(journal de mes sensations)

lundi 14 janvier 2013

Voyage dans le temps et à la campagne...

Boulot tôt ce matin, en rentrant une petite sieste de vingt minutes et séance de kiné... Quelques affaires à préparer, avant de partir passer deux jours à la campagne. Et comme un fait exprès, il va certainement neiger... Cela me rappelle l'un de ces voyages, qui avait duré presque cinq heures alors qu'il en faut habituellement à peine une et demi... Pour ma part, je n'avais pas trouvé le temps long... Il était toujours trop court avec elle et j'étais, compte tenu des circonstances exceptionnelles, terriblement inquiet et préoccupé par le confort, le bien-être, de ma précieuse passagère. Je n'étais plus qu'instinct n'ayant qu'un seul devoir, l'emmener à bon port, saine et sauve et sans qu'elle s'alarme... J'aurais pu tenir ce rôle durant des milliers d'années, sa présence révélait chez moi une énergie... cosmique, inépuisable. Je ne pouvais pas faire qu'il cesse de neiger, mais je pouvais deviner et éviter tous les pièges, repousser tous les dangers...
Cette fois-ci c'est L. qui conduit. Moi je vaguerai au gré de mon âme et des paysages... Rentrée de Londres pour quelques jours elle a souhaité m'accompagner, V. sera, bien entendu, du voyage, mais elle n'aura pas de ventre sur lequel grimper et s'installer...
D'un certain côté, j'ai hâte de voir mon village et sa campagne environnante sous la neige. Je garde en tête cette photo de moi petit, assis sur la luge en bois que m'avait fabriqué mon grand-père. Il se tenait debout derrière moi, colosse des bois au corps anguleux et dur comme du bois pétrifié, il était le Roi bienveillant d'un minuscule royaume dont j'étais le Prince. Il attelait parfois ma luge à l'un de ses chiens pour qu'il me promène.
Le jour était blanc, bleu, lumineux. La nuit bleu marine, profonde et tout étincelante. De chaque maison sortait une fumée comme de la poussière dans un rayon de soleil et ça sentait le feu de bois à plein nez. Mais le plus impressionnant c'était cet extraordinaire silence qui régnait alors, tous les bruits étant étouffaient par ce manteau de neige immaculée ; un silence qui semblait pouvoir vous absorber si vous n'y preniez garde. Un silence que j'ai et qui vit au fond de moi. Un silence qui, sans doute, m'a un jour absorbé...

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