(journal de mes sensations)

samedi 29 septembre 2012

Communion

Ces derniers jours, nous sommes allés passer quarante-huit heures avec D. à la campagne. Depuis combien de temps n'avions nous pas fait quelque chose tous les deux ? Trop longtemps pour moi, mais tellement plus pour elle...  Une raison supplémentaire de m'en vouloir si je n'avais pas conscience que tout n'est pas si manichéen...
Mais ce qui compte dorénavant c'est notre projet à court terme et, cet intérêt commun pour ces efforts qui vous donnent la mesure de qui vous êtes. Ainsi, nous avons maintenant un terrain pour communiquer.
Nous nous sommes levés tôt et à jeun avons couru, dans la boue, sous la pluie, contre le vent... Nous nous sommes arrachés, nous nous sommes faits mal... Bien sûr je voulais l'évaluer, je n'ai pas été étonné... Ce ne fut, de bout en bout, que du plaisir qui plus est, partagé et j'ai découvert quelqu'un d'accrocheur, fragile évidemment, mais avec des ressources de volontés bien plus puissantes que les miennes.
J'avais essayé d'imaginer comment l'aborder, comment évoquer ses soucis, ses difficultés du moment... c'était sans compter avec le fait que l'effort rend inutile de trop en dire.
Produire le même effort soutenu en un même accord, subir la même souffrance en un semblable souffle, conduisent à l'essentiel... S'étant alors débarrassé par nécessité de toutes pensées superflues, on entre en une sorte de communion avec celui qui nous accompagne. Bien entendu, ce n'est pas suffisant, mais le plus important est transmis... Le reste vient ensuite naturellement.

vendredi 28 septembre 2012

Comment je finirais ?

Vieux bedonnant, assis à la terrasse d'un café devant un verre de blanc à regarder passer les gens ? Une casquette sur la tête, une clope éteinte au bec à jouer les poètes ? 
Forcément seul parce qu'on l'est tous et que plus ça va, moins les autres vous comprennent. Ou bien, est-ce l'inverse ? De toute manière, on s'en fiche bien, parce que ça ne change rien.
Heureusement, la vie est ainsi faite qu'on ne sait jamais comment ça finira. À trop y réfléchir on s'égare toujours, comme pour toutes ces choses que l'on essayait de deviner et qui s'avéraient invariablement différentes, inimaginées.
À moins de s'abandonner à cette petite voix, presque inaudible, que l'on sent plus qu'on ne l'entend. Ce murmure qui sait, parce qu'il ne connaît que celui que l'on est, et non pas celui que l'on se croit.
Petite voix qui m'indique que souvent des hommes de peu finissent hommes de bien, à l'inverse de tant d'hommes de biens qui se révèlent des hommes de peu !
Mais là, à ce moment, je m'en moque bien de comment je finirais, ne sachant déjà pas comment je vais. 
D'avoir tant perdu, comment imaginer perdre plus encore ? D'avoir tant failli, réussir paraît bien désuet, et si dénué du moindre sens. Seul, faire, reste un essentiel. Celui de se regarder comme on regarde les autres, de n'être pas plus qu'un autre... D'une distance qu'on s'impose, comme de maintenir à bout de bras tendus... Alors, on perd toute colère, toute rancœur. Jusqu'à, peut-être, finir apaisé. 
Rayonnant, assis à la terrasse d'un café devant un verre de blanc, observé par les gens qui passent. Un air de fête en tête avec, suspendu au bec, le baiser d'une tendre et jolie muse !    

lundi 24 septembre 2012

Métempsycose, théorie personnelle.

En passant chez Douce, je tombe sur ce texte de Fernando Pessoa :
Rien ne m'attache à rien.
Je veux cinquante choses en même temps,
Avec une angoisse de faim charnelle
J'aspire à un je ne sais quoi —
de façon bien définie à l'indéfini...
Je dors inquiet, je vis dans l'état de rêve anxieux
du dormeur inquiet, qui rêve à demi.
On a fermé sur moi toutes les portes abstraites et nécessaires,
on a tiré les rideaux de toutes les hypothèses que j'aurais pu
voir dans la rue,
il n'y a pas, dans celle que j'ai trouvée, le numéro qu'on m'avait
indiqué.
Je me suis éveillé à la même vie sur laquelle je m'étais endormi.
Il n'est jusqu'aux armées que j'avais vues en songe qui n'aient été
mises en déroute.
Il n'est jusqu'à mes songes qui ne se soient sentis faux dans
l'instant où ils étaient rêvés.
Il n'est jusqu'à la vie de mes vœux — même cette vie là — dont
je ne sois saturé.

[...] Fernando Pessoa

Comment écrire quand les mots que l'on tente de formuler l'ont déjà été ? Comment dire qui l'on se sent être quand on se reconnaît, si intimement, au hasard d'une lecture ? À lire Pessoa, je ne peux m'empêcher de penser que la transmigration des âmes est un phénomène intemporel et constitutif de toute vie. J'y vois une métempsycose inversée, dont le processus tiendrait au fait que l'âme est universelle et unique. Elle possède toutes les dimensions, toutes les connaissances et se trouve présente à l'image de ce que l'on nomme, le vide tout autour, l'air ou l'espace...
Accessible à tous, nous nous en imprégnions en permanence mais n'avons accès qu'à ce à quoi nous sommes disposés ou ouverts. Ce n'est pas l'âme qui s'incarne en nous, c'est nous qui nous élevons en elle en une sorte d'assomption. Selon notre nature profonde, la capacité et la sensibilité de notre esprit, notre vécu... nous percevons alors des horizons plus ou moins vastes... Peut-être y ai-je accès avec les mêmes dispositions psychiques et réceptives que Pessoa (ce qui ne me dispose pas pour autant au même talent), et ainsi, ce qu'il écrit me semble être ce que je ressens, m'est particulièrement intime, me touche profondément. En quelque sorte, j’accède à un état d'assomption similaire auquel parvenait (entre autres), Fernando Pessoa.
Ça marche aussi avec celle ou ceux que j'aime, celle qui me touche... Partageant la même part d'âme, atteignant la même clarté, nous sommes potentiellement capables de ressentir, prédire ou deviner, alors que nous sommes physiquement séparés, l'état psychique et même physique de cet autre adoré ; notre instinct, notre empathie, sont exacerbés par les émotions et cet état d'âme, partagés... C'est, en tout cas, ce à quoi je crois. C'est en tout cas, ce qui m'explique le mieux ce qui m'est arrivé... 
Une seule âme, universelle, un tout propre à tous, nous unissant. D'ailleurs, il suffit de ressentir rien qu'une fois cette même émulation ou émotion qui tout à coup gagne une foule...     

dimanche 23 septembre 2012

Nécessité

Le truc, c'est de s'y mettre. Mais voilà, il arrive que cela soit difficile. C'est à cause de ce sentiment que j'ai parfois, où tout, me semble ridicule, inutile... Un peu comme si, la conscience que j'ai de l'impermanence s'associait à celle, récurrente et maladive, de mon à quoi bon, créant une dépression, certes, jusqu'à présent toujours passagère mais douloureusement infertile. J'écris, douloureusement, l'état de créativité l'est tout autant mais, différemment...
Forcément, à frayer sur le territoire de la mélancolie, il arrive qu'on s'égare... 
Quel autre moyen, et de toute façon ai-je le choix ? Il me semble que celui qui consiste à se contrôler, à tout orchestrer et planifier... c'est de la triche, de la petite magie, même si elle est bien faite ! Il faut se mettre en péril pour que l'étincelle jaillisse, il faut être sur le fil en équilibre, ou plutôt en perpétuel déséquilibre ! 
Mais, à se tenir ainsi au bord du vide, comment alors, ne pas avoir la sensation, ou même l'envie, d'y tomber ?
Hier, bien que je sois allé longuement marcher, ne me venait en tête que des idées courant d'air, trop fugaces pour que je puisse les attraper. Je suis donc rentré bredouille, sans autre envie que celle de me coucher.
Comme pour la course, ce qui traîne, c'est le mental. Le coup de pied au cul n'a jamais fonctionné avec moi, je suis résistant et révolté. Non, il me faut autre chose ; il me faut une muse ! Une jolie muse qui me prodigue de la douceur et de la lumière. Sans omettre quelques, sincères et délicates faveurs... Qui m'offre ce plaisir d'être mené par le bout du nez. De me laisser aller à ses désirs et volontés. État d'apparent flottement qui, je l'ai constaté, exacerbe ma créativité. Apparent flottement, parce qu'alors, me laissant aller, mes sens sont en effervescence, je saisis toutes les sensations, toutes les émotions, j'occupe mentalement toutes les dimensions de l'espace, mon instinct alors incroyablement affûté.
Voilà ce que j'attends. Hum ! Il est peut-être temps de cesser de croire au père noël... et de sortir en mer !
Sur ce, ma matinée-journée de travaille terminée, je suis sortis courir, avec en tête une longue course de plus d'une heure pour travailler un peu mon fond. Depuis un an je ne dépassais plus l'heure, c'est à peine si je l'atteignais... J'ai entamé la rupture, il suffisait de le vouloir ! C'est dans la tête et puis c'est tout ! 
Bon, un peu dans les jambes aussi, surtout vers la fin. Une petite sieste me fera le plus grand bien.

vendredi 21 septembre 2012

Élan fauché.

Bien que gaillard et déterminé, plein d'allant et de volonté, mon élan vient d'être fauché par une ondée ! J'étais prêt, j'en voulais, j'allais m'en faire voir. Ah çà, j'allais voir... 
Ce fut tout vu, un plafond gris, une petite pluie... et tout fut dit !
Il ne m'en a pas fallu beaucoup plus pour laisser tomber toutes velléités...  
Il faut dire que les scrupules, c'est quand même moins humide et sale que la pluie à Paris. Et puis, ce nouvel élan est encore bien frêle, il lui faut du temps.
En contre partie, je dois reconnaître que ma sieste, près de deux heures, c'est elle bien passée.
Bon je ne vais pas tarder à me coucher...

Ce temps fou...

Un temps fou est passé depuis la dernière fois que je l'ai vu, que j'ai entendu le son de sa voix.
Un temps fou de perdu depuis que fébrile je m'approchais, l'effleurais puis, l’enlaçais... pour ressentir cet autre vivant que je me préférais.
Un temps fou est passé sans connaître une autre odeur que la mienne, sans que ma peau ne connaisse une autre douceur que la sienne.
Un temps fou qu'il n'y a plus dans mon horizon ni bleu ni vert ni d'yeux ou me perdre comme on se perd en mer.
Un temps fou qu'aucun cœur ne résonne plus en écho du mien, et que le mien ne saute plus de temps pour s'accorder au sien.
Un temps fou que mes pas ne sont plus ni trop long ni trop court, que leur rythme n'a plus à s'adapter à cette élégance ondoyante d'échassier.
Un temps fou que mes repas ne remplissent plus que mon estomac, que les mets n'ont plus que leur seul goût et que le pain me semble commun.
Un temps fou, mais pas suffisant pour oublier. Malgré ma santé insolente, je ne vivrai jamais assez pour oublier cette douceur qu'elle avait.
Pour oublier cette douce et pale lumière qui, lorsqu'elle n'était alors plus qu'harmonie, accord... émanait d'elle, m'irradiait puis m'absorbait.
Un temps fou est passé sans douceur ni lumière... sans que rien ne soit oublié.
Même le temps devient fou sans douceur ni lumière.

jeudi 20 septembre 2012

Malaise d'efforts

À peine rentré du travail, je suis sorti courir. L'échéance approchant, je ne me suis pas ménagé, et ai entamé une série d'exercice m'obligeant à sortir de moi-même, à me faire violence. J'ai tenu le coup jusqu'au bout et suis rentré pas mécontent de mon attitude. 
Après une douche, et avoir répondu à quelques messages, j'ai décidé d'aller faire un tour, du pain à acheter et il faudrait que je trouve ce bouquin promis à I.
Je viens de rentrer et je me sens nauséeux. Je connais cet état pour l'avoir souvent vécu lorsque je me préparais au Marathon. Muscles et articulations sont un peu douloureux, mais c'est plus cette sensation d'avoir épuisé toutes mes ressources, ou plus exactement d'en avoir puisé bien plus que d'ordinaire, et du coup, la récupération est épuisante. Le sang semble appauvri et chargé des toxines produites par l'effort. Manger serait nécessaire, mais mon corps se sent incapable de produire les efforts nécessaires et envoie des informations contraires.
Je me rappelle de ce reportage sur Usain Bolt. Impressionnant ! Ses entraînements sont si durs et soutenus, qu'il n'est pas rare qu'il vomisse sur le bord de la piste, entre deux séries explosives...
Je suis en bonne voie ! J'atteins mes premiers malaises, j'entame le stade de la souffrance nécessaire... Il n'y a pas d'autres moyens pour progresser.
Pour quoi faire déjà ? Ah oui, pour la part saine de mon ego. 
En plus de celui que je voulais offrir à I., j'ai trouvé ce bouquin de Pablo Neruda, "J'avoue que j'ai vécu", que je voulais lire depuis longtemps. 
Après, je m'attaque à ces efforts, pour découvrir enfin les étapes nécessaires, et voire jusqu'où je réussis à aller...

La colère, une hyène.

Chaque nouvelle colère, réveille toutes celles étouffées et, gonfle celle de ne jamais les avoir exprimées avec la même violence qu'elles me furent causées... N., me dit, les yeux humides, qu'elle ne comprend pas ! Qu'elle se demande comment... Comment j'ai pu et comment je peux rester aussi "gentil", garder autant de mesure, de recul, après ce que j'ai subi... Je n'en sais rien ! 
Mes colères sont pourtant là, quelque part en moi, enfin celles qui subsistent, compressées en fichiers souvenir. Les contenir ainsi ne me demande pas trop d'effort, et leur présence ne me torture pas trop car, de ne pas m'être fâché me laisse toujours sans regret !
Cependant, lorsque qu'une colère survient, comme c'est difficile d'en venir à bout ! Parce que derrière la nouvelle, poussent toutes les anciennes. Parce qu'aussi je garde cette peur vaniteuse, que de ne pas exprimer ma rage, passe pour de la lâcheté. Et pourtant la rage, j'en ai, elle est un peu comme une bête en moi que je tiendrai cachée. Une de ces rages, folle ! Même si avec le temps, je la sens moins dangereuse, moins imprévisible. 
Petit, j'avais déjà compris qu'elle pouvait me nuire plus qu'à ceux à qui je l'exprimais, alors très vite j'ai appris à la museler ? Combien de colère me reste-t-il ? Trois, quatre, peut-être cinq ? La première, existentielle, il me faut vivre avec depuis que je l'ai découverte... Ensuite, celle qui a la même origine que celle de N., une longue colère, d'une vingtaine d'années... Il y a cette autre, que tout le monde a, une colère fourre-tout, celle que l'on a contre soi... Et celle, bien plus commune, contre tous les autres quand elle nous saisit, puis contre la bêtise humaine quand on s'en explique... Et enfin, il y a cette dernière, intime... une étrange colère, que je force parfois pour mieux supporter... et qui quelquefois se fait vive et soudaine, selon que je porte un regard moins poétique sur des instants passés... Une colère singulière, parce que bien qu'en partie justifiée, elle porte en elle à la fois le mal et son remède...
Alors oui, la colère, je connais, et c'est bien parce que je la connais, que je lui laisse si peu l'occasion de s'exprimer. Que je m'en méfie. 
La colère, c'est une hyène, dangereuse, qui dès qu'on lui lâche la bride, ne reconnaît plus comme maître que la haine et la bêtise humaine !

mardi 18 septembre 2012

Ces premiers frissons...

De petites satisfactions aujourd'hui. J'ai réussi à me lever et à sortir courir ! Et comme par enchantement, ça va mieux. Les bienfaits sont exponentiels, satisfaction de l'avoir emporté sur cette apathie et, régulation immédiate des petits troubles causés par l’empâtement. Récupération d'une certaine tonicité musculaire et vasculaire (même si en ce moment, ce n'est pas forcément utile ou indispensable, c'est toujours rassurant de savoir que, pour ce qui est du mécanisme, c'est en bon état de fonctionnement), du coup, on récupère un peu de confiance en soi et la morosité qui s'était installée est comme chassée par un bon vent frais...
Pourquoi donc suis-je incapable de le faire chaque jour, comme avant ? 
Un peu plus tard, ragaillardi, je suis allé faire une grande ballade à pied. J'avais deux trois bricoles à aller chercher... Trois heures et demie de marche ! On peut dire qu'aujourd'hui, je me suis dépoussiéré...
C'est fou comme marcher me fait fonctionner les méninges. Je n'arrête pas. Bon, évidemment, en raison de la pétole de ces derniers jours, il y a un peu d'engourdissement. Je sentais bien que le sang là-haut était un peu épais et la tuyauterie, encrassée. 
Un frisson ! Où ai-je rangé l'aspirine ? Hum... Je crois bien que ce soir je ne vais pas traîner...
Je me rappelle de quand j'étais petiot, des soupers chez mes grands-parents, après une grande journée à courir les bois. Une salade de pissenlits, pommes de terre et lardons avec deux oeufs mollets, et puis une part de tarte aux pommes que j'avalais sur le perron de la cuisine, pour voir les premières étoiles apparaître. Ensuite j'allais pisser derrière le cabanon, dans les hautes herbes à la lisière de la forêt... Ça sentait bon... Était-ce la fraîcheur et l'humidité soudaine ou le glapissement d'un renard au loin, mais saisi d'un frisson de tout le corps, je rentrais en courant pour aller me coucher, bien au chaud sous l’édredon de plumes et sous la protection de mon grand-père, de son fusil et de ses chiens...
Avant de m'endormir, je m'imaginais dans cette forêt que je ne connaissais que de jour et, frissonnais encore, mais d'aise, d'être dans mon lit douillet. À cet âge, je n'imaginais pas qu'il puisse y avoir d'autres causes aux frissons...
C'est un peu ce à quoi j'aspire ce soir. Avec en plus, un bon bouquin !
On fait avec ce qu'on a et comme on peut... 

lundi 17 septembre 2012

Je n'y arrive pas...

À la dérive... En un flottement, sans attaches, ni but. Voilà, comme je me sens.
Avant les vacances, j'avais fait la connaissance d'une voisine. Elle fût la première femme que j'avais vue, ou peut-être repéré, en emménageant. Au cours de la première année, nous nous sommes quelquefois croisés dans le hall d'entrée et dans la rue, sans jamais manquer d'échanger un large sourire. À force de nous croiser, nous avions fini, par nous rencontrer. C'était avant les vacances de cet été.  À  plusieurs reprises, quatre ou cinq peut-être, nous nous sommes retrouvés pour un verre en terrasse, puis nous rentrions chacun chez soi sans qu'il ne se passe rien... Depuis le retour des vacances, nous avons dû nous voir, dans les mêmes conditions, deux fois.
Je ne sais pas pourquoi, mais je suis incapable de franchir cet ultime pas. Quelque chose me retient ! C'est si fort que je peux imaginer que cela émane de moi, jusqu'à l'irradier, tant et si bien qu'elle-même se trouve interdite d'oser...
Je crois que notre rencontre n'est le fait que de circonstances concrètes. Chacun de nous correspond en bonne partie aux attentes esthétiques de l'autre. Tous deux célibataires, avec une dernière aventure déjà, loin derrière... La même volonté d'indépendance, du moins en apparence... Le même ennui quant à notre situation professionnelle... En quelque sorte, tous les ingrédients semblent présents pour que l'envie d'aller plus loin ne soit pas une question. J'en connais, beaucoup, aussi bien femme qu'homme, pour qui, il n'en faut pas autant... pour qui la raison ne tient qu'à un critère, et pas forcément le même pour l'un et l'autre...
Mais voilà, je n'y arrive pas ! Je ne peux me débarrasser de cette crainte, que nous n'ayons pas la même sensibilité, ou plus exactement, des sensibilités compatibles. 
Dans sa conversation, il y a de temps en temps, l'ombre de convictions un peu trop tranchantes voire vindicatives, qui m'ennuient... Et, je ne sais pour quelle raison, je n'arrive pas à ce que nous parlions d'autre chose que de ces tourments qui habillent la vie quotidienne... 
Un peu comme, ici et maintenant, je n'arrive pas à atteindre cette autre dimension qu'il m'est parfois arrivé de toucher... Et je ne me contente que d'écrire, pour l'acte seul d'écrire, sans élans... sans magie !
Lorsque nous sommes assis, à la terrasse d'un café, j'essaie de m'imaginer dans une situation plus... intime avec elle. Comme pour trouver un moteur, un élan qui me ferait oser un premier baisser. Mais je ne dois plus être normâle ! Ou, je manque d'imagination ? 
S'ajoute à mon supplice, ce qu'elle peut en penser. L'angoisse que mes incapacités, la fasse douter d'elle-même, ne la blessent...
Je suis mal barré ! La conscience que j'ai de ce que j'attends est si aiguë !
Bon sang, ce besoin que j'ai pourtant de... m'élever ! D'être emporté, d'à nouveau m'oublier. D'accéder à tous mes sens et à toute la puissance de mon émotivité. Pour pouvoir à nouveau, donner...         

dimanche 16 septembre 2012

Perspective d'un gogol, trainant cent zéro ou, bon pour St.Anne...

Depuis hier, j'ai cédé à la houle et pris l'amer en tête ! 
D'abord un mail, que l'incompréhension me rend équivoque, qui m’entraîne sur la pente de ces interprétations délirantes, origine de bons nombres de mes chutes. Dès que je ne comprends pas, ça me fait gamberger... douter ! Et ça fini par me rendre fou. Encore trop prompt à la susceptibilité, quant à mes sentiments et, à ce que j'écris ; je me sens alors sujet à tous les drames...   
Puis, comme par un effet de chaîne, il y a eu un accrochage, tout aussi banal, mais qui eut sur moi l'effet d'un second crochet, qui me fit vaciller... 
Alors, je retourne dans mon coin, la tête à l'envers, les idées sang coagulé et l’œil sombre. C'est fou, comme se cache toujours en moi un de ces chiens de l'enfer, noir de rage, blanc de sueur et de bave. Une de ces chimères cauchemardesques, qui m'a toujours fait éviter ces joutes d’orgueil humain où beaucoup aiment à se mesurer, sachant contenir en moi, l'ultime violence. 
Moi qui pensais avoir pris de la distance avec mes folies, m'être approché de la sérénité... Me voilà remis à ma place. Celle du naïf et infortuné, Piskariov...

vendredi 14 septembre 2012

Pourquoi me punir ?

J'ai modifié, légèrement, le programme que je m'étais fixé hier... Pas d'Eric Kayser, ni de Fnac et encore moins de parc... Et depuis ce matin le temps semble plus favorable à une sieste, crapuleuse, qu'à un entraînement soutenu de course à pied. En fait je pense à ça, parce que j'écoute "Q.I." de Mylène Farmer...
Je l'aime bien, ses chansons aussi. Son impudique réserve, me fait penser un peu à la mienne... Dans ce sens ou, bien qu'évoquant librement tout ou presque dans ses textes, la croisant, vous ne vous sentiriez pas pour autant, d'immédiatement l'embrasser, lui sauter au cou ou de lui proposer quelque chose d'osé... J'ai cette attitude, cette façade, physique et mentale qui rafraîchit les élans d'amabilités un peu trop débordants et, contraste avec ces confidences que je fais parfois ici. J'ai coutume de m'habiller d'une certaine distance et ne me ballade jamais aussi nu, qu'ici. Je devrais dire : j'avais, parce qu'avec le temps je m’embarrasse de moins en moins du : qu'en penseront-elles. Et plus du tout, du : qu'en penseront-ils...
En plus, cet album m'avait été offert par celle qui... à ce moment où je "privilégiais" coûte que coûte, l'idée, que tout était possible... Bref, ce titre lorsque je l'entendais, il m'exaltait ! Alors forcément, aujourd'hui encore, il m'engage plus à ces rêves d'efforts que l'on fait à deux, plutôt qu'à ceux que l'on fait tout seul. À rêver à de belles galipettes en duo, à ces jeux qui commencent dans le chahut puis se prolongent avec une soudaine concentration dans cette passion ou tous les masques tombent... pour se terminer en un total abandon à une extase commune... Oui ! Mais voilà, ce n'étaient que des rêves !
Bref... Vous l'aurez compris, j'ai décidé, de m'abandonner à mon sentiment de honte, de n'avoir pas été courir, de me contenter d'en rêver ; d'accepter reconnaître me vautrer dans la facilité... 
Y compris avec cet exercice quotidien que je ne pousse pas assez loin...
Ne m'interdirais-je pas tout plaisirs ? Pourquoi donc m'infliger de telles punitions ? Ou bien, est-ce la peur d'être heureux, que cela m'ennuie ?

jeudi 13 septembre 2012

Histoire de conscience

Je n'ai pas couru depuis dimanche dernier, mon manque de caractère m'exaspère ! Là, je viens de rentrer et je n'ai qu'une envie, une sieste... Même en sachant qu'il y a une chance sur deux que je ne me sente pas bien au réveil. L'effort physique me rebute, j'ai envie d'autre chose...
Je suis cependant conscient qu'il ne me reste qu'un mois pour me préparer à cette course... 
Voilà ce que je fais faire : 
Je vais faire une petite sieste... Puis j'irai jusque cette boulangerie d'Eric Kayser, récemment ouverte (elle aussi) au village de Bercy, me chercher du pain et une gâterie pour aujourd'hui et puis une pour demain.
Forcément, je passerai faire un tour à la Fnac... et, flânerai dans le parc.
Et demain, en rentrant du travail, j'irai courir !
Il faut s'aimer et donc, se faire du bien, de temps en temps, dès que possible... 
Laquelle de mes consciences me souffle cela ? 
Qu'importe ! Soit c'est la bonne et ce traitement m'aidera à reprendre courage, soit, c'est la mauvaise, et ce sont mes scrupules qui me pousseront à l'effort... Dans les deux cas, cela devrait m’amener à un peu plus d'entrain.
Je dois aussi faire des démarches auprès d'établissements bancaires... Mais c'est devenu pour moi une épreuve, insurmontable. M'expliquer, me vendre en quelque sorte, m'insupporte. Et puis je ne comprends pas leur langage, et moins encore leurs manières... Pour la plupart maintenant, ils me font penser à ces interlocuteurs des services client ou d'après vente, de fournisseurs en Téléphonie et Internet. Endoctrinés sans dimensions humaines ne sachant que débiter les règles et protocoles régissant leur raison d'être, incapables d'écouter. Certains sont même arrogants dans cette façon qu'ils ont de vous toiser, et de ne même plus dissimuler leur agacement, lorsque vous ne comprenez pas leurs explications (le plus souvent lus ou apprises par coeur, et comprises qu'en partie).
Oui, définitivement, je crois qu'une sieste s'impose. J'ai le nez tourné du mauvais côté...
Bon sang ! À quoi j'en suis réduis pour essayer d'écrire quelques mots ? Second constat de la journée, je manque d'idées ! 
Ce matin, grâce aux publications de Douce, je relisais pourtant ces poèmes d'Eluard qui m’émerveillent. Ceux, à propos d'amour, je dois avouer que les autres ne m'ont jamais intéressé. J'ai un certain sens naturel du civisme, mais l'engagement politique ne me convient pas, il oblige, selon moi, nécessairement aux mensonges, à la langue de bois, aux polémiques absurdes pour raisons d'idées... À l'odieuse dialectique dogmatique !
La poésie ne me semble pas faite pour exprimer des convictions idéologiques... 
Mais quand Eluard écrit ceci :

Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Ciel dont j’ai dépassé la nuit
Plaines toutes petites dans mes mains ouvertes
Dans leur double horizon inerte indifférent
Le front aux vitres comme font les veilleurs de chagrin
Je te cherche par delà l’attente
Par delà moi même
Et je ne sais plus tant je t’aime
Lequel de nous deux est absent.


Ou encore, cela :

Mon amour pour avoir figuré mes désirs
Mis tes lèvres au ciel de tes mots comme un astre
Tes baisers dans la nuit vivante
Et le sillage de tes bras autour de moi
Comme une flamme en signe de conquête
Mes rêves sont au monde
Clairs et perpétuels.

Et quand tu n’es pas là
Je rêve que je dors je rêve que je rêve.


