(journal de mes sensations)

lundi 5 décembre 2011

Trente et un !

Je suis retourné sur ces lieux que je fréquentais il y a maintenant, près de trente ans ! Rien a changé, sinon mes illusions. 
Un petit bistrot typique, embrassades, service au plat et pot de côte, rigolades... Deux demi-vies qui se racontent en abréger. Chez tout le monde, la somme des échecs et des mauvais coups, est toujours plus grande que celle des réussites. Et c'est tant mieux, ça nous rend plus humain, plus humble...
On se revoit bientôt, et c'est heureux. 
Je décide de rentrer à pied : Alésia - Dugommier, en empruntant le chemin des souvenirs. 
Boulevard Raspail jusqu'au Bon Marché, là, mes pas pèsent une tonne... En haut ça date d'il y a près de trente ans, en bas d'il y a à peine un an. En haut c'est un peu mélancolique, en bas c'est encore tellement douloureux. J'abandonne l'idée de passer devant l'école de Science Po., je crois que je ne tiendrais pas... je prends Saint-Sulpice et c'est déjà difficile, récupère St.Germain au niveau du Comptoir... et prend en direction du parvis de Notre Dame. Dès qu'un vélo passe, j'ai le coeur qui saute un temps, je m'assois cinq minutes pour regarder les badauds et les bigots faire foule, sans doute plus curieux du Bossu que du Bon Dieu... J'imagine un vélo comme une hirondelle fendre cette marée à petits coups vifs de sonnette...
Je traverse la Seine par le pont d'Arcole, la contemple et reconnais à gauche, deux ponts plus loin, le pont neuf, que certainement elle emprunte encore à une heure ou il lui semble que Paris lui appartient... 
L'Hotel de Ville et son bazar, quelques pas rue Vieille du Temple, jusque cette cour dont les pavés reflètent des milliers d'entrechats et où résonnent les notes d'un piano droit... puis la rue de Rivoli, St.Paul jusque Bastille. 
Rue du Faubourg St. Antoine, je suis dans mon fief, au milieu, à droite rue Crozatier puis rue de Charenton, je dépasse Dugommier et suis arrivé. Deux heures de promenade, la plante des pieds un peu surchauffée, j'ai couru ce matin... Mais ce qui est en surchauffe, c'est mon hippocampe, tant de souvenirs concentrés dans un peu plus de 120 minutes. Un voyage dans le passé, tantôt en accéléré, tantôt au ralenti. Rien de tout cela n'est vieux, autant ceux de près trente ans que ceux d'à peine un an. Se les remémorer, c'est voir défiler leur présent, avec le même éclat mais pas la même intensité...

dimanche 4 décembre 2011

Comme un dimanche.

Ce matin, malgré le temps, je suis allé courir. Bien que difficile au départ, j'ai réussi à aller plus loin, et même à retrouver quelques sensations d'avant...
J'ai attrapé quelque chose, dusse-je en heurter certain, voire pire, je m'y accrocherai, de toutes mes phalanges.
Je fonce au marché glaner quelques fruits et légumes, sans oublier de saluer le Baron. Puis j'irai flâner où il y a du monde pour observer mes congénères. Je ne suis pas sûr de vouloir les connaître, j'aurai trop peur de ne faire cela que par profit... Je trouve préférable de garder mes distances, je n'ai rien à offrir ni à échanger. Mais, ça va, je suis moi.
Demain, s'il ne tombe pas des cordes, j'irai courir. Puis je retrouverai, dans ce quartier des peintres et des poètes, que je ne fréquente plus depuis des années, un vieil ami, pour déjeuner. 
M'y rendrai-je en traversant le 6éme ou bien le 13éme ? À pied ou à vélo ? Voilà des questions qui ne m'épuisent pas... 
En attendant, une salade d'endives avec quelques noix et un morceau de comté, feront mon dîner de ce soir.
Ne rien avoir à dire, il faut bien que je m'y fasse.  

samedi 3 décembre 2011

Il est temps de me sauver...

J'ai laissé filer ce début du mois de décembre, par manque d'idées. Avant, ma créativité était sans cesse stimulée, depuis... c'est parfois comme aller à la mine... 
Bien que n'ayant alors qu'un seul sujet, cela me semblait chaque fois différent. Depuis, j'ai plusieurs motifs qui valent que je m'exprime, mais j'ai cette pénible impression que c'est toujours pareil.
Cette dernière nuit... un songe révélateur et douloureux... C'était dans un lieu qui n'existe pas mais que j'ai déjà visité... Nous étions trois, elle s'était absentée. L'autre... était-ce un de ses amis, ou l'un des miens ? Je ne sais pas. Il n'était rien d'autre qu'une présence. Toujours est-il, qu'inquiet de son absence, je sors à sa rencontre, au moment où elle arrive et, la voyant je comprends d'où elle revient... une sensation, dans un rêve. Nous sommes dehors, dans une rue privée, qu'une barrière délimite de l’immensité de la ville. Il fait peut-être nuit, assurément sombre mais moins que de l'autre côté. Alors qu'elle n'a pas encore franchi la barrière, je vois, ou plus exactement je devine, qu'elle a cet air contrarié que je lui connais... Puis ce sont des reproches insensés, sans autres émotions qu'un agacement... Mais que suis-je donc ? La nature des griefs serait des mots, à propos d'elle, qui lui aurait été répété (?) non sans reproches... Faisant du même coup et non sans ironie, de ces mots, des prédictions... 
Je ne sais pas me défendre... Plus encore dans des situations grotesques, où la ficelle est un peu grosse ! Bien qu'étant l'offensé, on me fait croire, et je crois, en être l'unique cause... 
Et puis, quelque chose se déchire... quelle importance tout cela peut bien avoir ? Je m'aperçois que je m'en fiche... 
Je passe dans ces limbes qui bordent les songes et l'éveil, tout se dissipe... Ne me reste au réveil, que les impressions du rêve : l'attente, l’inquiétude, puis cette paralysie devant les reproches... Suivent ces autres sensations, toujours magiques : cette incroyable difficulté que j'avais à respirer lorsque j'étais à ses côtés ; cette tension dans chacun de mes muscles, ces milliers d'idées qui me venaient, cette perception exacerbée d'appartenir à l'univers... Cette résistance physique et morale, cette capacité à ne presque pas dormir, à devancer et deviner presque tout... comme sous amphétamines ! 
Je fais alors la part des choses. Quel idiot je faisais, quel imbécile je fais... Je ne me croyais même plus, je ne m'écoutais plus, juste par peur de blesser, d'humilier... 
Il est temps d'abandonner certain de ces principes qui n'ont apparemment plus de raison d'être, d'en venir au fait et aussi à l'oeuvre de tous ces amers dessins que je retiens et qui m'empoisonnent... Me nuire, pour épargner qui ? D'autres que moi ? Le moment est venu de penser d'abord à moi ! Qu'ai-je donc à perdre ? Rien !       

mercredi 30 novembre 2011

Une journée ordinaire

Ce matin, mon horoscope me prédisait de belles choses pour aujourd'hui. De retour du travail, la présence d'un franc soleil m'a poussé à sortir courir. Enfilant ma tenue, je réalisais que je l'avais portée ces quatre derniers jours en omettant de la laver... Ça piquait un peu les yeux ! Situation embarrassante, m'interdisant toute éventuelle rencontre. Enfin, cela n'est que prétexte à me plaindre, considérant que, de toute manière, je ne suis pas franchement disposé à une quelconque rencontre. Je suis donc sorti, traînant derrière moi la matérialisation olfactive de mon caractère. 
J'avais oublié que nous étions mercredi, jour des petits fâcheux, qu'un parent dépassé et dégoûté que son jour de repos tombe un mercredi, sort faire prendre l'air espérant que le rejeton s'en trouvera un peu groggy. Donc, entre les gamins et les retraités équipés de canes de tout genre, j'eus apprécié que ces effluves ammoniaqués me précédassent plutôt, m'épargnant ainsi tant de crochets brutaux. Entre ces boules de nerfs en caoutchouc dur, équipées d'alarme et ces épouvantails chancelants fragiles des hanches et bardés de pièces métalliques, la séance de jogging prenait l'aspect d'un jeu de massacre ou jeu de quilles, sauf que la quille, c'était moi. 
De retour, ayant évité, chutes, entorses ou pire, fractures... Après une douche, tout habillé par souci écologique (j'en profite pour dire que faire pipi sous la douche est aussi très écologique... mais que pipi), je m'effondrais sur mon matelas, pour émerger en fin d'après-midi, la tête où il ne faudrait mieux pas et, pas l'envie de sortir.
Bilan, une journée tout à fait ordinaire, à part qu'il a fait beau et que, comme toujours, madame soleil m'a raconté des calembredaines.
Courir est devenu si difficile, j'ai comme un frein dans la tête. Chaque départ est une victoire, chaque retour aussi. Alors qu'avant... combien de fois j'ai eu la sensation d'avoir des ailes !

mardi 29 novembre 2011

L'incertitude d'Heisenberg

En 1927, Werner Karl Heisenberg formule son principe d'incertitude. Une des propriétés fondamentales de la mécanique quantique qui dit qu'il est impossible de mesurer avec précision et au même instant, la vitesse et la position d'une particule. Plus on détermine l'un avec précision, moins on en saura sur l'autre. La notion de trajectoire exacte n'a pas de sens pour les particules...
Je ne vais pas me lancer dans une tentative de vulgarisation de ce principe, ce serait surévaluer ma capacité de compréhension... 
Ce que je retiens des lectures à ce sujet, c'est que même la science, démontre qu'il y a dans la vie, plus de probabilités que de certitudes. Et que cela donne plus de sens à cette notion qu'est l'espoir, à cette possibilité que tout peut arriver... À cette liberté que nous avons de dévier notre trajectoire, de nous arracher de la fatalité, d'aller partout où notre volonté nous mène.
"So this is the best we can do, and it's more than enough for this job !"
(Genetic World, "L'incertitude d'Heisenberg [Lab7]" Télépopmusik)
http://www.youtube.com/watch?v=BFyrOhK1FoY&feature=fvsr

lundi 28 novembre 2011

Réamorcer l'entrain et faire passer cette sensation...

Après ma séance façon "Marathon Man", la dernière, je me suis décidé à aller courir, avant que la nuit ne tombe. Je cherche à réamorcer l'entrain, et je dois dire que ce soir j'en tire une certaine satisfaction. Ce sera dur de reprendre avec la même obstination qu'avant... mais je suis déterminé. D'ailleurs c'était moins difficile qu'hier, alors que je n'ai avalé qu'un bol de céréales ce matin tôt...
Bon, ma douche est prise, j'ai même écrit quelques lignes, histoire de dire... j'attends l'heure de dîner... non sans une évidente impatience, parce que j'avalerais un poulet entier tellement j'ai les crocs ! Un poulet en caoutchouc, parce qu'ils me lancent un peu, les crocs - la même sensation quand petit, les dents définitives commencent à pousser - alors j'ai une envie terrible de mâcher quelque chose qui résiste un peu, pour faire passer ! 
Il faut que je fasse quelque chose parce que ça va me rendre dingue, j'ai la sensation d'avoir une mâchoire comme ces poissons des abysses... j'ai longuement hésité à bouffer quatre, cinq préservatifs, en prenant soin de les laisser enroulés, bien entendu, au moins, ils serviraient à quelque chose... Je crois que je vais faire un saut à la pharmacie pour m'acheter un de ces trucs à mâchouiller pour bébé ou pour chien, c'est plus classe quand même... et il doit y avoir des parfums plus agréable, framboise pour les bébé et foie de veau pour les toutous... 
Après, je m'effondrerai, épuisé comme un jeune chiot qui a déchiqueté une paire de soulier...

Ma boite à outils

J'aime écrire à la main, mais j'écris beaucoup plus vite à l'ordinateur et surtout cette façon de faire ne me disperse pas. 
Lorsque j'écris à la main, il me faut un stylo particulier (un Ball Pentel, encre noire, le modèle le plus large), du papier non ligné et l'écriture devient une recherche d'esthétisme. Une démarche tout à fait différente, je suis capable de réécrire plus de dix fois une même lettre manuscrite (c'est un maximum, après j'entre dans une rage et fiche tout en l'air)... J'aime en traçant les lettres, leur donner un mouvement particulier, qu'elles s'enchaînent parfaitement en toute fluidité et forment un ensemble uniforme et plaisant. Une calligraphie élégante et singulière ajoute une dimension à la beauté des mots ... pour moi, écrire à la main est un art en soit, un peu comme le shodō au Japon. 
Et puis, il y a les ratures, ça me rend fou les ratures et dans mon mode de fonctionnement, je ne cesse de déplacer les phrases, de remplacer les mots par d'autres, et je ne parle pas des fautes d’orthographe et d'inattention... c'est une horreur. Il me faut donc un dictionnaire, plutôt une encyclopédie... et, bien entendu, ma musique et mes images... 
Évidemment, c'est souvent au cours de mes promenades que les idées me viennent. Un carnet et un stylo s'emmènent plus facilement (cela ne vaut pas pour l'encyclopédie), mais ils ne me sont finalement qu'aucun secours... Comment écrire avec application et concentration sur un coin de table de café ou sur un banc public ? Tout comme un enregistreur vocal... insupportable ! 
Mon ordinateur portable n'en a que l’appellation, c'est un peu une boite à outils, indispensable pour arranger deux, trois bricoles, mais tellement lourd et encombrant à transporter et avec un éternel fil qui traîne... 
Enfin, tout cela n'est pas très important. Il m'arrive bien plus souvent de ne pas avoir d'idées. La preuve !

dimanche 27 novembre 2011

Rien qu'un dimanche

Une de ces journées à ne rien faire. À part être allé courir ce matin, ai fait une grande balade à pied dans Paris, sans but précis. Ce sont les premières douleurs qui m'indiquent le moment du retour. 
En dernier recours, marcher m'apaise, pas autant qu'écrire, mais c'est parfois plus accessible...

samedi 26 novembre 2011

Et un de plus...

Aujourd'hui c'était le jour de mon anniversaire... j'ai eu deux coups de fil et un sms. Bon, je joue les indifférents depuis quelques années, mais au fond, ça me ferait plaisir que quelque chose soit organisé en secret pour me le fêter. Ce matin, j'imaginais qu'ils s'étaient tous entendus pour me surprendre, dans ce rade où je vais de temps en temps le samedi ou le dimanche midi, perdre le peu de jeunesse qu'il me reste. Mon ami m'avait d'ailleurs dit de l'y retrouver. Je vivais en avance la surprise de les voir tous venus m'embrasser pour me le souhaiter, y compris ceux que je n'attendais plus...
Mais mon ami avait oublié... Je ne lui en veux pas, il oublie même le sien, enfin c'est ce qu'il dit. Moi, je crois que toute personne qui connaît la date de sa naissance, s'en souvient à jamais. C'est une date bien trop fatale nous indiquant que l'horloge tourne, et que tout ce que l'on ne vie pas est perdu... C'est pour cela que personne ne peut être indifférent à la chaleur des autres, à cette émotion d'exister dans d'autres cœurs. Si personne ne vous reconnaît comme étant là, vous n'êtes pas. C'est aussi pour cela que même brouillé avec une personne qui compte énormément pour moi, je me débrouille toujours pour trouver le moyen de lui faire savoir que je pense à elle, et tout particulièrement ce jour-là.
J'ai remarqué que d'être ainsi négligé (le mot est peut-être exagéré), certains, comme moi, s'arrangent pour que les autres pensent que tout cela n'a finalement pas tellement d'importance, afin d'éviter d'embarrasser plus encore les oublieux... Parce que la gêne qu'ils ressentent alors d'avoir oublié un moment clef, augmente d'autant ce qui les éloignait de nous... Évidemment, on peut aussi oublier délibérément, c'est plus fréquent que l'on ne croit, mais peu l'avoue après coup... Allez savoir pourquoi. 
Je dois avouer que ce matin, la vie m'a fait un beau cadeau, je me sentais bien, de bonne humeur. Je suis même allé courir, ça allait bien... C'est déjà pas mal, comme quoi il ne faut jamais complètement désespérer...

Pas dans l'ordre

Ces derniers jours, je ne cesse d'entendre parler de "la raison d'état". Il semble que cela soit à la mode aujourd'hui. Qu'il s'agisse de cette pièce sur Jan Karski, du film de Kassovitch, "L'ordre et la morale", ou encore de l'attitude de l'armée Française en Afghanistan... Elle est la réplique favorite de tous les journalistes. La raison d'état fait recette, c'est dans l'air, le gros lot médiatique... 
Alors que moi j'évoque depuis plus d'un an, au fil de ces pages, la raison de mon état, qui en plus se trouve être aussi à l'origine de l'état de ma raison ! 
Sans succès comparables, cependant ! 
La renommée, c'est un peu comme le tiercé, pour gagner, il faut jouer les bons numéros, mais dans l'ordre ! 
Cela dit, je préfère et de loin, les sens et les courbes de la raison de mon état à ceux de cette nouvellement fameuse et terriblement officielle, raison d'état.

vendredi 25 novembre 2011

Incapable de faire semblant

Se résoudre à n'être, aux yeux des indifférents, des ingrats, rien de plus que ce qu'ils me considèrent. Voilà ce qu'il me faudrait savoir faire. 
Accepter de n'être l'indispensable d'aucuns, pas même de moi.
Devenir ermite ! Ignorer, s'ignorer.
Le problème, l'isolement me rend sociable, ne pouvant alors m'empêcher d'imaginer l'autre, plus beau et plus généreux qu'il ne l'est... pour à nouveau devoir me résigner.
Je n'ai pas de demi-mesures, je passe de l’ascétisme à la débauche, de la passion à la dépression... Incapable de grisaille, de mièvrerie, n'ayant pas le talent de faire semblant, pas le tempérament de la raison.
Mais, à l'inverse de certain, ce trait de caractère m'aide à différencier la passion des emballements aussi ordinaires qu'éphémères...

jeudi 24 novembre 2011

L'odeur des fanes de pommes de terre que l'on brûle dans les champs !

