(journal de mes sensations)

vendredi 8 juin 2012

Mon jardin en friche, mon île.

À quoi peut bien ressembler mon esprit ? Quel genre de place peut-il être ? Je crains que l'endroit soit peu intéressant... mis à part quelques idées qui, parfois, jaillissent de toutes ces autres qui traînent et tournent en boucles... j'ai remarqué à quel point, je peux ressasser mes misères... Écrivant ceci, l'image qui me vient à l'esprit (!), c'est un jardin en friche, entretenu irrégulièrement, par endroits seulement, au gré de mes rares présences. Un tas de choses y ont été commencées, puis abandonnées... Son seul intérêt, de n'avoir jamais cédé à l'urbanisation, au copier-coller, d'avoir gardé une certaine unicité.
Quand je lis mes auteurs favoris, je suis fasciné par leur capacité à organiser leurs pensées, à ne jamais s'égarer, à ne jamais perdre le fil de leurs idées. À construire leur raisonnement et, surtout, à aboutir à une œuvre originale ! Et je ne parle pas de leur érudition, de leur capacité à la variété... Pour reprendre ma métaphore, les leurs seraient des jardins luxuriants, peuplés de multiples essences, organisés de façon à ce que chacune s'y développe dans les conditions qui lui sont le plus favorables. Jardins à la Française pour certains, à l'Anglaise pour d'autres, Japonnais et Exotiques ou encore Méditerranéen. De beaux et singuliers jardins où l'on aimerait pouvoir y flâner indéfiniment, par plaisir et par curiosité ; des espaces où, moi, à chaque pas-j'apprends !
Alors que chez moi, j'ai déjà du mal à ouvrir la porte, et plus encore à la fermer, tant c'est envahi par les ronces et les mauvaises herbes. Lierre et gui parasitent les plus beaux arbres ; là, des orties jouxtent quelques fleurs dépareillées, ici des plantes persistantes s'étouffent dans leurs propres racines. Les quelques clairières sont ravagées par les taupes et des arbres tombés... Des colonnes se dressent sans rien porter et les chemins ne mènent pas forcément quelque part. Une fois y être entré, on n'a plus qu'une idée, en sortir. 
Il a cependant l'intérêt d'être nature et vivant ! Et au cœur de ces ronces, poussent même des mûres, et entre ces chardons on peut apercevoir une belle et tendre mousse... Si, sur les hauteurs, à côté de la source, pouvais se trouver deux beaux arbres, solides, formant une belle canopée et assez proches l'un de l'autre pour y étendre un hamac, je nettoierai tout autour pour y abriter ma table et deux chaises, et je crois bien que cela me suffirait ! Et puis, c'est mon jardin ! Qui sait, au détour d'un de ces chemins de pierres, de temps en temps glissantes, protégée par d'épineuses broussailles, se cache, peut-être, une espèce endémique, une plante unique ? 
Et ça, je crois bien que ça me comblerait, d'apprendre que mon jardin est une île ! 
Mon île, puisque c'est une île, je me la représente à l'image de cette autre qui m'enchanta tant, que j'y suis toujours un peu... Ce rocher plein de secrets, au large d'une baie en méditerranée, qui veille, avec sérénité, sur le cœur battant d'un des plus beaux et des plus versatiles volcans. 
Ce rocher sur lequel, naissaient à mon insu les prémices inconscientes, d'un violent et puissant élan de l'âme et du cœur, d'une ferveur et d'une dévotion, sans comparaison... Qui me conduirait à me demander à quoi peut ressembler cet esprit qui m'anime...
Alors voilà, à peu prés, ce à quoi j'aimerai qu'il ressemble.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire