(journal de mes sensations)

lundi 4 juin 2012

Mineur...

Petite forme aujourd'hui. Ma journée de travail n'en fut qu'une demie pour cause de visite médicale obligatoire. Si cela avait été pour rentrer chez moi, je ne m'en plaindrai pas, mais j'ai dû patienter entre les divers examens avant d'être reçu par le médecin... Elle m'a, entre autres, demandé si je rencontrais des difficultés dans mon travail, si je n'avais pas de problèmes ou si je n'étais pas en conflit avec ma hiérarchie ou avec mes collègues ! 
Après coup, ses questions m'ont fait réfléchir. Je ne me rappelle pas avoir eu de dispute avec quelqu'un, depuis...? J'ai eu des désillusions, des vexations, des humiliations même, du moins c'était mon ressenti. J'ai même été blessé, et ça m'a fait tellement mal... Je porte plus de peines que de joies, certains maux subsistent encore aujourd'hui et quelques-uns m'accompagneront sans doute jusqu'à la fin. Dix, cent, mille fois, étant seul j'ai eu envie de blesser à mon tour, d'être sans pitié, d'attraper à la gorge et de plaquer avec violence contre un mur... mais ce n'était que l'expression de l'insupportable causé par mes souffrances, un hurlement de bête blessée... Trop violentes pour être étouffées et puis, tellement persistantes que comment ne pas devenir, humble, s'agenouiller, vaincu... 
Mais au bureau ? Personne, n'a les moyens de m'atteindre ! Bien sûr, je peux être en désaccord avec une idée, une règle ou quelqu'un, mais pas au point d'en souffrir ! Vous voulez rire ?
C'est peut-être à cause de mon genre d'ambition, qui n'est pas celle du pouvoir, ni celle de l'argent, qui s'acquièrent principalement au détriment des autres... mais plutôt de celle, de ce qui se donne et se reçoit, sans jamais compter... 
Je suis un mineur solitaire qui risque sa peau pour trouver une émeraude, un saphir ou un rubis. Tant que vous ne venez pas creuser dans mon trou, pourquoi me fâcherai-je ? Mais surtout, si j'en trouve une, aussi précieuse et brillante qu'unique et fragile, ne vous avisez jamais de toucher à mon joyau. Je vous tue ! 
- Non, Docteur, tout va bien, vous savez, moi de toute façon, je ne parle à personne.
Bon... Il fallait bien compenser avec les jours précédents, et justifier d'avoir fait mienne cette phrase de Boris Vian, dans "l’Écume des jours" : l'humour c'est la politesse du désespoir. 
Et puis ma mélancolie, c'est un peu mon garde fou ! Pour me remettre à ma place. Pour rester un type fréquentable, on ne sait jamais. 

1 commentaire:

  1. "L'humour c'est la politesse du désespoir"...

    Ça me parle, une part de vérité sans aucun doute... Mais je ne me pensais pas si désespérée quand même...

    Hihi

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