(journal de mes sensations)

vendredi 6 décembre 2013

En tête

Plus qu'un ami, c'est la féminité qui me manque. Parce qu'une femme est une promesse d'intime et que cela change tout... Plus de foutaises... on ne peut qu'être soi dès lors qu'on aime et qu'on se sait aimé.
Avec elle, pas d'absurdes comparaisons, simplement de l'émulation... L'origine des maux, c'est la comparaison !
Que de temps perdu, cet isolement... par chance, malgré la tristesse de ces dernières années, les déceptions accumulées... quel désir encore d'aimer et surtout, quelle intacte ivresse à la seule vue d'un paysage, d'un ciel et ses nuages ou d'un visage aimé...

jeudi 5 décembre 2013

Révélation !

Hier, en début de soirée... le pire des moments, celui de toutes les tentations... Désœuvré, résistant avec difficulté à l'une d'entre elles... j'allume la télé... Je passe de chaîne en chaîne, tellement de conneries ! Tout à coup, un paysage de neige, de montagnes, de lacs et de mélèzes... Un homme, un trappeur, avec ses chiens, chasse les couguars, les lynx, les loups ou les ours qui s'approchent trop près des fermes ou qui déciment les troupeaux... Je ne sais pas pourquoi, ou plutôt si, je sais très bien pourquoi... je me dis ce doit être le Montana... C'était ça !
Trappeur, quelle vie ! Une cabane en rondins, du bois coupé, un poêle, des outils, des pièges... La forêt, la nature...
Petit, mon grand-père m'emmenait relever les pièges qu'il posait... Sa besace, son manteau, son chapeau, sa serpette tranchante (dont il avait fait le manche) qui battait à sa hanche, l'allure de ses pas précis, dont il cassait sans cesse le rythme en forêt... nous devons toujours surprendre, jamais être surpris, m'apprenait-il. D'où vient le vent ? Écoute ! Là... que sens-tu ? Observe... Je le suivais, admirant sa grande carcasse qui semblait aussi solide que les chênes alentour et j'étais envoûté par les odeurs d'humus et de musc. Parfois, nous stoppions brusquement, il me faisait m'accroupir et nous pouvions patienter de longues minutes sans bouger. Puis, il me regardait, tendait son doigt en silence pour que je le suive du regard et je découvrais, ébahi, une laie et ses marcassins... une biche et son fan... un renard qui filait ou encore, un autre coureur des bois qui lui ne nous avez pas vus... Nous les laissions passer et reprenions notre course à travers bois... Comment ne pas être marqué par de telles expériences ?
Bien sûr, ma campagne n'est pas comparable à l'immensité du Montana, à la rudesse et à la brutalité de la nature sauvage qui règne là-bas... mais toute proportion gardée, on s'y trouve imprégné identiquement...
J'ai eu cette chance, durant les dix premières années de ma vie, d'être marqué par cette vie naturelle... Pas de télé... l’électricité ne servait qu'à éclairer, nous mangions ce que mon grand-père faisait pousser dans le potager et aux champs, glanait ou cueillait dans la forêt ; le gibier qu'il avait chassé ou piégé. On se chauffait au bois, dans les chambres il faisait froid ; on se lavait dans la cuisine à l'évier ou dans une grande bassine et il fallait faire chauffer l'eau sur la cuisinière à bois...
Je pense n'avoir jamais plus était heureux comme à ce moment là. De ce bonheur dont on ne sait même plus que c'en est un, tant on n'y pense même pas...
J'ai gardé de cette époque un instinct puissant que cette vie avait développé, une certaine humilité et un amour de la nature comme celui que l'on voue à sa mère. Je pense pouvoir reconnaître le peu de ceux qui me ressemblent quand bien même, un peu comme moi, ils se sont eux aussi perdus...
Toute ma vie d'avant, bien que ne manquant pas tout à fait de talent, je fus incapable d'avoir une réelle et profonde ambition, sans savoir pourquoi...
Maintenant, je sais, rien ne me convenait... et ce n'est qu'en revenant sur mes pas que j'ai trouvé...

mercredi 4 décembre 2013

Élémentaire !

