(journal de mes sensations)

samedi 26 janvier 2013

Stoïque par accident...

Je sors de ma sieste, de cet exercice quotidien de lâcher prise... 
Stoïcien avant même de le savoir... J'opte pour l'apatheia et m'attache à suivre les préceptes éclairés de Maître Eckhart : "rien vouloir, rien savoir, rien avoir". J'y arrive fort bien pour les deux derniers, c'est le premier qui me pose quelques problèmes, parfois... Mais, plus que ces principes théoriques, j'ai parfois une telle confiance en la vie, en mes intimes convictions, que je m'y abandonne, dans cette "tranquillité" qui me caractérise... Un don de la nature, que tous ceux qui m'ont un jour approché peuvent confirmer. À commencer par ces maîtres et maîtresses d'école, un rien moqueur, qui tout au long de ma vie scolaire, ne s'en sont pas privés...  à moins qu'ils n'évoquaient mes "absences" pendant leurs cours ?
Ça m'est arrivé tout petit, alors que je m'obstinais désespérément à relacer une de mes chaussures (sans doute un signe de ma destinée, n'ayant su faire mes lacets que bien plus tard), je fus violemment poussé par derrière et m’ouvris le crâne au niveau de la fontanelle sur un gigantesque radiateur de fonte très dure et brûlant... Mon bonnet alors tout blanc, ne le redevint jamais... Depuis j'ai développé une faculté étonnante à méditer, profondément... Est-ce que ma dyslexie fut, elle aussi la conséquence de cet accident, je ne saurai l'assurer... D'ailleurs, il n'y a rien que je ne sache assurer, depuis...
A-t-on attrapé le coupable ? De quelle couleur étaient mes lacets ? Y avait-il de la cervelle par terre ? Est-ce que l'ambulancier a branché la sirène en m'emmenant à l'hôpital ? M'a-t-on posées des agrafes ou recousu avec du fil blanc ? Tant de questions auxquelles je ne sais répondre... Sans doute mon attention d'alors était déjà ailleurs...
À moins que ce ne soit tous ces mauvais coups du sort, bien qu'aucun ne fût vraiment grave, mais qui à force de toujours tomber au même endroit créèrent chez moi, cette capacité à l'absence... Développèrent ma nature stoïque ? Disciple malgré moi de Zénon, comme-ci une de ces intimes convictions m'avait soufflé dans quel sens coule la vie... Charge à moi, désormais, d'en comprendre le sens...
Montaigne, que la vie malmena terriblement... eut cette remarque : "C'est quelque chose de tendre que la vie, et aisée à troubler.". Ajoutant que malgré tout, il aimait la vie.
La lisant, je ressens profondément la nécessité du lâcher prise, du laisser être, devant le caractère inéluctable et imprévisible des choses de la vie... Et, cette "tranquillité", fidèle compagne qui souvent m'étreint, me fait remplacer avec une étonnante spontanéité, "la vie" par, "cette femme" ou, celle que je prénomme par discrétion et avec tendresse, "elle"...

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