(journal de mes sensations)

jeudi 31 janvier 2013

Violence...

J'ai un vice qu'il faut que j'avoue... 
Enfin, quand je dis un vice, il ne faut pas entendre par là un comportement obscène qui devrait rester inavouable... Non, ceux-là je me garde bien, de les avouer ! Il s'agit d'un vice au sens où il contraste avec la personnalité que j'affiche ici... Je pense que cela remonte à mon grand-père maternel. 
Il ne manquait jamais un combat de boxe. Lorsqu'il y en avait un qui était retransmis à la télévision, le soir, il mettait sa casquette, enfilait son paletot et partait au café épicerie, c'est là que se trouvait le seul poste de télévision du village. Et, bien que cela soit flou dans mon esprit, je crois bien qu'une fois il m'a emmené avec lui... 
Toute ma vie, j'ai suivi, en dilettante, ce qu'il se passait dans le monde de la boxe. J'ai même pratiqué quelque temps, mais cela me donnait des maux de tête, et je ne supporte pas d'avoir mal à la tête...
Puis, il y a quelques années, j'ai découvert, le K1 devenu aujourd'hui, le M.M.A. (enfin, je crois qu'il y a eu d'autres étapes...) comprenez : Mixed Martial Art, Combat libre, en Français. Beaucoup plus sauvage que la boxe Anglaise. Les règles sont simples, il n'y en a pas ! J’exagère à peine, disons qu'elles se comptent sur les doigts d'une main. Des gants de boxe mitaines, laissant les doigts libres pour attraper l'adversaire, un protège dent et une coquille, voilà tout l'attirail autorisé. Évidemment, il faut aussi une allure à faire peur, pas fait pour les "dandys"... Le tout dans une cage de grillage de forme octogonale avec tout autour, 10 000 à 50 000 spectateurs, qui hurlent dans une ambiance d'apocalypse...
Combat libre, c'est-à-dire en utilisant les pieds-poings, coudes-genoux, (Muay Thai Kickboxing...) sauf les coups de tête qui sont interdits, mais aussi la Lutte, avec toutes ses prises de blocage de membres et d'étranglements, ou Jiu-jitsu, art de la soumission, s'avère finalement, être l'arme la plus redoutable.
Les combats en trois à cinq reprises, selon l'enjeu, de cinq minutes chacune. Cinq minutes, ceux qui pratiquent un art martial savent que c'est terriblement long.
C'est ultra-violent, sanglant. Les KO sont communs, les plaies ouvertes, bosses et oedèmes de toutes sortes sont courants et, il arrive aussi qu'il y ait des articulations déboîtées, des membres cassés ! Ah... j'en frisonne d’horreur... Je ne connais rien de plus violent, nous sommes pourtant encore loin de ce qu'appréciaient nos ancêtres Romains, mais on s'en approche...
Ce "sport" de combat n'est pas aux Jeux Olympiques... En l'état, je ne vois pas comment il pourrait l'être ? Sans parler de la forme physique exceptionnelle des combattants et de leur résistance, inhumaine, à l'effort, aux coups, à la douleur... suspecte ! Attention, je ne remets pas en cause leur courage, respect...
Sincèrement, je ne peux pas dire que j'aime ça... Mais j'avoue que je suis, littéralement, fasciné ! Fasciné par cette violence sans haine ou presque... Fasciné, par sa pureté. 
Cela passe toujours le soir tard, et je suis toujours couché à ce moment-là. Au fil du combat, je me tortille, m'arc boute... me tends... me détends, me retends... m'empoigne... me tords... De temps en temps je détourne le regard, pour fuir le paroxysme... reprendre mon souffle... Je vis ces combats si intensément, que je finis en sueur, presque fébrile... je m'imagine les yeux injectés de sang... 
Plus qu'un plaisir, c'est une torture que je m'inflige... Mes tensions, physiques et psychiques, après l'émission, sont telles que j'ai souvent du mal à trouver le sommeil. Il faut dire, petite parenthèse, que les commentateurs sont, eux aussi, particulièrement crispants...
Depuis ce premier combat vu en noir et blanc avec mon grand-père, j'ai développé un intérêt particulier pour ce "sport", ce spectacle, qui ne m'a jamais quitté. Sans pourtant faire de moi un passionné, à l'image de ces individus qui connaissent les noms de tous les combattants, les dates des combats qui ont compté, etc. C'est devenu au fil du temps quelque chose qui, tout à la fois m'attire et me révulse. Un sentiment masochiste ? En tout cas l'un des sujets qui excite ma curiosité. Pourquoi cela me procure de si étranges sensations ? Et pourquoi une telle hypocrisie pour le nommer, pour en parler ? Je cherchais et cherche encore dans tous ces combats, la noblesse dont parlent tous les passionnés. Est-ce parce que c'est là l'expression concrète de sentiments que l'on a tous, en nous ? Un besoin enfui dans le cerveau reptilien que, dans l'intérêt collectif, l'on assouvirait par procuration de ces combattants sous contrôle... sans effort ni douleur, et sans crainte ? Des combats spectacles, comme inhibiteur social, dont on intensifierait la violence en fonction de celle, sous-jacente, de notre société...
La violence m'intrigue, elle est en moi comme en chacun de nous. Je l'ai toujours contrôlée, je l'ai toujours observée, elle m'a tout de même surpris quelques fois... Nul n'est à l'abri, elle est partout et je n'en connais pas de plus puissante que celle qu'il y a dans ces sensations que l'on ressent quand on aime. 
Voilà de quoi vous passer l'envie d’occire l'un de vos congénères : Inhibiteur. 

mercredi 30 janvier 2013

Dérapage...

Ce matin, je suis attentif à ce qui se passe autour de moi... Ça m'arrive parfois, comme les baleines remontent prendre leur respiration. Et je dois dire que cela me fait relativiser ce jugement que je porte sur mes nombreuses faiblesses... 
Tous ces motifs d'agitations... ces fallacieux arguments... ces mesquines préoccupations... quelles futilités, quel égotisme... Certes, les miens à leurs yeux ne valent sans doute pas mieux, mais il me semble qu'à la différence d'un grand nombre d'entre eux, j'en ai conscience et au moins, je m’évertue à ne pas me prendre au sérieux, sinon à les corriger. Le plus dramatique, c'est qu'à les observer je me rends compte que presque tous, agissent et avancent masqués. Très peu sont vrais, naturels, acceptent de n'être qu'eux. Soit ils surjouent, soit ils se cachent, mais, pas plus que moi, ils n'osent, sinon par provocation avec pour unique intention de se distinguer...
Alors comment penser qu'une prise de conscience commune, soit un jour possible ? Chacun y va de son propre intérêt... mais aucun ne sait ce qu'il veut ! Et sur qui compter ? L'église a pêché par orgueil, asphyxiée par ses propres dogmes ; quant à l'Etat Providence, il ne cesse de démontrer par son simulacre de démocratie organisé en grandes pitreries médiatisées, que les seules valeurs qui comptent aujourd'hui sont, l'opportunisme outrancier et l'hypocrisie. Les lois sont désormais imposées par les minorités, plutôt que travailler à des consensus pour unir et rassembler, on reconnaît à tour de bras tous ces petits royaumes orgueilleux, traînés par des dirigeants dont seul l'ego est exceptionnel et qui ne désirent qu'une chose, être médiatisés, dernier gage indispensable pour prouver la pertinence de leur pouvoir... À ce petit jeu, quand il s'agira de fédérer, il faudra qu'elle ou il, en ait une sacré paire, et pas seulement...
Mais qu'est-ce que je raconte !?
Un coup de chauffe à entendre autour de moi, tant de niaiseries.
Heureusement, je vais pouvoir me reposer trois jours durant, et aussi m'appliquer à essayer de faire plier ce genou récalcitrant... Lui aussi, me fait grimacer, mais il paraît que c'est bon pour l’élasticité de la peau... 
On ne sait jamais, des fois que je passe à la télé... dans "Avis de recherche" !

mardi 29 janvier 2013

Sacré voyage...

Ce matin je passe prendre D. en allant bosser. Elle part pour son poste à Londres. Je lui dit qu'il faut qu'elle aille là, et aussi à cet endroit, et encore ici... Je m'aperçois que je l'envoie sur les traces de mon dernier séjour dans cette ville... Ne sachant plus les noms exacts, j'abrège et propose de lui envoyer un message après avoir consulté une carte.
Google map ! Carte et ballade virtuelle... Et là, c'est la claque ! 
Je pars de Passfield Hall, je regarde ce bâtiment que l'on pouvait voir de notre fenêtre... Suis le chemin que nous faisions tous les matins à jeun, contournant avec toujours le même plaisir, Gordon Square et, quittant ce quartier des Écoles et Universités par Byng PI, passe devant cette épicerie "Organic Planet" sur Torrington PI, où nous faisions nos courses en rentrant le soir... Un peu plus loin nous récupérions Tottenham Court Rd. jusque la station de métro du même nom. Puis, Charing Cross Rd... Je m'arrête devant chez "Fowles", librairie avec cet ancien bar à l'étage, où nous prenions notre petit-déjeuner chaque matin et nous y retrouvions chaque soir... Ils servaient entre autres, un café allongé de lait de soja chauffé à la vapeur sous pression, formant une mousse délicieusement légère et parfumée ... un plaisir. Le bâtiment, où je la laissais... Il y a un échafaudage, mais je le reconnais... Un peu plus bas, ce marchand ambulant où l'on prenait un shoot de wheatgrass... Old Compton St., puis Brewer St. avec sur Golden Square, cette boulangerie Nordique... Entre Soho et Covent Garden... Bien sûr, depuis trois ans des choses ont changé, "Woolworth" à fermé... mais je suis capable de retrouver mes sensations du moment... et même d'en ressentir certaines, fort particulières, avec une telle intensité que je m'en trouve le souffle coupé, les traits tirés, les yeux mouillés... subitement égaré
Comment cela peut encore aujourd'hui être si fort... être si... douloureux, il n'y a pas d'autre mots, même si je n'associe pas ses souvenirs à un malheur ?
Impossible de faire une synthèse de ce qu'elle devrait aller voir... et puis j'imagine que chacun de ces endroits est en fait, très ordinaires. Ils n'ont d'exceptionnels que ces émotions, encore intactes, qui plus de trois ans après, me giflent d'une force...
J'ai arrêté de fumer, j'ai fait des boulots pénibles, dans des conditions physiques très difficiles, d'autres où la pression psychologique exercée sur moi fut telle que j'en ai fait un ulcère, sans jamais cependant, avoir cédé... J'ai même réalisés quelques exploits, certes, de ceux qui sont à la portée d'un homme ordinaire et, je suis souvent arrivé là où on ne m'attendait pas... Bref, je ne pense pas être un individu dénué de toute volonté... Et pourtant, à cet instant je me sens emporté par des sentiments si incontrôlables dans leur intensité, qu'ils me balayent, comme un vulgaire fétu de paille... Déjà un sacré voyage, qui bien que virtuel, c'est avéré éprouvant... alors comment envisager d'y aller ?


L'essentiel du plaisir était dans l'arrière plan...

lundi 28 janvier 2013

Ça me désole !

Je ne pensais pas arriver là aujourd'hui ! Pour une raison que j'ai déjà oubliée je n'ai pas fait de sieste, alors ma journée me tire un peu en arrière et me donne surtout cette envie de rien... 
Et puis voilà trois mois et demi que je ne coure plus. Jamais depuis que j'ai commencé je ne m'étais arrêté aussi longtemps. 
C'est comme de cuisiner. Voilà un peu plus de deux ans que je ne le fais plus... Je n'y arrive plus. Je le faisais toujours seul jusqu'au jour où j'étais deux, mais deux comme un seul... Depuis, bien plus d'une moitié me manque. J'ai perdu le goût de manger, me nourrir me contente... 
Il y a d'autres choses que je ne fais plus... et je ne suis même plus persuadé d'en avoir à nouveau envie.
Et ce genou... il n'y a plus d’inflammation, mais il faut maintenant réapprendre aux tendons à s'étendre, les détendre... ça fait un mal de chien. Cette position assise sur les talons, m'est encore impossible... Mes muscles ne répondent plus comme avant, s'il me fallait monter six étages, même sans personne à porter, je craindrais de ne pas y arriver sans flancher une fois ou deux. D'ailleurs, il me suffit de me regarder, pour que ça me désole ! 
Avant de plaire encore faut-il se plaire... Il va falloir se bousculer. 
C'est étrange comme on peut perdre facilement le goût de certaines choses et si péniblement celui de certaines autres...
J'ai la sensation parfois d'être victime d'une malédiction, qui me condamnerait à ne jamais m'achever... 
Chez moi la fatigue exacerbe mon désespoir, me donne des idées noires, comme des trous... 
Une chance que j'y sois rompu... Une soupe, une douche et, au lit... 

dimanche 27 janvier 2013

Mes aventures d'une journée.

Hier, en rentrant du travail, je croise dans le hall de l'immeuble cette charmante voisine dont je n'avais plus de nouvelle. Précédée d'un jeune homme que je reconnais immédiatement comme son fils. Elle l'appelle alors, et me présente à lui aimablement... Je m'enquiers de comment elle va et lui fais part de mon étonnement de n'avoir plus de ses nouvelles. Elle me dit avoir été malade... par délicatesse, je m'empresse de la libérer, de la rendre à son fils qui l'attend un peu à l'écart...
Rien ne l'obligeait à me présenter ainsi... J'imagine qu'elle me contactera prochainement...
Au cours de ma sieste, deux messages de L. qui s'interroge quant à sa relation intime... L. est une artiste, qui ne s'est pas encore trouvée. Peut-être n'est-elle pas encore disposée à tout oser... Et cette difficulté à exister complique la nature de ses relations avec ceux qui comptent pour elle. Il y a peu, alors que j'évoquais avec elle mes cicatrices et que je lui montrais celle qui ne se referme pas... elle m'avoua qu'à ce sujet, c'est la colère qui chez elle, ne tarissait pas ! L. est une personne fragile et attachante qui dès qu'elle a décidé de se donner et avant même de l'avoir fait, considère qu'un pacte a été signé... Et puis, j'ai ma part de responsabilité, trop heureux, enthousiaste, à l'époque j'avais peut-être parlé trop vite de probables projets... Ce qui me touche, c'est qu'une colère qui ne s'éteint pas au bout de tant de temps et après si peu d'échange, il faut bien le dire, ne peut être que l'expression d'un sentiment puissant et profond, mue par un singulier instinct... Elle n'en dit pas plus, parce qu'il n'y avait rien de constructif à en dire et, peut-être aussi, parce qu'elle avait senti combien le sujet pouvait m'émouvoir...
Un peu plus tard, un des laconiques messages dont P. s'est fait le spécialiste : t'es là ? Nous sommes allé dîner chez "Les Philosophes", j'aime bien ce bistrot, son patron est un ardent défenseur du "fait maison", du coup, on sait ce que l'on mange et c'est bon. J'ai remarqué que dans les restaurants qui offrent un rapport qualité-prix au-dessus de la moyenne, on y trouve plus de femmes ! Ce qui augmente la valeur ajoutée de l'endroit... P. gentleman raté mais parfait obsédé, n'en rate jamais une. Récupérant le bonnet tombé de sa voisine, profite de l'effort pour entamer la conversation... Remerciement de la voisine en question ce à quoi P. la félicite pour sa politesse si rare à Paris. Le voisin de table intervient alors, goguenard, demandant en quoi les Parisiens seraient si mal polis. D'une voix nous lui faisons savoir notre sentiment en argumentant qu'en plus, ils ne valent pas mieux que leurs chauffeurs de Taxi... Le type nous demande si on lui trouve une tête de chauffeur de Taxi, ce à quoi en une belle et vive répartie nous lui répondons que, oui ! Dégarnie, une tête ronde est toute fripée comme une vielle pomme Reinette avec une grosse paire de moustaches et des mimiques incessantes à effrayer les petites filles. Lorsqu'on lui a demandé s'il était Parisien, son : "oui, presque...", nous a bien fait rigolé, il a tenté de s'en sortir par souci d'honneur devant sa poule maquillée, mais il était déstabilisé et P. était lancé... à ce stade, impossible de placer un mot, on dirait Fabrice Luchini... la seule solution un sceau d'eau... Quant à elle, en plus d'avoir deviné sa nature, on pouvait sentir sa gêne. Bon, il faut reconnaître qu'il était de bonne constitution le personnage en question, la joute restait amicale et prit fin à l'arrivée de son dessert... 
P., qui a de la suite dans les idées, reprit le cours de sa conversation avec la demoiselle, un peu saisie de s'être trouvée projetée sur la scène, et lui sorti, sérieusement : 
- Où en étions-nous déjà, n'étions nous pas devenu presque intimes ? 
Fou rire...
On est rentré, se regarder un film, chez moi. Il avait emmené avec lui une petite quantité de ces "gâteries" de nos vingt ans, acquise dans ce pays Batave qu'il avait, pour raisons professionnelles et sans rapport aucun avec lesdites bricoles susnommées, récemment visité... Bien que devant me lever tôt pour travailler, j'ai accepté un petit intermède... Qu'est-ce que c'est bête, les garçons... on a quand même bien rigolé une fois encore.
Le réveil ne fut pas plus difficile que les précédents et, pour tout avouer, j'ai depuis, une étrange forme et bonne humeur... Détendu.
Il faudra qu'on remette ça... nous pourrions revisiter ainsi, mon quartier, notre quartier d'étudiant, à pied, bien entendu...
Franchement, à bien y regarder, j'ai une vie enviable ? Une belle insouciance, pour un rien, renouvelée... 
Vous ai-je dit qu'étant petit, j'étais tombé et que depuis...

samedi 26 janvier 2013

Stoïque par accident...

Je sors de ma sieste, de cet exercice quotidien de lâcher prise... 
Stoïcien avant même de le savoir... J'opte pour l'apatheia et m'attache à suivre les préceptes éclairés de Maître Eckhart : "rien vouloir, rien savoir, rien avoir". J'y arrive fort bien pour les deux derniers, c'est le premier qui me pose quelques problèmes, parfois... Mais, plus que ces principes théoriques, j'ai parfois une telle confiance en la vie, en mes intimes convictions, que je m'y abandonne, dans cette "tranquillité" qui me caractérise... Un don de la nature, que tous ceux qui m'ont un jour approché peuvent confirmer. À commencer par ces maîtres et maîtresses d'école, un rien moqueur, qui tout au long de ma vie scolaire, ne s'en sont pas privés...  à moins qu'ils n'évoquaient mes "absences" pendant leurs cours ?
Ça m'est arrivé tout petit, alors que je m'obstinais désespérément à relacer une de mes chaussures (sans doute un signe de ma destinée, n'ayant su faire mes lacets que bien plus tard), je fus violemment poussé par derrière et m’ouvris le crâne au niveau de la fontanelle sur un gigantesque radiateur de fonte très dure et brûlant... Mon bonnet alors tout blanc, ne le redevint jamais... Depuis j'ai développé une faculté étonnante à méditer, profondément... Est-ce que ma dyslexie fut, elle aussi la conséquence de cet accident, je ne saurai l'assurer... D'ailleurs, il n'y a rien que je ne sache assurer, depuis...
A-t-on attrapé le coupable ? De quelle couleur étaient mes lacets ? Y avait-il de la cervelle par terre ? Est-ce que l'ambulancier a branché la sirène en m'emmenant à l'hôpital ? M'a-t-on posées des agrafes ou recousu avec du fil blanc ? Tant de questions auxquelles je ne sais répondre... Sans doute mon attention d'alors était déjà ailleurs...
À moins que ce ne soit tous ces mauvais coups du sort, bien qu'aucun ne fût vraiment grave, mais qui à force de toujours tomber au même endroit créèrent chez moi, cette capacité à l'absence... Développèrent ma nature stoïque ? Disciple malgré moi de Zénon, comme-ci une de ces intimes convictions m'avait soufflé dans quel sens coule la vie... Charge à moi, désormais, d'en comprendre le sens...
Montaigne, que la vie malmena terriblement... eut cette remarque : "C'est quelque chose de tendre que la vie, et aisée à troubler.". Ajoutant que malgré tout, il aimait la vie.
La lisant, je ressens profondément la nécessité du lâcher prise, du laisser être, devant le caractère inéluctable et imprévisible des choses de la vie... Et, cette "tranquillité", fidèle compagne qui souvent m'étreint, me fait remplacer avec une étonnante spontanéité, "la vie" par, "cette femme" ou, celle que je prénomme par discrétion et avec tendresse, "elle"...

vendredi 25 janvier 2013

Post-scriptum et mea-culpa.

