(journal de mes sensations)

mardi 12 juin 2012

Ce style, d'entre les deux guerres...

Dernière matinée ! Je n'arrive pas à trouver ce petit élan qui ferait de chaque jour une possibilité...
Mon quotidien, c'est l'épuisement ! Il manque dans ma vie l’exaltation ! Voilà, c'est cela, je ne suis plus exalté et je m'épuise, démotivé. Il me manque... quelqu'un...
Honnêtement, je ne peux pas dire que je sois tout à fait désespéré, il reste quelque part cette petite flamme toujours bien vivace mais si petite, comme en veille, que parfois j'ai le sentiment de l'être, désespéré, et cette sensation contribue à réellement m'épuiser. 
Après ma sieste, je vais chercher V. et l'emmène, deux jours, à la campagne. Et, vendredi, grande première... j'ai accepté une invitation pour une soirée à Paris. Une soirée guinguette chez des amis. On sera nombreux, dans un loft avec jardin. Il faut que je retrouve ma salopette en jean et ma casquette... Il faut aussi que je révise mes pas de valses, ceux où vous tenez votre partenaire bien serrée contre vous, d'un seul bras plaqué sur ses reins, l'autre main dans la poche, et vous tournez, tournez, ce qui attire le haut des corps en arrière et plaque intimement le bas... Je privilégierai le look ouvrier mineur qui, bien que vivant dans un coron, est fier comme un couteau à cran d’arrêt ! Quelle classe ! La valse, ça tourne, ça vous emporte, c'est un manège, c'est la fête ! Et elle, elle s'accroche à vous et vous regarde ébahie de vous voir si fier, et vous, galvanisé vous êtes d'airain, fusible à souhait ! Et ça tourne...
Donc une salopette aux jambes bien larges, mes souliers en cuir noir, un petit haut rayé et juste au corps, la casquette et un foulard noué autour du cou... Non, le foulard, c'est un peu trop ! Enfin, c'est l'image que je me faiis. Et, bien que je n'aurai pas le temps pour vendredi, ce qui serai vraiment bien, ce serait de trouver une petite veste courte et cintrée... Je ne sais pas pourquoi, mais plus j'imagine, dans les moindres détails, ma tenue... plus ça m'enthousiasme. Je crois qu'après, je garderai ce style. Prolétaire d'entre les deux guerres ; le style de mon grand-père quand il sortait en ville, il était le meilleur valseur de la région !
Il y aura des ballons gonflés, un grand buffet, du vin à volonté et une friteuse pour faire à la demande, des frites fraîches et les servir dans des cornets en papier... 
J'en connais qui, avec cette fameuse robe à fleurs style années quarante qui me fascinait, une paire de chaussures à talons, un rouge à lèvres et un vernis à ongles carmin, pour contraster avec la blancheur poudrée de sa peau, aurait eu pour effet de faire se retourner la foule...
Je revois la ville en fête et en délire
Suffoquant sous le soleil et sous la joie
Et j'entends dans la musique les cris, les rires
Qui éclatent et rebondissent autour de moi
Et perdue parmi ces gens qui me bousculent
Étourdie, désemparée, je reste là
Quand soudain, je me retourne, il se recule,
Et la foule vient me jeter entre ses bras...

Emportés par la foule qui nous traîne

Nous entraîne
Écrasés l'un contre l'autre
Nous ne formons qu'un seul corps
Et le flot sans effort
Nous pousse, enchaînés l'un et l'autre
Et nous laisse tous deux
Épanouis, enivrés et heureux.

Entraînés par la foule qui s'élance

Et qui danse
Une folle farandole
Nos deux mains restent soudées
Et parfois soulevés
Nos deux corps enlacés s'envolent
Et retombent tous deux
Épanouis, enivrés et heureux...
(Édith Piaf,"La Foule", extrait)

Bon sang, qu'est-ce que cette chanson peut me bouleverser...
Je crois que ma grand-mère conserve quelques vêtements ayant appartenu à mon grand-père, il faut que je regarde cela de plus près.
Il faut aussi que je pense à dire, à cet ami qui organise la fête, l'importance du petit vin blanc...
Voici le printemps
La douceur du temps
Nous fait des avances
Partez mes enfants
Vous avez vingt ans
Partez en vacances
Vous verrez agiles
Sur l'onde tranquille
Les barques dociles
Au bras des amants
De fraîches guinguettes
Des filles bien faites
Les frites sont prêtes
Et y a du vin blanc

Ah ! le petit vin blanc
Qu'on boit sous les tonnelles
Quand les filles sont belles
Du coté de Nogent
Et puis de temps de temps
Un air de vieille romance
Semble donner la cadence
Pour fauter, pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent

Suivant ce conseil
Monsieur le Soleil
Connaît son affaire
Cueillons, en chemin
Ce minois mutin
Cette robe claire
Venez belle fille
Soyez bien gentille
Là, sous la charmille
L'amour nous attend
Les tables sont prêtes
L'aubergiste honnête
Y a des chansonnettes
Et y a du vin blanc.

A ces jeux charmants
La taille souvent
Prend de l'avantage
Ça n'est pas méchant
Ça finit tout le temps
Par un mariage
Le gros de l'affaire
C'est lorsque la mère
Demande, sévère
A la jeune enfant
Ma fille raconte
Comment, triste honte
As-tu fait ton compte?
Réponds, je t'attends...

Car c'est toujours pareil
Tant qu' y aura du soleil
On verra les amants au printemps
S'en aller pour fauter
Dans les bois, dans les prés
Du côté, du côté de Nogent.
 
(Lina Margy,"Ah ! le petit vin blanc")

Vivement vendredi. Friday on my mind ! Sauf que le lendemain, je commence à 5h30... Ça n'a pas d'importance ! J'aurai bien assez de temps pour me reposer, plus tard... bien plus tard... C'est ça la magie de la vie, qu'entre les grandes et rares exaltations, il y en a de petites, pour vous soutenir... Alors, il faut savoir en profiter.

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