'est pas sans charisme, les enfants de sept ans à dix-sept ans l'adorent et, le respectent. Question chorégraphie et choix musicaux, c'est un peu... comment dire ? plus léger ! 
Sur les quatorze tableaux présentés, j'avoue avoir du mal à distinguer les subtilités qui les différenciaient... C'est un peu dommage ! Parce qu'il est, peut-être, possible de faire beaucoup mieux. 
J'ai vu récemment un film documentaire, intitulé "Les rêves dansants, sur les pas de Pina Bausch". Le film raconte l'aventure qu'a proposé Pina Bausch à de jeunes adolescents, qui n'étaient jamais montés sur scène et n'avaient jamais dansé, de reprendre sa pièce "Kontakthof". Film, qu'elle ne verra jamais, décédant un an avant sa sortie.
En regardant ce film, on prend conscience de la somme de travail qu'une pièce comme celle-ci réclame. Les efforts, les découragements, les joies, les déceptions... Au fil de l'année - le spectacle sera monté en, à peu près, une année - on suit l'évolution de la mentalité de ces jeunes, de leurs relations entre eux et avec les professeurs - deux femmes dont une, extraordinaire - le regard empathique de Pina Bausch, sur ces jeunes élèves pour le temps d'une pièce... Sa présence charismatique et cette scène finale où elle remet à chacun une rose et leur murmure à l'oreille quelques mots... On comprend qu'il y a eu une transmission de valeurs humaines essentielles et que ces jeunes ne seront plus jamais les mêmes...
Bien sûr, tout le monde n'a pas le talent de Pina Bausch... Mais, plutôt que de présenter plusieurs tableaux sans queues ni têtes, où des jeunes s’agitent dans une chorégraphie, que personnellement je trouve grotesque et primaire, Dan pourrait s'inspirer de ce film, et tenter de reprendre des œuvres, accessibles, mais plus riches, plus instructrices, ouvrant l'esprit tout autant que le cœur, soulignant l'importance de l'unicité, de la différence... et offrant un spectacle plus construit, plus aboutit.  
Un peu comme pour moi...   

Troublant rêve de ciel.

J'ai fait un rêve. J'ai fait un rêve étrange et émouvant. Au début, il y avait une lumière, un peu comme celle qu'il y a en avion, lorsqu'en vol de croisière, on se trouve au-dessus des nuages, au-dessus de la grisaille, dans le bleu du ciel. Puis j'étais à Copenhague !? L'image était précise, c'était indéniable. J'y suis déjà allé deux fois et c'est une ville que j'aime bien ; une ville de ciel et de nature, une ville à l'image des côtes de son pays et de ses habitants... mais rien n'aurait pu me faire penser que je pouvais en rêver. À l'inverse, New-York me fascine, me touche, cependant je n'en ai jamais rêvé, ou je ne m'en souviens pas.
Dans ce songe, il n'y avait pas d'autre image que cette ville, le reste n'était que de la lumière et la sensation d'une présence... aussi émouvante que la mer, que cette pluie fine qui ici tombent souvent, et ce ciel, ce ciel omniprésent... 
Le plus troublant c'était la nature de cette émotion que je vivais. Une émotion, comme un nuage blanc dans lequel je pénétrais ; à la fois puissante et douce, agréable. Une fois à l'intérieur de ce nuage de brume, comme par l'effet d'un écho, j'étais envahi par ma propre émotion. J'étais dans l'émotion à ressentir mon émotion, tout n'était qu'émotion !
Voilà, il n'y a rien de plus et pourtant j'ai la sensation que ce rêve a duré toute ma nuit. À mon réveil, j'étais serein mais mon cœur cognait... 
Je suis conscient que les mécanismes du rêve sont trop complexes et aléatoires pour que je puisse en tirer une quelconque explication rationnelle. Était-ce un signe, un présage, un appel ? Impossible de le savoir, sinon que je ne ressens aucune pression particulière, aucune urgence... Je pourrais me dire, il faut que j'y aille, il y a quelque chose pour moi là-bas, mais étrangement j'ai la sensation que le lieu n'est pas important, même s'il est, la seule image précise, presque une réalité, d'un songe qui ne l'est précisément pas, où tout était diffus, pure sensation ?
Allez, allons donc courir un peu... Une fois mes idées éclaircies, peut-être trouverai-je la raison de ce troublant rêve de ciel...

vendredi 29 juin 2012

Au secours, c'est les soldes...

Après ma lessive, je suis sorti acheter du pain. Je craignais qu'il fasse aussi lourd qu'hier, et bien, ce n'est pas le cas, le temps est même plutôt agréable. 
Et heureusement, parce que ce soir, c'est le spectacle annuel de J. Dans cette salle magnifique de la ville où elle réside, mais dont le budget communal a obligé l'impasse sur la climatisation... Résultat, deux heures et demie en enfer... Pour la voir danser, un quart d'heure ! Je passe, les soeurs et frères des jeunes danseurs qui crient des mots qu'on devine être des prénoms mais doute de les retrouver dans le calendrier : Zéphane (trouble de la prononciation) ; Choubaka (si je vous dis que le gamin était immense avec une tignasse incroyable et une diction improbable, vous ne me croirez pas, et pourtant...) ; Teresacharade (entre émission "culturelle" et jeu télévisé) ; Rocco (désespoir du père ou, de la mère) ; Climax (soit les parents ne parlent pas un mot d'anglais, soit ils ont voulu marquer le coup...) ; Pouliche (on peut aimer l'équitation, mais quand même)... Il faut dire que les vedettes, de tous pays, donnent l'exemple... 
Bref, le principal, c'est que cela fasse plaisir à J., pour le reste, j'essaye de me tenir afin de ne pas lui faire honte et, d'occulter... Et puis j'ai bien appelé mon premier chien Ferdinand et le second, Virgule... Alors, je suis mal placé pour donner des leçons...
Avec ce temps, je pourrai sortir, mais je n'en ai pas envie, ou à vrai dire je le crains... Rien de pire que les périodes de soldes. Les gens sont si excités et pressés, que le simple fait de les regarder, est épuisant. Moi qui ne supporte pas qu'on ne respecte pas mon espace vital ; d'être bousculé dans la rue ou dans des queues qui n'en finissent pas ; sans parler du type avec son halène d'estomac avarié qui empoisonne l'air que vous respirez, ou encore cette bonne femme qui ne cesse de vous filer des coups de sac... Je vous en passe et des meilleurs (enfin façon de parler)... Que dire de ceux qui parlent au téléphone comme s'ils étaient seuls, au point de vous empêcher de réfléchir ? De ces gamins qui en ont marre d'être debout ou allongés et qui hurlent parce qu'ils ont soif, mal aux pieds ou le cul brûlé.
Les soldes à Paris, c'est un peu vivre l'ambiance d'une déportation massive, avec cette différence de taille, la population est volontaire, voir belliqueuse... animée qu'elle est, par l'idée fixe d'acquérir n'importe quoi, coûte que coûte et surtout avant que vous ne le fassiez. 
D'être piétiné par une foule affolée ou avide, c'est le même résultat, et je déteste ça.
Peut-être ne suis-je pas fait pour faire des affaires, mais ce qui est certain, c'est que je n'ai jamais trouvé quoi que ce soit qui me plaise au moment de ces sacro-saintes soldes ! Moi, quoi qu'il arrive, je paye le prix fort ! Alors autant attendre que cette euphorie collective soit passé. Je vois bien ce à quoi vous pensez, pourquoi ne pas en profiter pour aller dans un parc ? Parce qu'il n'y a personne à observer pardi ! À Paris je ne fréquente pas les jardins pour la nature, soyons clair, mais uniquement dans un dessein sociologique (sans sous-entendus)... Si je veux de la nature, je vais dans ma campagne.

La beauté pour obsession.

Je déteste ça ! Depuis trois jours, sous prétexte qu'il me faut une paire de chaussures, je passe mon temps à en chercher une... Je n'ai plus que cela en tête (enfin, presque...), au détriment de ce que j'aime faire... Je me sens saisi par cette fièvre acheteuse, qui bouffe les neurones de bien des individus...
Les boutiques sont infréquentables, les commerçants rarement aimables, au mieux obséquieux, question de portefeuille. Sur le net, de belles affaires, mais comment être sûr pour la pointure ?
Vous allez me dire que je vire futile, vous n'avez pas tord... dès lors que l'on veut, acquérir, posséder quelque chose, il semble, qu'invariablement, cela en soit la conséquence. Ça occulte tout le reste, et surtout l'essentiel...
Hier, vaseux après la sieste, je décide de sortir voir ce qui se passe dehors... Je monte jusque la place Daumesnil et m'installe à la terrasse d'un café (autre déviance de désœuvré). À la sortie du métro, une jeune femme distribue des prospectus des Nouvelles Galeries Nation. La première chose qui m'a frappé, c'est sa peau. Elle porte une petite robe noire très simple, bras nus et s’arrêtant à mi-cuisses.
Sa peau est d'une blancheur poudrée que je connais si bien... Sa chevelure attachée en chignon pas trop stricte tire sur un roux un peu passé, pas trop marqué... Elle doit mesurer un mètre soixante-dix, très fine, une petite poitrine et des hanches bien dessinée, ainsi qu'une très jolie cambrure. Ses bras, ses jambes sont magnifiquement dessinés, elle ne porte aucun bijou, parce qu'inutile et une paire de chaussures à talon haut, parce qu'essentiels... Elle doit peser dans les quarante-cinq, quarante-huit kilos. Elle semble épuisée et retourne souvent près de son sac où sont déposés la réserve de prospects et son téléphone portable, pour regarder l'heure. Se faisant, elle s'accroupit élégamment et m'offre la vue sur le dessous de ses cuisses si blanches... et sa petite culotte noire, bombée à cet endroit, par sa vulve...
Hormis cet épisode, enchanteur et léger comme un courant d'air frais, je ne peux décrocher mon regard d'elle... Sa peau me fascine jusqu'aux larmes, les mouvements de son corps élancé, son bras qui s'étend pour tendre un papier, ses épaules qu'elle tire en arrière pour soulager son dos, ses jambes qu'elle étire discrètement en marchant... Son visage qu'un air excédé, par la fatigue et la chaleur, assombrie, mais qu'elle illumine tout à coup par un sourire, lorsque quelqu'un accepte le carton qu'elle lui tend.
J'ai envie, de lui apporter de l'eau fraîche... de lui dire que de toutes les femmes qui sont passées depuis que je suis là, aucune ne possède sa grâce. 
Que pour caresser une peau blanche et poudrée comme la sienne, je vendrais la mienne et mon âme avec. Que pour baiser des lèvres pastelles comme les siennes, je donnerai aux miennes tous ces mots que j'écris...
Mais, au mieux, elle me répondrait par un sourire angoissé, ne comprenant pas de quoi je parle et me prenant pour un de ces coureurs éhontés... Alors que je ne désirais lui offrir que quelques mots, de ceux qui réconfortent les femmes... 
Et, sincèrement, est-ce bien à elle que je me serais adressé ?
Je déteste être obsédé par ces objets qu'il faut acheter, c'est autant d'obsession qui n'est pas dirigée vers cet écrin qui annonce la beauté...  
Ah, puisqu'on est intime, je partage ici mon hésitation sur les modèles de chaussures qui m'attirent :


       

Vous allez me dire qu'elles ne sont pas de saisons ! Si vous saviez comment ça m'est égale... Et puis, quelle saison ?
Un petit plus, pour les premières. Non ? Ou bien, celles-ci ?




jeudi 28 juin 2012

Un joli phénomène de Synchronicité

Dernier matin du cycle, il me presse de rentrer... Cependant, deux jours sans pluie, c'est déjà ça et le moral remonte comme le mercure du thermomètre. 
Je reste sur cette rencontre d'hier... Bien sûr, je m'interroge sur ce qu'elle a bien voulu me dire mais, étonnamment, pas tant que ça. Je prends cela plutôt comme un signe, qui m'indique que je suis sur mon chemin, que ce que je fais me correspond enfin... 
La première étrangeté de cette rencontre, ce fût sa légèreté, durant les dix minutes, peut-être moins, peut-être plus, qu'a duré notre échange, nous n'avons pas cessé de rire, de blaguer et pourtant nous n'évoquions que les sujets importants de la vie. Je ne me rappelle pas avoir eu le sentiment de réserves que l'on a habituellement lorsque l'on discute avec un inconnu. C'était un échange spontané, euphorique, sans autre sens que celui d'un échange, sans notion de temps, d'âge, d'apparence... Enfin, c'est la sensation que j'en garde. Et aussi cette façon de s'adresser à l'autre sans a priori, sans ombres, sans calcul... en étant ouvert. Je ne me rappelle pas des vêtements qu'elle portait... je ne me souviens que de son sourire et de son regard, pénétrant et rieur...
L'autre bizarrerie, c'est que, c'est moi qui le premier me suis adressé à elle... Et lorsque en catimini, elle m'a confié que si elle était venue à moi, ce n'était pas dû au hasard... je n'ai pas sourcillé, ni relevé que c'était l'inverse qui s'était produit... Sans, d'ailleurs, que je ne sache ni pourquoi, ni comment... bref, probablement par hasard !
Voilà, sans vouloir pousser trop loin un évènement, somme toute, ordinaire et risquer de tomber dans le grotesque, reconnaissons au moins qu'il s'agit là d'un joli phénomène de synchronicité.

mercredi 27 juin 2012

Des petits bonheurs...

À peine rentré, je suis ressortie. J'ai rejoint, dans le Marais, J. et I. qui y faisaient des achats de filles...
Je les retrouve les bras plein de paquets, un sourire jusqu'aux oreilles, I. me dit que J. l'amuse par son attitude et ses goûts sûrs ! 
Nous nous sommes arrêté déjeuner chez Les Philosophes, un bistrot Parisien qui sert du frais et du fait maison. On a passé un bon moment ensemble, j'ai même fait un écart de budget et craqué, chez ce Chapelier Les canotiers du Marais, rue Sainte croix de la Bretonnerie, pour une casquette en Lin bleu foncé façon Brooklyn... ça me donne des airs de voyous m'ont dit les filles. Je ne suis pas peu fier !
En sortant d'un magasin, les paquets ont sonné et une femme a fait remarqué au vigile que nous aussi avions déclenché l'alarme... Je lui ai dit qu'elle n'était qu'une dénonciatrice et que c'était du joli à son âge... Tout cela de manière bonne enfant. Je ne sais pas pourquoi elle semblait ressentir de la sympathie pour moi et m'a attrapée par le bras en conseillant les filles de ne jamais se marier et de toujours faire ce qu'elles désiraient... Bouddhiste, à soixante-dix-neuf ans, qu'elle ne fait pas, elle médite chaque jour et trouve cette liberté qui lui a fait tant défaut au cours de sa vie. Elle m'a dit, en me fixant, qu'elle n'était pas venue à moi par hasard... qu'elle m'avait reconnu et qu'il fallait que je continu ?! Impossible d'en savoir plus, continuer quoi ?! 
Nous nous sommes séparés, c'était une rencontre pour le plaisir de l'instant... J'ai raccompagné les filles jusqu'au RER, puis suis rentré à pied, ma casquette sur la tête, fier comme un ouvrier journalier, qui bâtit des gratte-ciel.
En passant devant chez mon coiffeur, il faisait lourd, j'avais chaud, il n'y avait personne, je suis entré ! Nathalie, c'est ma coiffeuse, elle m'a à la bonne et chaque fois, de voir sa satisfaction quand elle me rend ma tête toute bien mise, me met de bonne humeur ! 
J'ai fini mon parcours jusque chez moi, tout content de ces petites satisfactions. J'étais assoiffé, ce genre de soif qu'on ne peut étancher qu'avec des fruits, comme quand je faisais du Bikram chaque jour...

Question d'écho...

Autour de moi, les gens ne parlent que de foot, de télévision, de politique, des soldes... Je ne me sens capable d'intervenir dans aucun de ces sujets, tant tous me paraissent futiles. Quel intérêt peut-on avoir à donner son avis sur une équipe de foot, une émission de télévision, telle femme ou homme politique et une paire de pompes... et plus encore, à écouter celui d'un autre ? 
Mais il n'y a pas que ce mutisme, il y a cette exigence à propos de l'autre sexe que j'ai, qu'il me faut pour être touché. Cette fille qui m'interpellait... Après m'être laissé aller à lui montrer mon intérêt, non sans subtilité, je constatais que sa conversation n'avait pour sujet que tous les complots qu'elle voyait partout, à propos de tout... elle en était persuadée... elle m'a fatigué, pour ne pas dire pire ! Peut-être qu'aveuglé par ma faim, j'avais pris pour de la lumière quelques attitudes qu'elle se donnait et, à l'observer avec plus de détachement, je découvrais qu'elle était démunie de cette aura pourtant essentielle, et que même son physique ne m’attirait pas... Ce n'est pas la première fois que cela m'arrive. Une fois, à l'inverse, ce fut un physique étonnant qui m'électrisa, jusque cette peau qui semblait être faite de soie... mais lorsque je me suis approché encore plus près, j'ai vite compris que je ne pourrai, jamais, m'aventurer plus loin... 
Tous ceux que je connais, affamés... dévoreraient n'importe qui de comestible. Et bien moi, je trouve encore le moyen de rechigner, de faire le difficile ! De refuser à me compromettre, à banaliser... Parce qu'alors, comment être sincère et spontané ?
Cela me désespère, d'être ainsi déchiré entre mes incapacités, à accepter les autres et, à accepter l'ascèse...
Et puis, il y a cet écho qui subsiste, fort et limpide, comme une présence, et qui m’enivre toujours d'autant de questions que d'espoir...

mardi 26 juin 2012

À l'arrache...

Il fallait bien que cela arrive, un coup de mou, la tête vide, rien envie de dire. En même temps le besoin mécanique d'écrire, d’aligner des mots pour dire ce rien, quitte à faire grimacer. Plus qu'une réelle fatigue, c'est de lassitude qu'il s'agit, probable conséquence de ce manque d'horizon, de ce manque de promesses... à moins que ce ne soit dû à mon impatience et à mon inconstance ?
Je déteste penser que je ne peux pas voler, que tout cela n'est que le rêve d'un gamin qui s'y accroche, pour conjurer son sort... que ce sont tous ces cons, qui ont raison !



Hier, L. avec qui j'avais une conversation m'avoue que M., l'exaspère de ne faire tout que pour elle... Que de tout ce qu'il projette, elle en soit le centre... Qu'il accepte tout, supporte tout d'elle, sans jamais se rebeller...
Je reste coi ! Bon sang, j'aime ce type qui aime L. ! 
Je lui confie alors ma pensée, ce n'est pas de la faiblesse, c'est tout le contraire... Sans elle il se contenterait d'exister, c'est bien assez pour lui. En elle, il a trouvé sa muse. Elle l'exalte, il exulte ! Donnant alors toute sa mesure et plus encore...  Voilà tout. Il ne dépend pas d'elle, elle est ce plus, miraculeux, qui donne à sa vie la dimension de l'univers.
Dali, Eluard, Picasso, Aragon... Sans Gala, Nush, les neufs femmes de Picasso comme les neufs muses de l'Olympe, Elsa... auraient-ils été ceux que nous connaissons ? 
"La femme est par essence l'animatrice et l'inspiratrice, c'est elle qui fait jaillir l'illumination au cœur de l'homme et l'homme en étant devenu conscient s'exprime en poète, se conduit en chevalier et agit en Mage. Mage-Prêtre qui célèbre un culte dont la femme devient Déesse. La Femme devenant elle, la prêtresse d'un Dieu qui ne demande qu'abandon, liberté et mystère." Valentin Bresle. 
Je crois que L. a compris...  au moins elle a écouté, troublée...
...
Je pourrais rebondir sur autre chose, de plus personnel, mais je n'en ai pas le cœur...
Pour le coup, mes points de suspension fétiches, prennent la valeur de mon état d'âme...  

lundi 25 juin 2012

Désirs et appréhensions

Depuis quelques jours je constate qu'à nouveau, les connexions s'envolent. Une centaine par jour pour ce genre de blog, c'est beaucoup... 
Quelqu'un me déshabille, c'est clair ! 
C'est drôle, cela me rend toujours un peu nerveux, à l'image d'une pucelle, le soir ou désirs et appréhensions s'emmêlent...

dimanche 24 juin 2012

Vagabond.

J'ai failli augmenter mon confort matériel ! Profitant du camion loué pour le week-end, N. m'apporte un sommier qu'elle avait en trop... Nous le montons par l'escalier et constatons, dépités, qu'il fait 160, que mon matelas lui ne fait que 140, mais surtout que l'espace disponible n'est que de 150 ! Bien sûr que j'aurai pu vérifier avant ! Mais, ça m'a échappé. Impossible de le garder, nous avons donc fait le trajet inverse... Sur le coup, ça m'a vraiment désolé, je m'étais fait à l'idée de changer ma façon de me coucher, et surtout celle de me lever ! 
Et puis maintenant je me dis que c'est sans doute un signe, un matelas par terre pour couchage est plus en accord avec mon âme de vagabond, avec le chemin que j'ai choisi... Même si parfois j'aimerai avoir un grand lit avec un chevet et une lampe de chaque côtés, à l'image du vœu qu'avait formulé, cette vagabonde... qui m'a incitée à m'exprimer, à exister...
Cette agitation, apparemment inutile, s’avéra en fait secourable. N. avait besoin de se changer les idées, moi aussi.   

Cette pluie incessante!

Ce bruit, dehors, de rue mouillée, me désespère... Cela me fait me sentir malade. Déjà que j'ai toujours trouvé les dimanches tristes, alors les dimanches pluvieux... Et puis ce genre de pluie fine qui tombe sans discontinuer des heures durant... si au moins c'était une de ces pluies d'orage, aussi violente que brève, qui soulève une odeur de poussière puis exacerbe le parfum des platanes jusqu'à l'entêtement. Qui oblige les passant à s'abriter sous les porches ou dans les cafés (évitez les abris bus, il a toujours un crétin qui trouve rigolo de passer un peu vite et un peu près), en ayant au mieux, les pieds trempés... 
Quant à ma sieste... nocive la sieste ! Un fatras de rêves sans début ni fin, réalisés dans un demi-sommeil agité, comme si ma mémoire tentait de se purger de quelques déchets toxiques, qui persistent, après que je me sois levé, en un tortueux mal de tête... 
J'ai besoin de soleil, de féminité, d'attention, de caresses et de baisers. 

Ma part... de pudeur.

Il fallait bien que j'en parle... Je ne les cite que sous couvert d'un farouche anonymat. Et si je n'en parle qu'à peine, c'est par pudeur. Je n'ose mélanger mes émotions, aussi fortes soient-elles, avec ce sentiment dont elles sont la source, distincte, à part... Elles ne m'habitent pas, elles sont cette part de moi qui ne m’appartient plus mais sans cesse m'interpelle... Elles sont ma part d'éternelle. Plus que ma chair et mon sang, elles sont de la même âme que la mienne. 
Et je les observe, émerveillé, par la belle et singulière identité qu'elles lui donnent, touché par leur précoce habilité à essayer de la façonner. Elles sont des femmes, même si pour moi, elles n'en seront jamais...
Puissent-elles rencontrer d'aussi belles âmes que la mienne a croisées...

samedi 23 juin 2012

Obligations

Il est sept heures, je dois aller à Reims pour déménager I. 
Il faut d'abord me doucher ; m'habiller ; descendre chercher ma voiture, je déjeunerai plus tard. Me rendre chez le loueur de véhicule ; prendre le camion, puis la destination de Reims... Il y a trois étages, et c'est une fille... Elle a des milliers de choses... Des trucs lourds et, pleins d'autres légers et fragiles qui vous obligent à d'innombrable aller-retour... 
Y penser m'épuise déjà ! 
Et puis revenir ; débarrasser ce que l'on a chargé dans le camion deux heures auparavant ; demander où l'on pose ça et ça ; ne pas oublier de fermer les portes pour éviter que les chats, le chien ne sortent... Se coincer les doigts, au moins une fois si l'on a de la chance ; savoir ou se trouve ce truc-là, mais si tu sais le truc qui est grand comme ça... 
Ouh là, je voudrai pouvoir me sauver, je ne veux pas y aller, je suis fatigué... j'avais envie de me prélasser langoureusement et sensuellement... en pensant à des choses charmantes... ici dans mon lit douillet.
Il est sept heures quarante cinq, j'y vais !

vendredi 22 juin 2012

La fête à la Musique

Hier... c'est amusant, je me prétends diariste et je parle presque toujours du jour précédent, mais comment faire pour écrire dans l'instant immédiat ? Donc, hier c'était la fête de la musique, ou plutôt du bruit ! Mon pote m'a proposé de le rejoindre dans notre coin habituel. Installé en terrasse, rue du Faubourg Saint-Antoine, on a siroté quelques verres de Chardonnay en regardant passer les gens. Il faut dire qu'un jour comme hier à Paris, vous en voyez de drôles. Déjà, en sortant de chez moi, un vent ami, souleva la jupe de la demoiselle qui marchait devant moi, me découvrant une très jolie paire de fesses ! J'adore tous ces Strings et Tangas, etc. Là dépassant je lui ai dit que c'était charmant, et qu'elle et ses probables dessous, venaient d'égayer ma soirée... Elle avait de l'humour et, a ri franchement... Rien de pire qu'une femme à qui vous faites remarquer gentiment que son sac soulevant sa jupe, offre à votre vue son cul, vous montre en se retournant un visage excédé !
À ce propos, c'est celui de ma voisine d'en face que je n'ai toujours pas vu. Elle doit lire mon blog, je ne la vois plus ? Inutile d'insister lourdement, vous aurez compris que j'ai un réel plaisir à observer, en tout bien tout honneur, ce qui caractérise, physiquement, la féminité.
Évidemment, c'est ce que nous faisions en terrasse du "Chat bossu"... Et en ce jour de fête, il y avait de quoi... Après le troisième verre, il fût décidé d'aller dîner dans cet estaminet que nous ne fréquentions plus depuis longtemps pour des raisons gastronomiques, si je puis dire ! 
Toujours la même faune, et Yvan à l'accordéon, depuis André Verchuren et Yvette Horner, y a que les Roms pour jouer de l'accordéon... Un petit extra, prêtez attention à l'orchestre derrière Yvette et au premier commentaire en anglais... Ça vaut un coup de vin blanc ! "En glissant" . Je ne résiste pas à cet autre commentaire laissé sur une vidéo d'André Verchuren qui interprète "C'était le bon temps", je vous le cite (avec les fautes) : Ça me rappel quand mamie s'est faite tondre...
Bon jusque-là ça pouvait aller, le patron nous avait reconnus, faut dire que quand on se lâche avec mon pote, on se fait remarquer... Quelques poivrots tenaient le comptoir pour pas qu'il tombe, Carole Laure (une belle brune qui lui ressemble... un peu) minaudait pendant que son ami (qui ressemblait à personne) poussait la chansonnette, un peu de travers... Mais c'est la fête à la Musique, alors on pardonne tout, même si on rigole...
C'est là qu'est arrivé Zorro, je l'appelle comme ça parce qu'il est habillé en de La Vegas et qu'il porte un tambourin à la ceinture et une guitare à la main. Là, on a été pris d'un fou-rire à en pleurer, il faut dire que le Côte du Rhône avait du retour. Je vous ai fait une photo, pas très nette après développement, mais sur le moment elle l'était, je vous assure ! Était-ce un numéro de clown ? Si oui, alors le type est extraordinaire... 
Tout à une fin, surtout les histoires où il ne se passe rien... On a payé et, au milieu du bruit, on a cherché sa voiture... et on est rentré se coucher, chacun chez soi... 
Ce matin je ne suis pas allé courir mais pour une raison tout à fait différente que celles que j'évoque d'ordinaire. J'ai lu, hier, que chaque année plus de 800 sportifs amateurs décèdent dans des conditions inexpliquées... Le lendemain de la fête de la Musique, être retrouvé mort subitement, dans les bois, habillé en Frères Jacques, ça vous flingue une réputation ! Non ? Va falloir que je concocte un message à porter sur moi, en cas de malheur...
Allez, je vais me laver...



