(journal de mes sensations)

dimanche 16 janvier 2011

Etat des lieux et voeux

Il va falloir pour les semaines à venir m'accoutumer à son absence... J'en connais bien le processus... Cet amour qui émane de moi, comme une énergie vers elle, n'ayant plus de réceptacle, va se concentrer tout autour comme une aura, puis s'accumuler à l'intérieur. Formant comme une ganse de mousse extrudée, une consolidation, une protection. M'isolant inexorablement de tout ce qui vie et meurt, me figeant en un bloc d'apparence froide et dur, jusqu'à ce qu'elle s'approche à nouveau me libérant par l'effet de sa chaleur. À l'intérieur, c'est un chaos d'espoir et de douleur. Chaque sens pleur un manque, cherche un repère, chaque respiration est un combat, jamais gagné d'avance. 
Même Paris me semble déserté, abandonné. Les ponts sont tristes, les façades Haussmanniennes grimacent, la Seine pleur. Je crois la voir dans chaque bus, sur chaque vélo croisé... 
Je garde cette dernière image d'elle de l'autre côté de la vitre, le visage tendu, portant d'un geste appuyé la main sur son cœur tout en me fixant du regard. Je grave cette image et je m'y agrippe, je m'y retiens, comme à une bouée, pour atteindre le rivage.
Trop intuitif, mon ressenti d'elle est si fort, comment ne pas être troublé ? Il faut que je me concentre, que je me centre, afin d'éliminer toutes interprétations trop intellectuelles de mes sensations, afin de n'en garder que celles qui viennent du cœur de mon être. Il faut que j'entreprenne une période d'ascèse, que j'éprouve mon corps et discipline mon esprit, l'assujettisse à ma volonté de construire pour et avec elle. Course, yoga et méditation, hygiène de vie... Et, en attendant je dois me refuser à écouter mes intuitions, trop confuses, influencées qu'elles sont par ma conscience de la situation qu'elle va trouver ou retrouver, en arrivant là-bas... je risquerai, à la moindre faiblesse de ma part, de partir en délire et de me perdre à jamais, de tout perdre même.
Mes mots semblent durs, ils sont difficiles à venir, ils restent cachés, ne voulant pas s'exposer, par peur peut-être de ne pas être lus à l'autre bout du monde ? Peur ridicule, j'en conviens, mais qui exprime plus certainement la terrible angoisse de ne pas trouver l'équilibre entre l'aveu de mes états nauséeux, et ma pourtant farouche volonté à l'encourager, à la soutenir dans son combat pour exister, à l'aimer avec une belle légèreté... Je ne dois m'attacher qu'au vécu qu'elle m'a offert ces derniers jours, qu'aux souhaits qu'elle m'a avoué avoir, pour nous deux... 
Mais pour que mes mots aient un sens pour elle, je dois être, avant tout, vrai et sincère, tant sur ce qui m'affecte que sur ce qui me renforce, tant sur mes folies que sur mes qualités, tant sur ma crédulité que sur ma lucidité, je dois être cristallin ! Ainsi, au travers de cette limpidité, mes promesses, mes "je t'aime", mes encouragements... mes gestes et mes mots, prennent une définition plus saisissante, une puissance et une force suffisante pour peut-être l'aider, la soutenir. J'apprends, sans cesse et avec plaisir, à l'aimer...

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