(journal de mes sensations)

mardi 8 janvier 2013

Toujours emballé !

Hier, suivant les conseils de mon kiné. Je suis parti vers quatorze heures trente me balader et ne suis rentré qu'un peu après dix-huit heures. 
J'ai, comme à mon habitude, pris la rue de Charenton juste en bas de ma rue. Puis, bien plus loin, la rue Beccania jusque la place d'Aligre. La rue d'Aligre, la rue Crozatier jusque la rue du Faubourg Saint-Antoine. 
En remontant ou en descendant, je ne sais jamais... vers Bastille, le nombre de badauds s'intensifie, les boutiques de ce dont on a nul besoin mais dont on finit par avoir envie, aussi... Je traverse la Place, prends la petite rue de la Bastille puis la rue Saint-Antoine. À Saint-Paul j'attrape sur la droite la rue du Roi de Sicile, bien plus tranquille... "Comme à Lisbonne", cette minuscule pâtisserie est fermé, on est lundi ! J'aime y acheter un "Pastei de Nata", tout tiède saupoudré de cannelle, tellement réconfortant... Puis, la rue de la Verrerie, évitant la foule autour de l'Hotel de Ville. Là, je dois dire, que je ne peux m'empêcher d'errer dans le quartier. Rue des Archives, rue Rambuteau, rue Simon Le Franc, rue des Blancs Manteaux. Si, fatigué, je souhaite prendre un café, je choisis la terrasse d'un de ces cafés à l'angle de la rue des Archives et de la rue de la Verrerie. Pas parce qu'ils sont particulièrement accueillants mais pour leur position stratégique, qui offre une chance de surprendre en plein vol, une hirondelle...
Mon genou tient le coup... Je continue. Rue de Rivoli, je déteste, cette foule, ces boutiques, ce trafic... C'est comme ça jusqu'au Louvre. Là, je m'enfuis en prenant par la Place du Carrousel, où Paris s'ouvre, s'appropriant le ciel ! Qu'on aime ou pas, ici subsiste le symbole d'une humanité éclairée... Je me dirige vers le Pont du même nom... Cette tentation de traverser, pour aller sur l'autre rive où, juste derrière, à trois blocs, presque un jet de pierre, quelque chose qui m’attire encore, si fort... Je reste là, sur le bord de la Seine, indécis, ne sachant plus, tout à coup perdu... Incroyable ! Et puis, que ferai-je alors ? J'embarrasserais...
La proue de ce navire de pierre qu'est l’Île de la Cité, est belle... Je longe doucement les quais sans traverser... Au Pont des Arts, tous ces symboles attachés, le plancher de bois gris, les images que l'on connaît... Je traverse ! Lentement, le regard qui s'égare bien au-delà de l'autre rive... De l'autre côté, je m'accroche à cette proue de pierre, à Henri IV sur son cheval. Je rejoins le Pont Neuf. Je me rappelle avec précision comment Christo l'avait emballé... comment j'avais été époustouflé par la beauté de ses oeuvres éphémères qui, se contentaient de révéler en cachant...
De nouveau rive droite, je suis les quais jusque l'Hotel de Ville. Et m'arrête encore, à l'angle du Pont d'Arcole, je scrute au loin jusque devant la cathédrale, pour voir si rien ne vient... Fendant la foule, haut perchée toute droite élégante, en tintinnabulant... Je suis un malade, aux souvenirs et pensées sans écho... Ma cervelle produit des images que je n'ai jamais vues ; les construit avec des images réelles, enregistrées jadis ; les façonne avec la précision diabolique du désir... Mais, parfois... Il arrive qu'elles se réalisent... Pas cette fois ! Une autre fois, peut-être ?
Je retrouve Rivoli en passant derrière la Mairie... File vers Bastille. Rue du Faubourg Saint-Antoine, mon genou me fait un peu mal. Rue Crozatier, je m'arrêterai dans ce Naturalia faire quelques achats... Rue de Charenton jusqu'au Monop' du boulevard de Reuilly, je traîne la patte, encore quelques mètres... 
Plus de trois heures de marche, c'est peut-être un peu trop pour une reprise ? Mais, je dois dire que ce n'est plus une douleur vive que je ressens, juste une faiblesse, une gêne à peine douloureuse, concernant mon genou. Uniquement mon genou...
L'autre... est magnifiquement emballée... Magnifiée !

8 commentaires:

  1. Ça donne envie d'aller marcher dans les rues de Paris...

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  2. Une jolie prose poétique pour une belle promenade sentimentale bien que sportive ! Et je suis tout à fait d'accord avec vous, les Pasteis de Nata de la pâtisserie Comme à Lisbonne sont délicieux et très réconfortant.

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  3. Quelle promenade..j'@dore...merci de ce partage..en vous lisant, j'étais à vos côtés..

    J'avoue je ne connais pas ces délicieux gateaux...miam...il va falloir que je répare cette ignorance....et vite!
    @ bientot..

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  4. Oh ! Merci Douce, de votre part, ce compliment me touche, vous savez combien j'apprécie vos poésies...

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  5. Je vous lis fidèlement, je suis plus tôt une "taiseuse", j'aime laisser mes yeux se promener en silence...
    ...je vous remercie de votre compliment sur mes modestes écrits....
    @ bientôt

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  6. Je m'en rappelle, c'était en octobre 1985 j'allais avoir 14 ans à la fin de ce mois, cela m'avait subjugué. Quelle belle et mélancolique promenade dans Paris et dans le temps, vous venez de m'offrir. Merci.

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  7. Je vous en prie...
    Vous aussi m'offrez quelque chose, et plus particulièrement cet indice, qui s'avère pour moi d'une troublante coïncidence...

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