Comme pour argumenter en faveur de ce qui semble être une fragilité d'esprit, un trouble... J'ai pour mauvaise habitude, de corriger mes billets alors que je viens à peine de les publier, si ce n'est quelques jours après ! Je ne peux pas m'en empêcher... Je crois que si je ne devais valider leur publication qu'au moment où toutes corrections, quelles qu'elles soient, passent pour superflues, aucun ne le serait !
Je suis un instinctif et, assurément, je manque de technique... J'écris comme je pense et parfois (il faut que je me fasse du bien, que je ne sois pas trop méchant avec moi...), je m’aperçois que cela n'a ni queue, ni tête... qu'il manque un truc, qu'il y en a un en trop, enfin que ça ne veut rien dire en l'état... Un peu comme mes virgules. J'ai la vague impression, parfois (pareil qu'un peu plus haut), qu'après avoir écrit mon texte, je saupoudre dessus une poignée de virgules... Il me faudrait un bon correcteur, pour avoir l'air plus... ou moins... Plus ou moins quoi ? Enfin, un truc qui m'apprenne en faisant... parce que lire ne suffit pas et que si j'essaye d'apprendre avant, ça ne rentre pas.
Exceptionnellement, il arrive que même les corrections ne rendent pas mon texte plus clair pour autant... Mais bon, on ne se refait pas, j'ai toujours hésité entre perplexité et confusion.

Troubles Obsessionnels Compulsifs !

Depuis ce matin, je me tâte, - au sens figuré, parce qu'au sens propre, j'en ai plus que mon compte - vais-je, oui ou non, sortir de chez moi ? Je me sens un peu fébrile et le froid dehors ne m'attire pas ; qui plus est, n'ayant aucune obligation, rien aujourd'hui ne semble me l'imposer... Enfin ? Non !? N'y pensons pas !
Pour ce qui est, d'au moins faire preuve de volonté une fois par journée, voilà qui est fait ! Je peux être sujet à de profondes et intimes convictions... me menant la vie dure et, savoir faire preuve d'une certaine énergie. Là aussi au sens figuré, parce qu'au sens propre, je suis plus enclin à la sieste...
Pas plus qu'écrire je n'arrive à lire... Je m'endors... Il semble que l'énergie qu'il m'a fallu pour renoncer à aller prendre mon poste d'affût était celle du désespoir. Gagné par l'apathie, je ne vois pas comment ne pas sombrer. Entre deux comas flash, j'inscris ici au moins une ligne, pour ne pas finir cette journée sans avoir à me féliciter d'une quelconque victoire, même aussi insignifiante que ces mots pour ne rien dire... Cela fait partie de mon programme d'auto-réhabilitation à mes propres yeux... Évidemment, une muse aimante, réglerait tous ces problèmes d'ego en un claquement de langue ou de doigts... En attendant, cette salvatrice claque sur les fesses qui me fait défaut, il faut que je me l'administre moi-même... et ce n'est pas chose commode.
J'ouvre une parenthèse, j'aurais pu écrire, juste au-dessus, "coup de pied au cul" en lieu et place de "claque sur les fesses". Mais, justement, je ne le voulais pas, compte tenu que le second est plus intime, beaucoup plus aimable et même noble que le premier, en ce sens qu'il évoque plus volontiers l'étalon que sa cavalière flatterait et exhorterait à s'activer plus fort encore à l'approche du but recherché... plutôt que le chien que son maître molesterait pour s'être oublié là où il ne convient pas... 
Je crois que le programme pour atteindre l'autosatisfaction, fonctionne ! Au moins, théoriquement.
... Je suis tout de même sorti ! Une envie de madeleines pour déguster avec mon Thé "Pleine Lune"... Ça y est, vous allez penser que je m'y mets, moi aussi, "À la recherche du temps perdu"... Déjà que, souvent j'abuse de cette conjonction de subordination qui caractérise son auteur : "que" ; au sens propre cette fois parce qu'au sens figuré et associé à de pareils groupes de mots : "conjonction de subordination" et "pleine lune",  ce billet prendrait une tout autre allure... Il ne manquerait plus qu'une majuscule à madeleine, et bien vite me serait demandé : 
- Mais qui est donc cette Madeleine callipyge qui semble se soumettre à vos désirs de fusions ("d’effusion" eut mieux convenu, mais aurait pu paraître plus abscons) ?
Où en suis-je ? J'ai perdu le fil de mon délire. Délire, auquel, après être revenu sur mes pas, j'ajoute l'adjectif : obsessionnel...
Ah oui, à ce thé "Pleine Lune" acheté hier, en plus du mien, un excellent Yunnan aromatisé à l'amande, d'une délicatesse proprement divine. Mon boulanger, Portugais d'origine, parfume ses madeleines à l'essence d'amande... Lorsque je les sens, l'un et l'autre, le puissant parfum de l'amande me rappelle cette colle à papier en petit pot coloré, que nous utilisions en primaire, certains même la mangeaient, étant déjà sujet à l'addiction... C'est une des raisons pour laquelle la fabrication fut abandonnée... Quoi qu'il en soit, cette odeur a sur moi des effets certains... Quant aux origines de mon boulanger, ça m'est venu comme ça... peut-être pensais-je à ce moment là, à Pessoa...
17h00, je trempe ma madeleine dans ce thé "Pleine Lune"... Je ne connais de supérieur à ce plaisir délicieux, tant en beauté, goûts, vices et vertus, que ceux que me procuraient, à tous mes sens sans exception, sa "naissance du monde"...
Je m'y suis abandonné, deux fois de suite et me sentais encore vaillant pour une troisième fois ! C'est un tel plaisir que je pourrais, en plus du matin et de l'après-midi, y céder le soir et aussi la nuit...
Me relisant, je suis perplexe d'être confus... je précise donc, que dans cette dernière phrase, il s'agit bien de tremper ma madeleine... J'essaye d'être clair.    
"Elle envoya chercher un de ces gâteaux courts et dodus appelés Petites Madeleines qui semblent avoir été moulés dans la valve rainurée d'une coquille de Saint-Jacques. Et bientôt, machinalement, accablé par la morne journée et la perspective d'un triste lendemain, je portai à mes lèvres une cuillerée du thé où j'avais laissé s'amollir un morceau de madeleine. Mais à l'instant même où la gorgée mêlée des miettes du gâteau toucha mon palais, je tressaillis, attentif à ce qui se passait d'extraordinaire en moi. Un plaisir délicieux m'avait envahi, isolé, sans la notion de sa cause. II m'avait aussitôt rendu les vicissitudes de la vie indifférentes, ses désastres inoffensifs, sa brièveté illusoire, de la même façon qu'opère l'amour, en me remplissant d'une essence précieuse : ou plutôt cette essence n'était pas en moi, elle était moi. J'avais cessé de me sentir médiocre, contingent, mortel. D'où avait pu me venir cette puissante joie ?" Extrait "Du côté de chez Swan" Marcel Proust.
Y aurait-il là, les prémices de troubles obsessionnels compulsifs ? Chez moi !

jeudi 24 janvier 2013

Entre envie et à quoi bon !

Ce fut le thème de ma journée d'aujourd'hui. Kiné, pas trop tôt pour une fois mais raté pour en profiter parce qu'assailli par un doute quant au rendez-vous... En bas de chez moi, obligé de jouer au clown pour caresser dans le sens des tentacules mon anémone de gardienne... J'arrive en même temps que ma kinésithérapeute, nous entrons elle me demande de m'installer, je retire donc mon pantalon et lui donne un coup de main pour mettre de l'ordre... Je retire et chiffonne le papier de protection sur le banc... Elle me demande alors si je ne veux pas un balai, aussi... Je comprends un tablier et lui rétorque, en caleçon et en chaussettes : "vous me proposez de mettre un tablier ?". Elle s’arrête et part d'un fou rire... Sort prestement en s'excusant d'une urgence, conséquence de mon humour... J'explique sa réaction à ma blague, somme toute ordinaire, par l'effet de contraste avec mon sérieux timide au cours des précédentes séances, mais, peut-être pas seulement... Demanderait-elle à son mari de porter une tenue de soubrette le soir au dîner ? Il ne me reste pas assez de séance pour que je puisse enquêter, dommage... De retour chez moi, je me sens de mettre un terme à ma négligence de ces dernières semaines : nettoyage ! Il est devenu clair que ma technique de ne pas salir a ses limites ! 
Satisfait, je passe ici, mais rien ne vient... 
Je me décide à aller acheter mon thé... C'est la ballade de mes jours de repos, Saint Paul - Rambuteau - Hotel de Ville, poste avancé pour voir venir de cette rive gauche... Incapable de résister à l'envie de m'installer à l'affût dans l'un de ces cafés dont j'ai déjà parlé... Parce qu'on ne sait jamais... Parce que c'est plus fort que moi... Parce que si je ne le fais pas, ce sera pire encore... Une heure passée et l'à quoi bon me souffle que ce n'est sans doute pas la meilleure heure, et peut-être même pas le bon jour... Le froid s'y associe, alors vaincu je m'en vais, glacé, bredouille cette fois encore.
Je ne me rappelle plus du retour, mon corps marchait, mon esprit revisitait ses jardins secrets ; seules les odeurs perçues çà et là, me réincarnaient de temps à autre. 
Rentré vers 18h00, las... Accablé... Ça m'arrive parfois. Sans doute est-ce aussi parce qu'un front qui m'occupait intensément ces derniers mois est en voie de disparaître... Mon soutien actif, ma position, ne servaient pas mes intérêts, j'en avais conscience... mais plus que cela, je me retrouve désormais face à mes propres problèmes, à mes propres incohérences, à moi... Et comme l'adage, le dit, les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés...

mercredi 23 janvier 2013

Scrupules...

Hier, dernière journée de mon cycle de travail, j'ai, comme à l'accoutumé, traîné jusqu'à pas d'heure... Rien de constructif, de grandissant... Quelques films enregistrés, regardés du fond de mon lit, en pointillé avec des absences... Presque rien d'autre n'aurait pu être entamé dans mon état... Le genre de soirée plus propice à la lascivité, à l'abandon de soi... dans les bras d'un autre, c'eût été idéal, mais, faute de grives, on mange des merles... Compte tenu des circonstances, j'ai donc regardé ces films, simples, plus distrayant qu'inspirant.
Du coup, ce matin, sentiment partagé entre avoir perdu mon temps, du sommeil... et, avoir accepté et cédé à cette nécessité de me débrancher de moi, alors même qu'il n'y avait pas dans mon lit cet être aimé, seul (que ce masculin imposé peut m'ennuyer parfois. N'y a-t-il pas là, par souci d'égalité, matière à revendiquer un accord avec le sujet du sentiment annoncé ?) susceptible de donner un sens à mon abandon, de m'y inciter plus agréablement... De nourrir ma créativité affamée, exsangue même et, de m'éviter ces pénalisants scrupules du lendemain. 
Ces quelques mots ordinaires en sont l'une des conséquences, pas que rien ne me vienne... mais que, de ce qui me vient, rien ne me semble digne d'intérêt pour être ici noté...

mardi 22 janvier 2013

Cet autre plan de vie...

Pourquoi ne pas sortir ce soir ? Nous pourrions nous balader sur ces quais que tu aimes tant. Passer quelques ponts, juste pour le plaisir de traverser...
Je te proposerai d'aller prendre un verre dans un de ces cafés fréquentés par des gens si passionnés qu'on croit qu'ils ont un verre dans le nez...
J'aime te voir rire... Bien que de nature peu encline à exprimer ta joie avec éclats, quand tu t'abandonnes au rire, c'est toujours extraordinaire, innocemment excessif, pétillant, fragile et cristallin...  Comme cette façon que tu as, de siffler les chiens et de t'accroupir à leur hauteur pour les caresser, les chahuter en leur parlant...
Puis nous irions dîner dans ce minuscule restaurant Thaïlandais du quartier Saint Paul, où toute la délicatesse de ce pays, de cette culture, s'exprime dans la simplicité de la décoration et le choix volontairement restreint de plats tous plus succulents les uns que les autres. Il paraît que dans cette jolie salle au sous-sol, ils offrent désormais à leurs clients, un massage pour les détendre avant le dîner... 
Un dîner bercé de tendres silences, parce que parler est parfois superflu, et que certains regards en disent tant que c'est bien suffisant... 
En sortant, la bouche exhalant les épices de cette terre étrangère et mystérieuse... nous marcherions alors jusqu'au fleuve et, prenant appuis sur le garde-corps métallique du pont Sully, nous contemplerions la Seine s'enfuir incessamment à travers la nuit Parisienne... Je ne manquerais pas, moi, d'admirer d'autres ondulations, d'autres cambrures, que ta position révélerait sans ostentations... Surprenant mon désir, flattée mais pas seulement, tu me sourirais alors, avec cette façon qu'ont les femmes qui, en plus d'être désirées, se savent aimées... et inversement.
C'était une belle soirée... d'un autre plan de vie...

lundi 21 janvier 2013

Tout est une histoire d'accord.

Une fois n'est pas coutume, depuis quelques semaines j'écoute cette reprise du fameux titre de John Lennon : Oh ! My love, et je tenais à donner mon avis, ici...
Tout est une histoire d'accord.
Cette reprise par Jacky Terrasson, chanté par Cécil Mc Lorin, c'est tout simplement, une merveille !
La voix, d'une justesse et d'une tendresse incroyable, est au commencement tout juste mise en valeur par les discrètes notes d'un piano d'une rare élégance... Piano qui, lorsque la voix se tait, s'échappe en une douce mélodie jazzy, tout aussi magique qu'insistante, pour finir, l'un et l'autre, en un accord aussi minimaliste qu'évident...
Je ne suis pas un spécialiste, à peine un amateur mais assurément un jouisseur de ce qui est simplement beau ; et sincèrement, j'adorais cette chanson de et par John Lennon, en partie aussi pour le mythe... Mais, il arrive parfois qu'une reprise s’avère bien meilleure que l’interprétation originale, prenant soudain une tout autre valeur pour avoir trouvé et su révéler la magie intrinsèque à la création d'un autre...
Bien entendu, c'est aussi une histoire de sensibilité, la notion d'accord n'est pas toujours la même pour tous, ou il peut y avoir un décalage dans le temps... j'en sais quelque chose...
Là, en haut à gauche dans "ce qui me touche"...

dimanche 20 janvier 2013

Matin de neige.

La neige en ville, c'est détestable, et plus particulièrement à Paris. Ce matin très tôt, au volant, je ne faisais pas le fier. Trente kilomètres en serrant les fesses. Sans blague, c'est de l'exercice. 
Les rues blanches glissantes, le périphérique pas mieux... Pas de sableuse, ni chasse-neige sur l'A3, plus de signalisations au sol, alors c'était un peu la foire d'empoigne. Sans compter qu'une partie des automobilistes sur la piste, était des fêtards du samedi soir qui rentraient se coucher... Une fois arrivé, j'ai regretté d'y être allé. La neige était annoncée pour tomber toute la journée... Comment j'allais rentrer ?
Le seul intérêt d'un temps pareil, c'est de pouvoir cocooner, sans scrupules, alors quand on travaille... 
À la campagne, c'est différent, ça fait partie de la vie, de la nature. On s'habille pour rentrer du bois, on allume un bon feu. On prépare le thé, coupe quelques tranches de pain pour les griller, puis on dispose le tout sur un plateau... Tout y est ? La confiture faite l'été dernier, le beurre salé baratté à la ferme d'à côté, le miel de Bruyères et le jus d'une orange pressée. Pas de fleur mais une branche fraîchement coupée et odorante de sapin. Puis on monte, embaumant le feu de bois et le pain griller, lui servir son petit déjeuné au lit. On lui ouvre les rideaux pour qu'elle puisse contempler la nature blanche et étincelante d'un soleil qui hésite à se lever. Et, on se recouche, tout frais du dehors, pour se blottir contre sa douce tiédeur ensommeillée, en devinant son tendre sourire...

samedi 19 janvier 2013

Ces étonnantes intimes convictions.

Cette sensation étrange, que l'on a parfois après une sieste trop prolongée, où l'on se trouve vide de toutes ces choses de l'esprit, de tous désirs. Ne se sentant plus alors qu'essentiellement organique, fonctionnel, désespérément dépourvu de ces sens qu'une idée nous donne. Un peu comme-ci, ce qui habituellement nous anime nous donne du relief, s'étant absenté pendant notre sommeil, n'avait pas eu le temps de rentrer avant que le corps s'éveille.
C'est un peu ce que je vivais, il y a un instant.
Et puis, j'ai tout à coup eu la sensation de vivre ce "rien", je pouvais donc sentir que, tout doucement, je recouvrais mes esprits, dans un ordre très précis, formidablement simple et logique.
En tout premier, la conscience de mon corps, puis de ma pensée. Ensuite, celle de ce qui m'entoure, et enfin, en s’accélérant exponentiellement, la conscience du sens que je donne à tout ce qui m'environne, à tous ces autres comme moi...
Je prenais conscience du retour de ma propre conscience, spectateur insensé de la réinstallation de tout mon univers. À l'image d'un ordinateur qui serait capable de surveiller grâce à une conscience autonome et limitée à ce seul effet, la réinstallation de tout son système d'exploitation. Tous mes synapses n'étant pas encore en fonction ; mes neurones n'étant pas encore connectés ; je n'avais, de mon univers, qu'une simple appréhension, dénuée de toutes émotions. 
C'est à cet instant que m'est venue cette question : qu'elle est la part d'illusion dans cet univers que l'on s'efforce de bâtir au cours de notre vie ; dans ce que l'on ressent de ce qui nous entour ; du temps, ainsi que dans cette part que les autres nous présentent et, parfois, nous offrent ?
Par exemple, si je prends cet homme et son histoire, qu'il ne cesse de rabâcher... Réduit à une pensée, un hologramme, qu'il joue sans cesse dans sa tête. Une illusion parfaite, d'apparence si réelle, qu'il s'évertue de rendre plus belle encore que sa "réalité d'origine". Réalité, qui, observée sans émotions, prendrait peut-être une tout autre allure... celle d'un personnage de fait divers et banal, dans l'esprit duquel l'histoire que cet homme magnifie, n'est en rien semblable à ce vague sentiment quelconque et ordinaire, de ce qui n'était, selon sa perception, qu'une étape insignifiante ? 
Tout ce qu'il lui fait jouer, à cet hologramme, cette fumée d'étoile, est en partie composé, alchimie d'un étonnant imaginaire illuminé avec la vraisemblance d'un passé, devenu pour lui, éternité. Une éternité pour mieux s'illusionner, faire durer la magie de ces instants qui l'ont jadis, bouleversé ! Parce qu'alors, ils révélaient et comblaient en partie, un manque intime, une secrète attente... Nul besoin d'images, tout est imprimé sur les parois de son âme, en signes étranges hiéroglyphes dont lui seul possède les clefs. Jusque la part organique de ces sensations physiques... Ces sens du corps, qu'il parvient à conserver et entretenir, mentalement...
C'est étrange, écrivant cela, j'ai bien conscience de ne pas tout comprendre, et d'y palier par des croyances rassurantes... Mais, je ne m'explique pas, la perception toute différente que j'ai de, ce qui nous dirige pourtant tous autant que nous sommes, nos intimes convictions...
L'illusion s'arrêterait donc là où commencent ces intimes convictions...
Bref, j'ai toute ma conscience... Du moins jusqu'aux portes de cet endroit mystérieux où se forment mes intimes convictions, au-delà, c'est un peu plus floue... Mais cela ne m'alarme pas plus que ça.    

vendredi 18 janvier 2013

Pas disponible...

Mes hésitations m'ont fait perdre tant d’opportunités et pas seulement... Plus de nouvelles de cette voisine que j'avais fini par rencontrer après l'avoir tant de fois croisée... Je ne suis pas surpris et salue tout le temps qu'elle m'a pourtant accordé. Ma nature animale, à l'insu de mon âme, m'exhorte à aller vers ces femmes qui d'apparence me plaisent, suscitent mon désir... Mais, une fois quelques mots échangés, quelques verres dans un café, allant même jusque un dîner (c'est fou la puissance du désir, l'appel du plaisir)... Je me trouve incapable de franchir la limite des mots ordinaires, de ceux qui ne font que sourire... Bien que je puisse sentir chez l'autre, l'attente puis l'impatience et l'embarras que cette situation génère... Il m'est impossible de les dire, même de les penser, et plus encore, d'agir... Je ne suis pas disponible, je ne suis pas disposé à quelque partage d'intimité que ce soit... J'ai même le désagréable sentiment de ne plus jamais pouvoir l'être... 
Ma faiblesse de céder ainsi à l'envi... jette cette autre approchée, en pâture aux affres du doute de soi... et je m'en trouve profondément accablé pour savoir que c'est là, ce qu'il y a de pire...
C'est peut-être aussi que je n'y retrouvais pas cette douceur, cette singulière tendresse, que seuls les êtres ravagés... possèdent. Ce regard qui contient l'humanité toute entière... tous les tourments de ce qui vit sur Terre.
Bien sûr, il y avait ces autres regards, étouffés, que presque toujours, je surprenais, parce que les miens étaient vifs argent, transperçant... Mais que voulez-vous, nul n'est parfait, et l'on pardonne tout à celle dont un seul sourire suffit pour vous ouvrir à l'infinité de l'Univers... Il y avait là des promesses de voyages qui valaient bien tous les enjeux...
Mon problème, c'est moins de ne pas comprendre ce qui est trop simple, que de me résoudre à ce que la beauté, l'intelligence, la pureté... du moins ce qui à mon âme les incarnait, de façon désirable, ne soit pas exempte de vices...
Plus enclin à voir dans chacun celui qu'il est au plus profond de lui-même, je ne tiens pas assez compte de comment les vicissitudes de la vie, le vrillent et le tordent...
Ayant toujours pensé être étranger à cette planète - ce qui d'ailleurs m'en révèle plus qu'à d'autres la fragilité de ses beautés - d'avoir rencontré si intimement puis, égaré... sans doute mon unique semblable, ici-bas et maintenant... Je ne m'en remets pas !     

jeudi 17 janvier 2013

Cette peur ?

Parfois, comme une bouffée de chaleur, je ressens un état de tristesse majeure. À peine je pense pouvoir contrôler ce manque qui ne me quitte jamais... Que deux à trois mauvais coups venant d'ailleurs, me font valser, me remettent à ma place d'insignifiant. Mes digues s'effondrent en chaîne et je suis submergé par une tristesse si forte qu'elle emporte tous mes espoirs, à commencer par les plus insensés, ceux qui me sont le plus précieux... Et ça me met dans un tel état... de dépouillement d'âme... que je préférerais qu'on me jette des pierres plutôt que d'être ainsi ignoré. Dans mon esprit, c'est le mépris qui rôde alors... Le mépris, c'est d'être banni du cœur et de l'esprit de cet autre qui pourtant vous manque comme un bras ou une jambe, amputé... et de n'en toujours pas comprendre les raisons... C'est un châtiment si terrible, que celui qui méprise n'en a pas conscience... On méprise le plus souvent par inadvertance. Le mépris, c'est l'oubli, programmé puis oublié. C'est l'insignifiance révélée !
D'où me vient cette peur d'être, aux yeux de ces rares êtres qui me sont si précieux... insignifiant, méprisé, oublié ? De ne pas exister ?

mercredi 16 janvier 2013

Condamner à l'orée ?

Évidemment, les quinze à vingt centimètres de neige qu'il y a ici et les moins quatre ou six degrés qu'il y fait, feraient sourire ceux qui, pour déjà sortir de chez eux, doivent pelleter deux à trois heures par moins vingt degrés... Clin d'œil à une impulsive que je lis, appréciant son accent qui enchante jusqu'à ses mots écrits.
V. s'en donne à cœur joie, avec en permanence les poils de l'échine, tout particulièrement au garrot et au niveau des lombaires, tout hérissés, un peu à la manière dont se coiffent ces footballeurs ridicules et leurs supporters...
Pour le reste, la nature est ce qu'elle est, faite pour m’accueillir m'accepter... Là... à indéfiniment m'attendre. 
Ce sont les humains qui posent toujours des problèmes. Tant de choses m'éloignent de ceux qui vivent ici, que je me sens le plus souvent paralysé, comme obligé. Je pourrais bien sûr m'échapper, mais cette cage se trouve à l'intérieur de moi, elle m'accompagne jusque dans mes ballades. 
Je me sens comme à l'aube d'un jour prometteur, d'une immense et étonnante ouverture, mais ne sachant pas encore quoi ni comment... Je ne sais de quelle manière encourager ceux-là qui me paraissent en arrière, à me suivre et je suis encore incapable de faire preuve, à leur égard, de la compassion que me promet cet autre état d'être.
Je suis comme à la lisière d'un jardin extraordinaire dont je devine l'essentiel, j'en ai une vive conscience au point de déjà presque comprendre, mais quitter ce terrain vague que je connais si bien ne semble pas si aisé, par peur que le manque me manque, seule compagne (je sais, ce devrait être au masculin, mais  pour moi le manque est toujours féminin) de ces dernières années, ou de ne pas être tout à fait prêt.
N'aurai-je comme avenir que celui de devenir l'un de ces passeurs, condamner à l'orée, pour ne pas avoir tout abandonné ?

lundi 14 janvier 2013

Voyage dans le temps et à la campagne...

Boulot tôt ce matin, en rentrant une petite sieste de vingt minutes et séance de kiné... Quelques affaires à préparer, avant de partir passer deux jours à la campagne. Et comme un fait exprès, il va certainement neiger... Cela me rappelle l'un de ces voyages, qui avait duré presque cinq heures alors qu'il en faut habituellement à peine une et demi... Pour ma part, je n'avais pas trouvé le temps long... Il était toujours trop court avec elle et j'étais, compte tenu des circonstances exceptionnelles, terriblement inquiet et préoccupé par le confort, le bien-être, de ma précieuse passagère. Je n'étais plus qu'instinct n'ayant qu'un seul devoir, l'emmener à bon port, saine et sauve et sans qu'elle s'alarme... J'aurais pu tenir ce rôle durant des milliers d'années, sa présence révélait chez moi une énergie... cosmique, inépuisable. Je ne pouvais pas faire qu'il cesse de neiger, mais je pouvais deviner et éviter tous les pièges, repousser tous les dangers...
Cette fois-ci c'est L. qui conduit. Moi je vaguerai au gré de mon âme et des paysages... Rentrée de Londres pour quelques jours elle a souhaité m'accompagner, V. sera, bien entendu, du voyage, mais elle n'aura pas de ventre sur lequel grimper et s'installer...
D'un certain côté, j'ai hâte de voir mon village et sa campagne environnante sous la neige. Je garde en tête cette photo de moi petit, assis sur la luge en bois que m'avait fabriqué mon grand-père. Il se tenait debout derrière moi, colosse des bois au corps anguleux et dur comme du bois pétrifié, il était le Roi bienveillant d'un minuscule royaume dont j'étais le Prince. Il attelait parfois ma luge à l'un de ses chiens pour qu'il me promène.
Le jour était blanc, bleu, lumineux. La nuit bleu marine, profonde et tout étincelante. De chaque maison sortait une fumée comme de la poussière dans un rayon de soleil et ça sentait le feu de bois à plein nez. Mais le plus impressionnant c'était cet extraordinaire silence qui régnait alors, tous les bruits étant étouffaient par ce manteau de neige immaculée ; un silence qui semblait pouvoir vous absorber si vous n'y preniez garde. Un silence que j'ai et qui vit au fond de moi. Un silence qui, sans doute, m'a un jour absorbé...

dimanche 13 janvier 2013

Un peu d'air frais...

