(journal de mes sensations)

mardi 16 septembre 2014

Ce calme ici.

À la campagne depuis dimanche soir... Le matin après ma course et ma douche, je prends mon petit déjeuner dans le jardin, sous le Robinier... La brume matinale a laissé place à un doux soleil que l'on distingue à peine dans un ciel blanc-bleu sans aucun nuage. Dessous, la campagne impose son rythme, un rythme qui me va bien... Dans ce calme apaisant, je peux sentir mon dos, mes épaules, ma nuque, tout mon corps se détendre et pas seulement... De ci de là, le chant de quelques oiseaux, le vrombissement d'abeilles qui passent, sous une brise délicate le bruissement des feuilles des bouleaux et peupliers. De temps en temps, un coq chante au loin, un chien aboie... un tracteur passe... et tout autour de ces sons harmonieux, comme pour les contenir, un écrin de silence... Un silence qui absorbe toutes mes tensions, et même la notion du temps... on pourrait se perdre s'il n'y avait la cloche de l'église pour nous rappeler dès six heures puis toutes les heures et les demi-heures, que ce temps nous est compté.

Finally, will I find it ?
Linus

dimanche 14 septembre 2014

Question de foi...

Cette ferveur que j'avais avant d'écrire ici diminue doucement, mais surement. Aimer, avoir la foi, voilà ce qui donne de l'intérêt à ce que l'on fait. Je me rends compte, maintenant que je commence à me relever, combien ce combat que je mène depuis quelques années m'a vidé. Et que de toutes ces années, finalement, il ne reste rien. Pas même des liens. Tout n'était que ces illusions que l'on se fait faute de mieux... Je pensais pouvoir donner un peu de sens et d'avenir à tout cela, je n'avais pas compris que dans cette histoire, je tenais le rôle de l'illusionné.
Il y a probablement quelque chose qui ne va pas, avec moi...
Désormais, je ne suis pas certain de vouloir retrouver la foi... Bien sûr, des tas de choses me manquent et même, me travaillent... mais à quoi bon ? Et puis, sincèrement, je me passe de tout cela depuis tellement de temps, alors, l'idée que cela pourrait être fini pour de bon ne me révolte pas tant que ça...
C'est aussi que je n'ai plus confiance.
Finalement, cette façon que j'ai de me présenter aux autres, en me livrant pour que, confiants ils se livrent à leur tour... parce que, quelle autre relation ? Tous, sans exception, en ont tiré des avantages personnels... intentionnellement ou pas... nul n'ignore totalement ce qu'il fait et seul le résultat compte, n'est-ce pas ?

Je crois bien que je manque de foi... ou bien d'estomac ?

jeudi 11 septembre 2014

Recueillement.

Aujourd'hui, jour de silence pour quelqu'un que je connais... enfin, que je connaissais... enfin, peut-être. Jour de silence donc si les coutumes qu'elle me montrait alors n'ont pas changé. Cet état, ce jour-là, était-ce simplement pour communier par le recueillement ou bien y aurait-il (ou y avait-il), en plus, quelque chose d'autre, quelque chose de plus intime ?
Son probable silence d'aujourd'hui n'empêche certainement pas les mots d'éclore au gré de ses pensées... elle ne m'en voudra donc pas de ce bavardage, de mes mots pour célébrer, à ma façon, non pas ce jour, mais mon souvenir... le souvenir que j'ai de ses habitudes... pour dire, que je n'oublie pas.
À quoi pense-t-elle, en un jour pareil ? À son passé, dont tous les secrets ne sont pas percés ? À son avenir, qui semble et lui semble, si indécis ? Ou bien, à son présent ? Un présent certainement agité, inévitablement instable... que je lui souhaite sans compromissions... mais, n'est-ce pas là un de mes si nombreux vœux pieux ?
Voilà, je suis sorti de ma réserve, rien que pour cela. Peut-être ne le ferais-je plus... Parce qu'à quoi bon si ces souvenirs, ces interrogations, ne subsistent plus qu'en moi et ne se réfèrent à plus rien d'élégant, de fragile, de vivant...

mardi 9 septembre 2014

Weekend automnale...

