(journal de mes sensations)

lundi 11 juin 2012

Drôle d'algarade avec un demeuré

Hier, sur l'autoroute, dans les encombrements en direction de Paris, une Alpha-Roméo noire, aux vitres teintées, me fait quelques incivilités, cherchant à me forcer à lui céder le passage. Le fâcheux se trouvant sur la file à ma droite, rien ne m'y obligeait, pas même la courtoisie. En eut-il été autrement, que je ne m'y serais pas résolu, eu égard à ses méthodes outrancières. 
Un peu plus loin, ma voie reste encombrée tandis que son côté se dégage... Il se porte à ma hauteur, j'ouvre donc ma vitre passager, il fait de même en se mordant le poing comme pour me signifier son agacement extrême... Le voyant alors, je prends conscience des ravages que cause la consanguinité dans certains milieux défavorisés ! Il hurle et vocifère à mon encontre, me traite de tous les noms d'oiseaux qu'il connaît, mais finit rapidement à court d'arguments pour conclure, ridiculement, par un : "... va te faire couper les cheveux, tapette" ! 
Est-ce le fait que sa voiture toute rutilante semblait être l'objet (humain compris) qu'il chérit le plus sur terre ou bien, cette ligne blanche qui séparait nos véhicules respectifs, accentué par la vision dans mon rétroviseur extérieur droit de l'arrivée d'un véhicule de police ? Toujours est-il que je lui demande alors, si ses géniteurs ne l'ont pas conçu en regardant des...  - non, à ce stade de bestialité, un seul suffira - donc, un cartoon à la télé ? Il faut dire que sa tête porte les caractéristiques de ses chromosomes déviants, de ses gènes défaillants : un regard inexpressif donnant le vertige, un visage livide, grossier, faisant penser à une pomme de terre Binje et, comble de l'ironie, coiffé comme un dessous-de-bras ! Bien que toutes les apparences indiquaient avec certitudes qu'il ne disposait pas des facultés minimums et nécessaires pour comprendre ma question et l'imager - j’hésite encore sur le personnage de Tex Avery - il entre dans une colère folle, m'intimant de m'arrêter et de venir en découdre avec lui... Ce qui, de mon point de vue, serait une folie, constatant que ses poings sont plus gros que sa tête (ce qui n'est pas difficile, certes)... Je lui rétorque donc avant de fermer ma vitre, feignant un distant mépris, que je ne pourrai jamais faire mieux que ses parents, quand bien même j'aurai le talent de Picasso ! 
Conduisant au ralenti, pour se tenir à ma hauteur, sur une voie dégagée, la police comme prévu vint se positionner sur son côté droit lui demandant, sans égard, de circuler immédiatement. Lui fulminait, fou de rage d'être ainsi piégé ! Bien qu'il n'eût, sans l'ombre d'un doute, rien compris à mes traits d'humour sarcastiques, il n'avait pas supporté que je puisse lui avoir tenu tête et, découvrait les affres du sentiment d'impuissance. Il s'éloigna donc, contraint et forcé, rageur avec suffisamment d'aigreur pour lui gâter l'estomac le reste de sa journée et sans doute, toute la nuit.
C'est un peu honteux que j'avoue avoir ressenti, quant à moi, un certain plaisir à cet échange d’amabilités... Et je pense à nouveau à ce bouquin de Boris Vian : "Et on tuera tous les affreux", mais au sens littéral du titre.   

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