(journal de mes sensations)

jeudi 16 janvier 2014

Question de nature !

Un temps mort qui s'impose, à la manière d'une maladie. Je ne peux que subir... sans peine, sans manque réel, à ma grande surprise ! J'ai même la sensation d'être... presque bien. Un peu comme quand le médecin est passé, qu'il a expliqué... que la crainte a désenflé et qu'il ne reste plus qu'à s'abandonner, à se reconstituer, doucement...
Peut-être est-il temps d'à nouveau me laisser aller ? Aller à vivre. Cela fait combien de temps déjà ? Trois, quatre ans peut-être ? Je ne sais plus ! Pourtant, il y a peu, je comptais encore... Je ne sais plus depuis combien de temps j'attends... qu'au nom de la reconnaissance, les choses me soient exprimées... ni depuis quand, j'ai compris que ce n'est, probablement, qu'un vœu pieux !
Certes, je suis en partie fautif... ne savais-je pas ce qu'il en était ? Ne savais-je pas tout ce qui se passait, ou presque...? Mais voilà, j'aimais ! J'aimais tant, que je me refusais tout jugement, ne m'en tenant qu'à ce que je ressentais profondément, choisissant de ne croire qu'au meilleur de chacun... d'imaginer toutes les justifications possibles ; choisissant d'avaler celles qui m'étaient servies, même indigestes... d'ailleurs, pourquoi prendre la peine de me les servir ? Mais cet exercice d'imagination avait d'effroyables revers !
Que de temps perdu ! De ce temps pourtant plus précieux que jamais, où la vie tend à se contracter... Et toutes ces conséquences dont il me faut bien constater le désastre... Quelle énergie il va falloir désormais, pour me rafistoler !
Cela aurait pu m'être épargné, il ne s'en fallait que d'un peu d’honnêteté, de reconnaissance et d'un soupçon de courage...
Sans doute en ai-je manqué moi-même, de courage... Et pourtant, tous ces faits, cauchemardesques, que j’enfouissais au fur et à mesure de leur découverte, profondément en moi, à force de volonté... d'espoirs aussi ! Peut-être ai-je péché par naïveté, de croire qu'un pareil amour, qu'un pareil espoir, aussi fou et tenace, même malgré quelques cruelles évidences que je n'aurais jamais dû découvrir... ne pouvait finir que par l'emporter... suffirait à tout transformer... Et tous ces mots inscrits ici, en pensant qu'ils seraient saisis, compris... et qu'alors quelque chose serait osé...
Maintenant, avec ce recul qui inéluctablement s'impose, cette décantation... cela semble prendre l'aspect d'un petit drame ; dénué de sens, comme tous les petits drames ; et dont l'extrait tiré, n'en évoquerait que le pire. Et cela me désole, infiniment...
Je dois me restaurer... trouver quelqu'un, ne serait-ce que pour soulager ma chair... puis mon cœur, s'il y a lieu... Mon âme, je m'en charge et je me garderai bien, dorénavant, de l'exposer.
Ni tristesse, ni rancune, quoiqu'un peu d'amertume et d'étonnement, d'incrédibilité même, de m'être à ce point fourvoyé.
Tout cela ne révèle, finalement, que la nature de chacun ! De l'importance que l'on donne à cette conscience que l'on a de l'autre et de soi. Et plus particulièrement, de nos facultés à déterminer notre comportement, à commander nos attitudes...
"Alors, quand toutes les facultés sont suspendues, nous devenons semblables aux démons de l’enfer qui ressentent le remords, mais qui ignorent le repentir." Walter Scott.
Et maintenant que vais-je faire de cette souffrance d'hier ? 
La chérir... comme une compagne ?

Quoi qu'il en soit, une sensation de vide m'a absorbé il y a trois ans, cette dépression m'a brisé. Elle a émoussé ma volonté et mon corps s'est effondré... Aujourd'hui, sans doute sous l'effet d'un sursaut d'accord, d'un sursaut d'envie... celui que je suis, ma nature profonde, ne supporte plus celui que je montre.
Je me sens au pied d'une paroi qui se dresse devant moi, et qui m'apparaît dix fois plus vertigineuse que celle que j'ai gravie il y a huit ans ; à moins que ce soit moi, qui soit dix fois plus petit, plus rabougri... Avec personne près de moi, pour comprendre, m'encourager brillamment et surtout, pour s’enorgueillir de me voir tordre mon sort... Je ne parle pas de souhaits, d'intentions ou de ces faciles amitiés et amours virtuels ! Mais de ceux qui s'offrent, fières et sans craindre le péril... De ceux qui savent que seuls les actes comptent.
Alors, je risque d'être un peu juste, de n'avoir pas assez d'énergie pour autre chose... Autre chose d'aussi suivi que ce l'était ici ! Je ne suis pas né mâle alpha, je ne fonctionne qu'au courage, et chez moi, au même titre que les hormones, c'est compté juste...
Mais ne présumons pas de l'avenir... D'un certain point de vue, au regard de ma position, les perspectives ne peuvent qu'être favorables ! Non ?
Le moment est venu de fermer le cahier de cette histoire, même si je le trouve inachevé.