Une journée à se fiche à l'eau ! 
Il a suffi d'un coup de fil de ma banquière... Pour que cet à quoi bon réapparaisse. À chaque fois plus fort. 
En rentrant, je me suis enfoui dans mon lit, de toute façon, je n'attends plus aucun signe ou peut-être bien que je m'en fiche, maintenant... Avant de sombrer dans le néant, je lis quelques pages où l'auteur évoque son enfance en Roumanie... Cette odeur de fanes de pommes de terre qui brûlent m'envahit alors, sans raisons apparente, mais si puissante que les yeux me piquent ! Certes, depuis quelques mois je retourne dans cette campagne de mon enfance, et de chaque promenade surgit quantité de souvenirs. Mais d'où peut donc me venir cette odeur, si fortement réelle ? J'adorais cette odeur ! Je l'avais pourtant oubliée ! Elle symbolisait... mon bien-être, je ne dis pas mes racines parce que je suis incapable de revendiquer une appartenance à quoi que ce soit ; j'ai, depuis toujours, ce sentiment diffus de n'être de nulle part, peut-être parce qu'il y en a toujours eu un avant moi, pour revendiquer ce droit... Mais cette odeur est associée au réconfort, celui qu'attend tout enfant... Sans doute aussi parce qu'elle précédait le souper puis cette nuit froide et sombre, d'abord silencieuse puis étoilée des cris des animaux de la forêt. Alors que moi, après ce souper de pissenlits, d’œufs à la coque et de tarte aux pommes, j'irai me coucher bien au chaud et à l’abri de la nuit... bien aise ; avec l'assurance que demain tout recommencerait. 
Je veux la sentir à nouveau !
Je sais à cet instant que, si je résiste ici, je finirais ma vie là-bas. Là où je suis né. Cet endroit qu'enfant, je ne voulais jamais quitter. J'y ferai pousser mes légumes (y ont déjà été semées des graines d'une sorte de choux d'un autre pays) j'aurai quelques poules, pour leurs œufs et pour, parfois le dimanche, rôtir un poulet. Et je ferai dans la forêt, du bois pour me chauffer. J'ai vu que dans la remise avec les clapiers à lapins, tous les outils de mon grand-père, sont encore là...
En humant l'air du soir qui vient, à la fin de l'été, peut-être sentirai-je à nouveau cette odeur de fanes de pommes de terre que l'on brûle, dans le silence d'une fin de journée... heureux d'avoir travaillé la terre. Je crois que je ne désire plus rien d'autre. 
Et, comme dans ce film, Le Quattro Volte (vu à l'époque de si belles promesses que, naïvement, je croyais), un coup de froid m'emportera, j'oublierai toutes les promesses, tous les petits bruits que fait la vie s'arrêteront. 
On me mettra dans cette terre de sable noir, ou on m'y dispersera après m'avoir brûlé, avec des fanes de pommes de terre... et puis voilà.

mardi 22 novembre 2011

Qu'est-ce qui demeure de ce qui paraît être ?

"Il semble qu'il existe dans le cerveau une zone tout à fait spécifique qu'on pourrait appeler la mémoire poétique et qui enregistre ce qui nous a charmés, ce qui nous a émus, ce qui donne à notre vie sa beauté."
(L'insoutenable légèreté de l'êtreMilan Kundera)
Cela pourrait donc être techniquement effacé ? Une lobotomie par exemple, cette dramatique farce qui efface les grimaces !
Petit, une infection d'origine bactérienne m’infligea de telles douleurs que mon cerveau déconnecta la partie atteinte me privant de l'usage de mes jambes durant quelques mois. Je devais avoir à peu prés cinq ans, hospitalisé, je subis toute une batterie d'investigations plus douloureuses les unes que les autres...
Je ne me rappelle de presque rien sinon des bons moments, parce qu'il y en eut quand même. J'eus l'occasion comme bon nombre d'entre-nous de souffrir physiquement, rage de dent, maux de ventre... De ces douleurs qui vous font perdre la notion du temps, tant vous êtes centré sur l'instant. Et pourtant, la souffrance, une fois finie, paraît aussi irréelle qu'un rêve. Et même si certaine d’entre-elles, sont si aiguës qu'elles laissent comme un sillage, une réminiscence évanescente, elles finissent toujours par disparaître. Tant que l'on souffre, on ne peut concevoir que ce que l'on éprouve puisse disparaître, qu'il puisse n'en rester rien.
Il semble qu'il n'existe pas, dans le cerveau, une zone spécifique qui enregistre la souffrance physique. 
Est-ce qu'il en va de même pour celles de l'âme ? J'ai, aujourd'hui encore, accès à des peines... si douloureuses. Certaines circonstances, une ambiance, une musique, un parfum... et j’accède à cette mémoire de l'âme et ressens la souffrance avec autant de violence qu'à l'origine. Je me remémore tout à coup ce film aussi surprenant qu'attachant : Eternal Sunshine of the Spotless Mind
Est-ce pour essayer de concrétiser dans l'instant ces souffrances psychiques qu'on les accompagne de douleurs physiques ? Et ne garderait-on pas que celles auxquelles on tient trop ?
Alors, qu'est-ce qui demeure de ce qui paraît être ? Peut-être l'essentiel ?

lundi 21 novembre 2011

Le poids de la nuit.

On se lève avec l'idée d'en finir. Et puis, il y a cette rue que l'on connait... Une image sur un mur qui vous évoque un plaisir, une possibilité... Les parfums du matin...
Toutes ces petites habitudes qui vous rassurent. La voilà donc, cette résistance qu'à la vie.

vendredi 18 novembre 2011

Le "Moi" de Médée

Voilà ces quelques jours de vacances qui s'achèvent sans n'avoir rien fait d'autre que rester enfermé chez moi à ne rien faire ! Déjà me lever le matin, nécessitait un effort épuisant, tout comme l'idée même de faire quelques courses et de me préparer à manger... Tout à la fois paniqué et engourdi par un état d'absence de soi ! 
Le projet d'écriture plus important auquel je travaille est dans une impasse. Selon mon humeur, j'hésite sur le temps, le ton et le sens... Je ne cesse de recommencer les premières pages... Tantôt sujet aux tourments d'un amour propre meurtri, tantôt comme éclairé ? Sentiments qui corrompent tout autant mon instinct que ma raison. Il me manque quelque chose, une explication, une justification, de la considération... Ou alors, ce n'est pas une bonne histoire ?
J'ai compris que je ne devais rien attendre des autres, de ceux-là mêmes pour qui je fus, sinon toujours, souvent là pour les soutenir ! Certains m'ont banni sans autres vraies raisons que leur propre déséquilibre ; d'autres agissent avec cette lâcheté qui les caractérise, faisant comme si de rien n'était... D'autres, plus blessants, sont indifférents, ne réagissant que si je parle un peu plus fort d'eux, non sans calculs, comme s'ils craignaient quelque chose... Enfin il y a ceux qui n'ont pas le temps ! Voilà bien quelque chose que j'entends, moi qui en dispose tant, et qui n'en ai pourtant jamais assez ; c'est dire comme l'idée, la préoccupation rend bien plus indisponible que l'activité !
Je ne parlerai pas du reste, de l'argent et de la santé ; ainsi que de ma paranoïa, de ma folie naissante en raison d'un manque de réponses... et de ce jugement que je devine chez quelques-uns, de ces messes basses faites dans mon dos, de ses silences quand je passe, de ces regards inquiets qui m'observent par en-dessous... c'est bien pour ça que je m'isole, pour ne pas subir tout ce théâtre ! J'en suis déjà à ne plus me confier qu'à moi-même, enfin presque.  
Où se situe mon point de rupture ? Pourquoi cet acharnement à l'atteindre ?
Bien que j'en connaisse maintenant les causes, comment briser ce mauvais élan ? Sinon gagner en caractères, en commençant par envoyer tout en l'air... 
"Nérine : Dans un si grand revers, que vous reste-t-il ?
 Médée : Moi."
(Corneille)
Comment ne pas être rien, réussir à son tour, à dire ce "Moi" de Médée ?

vendredi 11 novembre 2011

Comme un fil que l'on tire...

J'ai passé une bonne partie de la matinée à rechercher le thème musicale de ce film d'Oshima : Furyo (en europe, on se demande pourquoi !?), Senjō no Merī Kurisumasu, en Japonais, Merry Christmas Mr.Lawrence, en Anglais. 
La bande son du film est écrite par Ryuichi Sakamoto,
http://www.youtube.com/watch?v=1pVo7zoS8UI&feature=related
Sakamoto, avant tout musicien, joue un des rôles principaux dans le film ainsi que David Bowie, tous deux y apportent un esthétisme et une émotion peut-être un peu trop théâtral, mais qui confèrent à ce film quelque chose d'un peu à part.
Même si selon mes souvenir la dernière scène du film, entre le colonel Lawrence (Tom Conti) et le sergent Hara (Takeshi Kitano), me toucha plus profondément... sans doute en raison de cette puissance émotive que possède Takeshi Kitano, il faudrait que je le regarde à nouveau.

Au fil de mes recherches, je tombe sur une autre bande son composée par Sakamoto, elle attire mon attention parce qu'elle me rappelle, un album
 d'Olafur Arnalds que j'aimais particulièrement et qui m'avait été promis... mais ne me fut jamais donné... 
Cette bande son, c'est celle du film Tony Takitani de Jun Ichikawa. Je découvre qu'il a été réalisé d'après une nouvelle d'Haruki Murakami, écrivain que j'apprécie depuis ses débuts, je lis donc le synopsis et... prend une claque !
Voici le début de cette nouvelle, en Anglais :
http://www.newyorker.com/archive/2002/04/15/020415fi_fiction. 
Les abonnés de The New Yorker's (j'en connais) pourront la lire en entier.
Puis une seconde (claque), en regardant le film ! 
Ci-joint la bande-annonce et le film en six vidéos :
http://www.youtube.com/watch?v=gxdQbc9L8KU ,
http://www.youtube.com/watch?v=Wi6bA7Sgm88&feature=related (en v.o. sous-titré en Italien).
Parti d'une simple idée que j'avais en tête ce matin, j'ai pénétré doucement mon univers émotionnel, sans avoir prémédité d'en atteindre une fois encore ce même et ultime paroxysme...
Pour être, moi-même, resté en compagnie de toute une série de vêtements féminins, de taille 36-38, de même qualité, choisis avec la même passion... portés avec le même naturel, la même grâce et le même bonheur.
Et avoir vécu de longs mois avec ces vêtements comme avec autant d'ombres d'elle...
La comparaison avec cette nouvelle pourrait s’arrêter là, s'il n'y avait aussi cette solitude... Pour moi, tous ces détails, dans cette histoire comme dans tant d'autres évocations faites tout au long de ce blog, toutes ces correspondances qui toujours m'interpellent, m'apparaissent comme des vies parallèles, des indications, comme un fil que l'on tire ou que l'on suit, pour ne pas se perdre...

Allez, une dernière, toute en délicatesse...
http://www.youtube.com/watch?v=LGs_vGt0MY8&feature=relmfu

mercredi 9 novembre 2011

Pas encore prêt...

Cette nuit passée, j'ai enfin rêvé... mais je m'en serais bien passé ! Il est vrai que je suis agité depuis quelques jours, et peut-être inquiet, aussi... Mais tout de même ! Des cadavres gelés ! Je dis des, mais rien n'est clair dans cette affaire. Il y en avait un, c'est certain, une femme dont je voyais les yeux s'emplir d'étoiles de givre. Pour le reste, je ne me rappelle que cette peine que je ressentais, une telle peine qu'elle me réveilla vers 03h00... Devant me lever à 04h15, ma nuit était fichue ! Heureusement c'est mon dernier jour, je pourrai donc récupérer plus tard, j'ai onze jours à flâner ici ou là, pour ça. Et puis je ressentais la nécessité d'éclaircir certaines choses, d'apporter même des corrections, c'était l'occasion... Décidément, que d'états d'âme ! Ce n'est pas bon pour la spontanéité ! Dès lors que je m'essaye à être concis, je crains d'être incompris... Vraisemblablement, je suis encore trop attaché à moi, mais qui d'autre le sera si je ne le suis plus ? En théorie, je comprends la nécessité qu'il y a à être détaché de tout, mais en pratique je garde, comme un trésor, ce besoin d'être... - merde ! il n'y a pas d'autre mot ? - aimé !
En attendant d'éventuels moments de tendresse réparateurs, j'ai cédé à la douleur et à la crainte qu'empire une situation préoccupante, demain séance dentiste ! Ce n'est pas mon occupation préférée. Mais, deux dents me font souffrir depuis quelques mois déjà et, me gâtent la bouche depuis quelques jours... je me fiche de beaucoup de choses, y compris la douleur, mais il y a des choses sur lesquelles je ne céderai jamais... Imaginez que ces moments de tendresse tant désirés se présentent tout à coup... Chacun sa dignité tout de même !

Rien n'est pire que l'indifférence.

Ce sentiment, écrit hier à propos des humeurs, pourrait paraître équivoque. Si ce fut le cas, ce n'est que le fait d'une maladresse bien involontaire. Afin de lever toute ambiguïté, je tiens à préciser que c'est bien mon instabilité émotionnelle qui doit être invivable pour les autres. Attitude qui m'amène à m'isoler, ne connaissant pas d'autre moi-même, capable de me supporter sans en être affecté... 
Parce que, pour ma part, je ne le fus jamais, affecté par ses humeurs, ses instabilités, cette excentricité qui constitue sa singularité ! J'étais porté par quelque chose d'immensément plus puissant que l'orgueil, la vanité, que mon ego même... Quelque chose qui, je le sens, me porte encore... 
Ce matin, je me sens d'humeur un peu plus bavarde, c'est certainement la conséquence de ce mail découvert tôt ce matin. J'en reçois si peu, que le moindre d'entre eux suffit à égayer ma journée. Un mail de mon frère. Une autre relation déchirée... par la distance.
C'est d'un petit tintement que mon précieux m'annonce l'arrivé d'un mail, pour rien au monde je ne modifierai ce son, il réveille chez moi de si profondes et violentes émotions. Ce petit tintement, c'est ma madeleine de Proust !
Tout comme certains parfums, quelques nobles matières et une clarté particulière...
Me revient ce poème de Charles Baudelaire, qui m'avait valu une note au Bac de Français, qui fut une surprise pour beaucoup et une raison de jalousie pour d'autres : Correspondances

La Nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.

Comme de longs échos qui de loin se confondent
Dans une ténébreuse et profonde unité,
Vaste comme la nuit et comme la clarté,
Les parfums, les couleurs et les sons se répondent.

II est des parfums frais comme des chairs d'enfants,
Doux comme les hautbois, verts comme les prairies,
- Et d'autres, corrompus, riches et triomphants,

Ayant l'expansion des choses infinies,
Comme l'ambre, le musc, le benjoin et l'encens,
Qui chantent les transports de l'esprit et des sens.


Je voulais, aujourd'hui, apporter une précision à ces mots d'hier. S'ils se sont avérés mal compris... quelle importance finalement ? C'est toujours préférable au silence, ou même à une méchante migraine...
Petits ou gros, tant que subsistent les mots, tout est possible. Je ne connais rien de pire que l'indifférence !

mardi 8 novembre 2011

Humeurs

Un jour avec, un jour sans ! Un rythme d'humeurs que j'ai pris d'elle. 
Chez elle, je le supportais avec sincérité, réussissant le tour de force d'être présent dès qu'il le fallait, pour disparaître l'instant suivant...
Chez moi, je me résigne en pensant qu'il doit être humainement invivable...     

lundi 7 novembre 2011

Désillusionné ?

Je ne rêve plus ! Depuis quelques jours j'ai pris conscience que je ne rêvais plus.  
Deux, trois fois durant la nuit je me réveille, mal à l'aise, dans ces limbes entre les mondes du tangible et de l'intangible. Bannis de l'un comme de l'autre. Condamné pour excès de crédulité, à ainsi veiller une de ces comètes qui, jamais ne s'arrête, jamais ne m'emporte. À croire que cet astre que je guette n'est qu'un mirage, un tour de passe-passe...
Serais-je désillusionné ? 
Non ! Je crois que j'y serai toujours sujet... 
C'est plutôt que je manque d'esprit... hum... disons d'élan ! Cette vie que je mène, chaque jour la même, sans belles émotions... m'engourdit.
J'aurai bien besoin de m'ébrouer les sentiments, si je ne veux pas finir pétrifié, portant au visage un air niais !

dimanche 6 novembre 2011

Good luck, M. Gorsky !

Une histoire entendue lors d'un programme radio que j'affectionne et qui, je l'avoue, m'a fait rire mais, pas seulement. Histoire vraie ou canular qui réapparaît à chaque pleine Lune ? Qu'importe, la voici :
Le 20 juillet 1969, Neil Armstrong fut le premier homme à poser le pied sur la Lune. Ses premières paroles, nous les connaissons tous : "C'est un petit pas pour l'homme, mais un grand pas pour l'humanité."
Ce que l'on sait moins, ce sont les quelques mots qu'il prononça ensuite. En effet il fit alors une remarque plutôt énigmatique : "Good luck, M. Gorsky !"
Ceux qui y prêtèrent attention, personnel de la Nasa, quelques journalistes, etc. pensèrent dans un premier temps qu'il s'agissait d'une remarque à l'attention d'un cosmonaute Soviétique rival. Mais, après vérification, il s'avéra qu'aucun Gorsky ne figurait dans le programme spatial Russe ainsi que dans les programmes Américains à suivre.
Pendant les années qui suivirent, et à chaque occasion, on demandait à Neil Armstrong ce que signifiait cette remarque "Bonne chance, M.Gorsky", mais il se contentait de sourire.
Vingt-six ans plus tard, le 05 juillet 1995, à Tampa Bay en Floride, après un discours, le premier homme à avoir foulé la surface de la Lune, répondait aux questions des journalistes, jusqu'à cette sempiternelle question : "M. Armstrong s'il vous plait, pourriez-vous nous éclairer sur la signification de votre phrase... : "Bonne chance, M.Gorsky" ? 
L'attendait-il cette fois-ci ? Toujours est-il que Neil Armstrong, non sans un évident amusement, se décida finalement à répondre.
Il expliqua, qu'un jour de 1938 - alors qu'il était enfant et vivait dans une petite ville du Middle West - il jouait au base-ball avec un ami. Au cour de la partie, la balle atterri dans le jardin de ses voisins, M et Mme Gorsky !
Passant discrètement chez eux, et alors qu'il se baissait pour ramasser sa balle, juste sous la fenêtre de leur chambre, il entendit Mme Gorsky, apparemment furieuse, crier à son mari, M.Gorsky : "Quoi !? Une fellation !? Tu veux que je te fasse une fellation !?... Je t'en ferais une le jour ou le gamin d'à côté marchera sur la Lune ! "
J'aime à croire que cette histoire est vraie. J'aime à penser, qu'un homme issu des sélections les plus draconiennes qui soient puisse avoir fait preuve, à un moment pareil, de tant d'humour et, malgré sa notoriété d'après, ces nombreux discours, pressé sans cesse de servir une nouvelle anecdote, soit resté aussi longtemps déférent à l'égard de ses voisins d'alors.
J'aime cette liberté respectueuse des autres.
Et, comment ne pas imaginer M.et Mme.Gorski, ce 20 juillet 1969, devant leur poste de télévision ?
Moi, je m'en rappelle très bien de cet événement du 21 juillet, 03h56, heure Française. Mon frère et moi étions très jeunes, mais, exceptionnellement, notre père était venu nous réveiller pour que nous soyons, nous aussi, les témoins de cet exploit humain. Nous étions des millions à travers le Monde, à faire exactement la même chose au même moment, ce fut sans doute ma première chair de poule !  Et cette anecdote "Bonne chance M.Gorsky" confère un caractère plus intimement humain à cet événement planétaire.
La dernière fois que nous nous sommes retrouvés des millions, à faire la même chose au même moment, ce fut lors de ce dramatique 11 septembre 2001 ! Mais ce fut l'effroi qui nous unit ! Et si j'eus la chair de poule ce ne fut qu'à cause d'une poignée d'hommes qui sacrifièrent leur vie pour tenter d'en sauver d'autres... 
Et on voudrait nous faire croire que parler argent ou pouvoir, est plus sérieux et responsable qu'évoquer les plaisirs d'une fellation promise ?

samedi 5 novembre 2011

Un éternel premier pas...

"Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé."
(Alphonse de Lamartine)
Le manque d'un être cher, marque corps et âme ! 
Aujourd'hui, tout particulièrement, je pense à l'une d'elles à qui j'ai manqué plus de la moitié de sa vie, alors qu'elle ne m'a manqué qu'une partie de la mienne. Et pourtant comme ce manque est déjà cruel...
Toutes mes tentatives d'empathie, autopunitives, pour saisir ce pire qu'elles ont pu vivre m'ont toujours laissé la sensation que nous avons dans l'esprit une sorte de sécurité, un fusible, rendant l’extrême, en matière de souffrance psychologique, inatteignable... Extrême que je situe bien au-delà de l’irraisonnable...
Cette absence qui aura modifié leur trajectoire de vie, sans que l'on puisse jamais juger et définir la part du pire de celle du mieux, s'avère pour moi une longue et douloureuse maladie. Quatre petits nodules nichés dans l'âme et dans le cœur, dont on ne pourra jamais démontrer quelles sortes d'effets ils auront eus sur mon équilibre, sur le temps qu'il me reste à vivre.
Cette part de moi qui ne se trouvera jamais en elles, ces éclats d'elles que je ne porterais jamais en moi, laissent un vide comme un abîme entre nous, nous obligeant à un éternel premier pas !
Une relation boiteuse qui requière bien plus de courage et d'imagination, qu'une ordinaire.
C'est en partie de cela, mais aussi de causes bien plus lointaines, que me vient ce goût exclusif, cet intérêt immodéré, pour ces astres, qu'une trajectoire pas ordinaire rend tellement plus brillants, tellement plus vivants...

vendredi 4 novembre 2011

Dans la peau de Jeff Leibowski

Je me suis pesé, ce matin, avant de me doucher et avec juste un thé dans l'estomac ! Verdict : soixante-dix neuf kilos et des poussières ! Je suis catastrophé... 
J'ai pris six kilos en à peine un an ! Je me suis mis, nu, devant la glace. Misère. Quelle défaite. 
Condamné à porter un tee-shirt, même à poils. Faudra penser à éviter de garder les chaussettes. Bon sang avec cette barbe en plus, on dirait Jeff Bridges dans The Big Leibowski des frères Cohen ! 
Évidemment ça aurait pu être pire, Shrek par exemple... 
Il ne me reste plus qu'à trouver un gros gilet en laine à motifs colorés ou un peignoir café au lait, un bermuda à carreaux ou un froc africain, des lunettes noires et des nu-pieds en cuir.
Faut dire que j'en ai pris plein la gueule cette année. Ravagé... 
De quoi prendre tout avec une certaine dérision maintenant, avec une vision similaire à celle qu'affichent les frères Cohen sur le rêve hollywoodien...
Va falloir que je me mette à la bière, au White Russian, aux joints, au relativisme, à la cool attitude et au bowling ! Faut savoir cultiver son image. 
Pour le reste, ça baigne ! J'ai même fait un chèque de trois euros et soixante-neuf cents pour régler un plat surgelé, la semaine dernière. J'ai l'état d'esprit et les mêmes moyens. J'ai aussi des maillots de corps blancs, une bonne vingtaine, j'ai un peu la gueule et maintenant, la silhouette ! 
Mais, j'ai pas de tapis, c'est pas d'bol, c'est pas d'bol...

jeudi 3 novembre 2011

Les choses de ma vie...

Qu'est-ce qui m'arrive ? Aïe ! Merde ! C'est quoi cette douleur ? Pourquoi je ne vois rien ? Mais... c'est quoi ce cirque ? Je commence à avoir la frousse... et, dans quel sens je me trouve là ?
... Ça coule de mes yeux sur mon front... je suis tête en bas ! Impossible de bouger... Panique... 
Je pleure comme un enfant tellement j'ai mal et tellement j'ai peur. Je n'arrive pas à comprendre ce qui se passe, je suis coincé, tête en bas, dans un trou noir, une douleur vive dans le dos, au milieu comme un pincement sur la colonne... sans doute d'être tordu la tête en arrière... Et ? qu'est-ce que c'est que cette odeur ? c'est suffocant, ça brûle la gorge ! Oh, merde, merde, merde... AU SECOURS !
Ça y est, j'y suis, je suis dans ma voiture, oui c'est ça, je sortais du travail... Un accident ! Merde... J'ai mal ! Me calmer... contrôler ma respiration... Je ne peux pas prendre de grandes respirations, cette odeur, c'est trop fort.
... Je ne sens pas mes jambes !... Je crois que je suis mal, là ! Les bras, ils ne  bougent pas non plus... Souffler, inspirer... Je commence à comprendre maintenant, rien de rassurant, il faut peut-être même s'attendre au pire... mais ça me calme un peu de comprendre ! On va me sortir de là, il faut réagir, appeler ! 
... 
Flash spécial : 
- Un grave accident sur l'A1, en direction de Paris. Un camion-citerne est tombé d'un pont qui enjambe l'autoroute. Il s'est écrasé sur l'autoroute ! La circulation y était importante mais fluide, ce qui fut très certainement un facteur aggravant. Cela a provoqué un carambolage d'une cinquantaine de voitures lancées à vive allure. Il semble que sous le pont, le camion et les véhicules écrasés ne sont plus qu'un amoncellement de tôles froissées de plus de six mètres de hauteur.
- On nous annonce à l'instant qu'un plan rouge a été déclenché. Le camion-citerne impliqué, dont on ne connaît toujours pas la raison de sa chute, contiendrait un produit chimique hautement dangereux. Les témoins, indemnes, ceux-la même qui ont averti les secours, il y a maintenant une heure, assurent avoir entendu des appels au secours provenants de cet enchevêtrement de métal, de plastique et d'huile. 
Une brigade de pompiers spécialisés dans la désincarcération, serait déjà sur place... 
En direct :
- Oui, il y a bien des équipes spécialisées dans ce genre d'accident ici, mais elles semblent impuissantes pour le moment. Tout ce qu'ils font actuellement c'est d'asperger cet enfer avec de la mousse afin de diminuer les risques d'explosion... Aucun outils n'est utilisable. La moindre étincelle provoquerait une terrible catastrophe.
- On peut voir qu'un vaste périmètre est en cours de sécurisation, par les militaires. Aux abords du sinistre, les sauveteurs sont équipés comme des démineurs...
- On ressent, cependant, à leurs attitudes, un immense désarroi chez ces hommes, ils paraissent incapables de savoir quoi faire... Ils essayent de communiquer avec les survivants, a priori il y en aurait plusieurs...
...
Je commence à distinguer ce qui m'entoure. Mais c'est de plus en plus irrespirable. J'entends du bruit... il y a du monde... Eh ! Oh ! ICI ! Bon sang, j'en chiale d'entendre les secours... Il y a quelque chose qui s'allume ? là ! Mon téléphone ! Oui, je vois l’écran... Oh merde, ça fait du bien ! Oh, je l'aime ce téléphone... Il me rattache tout à coup à tout ce que j'ai vécu, à la vie... C'est qui ? Non ! C'est... Oh, enfin... À L'AIDE ! je... j'y arrive pas... Mais merde à la fin, s'il vous plaît, sortez-moi de là, il faut que je sorte, il faut que je réponde, et lui dire que je risque d'être en
...
- Oh mon dieu ! Une... une explosion ! Une terrible explosion vient de se produire ! C'est horrible... tout à était soufflé... les pompiers... Oh mon Dieu...
...
Plus tard, 
- Qu'a-t-il pu se produire Commandant ?
- Tout avait été mis en oeuvre pour cela n'arrive pas. Les hommes qui étaient sur le terrain étaient des professionnels. L'étincelle, parce qu'il y a eu une étincelle, venait de l'intérieur ! Tout est envisageable, vous savez, une batterie... même un téléphone portable peut être à l'origine d'une étincelle...
...
05h11 ! 
J'ai dû m'endormir après 02h00, je me rappelle avoir vu l'heure. Et je suis déjà réveillé, à envisager une histoire, que je pourrai écrire, pour m’exercer aujourd'hui. Il faudrait que je puisse enregistrer ce qui me passe dans la tête. J'ai bien essayé de le faire avec un petit enregistreur, mais entendre ma voix me coupe tout... Je n'aime pas ma voix. 
Il faut que je m'en souvienne, ça peut être un bon exercice... Tout à l'heure ça ne sera plus tout à fait pareil, mais tout de suite, j'ai la flemme de m'y mettre... L'histoire m'intéresse pas tellement, c'est plutôt la mise en forme de la situation. D'essayer de donner à ce que j'ai à dire au final, la sensation que j'en ai.   
Quand on est comme moi, je veux dire avec une drôle d'imagination... alors que sachant tout ce qui se passe, je devrais m'inquiéter de ma situation, de celle de la France, de celle de l'Europe... Eh bien non, je pense à une petite histoire à la con, pour essayer de dire quelque chose dont beaucoup se fichent. Tiens ! Un truc qui resurgit, ce bouquin qui m'avait marqué... il y avait eu un film aussi, de Claude Sautet avec Piccoli et Romy Schneider, "Les choses de la vie" de Paul Guimard. C'est le film qui m'avait donné l'envie de lire le livre. Ce bouquin fût pour moi un révélateur. Je saisissais une autre dimension, celle de l'auteur. Son aptitude à inventer des circonstances non vécues par lui, enfin je l'espère pour certaines, à se mettre en situation, à imaginer chaque détail, chaque sensation, chaque réaction. Il y avait aussi cette construction, qui pour le profane que j'étais, me paraissait terriblement percutante. J'avais une douzaine d'année, je m'en souviens parfaitement maintenant, ce devait être mon premier bouquin de grands. Je l'avais oublié, jusqu'à ce matin.
Mais revenons à mon histoire, je disais donc, quand on est comme moi, je veux dire avec une drôle d'imagination... la pire des choses, c'est de ne pas savoir !
Par exemple, quand je n'ai pas de nouvelles de ceux... eh bien, je m'inquiète ! Je me fais des idées, comme tout le monde me direz-vous. Non ! pas comme tout le monde ! Tous les détails que j'ai enregistrés auparavant surgissent et se mettent en place. J’échafaude alors le pire des scénarios, mais aussi le plus vraisemblable. Il ne s'agit pas d'accidents, de drames. Non, c'est juste que je ne vois plus que toutes ces petites choses qui nous séparent, tous ces petits désaccords. Je ne perçois plus que l'individualisme forcené de chacun... Je crois qu'ils ne m'aiment plus, ou encore qu'ils me jugent mal. Je deviens jaloux et, ou paranoïaque. Ça me ronge. Je vis ça comme un drame, je ressens cela comme une catastrophe !

mercredi 2 novembre 2011

Pas sans efforts...

Il m'arrive d'affectivement me sentir comme ayant été mâché puis recraché ! Comme ayant dégoûté... 
Toutes et tous me fuient, rien ne va plus, je me contracte ou tout, autour de moi, se dilate ? J'envoie des mails, des SMS, presque des SOS... personne ne me répond (excepté ma J., elle est Dragon - celle qui sait - je suis Rat et ça colle, avec le Bœuf et le Cochon aussi d'ailleurs).
... Je suis sorti prendre l'air (des fois que je croise un Cochon connu)... 
Je relis ces phrases et me dis qu'elles pourraient être prises pour un message qu'elles ne sont pas (quoi que, mais c'est différent)... ma bande-son, ce leitmotiv pour exalter mes émotions, m'extraire de ma permanente apathie, passe à l'instant et fort à propos : 
[Ça n'a] rien à voir [avec toi et moi, y a des choses qui sont comme ça] (Stephan Eicher) suivi de : Parle moi [de toi, parle moi de nous...] (Jean-louis Aubert) et Empire State of Mind (Alicia Keys et JayZ). 
Cette dernière chanson, pour la voix d'Alicia Keys, le côté clinquant et brillant du showbiz Américain qui a bercé ma petite enfance, pour l'énergie et pour cette ville tout sauf ordinaire... ça me donne envie d'ouvrir ma fenêtre et d'hurler, que je suis là, que j'existe ! Mais il y a déjà assez de gens qui me regardent bizarrement, alors je vais garder cette énergie pour autre chose.
Tout cela ne semble pas très clair. Pas d’inquiétude, ça ne l'est pas plus pour moi.
Il y a des interférences entre ce que j'écris et ce songe d'un monde ailleurs, où je me balade dans cette ville, où les rues sont comme des canyons, avec dans ma main une autre main, pour me guider. Un voyage immobile comme j'en fais tout le temps... La dérive d'un esprit pas raisonnable, vagabond et forcément pas fiable... Un de ces rêves éveillés où s’emmêlent, ce que je ressens, ce que j'entends, ce que j'ai vécu, ce que je souhaiterais... 
Mon échappatoire à ce que je vis, mon truc pour pas me foutre à l'eau...
Faut pas que j’arrête ! Je sais bien que je raconte n'importe quoi, que j'ai rien à dire d'intéressant, rien dans la tête. Mais je sais aussi que c'est dans ces moments là qu'il faut pousser un peu plus loin, faire l'effort, passer en force. S'extraire de cet engourdissement !
Dehors, le soleil, mais j'ai envie de sortir comme d'être humilié. Pourtant quand j'y arrive dehors, j'apprécie, je me dis que je suis stupide de ne pas le faire plus souvent... Qu'il fait vivant dehors, qu'il y a des gens, de belles femmes à regarder et une lumière, une atmosphère qui m'enchantent. Mais j'en reviens toujours à ce qui est pour moi une évidence : je ferai mieux de faire ce que je dois faire. Que ça ne viendra que si je m'y mets ! 
Voilà l'image, je suis comme une source d'énergie, d'idées, mais ça fuit de tous côtés. Alors, ce n'est pas très brillant. Ce qu'il me faut c'est un catalyseur, qui après avoir colmaté toutes les brèches, concentre mon imagination, m'inspire, m'exalte. Il faudrait aussi qu'il m'apaise, de cette angoisse que j'ai de ne pas être à ma place, parce que ça me bloque pour tellement de plaisirs...
Évidemment, je pourrai faire ça en compagnie d'une bouteille et d'un verre ! Mais dès que j'en abuse, je prends des kilos et je me dégoûte. Déjà que je suis limite... Moi ce qui me va le mieux, c'est de faire pitié. Faire envie et je suis foutu de devenir prétentieux et vantard comme tant de connards.
Et ces silences qui me torturent... Je suis conscient que j'ai de plus en plus de difficultés à contenir cette impatience qui ne me caractérise pas. J'accepte de moins en moins d'être seul à supporter les travers des autres et qu'aucuns d'eux ne fassent l'effort de prévoir les miens, de me considérer, de m'apaiser !
Bon sang ! J'ai besoin qu'on m'apaise ! Pour pouvoir enfin utiliser tout ce potentiel que je sens en moi sans arriver à y accéder, trop préoccupé par ce qu'il y a autour de moi ! Je ne veux plus de passé, plus de futur, je ne veux que du présent.
Je me souviens, j'en ai eu du présent. Du magnifique présent, aussi frais et odorant que du Lilas au printemps, aussi pur et limpide que du sang. Ma seule méditation.
Je n'ai toujours aucune idée de ce que je vais pouvoir tirer de tout cela.
"Il faut se connaître soi-même. Quand cela ne servirait pas à trouver le vrai, cela sert au moins à régler sa vie, et il n'y a rien de plus juste." (Pascal)

mardi 1 novembre 2011

Elliptique Comète

"J'aurais fait un excellent prisonnier, si bien capable que je suis, que j'ai toujours été, de rester seul, des journées entières, assis, immobile, occupé de mes songeries."
(Paul Léautaud)
Découvrir que l'on n'est pas seul ! Quel étonnement à chaque fois.
C'est étrange, mais ce sont les lectures qui viennent à moi, je vais au hasard de mon ignorance et, au fil des étalages de la librairie, un livre, un auteur, attirent mes yeux, ma main et m'embarquent. Je le lis et me découvre dans un autre que moi avec des mots qui me paraissent être les miens... 
Comme vous, je ferai un excellent prisonnier, monsieur Léautaud... Puissé-je aussi disposer, l'espace d'un instant, d'un peu de votre talent et de votre courage, non pas pour la postérité dont je me fiche bien, mais pour le plaisir d'écrire quelques bons mots d'esprit, pleins de sens... Et, je l'admets, pour satisfaire la petite vanité que j'ai de vouloir rendre fier de moi, ceux que j'aime et qui ne peuvent pas l'être tant que ça... Sachez que même si je suis peu chanceux, je suis persévérant, ayant compris que dans cette vie tout est elliptique...
Hier, comme à l'ordinaire, de retour dans ma cellule, j'allume et observe machinalement le ciel de mon ordinateur, songeur, un peu ailleurs...
Vous avez déjà vu ce genre de films où le personnage principal est un scientifique chercheur d'étoiles, astronome illuminé qui tente d'étayer une théorie nouvelle qui bouleverserait toutes les certitudes anciennes ? Les jours se répètent, identiques, les difficultés quotidiennes et matérielles s'avèrent être les seuls éléments dignes d'intérêts de cette vie minable, tragédie rendue comique par l'accumulation catastrophique de déveines et petits soucis... Mais, derrière cet ennui, cette résignation apparente, on sent que survit une force, une vraie détermination, un espoir fou d'être autant démesuré... Un truc toujours prêt à exploser... Dans cette apathie ambiante, tout à coup quelque chose se passe, surgit... Une veilleuse clignote. Le regard habitué à ce que rien n'arrive ne remarque pas immédiatement la modification, il l'enregistre, il faut un peu de temps pour que cette information - qu'on attend sans attendre tellement attendre est devenu une habitude de vie - électro choquent les synapses, colporte la rumeur : pas croyable ! c'est arrivé... Eh ! quelque chose se passe...
Cette lueur irradiante, apparue déjà à trois reprises, c'était impossible qu'elle ne fut qu'un corps qui brûle pour disparaître à jamais. Ce ne pouvait pas être une étoile filante ! Mais bien une comète ! Une comète aux ellipses et à la vitesse variables, une comète de feu et de glace. Un astre en flammes, un astre en fuite à l'humeur imprévisible mais dont je pense maintenant détenir l'équation émotionnelle et chimique, la formule quantique, qui me la rend un peu plus prévisible... à l'image de ces joueurs invétérés qui pensent enfin posséder cette martingale qui les rendra millionnaires...

lundi 31 octobre 2011

Célébrer nos morts

À mourir trop tôt, on est comme épinglé, tel qu'on est, en un clair instantané.
Alors que de ceux qui vont au bout, ne reste qu'un tout, un flou progressif.

Le seul don de la nature vis-à-vis duquel nous sommes tous égaux et dont on se passerait volontiers c'est bien celui d'être mortel. Mais plus que la fin elle-même c'est la manière d'en finir qui inquiète. Pourtant, tout bien réfléchie, passer de vie à trépas ne peut qu'être... brutal ! Mais bon, si ça peut se produire pendant le sommeil, sans souffrances...
J'ai, avec ma grand-mère, souvent cette conversation. C'est de son âge, n'est-ce pas, il serait inconscient de penser qu'il vaut mieux éviter le sujet. Au contraire, en discuter met en avant l'aspect naturel de cet inéluctable, est donne le sentiment de n'être pas seul face à lui. C'est, du moins, ce que nous pensons, elle et moi. Ce que je peux dire, c'est que, bien qu'elle avoue souvent en avoir assez de tout ça, tout de suite après, comme pour se rattraper, parce qu'avant tout nous représentons la vie, elle évoque tous ces petits plaisirs, ces petits rien, qu'elle a et auxquels elle tient...
On dit que l'amour survit à la mort... J'aime cette idée. Lorsqu'un proche ou une connaissance, disparaît, on ne se remémore que les bons sentiments et s'il y avait un désaccord, une haine même, on fini toujours par pardonner. Et pardonner, n'est-ce pas déjà aimer ? Ce faisant, on s'en trouve soi-même soulagé...
Dès lors qu'il s'agit de ceux qu'on aime et, à fortiori de soi, à moins d'effroyables souffrances physiques ou psychologiques, on ne meure jamais trop tard, toujours trop tôt. 
Connaître l'heure de la fin, quel intérêt et quelle pression ce serait ! Mais quel intérêt y aurait-il à nous cacher ce qui se passe après...?
Il me semble que l'après est ici, chez ceux qui restent, ce qui expliquerait l'acharnement qu'ont certains à vouloir laisser leur empreinte, pour la postérité.

"On le mit en terre, et ce fut tout."  
(E.M.Cioran)

samedi 29 octobre 2011

"Quarante"

"2829", quatre chiffres qui en forment deux... dates ! Ce pourrait être un bon titre, à la façon de Wong Kar Wai ! Mais la similitude avec le romanesque de ses œuvres s'arrête à ces quatre chiffres, l'histoire quant à elle, n'est qu'un médiocre sujet d'intérêts, à peine digne d'une lettre anonyme ! Et les héros, n'en sont pas ! Sujets, selon leurs humeurs, leurs peurs, aux compromissions ainsi qu'au commerce des sentiments. La fin ne s'est pas encore écrite, mais ce sera un drame de vies brisées, une tragédie vulgaire avec son lot de remords, qu'aucune fuite n’étouffera. Ce genre de drame bête et ordinaire, à la façon de ceux que racontent les frères Cohen. C'est dire qu'il y a des destins dont on ne peut se cacher, même dans un trou perdu à l'autre bout de la Terre... Ou, peut-être des espaces dont on ne peut s'échapper... Une histoire moins violente, certes, mais tout aussi persistante à l'esprit, à la conscience, le genre que l'on traine comme la misère. Quoi qu'il en soit, il se produira, sans que je m'y sois fourvoyé, même si souvent la douleur, insoutenable, me poussait à considérer ce pire que j'avais à ma portée, ce pouvoir de nuire... je ne m'y suis pas abaissé, j'ai résisté, grâce sans doute à ce je ne sais quoi... 
"Ce je-ne-sais-quoi, si peu de chose qu’on ne peut le connaître, remue toute la terre, les princes, les armes, le monde entier. Le nez de Cléopâtre : s’il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé.(Pascal, Pensées, I, 162)"
"Il y a dans les personnes ou dans les choses, un charme invisible, une grâce naturelle, qu’on n’a pas pu définir, et qu’on a été forcé d’appeler le je ne sais quoi.(Montesquieu)"
Mais, comment !? Certains sentiments sont si puissants qu'ils exacerbent nos sens, dont ceux de l'observation et de l'attention. Et, tout, à un moment, se présente à vous. Une aide demandée pour briller ailleurs... une annonce à rédiger, des documents officiels... déjà de fortes présomptions, quelques mensonges, et même presque quelques aveux... Tout cela fut dilué sur la durée d'une relation, épisodique, peut-être seulement d’utilité... 
J'étais éveillé, terriblement éveillé, à tout ce qui émanait d'elle ou l'atteignait. Moi, rien ne m'atteignait, j'étais l'essence de ces sentiments, invincible. J'avais l'espoir, j'étais patient.
Qu'attend-on quand on sait ?
Alors ces mots aujourd'hui, bien que sachant ne plus être lu depuis des semaines, pour ce 29 (le 28, franchement, je m'en fiche) qui sacre un nombre à deux chiffres, tout rond pour les unités et anguleux pour celui des dizaines, son chiffre favori.
Je ne ferai rien d'autre cette fois-ci, c'est déjà bien plus qu'elle n'en fit jamais pour moi... d'avoir résisté... d'avoir écrit cela. Ces mots, abandonnés (il n'y a pas d'autre mot) à l'éventuelle curiosité qu'elle pourrait avoir de savoir si j'y pense encore, si j'en souffre toujours...
Et cela me rend triste, parce que je sens que personne ne fera rien (trop loin ou ne pouvant pas...). Il n'y aura que cette solitude, plus âpre ces jours-là, une punition qu'on s'inflige, je connais cela...

jeudi 27 octobre 2011

D'autres choses qui me préoccupent...

Cinq cent dix billions soixante-sept milliards (en chiffres, ça donne ça : 510 067 000 000 000) de... mètres carrés ! C'est la surface de cette planète. Retirons la surface qu'occupent les océans, soixante-dix pour cent, quelque chose comme trois cent soixante et un billions de mètres carrés, il reste alors cent quarante-neuf billions soixante-sept milliards de mètres carrés de terre ferme. Précision utile pour les anglo-saxons, ici billion ne signifie pas un milliard mais mille milliards.
Il existe plusieurs méthodes de calcul pour déterminer la surface corporelle. Celle de Dubois, m'indique que la mienne est de 1,9832 mètres carrés, arrondissons à deux.
Aux dernières nouvelles, nous serions, ou sommes, sur le point d'être sept milliards d'êtres humains. Je vous passe les calculs précis, ce n'est pas mon truc. Considérons les choses suivantes : deux mètres carrés par humains, enfant, adulte ou vieillard, instinctivement je dirais qu'on doit être plus proche d'un mètre et soixante-dix centimètres, mais, à cette échelle, ça complique le calcul. Et puis, il faut aussi tenir compte que sur cette part de terre ferme, tout n'est pas... confortable...
Donc quatorze milliards de mètres carrés, c'est la surface nécessaire pour que nous puissions être, tous ensemble et au même instant, allongés pour regarder le ciel, se détendre et sentir ceux qui nous entourent. On a de la marge !
Une autre idée, nous devons encore nous entendre sur une taille moyenne cette fois-ci, disons un mètre cinquante. Une chaîne humaine, plus exactement une échelle, nous emmènerait à un peu plus de dix millions cinq cent mille kilomètres de là où nous sommes, soit à peine vingt pour cent de la distance la plus courte qui nous sépare de Mars !
On est peu de chose !
Enfin, c'était pour parler d'autre chose... Parce que pour tout dire, c'est pas tout à fait ce qui me préoccupe, mais ça me fait relativiser...

samedi 22 octobre 2011

Cette solitude qui n'en est pas une.

