(journal de mes sensations)

jeudi 21 juin 2012

Où il est question de pathos et de logorrhée

Je prends connaissance d'un mail. 
Le sujet : C'est vous ? Puis une photo suivie de ces quelques mots : 
C'est vous, Écrit et chuchotements ?
C'est l'été, moins de pathos... svp
xxxx.ch. Lectrice.
Sur le coup, je tousse... Pour ne pas dire que je le prends, presque, de travers... À ma décharge, ce mot Grec ! Je les ai en horreur. Ils sont durs, directs et trop souvent complexes. 
Une fois, un ami qui n'en est plus un... a soldé, notre échange de mail et notre amitié, vieille d'une vingtaine d'année, du même coup, par l'un de ces mots. Depuis plusieurs mois, je lui écrivais, argumentant en faveur des choix qu'une amie commune avait fait et, que lui, sans prendre connaissance des circonstances, jugeait inacceptables au nom de ses principes, régaliens. Pour le coup, son attitude était, pathétique (d'origine Grec, s'il est utile de le préciser). Coincé, perclus de certitudes... et toujours outrancièrement direct (le genre à estimer que ceux qui l'aiment doivent être capables d'accepter sa façon d'être), il m'avait sèchement répondu qu'il en avait assez de mes, je cite : logorrhées verbales ! Faisant d'ailleurs au passage, un pléonasme (lui aussi d'origine Grec. Pas cet ami, bien que... Oups là, pas d'égarement de ce genre...).
Consultant mon dictionnaire, (j'ai fait Latin au Lycée) je découvrais le sens de ce mot : chiasse verbale ! Forcément, ça plait pas ! 
Plutôt que de ne plus lui écrire ni lui parler, j'aurai peut-être dû me venger en faisant des bruits de pets chaque fois qu'il se penchait en société... Mais, je ne suis pas porté, sur la scatologie (mot d'origine Grec lui aussi). Comme quoi on peut être une des plus grandes civilisations et avoir créé une des langues les plus laides qui soit, selon moi. Pour revenir à pathos, et à l’ambiguïté du Grec (la langue, bien entendu) ancien, voici quelques définitions du mot glanés sur le web : 
Le pathos est une méthode de persuasion par l'appel à l'émotion du public. 
Dans les arts et en littérature, qualité de ce qui fait naître la pitié, la tristesse, ou la profonde compassion chez le spectateur ou le lecteur.
Style, ton, exagérément pathétique.
Discours, propos d'un pathétique affecté, abusant d'effets emphatiques.
Et quelques synonymes : 
théâtralisme, emphase, amphigouri, grandiloquence, galimatias, bouffissure, rhétorique, charabia, pataquès, exagération, affectation, cuistrerie, baragouin, prétention, enflure...
Si je ne me doutais que, me lisant et, a priori, souhaitant continuer à le faire (sinon, quel intérêt aurait cette demande), cette lectrice n'avait pas l'intention de me blesser, je pourrai trouver là, des raisons de l'être... Alors, laissons, tant que faire ce peut, le Grec ancien aux modes d'emploi et aux guides d'utilisation...
Vous avouerez que cette langue ancienne, ne souffre pas la comparaison avec cet idiome Florentin, aux racines Latines et transformé en dolce stil nuovo (nouveau style gracieux) par Dante Alighieri, au XIVe siècle, lors de la conception de son chef-d'oeuvre... Et que dire de la langue Française, langue de la diplomatie et de la courtoisie... 
Voilà pour la petite histoire... Et aussi, pour expliquer ma réaction immédiate que je reconnais, sinon stupide, précipité ! Même si l'argument évoqué reste sujet à certains doutes : quel été ? Une fois encore, je me dois de relativiser et accepter que peut-être en Suisse, le temps soit au beau fixe... 
En Suisse ! Mince alors... me voilà donc lu, internationalement !
Je reconnais que j'ai tendance à l'emphase, qu'il m'arrive aussi de combler le vide de mes idées... sans parler de tous ces adverbes qu'il me faudrait supprimer... Le fait d'être autodidacte en la matière n'excuse pas tout, et je me dois de me hisser, au moins, à la hauteur de mes prétentions. Tenter d'exprimer avec des mots mes émotions, les plus belles comme les plus laides, ainsi que leurs mécanismes et leurs éventuelles conséquences... Ambitieux, non ? 
Je sais être un piètre figuratif, mais je pense avoir un peu plus de talent comme expressionniste avec une certaine tendance à l'abstraction... Si la métaphore avec la peinture est acceptable.
D'un autre côté, vous avez raison, chère lectrice inconnue, c'est l'été, il est temps de retrouver une certaine légèreté, et pourquoi pas même, d'assumer ma singulière insouciance. Et, sincèrement, plutôt que pleurer sur mon sort, ma nature me pousse plus à l’autodérision. Mais je ne contrôle pas toujours mes émotions. 
Allez, c'est promis, j'essaye et, de tout cœur, merci pour votre intérêt, parce qu'en fait, c'est là le vrai sujet de votre message.

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