(journal de mes sensations)

samedi 30 avril 2011

Équanimité

Enfin, ce mois d'avril prend fin. Je n'ai pas tenu la promesse d'écrire ici chaque jour, je peux cependant prétexter avoir des circonstances atténuantes... et je crois qu'à par moi-même, personne n'est en mesure de me jeter des pierres !
De quoi sera fait ce mois de mai et les suivants, ce futur que j'attends, que j'ignore. 
Je suis tout à la fois anxieux et impatient. 
Je peux sentir chacun de mes atomes se charger d’électricité, ma volonté monter en puissance, mon attention s'affûter... 
Je n'attends rien, ou plus exactement je m'attends à tout, excepté, sans doute, à ce qui arrivera. Nous verrons bien. Mon cœur me pousse toujours dans la même direction, encourage ma persévérance... 
Tentons donc de rester équanime...

Fragile

Écrire, c'est un peu comme courir, seul ceux qui courent savent ce que c'est...
J'essaie de revenir doucement à cet exercice d'écrire, d'exprimer ce que je vis intérieurement, ce sur quoi je m'interroge. Bien que pour le moment ce ne soit que tourments, en raison de ce trop de manque, de ces incertitudes, de ces peines si lourdes... Qu'importe, ne me jugeront que ceux qui n'attendent que l'occasion d'avoir un bon argument... 
Pourquoi cacherai-je mes vérités, aussi multiples soient-elles ? Ne suis-je pas libre, d'un jour la trouver belle, un autre, minable et laide ? Ma vie, pas elle !
Elle, sera toujours belle...
Et puis je trouve dans l'écriture une certaine satisfaction, certes éphémère et légère, mais qui chaque fois que je termine un texte, renaît. Oh, il ne s'agit pas d'une opinion auto-admirative de ce style encore infirme, ni d'un ébahissement orgastique quant à la haute valeur du message contenu. Invariablement en me relisant, je dois toujours combattre l'envie soudaine et violente de tout effacer... de ne plus en parler ! Non, ce n'est que la satisfaction d'avoir accompli quelque chose, presque rien, un : c'est moi qui l'ai fait ! C'est là, c'est fait, ça s'accumule, ce sont les prémisses d'une oeuvre... à ma mesure et qui sait peut-être un jour au-delà de ma démesure... sans compter toutes ces "pensées" qui me viennent toujours en conduisant ou en marchant, et que je ne retiens jamais, malheureusement.
Et puis soyons humble, devenir un virtuose comme Glenn Gould c'est déjà exceptionnel, alors Bach...
Lorsque l'on est ni l'un, ni l'autre, on est fragile... Un rien et l'on déraille, un doute et c'est la déroute. Je suis fragile, cela ne m'empêche pas de m'exposer, de me livrer, de toujours repousser les limites de ce qui m'est supportable, espérant que l'autre prendra conscience de ma réalité de ce que je fais, de sa réalité, de ce qu'il me fait. J'ai toujours agi avec l'idée qu'il ne me ferait pas ce que je ne lui ferai jamais. Moins par crédulité que par volonté de donner une belle et noble valeur à l'échange... de l'élever, particulièrement quand celui-ci découle d'intimes intuitions, aussi profondes que puissantes.   

En passant...

Je décide de sortir boire un verre, seul, question de fidélité, de loyauté (même si beaucoup pensent que je suis un imbécile...) ! 
Sur mon chemin, un clochard que je connais, saoul, il est affalé sur le trottoir à côté de son écriteau pour quelques euros, les gens tout comme moi passons avec à peine un regard... Un peu plus loin, des pigeons picorent au milieu des passants, la vermine parisienne, parmi ces volatiles, il y en a un particulièrement maladif, chétif, plus occupé par nécessité à éviter les pieds assassins, qu'à se nourrir... Dans ses yeux, la mort prochaine... Je suis saisi d'un pincement au coeur ! 
L'insupportable dans l'humain, c'est cette attente de la pitié des siens !

