(journal de mes sensations)

samedi 31 août 2013

Ectoplasme.

Peu de temps aujourd'hui... demain, toutes reviennent et je réintégrerai ma bulle. Encore du vide en perspective.
En attendant, je m'applique à tout remettre en ordre, ce n'est pas que ma présence puisse significativement être remarquée ; je suis plutôt du genre ectoplasme, et me déplace sans rien troubler... Puis faire quelques courses pour qu'ils aient de quoi se restaurer ; passer un coup de balai, parce que chiens et chats ne sont pas des fantômes, même s'ils se déplacent aussi la nuit... Bref, effacer tous les stigmates d'une présence extraféminine... puisque ici ne vivent que des femmes.
De n'avoir pas vraiment de port d'attache, de havre où,  protégé par un passé ou des proches, on peut se détendre, se ressourcer ; revient à enchaîner des périodes d'accoutumances et de déchirements, c'est épuisant. C'est sans doute le prix à payer pour cette vie de bohème que je mène. Chaque mouvement est une lutte contre moi-même, je ne suis qu'un vagabond, un aventurier de la vie quotidienne.
Il me reste du chemin avant d'atteindre le détachement...
P. est passé déjeuner avec moi, il était dans les environs. Il était charmant comme il ne l'a pas été depuis longtemps ; sa moitié (son quart, devrai-je dire puisqu'il la partage...) est rentrée, et a très certainement su lui prodiguer les soins dont il manquait depuis la mi-juillet... Il semblait plus serein, et n'a pas fait que parler de lui ou de ses obsessions délirantes, mis à part quelques fantasmes anthropologiques, fréquents en occident chez les mâles vieillissants... Il était presque attentionné, enfin à sa façon... Certains ont de plus gros bagages que d'autres à porter... Quoi qu'il en soit, son fond est bon et son amitié sincère, je le sais ; c'est juste que chez lui, petit à petit, la forme se dissocie du fond... et depuis deux ou trois ans, c'est devenu flagrant.
Cependant, une chose me chiffonne, j'ai des nouvelles de personne... J'ai souvent constaté cela... c'est étrange... est-ce qu'à force de me la jouer, genre évanescent, je deviendrais pour de bon, un ectoplasme ? Ne l'ai-je pas été toute ma vie ? Il faut que je vérifie cela... 

vendredi 30 août 2013

"Depuis si longtemps"...

Pour répondre aux commentaires laissés sur "L'idée d'une belle et singulière rencontre"...
Comment vous dire ? Vous dites me suivre "depuis si longtemps"... c'est une chose que j'ai beaucoup de mal à imaginer, à comprendre... que celle de susciter l'intérêt de personnes qui me sont étrangères. Si encore je parlais de choses à la mode ; donnais des recettes ou de bonnes adresses ; ragotais sur les gens dont tous parlent... Alors que je ne fais ici, certes, non sans impudeurs, que m'y dévoiler ; humblement y exposer mes contradictions ; m'y chercher... N'y voyez là aucune fausse modestie, aucun jeu pour de l'effet, aucune tromperie. Bien qu'heureux de me sentir ainsi flatté, encouragé, je reste sincèrement étonné...
Ce blog, c'était parce que je craignais qu'elle ne croie pas, ce que je lui murmurais... alors je le lui écrivais prenant le monde à témoin, pensant que cela aurait plus de valeur... et aussi me rendrait un peu plus beau à ses yeux que je ne l'étais...
C'est ensuite devenu un moyen de dire sans heurt, ce qui me blessait, pour ne pas m'envenimer... Puis, avec la glaciation due à l'absence, je m'en suis fait un abri pour ne pas geler ; surmonté d'un phare, d'une balise Argos, pour qu'elle puisse me retrouver, si elle le souhaitait... si elle s'égarait...
Et dans cet igloo, je me suis retrouvé seul, face à moi-même... Les yeux me sont tombés à l'intérieur... J'imagine que cela n'a pas seulement changé le point de vue que j'avais sur moi...  
Quant à elle... peut-être n'est-elle que mon songe préféré ?
Si ce n'était que, mille fois j'aurais pu renoncer... pour à jamais conserver ce rêve intact, infini... Parce que tout souhait qui se réalise se perd.
J'ai aussi découvert que ces convictions que j'avais, celles que je ne peux expliquer... s'avèrent si souvent fondées, qu'elles ont fait naître en moi une foi, certes encore vacillante, mais que je devine tellement puissante... Ne m'inspirent le doute que ceux, qui dans pareilles circonstances, décident, s'empressent de trancher, de passer au suivant...
Je ne crains qu'une chose, c'est que rompu à l’échec, à la faillite... un jour, réussissant... je commette quelques maladresses et me prenne pour celui que je ne suis pas.
Je sais qu'elle porte en elle, le pouvoir de sauver mon âme... mais qu'il existe aussi la possibilité que l'inverse ne soit pas aussi clair, ou nécessaire... pour elle.
Extrêmement sensible à son âme, mon empathie pour elle semble sans limites... et pas seulement, tant elle est fort désirable-ment incarnée...
Cela serait bien suffisant pour en faire la plus belle de mes convictions, s'il n'y avait en supplément cette indéfinie sensation de la connaître "depuis si longtemps"... Et cette autre que dans ce cas pas ordinaire, la réalité pourrait bien être plus belle que mon souhait...

jeudi 29 août 2013

Pour me changer les idées...

Avec tout ça... ces commentaires encourageants... moqueurs, aussi... attentionnés... j'ai voulu bien faire, me changer un peu les idées.
Ici, il y a des centaines de DVD... J'en ai choisi deux trois que je n'avais pas vu. Javier Bardem me fascine... Mais je n'aurais pas dû commencer par "Biutiful" d'Iñarritu ! Bon sang, ça plombe ! Je ne suis qu'un petit joueur, il y a plus fort que moi dans le pathos...
Bon, il s'agit d'aller au bout... À suivre "La Chasse" de Vinterberg, avec l'énigmatique Mads Mikkensen, puis pour finir l'élégant "Single Man" de Tom Ford avec Colin Firth. Ma sélection s'est faite par le biais des acteurs, j'aime bien ces antihéros... 
À part ça, et bien demain je reprends une activité de type normal, puisqu'ils ne se sont pas encore aperçus de la supercherie.

mercredi 28 août 2013

Ce dont j'ai envie...

Cette propension à rester seul m'effraie parfois. Je ne sais plus si c'est dans ma nature profonde, par incapacité, ou pire, le fait de mon "à quoi bon" ?
J'ai renoncé à aller à la campagne... pour ces mêmes raisons. Et comme prévu, je m'ennuie ferme ! J'aimerais que quelqu'un sonne, mais c'est probablement parce que je sais que personne ne le fera.
J'ai la sensation que mes seuls instants de réalité sont ceux que je viens passer ici... Le reste n'étant qu'une infinie absence.
Tout ce temps seul à ne rien faire... j'espère qu'il me sert.
Ce dont j'ai envie... d'être aguiché... mais pas seulement... d'émulation aussi. De quelqu'un de pas ordinaire...  

mardi 27 août 2013

Obstinations et persistances...

Ce matin, je me sens un peu reposé... Tout est calme, pas un bruit. Ne pas faire de bruit, c'est aussi ma nature... Je vois bien que V et les chats s'ennuient. Pas assez de mouvements, d'éclats de voix, pour eux. Toutes les cinq minutes, V vient voir si je suis toujours là, ce que je fais, si je ne veux pas jouer ou lui donner une friandise... Enfin des trucs de chiens. Elle me stresse un peu à ne jamais me lâcher.
Je cherche ce que je pourrais faire pour qu'ils se sentent rassurés et me fichent la paix... La Calas ! Cela conviendra parfaitement avec mon état d'esprit, ne perturbera pas mon calme et mon voyage intérieur ; et devrait les bercer... Bref, une présence sonore et émotionnelle, plus propice aux rêves qu'à l'agitation... Allez, je m'offre une chambre avec vue... pas seulement...
Mais cela ne dure pas. V, se lève tout à coup et vient, me semble-t-il, se plaindre de quelque chose qui ne va pas... Elle gémit, cherche à me grimper dessus... Je la repousse, elle insiste, la repousse à nouveau et l'observe régler elle-même son problème... Elle retourne sur le canapé cherchant par où y monter... j'entends Princesse feuler doucement, puis attraper et mâchouiller une oreille de V, qui feint le détachement, tout en continuant son intrusion, têtue... V à ce caractère gentil, mais toujours insistant, obstinée... elle s'insinue, pousse petit à petit, revient quand on la repousse, essaye encore et encore ne cédant que très rarement. Elle est exaspérante ! Princesse, une peste au grand cœur, toujours présente, sans doute la moins indépendante des chats ici ; mais emmerdante au possible, finie par céder et s'en aller. Et là, sous elle, la balle de V ! La balle de V, c'est un peu comme le sac de madame Chirac, elle ne la quitte jamais ! Et l'autre peste avait profité de leur câlin au son de "O mio babbino caro", pour la lui piquer en douce et s'allonger dessus... Ces animaux de compagnie finissent, au contact de l'homme, par prendre certaines de ses qualités, pas toujours les meilleurs. Mais si la taquinerie est ce qu'il y a de plus mauvais ici, ce n'est pas bien méchant... 
Je ne sais pas ce que je fais. Est-ce que je reste ici tranquillement... au risque de m'ennuyer, de déprimer ; ou est-ce que je pars passer une nuit à la campagne ? Revenant demain en fin de journée, il me restera suffisamment de temps pour moi ? Ce qui me fait hésiter, c'est que je ne suis pas au mieux en ce moment et bien qu'ayant envie de compagnie, je sais ne pouvoir supporter que celle qui est peu expansive... parce qu'habitée par un monde intérieur foisonnant... et sachant trouver dans la seule présence de l'autre déjà un contentement. Ce genre de compagnie avec qui un regard suffit pour dire ce dont on a envie. Il y a des moments pour se raconter des choses et d'autres pour laisser s'exprimer des sens plus discrets, moins envahissants. C'est de ceux-ci dont j'ai envie, aujourd'hui...
Je l'imagine plongée dans un ouvrage... tenant un mug de thé... avec dans l'air quelque chose de sexy... Il y a toujours dans l'air, quelque chose de diablement sexy, avec elle... Cela me mettait toujours dans un de ces états si... persistants... que je m'étonnais de mon endurance et de ma santé...



    

lundi 26 août 2013

Inadapté !