J'ai besoin de savoir... que l'on me dise.
Qu'un cahier des charges soit établi, que des plans soient tracés, pas nécessairement précis, mais pas sur la comète pour autant...
J'ai besoin qu'un échéancier soit ouvert, même s'il enchaîne au hasard de petits et grands écarts...
Que soit affichée une liste, des possibles en vert et des probables en bleu et une autre où seraient reportés en rouge mes acquis et mes avoirs en noir. Tout cela afin de garder des repères et d'éviter que l'on s'égare...
J'accepte que soit définit des règles, qu'elles me soient imposées, ainsi que des devoirs... mais il est juste que soient reconnus mes droits et que l'on m'accorde, au mérite, quelques grâces et avantages...
Qu'il y ait des cloisons dressées ? Tant qu'on y trouve des portes d'espoir...
Épargnez-moi cependant, tous ces contes et histoires à dormir debout... ou cette manière de me bercer trop près du mur... c'est sans effet, je ne réfléchis qu'avec le cœur !
Ainsi, respecté, reconnu, je peux exister. Me sentir homme et libre...
Libre de tout accepter, de vous... et bien plus encore... vous n'avez pas idée !

Voilà qui est élémentaire et qui, de mon point de vue, convient à toutes les situations...

mardi 3 décembre 2013

Patience...

Une journée pour rien... Attente, indécisions, ennui, mais pas d'envies... Le genre de journée où l'on se dit, vivement demain ! J'aurai pu venir ici, mais il y des jours sans, c'est comme ça...
En fin d'après-midi, je me suis enfin décidé à sortir. Je suis allé acheter de cette huile d'olive nouvelle que je ne veux pas rater cette année. On ne la trouve qu'en ce moment, et pas pour longtemps... Celle que j'ai trouvé vient de Sicile. Elle est fruitée verte et divinement ardente, comme je les aime... Diable, serait-ce un lapsus ?
J'ai aussi acheté une baguette paline... Ainsi, j'ai l'essentiel, du pain à la farine de sarrasin, de l'huile d'olive ardente et du fromage de brebis ! Me viennent en tête les images de ce film Le quattro volte, cette ode à la vie simple, dépouillé, naturelle... Il n'y a pas de meilleurs remèdes, de meilleure vie... Alors, en attendant, un petit plaisir pour oublier cette journée... Demain sera un autre jour. Je dois sans cesse me raisonner, j'ai la patience où les poules ont l'œuf !

Le quattro volte.

lundi 2 décembre 2013

Question de style...

Pas de course, mais quand même du sport. Grand nettoyage, faut qu'ça brille !
D'abord, mon thé, un nouveau, un cadeau... dans un paquet avec un ruban, qu'elle a ouvert pour moi, pour que je le sente, pour m'expliquer ce que c'est et pourquoi... emportée par son plaisir de m'offrir... Et moi qui n'entendais pas bien, et aussi un peu bête, jamais sûr de rien... craignant de l'embarrasser, en pensant trop vite que c'est un cadeau pour moi et qu'en fait ça ne le serait pas... j'ai feint que je n'avais pas bien compris que c'était pour moi... Et pourtant... c'est le seul cadeau que j'ai reçu... et le plaisir que j'ai eu... Mais surtout, il me réajuste sur son rite matinal... c'est déjà un début...
Faut qu'ça brille ! Poussières... évier, lavabo, douche, toilette... Du détergent qui brûle ces petites plaies d'envies sur mes mains... qui pique le nez... Aspirateur... Mon seau carré et mon ballet magique... frotte-frotte... À poils, parce que c'est plus pratique et que chaque fois que je passe devant la glace... eh bien, je m'agite encore plus frénétiquement, j'me démène... j'astique... Il y a sans doute un peu d'exhibitionnisme, refoulé pour me juger n'avoir pas les arguments suffisants, j'imagine... que j'exprime, que je libère, parce qu'il n'y a personne... comme d'autres chantent à tue-tête sous la douche...
Je finis de nettoyer la douche tout en la prenant... je distingue mon savon habituel du détergent-détartrant quand ça brûle... faut que je fasse attention tout de même... Je manque tomber tant ça glisse... Faut se méfier, les accidents domestiques c'est de sous-estimer...
Hum... Ça sent le propre ! Dans mon brumisateur, quelques gouttes de Tea tree pour tuer tous les microbes et de Petitgrain Bigarade pour ces propriétés anti-dépressive...
Quelque chose me chiffonne... Faudrait que je pense à faire les vitres, que je me dis en regardant si les voisins d'en face ne sont pas en train de me reluquer, planqués derrière leurs rideaux... Depuis que je suis là... bref... il faut dire que l'extérieur ne m'attirait pas, et puis je n'ai pas le matériel qui convient...
Pourtant, laveur de carreaux, c'est un boulot qui m'a toujours attiré... pas que ce soit une vocation ! Mais, au cas où j'aurais rien d'autre pour vivre... C'est simple, un seau, une ou deux raclettes, un chiffon, une mobylette et savoir faire de belles circonvolutions sur les baies vitrées, avec style (pas comme j'en vois avec la raie des fesses poilues, apparente)... On voit le résultat tout de suite... 
À Paris on peut se retrouver suspendu tout en haut des tours... et puis on voit chez les gens... on doit en voir de drôle parfois... Mateur ? Oui aussi, un peu... enfin comme tout le monde... Mais je crois que j'aurais le vertige... comme dans ces rêves où, au bord d'un précipice, on se sent tétanisé... il parait que ça veut dire quelque chose...
Mon style est un peu différent... C'est à cause de la frénésie... habituelle conséquence d'un choc psychique... les émotions sont confuses, difficiles à cerner, à exprimer... Ce mélange d'incertitudes et d'exaltations produit comme des convulsions de sensations et donc de mots... Du lyrisme style télégraphique... de l'exalté sous extasy !

Il y a longtemps que je ne m'étais pas senti exalté... Chez moi ça peut atteindre un tel degré que ça me brûle les calories... Ça "booste" mon imagination, au point que je n'ai plus besoin de dormir, de sucrerie, d'alcool, de rien d'autre que ce qui m'est essentiel, primordial...

dimanche 1 décembre 2013

Un geste...

Deux heures plus tard... Je me dis que ce petit jeu n'en est pas un. De parfois transcrire la partie émergente de mes agitations est une sorte d'exutoire, positif... Cela permet à la part plus profonde de persévérer dans l'affinage... Rien n'est facile, pour continuer, il faut savoir se défouler, se purger de la scorie.
L'esprit un peu plus limpide, j'essaie de traduire ce que j'ai enregistré. C'est abstrait... normal, du temps est passé. Qu'a perçu mon âme ? Plus de calme... Certes, un peu de réserves... Mais le fond, celui que j'avais percé à jour, reste le même... comment aurait-il pu en être autrement ? J'ai senti que je pouvais toujours y avoir accès, qu'il m'était même plus accessible qu'avant... qu'il faudrait un peu de temps évidemment. Ce n'est qu'une sensation, mais elle me vient de ce sens qui me trompe rarement.
Une image, cette façon de faire signe au revoir, bicyclette enfourchée, un pied-à-terre, haut du corps retourné et bras droit tendu haut, très haut...

Un geste pas sans effort, un geste émouvant...    

Et puis, je n'arrête pas de gamberger...

J'ai remis à demain... une nuit médiocre et ce besoin, le premier matin de mes repos, de traîner au lit jusque neuf heures ; qui plus est, le premier du mois de décembre... et un dimanche ! Je déteste les dimanches...
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
J'ai classé quelques papiers... Enfin, j'ai ouvert le courrier qui traîne depuis... je jette les enveloppes et empile le reste dans une boite... je déteste ça !
On vit dans un monde où, au nom d'une soi-disant liberté, on a choisit de tout empiler... les lois, les procédures, les obligations, les devoirs, les droits... alors, forcément, ça finit par dysfonctionner.
Comme ce *µ%°#& de Windows qui bug depuis la dernière mise à jour... mais pourquoi j'ai pas pris un Mac ?
... Et cette poussière... Il faudrait que je fasse le ménage... Pff... on verra demain matin ; de toute façon, c'est mieux de le faire avant de se doucher... Je ne suis pas encore lavé... Ok ! Mais on est déjà l'après-midi... et puis, j'ai d'autres choses à penser, bien plus importantes ! Enfin... importantes pour moi...
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
15h00, un sandwich, debout dans la cuisine... pas lavé, coiffé comme un dessous-de-bras... Non ! Je ne pue pas... j'ai cette chance. Enfin, pas après trois jours... Ce qui fait qu'il faudra au moins trois jours de plus que pour un autre, pour que les voisins soient alertés par l'odeur... Je me fais pitié... parfois.
Et là... dans mes cheveux, quelques peaux sèches... comme des pellicules, c'est dégueulasse ! Bon sang, que ça peut m'exaspérer ce genre de choses !
C'est nerveux m'a dit le toubib...
Pourvu que mes nerfs n'aient pas aussi bousillé quelque chose à l'intérieur !
... Une sorte d'eczéma... plutôt bénin... Mais, dites-moi... vous ne seriez pas dépressif, des fois ?
De quoi j'me mêle ? File-moi donc un truc pour la tête, l'extérieur ! L'intérieur, je m'en occupe !
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...
Franchement, je n'ai pas envie de mettre le nez dehors... Je boirais bien un café, ou je discuterais bien avec quelqu'un... Comme l'autre soir, enfin j'me comprends... Tout le reste... n'a aucun sens.
À vouloir pousser plus loin ce petit jeu, je me trouve 
tout-à-coup être un peu... limite. Allez, c'est plus sage que je m'arrête là.
Et puis, je n'arrête pas de gamberger...