vendredi 29 avril 2011

Pour se réaliser

J'ai cette étrange obsession, d'une insatisfaction profonde, l’effroi d'avoir raté ma vie ! C'en est presque maladif et plus particulièrement lorsque je crois ne pas être aimé par ceux et plus particulièrement celle, que j'aime... Parce que selon ma conviction, être aimé est la seule réalité qui compte dans ce monde. L'élément essentiel à la vraie "réalisation" de soi. 
Je me méfie par contre de l'obsession d'à tout prix "se réaliser", car qu'est-ce que peut bien signifier : "être réalisé" ou non ? "Réalisé" par rapport à qui ? Au cours de ma vie, c'est parmi les gens dits "non réalisés" que j'ai rencontré les humains les plus intéressants, parmi ceux qui n'ont fait qu'échouer, qui survivent à leurs incapacités... Alors que les autres, ceux qui aux yeux de l'homme moyen ont réussi, n'étaient que pur néant. Eux qui s'étaient "réalisés" manquaient précisément de "réalités"!
Voilà, certainement, une des vérités qui me caractérise, un besoin farouche d'être enfin aimé, d'enfin exister.

Maudite élégance

L'élégance ne suffit pas ! Elle n'est qu'illusion passagère, ne laissant derrière elle rien qui marque, ou laisse le souvenir d'un frémissement. Comme celui que je ressens quand j'entends sa voix, ou pense à son regard, à sa peau...
Chez moi c'est une sorte de politesse, comme pour me faire pardonner d'aimer, d'encombrer avec mes sentiments, mes attentes. Elle est naturelle, mais je la maudis d'être cet arbre qui cache la forêt, quand bien même cette élégance vient du cœur. Un sacré cœur pourtant. Une putain de pompe à émotions ! C'est bien simple, c'est ce que j'ai de plus gros... sauf peut-être, ce quelque chose qui serait plus gros... cette gêne, cette honte même, de n'être pas capable de me faire aimer, désirer... Je souffre de n'être qu'élégant et gentil... Et toutes ces choses dont je ne parle pas, qu'à bout, parfois j'évoque à peine mais sans jamais insister, tant elles me meurtrissent, me déchirent. Tant d'autres encore, que je ne fais pas... par souci d'élégance.
Mais ce ne sont là que des mots écrits, exprimant des sentiments qui ne sont que la conséquence de sensations vécues ces derniers temps... des signes sans importances, de petites peines qui abandonnées sur une pierre au soleil ne laisseront que d'insignifiantes et passagères traces de sel... Comme par élégance.

jeudi 28 avril 2011

Si elle le veut...

Écrire me semble un point hors d'équilibre, inaccessible.
Je me tiens dressé sur la pointe des pieds, les bras en l'air, tendu par l'effort, 
 incapable de hisser plus haut ma médiocrité, 
 je sais que je ne volerai jamais !
Affaibli par mon plus beau combat, 
 les derniers coups bas semblent m'avoir cette  fois… 
 touché !
Peut-être n'est-ce qu'un désert à traverser, une épreuve supplémentaire ?
Mais là, genoux à terre, je n'ai plus d'essence, de sens, d'essentiel.
Je suis las, bras ballant, devant cet éternel désert.
Je me retourne, il est aussi derrière.
Tout autour, que des pierres,
 du sable, de la poussière.
Je me regarde, je suis moi-même une pierre.
Exposé aux semelles.
À terre, par manque d'ailes !

De tant la rêver, de tant la désirer, 
 je ne sais plus si je suis moi ou si je suis elle ?
Même le vent ne cesse de me souffler, 
 que je n'ai qu'elle !

Elle pour qui, courbé, je ramasserai toutes les pierres
 afin d'assurer ses pas hésitants et délicats.
Elle pour qui je sens plus que je ne sais pouvoir la porter 
 à travers ses propres déserts.
L'emmener loin, au-delà des rives qu'à peine on devine,
 si elle le veut...

