(journal de mes sensations)

lundi 9 juillet 2012

La force des convictions

Je pense être un type non dénué de bon sens, il ne s'agit pas là d'une qualité que j'aurais travaillée, il n'y a pas de quoi se vanter, c'est dans ma nature, voilà tout. Je suis plein de bon sens, mais je ne suis pas raisonnable. Tout est dans la nuance. Par exemple, la vie que je mène aujourd'hui, elle ne semble pas raisonnable à bon nombre de conseilleurs, mais moi, je la considère pleine de bon sens, compte tenu de cette étonnante conviction, qui m'habite... et à laquelle je voue... j'allais écrire, tout, mais peut-être pas quand même... presque tout. Et d'où me viendrait la résistance aux coups aux corps, violents et répétés, de certaines pulsions ? 
Ce matin, après avoir laissé J. à la découverte de ceux qui seront son univers trois semaines durant, nous sommes allés avec N. prendre un café... Dans la conversation où elle me parlait de L., elle me dit tout à coup : 
- il faut que je te dise, sais-tu qui L. à aperçu dimanche dernier ? 
Une partie de moi le sait, mais l'autre ne peut s'empêcher de douter, alors, prudent je dis : 
- à la façon que tu as de me pauser cette question, je pense deviner... qui ? 
- Elle l'a aperçue, par la fenêtre, à son travail...
Coup au plexus ! 
C'est assez bête comme histoire à lire... Mais moi, malgré tout ce que je sais, ce que je présage, à chaque fois, c'est un silence aussi soudain qu'affolant qui me saisit et tout alors se retire, comme la mer se retire, même l'air semble s'enfuir... J'ai beau m'y attendre, m'y préparer... quand cela se produit, je suis incapable de réagir, je ne peux que regarder cette vague revenir, foudroyante, sans même laisser à la panique le temps d'agir ; pulvérisant toutes mes digues les unes après les autres, dans un fracas assourdissant. À peine le temps de comprendre que je vais être submergé avec une telle violence que je vais me disperser en milliards de molécules... Quoi que je fasse, cette vague, toujours me submergera, m'emportera... C'est alors que je me dédouble, que cet autre moi, sort, se retourne, me contemple, semble estimer le chemin parcouru... Puis, m'attrape avant que je ne sois emporté et dispersé, m'enlace, me soutient et, m'encourage... Ce moi, à la poursuite duquel je suis, donne à mes convictions le plus beau sens que l'on puisse leur donner... Bien sûr que je ne perds pas mon temps, j'avance, avec de belles valeurs, je me consolide, je m'enrichis, je grandis et je sens que cela me donne une force extraordinaire, que cela me densifie. Alors je me fiche bien de ce que pensent les autres, parce que je sais que ce sont eux, qui les premiers, le moment venu, se rallieront à moi...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire