(journal de mes sensations)

mardi 29 janvier 2013

Sacré voyage...

Ce matin je passe prendre D. en allant bosser. Elle part pour son poste à Londres. Je lui dit qu'il faut qu'elle aille là, et aussi à cet endroit, et encore ici... Je m'aperçois que je l'envoie sur les traces de mon dernier séjour dans cette ville... Ne sachant plus les noms exacts, j'abrège et propose de lui envoyer un message après avoir consulté une carte.
Google map ! Carte et ballade virtuelle... Et là, c'est la claque ! 
Je pars de Passfield Hall, je regarde ce bâtiment que l'on pouvait voir de notre fenêtre... Suis le chemin que nous faisions tous les matins à jeun, contournant avec toujours le même plaisir, Gordon Square et, quittant ce quartier des Écoles et Universités par Byng PI, passe devant cette épicerie "Organic Planet" sur Torrington PI, où nous faisions nos courses en rentrant le soir... Un peu plus loin nous récupérions Tottenham Court Rd. jusque la station de métro du même nom. Puis, Charing Cross Rd... Je m'arrête devant chez "Fowles", librairie avec cet ancien bar à l'étage, où nous prenions notre petit-déjeuner chaque matin et nous y retrouvions chaque soir... Ils servaient entre autres, un café allongé de lait de soja chauffé à la vapeur sous pression, formant une mousse délicieusement légère et parfumée ... un plaisir. Le bâtiment, où je la laissais... Il y a un échafaudage, mais je le reconnais... Un peu plus bas, ce marchand ambulant où l'on prenait un shoot de wheatgrass... Old Compton St., puis Brewer St. avec sur Golden Square, cette boulangerie Nordique... Entre Soho et Covent Garden... Bien sûr, depuis trois ans des choses ont changé, "Woolworth" à fermé... mais je suis capable de retrouver mes sensations du moment... et même d'en ressentir certaines, fort particulières, avec une telle intensité que je m'en trouve le souffle coupé, les traits tirés, les yeux mouillés... subitement égaré
Comment cela peut encore aujourd'hui être si fort... être si... douloureux, il n'y a pas d'autre mots, même si je n'associe pas ses souvenirs à un malheur ?
Impossible de faire une synthèse de ce qu'elle devrait aller voir... et puis j'imagine que chacun de ces endroits est en fait, très ordinaires. Ils n'ont d'exceptionnels que ces émotions, encore intactes, qui plus de trois ans après, me giflent d'une force...
J'ai arrêté de fumer, j'ai fait des boulots pénibles, dans des conditions physiques très difficiles, d'autres où la pression psychologique exercée sur moi fut telle que j'en ai fait un ulcère, sans jamais cependant, avoir cédé... J'ai même réalisés quelques exploits, certes, de ceux qui sont à la portée d'un homme ordinaire et, je suis souvent arrivé là où on ne m'attendait pas... Bref, je ne pense pas être un individu dénué de toute volonté... Et pourtant, à cet instant je me sens emporté par des sentiments si incontrôlables dans leur intensité, qu'ils me balayent, comme un vulgaire fétu de paille... Déjà un sacré voyage, qui bien que virtuel, c'est avéré éprouvant... alors comment envisager d'y aller ?


L'essentiel du plaisir était dans l'arrière plan...

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