(journal de mes sensations)

lundi 10 janvier 2011

Peut-être une étape

Le passage du rêve au réel s'exprime souvent par la peur. Une peur suffisamment vive pour vous réveiller. Un assassin est sur le point de vous attraper, vous chutez et allez vous écraser, vous prenez conscience dans la rue que vous avez oublié de mettre votre pantalon et votre culotte, ou pire, que vous êtes en chaussons à l'école... Il ne m'est jamais arrivé de me réveiller en hurlant de rire, même si avec du recul, les situations susnommées engagent plutôt à rire qu'à hurler.
Heureusement je ne fais plus ce genre de cauchemars, mais j'en fais d'autres. Ces dernières années il m'est arrivé de me réveiller en pleurs. Les rêves qui précèdent cet état larmoyant n'ont rien d'effrayant ou de violent, il s'agit pour la plupart plutôt de sensations perdues, d'émotions passées, manquées, qui ne reviendront plus, d'images poignantes qu'on ne peut oublier tant elles vous ont serré le coeur... De tendresses peut-être non reçues, certainement non données ; d'enfance perdue...
Quelques fois, cependant, la raison en fut tout autre. Il ne s'agissait plus là d'enfance, mais d'un manque douloureux, d'une absence cruelle. Bien plus qu''une absence physique, un vide dramatique, un peu comme si tous les éclats d'elle, disséminés partout en moi, avaient disparu, laissant tant de vides, qu'inexorablement je m'effondrais. Je me réveillais alors en larmes, tellement je me sentais désespéré, dépossédé de mon avenir tant espéré, de mon présent, comment oublier nos échanges de regards, nos repas, notre rituel matinal, notre singulière et rare intimité ?
La nuit parfois, l'inquiétude me gagne encore. Sans doute parce que la nuit je visite mes abîmes et plus certainement parce que, dès lors que le temps m'est compté, comme c'est jours-ci, cela m'effraie... Qu'en sera-t-il du soir à venir, de la nuit et du lendemain matin ? Qu'adviendra-t-il des jours et des semaines qui suivent ? 
J'ai commencé il y a quelques années un voyage intérieur, je suis conscient qu'il ne prendra peut-être jamais fin, mais j'ai la sensation d'avoir passé un cap, de reconnaître enfin mes peurs, mes manques, d'accepter mes erreurs. D'accéder à la possibilité de, peut-être, pouvoir enfin commencer à reconstruire... 
Allez ! Tout ira bien, tout à l'heure j'irai courir... Et mercredi matin un autre rituel matinal, bien moins agréable, bien plus tôt et plus préssé, recommence. Il faut être en forme...
   

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