Je préfère écrire que parler. Pour parler il faut être au minimum deux, moins c'est inquiétant. Alors c'est plus difficile de finir ses phrases, de dire jusqu'au bout ce que l'on a à dire, de se faire entendre sinon comprendre. 
Écrire c'est être seul, en tout cas pour moi. Jamais je me plaindrais d'être seul dès lors que j'écris. Écrire, ça m'ennuie presque de le dire, me suffit ! Pas seulement parce que j'en tire cette satisfaction d'avoir fait, durant un instant, quelque chose qui me parait sensé, mais aussi parce que, du plus loin où je puisse remonter dans ma mémoire, j'ai toujours recherché, inconsciemment, cette solitude.  Et ce n'est que depuis que j'ai commencé à écrire que j'ai compris cela. Cette singularité de caractère devait être en moi à ma naissance, ou peut-être est-elle la conséquences d'évènements inconnus de ma conscience, qui se seraient produit au cours des premiers mois de mon existence ? L'enfant dyslexique qui semblait introverti et timide, savait instinctivement ou inconsciemment (est-ce la même chose ?) qu'il était un solitaire.
J'adore être avec les miens, à peine je les quitte, ils me manquent et cela me déchire de même que la solitude m'effraie, me rend paranoïaque... mais dès que j'écris, j'existe. Toutes mes émotions contenues que je libère alors, provoquent un état de souffrance sans douleur, un état qui me pousse à écrire.
Écrire donc plutôt que discuter. Parce que je peux, sans être perturbé, exprimer jusqu'au bout mon idée, la corriger et, curieusement l'envie d'à tout prix me faire entendre disparaît, je m'en trouve moins vindicatif, plus tolérant aux idées des autres, s'ils prennent la peine de les écrire. Plus compréhensif et réceptif à la diversité des opinions, et plus assuré quant à la mienne.
Nul besoin d'essayer de s'imposer dès lors que l'on fait ce que l'on aime, on est curieux de tout et tous, envieux de rien ni personne. On ne cherche pas à avoir raison, on est !
Face à l'autre, je suis perturbé, je l'écoute moins que je ne l'observe et me trouve très vite embarrassé dès que ce que j'entends semble en désaccord avec ce que je perçois. Je suis aussi très sensible à toutes attitudes agressives. Et enfin je peux être troublé par d'autres choses, plus remarquables selon la nature de l'individu...
Je peux dire que je ne parle pas comme j'écris, que cela soit heureux ou pas, mais selon moi, je suis plus en accord avec ce que j'écris qu'avec ce qu'il m'arrive de dire.
Préférer écrire que parler est peut-être une chance pour ceux qui parfois m'accompagnent ! 
Il y en a pourtant une à qui j'ai presque autant parlé qu'écrit, sans doute ressentant le besoin qu'elle avait d'être bercée, je me suis laissé aller... Quelles âneries j'ai dû lui dire parfois, alors que ce que je lui ai écrit fut toujours en dessous de ce que je ressentais... Avouons-le, parfois, avec elle je me sentais comme quand j'écris, j'existais... 

vendredi 21 octobre 2011

Les raisons du silence

Ma situation n'est aujourd'hui pas enviable, et à bien des titres. Dans l'ordre où cela me blesse : 
Il y ces promesses, bien que rares jamais tenues... Avec, le cas échéant, tout un tas de bonnes raisons pour expliquer ce que moi seul comprends comme un abandon, comme toutes les autres fois... Mais peut-être n'y aura-t-il plus jamais rien, ce qui, évidemment, donne la valeur de ce qui s'est passé à ses yeux... J'y réfléchirai plus profondément au cours des derniers jours de ce mois... Et, tant pis pour les éventuelles vexations, de mon point de vue, rien ne peut être pire...
Il y a, ce bannissement, comme il y en a eu tant d'autres, avant... Pas vraiment justifié, par faiblesse de caractère... Qui pourtant me blesse, me torture et me refroidit quant à me confier à l'occasion de jours meilleurs, à qui je devrais pouvoir tout avouer, au moins autant que ce que j'en entends. Avec qui l'entente et la confiance, devraient régner sans ombres... 
Et puis, il y a cette affaire avec ce qui fut un ami. Incapable de reconnaître ses excès dans une histoire de famille, tout à fait personnelle, il est allé jusqu'à utiliser la justice pour faire valoir ses désirs et ses craintes injustifiées de riche déséquilibré. Rongé par son narcissisme et sa vanité, il a préféré l'acharnement le plus lâche contre celui que son ego indique comme étant le responsable... Il est allé bien trop loin dans la haine pour que je puisse dorénavant lui pardonner... quel gâchis !
Et puis toujours ce quotidien, difficile et chaque jour semblable...
Voilà ce qui a occupé mon esprit ces derniers jours, ce qui m'a contrarié au point de n'être pas capable de venir ici, faire ce que j'aime. Je me sens assiégé par tous ces oublis et mépris, ces haines et reproches. Pourquoi suis-je toujours a recevoir ce genre de comportements, ou plus vraisemblablement pourquoi me marquent-ils tant ces mauvais sentiments que parfois les autres me jettent ? Je ne dois pas encore être à ma place... 

vendredi 14 octobre 2011

... et des bas !

Aujourd'hui, un de ces jours sans ! Un jour ordinaire. En rentrant du travail, je suis quand même sorti courir pour honorer ce beau temps et j'en suis revenu comme éclairci... mais cela n'a pas duré et je me sens maintenant plus las que jamais...
Je n'aurai peut-être pas dû me laisser aller à une sieste, mais j'étais éreinté. Parfois, je crois que le sommeil m'intoxique ! Une sieste peut me mettre dans un état moral déplorable. 
Et pourtant j'en ai eu de si belles... 
La sieste, comme le vin, c'est délicieux à partager, toxique dès qu'on est seul ! 
Qu'est-ce qui peut à ce point m'empoisonner, m'emprisonner ? Me donner cette sensation de manquer cruellement d'ouvertures.

jeudi 13 octobre 2011

Certains jours...

Il y a des matins, comme ce matin, où rien ne va ! D'abord le réveil qui sonne trop tôt, d’ordinaire je l'éteins avant qu'il ne se manifeste... Ensuite, bien qu'il soit très tôt, je ne suis pas seul sur la route et les quelques automobilistes sur mon chemin sont à l'évidence moins réveillés que moi (subjectif, certes, mais c'est mon blog). Plus loin, deux d'entre eux se sont d'ailleurs accrochés créant du coup un encombrement... ralentissement exagéré outre mesure par l'avide curiosité de quelques écervelés. 
Arrivé, trouver une place dans ce parking devient difficile parce qu'il a été décidé de le peindre ! Il faut voir le gâchis, alors que la couleur du béton n'était en rien désagréable, ils l'habillent de bleu, de fushia, et de lignes noires et blanches, partout. Même les plots centrals des voies d'accès sont peints de trois couleurs différentes... De qui se moque-t-on ? On devrait mettre en taule, les individus qui ont proposé ces embellissements inutiles et ceux qui ont décidé cette dépense (sans doute justifiée par des intérêts comptables), de nos jours, c'est d'une scandaleuse provocation ! Ils feraient mieux de nettoyer les indélicatesses de certains usagers (alors qu'il y a des toilettes accessibles partout, mais que voulez-vous, un homme sur trois, dès qu'il se retrouve seul, ne peut s'empêcher de se vautrer dans sa fange, le second se retient par peur d'éventuels représailles et, enfin le troisième, par éducation). 
Au bureau, une chaleur à tomber, parce que chacun y va de son petit frisson pour tripoter les boutons du climatiseur, et de sa bouffée de chaleur pour ouvrir les fenêtres en grand ! il y a des fois ou la démocratie, il faudrait pouvoir la retourner face contre le mur... Cette envie de distribuer des coups de pied au cul... Mais j'ai de l'éducation et surtout l'instinct de survie... 
Chaque dossier sur mon bureau semble empoisonné pour majeure partie par cet autre fléau qu'est l'incompétence (y a-t-il quelqu'un ici qui aurait étudié le Principe de Peter ?). 
Une seule solution : composer ! Mais qu'est-ce que ça coûte, parfois. 
De retour chez moi, un vacarme au dehors, un bruit de pression strident et permanent. La raison ? le ravalement d'un immeuble dans la rue...
Une seule solution : des boules Quies ! 
Incapable de réfléchir, incapable de sensations et d'émotions... sinon ce lourd sentiment d'incompréhension, cette profonde solitude !