jeudi 21 juin 2012

Où il est question de pathos et de logorrhée

Je prends connaissance d'un mail. 
Le sujet : C'est vous ? Puis une photo suivie de ces quelques mots : 
C'est vous, Écrit et chuchotements ?
C'est l'été, moins de pathos... svp
xxxx.ch. Lectrice.
Sur le coup, je tousse... Pour ne pas dire que je le prends, presque, de travers... À ma décharge, ce mot Grec ! Je les ai en horreur. Ils sont durs, directs et trop souvent complexes. 
Une fois, un ami qui n'en est plus un... a soldé, notre échange de mail et notre amitié, vieille d'une vingtaine d'année, du même coup, par l'un de ces mots. Depuis plusieurs mois, je lui écrivais, argumentant en faveur des choix qu'une amie commune avait fait et, que lui, sans prendre connaissance des circonstances, jugeait inacceptables au nom de ses principes, régaliens. Pour le coup, son attitude était, pathétique (d'origine Grec, s'il est utile de le préciser). Coincé, perclus de certitudes... et toujours outrancièrement direct (le genre à estimer que ceux qui l'aiment doivent être capables d'accepter sa façon d'être), il m'avait sèchement répondu qu'il en avait assez de mes, je cite : logorrhées verbales ! Faisant d'ailleurs au passage, un pléonasme (lui aussi d'origine Grec. Pas cet ami, bien que... Oups là, pas d'égarement de ce genre...).
Consultant mon dictionnaire, (j'ai fait Latin au Lycée) je découvrais le sens de ce mot : chiasse verbale ! Forcément, ça plait pas ! 
Plutôt que de ne plus lui écrire ni lui parler, j'aurai peut-être dû me venger en faisant des bruits de pets chaque fois qu'il se penchait en société... Mais, je ne suis pas porté, sur la scatologie (mot d'origine Grec lui aussi). Comme quoi on peut être une des plus grandes civilisations et avoir créé une des langues les plus laides qui soit, selon moi. Pour revenir à pathos, et à l’ambiguïté du Grec (la langue, bien entendu) ancien, voici quelques définitions du mot glanés sur le web : 
Le pathos est une méthode de persuasion par l'appel à l'émotion du public. 
Dans les arts et en littérature, qualité de ce qui fait naître la pitié, la tristesse, ou la profonde compassion chez le spectateur ou le lecteur.
Style, ton, exagérément pathétique.
Discours, propos d'un pathétique affecté, abusant d'effets emphatiques.
Et quelques synonymes : 
théâtralisme, emphase, amphigouri, grandiloquence, galimatias, bouffissure, rhétorique, charabia, pataquès, exagération, affectation, cuistrerie, baragouin, prétention, enflure...
Si je ne me doutais que, me lisant et, a priori, souhaitant continuer à le faire (sinon, quel intérêt aurait cette demande), cette lectrice n'avait pas l'intention de me blesser, je pourrai trouver là, des raisons de l'être... Alors, laissons, tant que faire ce peut, le Grec ancien aux modes d'emploi et aux guides d'utilisation...
Vous avouerez que cette langue ancienne, ne souffre pas la comparaison avec cet idiome Florentin, aux racines Latines et transformé en dolce stil nuovo (nouveau style gracieux) par Dante Alighieri, au XIVe siècle, lors de la conception de son chef-d'oeuvre... Et que dire de la langue Française, langue de la diplomatie et de la courtoisie... 
Voilà pour la petite histoire... Et aussi, pour expliquer ma réaction immédiate que je reconnais, sinon stupide, précipité ! Même si l'argument évoqué reste sujet à certains doutes : quel été ? Une fois encore, je me dois de relativiser et accepter que peut-être en Suisse, le temps soit au beau fixe... 
En Suisse ! Mince alors... me voilà donc lu, internationalement !
Je reconnais que j'ai tendance à l'emphase, qu'il m'arrive aussi de combler le vide de mes idées... sans parler de tous ces adverbes qu'il me faudrait supprimer... Le fait d'être autodidacte en la matière n'excuse pas tout, et je me dois de me hisser, au moins, à la hauteur de mes prétentions. Tenter d'exprimer avec des mots mes émotions, les plus belles comme les plus laides, ainsi que leurs mécanismes et leurs éventuelles conséquences... Ambitieux, non ? 
Je sais être un piètre figuratif, mais je pense avoir un peu plus de talent comme expressionniste avec une certaine tendance à l'abstraction... Si la métaphore avec la peinture est acceptable.
D'un autre côté, vous avez raison, chère lectrice inconnue, c'est l'été, il est temps de retrouver une certaine légèreté, et pourquoi pas même, d'assumer ma singulière insouciance. Et, sincèrement, plutôt que pleurer sur mon sort, ma nature me pousse plus à l’autodérision. Mais je ne contrôle pas toujours mes émotions. 
Allez, c'est promis, j'essaye et, de tout cœur, merci pour votre intérêt, parce qu'en fait, c'est là le vrai sujet de votre message.

Un peu de tenue !

J'évoquais à l'instant la dégradation de ma tenue. J'en veux pour preuve, mon état à cet instant précis où j'écris : assis cul nu à mon bureau, un tee-shirt douteux sur le dos, un autre, encore plus, sous les fesses (ma chaise de bureau est en bois peinte, c'est froid). Je me lève pour me resservir du thé dans la cuisine et aperçois la voisine d'en face, hilare, me faisant de grands signes ! Où est-ce le voisin ? Mes lunettes sont à côté ! Je reviens, mon thé à la main, perplexe sur la nature humaine, la mienne, bien entendu... où se trouve donc cette culotte, celle qui ne me serre pas (non, c'est une blague, je n'en suis pas à ce point-là) ? Mais, force est de constater que je me laisse aller à de mauvaises habitudes ! De quoi aurai-je l'air, l'hypothétique matin où, miracle, je ne serai pas seul ? Un peu de tenue ! 
Et il faut que je lève le doute quant à la nature de l'auteur des signes, en face. Parce que dans l'un des cas cela pourrait être une invitation, tandis que dans l'autre, une grossière moquerie. Remarquez, c'est interchangeable ! 

Retrouver l'équilibre

C'est étonnant comme on prend vite des habitudes. Dorénavant, le premier matin de mes repos, je ne vais plus courir, à moins d'être à la campagne. Et ce en raison de la nécessité de récupérer mon retard de sommeil... Il y a deux ans, ou un peu plus, je courais chaque matin, qu'il pleuve ou qu'il gèle ; au moins dix kilomètres et cela des 07h00, je me rappelle même y être allé quelquefois vers 05h00 !
Aujourd'hui, j'y vais le second matin de mes repos parce que je culpabilise de ne pas y être allé depuis sept jours. Je me pesais chaque jour, et tous mes pantalons étaient trop grands, alors que maintenant, je ne rentre plus dedans et refuse d'approcher ma balance, épuisé de cette consternation qui s'en suit invariablement. Il m'arrivait de faire l'amour... à chaque fois c'était extraordinaire ! Depuis il m'arrive de pratiquer la masturbation... certes, beaucoup plus souvent que je n'avais de relation sexuelle... Et bien que cela soit si intensément insatisfaisant, c'est devenu une habitude quotidienne, qui commence à me fatiguer (tiens, ça aussi). Une chance, pour mes relations de voisinage, qu'à chaque aboutissement je ne crie pas mon nom.
Bref, pour être factuel, je ne coure plus qu'occasionnellement, soucieux de ne pas perdre cet acquis si long à obtenir ; je dors jusqu'à pas d'heure ; ne surveille plus ma ligne ; bois des canons tout seul en terrasse et matte lubriquement toutes les jolies femmes qui passent ; m'acharne chaque jour à n'obtenir qu'un triste plaisir solitaire... Ouh là ! Je file un mauvais coton ! 
C'est peut-être aussi, parce qu'une partie de moi, jusque-là, étouffée, est en train de surgir... Je dois reconnaître qu'en contre partie de cette faillite des jouissances physiques, je prends beaucoup de plaisir à faire fonctionner les ressorts de mon esprit... 
Peut-être est-il temps, maintenant, de rééquilibrer l'ensemble ?    

mercredi 20 juin 2012

Changement de temps

Pchitt... envolée cette vilaine chose qui s'approchait... Il faut dire que j'ai mis le paquet, je suis allé, seul - est-ce utile de le dire ? - m'installer à la terrasse d'un café à Bercy Village (je sais c'est un peu... mais bon c'est à côté) pour regarder les gens passer !
Qu'en sera-t-il demain ? Je n'en sais rien, mais là, tout de suite je me sens bien. Il est vrai que j'ai bu deux verres de vin... Mais le soleil, les oiseaux et les filles avec leurs robes légères, et bien ça vous donne une bonne réserve de sourires. Alors, je prends ! 

