(journal de mes sensations)

lundi 22 juillet 2013

S'interdire de s'aigrir !

Je croise souvent des collègues que je connais depuis plus de dix ans... La plupart du temps je suis atterré par cet air qu'ils ont... Grave, responsable... prétentieux. Je serai tenté de dire, insignifiant, tant ce qu'ils affichent est stéréotypé... Tous ne font pas leur âge, ils l'accusent ! Ce qui l’aggrave. Ils ont une mine triste et revêche, de cette tristesse qui n'émeut jamais. Les femmes sont souvent les plus marquées, il faut dire qu'à voir la tête d'enterrement de leur compagnon, on comprend... Plus d'enthousiasme, plus de rêves, plus d'espoir... mis à part de gagner à la loterie... tout semblent tracés, définis organisés... jusqu'au bout !
Bien qu'un peu plus âgé que bon nombre d'entre eux, je les vois plus vieux que moi, et dois me retenir de ne pas leur dire, Madame, Monsieur, lorsque je les salue ou les interpelle... Ce qui me réconforte chaque fois un peu plus, c'est quand, lors d'une conversation, ils me toisent du haut de leur âge, de leurs expériences... puis, étonnés, surpris, ils semblent alors presque désemparés... Ce n'est pas de l'aspect physique dont il s'agit, mais de ce qui émane de chacun de nous... Les plus sérieux, les plus jaloux aussi, qualifient ce qui m'anime, non sans perfidie, de "belle" insouciance... Alors, comment éviter que se créent une distance, une fracture ? Hormis quelques rares et précieux intimes, qui en toutes circonstances me soutiennent... je ne m'entends plus avec ceux de ma génération ; leur perpétuelle fatigue ; leurs immanquables certitudes ; leur suffisance... Jusqu'à leurs drames possibles qu'ils ont tant prévus, qu'ils les rendent probables... qu'ils les attendent, les espères... Tout ce qu'ils sont, me lasse, m'ennuie. Je préfère l'insouciance des plus jeunes, de ceux qui rêvent encore que tout est possible...
Ce que ça change de croire à l'irréel, à l'invraisemblable ; de ne croire en rien comme on pourrait croire en tout ? Rien ! C'est un état d'esprit... Une attitude qui, sans doute, préserve de l'aigreur... Enfin, j'espère.
Et puis demain, je penserai peut-être le contraire... Je suis d'état d'esprit opportuniste, comme d'autres le sont matériellement, par sécurité...
Mais, dans le fond, c'est toute autre chose que j'ai en tête... une putain d'équation, à laquelle il va me falloir trouver une solution... de cœur ou pas, afin d'éviter que cela ne tourne à l'aigre, ne m'empoisonne.

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