(journal de mes sensations)

samedi 11 juin 2011

Evidences

Je sais que ma vie n'intéresse personne, m'intéresse-t-elle moi-même, déjà ? Mais je ne suis pas un conteur d'histoires, j'en suis incapable et, soyons francs, ça m'emmerde les histoires. Mon truc, c'est essayer de transcrire ce que je ressens, ce que je pense. Mon amour... mes humeurs... l'autre si elle est "là", sinon, par dépit, moi.
C'eût été bien que cela m'aide à comprendre tous ce qui m'agite, mais ce n'est pas le cas, c'est sans doute qu'il y a autre chose ou que je suis le dernier des imbéciles.
Mes humeurs sont comme le ciel, parfois limpides et clair, parfois lourdes et orageuses. Je passe d'un ciel à l'autre au fil de mes sensations, de mes intuitions. 
Étrangement, il ne s'agit, pour la plus grande partie, que de ma relation avec elle. Serai-je envoûté ou, est-ce qu'il y a autre chose ? De plus difficilement explicable, une force d'âme aussi puissante et patiente que le temps, parce que venant d'aussi loin que lui ? 
Je sais, la majorité d'entre-vous ne démordra pas d'une explication rationnelle et rassurante, mais justement, c'est bien ce qui m'intrigue... Et, de nouveau, à moins d'être un demeuré borné, de ne pas connaître le mécanisme des relations et des obsessions etc., je sens profondément, avoir là, la conscience aiguë d'une relation fondamentale, d'un lien qui date de la naissance des âmes, d'un lien originel de vies antérieures, cosmiques... La notion pure de l'évidence !
Et, à un autre moment, une intuition funeste fait naître la rancœur, une violente envie de laver dans le même jus, les abus subis, de mettre à jour l'ignominie, d'être un cruel rédempteur. De faire valoir mon aspect méticuleusement rationnel.
Je suis allé courir ce matin puis au marché, dont je reviens... Me baladant dans l'allée principale, je me suis aperçu que toujours une de mes mains reste en arrière, en attente...
Je regarde autour de moi sans voir réellement, je ne regarde pas fixement les visages ou les choses, je regarde avec un autre sens que la vision. Je regarde les âmes, l'aura de toutes les choses... Bon, parfois, une transparence, un décolleté découvrant des seins blancs et libres, ou l'arrière d'une silhouette tout en élégance et finesse perchée sur des talons, réveille, l'espace d'un instant, mon regard de mâle... La chair est la faiblesse de l'esprit. Mais quelle faiblesse, de temps en temps !
Saisissant ainsi les émotions de ceux que je croise, il m'arrive de tout à coup ouvrir les yeux pour en voir d'autres, aussi intensément intérieur que les miens, bien que trop souvent n'en étant pas encore tout à fait conscient. Un seul regard, jusqu'à présent, a répondu, au mien... pas encore permanent, voilé parfois, par ces réalités qui finissent, n'y prenant garde, par ronger la conscience de soi... 
J'imagine que ce qui fait que l'invraisemblable devient vraisemblable, c'est d'y croire et d'accepter la notion d'évidence propre à soi, d'en faire une oeuvre. Après tout, on est loin de savoir tout, et ce que l'on est supposé savoir, ne vient-il pas de la vision singulière et souvent jugée folle par cette majorité plus encline à juger qu'à se risquer à comprendre, d'une minorité d'individu qui savait ne dévoiler que de futures évidences ?
Est-ce que cela n'est pas un peu prétentieux ? Ce n'est que ce que je pense, ma vision propre, quelques unes de mes évidences. Si je devais me définir, je dirais que je suis un mystique incroyant, un mystique sceptique...
Mais il est temps de partir vers cette campagne que je perds, et peut-être qu'un camion sur la route, sera mon cruel rédempteur... Mais je crois que je n'ai pas fini ce que j'ai à faire ici...

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