En tête...

Donne moi tes mains, laisse moi te regarder... 
Stephan Eicher
Si je vois tes yeux, je verrai tout ce qu'ils ont vu.
Tes mains me diront tout ce qu'elles ont touché.
Cette veine le long du cou où bat ton cœur m'indiquera tout ce qu'il a ressenti.
Les mouvements de ton corps dévoileront le poids des peines que tu portes...
Ton visage, tes silences et la cadence qu'a ton souffle, me révéleront tes émotions.
La position de tes pieds me dira où tu en es, si tu es toujours à courir dans un sens puis dans un autre, ou si tu as trouvé un chemin.
À peine te toucherai-je, que je ressentirai toutes tes failles, tout ce qui t'agite, te tourmente.
Alors, peut-être, j'absorberai toutes tes tensions... nettoierai tes lunettes, cirerai tes souliers et t'encouragerai à rêver... 
Faire plus, serait de l'ingérence ! À chacun de surmonter les épreuves et les périls qu'il a choisi ! Aider est un leurre, c'est une invention de pervers, à des fins d'aliéner...
J'avais ça en tête ! Il fallait que ça sorte, à trop garder les choses, elles finissent par s'envenimer. Et puis, celles de ce genre-là, valent la peine d'être dites.

Cette dépression

Pas un nuage, ce matin... et pourtant je me sens essoufflé. Mes bras me semblent plus courts, mes pas plus étroits, mon cœur plus lourd. La lumière de ce ciel dévoilé me rappelle celle de ces matins d'hiver, quand le froid sec engourdi tous les sens, quand les chocs et les chutes sont plus douloureux, quand les sons semblent plus sourds. 
Mes lèvres, lourdes de demandes, restent closes. Rien ne vient, pas un mot, pas même un cri. Je ne sais même pas si c'est l'envie qui me pousse à m'arracher ces mots écrits, ou si c'est la crainte de perdre un essentiel...
Cela fait déjà quelques jours que je la vois venir, avec son air de rien, son sourire à bouffer tous les miens. Il va encore falloir me battre... contre moi, parce qu'elle fait de moi mon pire ennemi. Que l'on croit en avoir fini avec elle et elle vous rappelle, à vos frais, qu'il n'y a qu'un seul remède... Et ce remède, je ne sais plus comment m'y prendre, pour l'obtenir...
Aucun signe d'anticyclone... Alors, elle se régale, me ravage, éprouve mon courage...

mardi 19 juin 2012

Belle, belle, belle, belle, belle...

Belle, belle, belle, belle, belle... Comme tu es belle ! 
Voici des mots que j'avais tout à coup envie de prononcer pour ne pas l'avoir fait depuis... beaucoup trop longtemps ! Dire qu'il y en a qui en ont l'occasion chaque jour et qui n'en abuse jamais et même certain qui ne les dise jamais !
S’apercevoir et dire, sans détour, à une femme qu'elle est belle, c'est une exclamation de l'âme. Et cela n'a rien de commun avec les codes imposés, par ces critères de beauté retouchés et glacés, par la société... C'est un aveu intime et singulier ! Les exclamations de l'âme, on ne peut ni les retenir, ni les simuler. Elles jaillissent en douce, se susurrent, peuvent se hurler, elles sont l'aboutissement de la contemplation, une sorte d'illumination...
Il y a trop longtemps que je n'ai pas dit à une femme à quel point elle est belle et ça me manque ! Faire l'amour à une femme en lui murmurant qu'elle est belle, c'est lui dire mille fois je t'aime, c'est lui dire que bien plus que la regarder, vous la voyez !
Je ne sais pas pourquoi, soudainement, je pense à ça. Sans doute parce que j'aimais le dire, au moins autant qu'elle aimait se l'entendre dire.

Mise au point

Dès lors que je sors en société, j'ai à le déplorer. Ce sont moins les autres qui me fatiguent ou m'irritent, que moi-même. À peine rentré, invariablement, je regrette mon attitude ou ce que j'ai pu dire... et cela au moins deux jours durant. 
Ici, je ne compte pas le nombre de fois où je désapprouve ce que j'ai écrit pensant trop me livrer ou que mon propos est affligeant de bêtise... et ce n'est qu'à la vanité que j'ai de trouver telle tournure de phrase originale, tel choix de mots singuliers... que je dois de ne pas tout effacer ! Voilà, certainement, la faiblesse de mon caractère, de ne pas m'en tenir à ma pensée profonde, de douter une fois celle-ci formulée, d'être lâche après coup et de me trouver tout envahi de honte d'avoir privilégié une apparence façonnée, et encore trop souvent mal contrôlée...
Sans doute s'agit-il là, de la rançon de ma sincérité, de ma complexité et de cette fâcheuse habitude que j'ai de pleurer sur mon sort. Et aussi de quelques rares et puissantes convictions qui me viennent d'un endroit chez moi, que je ne connais pas... encore.

lundi 18 juin 2012

Derrière ce mur...

Après deux heures de lecture, je suis sortie prendre l'air... En rentrant, l'odeur du riz que je me suis fait ce midi flottait dans l'appartement. L'odeur du riz est réconfortante, pleine d'une douceur apaisante... Le parfum du riz et lire, m'ont fait du bien, j'ai pu me reposer de cette... idée persistante, qui s'avère parfois lancinante. C'est quoi mon problème ? Pourquoi suis-je incapable de renoncer à ce que je ne maîtrise pas ? Ce n'est pas dans mon tempérament, ça ne l'a jamais été. Alors pourquoi mon instinct où je ne sais quoi... me ramène toujours devant ce mur ? J'ai pourtant cassé tant d'habitudes, je suis rompu à l'exercice, je suis capable de toutes les privations, et j'ai la faculté d'oublier, comme personne. Mais voilà, il semble qu'il y ait quelque chose que je n'ai pas encore mené à bien... y aurait-il une pierre sur laquelle je n'ai pas encore appuyé, qui ouvrirait un passage ? Quoi que je fasse, je reviens toujours au pied de ce mur. Comme porté par une extraordinaire conviction, un sixième sens, qu'il y a, au travers et derrière, une voie, qui mène plus loin, que beaucoup de chemins...
Comment ne pas être intrigué, alors qu'avançant dans ma quête spirituelle (parce que je progresse, j'en ai conscience), à ce sujet, rien ne change, ou presque ? Que concernant tout le reste, mon ressenti a évolué... je me sens plus serein, plus apaisé, presque détaché. Tandis que devant ce mur, j'attends encore, une probable ouverture !    

Cette grisaille épuisante.

Je reste préoccupé par ce je ne sais quoi...
Cet orage, tout à l'heure, trop tôt pour que ce soit déjà le matin ; malgré ses coups de tonnerre, ses éclairs et ses trombes d'eau, n'a nettoyé que le ciel... et encore, le gris est vite revenu.
Il me faudrait beaucoup plus qu'un violent orage, il me faudrait un cri, un signe et des larmes... puis des bras et des jambes qui s'agrippent à mon corps...
Prendre un songe de nuit pour au matin, arriver au bord de celle qui teinte la vie tout en bleu. Y cicatriser mes plaies, en les exposant au rayonnement de cette étoile. Échapper à la grisaille, emporté par le souffle salé de ses baisers...
Voilà ce qu'il me faudrait pour que je me fiche du temps qu'il fait, pour que je ne me sente plus autant fatigué.

dimanche 17 juin 2012

N'écoutez pas les prêcheurs...

Parfois vous entendez un truc... Des sons, une voix, un rythme, une mélodie... Pas forcément facile, pas vraiment évidente, mais quelque chose qui vous prend, là ! Dire pourquoi cela m'a attrapé, m'a serré au point de me faire monter les larmes... j'en suis incapable ! À moins que ce ne soit pour la sincérité qui s'en dégage... Mais, ça m'a touché... et j'aime ça !
À écouter fort...
Stupid. Bobby Womack

Exister...

Exister : être à l'extérieur celui que l'on est à l'intérieur. Surgir de soi ! Sortir, se montrer... Ce que je tente de faire ici, avec des mots.
Il m'est arrivé d'exister, en réalité. De surgir de moi, ou, plus exactement, d'en être extirpé, arraché... par deux bras qui, bien que d'aspect frêle et délicat, étaient mues par une aussi foudroyante que surprenante, énergie. Que cet acte fût ou non voulu, il n'en est pas moins un fait !
Existant subitement, je me suis senti, à vif ! Tout à la fois fragile et, invincible.
Depuis, tous mes mots, ne sont que, d'incessantes prises d'élan, pour à nouveau resurgir hors de moi ; de perpétuelles tentatives, pour être attrapé, par deux jolis bras... pour exister !

samedi 16 juin 2012

Une si simple envie

Franchement, aujourd'hui j'ai ma tête des jours de travers... Je suis contrarié, sans être fichu de savoir pourquoi... Je me sens agité, inquiet. J'aurai besoin d'être consolé, mais je ne suis pas sûr de savoir de quoi. À défaut de tendres et rassurants câlins... un truc bien abrutissant, du genre film d'action plein de rebondissements, me ferait peut-être du bien... 
Non ! en fait, j'aimerais être massé jusqu'à ce que je m'endorme... Ou encore, me trouver sur une plage de sable blanc, au bord d'une mer turquoise, à l'ombre de grands cocotiers avec à portée, une Piña Colada et la certitude de manger du poisson tout juste péché et grillé, au dîner... 
J'imagine que ces circonstances m'aideraient à vivre l'instant présent et à ne pas me fourvoyer dans le passé ou dans un hypothétique futur. 
À condition d'être accompagné, sinon, quel intérêt, tous ces souhaits. 
En fait, il ne s'agit que d'une si simple envie...   

Quelques heures après...

J'ai mal à la tête ! 
Je n'ai pourtant pas abusé, je n'ai bu que quelques verres de vin mais, à peine mangé, ce qui, vous dispose très rapidement à ne dire que des âneries... D'un autre côté, il faut reconnaître qu'il est particulièrement difficile de dire des choses sensées lorsqu'on s'entend tout juste... Hurler, le sens qu'on aimerait donner à sa vie, dans les oreilles de cet autre qui vient de vous hurler que sa vie n'avait pas de sens et qu'il, ou elle, cherchait a lui en donner un... serait dangereux, pour l'ouïe. 
Et quand en plus, on a l'intime conviction de sentir la frite... Bon sang je ne mangerai plus de frite pendant les dix ans à venir. 
Comment se débarrasse-t-on de l'odeur ? J'exagère, j'en suis conscient, mais cette odeur a pénétré dans ma tête, envahi tous mes souvenirs olfactifs, et j'ai la sensation que chaque molécule qui la constitue est aussi chargée d'huile de friture. Peut-être en prenant une douche brûlante pour que, se liquéfiant en gouttes lourdes, elle ruisselle jusque dans mes pieds... Il ne me restera plus, alors, qu'à bien les presser dans un bain de Cologne...
Quant à m'agiter au son d'une musique que je n'aime pas, ce n'est plus mon truc. Déjà m'agiter au son d'une musique que j'aime, je ne peux le concevoir que dans une tendre et luxurieuse intimité avec, un être du sexe opposé, bien plus que consentant...
Et qu'est-ce que les gens fument ! Je suis surpris, je pensais que le phénomène s'estompait... Cela contribue, certainement, à cette céphalée matinale... 
Il faut se rendre à l'évidence, ont ne choisit pas toujours de quelle façon le sang va vous lancer, le matin suivant une telle agitation...
Sont-ce là les premiers signes de la dégénérescence de ces neurones qui nous faisaient faire n'importe quoi avec n'importe qui, n'importe où et n'importe comment, il n'y a pas si longtemps ? 

Une soirée de plus...

Quelle heure est-il ? Minuit et quarante-cinq minutes. Je suis rentré chez moi... Bon, que puis-je dire... Avant tout c'était une joie de retrouver ces amis laissés de côté pour n'avoir pas voulu partager avec eux, une peine beaucoup trop intime... Et, après tout, tout peut s'en tenir à cet avant tout ! 
J'ai passé ma soirée à tenir le grill et la friteuse (ça ce sent...) mais c'était avec plaisir... Et puis sincèrement, ce n'était pas un sacrifice, je crois que je n'avais rien à dire à tous ces gens, du moins pas dans ce genre de soirée... Il y a bien eu cette Italienne que je croyais danseuse tant son corps et sa façon de le tenir me faisaient penser à... Mais non, sa réponse fût d'ailleurs l'occasion d'un quiproquo, elle me dit avoir pratiqué durant toute sa jeunesse, le Tango ! J'ai donc pensé qu'elle venait d'Argentine ! Vous avouerez qu'apprendre le Tango pour une enfant Italienne est une chose surprenante...  Elle ne semblait pas très sensible à mon humour, mais je compris pourquoi après avoir discuté avec son ami, il était Historien... Et, sincèrement, il n'y a rien de plus ennuyant et ennuyeux qu'un historien ! Pour s'entendre avec un historien, il faut être bibliothécaire... ou dénué de toute imagination... 
Ces soirées, ne sont pas ma tasse de thé... voilà tout ! De toute façon, ce qui compte c'est d'avoir été là, à leur côté, et d'ailleurs, à mon départ, tous m'ont remercié... 

vendredi 15 juin 2012

Instinct, ou simple malaise

Matin chagrin... De mon lit, j'entends bien que dehors il pleut et je devine que le ciel est gris. Cette boule est toujours là, sans doute amplifiée par ce temps. Est-ce que quelque chose se trame, est-ce que quelqu'un de proche, va mal... Impossible de me libérer de ce malaise... 
Je me rappelle encore de cet appel au secours, en fin d'après-midi, un mois de juin, il y a longtemps... Il faisait chaud, j'étais dans le Marais, je me souviens exactement à quel endroit... seul, comme souvent... 
Un vilain abcès s'était attaqué à une de ses jambes, paralysée par la douleur et par la peur, désemparée... elle avait alors pensé à moi... 
Je ne me rappelle plus ce que j'avais fait... mais j'avais certainement dû accourir, laissant tout le reste, tomber. Eh bien, toute la journée précédent cet appel à l'aide, j'avais été sujet à ce genre de sensations désagréables... 
Depuis mon adolescence, je suis comme ça... ceux à qui je tiens, vivent en moi... 
J'ai, pour je ne sais quelle raison, développé mon instinct, certainement au détriment d'une autre qualité, plus essentielle... Quoi qu'il en soit, c'est un sens infaillible, j'en suis la seule partie fragile, le talon d’Achille, enfin, mon ego, dès qu'il prend le dessus... soit les deux-tiers du temps. 
Sans doute me prenez-vous pour un cinglé, sans doute n'avez-vous pas tout à fait tort, mais, à l'occasion, demandez aux intéressés...
En attendant, il faut que je me bouge, j'ai quelques magasins à faire... et un coup de main à donner.

jeudi 14 juin 2012

Plus qu'il ne le suffit, il faut le vouloir...

Le retour est toujours un peu difficile. Je ne sais pas pourquoi, mais je rentre toujours avec une boule dans le ventre. Impossible de tout se dire... Et les voir se chamailler pour des broutilles me rend malade. J'aspire à ce que les gens autour de moi soient en paix... Pas par altruisme ou par bonté, je suis comme ça, voilà tout. Et j'ai toujours été ainsi, du plus loin que je me souvienne, c'est pour moi la condition sine qua non à pouvoir être - j'allais dire heureux, n'exagérons rien - satisfait, et vivre pleinement ma satisfaction. Depuis que je connais mes parents, ils se disputent sans cesse ! C'est fou ! Alors qu'il suffit de s’asseoir à une table, de dire ce que l'on souhaite, ce que l'on attend, ce que l'on n'accepte pas... puis d'écouter ce que l'autre a à dire et, inventer des compromis ! Évidemment, c'est un exercice où il faut être honnête, tant avec l'autre qu'avec soi-même. Et, accepter de considérer que parfois, notre pire ennemi, c'est nous-même ! Ne serait-ce qu'à cause de cette fâcheuse habitude de rejeter nos propres fautes sur les autres... 
Bref, j'ai ramené V. chez elle, et suis rentré chez moi. Elle aussi semblait triste, nous étions deux. Je suis condamné aux séparations... tant qu'il y a des retrouvailles, j'accepte mon sort...
Demain, j'ai promis à l'ami qui organise cette soirée guinguette, de l'aider à cuisiner et à préparer dans le courant de l'après-midi. Ce qui me laisse peu de temps pour trouver les éléments propres au style que j'aimerai afficher. Je pensais retrouver quelques accessoires chez ma grand-mère, mais près de quarante ans ont suffi à ce que presque tout, disparaisse...
J'avais aussi projeté de ramener quelques fraîcheurs à offrir, mais là aussi, les éléments n'ont pas accepté de jouer en ma faveur...
Je voudrais ne pas sembler pessimiste, mais il faut reconnaître que les déconvenues s'enchaînent, tout à coup... Même pour de si petits désirs, il faut se battre ! Restons optimiste, une belle surprise se produira peut-être... 

Le laid et le beau...

Avant d'aller courir, j'ai pour habitude de faire sortir V. Dix minutes pour que la rosée matinale la réveille un peu... Ce matin, un type du genre qu'on ne remarque jamais, promène en laisse ses deux pantoufles d'appartement. Immédiatement V. fonce dans sa direction pour sympathiser avec les peluches permanentées... Et voilà que celui-ci s'affole, s'emmêle avec ses laisses, panique, se plaint... Je m'approche le rassurant sur le caractère de V. qui ne cherche qu'à faire connaissance, il me rétorque alors que ses chiens se sont déjà fait mordre et que je devrais quand même tenir le mien en laisse... Je lui fais remarquer, qu'ici on est à la campagne, et qu'il n'est pas obligé de venir promener ses chiens de plage arrière de voiture, devant chez moi et aussi loin de chez lui, et que s'il a peur que ses chiens se fassent mordre par un autre chien ou attaquer par un chat... pourquoi ne pas retourner vivre dans son appartement en ville ? Il est parti... 
J'ai alors dit à V. qu'il y avait un nouveau shérif dans le village !
Non mais, et puis quoi encore ? Moi, qui suis l'amabilité même le matin au réveil... Voilà tout à fait le genre de personnage, tout juste retraité, couple qui se retire à la campagne, où ils se sont fait construire une bicoque du style : garage (pour la Peugeot hors d'age) et atelier (dont chaque outil a sa place dessinée au mur) au rez de chaussé et, à l'étage, un appartement copié-collé de celui qu'ils ont habité durant quarante ans dans la ville d'à côté. Trente mètres carrés de jardin dont la moitié bétonnée (pour éviter les corvées), de toute façon, ils ne mangent jamais dehors à cause des abeilles... maman a peur d'en avaler une. 
Le genre de personnage qui défigure la campagne, se plaignant que les cloches de l'église sonnent trop souvent, que le coq de la ferme chante trop tôt, et trouvant que les vaches, ça pue et c'est sale... À quand un organisme comme celui des "architectes des bâtiments de France", pour préserver nos campagnes et villages de l'invasion de ces rongeurs écervelés ?
Bref, le genre, dont la culture se borne aux jeux télévisés, aux séries Américaine et à la lecture du programme télé...
Et voilà, je m'emporte...
J'ai rentré l'animal... et suis parti courir dans cette campagne et ces bois, retrouver la beauté... 
Ci-joint, des images glanées au cours de mon trajet habituel.







mercredi 13 juin 2012

Végétal









Quelques images prises aujourd'hui, avec mon Iphone, au gré d'une promenade et dans le petit potager...