Dernier jour de ce premier cycle... La douleur ne veut pas disparaître... Quand elle me prend, même la codéine ne la calme pas, il n'y a que l'Oaxaca... J'ai du mal à trouver mes marques ici... presque plus rien ne me correspond. Je n'y ai pas cet endroit où me relâcher, m'abandonner... Un fauteuil, un lit ou un bureau... une bulle !
Je tourne sans vraiment me poser... Je gamberge... ressasse... Je prends aussi conscience de tout ce dont je me suis dépouillé... J'ai bien avancé, ce n'était pas difficile... mais suis-je pour autant plus libre qu'avant ? Je ne sais pas... moins obligé, sans aucun doute ! En revanche, je sais que je ne souhaite pas revenir en arrière. Je ne sais pas très bien où je vais, mais ce chemin ne me déplaît pas. Si j'avais quelque chose à demander, ce serait un peu plus de courage pour me débarrasser de ces principes avec lesquels je me regarde plutôt que d'avancer avec plus d'entrain...
Définitivement, cette société ne me convient pas ; plus je l'observe, avec mon niveau de compréhension bien entendu... plus elle me semble absurde. Tout ce temps et ces efforts qu'il faut, ne serait-ce que pour faire son devoir ou faire valoir ses droits... c'est aberrant ! C'est cela le temps perdu, parce qu'utile à personne... Quant aux valeurs qui sont mises en avant aujourd'hui... je ne sais pas... qui aurait pensé qu'un excentrique de mon genre soit aujourd'hui le défenseur de ces valeurs anciennes, qui avaient cours quand nous étions moins nombreux... Une poignée de main, un regard, une parole... valaient engagement. Désormais, chacun y va de son habileté à user de la dialectique... cet art de commis voyageur m'exaspère.
Je suis inadapté à cette société de naissance, je le revendique, mais d'une certaine manière, je ne peux pas m’empêcher d'éprouver, pour ce qui me semble être mes manquements à m'y intégrer, des regrets... Par scrupules et par crainte de ne pas être aimé, d'être rejeté ? Il faut dire que la vie de moine ou d'ermite à des aspects qui ne m'attirent pas tant que ça...
Tout ce qui n'a pas la même sincérité, la même honnêteté que celle que l'on voit dans le regard d'un chien, m'indispose ; ce n'est qu'une perte de temps. Toutes ces comédies, ces grimaces, ces faux-semblants... pour quoi faire ? Satisfaire, sauvegarder un ego voué à un jour s'effondrer ? La belle affaire ! 
C'est ne pas connaître la sérénité de n'avoir rien à cacher ; d'être d'une seule pièce, d'être limpide...
Bien sûr, nécessité fait loi... Mais tout est aussi question d'essentiel... Je suis pour ma part trop attaché à ma sérénité, et à m'inquiéter de celle de mes proches ! Je n'ai pas la prétention, comme certains qui dénonceraient chez moi un genre de "segmentarisme", de retour aux clans... de m'occuper du monde entier ; mes proches c'est déjà beaucoup d'effort pour moi. Manque d'ambition, d'ouverture ? Peut-être... Mais si tous en faisaient autant, le monde serait certainement différent.
Je dois couver une bricole, être ramolli... j'ai dû prendre froid ou quelque chose comme ça ! Quelle idée de parler de ça ? Avec des idées pareilles on va plus vouloir de moi... ça va pas arranger ma situation...

dimanche 25 août 2013

Traces...

Hier, manquant d'entrain à faire quoi que ce soit, j'allume la télé... Une émission que j'aime bien, passe... la première image que je vois, un lac bleu gris, minéral, lisse sans une ride et tranquille ; s'y reflètent de gros nuages blancs et tout autour des montagnes, certaines dont les coteaux sont habillés de mélèzes, d'autres nues... Un ponton de vieilles planches délavées, une plage de galets... Je me dis, c'est le Montana ! Le plan revient sur la journaliste qui annonce qu'elle nous embarque pour visiter une région du grand ouest, une région qui fut vendue aux États-Unis par les Français avec la Louisiane. Il y fut découvert des gisements d'Or qui firent sa fortune. Le chef sioux, Sitting Bull y vainquit Custer... C'est le quarante et unième état des États-Unis d'Amérique... la grande majorité de sa population est d'origine norvégienne, allemande, danoise, française et suédoise... C'est le pays des cow-boys... La capitale : Helena.
Et là... comment ne pas penser à elle ?
J'avais vu juste, intuitivement je savais à la première image qu'il s'agissait du Montana.
Et comme un fait exprès, le conté et la ville de Missoula nous furent présentés, Hamilton et Bitterroot Valley... Puis un ranch immense et ses propriétaires, des gens qui vivent modestement, mais heureux sur une terre qu'ils aiment et qui le leur rend bien...
Insensé ! Je voyais ce qu'elle avait peut-être vu, ce qu'elle m'avait parfois raconté, toujours par bribes pour que je ne m’insinue pas trop profondément en elle... Mais dans une autre vie j'ai dû être chamane ou sorcier... j'en ai gardé de surprenantes intuitions et le don de percevoir le monde qui m'entoure de façon holistique... ainsi d'ailleurs que quelques pratiques secrètes comme celle de l'Oaxaca ;-)... Je pouvais reconnaître cette nature comme si j'y avais vécu... Ces vallées sauvages, ces grandes plaines pour le fourrage, ces rivières qui y coulent au milieu... et ces lacs d'eau minérale. Ces montagnes rocheuses, ces forêts ; et ces vaches aux cornes horizontales si nombreuses qu'aucun éleveur n’est capable de dire s'il en possède neuf cents ou mille... Plus que ce qu'elle acceptait de me dire, elle me transmettait ses sensations, ses émotions qu'elle ne pouvait toujours contenir... je les saisissais inconsciemment pour les traduire en paysages, en odeurs, en sons...
Je m'étonne d'être encore aussi profondément touché chaque fois que je tombe sur un indice, une trace d'elle... une de ces choses qui, certainement, la constitue et dont elle ne parle presque jamais... mais que chaque fois, je reconnais...


samedi 24 août 2013

L'idée d'une belle et singulière relation...