Mais je ne peux voler, je ne peux veiller, je ne peux écrire, 
 si je ne suis qu'une pierre au milieu du désert,
 une petite et minable pierre, sans importance, 
 qu'on ramasse puis qu'on lance
 et qui vole, l'espace d'un instant.


Qu'elle me donne des ailes, l'espace d'une éternité !
Je veux bien pour cela ne voler que la nuit autour de son lit,
 et toujours ne poser mes ailes de chauve-souris 

 que sur ses douces fesses de princesse,
 si elle le veut...

mercredi 20 avril 2011

Aparté

Merci pour l'intérêt que vous portez à ce blog et pour vos encouragements.

Retour à Paris

Ces moments privilégiés vécus avec J.et V. prennent fin demain. Ce ne sera qu'un déchirement de plus. J'appréhende les jours à venir... 
Chaque fois que nous sommes ensemble, il y a ce qu'aurait pu être notre vie et ce qu'elle est. Il y a ces plaies, celles qui ne se refermeront jamais... 
Se quitter, se retrouver pour à nouveau se quitter me paraît tellement insupportable, et pourtant que faire d'autre ? 
Pour certaines choses de la vie, je suis incapable de me faire une raison, d'accepter... Et dès que je sens que ça cicatrise, que le temps distille ce poison qu'est l'oubli, je réouvre la blessure par souci d'entretenir ce stigmate du mal que l'on peut faire parfois. 
Je suis un Don Quichotte dès lors que j'aime...

Accéder à l'émotivité

Avez-vous déjà mis votre langue sur les électrodes d'une pile afin de savoir si elle est encore bonne ? 
La sensation ressentie alors, c'est un peu cet état qu'il me faut atteindre pour écrire... Cette tension organique, comme une effervescence métallique qui, bien qu'insupportable, vous galvanise... 
Pour accéder à mon émotivité, je puise dans toutes mes peurs, tous mes effrois, puis creuse encore pour l'exacerber, flirter avec ses excès et me mettre en un équilibre précaire, entre apathie et exaltation. 
Hélas, cela ne suffit pas toujours pour libérer ma créativité. 
Et je sens, intimement, que c'est infiniment plus destructeur et moins productif que lorsque je suis emporté par ce que m'inspire ma muse...

mardi 19 avril 2011

Maux

Parfois, comme à cet instant précis, l'avenir me semble inconcevable ! La tête comme prise dans un étau, une douleur qui ne me laisse rien présager de bon pour cette nuit... Ces maux si réels, ces insomnies, cet état de déprime, transparaissent malgré mes efforts pour ne rien montrer... Tous, m'évitent, font comme si de rien n'était, sont sur la défensive... seuls J. et V. se tiennent près de moi avec leurs mêmes attentes, leurs mêmes offrandes... l'innocence, premier remède contre la peur... 
Une chose me rassure, cependant, c'est qu'il ne faudrait que quelques mots, quelques gestes pour que toutes ces peines disparaissent. 
Tout est si ténu, si fragile, que d'une indélicatesse peut naître une tempête, et d'une attention, un être.

lundi 18 avril 2011

Et chaque matin

Comment après de telles nuits, trouver chaque matin l'énergie d'aller courir ? J'imagine qu'entre mes excès d'intenses veilles nocturnes, subsistent, sinon des phases de sommeil, des pertes de conscience. Ne pouvant pas se reposer, le cerveau surchauffé, disjoncte ! 
Est-ce que j'y pense une fois plongé dans ce coma ? Cela ne fait aucun doute tant il s'agit d'un acte d'au-delà de la conscience même...

Un peu plus tard

Par souci de modestie, toujours me rappeler que tout ce qui m'arrive n'est au fond qu'un évènement pour moi-même ! Et qu'il y a une certaine bassesse d'âme à vouloir, quand nous sommes malheureux, que les autres s'intéressent à nos malheurs.
Se résoudre à laisser passer le temps, en fait à passer avec lui...

Pollutions nocturnes

De mes réflexions nocturnes, j'en arrive à la remarque que j'ai toujours été un enthousiaste, optimiste. Un enthousiaste que je me suis employé à saper par le biais de mes pensées ! Pensées elles-mêmes sapées par ma relation aux autres, par ce que je crois saisir (ou sens...) dans leurs attitudes à mon égard...
On ne devrait pas réfléchir la nuit, on devient alors la proie trop évidente de son mauvais génie...
Ces pollutions nocturnes ne sont, hélas, qu'intellectuelles et cauchemardesques, j'ai perdu l'insouciance de celles de notre adolescence, et c'est bien dommage, n'ayant pas plus l'envie d'en venir aux mains... Les affections de l'âme finissent toujours par nuire au corps, et vis versa...

dimanche 17 avril 2011

Avant de me coucher

Mon séjour ici s'achève bientôt et il va me falloir ramener J. chez elle. 
Le retour à Paris va être dur... 
Je ne me sens chez moi qu'auprès de ceux que j'aime.


Tout comme,
jamais je ne me suis autant senti à ma place, 
jamais je ne me suis autant senti réel,
que chaque fois que j'étais avec elle
(elle, ma muse bien sûr, mon étoile, le sujet principal de ce blog)


Condamné à toutes les déchirures...

Balade

Pas grand-chose à dire de cette journée. À part ma course matinale, jouer à la balle avec le chien, puis, en fin d’après-midi, une grande balade de deux bonnes heures avec J. et V., dans la campagne. Pas une âme rencontrée... Une belle journée de printemps ensoleillée ; le chant des oiseaux et le bourdonnement des insectes ; l'odeur de l'herbe coupée ; un coucou ; V. tantôt devant, tantôt derrière, trait blanc filant nous dépassant , point blanc bondissant, ici et là, dans les champs de jeunes pousses de blé...
Impossible de faire taire ces idées qui me viennent... bien qu'ayant la main de J. dans la mienne, un sentiment de solitude qui m'use, les larmes pas loin derrière, et une sensation de vide devant, comme un abîme...

samedi 16 avril 2011

Changeons de sujet...

Deux envies subsistent, pleurer et dormir ! Un retour en enfance...
J'ai réglé quelques comptes hier, dit à certain, ce que je pensais d'eux, et par la même occasion ce que je pensais de moi. Curieusement j'ai la naïveté de me demander ce qui leur a été le plus pénible. Je continue mon travail de sape ! Il me suffit de me voir dans le regard des autres. Je suis mon meilleur ennemi ! 
Tout pourtant portait à penser que ça irait ! S'il n'y avait eu cette fin de mars, ce début d'avril...
Et, merde ! changeons de sujet.
Aujourd'hui, j'ai emmené ma grand-mère faire quelques courses. Que la vieillesse est ingrate, on ne sait plus quoi faire de son corps et on oublie sa tête. Elle, pourtant si bonne, comme punie par la vie qui ne lui a jamais rien offert. On a peu de temps et ceux qui s'abandonneront au vieillissement, devenant petit à petit, insidieusement, prisonnier de leur corps, leur seul loisir, ou punition selon leur comportement, sera de revenir sur ce qu'ils ont fait durant leur vie. Observant les personnes âgées, leur regard recèlent tantôt d'effrayants abîmes, tantôt une âme affolée cherchant à s'échapper et d'autre fois comme une résignation, une lassitude. 
Allongé dans le noir, je m'observe et y voit toutes ces choses... J'allume alors la lumière, je ne cède jamais à la panique, même issue des songes, et je regarde, pour me calmer, des photos d'elle. Qu'a-t-il put se passer ? C'est à ce moment que commence le pire de mes cauchemars... 
Et, merde ! Changeons de sujet.
Hier avec J., trois heures à l'Aqua Mundo, piscine à vagues, des chutes d'eau, deux grandes rivières agrémentées d'espaces jacuzzi, etc. D'immenses toboggans ou je me brûle les fesses, de la végétation, et des ploucs obèses avec leur progéniture hurlante... Un seul avantage, on s'y sent moins con et J. affiche un large sourire, m'attrape tout à coup et m'embrasse... Un petit geste qui me liquéfie, c'est le bon endroit, qui me réchauffe le coeur. Je suis un tendre, j'ai besoin qu'on me parle, qu'on m'embrasse et qu'on m'aime. D'exister dans le regard de ceux que j'aime.
Rentré, fourbu, mon oreille me faisant mal... Je pense à elle...

vendredi 15 avril 2011

Je ne suis pas philanthrope !

Quel art difficile que celui d'accepter de passer pour un imbécile ! Est-ce par tempérament ou en raison de la nature de mon sentiment ?
Si je me hais tant, c'est sans doute pour être mieux haïssable ! Ne réussissant pas à en vouloir à ceux qui me blessent... sciemment !
C'est certainement à mon orgueil que je dois, de ne devoir rien à personne ! Et à ma générosité, d'être prisonnier de mes affections, de mes élans du coeur. 
À croire qu'il n'y a aucune bonne raison à essayer d'être bon. Faire le mal, apprendre à profiter au détriment de ceux qui vous aiment, proies si faciles... vous serez alors craint, respecté, apprécié même... Il serait peut-être temps pour moi de grandir ? Apprendre à faire semblant, puisque seul le paraître compte ! Être léger ! Éviter d'éveiller le remord, la gêne chez quiconque !
Pourquoi suis-je doté de ce pouvoir de deviner, si c'est pour n'en tirer que de la peine ? Peut-être aussi que la nuit ne porte pas toujours conseil, qui plus est, au cours d'incessantes et épuisantes insomnies ? Et qu'il ne s'agit là que d'élucubrations morbides ? Allez savoir ? Cependant, la douleur, elle, est bien réelle.
Le matin en courant, lorsque je suis certain d'être seul, je hurle, jusqu'aux larmes, je hurle à me faire peur ! 
À mon retour, la fraîcheur, le vent du nord et l'effort justifient ma voix cassée, mes yeux injectés, mon air hagard... secrètement, à chaque départ, j'espère un même traître virage, une voiture lancée à vive allure, un fulgurant et brutal présent, effaçant définitivement passé et avenir.
Les réflexions nocturnes sont toujours infernales, c'est au matin que l'espoir renaît, un peu. Et puis, constatant être une fois de plus négligé, écarté, les idées s'assombrissent à nouveau, présageant une nuit longue et glaciale, une nuit blanche linceul...

mercredi 13 avril 2011

Affections...