Toujours en toile de fond cette insensée brouille avec L… Tout comme N., elle est percluse de certitudes ; incapable de prendre du recul quant à ses émotions ; désillusionnée, elle se croit immédiatement abusée… À ces moments, elle me juge mal… parce que l’absent a toujours tort, parce qu'il faut bien un responsable…
Cela me désole, infiniment, pour elle d'abord, pour nous... J’aimerais avoir le pouvoir de tout arrêter en la prenant dans mes bras... mais c’est impossible. Il faut être patient, encaisser sans broncher... Comment cela finira-t-il ?
J’ai réussi à être plein de modération lors de notre première soirée avec P. Juste quelques verres de ce Côte de Provence, toujours excellent… Pour honorer sa visite et fêter son accès à la propriété… l'ordre fût donné d’ouvrir cette bouteille de prune, une gnôle distillée par une vieille tante décédée il y a une vingtaine d’années, un alcool dont déjà l'évaporation semble délétère, avoisinant les quatre-vingt-dix degrés.
Les digestifs sont pour moi semblables au vitriol ; ils me retournent la tête et l’estomac… mais, pour célébrer l’événement et aussi en mémoire du travail de cette vieille femme de caractère — symbole de la féminité du siècle passé, réputée pour avoir toujours su négocier, à son avantage, désaccords et confits... Il faut dire qu'elle participait à ces conciliabules, équipée de sa hache — bref, pour toutes ces raisons, j’ai accepté d’y tremper les lèvres, j’ai même aspiré l’équivalent d’une larme et je dois reconnaître que derrière la puissance particulièrement inflammable et explosive de ce spiritueux, un agréable goût fruité de plus de cinquante ans d’âge me ravit. Il y eut aussi un peu d’Oaxaca, il y avait tellement longtemps… Puis, dehors pour prendre le bon air et voir la Lune, nous nous chamaillâmes, qui, de reconnaître le hululement d'une chouette hulotte, qui, d'entendre glapir un renard roux… C’est une attaque, enfin c'est ce qu’il nous sembla… de chauves-souris, qui nous mit d’accord sur le fait qu’il était temps d’aller nous coucher.
Une courte nuit plus tard, l’esprit étonnamment clair, nous partions courir dans une brume si dense qu’on ne voyait pas à cinquante mètres… P abandonna à l'entrée de la forêt, pour ma part je continuais, respectant mon plan. C'est à cet endroit, où j'ai l'habitude de faire demi-tour, que je tombai nez à nez avec un couple de cervidés... aussi surpris que moi dans ce brouillard... pour une seconde figée qui sembla durer le temps d’un baiser passionné, presque une éternité… Quel présent !
Après une douche, un café pour lui, un thé pour moi... Nous chaussâmes nos bottes et, équipé d’un panier de la taille de nos prétentions, nous partîmes le cœur vaillant, crapahuter dans les sous-bois, les ronces, les fougères et ces fichues toiles d’araignées… Trois heures plus tard, en possession d’un butin qui à vue de nez devait être d'à peu près un kilo pour les cèpes et deux cents grammes pour les pieds bleus ? Nous revînmes, épuisés, affamés, mais victorieux, pile à l’heure du repas dominical.
Puis, dans le milieu de l’après-midi, P s’en retourna chez lui… Nous ferons notre omelette chacun de notre côté...
Le calme revenu… la fatigue se fit alors magistrale, écrasante !
Je tiens mon objectif de courir chaque matin et pour les jours à venir, mes horaires me permettront d’aller encore un peu plus loin… C’est déjà une première satisfaction ! Pourvu qu'il y en ait d’autres... et pas uniquement de celles qui sont dites honorables, un peu de luxure par exemple, ce ne serait pas pour me déplaire... et je crois bien, désormais, que plus personne ne pourrait s'en trouver blessée... 

samedi 6 septembre 2014

Ressentiments nocturnes vis-à-vis d'elle, d'elle et elle... et aussi d'elle.

Sale nuit ! Certainement toutes ces histoires qui me travaillent... Sorti d'un sommeil trouble, tout empli de ressentiments... je n'ai pu faire mieux que somnoler, m'agiter et ressasser de l'aigre. Forcément, la nuit on baisse la garde ! Il y a elle et elle qui ne répondent pas à mes messages depuis quelques jours, je ne sais pas exactement combien, mais trop pour moi... ça me torture. Tout particulièrement en ce moment, alors qu'elle (la troisième) démontre par ses attitudes à quel point elle est en déséquilibre...
Détaché, c'est avec plus d'objectivité que j'affronte les mécanismes psychologiques et les comportements induits qui l'animent. Comme ces attitudes parfois qu'elle prenait, de celles qu'ont souvent ceux qui ont tout reçu, sans trop de difficultés... Ceux pour qui la possession ne peut être qu'une raison d'être... Ceux qui s'affichent tellement sûrs d'eux-mêmes... Ceux qui, évidemment, détiennent la vérité, la morale universelle ! Ceux pour qui il existe toujours un responsable, un coupable, autre qu'eux-mêmes, à toutes ces choses qui ne leur conviennent pas... Ceux qui pour se fuir sans cesse, sont sujets aux emportements violents, exubérants et insensés ! Ceux qui, de toute façon, ont forcément raison ! Ces maux qu'ils s'infligent et qu'ils infligent autour d'eux ! Tout cela m'éprouve, malgré mon détachement.
Et dans la foulée, parce que ça fait partie de mon tout, en surgissent aussi d'autres, à propos, d'elle... Elle qui, de mon point de vue du moment, me néglige... Certes, elle passe parfois... mais, pour dire quoi au juste ? Toujours trop occupée, ou torturée, même pour un signe... c'est dire l'indifférence ou c'est dire l'embarras...
Mon prisme aussi doit être affecté, je fais un peu de paranoïa... Mais ces faux semblants, prétextes, vrais tourments... font que parfois les rêves s'estompent, laissant réapparaître ces ordinaires petits cauchemars, si troublants. C'est épuisant de rabâcher toute la nuit durant tous ces inutiles ressentiments !
Alors qu'il suffirait...
Alors qu'il suffirait qu'elle s'avance, qu'elle m'enlace, ne m'offrant d'autre choix qu'à mon tour l'enlacer... Pour que tout s'arrête... et qu'on s'adonne au calme...
Alors qu'il suffirait, qu'elle m'attrape, qu'elle m'embrasse, ne m'offrant d'autres choix qu'à mon tour l'embrasser... Pour que plus rien n'ait d'importance... et qu'on s'émerveille du pouvoir de la douceur ou d'un sourire.
S'embrasser, s'enlacer, s'enfouir l'un dans l'autre, et tout paraît différent... Ce qui semblait si important l'instant d'avant s'avère soudain tellement insignifiant.
Je pars à la campagne, seul, même V ne m'accompagnera pas cette fois-ci, faute de nouvelles et d'organisation. Ça me fait toujours quelque chose quand je pars là-bas sans elle (la cinquième "elle", heureusement qu'il en reste deux qui ne me tourmentent pas... cette fois)…
Bon V ne sera pas là, mais d'un autre côté, P viendra cette fois. Il arrivera tout équipé de la tête aux pieds, pour chasser champignons et escargots et tout ce qui se chasse ou se ramasse ici... Il paraît que la lune est propice à l'exercice, qu'elle est prometteuse... alors il s'est invité. Bien sûr, pour notre plaisir à tous. Il arrivera comme à son habitude, tonitruant, agité, les bras chargés... Du coup, le weekend risque, lui aussi, d'être chargé et agité. Déjà, j'aurai tout juste le temps de publier ce mot juste avant qu'il arrive...