J'ai un mal fou à trouver un peu d’énergie... Je me sens vidé, je n'ai même pas d'envie... Voilà qui n'est pas très secourable pour celle qui s'éreinte dix heures par jour, six jours par semaine, en cuisine ou règne un stress inhérent à la recherche de la perfection qui y règne...
C'est couvert, mais c'est à peine s'il pleut... cette douleur dans le dos s'estompe trop doucement... aller quoi... que ça pète ! Que je puisse enfin me relancer, briser cette ganse d’apathie, de déprime, qui m'oppresse et me torture. Comme je crains cet automne qui arrive, cette saison propre aux dépressions de toutes sortes... N'ai-je pas eu plus que mon compte ? Oh, puisse-t-il prendre une tout autre figure que les années précédentes. J'ai envie d'être... bien !
Je m'efforce de ne pas penser à ce qui va ou pourrait arriver au cours de la seconde quinzaine de septembre... et surtout, j'évite d'attendre... je ne veux plus jamais attendre ! J'ai le sentiment d'avoir attendu toute ma vie, d'avoir en toutes circonstances été bien plus arrangeant et attentionné avec les autres qu'ils ne le furent avec moi... Désormais, je vais m'appliquer à me comporter plutôt en chat qu'en chien. Je n'ai que sept vies !
Et pourtant, là, je me surprends à attendre... attendre la pluie ! C'est un peu différent et l'instant est si plein de promesses... tout semble suspendu... on sent bien que c'est inéluctable, que cela va forcément se produire... mais qu'il subsiste tout de même la possibilité qu'elle ne vienne pas.
Cet automne, pourrait débuter quelque chose de vraiment nouveau... Quelque chose que je ne peux pas deviner, puisque c'est nouveau... Même si j'ai bien en tête quelques traits... en additionnant des singularités... Ce pourrait être une relation si forte, moderne et innovante, qu'elle devienne la source de tous mes mots...
Ce n'est là qu'une belle idée, en attendant, pour m'occuper l'esprit... pour éviter d'attendre.
L'idée d'une belle et singulière relation...

vendredi 23 août 2013

Rosebud.

N'en pouvant plus j'avale un cachet de Prontalgine, il n'est pas encore six heures, il faudra une vingtaine de minutes avant que cet antalgique me soulage... Voilà deux jours que ce point dans le haut du dos à gauche, juste sous l'omoplate, me fait souffrir le martyre... En me réveillant j'avais déjà mal, sans doute qu'en dormant aussi... C'est mon centre météorologique personnel, dès que le temps s'apprête a changer de façon significative, je suis averti, sans ménagement. Depuis quelques années, il me semble que c'est à chaque fois un peu plus douloureux...
Second matin et déjà je me sens fracassé. Avec ce genre d'horaire, il faut un certain temps avant de reprendre le rythme, au début on pense que l'on ne s'y fera jamais... après aussi !
Mon réveil a sonné, j'ai ouvert les yeux et j'ai tout regretté... Tout ce qui m'a amené à ce présent impensable... Je me suis traîné jusque la salle de bain, une baignoire dont je n'ai pas encore eu l'occasion de profiter... y prendre une douche alors qu'il n'y a pas de rideau et en ne voulant pas tout détremper est un exercice périlleux... et douloureux pour les articulations.
Rosebud est la première attirée par mes mouvements... Elle est la plus belle des trois chattes, du genre siamoise, au pelage brun très foncé, le museau, la gorge et le bout des pattes, d'un blanc immaculé ; les oreilles et la queue, noires ; de très grands yeux bleu pâle. Elle est mince, terriblement élégante et aussi elle est la plus indépendante... On dirait Catwoman ! Son nom, c'est J qui le lui a choisi, se référant à Citizen Kane et à un code de triche des Sim's...
J'ai un jour tapé ce nom sur google, par curiosité... j'ai vu ! Ce fut une surprise d'apprendre dans les premières lignes que c'était aussi le nom donné à un bijou intime, un bijou anal pour être délicieusement précis... une sorte de pin's en fait... vous voyez ? Moi, jamais avant cela... Il faut dire que je ne suis pas attiré par les bijoux... non ! vraiment c'est pas mon truc. Bien entendu, je n'en ai rien dit à J.
Donc, Rosebud me tourne autour, m'observe, me réclame des caresses, se frotte contre mes jambes... elle a compris que j'allais descendre et lui ouvrir la porte... elle est là avec moi, attend quelque chose de moi et m'offre quelque chose d'elle... elle me fait presque oublier cette douleur derrière...
Et je ne sais pas pour quelle raison exacte, mais je me rends compte de l'ampleur de ce manque que j'ai... bien sûr, il y a N, L, I, D et J... quelques fidèles amis et parents aussi...
Mais depuis quand n'ai-je pas été regardé, enlacé, embrassé, touché par une femme ? Désiré... Depuis quand n'ai-je pas partagé une autre intimité que la mienne ?
La douleur, ce point dans le dos, semble s'être un peu atténuée... Codéine ou une autre douleur plus lancinante et cruelle qui me fait oublier la précédente ?
C'est sans doute la fatigue. Une bonne sieste me fera le plus grand bien... Un peu d'exercice aussi, dès que cette douleur aura disparu...
En attendant, j'ai un autre truc pour atténuer tout cela, adoucir mes pensées et positiver... Et je regarderai Rosebud jouer les félins dans le jardin... Ah ! si j'étais chat, assurément elle me plairait bien... Je me demande ce que peuvent être les codes de séduction chez les félins... parce que comme j'ai déjà du mal avec ceux des humains...


jeudi 22 août 2013

Les affres de la reprise.