Depuis quelques jours, je me réveille dans le milieu de la nuit avec d'étranges maux de tête. Pas franchement douloureux, mais singulièrement désagréables. Je les trouve suspects et ils m'inquiètent. Peut-être ne sont-ils que la conséquence d'une anxiété récente, d'un étrange trouble ? 
Je pensais qu'en venant m'installer au vert, je pourrais y voir un peu plus clair. Je devrais pourtant savoir que rien ne se passe jamais comme on l'avait pensé. Je ne suis, tout à coup, plus physiquement seul, il me faut même faire preuve d'attention aux autres, mais malgré cela mon sentiment de solitude subsiste, il me semble même plus fort. 
Chaque matin, je vais courir, ici la nature explose et c'est un régal d'odeurs végétales. Bien que le soleil soit de la partie, le matin il fait encore un peu frais, et il faut quelques minutes avant de ne plus souffrir de cette fraîcheur humide de rosée. La conséquence de cette fraîcheur matinale, fait que je transpire peu, et cela modifie mes sensations durant la course et même après... 
Il suffit d'une légère modification dans le déroulement de ce que vous vivez pour que tout s'en trouve bouleversé. Et encore, dans ce cas, la nature de ce qui a changé est précisément défini, les raisons, logiques et reconnues, donc les conséquences sont plus facilement acceptées et comprises. Mais, dès lors que l'on ait aucune connaissance des causes d'une modification, aussi infime soit-elle, les conséquences prennent alors des proportions cauchemardesques... On imagine le pire et encore en sachant que ce n'est jamais ce qui a été imaginé qui arrive... 
J'essaye de reprendre mon habitude de venir chaque jour écrire sur ce blog, et bien qu'ayant constaté, non sans étonnement, qu'il suscitait un intérêt international, quelque chose m'angoisse... une remarquable absence de connections en provenance d'Amérique du Nord m'affecte terriblement... C'est là, peut-être même, la cause de ces troubles évoqués plus haut. Et, bien que honteux de cela, je ne peux m'empêcher d'imaginer toutes sortes de raisons, toutes plus effroyables les unes que les autres... Que dois-je attendre de la réalité, la honte ou l'effroi ? Échouer sur la ligne, serait ma malédiction ?
Mais ne sont-ce point là, les tourments du manque ? Il faut me faire violence et me raisonner, même si je suis épuisé. 
De cette campagne, je retourne sur les traces de mon enfance, et j'ai retrouvé ce Lilas sous lequel on m'installait, pendant les travaux des champs, dans une brouette, ne pouvant à ce moment plus marcher... Il y avait là le bonheur de l'instant parfait, mêlé à la souffrance de mon affection... 
Plus tard, bien plus tard, ce Lilas mauve, en bouquet, dans une chambre aux murs blancs, sous les toits de Paris, me marquait à jamais, devenant le symbole de la sensualité et de la féminité, de la volupté et de la jouissance... d'un amour profond, blanc teinté d'un peu de sang... un amour comme une purification !

mardi 12 avril 2011

Sa présence

Tant de choses me manquent, mais une seule compte.
Tous ces mois à ne vivre que le temps.
Trop de silences, d'isolement.
Effacer ces années d'hivers.
Entendre son rire et ses soupirs.
Sentir ses mains et ses baisers...
Impatient de son attention, 
 de l'éclat lumineux qu'ont ses yeux.
Foudroyé, à son apparition.
Me sentir bouleversé, emporté !
N'être plus que ce désir que j'ai d'elle...
Sentir surgir mes émotions... les lui écrire,
 et pas seulement...
Nuit et jour, lui dire, qu'elle est belle...
Guetter son sourire... 
Tant de choses me manquent, mais une seule compte.
Rien d'autre. Puisqu'elle est origine.
Sa présence...

dimanche 10 avril 2011

L'autre et l'une...

L'amour, le désir et la souffrance, sont les thèmes qui suscitent le plus mon imagination, ma créativité. Bien que, par nature, je sois plus enclin à privilégier les premiers, je me vois trop souvent inspiré par le troisième !
En réalité je n'ai pas compté si j'évoquais plus souvent mes peines que mes envies de plaisir, mais c'est le sentiment que j'ai parfois et ça me gène... 
Reconnaissons que le lecteur sera toujours plus indulgent à propos de nos maladresses grammaticales ou dialectiques si on lui parle d'amour ou de désir, que si on lui étale toutes nos douleurs. Il faut pour bien parler des peines avoir une plume plus agile, plus aguerrie même. Dès lors que l'on souhaite partager quelque chose, avec d'autres, il est préférable que ce soit du plaisir. Ça passe toujours mieux.
On existe essentiellement par rapport aux autres. Seul, on n'est rien, ou si peu ! Même ce blog, sans sa liseuse attitrée, n'a aucun sens, autant écrire sur des cahiers, mais alors quel intérêt ? Sinon qu'il est une des conséquences de la rencontre de deux passions. À la fois ma force et ma fragilité, tant elles comptent pour moi.
Je ne pensais pas que ces deux passions pouvaient m'être, à ce point, si indispensables. Elles se trouvent être intimement liées l'une à l'autre, l'autre dépendant tant de l'une. Cette une, ma muse, à la fois sujet et objet, m’insuffle ce goût immodéré pour mes deux thèmes favoris, dont j'exprime alors avec cette autre, mes émotions ressenties. C'est sans doute parce que la seconde nourrit la première que la magie peut continuer. Au même titre que l'autre sans l'une me paraît inconcevable, impraticable. 
C'est dans l'épreuve du manque, que l'on prend conscience de l'importance qu'ont pour nous certaine personne, certaine chose, de l'essentiel. On peut s’accommoder de ne pas toujours manger à sa faim, on ne peut se réaliser et même vivre, sans se sentir aimé. Parce que se sentir aimé, c'est exister. Quand à se sentir désirer, c'est ce qui donne un sens au fait d'exister !

