(journal de mes sensations)

vendredi 29 juin 2012

La beauté pour obsession.

Je déteste ça ! Depuis trois jours, sous prétexte qu'il me faut une paire de chaussures, je passe mon temps à en chercher une... Je n'ai plus que cela en tête (enfin, presque...), au détriment de ce que j'aime faire... Je me sens saisi par cette fièvre acheteuse, qui bouffe les neurones de bien des individus...
Les boutiques sont infréquentables, les commerçants rarement aimables, au mieux obséquieux, question de portefeuille. Sur le net, de belles affaires, mais comment être sûr pour la pointure ?
Vous allez me dire que je vire futile, vous n'avez pas tord... dès lors que l'on veut, acquérir, posséder quelque chose, il semble, qu'invariablement, cela en soit la conséquence. Ça occulte tout le reste, et surtout l'essentiel...
Hier, vaseux après la sieste, je décide de sortir voir ce qui se passe dehors... Je monte jusque la place Daumesnil et m'installe à la terrasse d'un café (autre déviance de désœuvré). À la sortie du métro, une jeune femme distribue des prospectus des Nouvelles Galeries Nation. La première chose qui m'a frappé, c'est sa peau. Elle porte une petite robe noire très simple, bras nus et s’arrêtant à mi-cuisses.
Sa peau est d'une blancheur poudrée que je connais si bien... Sa chevelure attachée en chignon pas trop stricte tire sur un roux un peu passé, pas trop marqué... Elle doit mesurer un mètre soixante-dix, très fine, une petite poitrine et des hanches bien dessinée, ainsi qu'une très jolie cambrure. Ses bras, ses jambes sont magnifiquement dessinés, elle ne porte aucun bijou, parce qu'inutile et une paire de chaussures à talon haut, parce qu'essentiels... Elle doit peser dans les quarante-cinq, quarante-huit kilos. Elle semble épuisée et retourne souvent près de son sac où sont déposés la réserve de prospects et son téléphone portable, pour regarder l'heure. Se faisant, elle s'accroupit élégamment et m'offre la vue sur le dessous de ses cuisses si blanches... et sa petite culotte noire, bombée à cet endroit, par sa vulve...
Hormis cet épisode, enchanteur et léger comme un courant d'air frais, je ne peux décrocher mon regard d'elle... Sa peau me fascine jusqu'aux larmes, les mouvements de son corps élancé, son bras qui s'étend pour tendre un papier, ses épaules qu'elle tire en arrière pour soulager son dos, ses jambes qu'elle étire discrètement en marchant... Son visage qu'un air excédé, par la fatigue et la chaleur, assombrie, mais qu'elle illumine tout à coup par un sourire, lorsque quelqu'un accepte le carton qu'elle lui tend.
J'ai envie, de lui apporter de l'eau fraîche... de lui dire que de toutes les femmes qui sont passées depuis que je suis là, aucune ne possède sa grâce. 
Que pour caresser une peau blanche et poudrée comme la sienne, je vendrais la mienne et mon âme avec. Que pour baiser des lèvres pastelles comme les siennes, je donnerai aux miennes tous ces mots que j'écris...
Mais, au mieux, elle me répondrait par un sourire angoissé, ne comprenant pas de quoi je parle et me prenant pour un de ces coureurs éhontés... Alors que je ne désirais lui offrir que quelques mots, de ceux qui réconfortent les femmes... 
Et, sincèrement, est-ce bien à elle que je me serais adressé ?
Je déteste être obsédé par ces objets qu'il faut acheter, c'est autant d'obsession qui n'est pas dirigée vers cet écrin qui annonce la beauté...  
Ah, puisqu'on est intime, je partage ici mon hésitation sur les modèles de chaussures qui m'attirent :


       

Vous allez me dire qu'elles ne sont pas de saisons ! Si vous saviez comment ça m'est égale... Et puis, quelle saison ?
Un petit plus, pour les premières. Non ? Ou bien, celles-ci ?




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