Ces nuits qui précédent les jours de reprises ne sont jamais bonnes. Il faut dire qu'à ne pas faire ce pour quoi on est, ou se sent fait... revient à se servir, une fois par semaine, une bonne tasse d'anxiété. C'est amer !
Mais là, ce sont ajoutés à ces inquiétudes existentialistes... des irritants bien réels.
V, à qui plus rien n'est imposé, n'écoute que sa nature animale et aime à dormir en meute... Il a fallu me battre pour la cantonner au pied du lit. Là encore, sa chaleur tout contre mes pieds m'indisposait... Et j'avais la sensation que même à travers le drap, ses petits poils droit se plantaient dans ma peau... Je ne suis pas allergique, mais de voir un poil me démange déjà. Ce doit être mon côté citadin ou dandy... Je n'aime pas les poils ! Enfin, disons que point trop n'en faut !
Pas plus que je n’aime le sable et cette pellicule huileuse sur l'eau en bord de plage... Je préfère les galets tout ronds tout lisses ; l'eau qui coule, limpide et fraîche...
Sa peau d'abricot poudrée que je ne me lassais jamais de caresser... Mais je m'égare...
La fenêtre ouverte, les chats n'ont pas cessé d'entrer et de sortir, me passant dessus, sans vergogne... Et un moustique vrombissait à mes oreilles ce qui me semblait être la promesse de me sucer à sec...
Sans compter les habituels inconvénients propres à ma situation de célibataire trop chaste et à mon imagination débridée... rendant les retournements délicats.
Qui plus est, en me levant, certes très tôt, certainement par automatisme pour n'aimer pas déranger, je me suis soudain surpris à m'appliquer à ne pas faire de bruit ! Serait-ce là le comble de l'humilité ou de la stupidité ?
Bon sang ! Quelle nuit...
Arrivé au travail, mon bureau était toujours là... Pas de nouvelles alarmantes... de nos jours, il faut se préparer à tout, y compris à ne pas être viré. Rien, à priori, n'a changé... même aux toilettes, le robinet qui vous éclabousse le froc n'a pas été réparé. Je l'avais oublié celui-ci... Ce qui a fait sourire ma chef de service croisée alors que j'en sortais furieux et trempé... En revanche, je me suis rappelé, du premier coup, tous mes codes d'accès !
Et puis, très vite, tout est revenu, une journée suffit à vous remettre en selle, alors qu'il en faut bien plus pour oublier...

mercredi 21 août 2013

Reconnaissons...


... tout de même, que bon nombre de positions peuvent être pires... et d'autres, meilleures...
J'observe les chats et me surprends à les envier... Je me vois bien incarné en chat... un beau mâle... pas castré !

Gardien de maison. Ouh là là...

Je viens d'emménager chez N. Toutes partent en Slovénie, et il faut bien quelqu'un pour s'occuper de la ménagerie. Cette grande maison, que je connais par cœur... pour moi tout seul pendant dix jours... Le jardin, le silence et aussi l'ennui de ces petites villes bourgeoises de proche banlieue parisienne. Pire encore à cette période de l'année où tout est fermé, c'est désert comme un jour férié.
Je les ai déposées à l’aéroport... Un avant-goût pénible... Demain, ça recommence... Certes, cela ne me plaît pas, mais d'un autre côté je ne peux nier que c'est assez... confortable. Un truc simple que je maîtrise plutôt pas mal, qui me prend plus du temps que la tête... qui me fait vivre et voyager... sûr et régulier... De là à penser que ça encourage chez moi une certaine lâcheté, il n'y a qu'un pas... tout petit.
Malgré l'effervescence du départ, j'ai bien noté toutes les recommandations, je n'ai pas de tête pour ce genre de choses. La nourriture de V, celle des chats, des lapins et du poissons dans le bassin. Les plantes à arroser, celles à vaporiser... Le jour des poubelles, les compteurs, le courrier...
Ouh là là ! je commence à regretter...
Et puis la table est trop haute ou les chaises sont trop basses, quoi qu'il en soit je ne suis pas bien installé pour écrire... Et V ne cesse de m'observer par en dessous, et commence à me tourner autour, elle est de nature anxieuse, a compris que j'étais le dernier à rester et ne va pas me quitter de la truffe...
La maison, habituellement très vivante ou, plus précisément, formidablement bordélique, a été rangée... pour que je ne m'y sente pas trop mal à l'aise ; touchante attention sachant ce que l'effort, pour y mettre un peu d'ordre, a dû coûter... Dans le bassin, sous les nénuphars, je cherche ce poisson confié par les voisins... Il se planque, j'imagine qu'il ne voudra jamais retourner dans son petit aquarium transparent sans rien pour se cacher... Certes, il a gagné en espace et décoration, mais il doit se faire discret, il y a autour de redoutables prédateurs qui, le soir venu, viennent s'y abreuver... Manquerait plus qu'ils en fassent leur dîner alors qu'il est, certes, indirectement, sous ma responsabilité.
Ouh là là... va falloir que j'organise tout ça si je veux avoir la paix. 

mardi 20 août 2013

Un peu de rien et une petite histoire...

