(journal de mes sensations)

jeudi 13 janvier 2011

Oh ! Est-ce elle, ce tintement dans la ruelle ?

Sans doute est-ce à cause de l'imminence de son départ pour son pays lointain, vers ses amis que je ne connais pas, ce pays d'enfance lourd cependant de ses souffrances. Mais depuis que je suis rentré de mon travail, trois fois déjà je me suis précipité à la porte pensant avoir entendu la sonnette de son vélo.
Un "ding" aussi vif que le froid qu'il fait dehors m'annonce qu'elle est là, j'ouvre la porte et ce sont toujours ses yeux brillants de sa ballade à travers Paris que je vois en premier. Juste au-dessous un sourire, au-dessus un bonnet noir enfoncé, deux trois mèches blondes qui s'échappent, la belle buée parfumée de son souffle qui monte m'annonçant l'imminence d'un baiser, d'une embrassade vigoureuse pour la réchauffer tout engoncée qu'elle est dans son grand manteau de laine noire ceinturé à la taille. Nous rentrons son grand vélo, elle en décroche le sac qui y pend à ses côtés, l'ouvre pour en sortir les victuailles qu'elle nous amène pour notre dîner. Pour chacune d'elle, elle a un mot, les extrayant une à une avec la même attention avec laquelle elle les a choisis précédemment. 
Je la regarde et lui annonce comme à chaque fois combien sa beauté me surprend, m'éblouit, combien elle est féminine, radieuse. Très vite elle retire ses chaussures, son jean et enfile un voile plus confortable. J'ai juste le temps d'apercevoir sa culotte noire et légère, moulant le plus beau fruit qu'il m'a été donné d'observer, de goûter et dont la simple évocation me bouleverse. Elle m'empreinte une paire de chaussettes en guise de chausson ; fait quelques étirements comme pour exprimer son contentement d'être là, puis se lève et m'enlace me demandant comment je vais. Elle s'offre alors à moi de dos, les bras croisés sur sa poitrine, pour que je la prenne et la soulève me penchant en arrière (pour la soulever, mes bras sont invariablement aidés d'un troisième membre, dont la dimension est moins significative que le caractère et le sentiment qu'il affirme), je la soulève donc me penchant en arrière afin de faire craquer sa colonne en deux points entre ses omoplates. Craquements libérateurs lui laissant échapper un soupir à faire pâlir un amant éreinté... Ces premiers contacts physiques passés, elle aimerait bien regarder Arte, elle a faim, propose de m'aider ce que je refuse sachant qu'elle aime qu'on lui prépare à manger. Et aussi parce qu'ainsi je peux, tout en m'affairant l'observer. La voir se détendre de sa journée m'enchante toujours, elle veut un verre de vin, et aussi un baiser comme pour s'excuser de me laisser la servir. Elle réfléchit à prendre un bain avec l'insouciance heureuse d'un enfant à qui l'on a promis de tout accorder. Moi, je m'active, essayant de contrôler mon débordement d'envies de tendresses tout autant que de concupiscence. Elle est bien trop futée pour ne pas s'apercevoir de mon émoi, elle sait ce que je ressens pour elle, j'ose imaginer que cela la rend encore plus belle est sûre d'elle. Pour ma part, je revis à chaque fois la création d'un monde, c'est un bouleversement tout autant physique que spirituel, je retrouve la violence et le chaos de la naissance du monde, avant de découvrir, à chaque fois comme une première fois, celui de sa naissance du monde.
La jouissance commence à table, nos mets, nos regards, nos mains, nos propos... Après, une tisane devant un vieux film, à deux sur un fauteuil. Quelques morceaux de chocolat noir, nos réactions échangées, une intimité grondante parfois... La tendresse l'emporte toujours, je reconnais que l'enchantement infini qu'elle procure, cette douceur de la permanence, ce plaisir sans aboutissement nécessaire, bien qu'il ne pallie pas à une explosive jouissance libératrice d'hormones créatrices tout autant que des tensions de la vie, notre tendresse donc, tout comme notre intimité, m'apportent une évidente sérénité, une certaine assurance, comme la promesse d'un meilleur à venir...
Oh ! Est-ce elle, ce tintement dans la ruelle ? 


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