jeudi 4 septembre 2014

Question de temps...

Pourquoi n'ai-je pas changé mes horaires avant ? Je me lève sans réveil, m'étire langoureusement puis enfile ma tenue de Running et sors courir... Une fois revenu, je prends une douche ; déjeune légèrement puis m'habille et pars travailler, sans précipitation, sans stress. Ma journée achevée, je suis, certes, un peu ennuyé sur le retour par la circulation, mais une fois rentré, il me reste le temps de me relaxer et de faire quelques courses avant la soirée.
Pourquoi ai-je mis autant de temps pour revenir à ce train de vie que j'avais avant ?
J'étais bloqué sur des considérations erronées, ou plus exactement obsolètes... Personne ne m'attendait... je ne risquais donc plus de rater l'opportunité d'être avec elle...
Franchement, j'ai dérouillé... J'imagine que bon nombre d'hommes dans ce cas, éprouveraient un certain, sinon précis ressentiment... Et bien moi pas !
Ce n'est pas l'effet d'une volonté qui serait sans faille, ou pour avoir accédé à cet état de détachement, cher aux moines bouddhistes. Non, je n'en suis pas arrivé là. Je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, pourquoi le ressentiment ne succède-t-il jamais au dépit chez moi ? Peut-être est-ce dû, tout simplement, au fait que je trouve cette attitude trop épuisante... une perte de temps, d'énergie... une de ces postures que je déteste tant ! Et puis, j'en souffre bien assez comme ça... Maintenant, cela ne m'empêche pas de rêver à des retournements de situations, à des lendemains meilleurs... ça s'est déjà vu ! Même si c'est plutôt rare. J'ai cette conscience que même si je pense m'attendre à tout... je ne peux totalement exclure le fait de me faire surprendre...
Je ne me résous pas à l'inexorable ! Par obstination, par bêtise ? Ou pour une raison que je sens, mais ne comprends pas vraiment ? Allez savoir... Je suis comme ça.
Mais parfois, tout de même, je trouve le temps long...
Pour le reste... À courir ainsi, et à ne plus céder à certains de mes vices de désœuvré, mes caprices de désespéré... il y a des chances qu'à nouveau je change de physionomie... et par conséquent, d'état d'esprit. On verra bien où cela m'emmène.
Quelle aventure, tout de même !

lundi 1 septembre 2014

Belle soirée...

Hier soir tard, lorsque toutes les lumières du village sont éteintes, à l’heure où nous sortons V, pour ses échanges de sms olfactifs… juste avant d’aller nous coucher, un ciel dégagé nous offrit l’un de ses spectacles dont on ne se lasse jamais. Des milliers d’étoiles, la Voie lactée, un bleu nuit à la fois clair et profond comme pour donner plus de relief à ce qu’il nous offrait…
Au retour, J est allé chercher une couverture que nous avons étalée sur l’herbe et nous nous sommes allongés pour contempler cette féérie. Pour seul accompagnement sonore, quelques grillons et le glapissement des renards au loin… Trois étoiles filantes plus tard, plus que les renards qui semblaient se rapprocher, c’est l’impression d’entendre s’avancer tous ces insectes noctambules autour de nous qui nous a chassés…
Contemplateurs, mais pas téméraires.
On s’est promis de recommencer ; hors d’atteinte sur deux lits de camps (on ne sait jamais, objecta J), emmitouflés dans des sacs de couchage...
Courageux, mais prévoyants.
Le retour vers Paris m’a donné un aperçu de ce qui m’attend demain… Vivement la fois prochaine.