Un thé... Mis un peu d'ordre chez moi... Dépoussiéré quelques livres... m’arrêtant sur deux ou trois... pour les feuilleter, et une fois encore m'extasier... rêver... 
M'essayer au prosélytisme, via les réseaux sociaux... pour voir si ces mots bien qu'intimes intriguent, intéressent, font réagir... c'est toujours flatteur et encourageant...
Rendre la pareille...
Une douche... Franchement nécessaire ! 
Une petite ballade dans un Paris presque désert...
Un café en terrasse en regardant les filles passer... 
L'idée d'une coupe de cheveux...
À ma charmante coiffeuse qui me demande ce que l'on fait... je réponds : un beau chaos... Ça la fait sourire... Elle me fait sourire...
Retour en pédalant et en souriant...
Un courriel à P pour lui envoyer quelques photos des vacances...
Éviter de penser à jeudi matin, la reprise... 
Tenir bon ! Oublier l'idée que l'on n'en a pas envie...
Garder le cap...
Ce soir, j'invite N, I et J à faire la queue devant le Camion Qui Fume et à pique-niquer au bord de la Seine... Puis nous irons boire un verre dans l'un de ces bars éphémères...
En attendant, je vais me faire un thé vert Sakura, prendre un peu Oaxaca... pour voir ce que cela donne en relisant Michaux...
En tête, comme une ritournelle, cette histoire d'elle...
Travaillant un mois par an, par passion, dans l'un des plus grands restaurants au monde, Le Noma pour ne pas le nommer...
Douée, qualifiée, mais absolument pas au faite des coutumes drastiques en cuisine...
Son premier jour, un peu choquée par l'ambiance et particulièrement par cette soumission imposée au Chef, qui veut qu'on hurle à chacun de ses ordres : OUI CHEF ! Décide, trouvant cela ridicule, de ne jamais le dire ! Elle tint bon, sans heurts, par l'imagination, un mois durant...
Va-t-elle tenir ce mois-ci ?
Je suis sur que oui...
Quel caractère ! Ça me fait sourire...  

lundi 19 août 2013

Bas les masques !

J'ai repris mes habitudes... Même celles qui me désespèrent. En fait, surtout celles-ci ! 
Il faut que je me recentre...
En revanche, l'envie de lire m'est revenue. Depuis mon dernier voyage en mai, je me trouvais incapable de lire plus de quelques lignes... 
Et depuis beaucoup plus longtemps, je fuis tout ce qui m'envahit, m'oblige, me coince... Cinéma, spectacles, etc. Passé une heure, une heure et demie et je trépigne, m'exaspère, ne pense plus qu'à m'enfuir. De n'avoir pas le pouvoir d'arrêter quand je le veux, m’insupporte ! Ce doit être à cause de ce qui est en moi... trop de mal à essayer de le faire sortir... pour que je me sente disponible.
Mais ces abstractions ne sont pas mes seules préoccupations, quand bien même elles me sont essentielles. L'organique aussi me travaille... J'essaie de comprendre... J'ai eu des occasions, de charmantes possibilités... mais chaque fois, lorsqu'il ne restait plus qu'à oser, j'ai reculé... il y avait toujours quelque chose qui manquait, qui n'allait pas... qui ne souffrait la comparaison.
C'est à cause de cette manière qu'elle a de bouger... de certains de ses regards qui me renvoient à ce qu'il y a de plus profond en moi... de son âme, torturée, qui peut s'avérer à la fois si bienveillante et dangereuse...
C'est la faute de ses odeurs, de sa peau... de ses intimes réalités.
C'est certainement parce qu'elle m'est limpide... sans que j'aie à me forcer, je transperce tous ses masques... Oh, je les connais, les reconnais au premier coup d’œil, mais ils ne trompent que les miens... Et passé trois secondes, ils s'estompent qu'elle le veuille ou non, me laissant entrevoir une toute autre personnalité, un vrai univers, un pur chaos... qui, indéfiniment, me troublent, et m'ouvrent aux miens.
Ce qui souvent me glace chez la plupart des autres, ce sont ces figures qu'ils se donnent, le plus souvent inconsciemment, volontairement pour les insupportables.
"Comme on détesterait moins les hommes s'ils ne portaient pas tous figure." Henri Michaux.
Je déteste cette imposture que me confèrent mes manquements, mes faiblesses, mes hontes...
Bas les masques ! 

dimanche 18 août 2013

Passage des limbes...

J'ai fait le vide ! Un peu trop, il me semble.
L'écriture, c'est un muscle, à peine cesse-t-on de le faire travailler qu'il se ramolli, s'atrophie... L'imagination c'est beaucoup plus complexe ; il faut, certes, la faire travailler, mais plus que cela il faut être dans une certaine disposition pour trouver les courants de sensations appropriés et les utiliser ; un peu comme le marin, son voilier, la mer, les courants et les vents. 
Là-bas, je manquais de temps à moi, pour cristalliser les sensations attrapées au cours de la journée... De ce fait, je n'atteignais que rarement ces émotions nécessaires pour stimuler mon imagination.
Dans cette pétole, je crains d'avoir perdu une partie de mes réflexes... 
Et puis, cet Alizé qui régulièrement me poussait est monté vers le nord souffler vers l'ouest le sable des plages de Skagen ; veiller sur ce chenal qui sépare le monde de la Finance de la mer du Nord, de celui des Mythes de la Baltique...  
Alors que peut-il se passer d'ici la mi-septembre ?
Je ne suis plus dans cette situation d'avant ou l'espérance m'était indispensable pour respirer, sans pour autant ne plus en avoir besoin. J'ai la sensation d'être entre deux mondes ; doucement, je remonte, mais suis forcé de respecter des paliers de décompression pour éviter l'accident...
C'est le passage des limbes, mieux vaut ne pas s'y égarer !
Bon sang, que le temps va me sembler long.

samedi 17 août 2013

Ce lien qui surpasse toutes les différences, toutes les mascarades.