Moi, ça me remet presque tout en place ! Me manque, quand même, le carburant...

mercredi 12 septembre 2012

Accoutumance et sevrage

06h45, je suis au bureau depuis presque une heure et demie, j'avale ma première gorgée de thé et réalise que tout ce qui s'est passé jusqu'à cette seconde, semble ne pas avoir existé. Depuis 04h00 ce matin, j’accomplis toutes les tâches nécessaires à préserver ma dignité... machinalement, sans conscience de l'instant.
Il est peut-être temps que je pense à faire autre chose ?
Il y a onze ans, déjà un matin tôt, à 04h30 devant la machine à café qui me servait un jus âcre et amer, j'allume une cigarette ; tire cette première bouffée qui envahit immédiatement mes poumons et mon esprit... puis expire la fumée, allégée de presque toutes les cochonneries qu'elle contient... avec dans la tête un arrière-goût, métallique. Un geste devenu banal pour être exécuté chaque matin, et c'est justement ce qui soudain me dérange. J'avais toujours prétexté, fumer par plaisir, et là, à cet instant précis, je prenais conscience que ce n'était plus le cas. En une bouffée prise trop tôt le matin, je ressentais les sensations de toutes les précédentes... celles du matin ; d'après les repas ; en voiture ; lors d'un cocktail ou dehors quand il fait un froid sec. La dernière d'une nuit blanche alcoolisée ; celle, la plus symptomatique de la dépendance physique, au sortir d'un de ces vols longs courriers... Il était 04h35 du matin, un gobelet de mauvais café à la main... ce fut ma dernière !
Bon, ce ne fut pas aussi simple et illuminé... Depuis plusieurs mois déjà, je ne retenais plus que les désagréments de fumer, d'une certaine manière, je me préparais psychologiquement à la rupture. La décision finale, eut bien, quant à elle, la soudaineté de la prise de conscience du caractère absurde de cet acte devenu réflexe. J’arrêtais par la même occasion, de boire cet infect café qui me tordait l'estomac et quelques jours plus tard, commençais, les barres chocolatées !
Deux ans et six kilos plus tard, j'étais, je le pensais, sevré. J'ai bien peur que l'on ne le soit jamais ! Le manque se fait de moins en moins âpre, c'est incontestable, et bien que l'on oublie, même plusieurs fois par jour, voire plusieurs jours par mois, et plusieurs mois... cela reste en vous, endormi et, il est sage de garder quelques cartouches pour pouvoir lui faire front, le cas échéant.
Je n'ai pas l'intention de lui céder aujourd'hui, c'est juste qu'il faut souvent une décision aussi brutale que soudaine pour casser une habitude, mais pas seulement ! Il faut aussi s'être longuement persuadé du bien-fondé de cette rupture et ne jamais baisser la garde, tout particulièrement quand la victoire paraît n'être plus qu'une vieille histoire. Il en va de même avec l'alcool, les sucreries, la drogue... Et, l'amour ? 
Bien que je croie que ce soit, dans le domaine des psychotropes, une exception. C'est en effet le seul cas où il ne nous est pas nécessaire d'absorber une substance chimique étrangère à notre organisme, nous la produisons nous-même ! Nous sommes à la fois le laboratoire, le distributeur et le consommateur ! Quelle merveille que ce corps et notamment, ce cerveau. Nous pourrions, sans doute, faire beaucoup plus de chose avec, si un mode d'emploi nous avait été fourni.
On a vu, en amour, tant de retournement de situations, qu'il semble impossible, dès lors que l'on a vraiment aimé, d'avoir la certitude que l'on n'aime plus...
Me vient à l'esprit cette chanson de Jacques Brel : "Mathilde est revenue".
C'était pour causer, parce qu'en ce qui me concerne, personne de ma connaissance n'est revenue ! Quant au début de ce billet, je ne pense pas que mon travail, uniquement alimentaire, soit ou devienne pour moi une accoutumance, même si pour rompre avec ce qu'il convient d'appeler une facilité confortable, il me faudrait agir comme tel. 
Je rêve d'un travail qui, pour moi n'en serait pas un, au sens que lui confère cette culture de lutte de classe... Un travail que je puisse pratiquer n'importe où et quand bon me va. J'imagine qu'un travail comme ça, pourrait alors vite devenir une addiction, presque au même titre... qu'un amour ?
Il me suffit de constater et comparer aujourd'hui, la nature de l'occupation pour laquelle je ne compte jamais le temps passé, à celles dont l'instant nécessaire, aussi bref soit-il, m'est insupportable...
Un rêve comme celui-ci semble à ma portée. En tout cas plus que de gagner au Loto et plus que de parier sur l'évolution des sentiments de certains, à mon égard. Rêve, certes, théoriquement à ma portée, mais il me faudrait, cependant, briser quelques chaînes et convictions intimes... fondées ou pas... et ça, c'est une autre histoire.

mardi 11 septembre 2012

Mémoire

Il y a un an, jour pour jour, j'écrivais un billet. À ce billet, je ne changerais pas un mot aujourd'hui, sauf peut-être ceux qui concernaient mon état d'esprit et surtout mon état d'âme. Je ne suis pas du genre à commémorer les évènements petits ou grands, même devenus historiques ou à compatir aux misères de l'humanité... je n'ai pas cette dimension, dire l'inverse serait hypocrite, et je ne le suis pas. Par contre, ceux à qui je me suis un jour attaché, je les porte en moi avec leur grandeur et leurs failles... Il y a des choses que j'oublie et d'autres, jamais !

Mystères de la perception

Aujourd'hui comme hier... Mes nuits n'ayant pas été sereines, sans que je sache pourquoi, mes réveils se sont avérés, apathiques. Alors, jusqu'à l'utile et même le nécessaire, m'ennuient. Je me lève, cherche ce qui me manque... des idées de mots ? Je me prépare du thé, grignote en passant ce qui traîne... Regarde dehors, l'agitation matinale de ceux qui, vivent déjà demain. Tombe sur ma tête dans la glace... mais comment puis-je avoir autant d'épis ? Ni je ne me lave, ni je ne m'habille... Je cherche, sans entrain, ce qui me manque... Passe d'une chose à l'autre en un souffle... Pense à ces moments passés... tente d'attraper un trop fugace présent, en mettant une chemise blanche à tremper, en faisant une machine... Cherche, une présence, un regard, de ceux qui me restent d'hier... en projette l'effet sur demain... Comme ce qu'il me faudrait retrouver. 
Ai-je parcouru du chemin ou ai-je été rejeté, sur le bord, par ce ressac ? Me serais-je fais rouler, comme mon linge dans le tambour de la machine ? Tant et si bien que j'en aurai perdu jusqu'à l'instinct ?
Je me fais l'effet d'un désillusionné qui se réfugie dans l'indifférence. J'aimerais m'intoxiquer d'alcool et de cigarettes... mais seule l'idée de cette attitude me plaît. L'expérience physique de ces paradis artificiels se termine toujours par le désagrément des maux. L'effet sournois de ces poisons, n'apporte jamais rien d'autre que la gêne et l'embarras. Il prive des moyens de pouvoir saisir, lorsqu'elle se présente, cette étincelle que l'on espère. Je préfère m'abandonner franchement à cet état de dépression, en toute conscience, m'étendre et, laisser mes échecs, mes lâchetés, mes peurs, m'envahir... Vivre ces instants où l'on se vide et, comparer ce qui y diffère d'avec ces instants où, ça va bien...
Quelle drôle de sensation quand même, se pourrait-il que ce soit la conséquence d'une modification chimique ? Un léger dérèglement des hormones nous ferait voir le verre, soit à moitié vide, soit à moitié plein ? Un aliment trop chargé en pesticides ou je ne sais quel poison autorisé... les gaz d'échappement... La pression atmosphérique... ? Probable... En même temps, je sais, qu'une main qui se poserait, là à cet instant, sur mon épaule puis ma nuque, en une caresse douce, sereine et si légère... ce genre de geste, qui laisse deviner la nature du regard qui l'accompagne... Cette main m'effleurant, ferait sans doute,  que tout me semblerait différent, à l'instant même. Tant et si fort, que déjà l'idée, que cela puisse se produire, suffit à me remplir...  

lundi 10 septembre 2012

L'Arc de Cupidon.

Quelle heure est-il ? Plus l'heure d'être en culotte, en vrac et pas encore lavé ! Je devais aller courir avec des amis... Mais notre hôte a dû annuler. Du coup, bien que levé tôt, je n'ai rien fait, perturbé par ce changement de programme ! Il m'en faut peu parfois... Il faut dire que de m'être ainsi replongé dans cette partie de ma vie... n'a pas été sans conséquences, sans éveiller quelques douleurs latentes... Et une profonde mélancolie.
Pour me changer les idées, j'ai laissé, au gré de mes lectures de ces blogs voisins, quelques commentaires... J'ai découvert que la partie supérieur de la lèvre supérieure, là où se dessine un tendre ourlet, s'appelle : l'Arc de Cupidon ! Qu'il borde et dessine le haut de la lèvre et la coupe d'amour, cette fossette tout en longueur qui monte vers le nez, plus techniquement, nommée : le philtrum, du Grec phíltron (charme) dérivé de phileîn (aimer, embrasser). 
Wikipédia, m'indique qu'il semble que sa profondeur serait d'autant plus grande que la personne serait capable d'aimer... Je me précipite dans ma salle d'eau, reviens pour prendre mes lunettes, y retourne et constate, dépité, que la mienne n'est pas aussi singulièrement profonde que je l'aurais imaginé ! Il doit y avoir des exceptions... Je remarque, cependant, que faisant cette moue qui convient à embrasser, elle se creuse plus que notablement... Rassuré, je retourne à ma lecture et apprends, que cette partie du visage viendrait de l'enfance. Un ange se serait penché sur le berceau d'un nouveau-né et lui aurait posé un doigt sur la bouche, pour l'apaiser et pour qu'il puisse ainsi calmement s'endormir. (Merci Wikipédia). 
En passant, un clin d'oeil à Yaya, pour ces mots grecs, origine de notre rencontre... Ceux-ci, me font mesurer mon avis...
J'ai bien connu, et tant aimé, que sans doute, j'... une bouche dont la lèvre supérieure était ainsi magnifiquement ourlée. Et dont l'Arc de Cupidon était si marqué, que lorsqu'elle ornait ses lèvres d'un rouge carmin, créant un contraste tendrement violent avec la pâleur de sa peau, je voyais s'incarner tout l'esthétisme du Japon ancestral. 
Jusqu'au-boutiste, dans sa démarche esthétique, elle jouait des contrastes comme du minimalisme ; elle aimait de temps en temps, donner aux lèvres de son visage, un aspect plus "sévère", plus tranchant, comme pour s'opposer à la douceur de son regard ou, à la voluptueuse et tendre générosité des lèvres de sa naissance du monde (enfin, pour les intimes)...
Une douche froide me fera le plus grand bien... Les flèches tirées de cet arc de Cupidon n'ont pas fini de m'atteindre et je me sens tel Saint Sébastien, transpercé...


dimanche 9 septembre 2012

À celle qui me fit oser mes premiers mots...

