Je ne sais pas ce que j'ai ce matin, mais entre mon bouquin et ma musique, je sens qu'un rien fait dangereusement monter le niveau de mon émotivité, pourtant bas ces temps-ci... Impossible de ne pas me contrôler sous peine d'être irrémédiablement submergé de l'intérieur... C'est un peu comme-ci l'extérieur gardait encore l'engourdissement de ces jours passés et qu'à l’intérieur la bête s'éveillait, furieuse d'avoir été ainsi estourbie...
Hier soir, comme à mon habitude, désinvolte, en caleçon dans la cuisine, je vaquais aux occupations habituelles de l'endroit. En face, un bel appartement refait il y a peu et dans lequel a emménagé une femme, seule et, qui plus est, semble... euh, comment dire... élégante ! Bref... au moment où je regarde par la fenêtre, je l’entraperçois en train de, furtivement, fermer les volets de, ce qui doit être sa chambre. Attiré... j'écarte le rideau pour mieux l'observer et, devine qu'elle me remarque à son tour... Aurai-je, dans le feu de l'action, manqué de discrétion ? Quoi qu'il en soit, elle apparaît alors plus franchement pour fermer l'autre battant, et sans doute plus ostentatoirement (du moins c'est mon sentiment), ne portant qu'une petite nuisette bleutée plutôt affriolante, s'arrêtant à peine pudiquement à mi-cuisse ; le genre de délicatesse qui se porte quand on est deux, pour le plaisir d'être encore déshabillée, du regard puis des mains ou mieux, d'être délicieusement troussée, partout dans son appartement... Le torchon m'en tomba des mains...
Impossible de distinguer les traits de son visage à cette distance, mais la façon dont étaient attachés ses cheveux blond platine, sa fine silhouette et sa façon de se mouvoir, font, que d'ici, seul, en caleçon dans ma cuisine, les bras ballants (et seulement les bras depuis cet instant), je la trouvais plutôt... soyons franc et perspicace... bandante ! avec une tendance poussant aux vices...
J'avais remarqué le soin qu'elle avait eu à décorer son intérieur au fur et à mesure de son installation, et l'armoire ouverte, visible dans la chambre, révélait une multitude de robes et de chaussures, me rappelant... Signes d'une évidente et profonde féminité, selon mon expérience...
L'appartement d'au moins trois pièces, l'ampleur des travaux réalisés, l'apparente élégance bourgeoise de la décoration, la finesse des rideaux et de sa nuisette... en disent long sur qui elle doit être. Attachée de presse, ou cadre en ressources humaine... la quarantaine à la silhouette entretenue, sexy et distinguée ; une solitude dévoilant un possible carriérisme fuyant les attachements sentimentaux. L'accord parfait entre la notion bourgeoise de la féminité, une évidente culture et une fine compréhension de la condition féminine, aujourd'hui... Un poison pour les romantiques, un passe-temps pour les décadents. Bien que très certainement plus intéressée par les types possédant du pouvoir et toujours overbookés, afin de lui foutre (oups ! ça ma échappé), une paix royale dans leur palais... Elle pourrait, tout aussi bien, s'avérer être, le genre plan-cul équitable option tendresse à discrétion, sans prise de têtes et chacun chez soi le reste du temps... pour qui sait si prendre.
Et moi qui, juste avant, balance que j'ai l'émotion qui atteint les dents du fond... Il faut croire qu'il n'y a pas que l'émotion qui pousse... Ou bien, que je confonds !?
Je ne sais pas si tu es au courant mais tu me fais rire ! Plein de hihi pour toi (j'adore aussi ce texte !)
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