Ce n'est pas qu'une question de poils.

Que d'eau, que d'eau... Une petite promenade avec V. et nous voilà rentrés trempés, surtout V., moi juste les pieds. Du coup, elle ne cesse de me coller, de sauter après moi, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle souhaitait être essuyée ! V. me surprendra toujours.
Une fois le déjeuner avalé, je dois reconnaître que tout naturellement la sieste s'impose ! Le silence à peine rompu par le chant de quelques oiseaux et le tapotement de la pluie sur les fenêtres de toit, engagent au repos, mérité ou pas... V. ne rechigne pas à l'exercice et somnole d'un œil, attendant que je finisse d'écrire ces quelques mots pour venir se coller contre moi... Ce qui m'agace, à cause des poils ! Des petits poils blancs qui se fichent dans tous les vêtements comme autant de petites aiguilles. Des poils qu'il me suffit de voir pour que je commence à me gratter... 
En effet, V. à quelques habitudes irréversibles que je ne supporte pas et, chaque soir c'est la bagarre... Je défends mon lit contre ses assauts répétés, dans un numéro qu'elle commence à connaître. Si elle finit toujours par l'emporter, j'obtiens quand même l'essentiel, qu'elle ne rentre pas sous la couette et se cantonne au dessus-de-lit. 
Autant ce corps féminin, adoré... contre lequel on se love tout entier ; allant même jusqu'à retenir sa respiration pour ne pas qu'il s'éloigne ou, oublier ce bras coincé en dessous, pourtant atteint d’insupportables fourmillements, ainsi que cette tension persistante et palpitante au rythme de votre pulsion sanguine et qui, en plus, vous tient diablement éveillé... Bref, autant on est, dans ce cas, disposé à accepter tous les inconforts avec un plaisir béat qui cogne comme un forcené dans votre poitrine ! Autant elle, ma petite V., enroulée sur elle-même comme concentrée en un point immuable et toujours mal placé... m'incommode ! M'incommode, pour m'empêcher de simplement me retourner, de m'étendre en travers ou je ne sais quoi encore...
Allez, viens ici V., je t'aime quand même, tu le sais que je t'aime, hein... Ah, non ! Bah ! N'en profite pas pour me rouler un patin !   

Je pensais prendre le vert, c'est lui qui m'a saisi...

Je pensais prendre le vert, c'est lui qui m'a saisi ! Il est partout, envahissant et le plafond bas des nuages chargés d'eau accentue la sensation d'étouffement. Une brume aussi compacte que de la fumée se dégage de la canopée, on se croirait dans une jungle tropicale. Tous les bruits paraissent étouffés par l'humidité et par ce vert tout autour. La sensation est étrange, pas plus désagréable qu'agréable.
Le potager a explosé, il n'y a pas d'autres mots. Et il faut reconnaître qu'à le voir ainsi, on n'a pas envie de manger quoi que ce soit d'autre qui n'en proviendrait pas.
Je regrette déjà de n'être pas allé courir, mais, j'ai une petite forme, à l'image de mon moral. Dès que je lève la tête du guidon, que je regarde un peu trop loin devant avec une, a priori, lucidité, mes attentes, mes espérances ; c'est un peu comme si je commençais un travail malsain d'analyses hypothétiques, de réflexions spéculatives, d'intellectualisme chimérique... me rendant sujet, invariablement, à cet état de dépression, d'à quoi bon, que je connais si bien !
Et que dire de ces sifflements d'oreilles, qui toujours m'avertissent avec cette certitude diffuse et abstraite qu'un évènement somme toute, banal - au regard de la vingtaine qui se produisent chaque jour - ne l'est pas ? Les recoupements effectués depuis, sont bien trop en faveur de... l'inexplicable... Ce qui est certain, c'est qu'il s'agit de la nature d'un attachement que je ne maîtrise pas... une part instinctive de moi, que je ne mesure pas encore. Et sans doute d'autres choses, plus universelles, du moins métaphysiques...
Et je suis là, comme un idiot, incapable de trouver une quelconque explication scientifique (il faut dire que je n'en ai pas vraiment les moyens) à ses sensations... Ce que je sais avec certitude, c'est que je ne me sens en paix qu'écoutant mon cœur et ne contenant pas la spontanéité de mes élans. Considérant avec une belle ouverture, toutes ces émotions inexplicables. Mais ce n'est pas aussi simple que de l'écrire...
Demain matin, il faut que j'aille courir, m'oxygéner les cellules... il faut pouvoir tenir, je ne suis qu'au tout début de cette volonté de réaliser mes souhaits, ce ne sont là que les balbutiements. 
Il faut m'en tenir à l'envi et, à ce que je crois !
Allons voir si ce vert m'absorbe et me raisonne...

mardi 12 juin 2012

Ce style, d'entre les deux guerres...

Dernière matinée ! Je n'arrive pas à trouver ce petit élan qui ferait de chaque jour une possibilité...
Mon quotidien, c'est l'épuisement ! Il manque dans ma vie l’exaltation ! Voilà, c'est cela, je ne suis plus exalté et je m'épuise, démotivé. Il me manque... quelqu'un...
Honnêtement, je ne peux pas dire que je sois tout à fait désespéré, il reste quelque part cette petite flamme toujours bien vivace mais si petite, comme en veille, que parfois j'ai le sentiment de l'être, désespéré, et cette sensation contribue à réellement m'épuiser. 
Après ma sieste, je vais chercher V. et l'emmène, deux jours, à la campagne. Et, vendredi, grande première... j'ai accepté une invitation pour une soirée à Paris. Une soirée guinguette chez des amis. On sera nombreux, dans un loft avec jardin. Il faut que je retrouve ma salopette en jean et ma casquette... Il faut aussi que je révise mes pas de valses, ceux où vous tenez votre partenaire bien serrée contre vous, d'un seul bras plaqué sur ses reins, l'autre main dans la poche, et vous tournez, tournez, ce qui attire le haut des corps en arrière et plaque intimement le bas... Je privilégierai le look ouvrier mineur qui, bien que vivant dans un coron, est fier comme un couteau à cran d’arrêt ! Quelle classe ! La valse, ça tourne, ça vous emporte, c'est un manège, c'est la fête ! Et elle, elle s'accroche à vous et vous regarde ébahie de vous voir si fier, et vous, galvanisé vous êtes d'airain, fusible à souhait ! Et ça tourne...
Donc une salopette aux jambes bien larges, mes souliers en cuir noir, un petit haut rayé et juste au corps, la casquette et un foulard noué autour du cou... Non, le foulard, c'est un peu trop ! Enfin, c'est l'image que je me faiis. Et, bien que je n'aurai pas le temps pour vendredi, ce qui serai vraiment bien, ce serait de trouver une petite veste courte et cintrée... Je ne sais pas pourquoi, mais plus j'imagine, dans les moindres détails, ma tenue... plus ça m'enthousiasme. Je crois qu'après, je garderai ce style. Prolétaire d'entre les deux guerres ; le style de mon grand-père quand il sortait en ville, il était le meilleur valseur de la région !
Il y aura des ballons gonflés, un grand buffet, du vin à volonté et une friteuse pour faire à la demande, des frites fraîches et les servir dans des cornets en papier... 
J'en connais qui, avec cette fameuse robe à fleurs style années quarante qui me fascinait, une paire de chaussures à talons, un rouge à lèvres et un vernis à ongles carmin, pour contraster avec la blancheur poudrée de sa peau, aurait eu pour effet de faire se retourner la foule...
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras...

Emportés par la foule qui nous traîne

Nous entraîne
Écrasés l'un contre l'autre
Nous ne formons qu'un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l'un et l'autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.

Entraînés par la foule qui s'élance

Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s'envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux...
(Édith Piaf,"La Foule", extrait)

Bon sang, qu'est-ce que cette chanson peut me bouleverser...
Je crois que ma grand-mère conserve quelques vêtements ayant appartenu à mon grand-père, il faut que je regarde cela de plus près.
Il faut aussi que je pense à dire, à cet ami qui organise la fête, l'importance du petit vin blanc...
Voici le printemps
La douceur du temps
Nous fait des avances
Partez mes enfants
Vous avez vingt ans
Partez en vacances
Vous verrez agiles
Sur l'onde tranquille
Les barques dociles
Au bras des amants
De fraîches guinguettes
Des filles bien faites
Les frites sont prêtes
Et y a du vin blanc

Ah ! le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps de temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent

Suivant ce conseil
Monsieur le Soleil
Connaît son affaire
Cueillons, en chemin
Ce minois mutin
Cette robe claire
Venez belle fille
Soyez bien gentille
Là, sous la charmille
L'amour nous attend
Les tables sont prêtes
L'aubergiste honnête
Y a des chansonnettes
Et y a du vin blanc.