Jamais je ne l'ai oubliée, et je peux dire que jamais, je ne l'oublierai. Elle est mes plus beaux baisers. De ces baisers, que rien, je crois, n'aurait pu dépasser en émotion, en sensation. Nous nous embrassions des heures, à perdre haleine, à perdre la tête, et le temps semblait toujours trop court. Une fois, enivrés par nos baisers, mes lèvres ont caressé ses seins, baisé ses aisselles... jamais nous ne sommes allés plus loin. J'en souffrais... elle en souffrait, deux fois plus ! Nous avions été cueillis par la foudre, lors d'une attente commune. Nous savions, qu'il était trop tard ou bien trop tôt... Mais, comment interrompre l'élan qu'avait déjà pris nos âmes ? Elle ne pouvait pas tout m'offrir, je ne pouvais pas tout prendre. C'est pour elle que je commençais à écrire. De petits mots sur de petits papiers pliés, que chaque jour je lui remettais. Spontanés et ingénus, des mots, à mon grand étonnement, que j'osais... Elle fût la première à me dire que mes mots avaient, à ses yeux, une valeur inestimable... 
C'est avec elle que je perdis ma vie d'avant, projeté, inconscient, dans l'effondrement puis le néant qui précèdent la renaissance. Découvrant le chaos ou se mêlaient, sans règles, les plus doux bonheurs et les plus vives douleurs... 
Quel courage il lui a fallu pour s'arracher à mes enfantillages de naufragé qui se noyait ? L'amour ne s'encombre pas de la morale et de l’éducation, il est un dieu, nous ne sommes qu'humains, mais certains ont le courage de respecter leur engagement, quand bien même ils y accèdent...
Hier, mon ami, plus confident que d’ordinaire... Me demande soudain :
- Combien de fois as-tu aimé ?
Sans un soupçon d'hésitation, je lui répondis : 
- Trois fois... j'ai beaucoup de chance. 
Oui, je suis mort et ressuscité, trois fois ! Chaque main saisie vous fait renaître.
C'était la seconde fois, c'était après tant d'années que j'eus la sensation que c'était la première fois... Je comprenais tout à coup ce qu'avait dû être le chaos à la naissance de notre univers.
Mais malgré la complexité de la situation, ce fut si simple, si naturel... si inévitable.
Nous ne pouvions nous toucher sans frémir, si nos yeux se croisaient, ils restaient fixés, émerveillés... Nous communiquions par le rire, avec dans le regard l'infinie tendresse de ceux qui savent... Léna, irisait mon âme, faisait enfin jaillir ces larmes que toute ma vie, j'avais contenues !
Et pourtant, tout, autour de nous, était hostile, difficile... Nous étions en équilibre... Cernés de barbelés, de jalousie, de béton... Nous nous cachions, je la mettais en péril par mes risques insensés... Je brûlais... Alors comme tout amoureux, je devenais lyrique... Mais ça éveillait quelque chose de profondément enfoui, oublié parce qu'improbable à mes yeux... Je lui écrivais...
Puis ce fut un lourd et long silence... Elle avait fait preuve du courage dont j'étais incapable... Avec une immense douceur, d'infinies et patientes explications, elle avait rompu, délicatement découpé... puis, changé de service parce que nous voir était aussi insupportable pour elle que pour moi... Elle eut tous les courages ! Belle, jusqu'au bout.  
Journal, extraits :
... 
Septembre 2...
Quand le corps n’en peu plus de faire des signes,
Et que le besoin de dire est si fort qu’on ne peut plus le retenir...
Qu’au-delà de toute réserve et timidité, dans une peur équivalente à l’importance du sentiment que l’on ressent ; on s’exprime enfin, maladroitement, on prend conscience d’une chose rare, on se déclare...
Bien qu’au fond de soi, on sache déjà, on ne pouvait y croire... 
Et pourtant c’est là...
Tout est à lui dire, tout ce que j’ai de plus beau...
Lui écrire, encore et encore.

Septembre 2...
Choc de son regard !
Pur, limpide, vif, clair...
Je ne l’oublierai jamais ce regard !
Elle m’a attendu !?
J’aurais dû...
Illumination !
Comme elle peut être belle !

07 Novembre 2...
Rêve :
... ambiance zen, japonisante... bois foncé sur les mûrs d’un appartement clair.
Une visite... mon frère ? et une de mes filles...
Tenue vaporeuse, claire ; je pose un tendre baiser sur sa joue... tout est douceur, même la lumière...
L’impression de sérénité est telle qu’elle me reste encore...
Son sourire, si calme, si serein !

08 Novembre 2...
Soirée DL.
Jeans, comme un écrin... Pull coton bleu ciel, échancré.
Beauté fraîche et pure. Désir... Souffles ; effleurements ; caresses hésitantes, du bout des doigts tremblants de tension...
Vision, le bas de son dos, le dessin de ses reins...
Concentration impossible... 
Cette peur de trop lui demander, de ne pas assez lui donner...
Plus tard, elle, magnifique, offrant sa souffrance, sous le ciel froid des étoiles de novembre... Tard, très tard... 
Puis en route, coup de fil, pour m’offrir un sourire... 
Je l’aime depuis toujours.

Novembre 2...
C’est impressionnant comme plus rien n’existe lorsque l’on est ensemble !
Noyés les yeux dans les yeux, il faut parfois regarder de côté, comme pour reprendre notre respiration, s’arrêter, retrouver notre souffle ; et constater combien nous sommes ailleurs ! Dans un infini connu de nous, depuis toujours... 
Nous nous sommes retrouvés, nous nous connaissons depuis si longtemps.
Je sais, que quand nous ne sommes pas ensemble, nous nous cherchons...
L’un habite l’autre ! 

28 Novembre 2...
Premier baiser...
Baiser à deux ! Il y a le cœur, il y a l’âme... 
C’est sensuel, à l’extrême ! C’est le plus beau de tous les baisers...
Je voudrais faire comme Monet - avec ses Nymphéas – passer, les trente dernières années de ma vie à étudier et, essayer d’exprimer cette sensation que j’ai, quand nous nous embrassons. Il n’y a plus rien, rien que ce baiser, et ceux qui sont à venir. Ce baiser, c’est la fusion de nos âmes ; quand nous nous regardons, nos âmes s’enlacent ; quand nous nous embrassons, elles fusionnent, ne font plus qu’une...
Et la douceur, cette caresse unique de nos lèvres...
Elle me dit reconnaître ce baiser ; m'embrasser comme si nous nous étions toujours embrassés ; n’éprouver aucune gène, timidité ou retenue ; être en totale confiance. C'est aussi le sentiment que me donne ce baiser, nous nous embrassons depuis la nuit des temps ! 
Nos âmes sont sœurs et c’est plus fort que tout.
Ce baiser, c’est l’harmonie...

29 Novembre 2...
... Le lieu, comme le temps n’existe plus quand nous sommes tous les deux ! Distorsion du temps. Comment traduire ce sentiment de sérénité, cette électricité tout autour de nous ; ce bien-être ; cette confiance en l’autre, hallucinante ; cet attachement ?
... Évocations de ses tourments face à cette situation. Elle reconnaît, que je suis autant son choix qu’elle est le mien. Qu’il y a dans ce qui nous arrive, une authentique réciprocité des attirances, des sentiments puissants, incontrôlables, nous sommes des aimants si puissants... Que chaque séparation est épuisante... Mais il y a aussi ces promesses faites, sa conscience...
Un peu plus loin, plaisanterie sur ces craintes de ne pas être à la hauteur de mes espérances... Quelles espérances ?! C’est moi qui ne te mérite pas ! Ton âme est si belle... 
Pour toi je perdrais tout ; après toi... que restera-t-il de moi ? 

02 Décembre 2...
Elle m’épargne malgré sa souffrance, son tourment !
Elle me dit que mes mots sont : "du grand bonheur"...
Ses mains sur mon visage... sur mon corps... Cette douceur, ses grands yeux qui expriment tous ce qu’elle s’interdit de me dire... ses baisers de velours... 
Cet abandon qu’elle ne peut pas laisser filer...
Autour de nous, tout semble tourner, de plus en plus vite ; si cet amour, qui nous fait, n’était pas entravé par la conscience, de ce que l’on était... Alors au sein de cette nébuleuse, nous deviendrions une magnifique étoile !