vendredi 8 avril 2011

Convalescence

Il y a trois ans, j'ai eu la grippe. La vraie, on entend tellement de gens dire, après trois jours d'arrêt maladie, c'était une grippe. Un coup de flemme, plutôt !
Une vraie grippe, c'est 40 de fièvre et plus, jusqu'à délirer ; c'est 3 à 4 kilos de perdus en à peine huit jours ; une déshydratation vous laissant la peau toute desquamée et, une apathie vous donnant la sensation d'être une pierre. Quand vous émergez de cet état, vous avez l'impression d'avoir fait un cycle complet dans une machine à laver. Vos muscles sont tellement courbaturés qu'ils ne répondent plus, la tête vous tourne, vos oreilles sifflent en permanence, vous êtes fébrile, frissonnant, fragile. Se lever, bouger, même respirer est un supplice... Tous vos sens sont engourdis.
C'est ce que je ressens aujourd'hui ! Hier matin je pensais arrêter ce blog, ayant même écrit un dernier message :

Un dernier message par politesse envers ceux qui suivaient ce blog.
Tout à une fin, je n'y croyais pas ! J'en fais la douloureuse expérience !
De celle qui survient alors même que les jours précédents annonçaient l'inverse... Abrupte ! Sans explications...
Un long silence lourd de sens, qui blesse là où c'est fragile... parce qu'on devine...
Je mets donc fin à ce blog pour le fait qu'il n'a plus d'objet !

Je suis d'un naturel peu patient, mais j'ai hésité tant cela me semblait dénué de sens, aller à l'encontre de ce qui me rend meilleur... et, de ma parole !
J'étais cependant chaos debout, vacillant ! Un chaos psychique n'est jamais la conséquence d'un seul choc reçu. Il en faut plusieurs, répétés à intervalles irréguliers, au rythme de fracas, de calmes et de tourments. Des coups venant de tous côtés et portant à tous endroits. Atteints, vous ne savez plus ni faire face ni fuir, un dernier, terrible, parce que vous ne l'avez pas vue arriver et vous chutez.
Il y a des choses que je serai incapable de faire, mais là j'en étais arrivé à me dire qu'un bon accident serait fatalement salutaire...
Et puis, il y eut hier midi, trop tôt de son côté, pour que ce ne soit pas un signe volontairement fort. Et, hier soir ! j'ai pu dire en partie ce que j'avais à dire, bien qu'il n'y a pas eu de vraies réponses... comme à chaque fois quelque chose de plus fort, de profond, a pris le dessus, effaçant, presque en totalité l'amertume et la douleur.
Quelque chose d’étonnamment naturelle, qui se passe entre nous, faisant que chacune de nos conversations un peu dramatiques se terminent toujours avec une délicate légèreté et même avec beaucoup de tendresse.  
La vie est courte m'a-t-on, récemment, répété à plusieurs reprises. Plus encore pour moi ! Et peu en sont aussi conscient que je le suis.
Aujourd'hui, je me sens convalescent, toujours fragile, incertain. Ayant besoin de soins. Je voudrais que cet incident ne soit pas arrivé, j'ai l'impression qu'il a, sinon gâché, terni toute cette générosité que j'ai essayé de donner à l'attente nécessaire, à supporter les affres de son absence, et à nos respectives incertitudes. À étouffer mes craintes afin d'être crédible dans mes encouragements. J'ai l'impression que quelque chose s'est vrillé en moi, j'aimerais écrire à nouveau comme j'écrivais il y a encore quelques jours, mais l'angoisse de ne pas y arriver, de ne pas être spontané, me paralyse, et surtout, je ne me sens plus lu avec la même attention et la même fréquence... 
Bien sûr j'ai déjà surmonté ce genre d'épreuve au cours des mois précédents, et je surmonterai sans doute celle-ci, mais cela semble chaque fois plus difficile, et je panique à l'idée que je pourrai, un jour, atteindre les limites de ce sentiment si puissant, si noble, si pur, que j'éprouve à son égard ! Ce serait alors la fin de tout espoir, de toute envie.
J'espère sincèrement récupérer rapidement cette joie d'écrire ici, parce que s'est intimement lié à cet autre bonheur, comme je l'ai déjà écrit. Et que cela contribue aussi à mon équilibre. 
Aller au bout de cette promesse d'être là, pour elle, au moins jusqu'à ce qu'elle se soit trouvée ! 

vendredi 1 avril 2011

Ce "désir tendresse" que je ressens

Mon désir d'elle, aussi animal soit-il, est toujours empreint d'une extraordinaire tendresse. Où, est-ce l'inverse ? Quoi qu'il en soit, ces deux sentiments sont si intimement liés, qu'ils ne font qu'un. Et plutôt que de s'amoindrirent, ils s'augmentent l'un l'autre, s'intensifient !
J'ai inscrit à jamais dans ma mémoire une sensation, un choc. C'était après une longue absence, les circonstances très particulières lors de son retour étaient pour moi si insupportables que, devant lui rapporter des effets personnels, je lui avais demandé de ne pas se montrer. Elle n'a pas pu ou voulu se résoudre à suivre mes consignes, et n'y tenant plus, est apparue ! 
Elle avait, durant son absence, coupé ses cheveux, j'avais bien vu une photo, mais... Je ne sais toujours pas où, ni comment, j'ai trouvé la force de ne presque rien laisser paraître, de ne pas m'effondrer en un tas de sable ! Je dois ajouter que je sortais d'un incident physique spectaculaire et inquiétant, et que je venais de faire des efforts soutenus, mais de la voir... d'être soudainement en sa présence... eu sur moi un tel effet que je ne peux l'oublier. Ce fut un tsunami, ne laissant plus en moi, à l'instar d'un réflexe de survie, qu'un violent élan de "désir tendresse" vers elle, à peine contrôlable ! Mon ego venait d'être pulvérisé, j'étais autre chose... 
Ce n'était pas la première fois que je ressentais cette émotion en sa présence, deux fois déjà auparavant cela s'était produit, je peux dire que c'est à chaque fois plus fort, plus intense. Y penser aujourd'hui, me fait encore vaciller et je peux croire qu'il en sera ainsi durant le restant de ma vie.
Peut-être ne devrais-je pas dire ce genre de choses... Mais la vie est trop courte, du moins cette vie de chair et d'esprit. Et l'occasion de les unir est la quête de tant d'êtres, alors que pour moi, il me suffit d'être en sa présence pour qu'enfin je ne sois qu'un, exhaussé ! 
Déjà sa voix a, sur ma chair et mon esprit, un effet incroyablement étonnant... apaisant tous mes tourments dès les trois premiers mots prononcés... me redonnant une belle vitalité et pas seulement... Parfois, être à son bras, en ville, peut s'avérer un supplice, si plaisant...