De retour de villégiature, je ne sais pas si c'est par devoir ou par envie que je cherche avant tout à reprendre mon rythme d'écriture.
J'ai accumulé toutes sortes d'émotions et de sensations qui s'affinent doucement... J'aurai tant de choses à dire sur ma relation avec L, I, D et J, mais une seule sensation occulte toutes les autres pour l'instant : c'était privilégié et merveilleux ; ça m'a rendu heureux et j'espère que cela aura nourrit et renforcé chez elles ce sentiment qu'ont ceux qui s'aiment...
Plus que des vacances au bord de la mer, cette quinzaine de jours d'août est devenue au fil du temps une vraie tradition. Plusieurs coutumes ponctuent ce séjour. Il y a, entre autres, cet apéritif dînatoire, pour lequel nous sommes conviés par S et sa moitié. La réception est à la hauteur du charme luxueux de l'endroit où habitent nos hôtes.
J’ai pour eux une réelle sympathie que je n’exprime que par de petits gestes anodins et discrets ; je les écoute toujours avec intérêts, mais ne me livre qu'avec beaucoup de retenue... Deux fois, nous eûmes l’occasion de partager plus intimement, et ce fut fort plaisant. Mais à l’occasion de ce dîner rituel de l’été, les conditions sont hélas, bien différentes…
Nous étions, cette année, cinq couples plus P et moi (qui malgré les apparences n'en formons pas un). Bien entendu, P m’avait déjà fait part à de nombreuses reprises qu’il ne souhaitait pas s’y rendre, que notre hôte S l’exaspérait au plus haut point, et patati et patata. Évidemment, comme chaque fois, il est venu malgré ses propos et comme un fait exprès fut princièrement installé à la table de notre dîner… Son ressenti à l’égard de S, le maître de maison, est essentiellement dû à des problèmes d’ego... ce dont l’autre n’a que faire, il lui suffit d’étaler ou d'être cynique... P haït S et ses simagrées tout autant qu’il est attiré par ce qu'il est, par sa réussite ! Les places d’honneur, autour de S... furent attribuées respectivement à sa conjointe et à F, une journaliste connue, présentant une émission d’investigations réputée. Femme qui pourrait être sympathique si elle n’était prétentieuse jusqu’au mépris. Elle daigne, plus qu'elle ne prend plaisir semble-t-il, discuter avec ses hôtes ; échanger, comme par aumône, quelques banalités avec leur suite ; et ignore totalement les autres, ceux dont l'apparence est ordinaire ou un peu trop singulière. Selon mes propres critères et au risque d'être à mon tour prétentieux, je me range dans la catégorie des singuliers, ce qui me confère l'avantage de ne même pas être méprisé.
Bref, si je ne m’y emmerde pas, à ces soirées, c’est parce que toujours intrigué, j'aime à observer, invisible, tous ces gens qui pensent tout savoir sur tout, qui étalent plus qu’ils ne creusent ou s’élèvent. Ils n’ont pour eux que d’être dans le concret, le réel. Ils semblent n'avoir pas plus d’états d’âme que d'empathie, et je devine derrière leurs masques de comedia del Arte, qu'ils ne savent pas plus qu'ils n'espèrent, ce que c'est qu'aimer et être aimé.
Et, je dois ajouter, que je suis convaincu d'au moins deux choses, c'est qu'ils m'invitent avec sincérité, et qu'ils ne cherchent d'aucune manière à m’impressionner par leurs jeux de semblants ou même à s'amuser à mes dépends.
Je ne pourrais pas dire avec certitude que nous sommes amis, ne nous voyant qu'une fois par an et ne partageant aucune intimité... mais lorsque nous nous retrouvons pour ces quelques jours de vacances, c'est toujours avec un réel plaisir et beaucoup de générosité ! Un peu comme si nous étions les membres éloignés d'une grande famille qui ne s'inquiéteraient les uns des autres qu'une fois dans l'année, au moment de leurs retrouvailles pour pratiquer cérémonieusement quelques rites précis afin de célébrer cet étrange sentiment qui les lie.
Et, de nos jours, c'est déjà bien !

vendredi 9 août 2013

Désœuvrement...

Indéniablement, je suis fait pour ce genre de vie que l'on a quand on est en vacances. Je dispose de toutes les qualités nécessaires pour être rentier. Mais pas du capital nécessaire !
Je ne m'ennuie que rarement, contemplatif par nature, il y a toujours quelque chose qui m'intrigue, attise mon imagination... m'occupe l'esprit.
Ce n'est pas le cas de tout le monde, et comme nous sommes nombreux certains, que le désœuvrement épuise, expriment avec plus ou moins de délicatesse leur agacement... S'en suivent invariablement quelques prises de bec, agrémentées de noms d'oiseaux, de cris et de hurlements. Cela ne dure jamais longtemps, le temps d'un orage. Viens ensuite avec la baisse soudaine de pression, ce moment magique où tout le monde s'entend et se préoccupe à nouveau de l'autre.
On pourrait penser que c'est dommage toutes ces fâcheries qui ponctuent cette douce oisiveté, mais en y réfléchissant, cette attitude elliptique n'est pas dénuée de tout intérêt. Elle pimente un quotidien trop lisse, alimente les conversations et révèle les caractères. Ce qui évite l'ennui...

jeudi 8 août 2013

Brèves de Provence.