22 Décembre 2...
Le brouillon de ce dernier mot a été oublié sur mon bureau. Possible acte de mon subconscient, qui souhaitait clarifier la situation ?
... Ma vie vient, en une journée, de basculer... Mon seul fil d’Ariane, toi... 
Mais comment te dire maintenant, que je veux... Comment dire tout cela sans que tu penses que je m’égards en raison de ce drame...
En soulageant ma conscience, mon subconscient aurait-il poignardé ma sincérité ?
Je suis seul responsable... Je sais que le soir venu, toi aussi, à ta façon, tu payes le prix fort...

27 Janvier 2...
Envies de longues prémices...
...
Un de nos baisers, mais debout pour voir quand, trop étourdis, nous tomberions... Mes mains ont glissé, du haut de ses reins jusqu'aux bas de ses reins, dans son jean... Atteignant le Graal... j’ai caressé ses fesses ! Comment ai-je pu oser glisser mes mains si loin ? 
C’était doux... c’était frais... comment les retirer !? Comment ne pas, penser, seulement penser, doucement la déculotter, la retourner et y déposer des milliers de baisers ? 

02 Février 2...
Envoûté par ton moi...
Elle me dit avoir rougi...
Ce sont les baisers et les caresses qui suivirent, qui moi m’ont fait rougir... à blanc !
...
29 Août 2...
Je lui ai remis ce petit carnet où j'avais recopié tous ces petits mots qui exprimaient mon sentiment...  
Je lui ai remis une partie de mon âme... mes plus beaux éclats...
...  
Quelques-uns de ces mots d'amoureux candide :

02/02... 
Envoûté par ton moi.
Habité d'une envie diablesse,
De t'attraper les fesses !
Hanté d'un besoin libertin,
De voir danser tes seins !
Obsédé d'un malin refrain,
De sentir le va et vient de tes reins !
Te chahuter, te bousculer,
Te manquer de respect,
Sans jamais t'offenser,
Te butiner, te culbuter !
Pour attraper tous tes soupirs,
Mettre à nu tous tes désirs,
M'attarder sur l'origine de tes plaisirs...
Qu'enfin s'étendent nos deux corps las,
Réunis en une seule âme.
Rêver d'une première fois.


07/04...
Ta bouche dans laquelle fond ma langue
M’enivre si puissamment que je tangue.

Bien que peu tu t’autorises à te donner
Dans tes bras je me sens tellement aimé !

Nos cœurs nos âmes sont si fortement liées
Qu’à peine tu vacilles je me sens tomber.

Tout en toi évoque en moi le besoin
De me livrer tout entier à tes soins.


17/05...
Femme au ventre soyeux ;
Belle et bouleversante.
Femme aux charmes délicieux,
Passion obsédante...

Rêve de cristal, 
Si près de l’extase enviée,
Briser son mental.
Ne s’accomplir qu’à moitié.

Âme sœur... Éperdument,
Te confier tous mes fragments.
Dire, sans peur, tout ce qui m’émeut. 
T’avouer tous mes vœux !

19/05...
Arc bandé, à se rompre.
Je rêve toutes les nuits,
De t’avoir dans mon lit.

Pulsions animales, vœux immoraux,
Désir tendu, désir tranchant,
Collé tout contre ton ventre chaud,
J’y dépose, dans un souffle indécent,
Un baiser de mes lèvres de chaux.
Sueur mêlée, veines rampantes,
Sur nos corps brûlant, habités de sursauts,
Sang battant, parfums intimes, âcres, enivrants...
La peau, dit mieux l’amour que les mots !

Je ne hante que ton âme et... tes rêves ! 

03/06...
Aussi soudain que l’éclat d’une lame,
Deux cœurs s’emballent, 

Deux âmes s’enflamment !

Pour leur plus grand bonheur,
Leurs âmes sont sœurs.
Pour leur plus grand malheur,
C’est une affaire de cœur.

Ce drame vaut–il une larme,
De la plus belle des âmes,
De la plus belle des femmes ?

Non !
Cette larme donnerait aux miennes,
Un goût infâme !

04/06...
Tous ces baisers,
Toutes ces caresses,
Tous ces regards de tendresse,
M’appartiennent !
Ils sont ma richesse, mon réconfort.
Ils sont, avec mes mots, mes seuls trésors.

Ne pouvant prendre ton cœur,
Ne pouvant prendre ton corps.
J’envahis ton âme, je m’y installe !
Tu es mon phare, tu es ma flamme.
Prends, je t’offre tous mes trésors !

Tu es mon unique moment fort !

14/06...
Tu m’es apparue comme une dune.
Chaude, aux formes douces et pleines.
À l’élégance discrète et pâle de la lune.
Et si mon regard te rend parfois incertaine,
Belle et hautaine comme une reine s’il t’importune.
C’est parce que je rêve de belles scènes à l’abri de persiennes,
De tes formes dans leurs magnifiques plénitudes,
De baisers, de caresses, de prouesses, à perdre haleine.

27/06...
Dans tes bras comme un manège,
Tourner à en perdre le ciel.
S’enivrer tout autour de ta peau,
Frissonner jusque dans le bas de ton dos.
M’envahir de tout ton être, au point,
De revivre dans mes rêves, tes parfums,
Le goût de fièvre qu’ont tes lèvres.
Parcourir tes veines sans aucune trêve.
Te serrer si fort que de nos corps,
Deux souffles naissent, en un même essor.
Rester pour l’éternité au bord de tes yeux,
Gardant dans les miens cet élan fiévreux.

13/01...
Ces yeux, ce regard
Me laissent,
Fiévreux, voir hagard !
Cette aura, cette présence
Quelle autre quête,
Quel autre sens,
Sur cette planète 

Bleue comme eux.

04/02...
Oh ! Même de dos
Tu me tournes la tête
Ton rire de fête
Résonne en un écho
Qui sans cesse me répète

Combien je t’ai dans la peau
...
Et tant d'autres...
J'étais désormais un autre, j'avais osé ce qu'inconsciemment, je m'interdisais... J'avais osé parce que je ne me sentais pas jugé, parce que dans ses grands yeux si bleus, il y avait la plus belle des innocences, la plus infinie des tendresses, un océan de bienveillance. Je la touchais et elle me le montrait...

samedi 8 septembre 2012

À vue de nez...

Je dois avoir des troubles olfactifs ! J'ai constaté que depuis... depuis quand ? Bref, depuis quelques mois, il m'arrive parfois, de ne humer que des odeurs, soit agréables, soit désagréables. Depuis ce matin, par exemple, je ne perçois que des odeurs plaisantes. Parfums divers et variés, à croire que je ne suis entouré que de gens élégants, à l’hygiène impeccable, à l'alimentation irréprochable et à la couenne encore fraîche... 
Ce dont je doute... J'en doute, parce que mon œil, lui m'indique des invraisemblances et, parce que je sais qu'à un autre moment, indéterminé dans le temps, je ne sentirai plus que des odeurs pestilentielles ! Quoi que je fasse je ne percevrai alors que des effluves organiques nauséabonds, sans être capable d'en définir la source.
Le plus discrètement possible je me reniflerai une aisselle, soufflerai dans mes mains, vérifierai sous mes semelles... quant aux autres éventuelles provenances, je compte encore sur la tenue de certains de mes muscles et, sur celle de mon éducation !
Évidemment je préfère les premières... L'odeur a toujours était un facteur important, voir déterminant dans ma relation à l'autre. Plus encore depuis que je suis devenu non fumeur... 
Petit déjà, il m'arrivait d'être vite écœuré au point d'avoir des hauts le cœur, particulièrement quand il y avait des choux-fleurs, de Bruxelles ou d'ailleurs ; des endives braisées ou des épinards, pour le déjeuner. À cet âge, retirer mes chaussettes après avoir couru toute la journée dans mes bottes en plastique bleu marine ou faire, accidentellement, dans ma culotte, parce que trop occupé... me dérangeait moins que celle de ces plats détestés. Ma mère nous racontait que la première fois que nous avions pris, mon frère et moi, le métro avec elle, nous nous étions retrouvés debout dans un wagon bondé, l'un de nous deux, je crois que c'était mon frère, je gardais déjà pour moi mes sensations, avait crié : "Maman ça sent mauvais, ça sent des pieds !" Cette remarque, sortie de la bouche d'un enfant, dont le nez se trouvait dix centimètres au-dessous du niveau de la ceinture des adultes autour... avait contribué à nous faire de l'air, créant un mouvement d'écartement notable des suspectés, c'est à dire tout le monde sauf nous trois, en même temps qu'un sourire embarrassé sur le visage de ma mère, et une grimace de dégoût sur le notre.
Je me rappelle aussi ces voisins, de mes grands-parents à la campagne. Lorsqu'ils venaient pour l'été, nous jouions ensemble et parcourions la campagne. Ils étaient deux frères et une sœur, leur grand truc était de se renifler les pets ! Je passais auprès de tous pour un dégonflé, ayant toujours refusé de m'y adonner. Je m'en fichais, j'avais trop peur de défaillir, voire pire, de vomir mon quatre heures ! Et puis, à voir leur tête et leurs mains sales, je n'avais pas envie d'avoir une idée de leur intérieur. 
Aujourd'hui, je déteste toujours autant les choux-fleurs ou de Bruxelles, mais j'apprécie ceux d'ailleurs, les endives et les épinards. Je ne porte que des chaussettes en coton et des chaussures en cuir et ne sens pas des pieds. Je ne fais plus dans ma culotte et si, un jour un accident devait survenir, je crains que ce ne soit plus grave et embarrassant... Dans le métro, je suis en général au-dessus de la mêlée, et si nous sommes serrés les uns contre les autres, je ne crains qu'une chose, l'expression aussi soudaine qu'incontrôlable de mon appréciation du corps contre lequel je suis écrasé... Quant à mes jeux, je n'en ai qu'avec des partenaires du sexe opposé, sélectionnées avec d'infinis soins, et à qui je ne cache pas mes émerveillements ni mes émois... Je reconnais même qu'il m'arrive, non sans un réel plaisir, de mettre mon nez... Mais, je m'émoustille et perd le fil... Me reviennent, mais seulement en tête, des explorations olfactives, extraordinaires...
Mon nez, fonctionne, ce doit être mon cerveau qui me joue des tours. Par quels mécanismes choisit-il de ne prendre en compte que telle ou telle odeur ? J'imagine que cela doit dépendre de l'état émotionnel dans lequel je me trouve, un peu comme quand on aime et qu'on ne retient alors que le meilleur et le bien... 
Peut-être suis-je proche de l'illumination, en attente dans les limbes de l'ordinaire et du vulgaire ? De plus en plus, tout me semble beau, même si parfois, ça sent la merde !

vendredi 7 septembre 2012

La dimension de l'argent.

