(journal de mes sensations)

jeudi 20 septembre 2012

La colère, une hyène.

Chaque nouvelle colère, réveille toutes celles étouffées et, gonfle celle de ne jamais les avoir exprimées avec la même violence qu'elles me furent causées... N., me dit, les yeux humides, qu'elle ne comprend pas ! Qu'elle se demande comment... Comment j'ai pu et comment je peux rester aussi "gentil", garder autant de mesure, de recul, après ce que j'ai subi... Je n'en sais rien ! 
Mes colères sont pourtant là, quelque part en moi, enfin celles qui subsistent, compressées en fichiers souvenir. Les contenir ainsi ne me demande pas trop d'effort, et leur présence ne me torture pas trop car, de ne pas m'être fâché me laisse toujours sans regret !
Cependant, lorsque qu'une colère survient, comme c'est difficile d'en venir à bout ! Parce que derrière la nouvelle, poussent toutes les anciennes. Parce qu'aussi je garde cette peur vaniteuse, que de ne pas exprimer ma rage, passe pour de la lâcheté. Et pourtant la rage, j'en ai, elle est un peu comme une bête en moi que je tiendrai cachée. Une de ces rages, folle ! Même si avec le temps, je la sens moins dangereuse, moins imprévisible. 
Petit, j'avais déjà compris qu'elle pouvait me nuire plus qu'à ceux à qui je l'exprimais, alors très vite j'ai appris à la museler ? Combien de colère me reste-t-il ? Trois, quatre, peut-être cinq ? La première, existentielle, il me faut vivre avec depuis que je l'ai découverte... Ensuite, celle qui a la même origine que celle de N., une longue colère, d'une vingtaine d'années... Il y a cette autre, que tout le monde a, une colère fourre-tout, celle que l'on a contre soi... Et celle, bien plus commune, contre tous les autres quand elle nous saisit, puis contre la bêtise humaine quand on s'en explique... Et enfin, il y a cette dernière, intime... une étrange colère, que je force parfois pour mieux supporter... et qui quelquefois se fait vive et soudaine, selon que je porte un regard moins poétique sur des instants passés... Une colère singulière, parce que bien qu'en partie justifiée, elle porte en elle à la fois le mal et son remède...
Alors oui, la colère, je connais, et c'est bien parce que je la connais, que je lui laisse si peu l'occasion de s'exprimer. Que je m'en méfie. 
La colère, c'est une hyène, dangereuse, qui dès qu'on lui lâche la bride, ne reconnaît plus comme maître que la haine et la bêtise humaine !

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