(journal de mes sensations)

dimanche 6 janvier 2013

Tirer les leçons...

C'est décidé, je vais entreprendre une grande campagne de désintoxication. Mon organisme arrive à saturation et m'envoie des signes désespérés et désagréables. J'ai cette chance d'être d'une nature plutôt résistante, et qui réagit très vite aux excès divers et variés. Mais je crois bien que j'en avais perdu l'écoute... je n'y étais plus aussi attentif, saisi dans un chaos émotionnel qui, j'en ai conscience, ne me laissera pas indemne. J'y suis toujours... peut-être même, pour toujours... mais, ai-je vraiment envie d'en sortir ? Quoi qu'il en soit, je commence à recouvrer certains sens, à comprendre comment réagir avec l'insensé ; à tant bien que mal, inventer ce qui me manque. Sans doute suis-je doué, en plus de ma résistance, d'une bonne capacité d'adaptation.
Depuis... et jusque maintenant, j'ai vécu comme si je n'avais plus de corps. Pire encore, je craignais que le manque ne dévore mes émotions, ma capacité à l'étonnement, à l'émerveillement. J'avais peur que l'aigreur ne ronge cette part d'enfant que je chéris tant que je peux, parce que c'est là, tout ce que je possède, tout ce à quoi je tiens, de moi.
Notre vie ne nous appartient pas tout à fait, elle est aussi le bien de ces autres qui nous entourent et que l'on aime. Ils ont, d'une certaine manière, participé à ce qu'elle est, à ce que nous sommes... alors, on se doit d'en prendre soin, même si cela semble parfois n'avoir plus aucun sens.
Accepter ma folie, m'y abandonner même, ne plus lutter et chérir mon corps, lui faire du bien, en prendre soin. J'ai enfin compris que cela ne veux pas dire, oublier... pas plus que cela ne m'amputera de mon imagination, de mes sentiments... Et, pour être tout à fait franc, j'ai constaté, qu'avoir, pense-t-on, tout perdu, n'épargne pas pour autant de la crainte de perdre plus encore... On peut aussi perdre cette part que l'on possède de ces autres qui nous aiment. Finalement, même dans l'ultime dépouillement, il reste encore quelque chose à perdre.
Hum... Et si je commençais par faire une sieste ? 

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