J'avais proposé à J., qui voulait se faire couper les cheveux, de l'emmener à Paris. Là où je vais. Alors, hier en rentrant du travail, je suis passé la prendre. Nous nous sommes arrêtés chez moi pour me rafraîchir... Puis sommes allés, à pied, jusqu'à côté de Bastille. Son petit corps ne rechigne pas à l'effort ! Elle ne se plaint jamais.
Ça a tout de suite collé avec Nathalie, c'est ma charmante coiffeuse... En sortant, J. m'a confié qu'elle avait mal aux pommettes d'avoir tant sourit...
Puis nous sommes allés sur les lieux de mon vice et, avons choisi trois romans pour elle. Nous avons acheté de quoi goûter en regardant un film chez moi et ensuite, sommes descendus jusque la porte dorée où sa mère nous attendait... Belle virée !
Et heureusement, parce que le matin même, mon banquier s'était rappelé à mon bon souvenir en m'annonçant que c'était pour moi, déjà la fin du mois...
Un jour j'ai lu de Cioran, l’aveu qu'il faisait de son incapacité à... gagner, attirer, garder... ou je ne sais quel autre verbe, l'argent. Cette nouvelle faite simplement, sans jugement, comme le constat d'une maladie, me fit l'effet d'une délivrance. Ce qui, pour moi et ne concernant que moi, était une source de honte, parce que certainement le huitième des péchés capitaux aux yeux des autres, de la société... s'avérait être, la Némésis d'un homme d'exception. 
Mais quel forfait, ont bien pu commettre mes aïeux pour que je sois ainsi puni ?
Je me rappelle d'une histoire, il y a longtemps, j'avais eu, grâce à une amie, l'occasion de faire une bonne affaire (c'était à l'époque où, certes, un peu poussé... je pensais pouvoir faire comme mes aînés). Pour la remercier, je l'invitais elle et son compagnon, dans un bon restaurant... qui me coûta toute ma peine et le bénéfice de cette affaire ! 
Au fil de ces dernières années, je me suis petit à petit débarrassé de tous les objets de valeur qui m'avaient été offerts. Chez moi, je n'ai que le strict nécessaire, le minimum ; ma voiture (parce qu'il m'en faut une) à plus de dix ans et mon vélo date des années quarante (la selle aussi). Un poste de télévision et un ordinateur portable, pardon, transportable (mon Précieux, même si je rêve d'un MacBook Air 13 pouces gonflé à bloc et véloce comme un coureur de fond, que je puisse emmener partout avec moi) qui n'en ont pas moins et quelques bouquins ! Un four multifonction, un petit réfrigérateur, une machine à laver (cadeau) et un fer à repasser (dernièrement cassé après être tombé, pile alors que je n'avais repassé que la moitié de ma chemise... Le lendemain, on a bien rigolé, au bureau).
Je peux dire que je ne possède, rien ! Et que ça me va !
Dire que je n'ai aucune conscience... sociale, est injuste. Si c'était le cas, je ne me sentirai pas, aussi mal, chaque fois qu'il m'est annoncé qu'on me met au piquet ! Ce qui m'agace, alors que je constate l'évidente progression de mon relativisme en général, c'est de n'avoir pas encore évolué sur ce terrain-là... Et puis, si l'argent ne vient pas, c'est peut-être parce que je ne le respecte pas ? Je me souviens de ce geste de Gainsbourg...  
Mais il y a pire. C'est cette incapacité à valoriser ce que je produis ! j'ai toujours la sensation de ne pas mériter ce salaire que l'on me donne. Plus encore si j'aime ce que je fais... Quelle autre valeur peut bien avoir tout cela, sinon celle de pouvoir m'offrir ce qui me manque, n'est-ce pas ? 
Mais moi, ce qui me manque... n'a pas de valeur, ne s'achète pas !       

jeudi 6 septembre 2012

Flânerie

Hier, en fin d'après-midi, je me décide à aller faire un tour dans ce nouveau magasin Fnac, récemment ouvert au Village de Bercy. À peine dix minutes à pied...
Ce plaisir que j'ai de me trouver au milieu de ces millions de mots... De les parcourir au hasard des couvertures, des titres... d'ouvrir un livre, d'en lire quelques lignes, ça accroche ou pas... Parfois des découvertes, des émotions, qui, en trois quatre mots, m’assaillent et m'envahissent... L'histoire ne m'intéresse pas, plutôt le style et l'impact viscéral qu'il a sur moi. Comme la peinture ; comme la féminité... Je suis d'abord un instinctif... c'est après que ça se gâte !
Je suis cependant un peu déçu, le rayon littérature se contente des dernières publications et de certains classiques incontournables... 
Les mots s'accordant, chez moi, avec les notes... Je passe au rayon musique, flâne et tombe sur le nouvel album d'Antony Hegarty, "Cut the world". Un live, offrant une version symphonique de titres déjà connus, mais transfigurés et, de quelques inédits. Opus enregistré et magnifiquement arrangé avec l'orchestre national du Danemark à... Copenhague !?
À l'écoute, se mélangent une puissante émotion, parce que cette voix, cette musique et, certains titres sentent toujours le feu de cheminée, le bois ciré et la lessive Kitz... à cette ville nordique, qui ne cesse de me hanter ces derniers mois, sans que je sache pourquoi. 
Étonnant phénomène de synchronicité qui me laisse plus songeur que désespéré ; qui me couvre d'une douce et agréable mélancolie, me donnant, infiniment plus que les mots lus précédemment, l'envie d'écrire...
Il a suffit de deux heures pour que fasse le tour de cette partie de mon univers qui... m'inspire, m’élève ; qui contribue à ce que je deviens petit à petit. C'était une belle flânerie. 

mercredi 5 septembre 2012

Ce sens

Non ! Décidément, en approfondissant, je dois me rendre à l'évidence que je ne souhaite pas faire de... rencontre... Ne serait-ce que l'idée de devoir expliquer qui je suis... je ne saurais plus par où commencer, tant cela me semble... à la fois trop simple et si compliqué ! 
Et, il faut bien le dire, dès lors qu'à la première rencontre on commence par s'écouter, c'est que c'est fichu, qu'il n'y a rien... Seules valent ces rencontres où, incapable de se rappeler ce qui a été dit, on garde dans la peau une indéfinissable fébrilité... qui s'accentue chaque jour qui passe, vous envahit jusqu'à vous pousser à tout oser... puisque tout s'accélère ! 
Pour le reste, je n'ai plus la patience de ces jeux de rôles où chacun essaye de se vendre étalant ce qu'il pense être le bon côté de sa personnalité.
Ne m'intéressent plus, chez l'autre que ses plaies, ses manques, ses travers... Surprendre dans son regard un subtil vague à l'âme, la crainte en un éclair... Ne m'intéresse plus, dans ma personnalité, que mes échecs, mes chutes, mes incapacités, mes doutes...
Et ce que nous faisons, pour apprendre à nous supporter, à nous dépasser...
Écouter l'autre raconter celui qu'il aimerait être ; donner le change en racontant ces rêves d'intentions, pour lesquels on ne fera jamais rien afin qu'ils se réalisent... Tout cela, vraiment, il n'y a pas d'autre mot, m’emmerde
Quoi d'autre que de n'avoir jamais à fuir le regard de l'autre ?
Ce qui m'intéresse, ce sont les passions, celles qui vous tordent, vous déchirent et vous dévorent.
Ce qui m'intéresse, c'est ce qui est vivant, ce qui rend vivant. C'est l'intime, le fragile, le vrai ! Le fracassé qui tente de se relever et qui, malgré son sort, sourit...
Peut-être est-ce le fait de cette étrange sensation, qu'à Paris, depuis un moment, il y a comme un vide, comme-ci quelque chose manquait... 
Mais cela ne m'empêche pas d'avancer, de rester debout, et ouvert à tout, hum... À presque tout... Je suis définitivement difficile... mais, si incroyablement solide...

mardi 4 septembre 2012

Tant d'attentes

C'est fou ce que j'ai pu attendre, au cours de ma vie. Aussi loin que je puisse me souvenir, j'attendais déjà. La fin ou le début de quelque chose... L'arrivée ou le départ de quelqu'un... La sentence ou la clémence d'une autorité... Un signe, un geste d'eux, et particulièrement d'elles (non, ce elle, n'est pas au singulier, ni en italique)... Que cesse une douleur... De reprendre mon souffle... De m'endormir, pour ne plus y penser... Que l'envie revienne... D'être...
Et là, je prends conscience que depuis quelque temps déjà, je n'attends pas, enfin, je n'attends plus ! Pas que, désormais je me fiche de ce qui m'importait, mais simplement, rien ne me semble désormais "dignes", d'interrompre ma vie...
Tout à coup, je relativise et... passe !

Concept que j'ai compris depuis fort longtemps, qu'il m'arrivait de mettre en pratique de temps à autre, selon le sujet... Et qui, aujourd'hui, semble être devenu, chez moi, une nature.
Ma dernière attente, teintée d'un espoir aussi fou que crétin, date d'il y a quelques mois, depuis, quelque chose s'est cassé où je suis passé dans une dimension différente. À force de pousser ainsi mes attentes, quelque chose d'inattendu, s'est produit...
Dire que c'était là un objectif personnel serait de la vantardise. Plus vraisemblablement c'était une des probables étapes du plan me concernant. 
Il y a quelques mois, me demander d'avoir ce recul, ne m'eut même pas semblé envisageable. Quand bien même je sentais, sans l'accepter, que s'esquissait la possibilité d'une autre réalité, bien différente... 
Cela ne veut pas dire que mes sentiments, mes impressions d'avant, étaient les fruits d'un esprit malade ou que je m'illusionnais. Non, je reste intimement persuadé que tous étaient vrais, sincères, toujours spontanés ; tout comme certaines convictions que j'avais, et qui n'ont d'ailleurs pas changé... C'est simplement qu'une réalité différente de celle que je pensais plus que probable, m'est apparue et, que ce faisant, il m'a fallu composer avec cette nouvelle donnée. Soit rester arrêté, dans l'attente ; soit suivre le nouveau tracé qui se présentait, accepter de contourner...
Bien sûr, j'ai conscience de ne pas m'être débarrassé de mes attentes. Elles subsistent, elles sont là, j'apprends simplement à composer avec elles, et surtout à ce qu'elles ne me pétrifient plus ! J'imagine qu'elles vont, pour la majorité d'entre-elles, évoluer avec moi ; et quant à celles qui, s'avéreront n'avoir pas suffisamment de substance, et bien, sans doute disparaîtront-elles...
Quoi qu'il en soit, je pense être sur une bonne voie, parce que, ni je ne me ferme, ni je ne m'ampute... Ni je ne me renie !

lundi 3 septembre 2012

Cercles

Ça y est, je le craignais et le voilà qui pointe son nez ! Deux nuits déjà qu'au matin j'ai dans l'âme le goût de l’amer. Cet abattement, cet accablement... de ce qui, bien que passé, va recommencer ; de cet ordinaire de la vie quotidienne ; des soucis qui ne sont pas encore réglés et de ceux qui peut-être vont se présenter... De l'état de ces choses immuables... De ces ancres qui vous retiennent, vous tirent en arrière... De cette idée de ne faire que des cercles.
On en finit jamais... On est un tout, il faut être gonflé pour décoller, il faut du souffle pour s’envoler. Et parfois, on en manque. Et d'air avec. Et l'espace semble plus étroit. 
Oh, rien de particulier, pas d'incident à déclarer, non, c'est en moi. 
Celui qui vous abattra est depuis toujours dans la place ! Vous pouvez tout changer au dehors... Vous bâtir des remparts invincibles, devenir inexpugnable... L'ennemi est intime... En veille !
Ce peut être un manque, qui soudain vous désunit... Alors, incapable d'accorder goûts, désirs et besoins, on se disperse. Hier et demain, envahissant tout le terrain, réduisant le présent en peau de chagrin. Evidemment, je comprends l'idée du détachement, mais pour l'appliquer durablement, il faut accepter de renoncer...
Le pire, c'est cette seconde de mémoire vive en plus, quatre secondes, alors que trois suffisent, pour faire le tour !
Bien sûr qu'on ne fait que des ronds... Mais au moins, arrivé un moment, pouvoir passer à un autre cercle...

dimanche 2 septembre 2012

Forte houle en mots ! Chavirant !

D'abord une séance d'autosatisfaction : Et une fois de plus ! Malgré le temps maussade de ce matin, je l'ai fait ! 
Douché, avec mon thé, me trouve... pas mal ! dans la glace. Comme hier, dans les yeux de cette voisine que je croisais pour la seconde fois de la journée, nous avons sympathisé avant les vacances, j'ai bien cru y déceler qu'elle pensait la même chose que moi, aujourd'hui... Est-ce le désir qui fait briller les yeux ? 
Je fais le tour de ces blogs que j'affectionne. Sur celui de Douce, un extrait de "Correspondance passionnée" et un magnifique portrait d'Anaïs NIN. Je chavire ! Comme avec ce roman de Laurence Tardieu, lu, trois fois d'affilée, incapable d'en sortir, il y a quelques années : "Un temps fou"... 
Journal intime. Correspondances... Cette écriture, forcément spontanée, me bouleverse... Sans doute parce qu'elle est plus, organique, chimique, que technique. 
À l'image d'une forte houle en mots, on commence par l'accompagner, puis emporté plus fortement qu'on ne le pensait, on ne peut éviter de basculer... Alors on chavire comme on s'endort ! 
Cette écriture, elle atteint l'âme, sans détours. Il ne s'agit plus d'une émotion qu'un autre exprime, mais bien de la nôtre. On se l'est, subitement, appropriée, ou elle nous a happée... Il y a eu substitution... Il n'y a plus de texte, plus d'auteur. Ne subsiste plus que ce sentiment, cette sensation, terriblement intime...


samedi 1 septembre 2012

Brèves ordinaires...

 Hier soir, nous avons fêté l'anniversaire de L. J'ai un peu abusé ! Mais ce matin, certes, une heure plus tard que l'horaire que j'affectionne, et après avoir pris un gramme d'aspirine effervescente... J'y suis allé, courir ! Exploit ! Il n'y a pas d'autres mots.
Enfin, ne crions pas victoire trop précipitamment, il faut répéter l'effort pour qu'il prenne sens.
Du coup, je suis d'humeur, j'allais dire, badine, mais ce serait exagérer, disons, légère. L'exercice matinal m'a débarrassé de quelques toxines, et surtout de ce blocage que j'avais contracté pour je ne sais même plus quelle raison... de courir ici. Alors qu'à la campagne, si le temps est acceptable, je ne me pose même pas la question, j'y vais.
 Drôle de rêve cette nuit. Une maison, plutôt cossue et moderne. Apparemment j'étais invité. Une femme, agréable, et ses enfants, jeunes, mais étrangement peu présents... Il faut bien que je le reconnaisse, monsieur, puisqu'il devait y avoir un mari... était absent et, c'était là, un des motifs, de ma présence... C'était franchement doux et tendre, teinté de secrets... Je ne me rappelle de rien, qui fût visiblement érotique, sexuel. Sinon cette tension du désir, qu'il y avait dans mon rêve. Ainsi que nous n'échangions aucun mot et pourtant, nous partagions une forte complicité.
 Un coup de fil... P., mon pote, me propose d'aller manger une salade. Il passe me prendre. Je constate qu'il s'est offert un beau blouson de toile couleur sable et le félicite de son choix... 
Suit une indélicatesse. Un peu plus tard, en nous dirigeant vers un bistrot que j'apprécie ; nous entrons dans une boutique, parce que j'ai remarqué une veste grise en Lin brut, assez épaisse avec des renfort aux coudes de même couleur et texture, une coupe trois boutons, vintage. Elle a un aspect un peu chiffonné et usée, sans tomber dans l'exagération, c'est plutôt la matière qui lui confère cette aspect. Elle me plaît vraiment. C'est une fin de série et la seule à ma taille. P. me dit qu'elle lui plaît bien aussi. J'hésite... Nous allons déjeuner. 
En terrasse, une table pour deux, une place face à la rue, l'autre de dos, il choisit celle qui fait face à la rue, sans même me demander ma préférence, par politesse, par considération, et m'annonce en blaguant que je devrais me contenter de regarder sa tête. Je ne dis rien. 
Après notre repas, il me presse de me décider concernant la veste. Je suis indécis, je viens d'acheter un beau cadeau à L. et avancé à sa mère, l'achat du sien... La situation financière n'est donc pas vraiment favorable... Lui n'hésite pas, insiste lourdement et me dit que dans ce cas, il la prend... Il veut que nous y retournions tout de suite... Entre et l'achète. En sortant il m'annonce avoir quelques scrupules et reconnaît l'inélégance de son geste, mais prétexte immédiatement, qu'elle lui plaisait, alors... Je ne lui réponds pas que, oui, j'ai trouvé son comportement peu amical. Je le savais goujat, surtout par provocation... mais jamais il ne l'avait été à mon encontre, excepté une fois, à propos d'un parfum que je portais et qu'il s'était approprié, parce que sa chère et tendre l'adorait... 
Il ne faudrait pas qu'il recommence, je ne lui pardonnerais pas. Je me fiche du parfum, de la veste ou du point de vue de la place au restaurant, c'est l'attitude qui me dérange, ça fini par en dire long...
 Cette journée avait bien commencé, mais bon, je ne me démonte pas... J'encaisse, me disant que ce genre de comportements est symptomatique d'un manque, en particulier de goût, et plus généralement d'identité...
Serai-je en train de perdre mes illusions ? Depuis un certain temps, j'ai tendance à voir ceux qui m'entourent, comme ils sont. J'imagine que j'ai, moi aussi, des travers irritants... Mais, je trouve quand même que je fais preuve de bien plus de patience, de compassion même, que ces autres à mon égard. J'attends peut-être trop, si tant est qu'être considéré puisse être trop demandé !
Cela ne me fâche pas finalement. Je me demande bien ce qui pourrait me fâcher aujourd'hui. Je crois que j'ai tout lâché, enfin, presque tout, je convoite toujours le corps de ma prochaine et quelques autres bricoles...