(journal de mes sensations)

dimanche 30 janvier 2011

Naïveté puéril et poètique

Aux prémices de l'adolescence, j'avais déjà une idée précise de ce qui me différenciait des filles, en partie grâce à ces revues anglo saxonne, seules sources licencieuses à l'époque, dont déjà la quête difficile et incertaine, s'avérait faire partie du processus d'émancipation des jeunes ados. Nous obligeant, après bien des hésitations, à toutes les tromperies et supercheries nécessaires à les obtenir chez des marchands de journaux, préalablement ciblés et, je le compris plus tard, finalement plus intéressés par leur recette que par notre éducation sentimentale et morale. Bref, je comprenais, théoriquement, à quoi pouvait servir nos belles et surprenantes différences et, qu'il y avait du plaisir à en tirer. J'allais cependant, inconscient, au-devant de bien des surprises, agréables ou non, mais toujours remarquables... Mes premières odeurs de sexe furent donc celle des revues au papier glacé, propre et frais... La peau des femmes y était sans défauts, d'une brillance éclatante... Tout cela semblait rassurant... Ces informations imprimées, les histoires de copains ayant des grands frères vantards, les encyclopédies et le catalogue des 3 Suisses, contribuaient à me confirmer dans une vision très originale et aseptisée de l'acte sexuel. 
Déjà affublé d'une sensibilité poétique et d'un romantisme bien plus proéminent que l'expression naissante et très localisée de mes désirs, je me refusais à voir dans l'accouplement, un acte bestial, sauvage (en référence à cette émission familiale, "la vie des bêtes"). 
Je pensais que faire l'amour ne nécessitait, chez l'homo erectus, qu'une tendre, sensuelle et attentive pénétration, la chaleur humide et singulière du sexe féminin et, c'était certain, d'autres dons subtils et étonnants, qui devaient se cacher secrètement au cœur de ce fourreau de soie et de vie, prodiguant alors au sexe masculin, mille et une sensations... Ainsi l'un dans l'autre, ils ne nous restaient qu'à échanger avec tendresses des baisers et des caresses, tout cela, suffisant à nous envoyer à l'autre bout de nous-même en un commun jaillissement... le sourire de l'autre aux lèvres.
Comment accepter l'idée, mais surtout l'image, qu'il faille s'agiter, aller et venir, suant et grognant comme un diable, qu'il y avait des poils, que les corps avaient leurs sons et leurs odeurs, surprenantes pour un nez encore non-initié. Et qu'en plus, comme pour ajouter à l'embarras, la probabilité d'aboutir seul, abandonnant sa partenaire quelque part en route, était plus fréquente qu'on ne voulait bien l'avouer ?
C'est en Angleterre, lors d'un échange scolaire, que je faillis jeter ma gourme. Les circonstances ne s'y prêtèrent malheureusement pas, en raison d'un correspondant, certes, sympathique, mais particulièrement collant, tenant absolument dans cette histoire à tenir la bougie... et peut-être aussi de mon hésitation... Ma belle Paula, je peux citer son prénom, j'avais 14 ans et demi, elle en avait 16, n'eut pas l'honneur de me dépuceler, mais me fit déjà comprendre à quel point j'étais loin du compte avec mes idées de poète et que finalement il n'y avait rien à regretter, la réalité s'annonçant bien plus imprévisible... et aussi, que les mains des jeunes filles peuvent être douces et savantes... 
Bien évidemment, pas autant que celles de la femme que j'aime ! Oh ! non pas autant...

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