A ces jeux charmants
La taille souvent
Prend de l'avantage
Ça n'est pas méchant
Ça finit tout le temps
Par un mariage
Le gros de l'affaire
C'est lorsque la mère
Demande, sévère
A la jeune enfant
Ma fille raconte
Comment, triste honte
As-tu fait ton compte?
Réponds, je t'attends...

Car c'est toujours pareil
Tant qu' y aura du soleil
On verra les amants au printemps
S'en aller pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent.
 
(Lina Margy,"Ah ! le petit vin blanc")

Vivement vendredi. Friday on my mind ! Sauf que le lendemain, je commence à 5h30... Ça n'a pas d'importance ! J'aurai bien assez de temps pour me reposer, plus tard... bien plus tard... C'est ça la magie de la vie, qu'entre les grandes et rares exaltations, il y en a de petites, pour vous soutenir... Alors, il faut savoir en profiter.

lundi 11 juin 2012

Où il est question de pamplemousse rosé et de faille sismique...

Cette nuit, à nouveau, je fus victime d'un cauchemar horrible. L'ultime cauchemar, puisqu'il s'agissait de la fin du monde ! Passant sur tous les drames et horreurs que cet évènement avait pour conséquences... la tour Eiffel finissait complètement noyée, et j'étais horrifié de comprendre qu'à plus de 300 mètres de profondeur, les éventuels abrités (!?) finiraient écrasés par la pression, et ceux en surface, écrasés par les débris ! Me suis-je débattu, pour sauver des êtres chers ? Quoi qu'il en soit, j'ai sur l'avant bras un bleu imposant !
Franchement, hier soir je n'avais pas fait d’excès, n'ayant dîné que de crudités, de fromage frais et d'un pamplemousse rosé de Californie. Après les informations télévisées, comprenant que la soirée aurait pour vedettes tous ces faisans de la politique, annonçant tous qu'ils avaient ou qu'ils allaient gagner... Je me suis couché avec les "Cinq méditations sur la beauté" de F.Cheng. 
Rien, dans ma journée ne semblait avoir un rapport avec ce dramatique rêve, mis à part, peut-être, le temps qu'il fait depuis le mois la fin de mars.
Donc, ce matin, bien qu'épuisé, je n'étais pas trop mécontent de devoir me lever à 04h00 pour aller bosser. Dehors, c'était le déluge, mais je n'étais plus inquiet, j'avais vécu pire au cours de la nuit !
Je me suis, soudain, rappeler que l'année dernière, le 11 mars, un tsunami anéantissait la côte nord-est du Japon causant une des plus graves catastrophes nucléaires que l'humanité ait connue, et que des vagues possiblement meurtrières se dirigeaient de l'autre côté, vers la côte ouest des États-unis... Où séjournait, tout au bord de la mer, l'une des prunelles de mes yeux... Bien que sachant que c'était la nuit là-bas, je lui avais envoyé un message que je ne voulais pas trop alarmant, connaissant sa fragilité, mais je me souviens encore comme j'étais saisi d’inquiétudes. Après tous ces reportages sur le tsunami en Thaïlande et en Indonésie, je m'imaginais déjà à sa recherche dans les décombres de L.A. pour la ramener ici. Vivante, bien entendu, je suis d'une nature optimiste et obstinée...
Ce tsunami, que les spécialistes craignaient, se révéla n'être que quelques dizaines de vagues plus importantes qu'à l'ordinaire que j'eus même l'occasion de suivre en directe...
À l'avenir, j'éviterai les pamplemousses de Californie, même s'ils sont rosés comme l'était sa... hop hop hop ! Je ne parle ici que de failles sismiques, qui n'ont jamais rien eu de rosé, même si elles aussi, sont propres à la naissance du monde et aux séismes profondément ravageurs...

Drôle d'algarade avec un demeuré

Hier, sur l'autoroute, dans les encombrements en direction de Paris, une Alpha-Roméo noire, aux vitres teintées, me fait quelques incivilités, cherchant à me forcer à lui céder le passage. Le fâcheux se trouvant sur la file à ma droite, rien ne m'y obligeait, pas même la courtoisie. En eut-il été autrement, que je ne m'y serais pas résolu, eu égard à ses méthodes outrancières. 
Un peu plus loin, ma voie reste encombrée tandis que son côté se dégage... Il se porte à ma hauteur, j'ouvre donc ma vitre passager, il fait de même en se mordant le poing comme pour me signifier son agacement extrême... Le voyant alors, je prends conscience des ravages que cause la consanguinité dans certains milieux défavorisés ! Il hurle et vocifère à mon encontre, me traite de tous les noms d'oiseaux qu'il connaît, mais finit rapidement à court d'arguments pour conclure, ridiculement, par un : "... va te faire couper les cheveux, tapette" ! 
Est-ce le fait que sa voiture toute rutilante semblait être l'objet (humain compris) qu'il chérit le plus sur terre ou bien, cette ligne blanche qui séparait nos véhicules respectifs, accentué par la vision dans mon rétroviseur extérieur droit de l'arrivée d'un véhicule de police ? Toujours est-il que je lui demande alors, si ses géniteurs ne l'ont pas conçu en regardant des...  - non, à ce stade de bestialité, un seul suffira - donc, un cartoon à la télé ? Il faut dire que sa tête porte les caractéristiques de ses chromosomes déviants, de ses gènes défaillants : un regard inexpressif donnant le vertige, un visage livide, grossier, faisant penser à une pomme de terre Binje et, comble de l'ironie, coiffé comme un dessous-de-bras ! Bien que toutes les apparences indiquaient avec certitudes qu'il ne disposait pas des facultés minimums et nécessaires pour comprendre ma question et l'imager - j’hésite encore sur le personnage de Tex Avery - il entre dans une colère folle, m'intimant de m'arrêter et de venir en découdre avec lui... Ce qui, de mon point de vue, serait une folie, constatant que ses poings sont plus gros que sa tête (ce qui n'est pas difficile, certes)... Je lui rétorque donc avant de fermer ma vitre, feignant un distant mépris, que je ne pourrai jamais faire mieux que ses parents, quand bien même j'aurai le talent de Picasso ! 
Conduisant au ralenti, pour se tenir à ma hauteur, sur une voie dégagée, la police comme prévu vint se positionner sur son côté droit lui demandant, sans égard, de circuler immédiatement. Lui fulminait, fou de rage d'être ainsi piégé ! Bien qu'il n'eût, sans l'ombre d'un doute, rien compris à mes traits d'humour sarcastiques, il n'avait pas supporté que je puisse lui avoir tenu tête et, découvrait les affres du sentiment d'impuissance. Il s'éloigna donc, contraint et forcé, rageur avec suffisamment d'aigreur pour lui gâter l'estomac le reste de sa journée et sans doute, toute la nuit.
C'est un peu honteux que j'avoue avoir ressenti, quant à moi, un certain plaisir à cet échange d’amabilités... Et je pense à nouveau à ce bouquin de Boris Vian : "Et on tuera tous les affreux", mais au sens littéral du titre.   

dimanche 10 juin 2012

En ce jour de devoir, beaucoup clament leurs droits

J'ai sacrifié ma sieste afin d'accomplir mon devoir ! J'ai bien peur que beaucoup n'aient pas eu le même élan civique... C'est fou comme de nos jours les droits passent avant les devoirs. Il faut dire que l'apologie du devoir est devenue désuète, ne fait plus recette... tandis que les exemples pour faire valoir ses droits individuels, font légions, et même des vedettes ! 
À nous entendre, nous vivons dans un monde de victimes, mais sans coupables ! Quelques fois, nous est livré un pauvre imbécile pour nous défouler... les gens ne sont pas dupes, quand même !
Ils ne sont pas dupes, surtout à propos des autres. Un type qui tombe dans la rue, c'est forcément un poivrot ; une femme qui a oublié son sac a, bien évidemment, était détroussée... je peux continuer comme ça, toute la soirée. Ça ne changera rien, mais j'ai le droit de dire le fond de ma pensée ici, au même titre que j'ai le devoir d'exprimer mes convictions lorsqu'il y a des élections qui concernent tout le monde. De nos jours, ce qui importe aux yeux des gens, c'est de juger et de sanctionner, comme on le faisait dans l’arène, de faire valoir son droit au pouvoir. S'engager, participer, coopérer au fonctionnement du tout, éventuellement... dès lors que ça rapporte, mais on ne veut pas être responsable si ça ne fonctionne pas ! Il ne faut pas nous la faire, on en a, nous-même, trop condamné au nom de l'exemple à donner ! Et puis il faut bien reconnaître que gueuler c'est dans notre nature et c'est plus facile que s'engager.
Et moi, j'imagine que je ne vaux pas beaucoup mieux... mais, au moins, j'essaie de m'améliorer. Conscient que pour ne pas risquer de les perdre, ses soi-disant droits, ce serait bien de les oublier un peu, quand c'est le temps du devoir.