Une cigale a élu domicile dans le pin qui surplombe la terrasse. Elle fait un de ces raffuts ! À force de se frotter ainsi elle va finir par mettre le feu au pin.
Tous sont partis à la plage, j’ai prétexté la préparation d’une ratatouille provençale pour le dîner afin de rester un peu seul. Des légumes achetés dans une petite coopérative à l’intérieur du pays. Tomates, courgettes jaunes et ronde, de petites aubergines, un poivron vert et un gros oignon blanc ; ail, huile d’olive verte et herbes de Provence. Les légumes c’est bien meilleur que la viande, mais c’est long à préparer, quand on veut bien faire. Nous grillerons quelques Dorades. Avec le Rosé du coin, ce sera assurément un agréable moment de partage.
J’indique à L,I et D, la façon de procéder pour qu’à l’occasion elles impressionnent leurs amis… La cuisine, c’est comme la vie, plus simple c’est, meilleur c’est ! Il faut éviter "le trop", en toute circonstance… Une ratatouille ne doit pas être une tambouille, chaque légume doit être cuit séparément, chacun nécessitant un temps de cuisson différent… L’assemblage se fait au dernier moment, tout en délicatesse et en essayant de faire beau. Au final, il faut qu’il y ait une belle harmonie entre l’aspect, les parfums et le goût. Et quand, en plus, on se trouve dans le terroir… Quoi de mieux ?
L’envie m’est venue après avoir reçu des images de plats réalisés par de petites mains que je connais bien, de véritables œuvres d’art, qui en disent long sur l’auteur…
Dans ces plaisirs qui nous sont offerts ici-bas, manger vient juste après faire l’amour, selon mes critères personnels... bien après, en fait. Je peux même m’en priver… bien que ce soit l’inverse qui soit le plus fréquent !
En fin d’après-midi, après avoir terminé la préparation de mon plat, profitant d’une baignade bien méritée, une étourdie ou une maladroite, a enfoncé la porte avant gauche de la voiture que nous avons louée… Personne, qui cependant semble ne pas être dénuée d’une certaine valeur morale, puisqu'elle a laissé ces coordonnées sur le pare-brise, ce qui est assez rare de nos jours pour être noté… Me voilà donc plongé dans les tracas administratifs inhérents à ce genre d’incident… et ça, ce n’est pas pour me plaire. Je me demande si cette volonté que j’ai de ne plus rien posséder n’est pas mue par l’envie irrépressible de fuir toutes ces procédures fastidieuses, toujours sujettes à controverses, à tentatives de tromperies.
Du coup, ce matin je me suis réveillé contrarié… Je ne suis pas allé courir… ne sachant plus vraiment ce dont j’ai envie, aujourd’hui, demain et pour les mois à venir... Une seule chose me préoccupe, régler ce problème matériel, en finir vite avec cette histoire.
Finalement, je n'aspire qu'à me sentir libre de toutes ces contraintes matérielles trop précieuses ; une fois dans ma campagne, une vieille guimbarde militaire, à la mécanique rudimentaire et indestructible me satisfera largement. Le genre d'engin massif et anguleux qui, lorsqu'on le stationne en ville, tient tous les autres à l'écart... Cabossé à souhait, couleur camouflage pour aller glaner ou faire la cueillette en toute discrétion... À la campagne on reste discret sur ce que l'on fait, on ne se vante pas... c'est une maladie de la ville.

mardi 6 août 2013

Du bord de mer...

Ici, pas de téléphone, pas de wifi… Ce sera donc du différé.
Une première journée de bateau m’a cassé le dos et brûlé la peau. Les amis ici préfèrent ces bateaux qui ressemblent à des voitures, alors que moi je prendrai plus de plaisir à naviguer au gré des Alizés, à l’ombre d’une grande voile, en prenant le temps d’écouter le bruit que fait la coque en fendant l’eau et l’agitation des haubans.
Le soir les repas sont agités, J. nous fait découvrir une autre facette d’elle, certes, soupçonnée, mais qui en s’affirmant sans complexes laisse entrevoir une personnalité riche et imaginative. J. est une « one woman show » d’une naïveté rafraîchissante, intelligente et capable d’improvisations qui font rires tout le monde. Un charmant clown qui danse, mime, chante et fait preuve d’un sens de l’observation aussi étonnant et précis que ses réparties. Ça fuse et c’est drôle ! À douze ans, c’est plutôt singulier.
La Provence reste fidèle à ses cigales et à son ciel sans nuage. En ne fréquentant ses plages et ses criques qu’avant 10h00 et après 18h00, on s'évite les désagréments de la surpopulation et de l’agitation maladive qui règne ici durant l'été… On est loin des criques d’Oaxaca ou de celles de Capri en octobre.
P. va chaque année un peu plus loin dans l'égotisme… Je crois qu’il est très jaloux de la réussite financière de ses amis et que cela le rend, un peu plus agressif qu’à l’ordinaire… Chez lui, exister passe nécessairement par la possession et surtout l’ostentation. Il ne parle que de lui, se montre plus misogyne que jamais, et a une vision que l’on pourrait qualifier de grossière et simpliste des relations humaines… ça devient fatigant.

Pour le reste, je bouge, je m’agite, je transpire… Je courre chaque matin, me baigne et nage, fais de longues séances d’étirements et de yoga, me déplace préférablement à pied, même s’il fait chaud… Je me sens tellement mieux ! Je m’habille d’un rien, un short usé, un vieux tee-shirt blanc colle V, qu’elle portait lorsqu’elle dormait chez moi. Une vieille paire de sandales, et je ne me coiffe pas plus que je ne me rase…
En terrasse d'un café, m'étant raccordé au wifi public qui rame... J'essaye de faire quelque chose de propre, bien que n'y voyant rien à cause de la luminosité.