(journal de mes sensations)

lundi 7 janvier 2013

Irradiant !

C'est tôt ce matin que j'ai eu cette première séance de rééducation pour mon genou défaillant... Ne pas reprendre la course avant quelques semaines m'a conseillé le kinésithérapeute. Mais plutôt des marches, de plus en plus longues, de plus en plus soutenues... Le kinésithérapeute, une femme, entre trente et quarante, agréable à regarder, habitée d'une énergie sereine et déterminée, une femme à sa place dans son métier. C'est tout de même plus agréable d'être tripoté par une personne dont on reconnaît le et les charmes, même si c'est la qualité du geste qui compte. Il semble que chez elle, les deux soient réunis...
Cela m'amène à évoquer un choc reçu la veille. Au travail, concentré sur tout autre chose que sur ce qui est censé m'occuper à cet endroit... quelques mots pour exprimer quelques émotions... Une collègue, avec qui j'entretiens des relations courtoises de collègues... passant derrière moi et afin de se signaler, pose délicatement sa main sur ma nuque... Ce fut un choc, une surprise ! Depuis combien de temps n'avais-je pas était touché ainsi ? Touché par un autre que ceux qui me sont intimes depuis si longtemps qu'ils m'appartiennent.
Les contacts physiques que j'ai avec les autres se bornent a, se serrer la main, se faire la bise, rarement ou plus exactement de façon sélective... et, avec les très proches, à parfois s'étreindre... 
La nuque... Bon sang... Sa main sur ma nuque ! Combien ? Trois mains, se sont posées sur ma nuque et, y ont laissé leur empreinte... La dernière, me l'attrapait... bien que d'apparence fragile, elle était ferme, rompue au travail manuel ; elle était douce et sèche comme le sable... De la douceur d'un galet de lac de montagne, de la chaleur irradiante d'un gisement d'uranium... 
Et moi, combien de fois me suis-je attardé sur sa nuque, lors de longs massages qui m'éprouvaient autant qu'une guerre éprouve un peuple. Je pétrissais son corps tout entier avec une passion d'artisan ; comme la mer, inlassablement, s'abat, caresse et draine le sable... Jusqu'à l'épuisement total. Puis, je déposais un baisser au creux de ses reins et un ultime, sur le haut de sa nuque, sur le siège de son âme, apaisée... Pour finir par m’effondrer, à ses côtés, entre lave et pierre...
Ce contact, sur ma nuque, fut un choc émotif incroyable. Me laissant à peine capable de répondre aux souhaits de nouvelle année, qui justifiaient cet acte exceptionnel et surtout, incongru ! Un choc parce qu'alors, la violente émotion qui m'envahit fût celle que je ressentais quand ces mains adorées et minérales se posaient sur ma nuque, m'irradiant l'âme !


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