Après cette soirée, évoquée dessous, m'ayant amenée à ces réflexions et surtout à abuser de ce vin que j'offrais... Ma nuit fut trop courte pour en éliminer tous les néfastes effets. Il faut bien accepter le fait que depuis quelque temps je ne supporte plus mes excès, aussi infimes soient-ils.
Ma matinée fut difficile. Mal à l'aise, me sentant engoncé et ayant au visage de désagréables sensations cutanées... je me suis tout à coup rappelé que j'avais promis à J. de l'emmener chez mon coiffeur ! Un samedi pluvieux, qui plus est ! 
Je ne me suis pas défilé. Chevalerie oblige...
Arrivée chez elle, elle était prête... Tout en blond sur noir. Redingote de laine anthracite trois quarts, pull noir avec quelques fils argentés sur un fuseau imprimé noir sur gris et une paire de ranger Doc Martens... Bon sang !
Le temps de passer chez moi pour me rafraîchir, nous étions dehors, elle, à mon bras sous un parapluie... 
Bien m'en a pris de tenir ma promesse, l'air m'a fait du bien, la marche aussi... Et chez le coiffeur, je fus assailli de compliments, que je ne méritais, certes, pas, mais c'est toujours bon d'être, par de jolies femmes, complimenté ainsi... Et, de percevoir dans leurs regards et leurs attitudes, l'ombre de l'animal femelle qui jauge tout à coup le potentiel géniteur d'un mâle, qui paraissait pourtant si discret, si sage... un peu hors du temps.
Nous sommes rentrés, moi fier, elle heureuse d'avoir osé couper ses cheveux et d'afficher une féminité naissante au bras du seul mâle pour qui elle sera, à jamais, une princesse, un conte de fée. Même la boulangère nous a offert une gaufre... Je me trouve toujours plus beau avec à mon bras une jolie femme. Ou plus exactement, je ne suis beau qu'avec au bras une femme que j'aime.
Je me rappelle de cette lumière, bien plus puissante encore, que je dégageais lorsqu'à mon bras s'accrochait une fée étincelante et dansante, qui me faisait un tout autre effet...  

De l'importance de la nuance...

C'était quand déjà ? Avant-hier soir. Nous avons dîner chez moi, la flemme de sortir, j'avais une bouteille et de quoi partager... 
Je suis toujours étonné, non pas par ses confidences, mais par la vision qu'il a des rapports humains, des rapports femme homme, et plus précisément, de son rapport au sexe. Je crois que pour sa part, il est intrigué par mon point de vue et plus encore par ce qu'il nomme, ma moralité. Mais à l'inverse de moi, l'intérêt qu'il porte à ma singularité se restreint au fait même qu'elle contraste avec la sienne, donnant plus de colorations à sa supposée immoralité et à son soi-disant goût immodéré pour le sexe opposé... Tout est, bien entendu, beaucoup plus complexe et notre amitié ne tient pas qu'à nos différences... Elle est, je pense solide, du moins jusqu'au jour où il lira cela... Bien que de toute façon je ne dévoile rien ici, puisqu'il ne s'en cache pas... ce qui serait un comble pour un extraverti. D'une éducation vieille France, Scout toujours, Chrétien plus respectueux que pieu et, valeurs un tantinet réactionnaires... Il tient à ses principes, qu'un ego surdimensionné l'exhorte pourtant à parfois malmener... La rédemption par la honte en quelque sorte. 
Particulièrement intelligent et cultivé, sa théorie sommaire et brutale sur l'amour, le sexe et les femmes, m'intrigue. Et je dois bien l'avouer, m'exaspère au plus haut point, lorsqu'il en expose (ou développe, mais toujours de façons imagées...) les bases exclusives, que sont les dimensions des éléments qui constituent cette Trinité qui sied à bon nombre d'écervelés : "Porte-feuille, Voiture et Pénis" .
"M'exaspère"... Peut-être, est-ce là, l'indice de certains troubles chez moi, d’hésitations, d'interrogations et de bien plus encore, qui m'assaillent alors... Quand bien même ce principe de l'alpha-mâle, impliquant nécessairement celui de soumission, me paraît bien trop manichéen, simpliste... 
Comment aimer sans nuances ? Il y a dans la nuance tant de poésie... Et dans la poésie, toute cette insoumission qui bout en moi et m’amène parfois à fulminer ainsi.  
J'ai un amour sans bornes pour Don Quichotte, comme lui, ce n'est pas plus ma lance que Rossinante, qui me rendent chevaleresque. Je crois depuis petit que toutes les femmes sont de belles Princesses et aussi, depuis plus grand, qu'il me faut trouver le moyen de briser l'envoûtement dont est victime ma Dulcinée, pour qu'elle puisse enfin m'aimer comme je le mérite...
Je ne sais pas si je dois appuyer sur le bouton pour publier ça ? 
Oups ! 

vendredi 11 janvier 2013

Ce point fixe.

Bien que profondément ancré en un point précis, j'ai le sentiment d'évoluer, du moins de me déplacer. Sensation infime mais perceptible. C'est donc que, depuis cet ancrage, je réussis à un peu me déployer. De ce point précis, d'où tout est parti, je m'étends en étoile, enfin, c'est la vision que j'ai de cette sensation. Cela demande beaucoup d'efforts, parce que ce point, comme un noyau, génère une force d'attraction puissante, qui varie selon la densité de ce qui passe autour. Elle est parfois telle, qu'elle me concentre autour d'elle si densément que je me trouve au bord d'un effondrement sur moi-même, d'une implosion. Puis soudain, comme-ci mon extrême compression l'atteignait enfin, ce point se rappelle de mon existence et, de se fait, me soulage de la pression de mon insignifiance... permettant à nouveau ma dilatation, mon expansion.
À force de battre ainsi mon âme, de l'étirer en tout sens, puis de la comprimer... elle s'élastifie autour de ce point fixe. Point fixe à partir duquel je m'étire, m’éloignant sans crainte ni espoir, de le perdre, comme de perdre son ombre. M’éloignant, je constate que comme la lumière d'une bougie, plus je m'en écarte, plus elle est diffuse, moins j'y vois clair et plus tout semble inquiétant. N'est-ce pas là la preuve que ce point fixe, cet axe, se trouve bel et bien en mon centre. Idée ou obsession, elle est assurément le point d'entré à mon autre dimension... mais en contre partie, elle m'épingle noir sur blanc, à son firmament blanc constellé d'étoiles noires. 

jeudi 10 janvier 2013

Garder son intégrité...

Ma balade Parisienne de mardi "emballe", apparemment... Cela me laisse, étonné et, touché... 
Aujourd'hui, rien de comparable. Travail, tôt... De plus en plus, trop tôt... De plus en plus cela me coupe les ailes, brise mon élan... Mais, je n'ai pas le choix.
Retour... Non, je n'en parlerai pas... Une population, que je ne qualifierai pas non plus... Qui, bien que minoritaire, s'arroge le droit de prendre en otage une majorité bien trop docile, s'en est d'ailleurs suspect... Qu'importent leurs revendications, leurs méthodes méprisables les effacent... Franchement, il est des droits qui prennent figure d'abus, dans certaines mains pourtant déjà privilégiées ! Juste une petite parenthèse, on devrait peut-être leur imposer ce fameux examen obligatoire que doivent réussir leurs homologues Londonien... La part du gâteau n'en serait que plus grosse pour les quelques vrais professionnels... qui n'auraient alors, plus le temps de revendiquer en terroristes.
Mais en voilà bien assez, ce ne sont pas là les sujets que j'aime à traiter... 
Je préfère inspirer ce qui n'a pas de prix ; ce qui ne s'impose jamais ; ce qui est éphémère et délicat ; ce qui, bien qu'irréel, abstrait... nous constitue, nous aide à avancer, nous fait aimer... 
Il faut que je relise Walt Whitman : "Que rien d'extérieur n'arrive à commander en moi"...

mercredi 9 janvier 2013

Ouh la ! Les Soldes.

J'ai menti ! Dans mon précédent billet d'aujourd'hui, j'ai menti. Voilà, c'est dit. La vérité, c'est que je n'irai pas faire les Soldes ! Oh, pas que je n'oserai pas porter un costume de super héros. Je suis déjà coutumier du fait... Mon habit de Frères Jacques, pour courir ! Certes, ce ne sont pas des super héros, mais leur costume est tout aussi moulant, donc ridicule à souhait, quand on n'est pas bâti comme un portier de chez Abercrombrie & Fich ; le barman d'un de ces rades gay du Marais ; un danseur étoile du Bolchoï...
Non, plus que cela, ce sont les Soldes qui m'exaspèrent... Déjà, en dehors de ces périodes de frénésies acheteuses, j'ai un mal fou à trouver ce qui me plaît, ce qui me va... Alors... Et puis je suis de... dimensions standard... bon, je passe sur les détails... Par conséquent, ma pointure, ma taille, bref tout ce qui me concrétise volumétriquement, ce n'est jamais soldés... Il n'y en a plus ! Ou alors dans des coloris absolument improbables, que l'on ne peut expliquer que par l'achat d'un lot de tissu à très très bon prix... Un accident de teinture, regrettable,  mais va falloir vendre quand même ! Alors qui a une idée ? 
Qui aurait l'idée de porter une chemise rouge sang et un pantalon marron frousse, à part Surcouf ?
Ça me rappelle cette mode des pantacourts ! Franchement, c'était un accident, hein ? Une coquille de fabrication rattrapée par un pro du marketing ? Qui pouvait penser qu'une de nos envies, commune à un bon nombre d'entre-nous, était d'aller à la pêche aux moules sans avoir à remonter le bas de nos pantalons ? 
Bref, ce n'est maintenant plus un secret, les commerçants soucieux de redresser leurs affaires que la crise rend moribondes, et de profiter de cette ambiance de lâcher prise, organisée... font fabriquer une marchandise spécifique, dont la principale, sinon unique qualité, est le prix. 
Qui plus est, dehors c'est la folie... Un monde... Prêt à tout, même au pire. De là à faire un rapprochement, osé, avec certains pays d'Afrique, d'Asie, où est distribué de la farine ou du riz à une population affamée, il n'y a qu'une indélicatesse... Sauf qu'ici... en plus, il pleut.
Dans tout cela, il y a un aspect fuite en avant qui m'inquiète... J'ai donc décidé d'acheter dans des friperies, chez Emmaüs ou chez tous ceux qui annoncent s’inquiéter de ce qui se passe avant et après... De faire attention à la qualité et de faire réparer, par de petits artisans, plutôt que jeter. D'acheter, de vendre sur eBay... 
Évidemment, dans ces conditions vestimentaires, je ne sors jamais le samedi soir ! Et pour emballer, c'est plus... challenge... C'est pour ça que... bref... 

La vache ! Ça fait un bien fou...

Hier, en fin d'après-midi, je me décide à sortir pour faire une course ou deux... Je passe devant une boutique de vêtements qui se trouve entre chez moi et le boulanger. Une jeune fille, la vingtaine, discute avec la vendeuse sur le pas de la porte, tenant une boîte en carton qu'elle finit par faire tomber à force de jongler avec, au moment où je passe. Une boîte ne contenant que quelques enveloppes, deux fois rien... Je passe évitant de justesse la boîte et continu mon chemin absorbé par mes pensées... J'entends alors, la vendeuse dire : "Il aurait pu ramasser, celui-là !"...
Et si ça avait été un seau d'eau sale m’inondant les pieds ?
Je m'arrête, reviens sur mes pas, m'approche de la suffisante, lui souffle : "Elle aurait pu s'excuser, celle-la !" et, la gifle de toutes mes forces. Elle s'effondre en s'ouvrant le crane sur l'arête de sa porte vitrée. La jeune maladroite, d'abord saisie par ma violence soudaine, se met tout à coup à hurler, je lui balance un coup de pied dans le ventre qui lui coupe le souffle et sa sirène, elle tombe à genou se repliant sur elle-même, les yeux prêt à jaillir de leur orbite. Un vieux, qui malencontreusement passait par là, s'approche en m'injuriant. Je me retourne, l'attrape par le col et lui assène un coup de tête qui lui éclate le nez, fracasse ses lunettes et fait gicler son dentier... Personne d'autre alentour... Mes victimes gisent et geignent par terre... Je m'essuie le front du sang du vieux avec son écharpe, envoie un dernier coup de pied dans la poitrine de la gamine qui semble s'être souillée et m'éloigne sans précipitations, me sentant à la fois frénétique et soulagé...
Bordel ! Ça fait un bien fou de se lâcher un peu. Merde ! Qu'avaient-ils en tête à me chercher de la sorte ?
Après avoir terminé mes courses, je repasse devant la boutique... la tenancière du bazar, me regarde du coin de l'œil... le genre de bonne femme plus prompte aux reproches qu'à donner l'exemple... Je lui souris aimablement...
Bien sûr qu'il m'arrive que la haine m'envahisse, me prenne par surprise, m'exhorte à sortir... D'autant plus quand je me sens coupable, d'avoir manqué de réactivité et, il faut bien le dire, d'élégance... Mais le plus sale coup que je puisse lui faire, c'est de me jouer d'elle !
Et je ne vous ai pas parlé de ces deux jeunes cons, portant capuche et casquette Américaine entre autres accoutrements ridicules. Dans une Golf, flambant neuf (dont on se demande comment... Mais il faut croire qu'on est les seuls...), qui me collaient sur la route afin de m'intimider pour que je les laisse passer... Le genre de types, provocateurs, irrespectueux, agressifs... dont le seul talent est l'incivilité. Qui occupent le terrain dans toutes ces dimensions, physique, sonore et olfactif... Incultes, pas plus capable de prononcer correctement trois mots que d'en lire un... Ces mecs qui se disent des braves (particulièrement quand ils ne sont pas tout seul), des hommes d'honneurs (comprenant par là : honorables)... et qui appellent toutes les filles, "sister" mais les violent à plusieurs...
Finalement, on est tous semblables, haine et violence, on y pense. Jusqu'à ce moment irréversible de passer à l'acte... Ce n'est plus là qu'une question d'éducation... Non, c'est bien plus que ça, le contrôle de soi, la notion des autres... c'est une question d'évolution...
Peut-être aussi, que ces derniers ont été éduqués par la première, que j'ai été amené à sauvagement corriger... Comme quoi, j'ai bien fait ! N'est-ce pas ? Quant au petit vieux ? ... Dommage collatéral... Au mauvais endroit, au mauvais moment... Et puis, il cognait peut-être sa femme, ou son chien... Tout le monde est coupable !
Bon, ce n'est pas le tout, mais c'est les soldes, faut que j'aille me trouver une panoplie de Redresseur de Tords... Dans la vie, faut choisir : une carrière politique ou de vengeur masqué. Tomate ou concombre.
Fichtre ! Me voilà bien grossier. Mille excuses, c'est là, très certainement, une des fâcheuses conséquences de cette désintoxication entamée... 
Pour plus de légèreté et faire passer ce billet, une petite citation, dans le sens, d'un auteur du XIXe un peu moins connu que ses contemporains, qui se trouverait sans doute plus en lumière aujourd'hui : 
"Tout homme à dans son cœur un cochon qui sommeille." Charles Monselet (Poète, Critique gastronome, Chroniqueur, Observateur des mœurs, Jouisseur, j'en passe et des meilleurs...).  

mardi 8 janvier 2013

Toujours emballé !

Hier, suivant les conseils de mon kiné. Je suis parti vers quatorze heures trente me balader et ne suis rentré qu'un peu après dix-huit heures. 
J'ai, comme à mon habitude, pris la rue de Charenton juste en bas de ma rue. Puis, bien plus loin, la rue Beccania jusque la place d'Aligre. La rue d'Aligre, la rue Crozatier jusque la rue du Faubourg Saint-Antoine. 
En remontant ou en descendant, je ne sais jamais... vers Bastille, le nombre de badauds s'intensifie, les boutiques de ce dont on a nul besoin mais dont on finit par avoir envie, aussi... Je traverse la Place, prends la petite rue de la Bastille puis la rue Saint-Antoine. À Saint-Paul j'attrape sur la droite la rue du Roi de Sicile, bien plus tranquille... "Comme à Lisbonne", cette minuscule pâtisserie est fermé, on est lundi ! J'aime y acheter un "Pastei de Nata", tout tiède saupoudré de cannelle, tellement réconfortant... Puis, la rue de la Verrerie, évitant la foule autour de l'Hotel de Ville. Là, je dois dire, que je ne peux m'empêcher d'errer dans le quartier. Rue des Archives, rue Rambuteau, rue Simon Le Franc, rue des Blancs Manteaux. Si, fatigué, je souhaite prendre un café, je choisis la terrasse d'un de ces cafés à l'angle de la rue des Archives et de la rue de la Verrerie. Pas parce qu'ils sont particulièrement accueillants mais pour leur position stratégique, qui offre une chance de surprendre en plein vol, une hirondelle...
Mon genou tient le coup... Je continue. Rue de Rivoli, je déteste, cette foule, ces boutiques, ce trafic... C'est comme ça jusqu'au Louvre. Là, je m'enfuis en prenant par la Place du Carrousel, où Paris s'ouvre, s'appropriant le ciel ! Qu'on aime ou pas, ici subsiste le symbole d'une humanité éclairée... Je me dirige vers le Pont du même nom... Cette tentation de traverser, pour aller sur l'autre rive où, juste derrière, à trois blocs, presque un jet de pierre, quelque chose qui m’attire encore, si fort... Je reste là, sur le bord de la Seine, indécis, ne sachant plus, tout à coup perdu... Incroyable ! Et puis, que ferai-je alors ? J'embarrasserais...
La proue de ce navire de pierre qu'est l’Île de la Cité, est belle... Je longe doucement les quais sans traverser... Au Pont des Arts, tous ces symboles attachés, le plancher de bois gris, les images que l'on connaît... Je traverse ! Lentement, le regard qui s'égare bien au-delà de l'autre rive... De l'autre côté, je m'accroche à cette proue de pierre, à Henri IV sur son cheval. Je rejoins le Pont Neuf. Je me rappelle avec précision comment Christo l'avait emballé... comment j'avais été époustouflé par la beauté de ses oeuvres éphémères qui, se contentaient de révéler en cachant...
De nouveau rive droite, je suis les quais jusque l'Hotel de Ville. Et m'arrête encore, à l'angle du Pont d'Arcole, je scrute au loin jusque devant la cathédrale, pour voir si rien ne vient... Fendant la foule, haut perchée toute droite élégante, en tintinnabulant... Je suis un malade, aux souvenirs et pensées sans écho... Ma cervelle produit des images que je n'ai jamais vues ; les construit avec des images réelles, enregistrées jadis ; les façonne avec la précision diabolique du désir... Mais, parfois... Il arrive qu'elles se réalisent... Pas cette fois ! Une autre fois, peut-être ?
Je retrouve Rivoli en passant derrière la Mairie... File vers Bastille. Rue du Faubourg Saint-Antoine, mon genou me fait un peu mal. Rue Crozatier, je m'arrêterai dans ce Naturalia faire quelques achats... Rue de Charenton jusqu'au Monop' du boulevard de Reuilly, je traîne la patte, encore quelques mètres... 
Plus de trois heures de marche, c'est peut-être un peu trop pour une reprise ? Mais, je dois dire que ce n'est plus une douleur vive que je ressens, juste une faiblesse, une gêne à peine douloureuse, concernant mon genou. Uniquement mon genou...
L'autre... est magnifiquement emballée... Magnifiée !

lundi 7 janvier 2013

Irradiant !

C'est tôt ce matin que j'ai eu cette première séance de rééducation pour mon genou défaillant... Ne pas reprendre la course avant quelques semaines m'a conseillé le kinésithérapeute. Mais plutôt des marches, de plus en plus longues, de plus en plus soutenues... Le kinésithérapeute, une femme, entre trente et quarante, agréable à regarder, habitée d'une énergie sereine et déterminée, une femme à sa place dans son métier. C'est tout de même plus agréable d'être tripoté par une personne dont on reconnaît le et les charmes, même si c'est la qualité du geste qui compte. Il semble que chez elle, les deux soient réunis...
Cela m'amène à évoquer un choc reçu la veille. Au travail, concentré sur tout autre chose que sur ce qui est censé m'occuper à cet endroit... quelques mots pour exprimer quelques émotions... Une collègue, avec qui j'entretiens des relations courtoises de collègues... passant derrière moi et afin de se signaler, pose délicatement sa main sur ma nuque... Ce fut un choc, une surprise ! Depuis combien de temps n'avais-je pas était touché ainsi ? Touché par un autre que ceux qui me sont intimes depuis si longtemps qu'ils m'appartiennent.
Les contacts physiques que j'ai avec les autres se bornent a, se serrer la main, se faire la bise, rarement ou plus exactement de façon sélective... et, avec les très proches, à parfois s'étreindre... 
La nuque... Bon sang... Sa main sur ma nuque ! Combien ? Trois mains, se sont posées sur ma nuque et, y ont laissé leur empreinte... La dernière, me l'attrapait... bien que d'apparence fragile, elle était ferme, rompue au travail manuel ; elle était douce et sèche comme le sable... De la douceur d'un galet de lac de montagne, de la chaleur irradiante d'un gisement d'uranium... 
Et moi, combien de fois me suis-je attardé sur sa nuque, lors de longs massages qui m'éprouvaient autant qu'une guerre éprouve un peuple. Je pétrissais son corps tout entier avec une passion d'artisan ; comme la mer, inlassablement, s'abat, caresse et draine le sable... Jusqu'à l'épuisement total. Puis, je déposais un baisser au creux de ses reins et un ultime, sur le haut de sa nuque, sur le siège de son âme, apaisée... Pour finir par m’effondrer, à ses côtés, entre lave et pierre...
Ce contact, sur ma nuque, fut un choc émotif incroyable. Me laissant à peine capable de répondre aux souhaits de nouvelle année, qui justifiaient cet acte exceptionnel et surtout, incongru ! Un choc parce qu'alors, la violente émotion qui m'envahit fût celle que je ressentais quand ces mains adorées et minérales se posaient sur ma nuque, m'irradiant l'âme !


dimanche 6 janvier 2013

Tirer les leçons...

C'est décidé, je vais entreprendre une grande campagne de désintoxication. Mon organisme arrive à saturation et m'envoie des signes désespérés et désagréables. J'ai cette chance d'être d'une nature plutôt résistante, et qui réagit très vite aux excès divers et variés. Mais je crois bien que j'en avais perdu l'écoute... je n'y étais plus aussi attentif, saisi dans un chaos émotionnel qui, j'en ai conscience, ne me laissera pas indemne. J'y suis toujours... peut-être même, pour toujours... mais, ai-je vraiment envie d'en sortir ? Quoi qu'il en soit, je commence à recouvrer certains sens, à comprendre comment réagir avec l'insensé ; à tant bien que mal, inventer ce qui me manque. Sans doute suis-je doué, en plus de ma résistance, d'une bonne capacité d'adaptation.
Depuis... et jusque maintenant, j'ai vécu comme si je n'avais plus de corps. Pire encore, je craignais que le manque ne dévore mes émotions, ma capacité à l'étonnement, à l'émerveillement. J'avais peur que l'aigreur ne ronge cette part d'enfant que je chéris tant que je peux, parce que c'est là, tout ce que je possède, tout ce à quoi je tiens, de moi.
Notre vie ne nous appartient pas tout à fait, elle est aussi le bien de ces autres qui nous entourent et que l'on aime. Ils ont, d'une certaine manière, participé à ce qu'elle est, à ce que nous sommes... alors, on se doit d'en prendre soin, même si cela semble parfois n'avoir plus aucun sens.
Accepter ma folie, m'y abandonner même, ne plus lutter et chérir mon corps, lui faire du bien, en prendre soin. J'ai enfin compris que cela ne veux pas dire, oublier... pas plus que cela ne m'amputera de mon imagination, de mes sentiments... Et, pour être tout à fait franc, j'ai constaté, qu'avoir, pense-t-on, tout perdu, n'épargne pas pour autant de la crainte de perdre plus encore... On peut aussi perdre cette part que l'on possède de ces autres qui nous aiment. Finalement, même dans l'ultime dépouillement, il reste encore quelque chose à perdre.
Hum... Et si je commençais par faire une sieste ? 

samedi 5 janvier 2013

Cette tendresse d'âme...

C'est en m'abandonnant que je réussirai à entreprendre cette grande sortie hors de moi-même. En travaillant aussi ! J'ai, pour le moment, la sensation de ne faire que la couver, cette création. Peut-être aussi je manque de cette aisance que seul le travail procure. Ainsi que d'oser...
C'est la singulière tendresse aperçue dans ces yeux qui m'ont un jour regardé. Une tendresse pure et nue, que seuls ont ceux qui savent... Dans des yeux qui habillaient d'âme un visage, qui s'en trouvait illuminé comme d'une apparente sainteté. Un petit et blanc visage qui me touchait tant, que j'avais en le regardant la sensation d'être brusquement délivré, libéré... d'être l'Univers tout entier... Je découvrais ce que c'était que d'être bouleversé, je me doutais de l'irréversibilité de ce fait, mais comment, à ce moment, comprendre ce que cela pouvait signifier ?
C'est cette tendresse reconnue alors, sans doute tant attendue, sans doute pareille à celle que je fabriquais moi-même... Cette tendresse qui s'incarnait en ce visage léger comme un voile mousseline de soie, qui rendait tout si clair et possible... naturel, presque facile, allant de soi... Mais oui, voilà ! C'est par là, ma voie.
Sans cette tendresse encourageante, c'est long et éprouvant de détruire tout ce qui s'est construit au cours de tant d'années de jeunesse et de dénie. De briser cette mauvaise habitude, imposée par ceux qui vous veillent avec la maladresse de ne pas comprendre qui vous êtes, de ne pas être.
C'est avec la même émotion que l'on retrouve sa terre, celle qui nous a vu naître et nous a porté suffisamment pour nous pénétrer... Que l'on reconnaît cette âme, déjà tant de fois compagne, qui nous comprend si intimement... Que l'on saisi ce pour quoi on est fait... 

vendredi 4 janvier 2013

Trouver du bois !

Allez... Il faut bien tourner la page, passer à autre chose. 
Ce matin, je me disais combien j'aimerais retourner à Capri... Non ! Comme j'aimerais revivre ce voyage à Capri, dans, presque, tous ses détails... Voilà, c'est exactement le sentiment que j'avais en me levant. J'ai, de ce... rêve, des souvenirs si précis, qu'il me semble dater de la nuit dernière. Bien sûr, il reste des photos, mais je ne les regarde pas. Je ne regarde jamais les photos... Les émotions sont alors trop fortes et puis, je me dis qu'il sera toujours temps... plus tard... quand ma mémoire sera moins vive. Dès lors que les émotions que ces instants saisis évoqueront, ne feront plus que me caresser, ne seront plus qu'un souffle tiède sur un genou égratigné...
Pas tout à fait rétabli, je suis sujet à toutes sortes d'états étranges, de songes bizarres... Et j'ai aussi, la fragile sensation qu'une personne, à laquelle mon âme est liée, n'est pas au mieux ou est ailleurs... 
Il y a aussi ces départs, autour. I. partie vivre six mois au Mexique. L., à Londres, et D. qui bientôt la rejoindra... Comme cette planète peut me sembler grande, parfois. Et comme ces ombres, que contient l'avenir, peuvent me préoccuper...
Du coup, je réfléchis à des projets plus... concrets, matériels... voire futiles, pour oublier... Je me dis aussi, qu'ici... cet espace, pour avoir, apparemment, perdu l'essence même de ce qui le constituait, et peut-être même, sa raison d'être... Et bien, je devrais peut-être, le reconsidérer... par exemple, m'y amuser à chroniquer, sur tout, sur rien, sur le quotidien ? N'y plus rien dire... 
Je sais, il y a toujours un lendemain... Mais voilà, depuis quelques jours, c'est ainsi, je n'en suis plus tout à fait certain.
Recommencer ou continuer ? Finalement, c'est un peu la même chose.
Vivre, ne me semble plus être ce mouvement, cet élan incandescent... l'envolée ou la chute d'une étoile qui file et brille. Mais plutôt, un feu, un de ces feux de camp... qui, sur le point de s'éteindre, s'embrase à nouveau du bois qu'on y ajoute soudain ; jusque la prochaine fois et tant que tient le temps...
Trouver du bois !